Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine THEORIE DU CHAMP ELECTROMAGNETIQUE Cours rédigé par : Dr. TILMATINE AMAR Faculté des sciences de l’Ingénieur, université de sidi-Bel-Abbès. INTRODUCTION Il existe trois régimes distincts en électromagnétisme, chacun différent de l’autre suivant la variation en fonction du temps. a) Régime stationnaire (R.S) Phénomènes indépendants du temps ∂ ∂t =0 ; Toutes les grandeurs électriques et magnétiques (E, H, q…) sont constantes. R.S: Electrostatique (Chapitre 1) + Magnétostatique (Chapitre 2) b) Régime quasi-stationnaire (RQS) Phénomènes variables avec le temps ∂ ∂t ≠0 (Chapitre 3); Exemple: q = q0 cos(2πft ) Si f<1 kHz ⇒ RQS Si f> 1 kHz ⇒ Régime variable c) Régime variable (R.V) Phénomènes très variables avec le temps Ne concerne que les hautes fréquences > 1 kHz. Dans le RV le champ électromagnétique devient une onde électromagnétique qui se propage dans l’air. SOMMAIRE : Chapitre I : Electrostatique Chapitre II : Magnétostatique Chapitre III : Régime Quasi-Stationnaire Chapitre IV : Régime Variable- Equations de Maxwell Chapitre V : Propagation du champ électromagnétique Chapitre VI : Réflexion et transmission des ondes électromagnétiques. 1 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine CHAPITRE I ELECTROSTATIQUE Définition : L’électrostatique est l’étude des interactions électriques entre des charges constantes et immobiles. Autrement dit, pas de courant électrique. I. STRUCTURE ATOMIQUE DE LA MATIERE 1. L’atome Electron Le noyau comprend des : - charges positives appelées protons - particules neutres appelées neutrons N Noyau Figure 1 Les électrons sont des charges négatives qui gravitent autour du noyau. En valeur absolue, les charges de l’électron et du proton sont égales : e=1,602.10−19 C Les caractéristiques des particules sont indiquées dans le tableau ci-dessous. Particule Electron Proton Neutron Masse Charge -31 me = 9,1091.10 kg mp = 1,6725.10-27 kg mn = 1,6748.10-27 kg -e +e 0 A l’état fondamental, il y a autant d’électrons que de protons : l’atome est une particule neutre. L’atome est ionisé s’il cède ou acquiert un électron : - c’est un ion positif s’il perd 1 ou plusieurs électrons. - c’est un ion négatif s’il gagne 1 ou plusieurs électrons. 2. Nuage électronique Le nuage électronique est formé d'électrons tournant à grande vitesse autour du noyau selon des trajectoires très complexes. Les électrons sont répartis sur les couches selon les quantités suivantes : K2 N 32 L 8 O 50 M 18 P 72 Q 98 3. Couches périphériques Définition : C'est la couche la plus extrême d'un atome. Ses électrons sont appelés électrons périphériques ou électrons de valence. La couche périphérique d'un atome ne peut pas posséder plus de huit électrons. Important : Les propriétés électriques dépendent des électrons de la couche périphérique. 2 Chapitre 1 : Electrostatique • • • Cours de A.Tilmatine Les bons conducteurs ont leur dernière couche incomplète. Ils céderont facilement leurs électrons (électrons libres). Les isolants ont leur dernière couche saturée ou presque saturée. Ils ne céderont pas facilement leurs électrons (électrons liés). Les semi-conducteurs sont des matériaux dont la dernière couche est formée de 4 électrons. Le silicium et le germanium sont les semi-conducteurs les plus utilisés. II. LOI DE COULOMB (1785) Charles A. de Coulomb : ingénieur français (1736 – 1806). Soient deux charges ponctuelles q1 et q2 qq Force de Coulomb : F = 1 2 2 4πε 0 r Unités : F [N] ; q1, q2 [C] ; r[m] ε0 : constante diélectrique du vide. Vide, air… ε 0 = 8,85 10-12 [F/m] q1 r q2 Figure q1 q2 4πε 0 r 2 La charge q1 exerce une force F12 sur q2, de même que la charge q2 exerce une force F21 sur q1. F12 = F21 = Attraction et répulsion : Si q1 et q2 ont même signe ⇒ Force de répulsion. Si q1 et q2 ont des signes opposés ⇒ Force d’attraction. Figure : Forces entre charges électriques de signes identiques ou opposés q1 Une charge Q placée dans une région où se trouvent plusieurs autres charges est soumise à l’action de toutes ces charges : F3 r1 Q P F(P) = F1 + F2 + F3 + … r2 Exercice : Etant donné la disposition des charges de la figure, trouver la force résultante appliquée sur la charge q3. F2 F1 r3 q2 Figure q3 q3 A q1 r1 Figure C q2 B 3 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine Exercice : Deux charges ponctuelles sont situées sur l'axe des abscisses comme suit (voir figure). On donne Q1 = 8.10-9 C, Q2 = -10-9 C. Estimer la force suivant l’axe des x appliquée sur une troisième charge Q3 = Q2 Q1 2.10-9 C? Q3 X 1 cm 1 cm III. CHAMP ELECTRIQUE 1. Définition Le champ électrique est une grandeur physique qui exerce une force électrique sur une particule chargée. Remarque : à première vue, il peut sembler que le champ électrique n’a qu’une signification mathématique, en l’occurrence un vecteur qui permet de calculer aisément les forces. Mais le champ électrique a deux autres caractéristiques importantes. D’une part il sert à éliminer le concept d’action a distance, c’est l’entité qui de proche en proche transmet l’interaction d’une charge a une autre. Le champ électrique a, d’autre part, véritablement une signification physique, car il possède de l’énergie et de l’impulsion. F12 = q1 q2 q = 1 2 q 2 =q2 E1 2 4πε 0 r 4πε 0 r La grandeur E1 = q1 est l’expression du champ électrique crée par q1. 4πε 0 r 2 q1 De même, sachant que : F21 = La grandeur E2 = r q1 q2 q = 2 2 q1 =q1 E2 2 4πε 0 r 4πε 0 r q2 Figure q2 est l’expression du champ électrique crée par q2. 4πε 0 r 2 Sens du champ électrique : E u q positive (E sortant ou divergent) E= q 4πε 0 r 2 u u est un vecteur unitaire radial issu de la charge Figure : Le champ électrique est un vecteur E u q négative (E rentrant ou convergent) Unité de E : Comme par définition nous avons E = F / q : donc [E] = N / C. En général on utilise une autre unité : Vu que E = -dV / dx : Alors [E] = V / m. 2. Champ d’un ensemble de charges Le champ électrique produit par un ensemble de charges ponctuelles est égal à la somme vectorielle des champs produits par toutes les charges. n q E = 1 ∑ i2 ui 4π ε 0 i =1 ri 4 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine Cas de 2 charges : q2 q q E = E1 + E2 = 1 1 u1 + 2 u2 4π ε 0 r1 r2 r2 r1 q1 E1 Figure 3. Lignes de champ E2 E Définition Une ligne de champ est une ligne qui est tangente en chacun de ses points au champ électrique en ce point. ligne de champ Exemple E3 E1 E2 Figure E4 Ligne de champ uniforme : C’est une ligne de champ où le module est partout le même en chacun de ses points et qui possède une seule direction. Exemple: Le champ existant entre deux plans chargés est uniforme (sera démontré par la suite). Déplacement électrique D =εE Figure Exercice : Quatre charges sont arrangées sur les coins d’un carré comme montré dans les figures ci-dessous. Dans quel case(s) le champ électrique est-il égal à zéro au centre du rectangle ? Supposez que toutes les charges ont la même valeur et la seule différence est le signe. + + + + + - Figure1 IV. REPARTITION DES CHARGES 1. Ligne chargée dq = ρ dl ⇒q = ∫ ρ dl Figure 2 (L) + - - + dl Figure 17 + Figure 3 - ρ (C/m) avec ρ densité de charge linéique (C/m) ρs (C/m2) 2. Surface chargée dq = ρs ds⇒q = ∫ ρs ds dS S avec ρs densité de charge surfacique (C/m2) 3. Volume chargé dq = ρv dv⇒q =∫ ρv dv (S) Figure 18 V avec ρv densité de charge volumique (C/m3) Figure 19 5 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine Exercice : Calculer le champ et le potentiel électriques produits par un filament rectiligne, infiniment long, portant une charge ρ par unité de longueur. Exercice : Soit un disque de rayon R chargé uniformément en surface avec une densité surfacique σ > 0. 