Nous utilisons (…) les monocouches pour la qualité visuelle car une

[MATIÈRE À CONCEPTION
4
]- #16
>>> DOSSIER RÉFÉRENCE (PROMOTEUR)
après vente et les livraisons soient de
qualité, qu’il y ait une cohérence et une
continuité dans les teintes proposées.
M. à C. : Quelle est la démarche environne-
mentale de Bouygues Immobilier ? Quelles
en sont les modalités et les applications ?
J-P.Z.:Depuis juillet 2007, Bouygues
Immobilier s’est engagé à ne concevoir
que des logements certifiés Habitat et
Environnement1(H&E). Aujourd’hui, nous
avons sur le territoire français 18 600
logements certifiés ou en cours de certifi-
cation H&E. Selon moi, la caractéristique
la plus importante de cette certification
est celle de la performance énergétique.
Avec un immeuble H&E, nous dépassons
les exigences de la RT 2005 avec un coef-
ficient (Cref) inférieur de 10 % à celui
imposé par cette réglementation.
Notre démarche environnementale est éga-
lement axée sur le choix des matériaux.
Chacun dispose d’une fiche “produit” avec
son étiquette environnementale et nous
privilégions les matériaux respectueux
de l’environnement. La propreté du chan-
tier, la diminution des nuisances pour les
riverains, la diffusion auprès de nos clients
d’un cahier sur les bonnes pratiques ; toutes
ces mesures participent de la certification
H&E.
La performance énergétique de nos bâti-
ments s’explique, non seulement par les
techniques et les applications utilisées,
mais également par le respect de règles
de bon sens en matière de conception.
Nous travaillons sur l’orientation des cons-
tructions afin de favoriser le confort thermi-
que en été et en hiver et nous tentons
de maximiser l’apport des ressources natu-
relles pour valoriser les performances du bâti.
Rien n’est laissé au hasard, même la couleur
de l’enduit participe au calcul thermique…
La tendance actuelle est d’aller au-delà
de ce que nous nous sommes déjà imposés
en termes d’efficacité énergétique. Au-
jourd’hui, nous dépassons déjà le label H&E
avec quelques opérations en THPE EnR2.
Nous anticipons ainsi la RT 2012.
Concernant les bureaux, Bouygues Immo-
bilier dispose en France d’un parc de
400 000 m2certifié HQE®. Nous dévelop-
pons également des opérations de bureaux
en BBC3et un programme ambitieux d’im-
meuble à énergie positive à Meudon (92) :
“le Green Office” sur 23 300 m2.
[2] Pour le label THPE EnR, les consommations conventionnelles
doivent être inférieures d’au moins 30 % par rapport
à la consommation de référence RT 2005.
[3] Pour les constructions neuves en tertiaire, la consommation
conventionnelle d’énergie primaire du bâtiment
doit être inférieure ou égale à 50 % de la consommation
conventionnelle de référence définie dans la RT2005.
[1] Lancée en 2003 par l’Association Qualitel, la certification
Habitat & Environnement est une démarche qui a pour
objectif de prendre en compte la préservation de l’environ-
nement tout au long du cycle de vie du logement.
Cette certification est applicable aux opérations de logements
neufs en immeubles collectifs et individuels groupés.
“Nous utilisons (…) les monocouches pour la qualité visuelle
car une fois le produit appliqué, la construction semble alors enveloppée
d’une sorte de parement soyeux.
Jean-Philippe Zeh, Directeur technique Bouygues Immobilier Provence
© Vincent Uettwiller / www.studiovu.fr
Enduit minéral épais
(monocouche)
weber.pral F
projeté mécanique-
ment. Aspect gratté
ou grésé
© Jérémie Buchholtz
Adrien Robain est le cofondateur de l’agence RH+ architecture ; un cabinet qui n’hésite pas
à explorer des pistes architecturales audacieuses et à initier des projets novateurs.
Cette crèche, située sur le Square Carpeaux dans le 18earrondissement de Paris, reflète
cet état d’esprit, notamment avec la création d’une extension très identifiable sur laquelle
sont apposés des motifs végétaux en relief rappelant l’environnement boisé du site.
MOTIFS VÉGÉTAUX
POUR UNE RÉHABILITATION AUDACIEUSE
Matière à Conception : Quelle est l’origine
du projet ?
Adrien Robain : À l’origine, cet établis-
sement était une maison de ville qui fût
léguée il y a un siècle à la mairie de Paris.
La donatrice souhaitait que cette maison
soit dédiée exclusivement à la petite
enfance et la ville de Paris a toujours res-
pecté cette volonté. En revanche, la struc-
ture du bâtiment n’a jamais vraiment été
adaptée à ce type de destination. Certes,
il y eût un certain nombre d’extensions
légères, mais lorsque nous avons repris le
projet, ce bâtiment, d’une capacité de 40
berceaux et d’un logement de fonction,
n’avait pas été modifié depuis les années
1970.
