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Comment se manifeste normalement un
trouble bipolaire?
Normalement, les épisodes maniaques et dépressifs se
manifestent en alternance la vie durant et sont entrecoupés
de périodes où la personne atteinte ne montre aucun
symptôme. Chez certains, ces épisodes se succèdent en
l’espace d’une seule semaine, voire d’une seule journée.
Il y a également des sous-types de troubles bipolaires.
La forme classique de la maladie, qui se caractérise par des
épisodes maniaques et dépressifs récurrents, s’appelle le
trouble bipolaire I.
Trouble bipolaire II – Certaines personnes connaissent
des épisodes hypomaniaques (un peu comme un épisode
maniaque, mais qui perturbe moins la vie sociale et
professionnelle et qui ne nécessite pas d’hospitalisation).
Trouble bipolaire mixte – D’autres connaissent des
accès maniaques et des symptômes de dépression à la
fois, se sentant tristes et désespérés tout en étant
extrêmement agités.
Trouble bipolaire à cycle rapide – Certains connaissent
quatre épisodes ou plus par période de 12 mois. On appelle
cycle la succession des épisodes dépressifs et des
épisodes maniaques.
Chez les personnes atteintes d’un trouble bipolaire, les
épisodes dépressifs et les épisodes maniaques ne sont pas
d’égale durée. Même s’il est vrai que les cycles se
succèdent, ils sont souvent imprévisibles et de durée
variable.
Chez la plupart des personnes souffrant d’un trouble
bipolaire, les hauts et les bas très marqués se produisent à
intervalles de quelques années.
Traitement du trouble bipolaire
Le trouble bipolaire est une maladie récurrente, c’est-à-dire
qu’elle peut se manifester de nouveau durant toute la vie de
la personne atteinte. Par conséquent, la meilleure approche
est habituellement le traitement à long terme, ce qui
comprend la gestion des épisodes aigus (pour maîtriser
les symptômes actuels), la continuité du traitement (pour
prévenir la réapparition des symptômes au cours du même
épisode) et l’entretien (pour éviter une récidive dans
l’avenir). Le trouble bipolaire ne se guérit pas, mais on peut
le traiter au moyen de médicaments, de psychothérapie et
de modifications du comportement.
Si l’on ne reçoit pas le traitement adéquat ou si l’on
cesse le traitement malgré les conseils reçus, l’humeur
peut se détériorer et les symptômes s’aggraver. Même si le
traitement est suivi à la lettre, il faut faire part à un
professionnel de la santé de tout changement inhabituel ou
qui pourrait signaler le début d’un épisode, car il pourrait
être en mesure d’éviter que se développe un épisode grave
en rajustant le traitement.
Les médicaments pour le trouble bipolaire sont
normalement prescrits par des psychiatres. Les médecins de
premier recours qui ne se spécialisent pas en psychiatrie
peuvent également prescrire ces médicaments, mais il vaut
toujours mieux consulter un psychiatre au sujet du
traitement.
Pour être efficace, un traitement doit comprendre
notamment :
des régulateurs de l’humeur, pris seuls ou
conjointement, comme le lithium, le valproate, la
carbamazépine, etc.;
des antidépresseurs pour mieux maîtriser les épisodes
dépressifs (p. ex., CelexaMD, ProzacMD ElavilMD,
AnafranilMD, NardilMD, ParnateMD);
des séances de counseling, car elles permettent de
déterminer les éléments déclencheurs et les signes
avant-coureurs des épisodes, d’établir un programme
de prévention des rechutes, d’améliorer les aptitudes à
la communication et à la résolution de problèmes pour
mieux faire face aux troubles de comportement et
d’adopter des activités quotidiennes et des habitudes
de sommeil stables;
un réseau d’entraide, car le soutien qu’on y trouve est
très important pour les personnes atteintes d’un trouble
bipolaire et les membres de leur famille. Ces personnes
ont donc tout intérêt à faire partie d’un réseau
d’entraide s’intéressant aux troubles bipolaires.