1) Calculer le champ électrique E(M) en un point quelconque M sur l’axe du disque. 2) On fait tendre R vers l’infini. En déduire l’expression du champ E(M). Solution : 1) On choisit comme élément de surface dS une couronne circulaire comprise entre les cercles de rayons y et y+dy. L’élément de surface dS porte une charge dq = σ dS X Par raison de symétrie (il s’agit d’une surface équipotentielle), le champ crée par cette couronne en un point M d’abscisse x est porté par Ox et a pour expression : dEx θ dEx =dE cosθ σ dS σ dS dEx = cosθ =k 2 cosθ 2 r 4πε 0 r avec dS= 2 π y. dy cos θ = x / r et r2 = x2 + y2 D’où σ 2πy dy.x σ x y dy dEx =k = (x2 + y 2 )3/ 2 2ε 0 (x2 + y2 )3/ 2 dE M r O R Y Figure Le champ total est donc également porté par Ox, et vaut ; σ x R y dy σx −1/ 2 R E = ∫ dEx = = −(x 2 + y 2 ) 3 / 2 ∫ 0 2ε 0 0 (x2 + y 2 ) 2ε 0 [ ] x E = σ 1− 2 2ε 0 (x + R 2 )1/ 2 2) Si on fait tendre R vers l’infini, on déduit : E= σ 2ε 0 Autre solution : Le disque porte une charge totale q= ρs S = ρs πR 2 La couronne comprise entre les cercles de rayons r et r+dr porte une charge dq : dq= ρ s ds = ρ s 2πr dr et crée au point M un potentiel dV : dV = ρs 2πr dr dq = 1 4πε0 PM 4πε0 x2 +r 2 o M x Figure 16 Soit donc : 6 Chapitre 1 : Electrostatique V (x )=∫ R 0 πρs 2r dr ρs = 4πε0 r 2 + x2 4ε0 ∫0 R D’où V (x )= [ d (r 2 + x2 ) R = d r 2 + x2 r 2 + x 2 ∫0 ] R ρs ρs r 2 + x 2 0 = V (x )= 2ε0 2ε 0 ( Cours de A.Tilmatine ) ( R + x ± x) 2 2 Au centre du disque (x=o): ρs R V (o)= 2ε 0 Ensuite, on calcule le champ [ 2 2 2 ρs d (R + x ) ± x dV E =− = dx 2ε 0 dx d’où E = 1 ] ρs − x m1 2ε0 R 2 + x2 Pour x〉0 , E= ρs 1− x 2 2 2ε0 R + x Pour x〉0 , E= ρs −1− x 2 2 2ε0 R + x Exercice : Calculer le champ crée par un anneau mince chargé uniformément, sur un point se trouvant sur l’axe. dq dE’n dE’ a α dEr b α dE dEn dq’ Figure 21 L’élément différentiel est dans ce cas un petit arc d’angle dθ, de longueur a dθ. Sa charge vaut alors dq=λ a dθ . λ adθ q L’élément dq produit un champ dE = = 2 4πε 0 r 4πε 0 (a 2 +b2 ) A chaque charge dq lui correspond une charge dq’ qui produit un champ dE’. Les composantes verticales de dE et dE’ qui sont égales et opposées, s’annulent. Le champ résultant produit par le cercle est donné par : dEr =dE cosα Soit, donc : E = ∫ dE = ∫ λ a dθ cosα 4πε 0 (a 2 +b2 ) b cosα = b = r (a 2 +b2 )1/ 2 E =∫ λabdθ 4πε 0 (a +b 2 2 = 3/ 2 ) 2π λab λab dθ = ∫ 4πε (a +b ) 4πε (a +b ) 0 2 2 3/ 2 0 0 2 2 3/ 2 2π a 7 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine Comme Q =λ 2π a représente la charge totale de l’anneau : E= Qb 3/ 2 4πε 0 (a2 +b2 ) P V. DIPOLE ELECTRIQUE Le dipôle électrique est une disposition très intéressante constituée de deux charges égales et opposées séparées par une très petite distance, qu’on retrouve particulièrement à l’échelle atomique. r2 r1 r r2 – r1 Le moment électrique dipolaire est donné par : -q p = q a, où a est dirigé de la charge négative vers la charge positive. θ' θ +q O a Figure Le potentiel crée par le dipôle au point P est : q(r2 −r1 q q V = 1 − = 1 4πε 0 r1 r2 4πε 0 r1 r2 ) On peut écrire d’après la figure : r2 – r1 = a cosθ’ Si la distance a est très petite par rapport à r, on peut poser: et r1 r2 = r2 r2 – r1 = a cosθ qa cosθ Ce qui donne : V = 4πε 0 r 2 Le calcul en coordonnées polaires donne deux composantes du champ électrique : 2pcosθ • Une composante radiale Er : Er =− ∂V = ; ∂r 4πε 0 r 3 • E Er Eθ psinθ Une composante transversale Eθ : Eθ =− 1 ∂V = r ∂θ 4πε 0 r 3 P r ur θ uθ Z P Figure Un dipôle placé dans un champ électrique est soumis à un couple qui tend à l’aligner suivant la ligne de ce champ. En présence d’un champ électrique Sans un champ électrique F=qE F=-qE Figure Figure 8 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine VI. POTENTIEL ELECTRIQUE On considère une charge q1 placée à l’origine d’un repère. On apporte une autre charge q2 de l’infini jusqu’à une distance r = R de q1. Supposons q1 et q2 positives. q1 R q2 Figure q2 Le travail fourni W pour vaincre la force de répulsion de q1 est R R R ∞ ∞ ∞ W =−∫Fdr =−∫ Fdr =−∫ q2 E1 dr avec E1 = q1 4πε 0 r 2 R [ ] q1 q2 q1 q2 R dr q1 q2 −1 R q1 q2 dr = − = = − 2 4πε 0 r ∞ 4πε 0 R 4πε 0 r 2 4πε 0 ∞∫ r ∞ W =−∫ Suivant le principe de conservation de l’énergie, le travail fourni W est emmagasiné par la charge q0 sous forme d’énergie potentielle Ep, Soit W = Ep. qq On pose donc : E p = 1 2 =q1 V2 4πε 0 R avec V2 = q2 potentiel crée par q2 4πε 0 R On peut également écrire : E p =q2V1 avec V1 = V= q1 potentiel crée par q1 4πε 0 R q est donc l’expression du potentiel crée par une charge q 4πε 0 R et E p =qV est l’énergie potentielle d’une charge q soumise à un potentiel V. Unité soit en J/C car par définition V = E p / q ou bien en Volt, qui est l’unité la plus utilisée. Le potentiel crée par plusieurs charges en un point P peut être déterminé à partir de l’expression suivante : q q2 q3 q n q V= 1 + + +...= 1 ∑ i 4πε 0 r1 4πε 0 r2 4πε 0 r3 4πε 0 i =1 ri Conclusion : Une charge ponctuelle produit : q • Un champ (vectoriel) E = u. 4πε 0 r 2 q • Un potentiel (scalaire) V = . 