M. à C. : En quoi consistait le programme ?
A. R. : Ce projet prévoyait une restructura-
tion lourde du bâtiment ainsi qu’une exten-
sion avec une augmentation de la capacité
d’accueil de 40 à 60 berceaux. Très rapi-
dement, nous avons eu l’idée de décapiter”
la toiture de ce bâtiment en “R”et d’y apposer
un volume bleu très identifiable ; un grand
parallélépipède reprenant la forme du bâti
existant et se développant jusqu’en fond
de parcelle.
Les façades projetées du niveau supérieur
sont calquées sur celles d’origine avec des
percements verticaux alignés sur les exis-
tants. La toiture est en zinc et les façades
en enduit comportent des empreintes végé-
tales qui apportent une texture subtile et
un aspect poétique au nouveau bâtiment.
Les motifs choisis, des feuilles en relief,
évoquent l’environnement direct de la crè-
che qui se situe sur le square Carpeaux.
Le bâti dialogue alors avec les feuillages
qui l’entourent.
M. à C. : Y-a-t-il des contraintes particulières
à respecter pour une telle opération ?
A. R. : Oui de très nombreuses, et générale-
ment on ne mesure pas le niveau d’exigence
à respecter et la diversité des facteurs à
prendre en compte sur un bâtiment aussi
Les feuilles en relief
ont été réalisées
par le matriçage
de l’enduit
weber.terranova print
avec des moules
fabriqués sur mesure.
>>> RESTAURATION DU BÂTI ANCIEN
>>> RESTAURATION DU BÂTI ANCIEN
[MATIÈRE À CONCEPTION
4
]- #18
sensible qu’une crèche. Outre les exigences
traditionnelles en termes de sécurité et
d’hygiène, la ville de Paris a posé un certain
nombre de conditions extra réglementaires,
parfois très poussées. Ce maître d’ouvrage
est d’ailleurs aussi compétent qu’exigeant
lorsqu’il est question de petite enfance et
ce professionnalisme, cette attention portée
aux détails, expliquent également la raison
pour laquelle le travail sur cette réalisation
fut si intéressant.
M. à C. : Pouvez-vous donner des exemples
de contraintes ?
A. R. : Nous devions respecter toutes les
normes et contraintes de la ville de Paris en
matière de petite enfance : des garde-corps
à 1,50 m, des fenêtres sécurisées, des angles
arrondis, une absence totale de verre… Un
travail important a été réalisé sur l’ergono-
mie du bâtiment afin d’assurer une grande
transparence intérieure. La ville de Paris
souhaitait en effet qu’il y ait une visibilité
totale entre les sections afin que les puéri-
cultrices puissent assurer un contrôle maxi-
mal sur les enfants. Ce dernier point est
caractéristique d’une telle opération. Non
seulement la sécurité des enfants doit être
assurée, mais il faut également faciliter le
travail des puéricultrices en assurant suffi-
samment de flexibilité et de fonctionnalité
à l’environnement bâti. Les équipements
doivent être placés judicieusement afin que
l’espace soit le plus lisible possible.
M. à C. : Les couleurs ont-elles contribué à
la lisibilité de l’environnement intérieur ?
A. R. : Oui, nous avons opté pour des cou-
loirs couleur taupe, une couleur assez neu-
tre et chaleureuse. Les sections, elles, sont
identifiables par des codes de couleurs
spécifiques : orange pour les petits, bleu
pour les moyens, vert pour les grands. Une
classe d’âge comprenant deux sections,
nous avons joué sur les camaïeux pour les
différencier subtilement. Tous les espaces
sont colorés et joyeux, créant ainsi un en-
vironnement propice aux enfants.
© Jean-Marie Monthiers
Lextension s’étend
jusqu’en fond
de parcelle.
Ici, l’arrière du
bâtiment.
© Jean-Marie Monthiers
M. à C. : Pourquoi avez-vous fait le choix
d’un enduit matricé pour la surface exté-
rieure de l’extension ?
A. R. : L’objectif de notre agence est d’explo-
rer des pistes architecturales audacieuses
avec des matériaux et des techniques
constructives originales. Concernant le
revêtement extérieur de l’extension, nous
étions intéressés par un enduit matricé qui
était à l’origine essentiellement conçu
pour réaliser des frises et des éléments
décoratifs. Nous avons trouvé qu’il serait
très original de réaliser l’ensemble du
volume de l’extension avec cette matière.
Nous avons fait fabriquer des moules en
silicone reproduisant la forme d’une feuille
afin de créer une résonance du végétal
sur cette partie du bâtiment. Lensemble
de l’extension a ensuite été enduite, puis
regrattée avec ces moules en silicone. À ma
connaissance, cest une première à l’échelle
d’un bâtiment. La mise en œuvre a été
relativement délicate, mais la réalisation
est pérenne.