4πε 0 r Exercice : Les charges Q1 = +4 µC, Q2 = -4 µC, Q3 = +5 µC, et Q4 = -7 µC sont placées sur un rectangle de longueur 5cm et de largeur 3cm, comme représenté à la figure. Calculer l'énergie potentielle de cette configuration de charges. Figure 9 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine Exercice : Trois charges ponctuelles sont apportés de l'infini aux positions suivantes sur l'axe des abscisses: Q1 = 5,2.10-6 C à x = -1 m, Q2 = 2,6.10-6 C à x = 0 m, et Q3 = 5,2.10-6 C à x = 1 m. Quelle est l'énergie potentielle de cette configuration de charges? Exercice : Deux charges Q1 = 1 C et Q2 = -1 C sont placées aux sommets d’un triangle équilatéral, de 4 cm de côté. 1. Calculer le potentiel au point P. 2. Quelle est la direction du champ électrique au point P? Exercice : Y Aux sommets d’un carré ABCD de coté 2m sont placées les Q1 Q2 charges suivantes : M Q1= 2.10-8 C ; Q2= -8.10-8 C ; Q3= 2.10-8 C ; Q4= 4.10-8 C ; 1. Calculer le champ et le potentiel électriques au centre O O du carré. X Q4 2. Calculer le potentiel au point M milieu de AB. Q3 Figure VII. RELATION ENTRE E et V Pour placer une charge q en un point où règne un potentiel V, il faut fournir un travail W : W =−∫ F.dr Ce travail est emmagasiné par la charge q sous forme d’énergie potentielle Ep : E p =qV W = Ep ⇒ dW =dE p ⇒−F.dr =q dV ⇒−q E.dr =q dV ⇒dV =−E.dr 1 D’autre part, on peut poser que : dV = ∂V dx+ ∂V dy + ∂V dz = ∂V u x + ∂V u y + ∂V u z (dxu x + dyuy +dzu z )=gradV.dr 2 ∂x ∂y ∂z ∂y ∂z ∂x D’après les équations 1 et 2, on obtient: E =−gradV Conclusions: E 1) E =−gradV =− ∂V ux − ∂V u y − ∂V uz ∂x ∂y ∂z Le champ électrostatique a le sens des potentiels décroissants. Suivant l’axe des x, nous avons : E =− ∂V ux . V1> V2 V2 V1 ∂x Le champ électrique est toujours dirigé du potentiel le plus élevé au potentiel le plus bas. E 2) rotE =rot(−gradV )=0 D’après cette relation mathématique, on déduit que le champ électrostatique est nonFigure rotationnel. C’est-àdire que la ligne de champ électrique ne se referme jamais sur elle même. Les lignes de champ électrique ne se referment que sur des charges électriques. + Oui _ Non Figure 3) ∫ E.dl =0 dl Figure B En effet, nous avons : rotE =0⇒∫ rotE.dS =0⇒∫ E.dl =0 Le long d’un contour fermé quelconque, dans le quel on définit deux points A et B : ∫ E.dl =∫ B A A E.dl + ∫ E.dl =(VA −VB )+(VB −VA )=0 B A dl Figure 34 10 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine VIII. SURFACE EQUIPOTENTIELLE Définition : C’est une surface où le potentiel est constant et partout le même. Sens de parcours de la boucle = sens de dl E Exemple: charge ponctuelle q q V= 4πε0 r Le potentiel est constant si on pose r = R = constante ; R2 R1 R3 E Chaque sphère de rayon R constant (R1, R2, R3) représente donc une surface équipotentielle. Règle de base : le champ électrique est toujours perpendiculaire à la surface équipotentielle. E Figure Exercice : Montrer que le champ électrique est perpendiculaire à la surface équipotentielle. Solution : Y Soit OPQR un plan uniformément chargé, c’est donc une surface équipotentielle située dans le plan XOY E =−gradV =− ∂V ux − ∂V u y − ∂V uz ∂x ∂y ∂z R ∂ V ∂ V ∂ V Comme = =0 donc E =− uz ∂z ∂x ∂y Le champ électrostatique est perpendiculaire à la surface équipotentielle. Q V constant ∂V =0; ∂V =0 ∂x ∂y P O Ligne équipotentielle : X Figure ligne équipotentielle Z E Figure B IX. THEOREME DE GAUSS 1. Flux électrique Flux électrique : Φ e = ∫ E.ds θ dS (S) Flux magnétique : Φ m = ∫ B.ds dS1 Surface non fermée ∫ E.ds =∫ E dscosθ Figure : Surface non fermée E E dS3 Surface fermée Surface globale = surface S1 (base supérieure) + surface S2 (base inférieure) + surface latérale S3. Φ e = ∫ E.dS1 + ∫ E.dS2 + ∫ E.dS3 S1 S2 S3 dS2 Figure : Surface fermée 11 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine Remarques: • Les vecteurs dS relatifs à la surface fermée sont perpendiculaires à la surface considérée et sortants. • Quand le flux est positif, il est « sortant ». Quand il est négatif, le flux est « entrant ». • La notion de « flux » ne signifie pas vraiment qu’il y a un mouvement de quelque chose à travers la surface. 2. Théorème de Gauss Φ e =∫ E.dS =∫EdS cosθ =∫ q 4πε0 r 2 dS cosθ = q 4πε0 ∫ dS cosθ q = dΩ 2 r 4πε0 ∫ dΩ : Angle solide sous lequel on voit dS à partir de q (cône). Pour une surface fermée ∫dΩ=4π E On obtient alors q q 4π = Φe = ε0 4πε0 q Donc ∫ E.ds = θ dS q ε Figure 40 Théorème de Gauss: Le flux électrique à travers une surface fermée quelconque est égal au rapport q/ε0, où q représente la somme des charges se trouvant à l’intérieur de cette surface. Autre démonstration (plus simple) : On considère comme surface fermée une sphère de rayon r. E dS les vecteurs E et dS sont tous les deux radiaux q Donc : ϕ = ∫ E.dS = ∫ E dS = ∫ dS 4π ε 0 r 2 comme r est constant sur toute la surface de la sphère : q q q dS = 4π r 2 = ϕ= ∫ 2 2 4π ε 0 r 4π ε 0 r ε0 r q Figure 41 Cas général : Les charges se trouvant à l’extérieur de la surface fermée ne sont pas considérées dans le théorème de Gauss. q q q n q ϕ =∫ E.dS = 1 + 2 +...+ n =∑ i ε0 ε0 ε 0 i =1 ε 0 Forme différentielle : Φ e =∫ E.ds=∫divE dv ; q'1 q1 q2 q'2 qn Figure 42 q'3 V si la charge est uniformément répartie dans un volume V on pose : q=∫ ρv dv V où ρv densité de charge volumique q D’où divE dv= = 1 ρv dv ∫ ε 0 ε 0 V∫ ρ Soit donc, divE = v ε0 V 12 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine Exercice : Champ d’une charge ponctuelle On choisit comme surface fermée une sphère de rayon r. La surface de Gauss doit respecter la symétrie du problème, le champ en tout point de la surface doit être constant. Exercice : On considère une sphère de rayon R possédant une charge superficielle q de densité ρs. Déterminer le champ électrique à l’intérieur et à l’extérieur de la sphère. Exercice : Déterminer le champ électrique produit par un filament rectiligne possédant une charge uniforme de densité ρ, en utilisant le théorème de Gauss. 3. Equations de Laplace et de Poisson divE =div(−gradV)= ∆.(− ∆V )=−∆2V = ρv ε0 Soit ∆2V = ∂ 2V ∂ 2V ∂ 2V ρv (Relation de Poisson) + + =− ∂x2 ∂y 2 ∂z 2 ε0 Si ρv=0 : ∂ 2V ∂ 2V ∂ 2V + + =0 (Equation de Laplace) ∂x2 ∂y 2 ∂z 2 Exercice : Utiliser l’équation de Laplace pour déterminer la distribution du potentiel et le champ électrostatique dans la région située entre deux plans parallèles portés aux potentiels V1 et V2 (V1>V2). Exercice : Résoudre l’exercice précédent, en considérant qu’il existe une charge volumique de densité ρv entre les deux plans. X. CAPACITE- CONDENSATEUR 1. Conducteur unique C = q /V C : capacité du conducteur ; q: charge du conducteur ; V: potentiel du conducteur Unité : [C] = C / V ; R En général on utilise comme unité le Farad et ses sous multiples [C]=Farad F Exemple: Sphère chargée (que ce soit en volume ou en surface) q q V= ⇒C =4πε0 R 4πε0 R Figure 47 2. Deux conducteurs (condensateur) : Q . V1 −V2 Tout système constitué de deux conducteurs quelconques séparés par un isolant est un condensateur. La capacité du condensateur est C = q / U . isolant Cylindre interne où U = V1 – V2 représente la d.d.p entre les deux conducteurs. V1, V2 potentiels des deux conducteurs. Les condensateurs les plus connus sont : Si V1 et V2 sont les potentiels de ces conducteurs, la capacité du système est définie par : C = q -q Sphère interne isolant Sphère externe Figure : Condensateur sphérique V1 V2 Figure : Condensateur plan Cylindre interne Figure : Condensateur cylindrique 13 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine Remarques : • Les deux armatures portent des charges Q égales mais opposées. Q est la charge du condensateur. • La capacité est indépendante de la tension et de la charge : elle constitue seulement le facteur de proportionnalité (constant) entre les deux. Elle dépend des paramètres géométriques du condensateur. Exercice : Déterminer la capacité d’un condensateur plan. Exercice : Calculer la capacité d’un condensateur sphérique de charge Q, constitué de deux armatures sphériques concentriques de rayons R1 et R2. XI. ENERGIE ELECTROSTATIQUE Soient q, V: charge et potentiel du condensateur à un instant t. Pour amener une charge supplémentaire dq au condensateur, on doit fournir un travail dW, afin de vaincre la répulsion des charges existantes. Rappel W = − ∫ F.dr =q V Si nous apportons une charge supplémentaire dq, le travail effectué est : dW = V dq qm qm qm q q2 qm2 dq= 1 = C C 2 0 2C 0 dW =−F.dr =V dq⇒W = ∫ V dq= ∫ 0 avec qm: charge maximale soit en général : q2 W= , 2C ou bien comme V=q/C : W = 1 qV . 2 Remarques : • W = 1 qV est l’énergie emmagasinée par un système (condensateur, ensemble de charges…) suite à un travail 2 fourni. • W =qV est l’énergie potentielle que possède une charge q dans un potentiel V. Comme E= ρs et q= ρs S , il vient : ε0 q 2 (ρs S ) 1 ρs2 ρs W= 1 = 1 = Sd = 1 ε 0 V = 1 ε 0 E 2V 2 C 2 ε S 2 ε0 2 ε0 2 0 d avec V volume du condensateur. W = 1 ε 0 E 2V 2 2 2 Conclusion: le champ électrique emmagasine de l’énergie électrique de densité w= 1 ε 0 E 2 . 2 Autre démonstration : Considérons une sphère de rayon R qu’on se propose de charger. A un instant donné, supposons que la charge de la sphère est q. Le fait de charger la sphère exige un travail dW, car pour apporter une charge supplémentaire dq il faut vaincre la répulsion de la charge q. dW = V dq ; Comme V = q / C, 14 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine q dW = dq . C Le travail fourni pour porter la charge de la sphère de 0 à qm est : qm qm2 W = 1 ∫ qdq= C0 2C r R étant donné que C = 4 π ε0 R, on obtient : q2 W = 1 (1) 2 4πε0 R ∞ Calculons l’intégrale suivante : ∫ E 2 dV Figure R Le volume d’une sphère de rayon r est : V = 4π r 3 3 2 Par conséquent : dV = 4 π r dr ∞ ∞ q q 2 ∞ dr q2 2 dV = 2 dr )= ( π E 4 r = ∫R ∫R 4πε0 r 2 4πε02 ∫R r 2 4πε02 R en substituant ce résultat dans l’équation (1), on obtient : ∞ W = 1 ε 0 ∫ E 2 dV . 2 R XII. INTERACTION ENTRE LE CHAMP ELECTRIQUE ET LA MATIERE 1. Conducteur : Considérons un conducteur cylindrique placé entre deux plaques métalliques soumises à une tension U. le conducteur est en équilibre électrostatique, c’est-à-dire qu’il ne touche pas les deux électrodes. Autrement, les charges seront mises en mouvement et naîtra un courant. Le conducteur n’est plus en équilibre électrostatique. Eapp Eint pas de champ appliqué Eint = 0 Figure Eapp : champ appliqué externe; Eint : champ interne crée par la nouvelle répartition de charges ; Er : champ résultant Figure Er = E app − Eint = 0 Dans un conducteur les électrons sont libres de mouvement. Dés qu’on applique un champ électrique, les électrons se déplacent sous l’action de ce champ, il en résulte une nouvelle distribution de charges qui donne naissance à un champ interne qui annule le champ appliqué. Conclusion : le champ électrique dans un conducteur en équilibre est nul. 15 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine 2. Isolant (diélectrique) : Polarisation électrique : Dans un atome, les centres de gravité du noyau et des électrons coïncident, par conséquent le moment dipolaire moyen de l’atome est nul (Figure). Par contre après l’application d’un champ électrique externe, le centre de gravité des électrons est déplacé d’une certaine distance x par rapport au noyau : l’atome est alors polarisé et devient un dipôle électrique de moment p (Figure 61). Dans chaque atome est crée un champ Ep de sens opposé au champ appliqué. Les molécules peuvent avoir un moment dipolaire permanent, de telles molécules sont dites polaires. x Pas de champ extérieur Présence d’un champ extérieur Figure Les électrons dans l’isolant sont liés aux atomes. Quand on applique un champ électrique, les électrons ne se libèrent pas mais sont légèrement déplacés par rapport au centre de gravité de l’atome, c’est la polarisation. Ep est appelé champ de polarisation (Ep <<) Er = Eapp −∑ E p diminue légèrement mais ne s’annule pas. Conclusion Le champ électrique passe à travers un isolant et s’annule dans le conducteur. q Dans le vide E = 4πε 0 r 2 q Dans un diélectrique matériel : E = 4πε r ε 0 r 2 La polarisation fait diminuer E dans le diélectrique matériel car ε =ε rε0〉 ε0 ε r = ε > 1 : permittivité relative ; ε permittivité du verre. ε0 16 Chapitre 1 : Electrostatique Cours de A.Tilmatine FORMULAIRE D’ELECTROSTATIQUE • Charges : Ponctuelles : Q [C] ; linéiques : λ [C/m] Surfaciques : σ [C/m2] ; volumiques : ρ [C/m3] • Champs : D Déplacement ou Induction électrique [C/m2] E Champ électrique [V/m]. D=ε E • Loi de Coulomb : F = qE ; Charge ponctuelle : E = • q 4π ε 0 r 2 u et V= q 4π ε 0 r Lois de base : divD= ρ ou rot E =0 ou Qint ∫ E.dS = ε 0 ∫ E.dl =0 • Potentiel : • V =−∫ E.dl ; dV =−E.dl ; E =−gradV =− ∂V ux − ∂V u y − ∂V uz ∂x ∂y ∂z Tension : B U AB =VA −VB = ∫ E.dl A • • Travail : WBA =qU AB Capacité : q C= U • Densité d’énergie électrique : w= 1 ε 0 E 2 . 2 17 Chapitre 2 : Magnétostatique Cours de A.Tilmatine CHAPITRE II MAGNETOSTATIQUE • • Une charge électrique immobile crée un champ électrique seulement; Une charge en mouvement (un courant) crée un champ électrique et un champ magnétique. Définition : la magnétostatique est l’étude des phénomènes magnétiques statiques, générés par des courants constants uniquement (courant continu). Courant I. LOI D’AMPERE rectiligne I Le physicien danois Hans C. Oersted (1777 – 1851), en remarquant la déviation d’une boussole placée prés d’un conducteur traversé par un courant, fut le premier à observer le magnétisme crée par un courant électrique. H(P) P r θ Conducteur rectiligne dl O ∞ I dl ∧ur H= ∫ ; 4π r 2 −∞ ur Figure H : champ magnétique r = OP ; ur: vecteur unitaire de r ∞ B= µ 0 I dl ∧ ur 4π r 2 −∞ ∫ B : Induction magnétique Remarque : La loi d’Ampère est valable si l’on suppose que le conducteur est infiniment long, donc les bornes de l’intégrale sont de -∞ à +∞. Conducteur fermé : B=∫ dl µ 0 I dl ∧ ur 4π r 2 Figure : Courant circulaire Avec µ0 perméabilité magnétique (vide, air…) : µ0 = 4 π . 