RH+ ARCHITECTURE
RH+ architecture est un cabinet fondé en 2000 par deux architectes,
Alix Héaume et Adrien Robain. L’agence travaille essentiellement pour
la maîtrise d’ouvrage publique sur des projets d’équipements scolaires
(notamment l’université de Cayenne), socioculturels, de logements et
de bureaux. Récompensée en 2006 par le prix des Nouveaux Albums
des Jeunes Architectes (NAJA), cette agence s’implique fortement dans
la promotion de l’architecture à travers de nombreux médias : festival,
édition, site Web…
© Jérémie Buchholtz
© Jean-Marie Monthiers
“Les façades en enduit comportent des empreintes végétales qui apportent
une texture subtile et un aspect poétique au nouveau bâtiment.
Adrien Robain, architecte
Procédé weber
.
terranova print
enduit minéral épais
matricé, graphisme
type feuilles en relief
Bernard Fournie-Eche, Architecte des Bâtiments de France (ABF) et chef du service
départemental de l’architecture et du patrimoine du Var, aborde dans cette rubrique
de nombreuses problématiques : les rapports avec la promotion immobilière, le traitement
de la couleur en Provence, le statut de l’ABF en ZPPAUP, la protection du patrimoine... Entre
respect des véritables traditions architecturales provençales et adaptation aux nouvelles
mentalités, l’ABF est sans cesse préoccupé par l’approche esthétique et qualitative et veille
à l’intégration harmonieuse des projets dans leur environnement.
UN PATRIMOINE À PROTÉGER,
UN USAGE RAISONNÉ DE LA COULEUR
Matière à Conception : Quelles sont les
fonctions du Service Départemental de
l’Architecture et du Patrimoine (SDAP)
du Var ?
Bernard Fournie-Eche : Notre service
dépend de l’autorité du préfet. Il est rat-
taché au ministère de la Culture et de
la Communication. LArchitecte des Bâti-
ments de France (ABF) dispose d’un rôle
spécifique, notamment en matière de
préservation des monuments historiques
et de leurs abords, des secteurs sauve-
gardés, des sites protégés (y compris des
espaces naturels) et des ZPPAUP. Plus glo-
balement, notre service dispose d’un rôle
plus élargi de conseil auprès des élus afin
d’œuvrer pour la qualité architecturale
en général.
Au sein des services de l’État, nous sommes
le seul service à nous préoccuper de l’appro-
che esthétique et qualitative.
Nous axons notre action sur le patrimoine,
mais nous avons également un rôle de
conseil et de promotion de l’architecture
contemporaine.
Le Var concentre de très nombreux sites pro-
tégés et de sites classés (île de Porquerolles,
massif de l’Estérel). Nous avons un droit
de regard sur tous les travaux susceptibles
de modifier le paysage.
M. à C. : Quels rapports entretenez-vous
avec la promotion immobilière ?
B. F-E. : Nos rapports dépendent de la qua-
lité et du professionnalisme des interlocu-
teurs. Notre département est très attractif
et il arrive parfois que nous soyons con-
frontés à des “marchands de biens”. Dans
ce cas, les rapports sont évidemment très
conflictuels. Généralement, un vrai profes-
sionnel entre au préalable en contact avec
ABF du Var
Bernard Fournie-Eche,
“Il y a une quinzaine d’années, nous luttions
pour faire reconnaître la couleur comme
un élément traditionnel de l’architecture
provençale. Nous avons aujourd’hui
un point de vue plus nuancé
et nous freinons l’excès de couleurs.
Les SDAP sont les artisans de l’élargissement d’une politique du patrimoine
menée par l’État à des pratiques de la protection sollicitées et comprises par
tous. À la fois porteurs de l’intérêt général et attentifs aux contraintes locales,
notamment économiques, ils expliquent aux élus et à leurs administrés
les conséquences à long terme des dispositifs de protection et aident à leur mise
en œuvre. Plus concrètement, les SDAP exercent trois grandes missions :
le conseil, le contrôle et la conservation.
Ils jouent un rôle de premier plan pour le conseil et la promotion d’une
architecture et d’un urbanisme de qualité, notamment en faisant prendre
en compte le contexte dans lequel les constructions doivent s’intégrer
harmonieusement.
Ils délivrent des avis sur tous les projets qui ont pour effet d’apporter
des modifications dans les espaces protégés –bâtis ou naturels–, avec l’ambi-
tion d’en maintenir, voire d’en améliorer la qualité.
Ils sont conservateurs des monuments historiques placés sous la responsabi-
lité de la direction de l'architecture et du patrimoine (cathédrales, châteaux...)
et assurent la maîtrise d’œuvre des travaux d’entretien des édifices classés
au titre des monuments historiques.
Les SDAP interviennent donc à de très nombreux niveaux de notre cadre de
vie : de la cathédrale dont ils effectuent l’entretien à la maison de bourg dont
les propriétaires souhaitent modifier la façade ou au projet de construction
neuve située à proximité d’un édifice protégé ; des ensembles urbains aux
bourgs ruraux ; du bâti au paysage. À un bout de la chaîne, le SDAP conseille,
oriente les politiques d’aménagement et prend part à l’élaboration des docu-
ments d’urbanisme. À l’autre bout, il règle des cas concrets sur le terrain.
LE RÔLE DES SDAP
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]- #20
>>> CARTE BLANCHE AUX PROFESSIONNELS
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