10−7 B = µ0 H Unités [H ]= mA [B] = Tesla T ; Cas d’un courant volumique : J densité de courant (A/m2) ; J = I / S, soit I = J S, ou bien plus généralement : H /m L J dS Figure : Conducteur volumique 1 Chapitre 2 : Magnétostatique Cours de A.Tilmatine I =∫ J.dS ⇒ Idl = ∫J.dS dl = J S dl = JdV Le champ magnétique d’un courant cylindrique (volumique) est donné par : H = ∫ J ∧u2r dv 4π r soit donc : B= µH =µ0 ∫ J ∧u2r dv 4πr EXERCICE (Champ magnétique crée par un courant rectiligne) Calculer le champ magnétique H produit par un courant rectiligne infiniment long. EXERCICE (Champ magnétique crée par une spire) Soit une spire circulaire de rayon « a » traversée par un courant I. Déterminer le champ magnétique H dans un point P situé sur l’axe de la spire. Solution : On obtient : Ia 2 H= u 3 2(a 2 + R 2 ) 2 M dl ur a I H max(R=0)= I 2a O P R H Figure II. DIRECTION DU CHAMP MAGNETIQUE (Règle de la main droite) a) Fil rectiligne : (Règle de la main droite) I B I B B B B B I b) Spire : (Règle du tournevis) I I B B I B EXERCICE Un solénoïde est un courant formé de plusieurs spires circulaires coaxiales, de même rayon traversé par un même courant. Solution : Le champ sur l’axe du solénoïde peur être calculé en additionnant le champ crée par chaque spire. A la figure ci-dessous est représentée une coupe longitudinale dans le solénoïde. Si N est le nombre total des spires, le nombre des spires d’une partie dl est égal à N dl . L Rappelons que le champ produit au point P par une spire est : 2 Chapitre 2 : Magnétostatique B= µ0 Ia Cours de A.Tilmatine 2 L 2(a 2 + L2 ) 3/ 2 dl N dl Spires produisent l’induction L β P µ0 Ia 2 2 dl a β2 N dl = µ0 IN dB= β 1 3 / 2 3 / 2 2L (a 2 + L2 ) 2(a 2 + L2 ) L l D’après la figure, on peut écrire : a =tgβ et sin β = 2 a 2 L a +L soit, L= a ⇒dl =− a2 dβ sin β tgβ en substituant ces équations dans l’expression de dB, on obtient : µ IN dB= 0 (−sin β dβ ) 2L B= µ0 IN 2L β2 ∫(−sin β dβ )= β1 µ0 IN 2L (cosβ 2 a Figure −cosβ1 ) Si le solénoïde est très long, nous avons en un point du centre β1 ≈π et, soit : µ IN B= 0 L Pour un point situé à l’extérieur, sur l’une des extrémités, β ≈π / 2 et β 2 ≈0 ou β1 ≈π et β 2 ≈π / 2 , soit : B= µ0 IN 2L soit la moitié de la valeur au centre. Remarque : le solénoïde est utilisé pour produire un champ magnétique passablement homogène dans une région limitée de son centre. III. POTENTIEL MAGNETIQUE Comme q est un scalaire, qui produit un potentiel électrique scalaire V ; Par analogie avec l’électrostatique : L’élément Idl est un vecteur, produit un potentiel magnétique vectoriel A. B =rotA A= µ0 J dV 4π ∫ r I qui représente l’expression du potentiel A. IV. THEOREME D’AMPERE 1. Théorème d’Ampère : ∫ H.dl =? H= I u 2π r H ∫ H.dl =∫ 2πI r u.dl Figure Rappel : A.ux =( Ax ux + Ay u y + Az uz ).ux = Ax soit donc, la composante de A suivant l’axe des x. Par analogie : dl.u = dl’ est la composante de dl suivant u. Comme par ailleurs, u⊥ur , soit u⊥r , donc aussi dl’⊥r ; dl’ représente donc un arc de cercle de rayon r ⇒ dl'=r dθ 3 Chapitre 2 : Magnétostatique Cours de A.Tilmatine Par conséquent : r dθ 2π ∫ H.dl =∫ Hdl = 2Iπ ∫ r = 2Iπ ∫dθ = 2Iπ θ )0 =I Donc ∫ H.dl =I qui représente le théorème d’Ampère. Remarque importante : I est un courant circulant à l’intérieur du contour fermé. 2. Forme différentielle : ∫ H.dl =I est la forme intégrale du théorème d’Ampère. Comme ∫ H.dl = ∫rotH.dS S et que I =∫ J.dS , S On peut écrire : ∫rotH.dS =∫ J.dS S Soit donc : S rotH = J qui représente la forme différentielle du théorème d’Ampère. Conclusion : rotH = J implique que le champ magnétique est rotationnel, c’est à dire que les lignes de champ sont fermées, contrairement aux lignes de champ électrique. NON Figure OUI Remarque : - Les lignes de champ magnétique sont des courbes fermées car contrairement au champ électrique qui a pour source des charges électriques (part de la charge positive et arrive à la charge négative), il n’y a pas de charges magnétiques. EXERCICE On considère quatre conducteurs traversés chacun par un même courant I (figure). Quelle est la direction du champ magnétique au point P, centre du carré de coté d. I1 I2 I1 = I2 = I3 = I4 = I I4 I2 Figure I3 EXERCICE Trois fils conducteurs portant un même courant, sont situés aux coins d'un triangle équilatéral, comme montré à la figure 14. Dans quel cadran trigonométrique se trouve la direction du champ magnétique résultant au centre de la triangle? I1 II I III IV I3 Figure EXERCICE Déterminer le champ magnétique H à l’intérieur et à l’extérieur d’un conducteur cylindrique plein traversé par un courant I, de densité uniforme J. EXERCICE Utiliser le théorème d’Ampère pour calculer le champ magnétique à l’intérieur d’un solénoïde comprenant n0 spires par unité de longueur et parcouru par un courant I0. 4 Chapitre 2 : Magnétostatique Cours de A.Tilmatine Solution : Pratiquement une bobine formée d’un fil conducteur enroulé suivant une hélice de petit pas est un solénoïde. Par conséquent, à l’intérieur loin des extrémités de la bobine, les lignes d’induction sont sensiblement parallèles à l’axe (le champ crée par chaque spire étant perpendiculaire à son plan) ; le champ est donc uniforme. Choisissons un contour fermé MNPQ pour pouvoir appliquer le théorème d’Ampère. L’application du théorème d’Ampère sur ce contour donne : L ∫ H.dl =∑I ∫ H.dl =H.MN + H.NP+ H.PQ+ H.QM = H.MN = HL H . QM = 0 et H . PN = 0 car H ┴ QM et H ┴ PN H . QP = 0 car à l’extérieur H ≈ 0. Q P M N Figure D’autre part, ∑ I =n0 LI0 n0 : nombre de spires / mètre. d’où H =n0 I 0 B= µ0 n0 I0 est l’induction à l’intérieur du solénoïde. EXERCICE On considère une bobine torique de n spires traversée par un courant statique I. Déterminer le sens, la direction et la valeur du champ magnétique crée à l’intérieur de la bobine. I Solution : Le champ étant perpendiculaire aux spires, c’est donc un cercle passant par le centre de chaque spire, dont le Ligne de champ centre coïncide avec celui de la bobine. magnétique ∫ Hdl =nI ⇒ H ∫ dl = H 2π r = HL=nI avec L=2π r d’où H = nI L R Figure B IV. FLUX MAGNETIQUE Φ m = ∫ B.dS ; Unité [Φ m ]=Weber Wb ; a) Surface non fermée Flux: représente la quantité de lignes de champ passant à travers la surface. Figure : Surface non fermée b) Surface fermée ∫ B.dS =∫divB dV =∫div(rotA) dV =0 ; car B=rotA ∫ B.dS = 0 B Figure : Surface fermée 5 Chapitre 2 : Magnétostatique Cours de A.Tilmatine Forme différentielle : ∫ B.dS = 0 est la forme intégrale de cette loi. ∫ B.dS =∫divB dv=0⇒divB=0 div B = 0 est la forme différentielle. V. FORCE MAGNETIQUE 1. Force de Lorentz : Une charge électrique animée d’une vitesse v et placée dans un champ électrique et magnétique, subit la force suivante : F =q(E +v ∧ B ) ; F =q E + qv ∧ B = Fe + Fm avec : Fe =qE est la Force électrique; Si q=0⇒ Fe =0 La force électrique s’annule si la charge est nulle. Fm =q(v ∧ B ) est la Force magnétique. La force magnétique s’annule si la charge est nulle ou immobile. L’induction magnétique n’exerce de force que sur une particule chargée en mouvement (ou un courant). Conclusion: La force magnétique n’agit que sur une charge en mouvement, ou un conducteur traversé par un courant. EXERCICE Un fil conducteur est traversé par un courant (figure 5). Quelle est la direction de la force appliquée sur : • un électron se déplaçant vers le fil ; • un proton se déplaçant parallèlement au fil (fig. a). Supposez que l'électron et le proton se déplacent dans le plan du papier. I I v v Figure 2. Force de Laplace : Considérons un conducteur cylindrique traversé par un courant I. Soient : n’ : nombre de particules chargées traversant le conducteur; e : charge élémentaire d’une particule. S I La charge traversant le conducteur vaut alors : q=n'e En posant n= n' V n : nombre de particules/unité de volume ; V : volume du conducteur. On obtient : B dl Figure 6 Chapitre 2 : Magnétostatique Cours de A.Tilmatine dq I = = d (n'e)= d (neV )=ne dV =neS dl =neSv ; dt dt dt dt dt avec v : vitesse de déplacement des particules. Par conséquent : J = I = neSv =nev ⇒ J =nev S S Cette égalité est également valable en notation vectorielle : J =nev D’un autre côté, en reportant dans la loi de Lorentz la charge par unité de volume q=ne , on obtient : Fm =q(v ∧ B ) = nev ∧ B = J ∧ B Pour un volume élémentaire dV : dFm =(J ∧ B ) dV pour tout le volume V : Fm = ∫(J ∧ B ) dV = ∫(JdV ∧ B ) Fm = ∫ Idl ∧ B Comme J dV = I dl , on aboutit à l’expression de la Force de Laplace: Remarque : Si I = 0 ⇒ Fm=0 La force magnétique n’agit donc que sur un conducteur traversé par un courant. EXERCICE Soient deux (2) conducteurs rectilignes identiques, parallèles et traversés par les courants I1 et I2 (I1 = 10 A ; I2 = 5 A).. Calculer la force magnétique F1 exercée sur le conducteur 1 et F2 exercée sur le conducteur 2. Remarque : Le sens de la force est déterminé grâce à la règle de la main droite : Induction Courant Force B → Majeur I → Index F → Force Main droite C1 Figure EXERCICE Si chacun des trois fils de la figure 8 porte le même courant, quelle est la direction de la force appliquée sur chacun des 3 conducteurs par les deux autres (sans calculs). Conducteur C1 : C2 C3 Figure 7 Chapitre 2 : Magnétostatique Cours de A.Tilmatine EXERCICE Une spire carrée de côté a parcourue par un courant I est placée dans une induction magnétique B perpendiculaire (Figure 14). La spire peut tourner autour d’un axe ∆. 1) Calculer et représenter les forces agissant sur les côtés MN, PQ, MQ et NP de la spire. 2) En déduire le couple magnétique agissant sur la spire. VII. ENERGIE MAGNETIQUE Wm On considère l’exemple d’une bobine torique comprenant n spires. Déterminer l’énergie emmagasinée quand le courant dans la bobine croit de 0 à I. Considérons un circuit formé par une inductance. A l’instant t nous avons : U = L dI dt En multipliant les deux membres par i dt de façon à faire apparaître les énergies mises en jeu pendant dt : Uidt = Lidi =d 1 Li 2 2 Le terme U i dt représente l’énergie fournie par le générateur, le terme dW =d 1 Li 2 correspond à l’énergie 2 fournie pour établir le courant i, énergie emmagasinée dans l’inductance. ( ) ( ) Démonstration : Par analogie avec l’électrostatique où la densité de l’énergie électrostatique we = 1 ε 0 E 2 , démontrer que la 2 densité de l’énergie magnétique est wm = 1 µ0 H 2 . 2 Considérons pour cela un tube élémentaire d’induction dl S Posons B dV = S dl Figure 28 L’énergie magnétique localisée dans l’élément de volume dV est : dW = 1π 0 H 2 dV = 1π 0 H 2 Sdl 2 2 En tenant compte que le flux d’induction est constant dans le tube : Φ= ∫ B.dS = B.S et du théorème d’Ampère : ∫ H.dl = I , on obtient : W = 1 B 2 S dl = 1 BS ∫ Bdl = 1 BS ∫ H dl = 1 ΦI 2 2 2π 0 2π 0 Comme Φ=LI W = 1 ΦI = 1 LI 2 2 2 Conclusion : le champ magnétique emmagasine bien une énergie de densité wm = ½ µ0 H2. Autre démonstration : Soit U la tension appliquée, Le travail fourni W =−∫UIdt ; Or U =−n dϕ dt dϕ U =−n =−nS dB −nB ds dt dt dt R I =0 8 Ligne de champ magnétique Figure Chapitre 2 : Magnétostatique Cours de A.Tilmatine dϕ Soit W =−∫−n Idt =n∫ I dϕ dt B H H W =∫ nIS dB =nIS ∫ µ0 dH =nISµ0 ∫ dH 0 0 0 Comme H = nI ⇒ I = LH (Exercice P6). L n H H d’où W =nSµ0 ∫ LH dH = Sµ0 L∫ H dH = 1 µ0 H 2 SL 0 0 n 2 avec V = SL volume de la bobine où règne H, on obtient : Wm = 1 µ0 H 2V [J], 2 est l’énergie totale emmagasinée dans le champ magnétique H. wm = 1 µ0 H 2 [J/m3] 2 est la densité d’énergie magnétique. VIII. RESUME DES LOIS DU REGIME STATIONNAIRE 1. Théorème de Gauss q ρ ; divE = ∫ E.dS = ε0 ε0 2. ∫ E.dl =0 ; rotE=0 3. Théorème d’Ampère ∫ H.dl =I ; rotH =J 4. Théorème du Flux Magnétique ∫ B.dS = 0 ; divB=0 ANALOGIE ENTRE L’ELECTROSTATIQUE ET LA MAGNETOSTATIQUE ELECTROSTATIQUE Loi de Coulomb (champ électrique) q q→ E = u 4πε r 2 Déplacement électrique D=ε E Potentiel électrique q V= 4πε r E =−gradV ∫ E.dl =0 rotH = J q ∫ E.dS = ε ρv ε we = 1 εE 2 2 Loi de Biot & Savart (champ magnétique) I dl ∧ ur Idl → H = ∫ 4π r 2 Induction magnétique B = µH Potentiel magnétique µ A= ∫ J dv 4π r B =rotA ∫ H.dl =I rotE =0 divE = MAGNETOSTATIQUE E =0 dans un conducteur ∫ B.dS = 0 divB =0 wm = 1 µH 2 2 H ≠0 dans le conducteur 9 Chapitre 3 : Phénomènes dépendant du temps CHAPITRE III PHENOMENES DEPENDANT DU TEMPS (Régime quasi-stationnaire) Le Régime Quasi-Stationnaire ne concerne que les phénomènes variant avec le temps. Exemple i =i0 sinωt =i0 sin 2π ft E = E0 e jωt = E0 e j2π f t I. LOI DE FARADAY Loi de Faraday : Quand un flux magnétique variable traverse un circuit conducteur fermé, il génère (crée) un courant induit (ou une f.e.m) dans le conducteur. C’est le principe des générateurs. Remarque : le fonctionnement des générateurs d’électricité (générateurs à courant continu, alternateurs) est basé sur le principe de la loi de Faraday. 1) Induction B variable : Supposons I variable [I =I0 sin(ω t) par exemple]. L’induction B au point quelconque M est B = i µ 0 I µ 0 I 0 sin (ω t ) = 2π x 2π x B(I) I M x Comme l’induction est variable, le flux Φ = ∫ B.dS est également variable et génère un courant induit i dans la spire. Figure 1 i = e/R [A]; R : résistance de la spire [Ω]; dΦ : Force électromotrice (f.e.m) induite [Volt] e=− dt Loi de Faraday : e=− dΦ dt Remarque : e est appelée f.e.m et non tension, car en électricité la tension apparaît entre deux points différents. On ne peut pas parler de Tension dans une spire fermée. 2) Induction B constante : • Si le courant I est constant, alors l’induction B est constante : µI B(I)= 0 ; Φ= ∫ B.dS 2π x I Φ = 0 et donc pas de courant induit (e = 0 ; i = 0) • Si le courant I constant, mais la spire se déplace à une vitesse v : En se déplaçant, puisque la spire s’éloigne du courant I l’induction B diminue est donc variable. Le flux magnétique qui devient variable induit un courant i dans la spire. Cours ETL307 1 i B(I) M x v Figure 1 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 3 : Phénomènes dépendant du temps EXRCICE 1 Un cadre plan comportant N spires, chacune de surface S, est placé devant un fil rectiligne traversé par un courant variable I = I 0 sin ω t . Calculer le courant induit dans le cadre. Solution : φ = ∫ B.dS = ∫ B dS a I b µ I µ I sin ω t B= 0 = 0 0 2π x 2π x Le flux traversant le cadre est : µ I b x+a µ Ib µI Φ= ∫ B.dS = ∫ 0 bdx= 0 ∫ dx = 0 Ln x+a 2π x 2π x x 2π x x µ Ib Pour N spires : Φ= N 0 Ln x+ a 2π x X La f.e.m induite dans le cadre est : µ Ib µb dφ µ Ib e=− =− d N 0 Ln x+ a =−N 0 Ln x+ a dI =−N 0 Ln x+ a I0ω cosωt dt dt 2π x x dt 2π 2π x i1 = µ bI 0 ω e x+a = −N 0 Ln R 2πR x cos ωt EXERCICE 2 Le même cadre est placé devant un courant I constant, mais se déplaçant vers la droite avec une vitesse constante v. Déterminer le courant induit dans le cadre. Solution : µI B = 0 ; dS = b dx 2π x Remarque : dS = dx dy , mais comme l’induction B varie seulement suivant x, on pose dS = b dx . Le flux traversant le cadre est µ I b x+a µ Ib µI Φ= N ∫ B.dS = N ∫ 0 bdx= N 0 ∫ dx = N 0 Ln x+a 2π x 2π x x 2π x a I b dx v Figure 2 x X La f.e.m est donnée par : e=− dΦ =− dΦ dx =−v dΦ dt dx dt dx ( ) dΦ = N µ0 I b 1 − 1 =−N µ0 I ba dx 2π x + a x 2π x(x+a ) e= N µ0 I ba v 2π x(x+a ) i2 = µ 0 I ba v e =N R 2π x( x + a )R Cours ETL307 2 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 3 : Phénomènes dépendant du temps EXERCICE 3 Le même cadre est placé devant un fil rectiligne traversé par un courant variable qui se déplace vers la droite avec une vitesse v constante. Calculer le courant induit dans le cadre. Solution : µ bI ω µ 0 I ba v x+a i = i1 + i2 = − N 0 0 Ln cos ωt + N x 2πR 2π x( x + a )R Exemples de la loi de Faraday : - L’énergie électrique dans les centrales est produite par. Dans les alternateurs, la tension est produite suivant le principe de la loi de Faraday. Le principe est de placer les conducteurs dans un flux magnétique variable. - Le transformateur ne fonctionne qu’en courant alternatif car pour induire un courant dans l’enroulement secondaire il faut un flux variable. - Les noyaux de fer utilisés dans les machines à courant alternatif sont constitués de tôles isolées les unes des autres. En effet, le flux étant variable il induit un courant dans le noyau lui-même (courant de Foucault). L’isolant entre les tôles sert à augmenter la résistance pour atténuer le courant. Par contre, les noyaux des machines à courant continu sont des masses compactes, car il n’y a pas de courant induit dans ce cas. - La foudre peut détériorer des équipements situés à plusieurs km du point d’impact. En effet, le champ magnétique généré par la foudre se propage et induit dans les installations des surtensions pouvant endommager les appareils fragiles. II. LOI DE LENZ : (signification du signe "moins") Loi de Lenz : "L’induction magnétique propre du courant induit s’oppose à la variation du flux principal". Exemple : soit un cadre qui se déplace vers la droite à une vitesse v constante. Déterminer le sens de circulation du courant induit dans ce cadre. L’induction principale B(I) a un sens entrant dans le cadre. En s’éloignant du courant I le flux qui traverse le cadre diminue (variation = diminution de Φ). Loi de Lenz : L’induction propre B(i) du courant induit s’oppose à cette variation (diminution de Φ) et aura le même sens que l’induction principale B(I) pour augmenter le flux (car l’induction résultante dans le cadre augmente Br = B(I) + B(i)). Résultat : puisque B(i) a un sens entrant, le courant i circule dans le sens ABCD (Règle du tire-bouchon). A I i B B(i) v B(I) B C D Figure 3 Remarque : Si le cadre se déplace vers le courant le flux cette-fois ci augmente. Loi de Lenz : L’induction propre B(i) du courant induit s’oppose à cette variation (augmentation de Φ) et aura le sens opposé à l’induction principale B(I) pour diminuer le flux (car l’induction résultante dans le cadre diminue Br = B(I) - B(i)). Résultat : puisque B(i) a un sens sortant, le courant i circule dans le sens ADCB. EXERCICE 3 Soit une spire placée prés d’un fil rectiligne traversé par un courant I (figure 4). Déterminer le sens du courant induit dans la spire dans chaque région du courant. Cours ETL307 3 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 3 : Phénomènes dépendant du temps Solution : L’induction principale B(I) a un sens sortant. a) entre 0 et t0 I=0⇒ B=0 ⇒ Φ=0⇒ pas de courant induit i=0. b) entre t0 et t1 I augmente ⇒ B(I) augmente ⇒ augmentation de Φ. Le courant induit i s’oppose à cette augmentation ⇒ B(i) opposé à B(I) ⇒ B(i) entrant, donc i circule dans le sens ABCD. c) entre t1 et t2 I constant ⇒ B constante ⇒ Φ constant ⇒ dϕ e=− =0 ⇒ i = 0. dt d) entre t2 et t3 I diminue ⇒ B diminue ⇒ diminution de Φ; Le courant induit i s’oppose à cette diminution ⇒ B(i) même sens que B(I) ⇒ B(i) sortant, donc i circule dans le sens ADCB. a A B I b B(I) C D I D t0 O C t1 t2 t3 t4 t Figure 4 III. FORMES INTEGRALE ET DIFFERENTIELLE 1. Forme intégrale : Rappel - Conducteur rectiligne : V V2 1 O La différence de potentiel U entre deux points d’un conducteur rectiligne est donnée par l’expression suivante : Figure 5 L1 l L2 L2 U =V1 −V2 = ∫ E.dl (voir chapitre 1) L1 dl - Spire non fermée : La différence de potentiel d’une spire non fermée est : VA A B B VB U AB =VA −VB = ∫ E.dl A dl Figure 6 - Spire fermée : U = ∫ E.dl A Figure 7 En conséquence, la loi de Faraday peut être mise sous la forme suivante : dφ e=− = ∫ E.dl dt Comme ϕ = ∫ B.dS ⇒ Cours ETL307 ∂ ∫ E.dl = − ∂t ∫ B.dS 4 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 3 : Phénomènes dépendant du temps Remarque: S’il n’y a pas de f.e.m produite par la loi de Faraday, U = ∫ E.dl = V A − Va = 0 . La tension dans une spire fermée est nulle. Pour cette raison, on ne dit pas tension induite dans une spire fermée, mais plutôt une f.e.m induite. En effet, la tension dans une spire fermée doit être obligatoirement nulle, sauf dans le cas d’un f.e.m induite par la loi de Faraday. 2. Forme différentielle : ∫ E.dl =∫S − ∂∂Bt .dS L’intégrale fermée ∫ E.dl peut être transposée en une intégrale surfacique (voir rappel mathématique) : ∫ E.dl =∫rotE.dS S On obtient : ∫rotE.dS =∫− ∂∂Bt .dS La forme différentielle de la loi de Faraday est donc : rotE =− ∂B ∂t E Remarque : d’après cette équation on peut conclure qu’un champ magnétique variable ( ∂B ) crée un champ électrique E. Ce champ ∂t électrique est à l’origine du courant induit. En effet, c’est ce champ qui produit déplacement des charges dans le conducteur et qui est à l’origine du courant induit. Sens positif du courant Figure 8 Régime stationnaire: rotE =0 ⇒ E est non rotationnel. (le champ E ne se referme pas) Régime dépendant du temps RQS : rotE =− ∂B ⇒ E est rotationnel (le ∂t champ E se referme). Remarque : C’est dans le cas seulement de la f.e.m induite par induction magnétique où l’on rencontre un champ électrique fermé. EXERCICE En régime stationnaire E =−gradV , démontrer qu’en RQS E =−gradV − ∂A . ∂t Solution : rotE =− ∂B ∂t Comme B =rotA , il vient que rotE =− ∂ rotA=−rot ∂A ∂t ∂t soit rot E + ∂A =0 ∂t Par analogie avec le RS rotE =0⇒ E =−gradV , on pose : ( Cours ETL307 ) 5 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 3 : Phénomènes dépendant du temps E + ∂A =−gradV ∂t Donc E =−gradV − ∂A ∂t IV. COMPARAISON ENTRE R.S et R.Q.S R.S et R.Q.S : q ∫ E.dS = ; ∫ H.dl =I ; ∫ B.dS = 0 ε RS seulement ∫ E.dl =0 soit rotE =0 E =−gradV R.Q.S seulement : ∫ E.dl = − E=− Cours ETL307 ∂ B.dS soit rotE =− ∂B ∫ ∂t ∂t ∂A − gradV ∂t 6 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 4 –REGIME VARIABLE -Equations de Maxwell- CHAPITRE IV REGIME VARIABLE Equations de Maxwell I. PRINCIPE DE CONSERVATION DE LA CHARGE : (Régime variable) Supposons une surface fermée comprenant une charge q à l’intérieur, et un courant I sortant. Principe de conservation de la charge : Courant sortant de S ⇔ diminution de q dans S; d’où I = − dq ; dt I Comme I = ∫ J.dS ⇒ ∫ J.dS = − q q ∫ E.dS = ε ⇒ q = ε ∫ E.dS vu que (théorème de Gauss) donc dq dt Figure 1 : Surface fermée S ∫ J.dS = − dt (ε ∫ E.dS ) d ∂E .dS = 0 ∂t ∂E ou bien ∫ J + ε .dS = 0 ∂t Cette expression représente l’équation de conservation de la charge. soit ∫ J.dS + ∫ ε 1. Forme intégrale ∂E ∫ J + ε ∂t .dS = 0 est la forme intégrale de l’équation de conservation de la charge. 2. Forme différentielle L’intégrale de surface fermée ∫ J + ε ∫(J +ε ∂∂Et ).dS peut être transposée en une intégrale de volume ∂E ∂E .dS = ∫ div J + ε dv = 0 ∂t ∂t V ( ) Par conséquent, div J +ε ∂E dv=0 ∂t ou bien autrement, sachant que divE = ρ : ε divJ +ε ∂ (divE )=0 ; ∂t On déduit alors : divJ + Cours ETL307 ∂ρ =0 ∂t 1 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 4 –REGIME VARIABLE -Equations de Maxwell- Remarque : ∂ρ et ∂E ne sont considérés que dans le cas du régime variable, ils sont négligeables dans ∂t ∂t les autres régimes. C’est-à-dire que : ∂ρ en RS et RQS : ≈0 et ∂E ≈0 (négligeables) ∂t ∂t Donc, l’équation d conservation de la charge dans ces cas devient : ∫ J.dS =0 ou divJ =0 Les termes Remarque : La conservation de la charge est respectée, car lorsqu’un électron sort par la borne négative, il prend la place d’un électron libre dans la matière qui relie les deux bornes (car les bornes doivent être reliées par un conducteur pour que le courant circule), l’électron ainsi chassé va voler à son tour la place d’un électron situé un peu plus proche de la borne positive, et ainsi de suite jusqu’à la borne positive, dans laquelle le dernier électron de la ‘chaîne’ va rentrer. Donc, lorsqu’un électron sort de la borne négative, au même moment, un électron rentre dans la borne positive. La batterie ainsi que le conducteur ne se sont donc pas chargés, ils sont toujours neutres, bien que le courant circule ! II. LOI DE MAXWELL-AMPERE D’après le théorème d’Ampère rotH =J . On peut écrire : rotH = J ⇒ div(rotH ) = divJ Comme div rot =0, on obtient : divJ =0 Mais en régime variable nous avons divJ =− ∂ρ et non pas divJ =0 ! ∂t Par conséquent, le théorème d’Ampère rotH = J n’est plus valable dans le régime variable. • Question : que devient le théorème d’Ampère dans ce cas ? • Réponse : Nous connaissons que (en R.S et R.Q.S) : divJ = 0 ⇔ rotH = J (1) Par analogie en régime variable nous pouvons poser : ∂E ∂E div J + ε = 0 ⇔ rotH = J + ε ∂t ∂t • Conclusion : Maxwell a transformé le théorème d’Ampère en régime variable et a ajouté le terme ε ∂E . Le théorème d’Ampère devient dans ce cas : rotH =J +ε ∂E (forme différentielle) ∂t ∂t Forme intégrale : rotH = J +ε ∂E ⇒∫ rotH.dS = ∫ J +ε ∂E .dS ∂t ∂t S S ( ) L’intégrale de surface ∫rotH.dS peut être transposée en une intégrale linéique fermée : S ∫rotH.dS =∫ H.dl S On arrive alors à l’expression différentielle suivante : ∂E ∫ H.dl = ∫S J + ε ∂t .dS (Forme intégrale) Cours ETL307 2 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 4 –REGIME VARIABLE -Equations de Maxwell- III. EQUATIONS DE MAXWELL Maxwell a établi quatre équations fondamentales de l’électromagnétisme et qui sont : 1. Equation de Maxwell-Gauss (MG) : q Forme intégrale : ∫ E.dS = ε Le flux électrique passant à travers une surface fermée est égal au rapport Forme différentielle : divE = ρ ε q ε . C’est la charge électrique qui est à l’origine (source) du champ électrique. 2. Equation de Maxwell-flux magnétique (MΦ ) : Forme intégrale : ∫ B.dS = 0 Le flux magnétique passant à travers une surface fermée est nul. Forme différentielle : divB =0 Par analogie avec l’équation MG, il n’existe pas de "charge magnétique" dans la nature. 3. Equation de Maxwell-Faraday (MF) : ∂ Forme intégrale : ∫ E.dl = − ∫ B.dS ∂t Un conducteur traversé par un flux magnétique variable est le siège d’une f.e.m induite. Forme différentielle : rotE =− ∂B ∂t Un champ magnétique variable crée un champ électrique variable. 4. Equation de Maxwell-Ampère (MA) : Forme intégrale : ∫ H.dl =J +ε ∂E ∂t Forme différentielle : rotH =J +ε ∂E ∂t ∂ E Un champ électrique variable ( ) crée au même titre qu’un courant (J) un champ magnétique variable. ∂t Remarques : • Les équations de Maxwell sont valables dans les trois régimes. • Pour obtenir les équations dans le régime stationnaire, il suffit de poser ∂ =0 . ∂t • Pour obtenir les équations dans le régime dépendant du temps (quasi-stationnaire), il suffit de ∂ρ poser : ∂E ≈0 et ≈0 . ∂t ∂t • Les équations de MA et MF montrent que les champs E et H sont liés entre eux ⇒ C’est le champ électromagnétique. EXERCICE 1. On considère dans le vide un champ électrique E = E m sin (ω t − β z )u y . Déterminer le champ magnétique H associé à E. 2. On considère dans le vide un champ magnétique H = H m exp j (ω t + β z )u x Déterminer le champ électrique E associé à H. 3. Que peut-on conclure ? Cours ETL307 3 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 4 –REGIME VARIABLE -Equations de Maxwell- Solution : 1) M.A : rotE =− ∂B =−µ0 ∂H ∂t ∂t ux u y uz ux u y uz rotE = ∂ ∂ ∂ = 0 0 ∂ =ux − ∂E y ∂x ∂y ∂z ∂z ∂z Ex E y Ez 0 E y 0 ∂H ⇒ ∂t βE βE d’où H = − m ∫ cos(ω t − β z )dt u x = − m sin (ω t − β z )u x + Cte Soit rotE = β E m cos(ω t − β z )u x + 0 = − µ 0 µ0 µ 0ω 2) H = H m exp j (ω t + β z )u x M.A : rotH = J +ε 0 ∂E ∂t dans le vide : J =0 d’où rotH =ε 0 ∂E ∂t ux u y uz ux u y uz soit rotH = ∂ ∂ ∂ = 0 0 ∂ =u y ∂H x ⇒ ∂x ∂y ∂z ∂z ∂z H x H y H z H x 0 0 ( ) rotH = jβ H m exp j(ωt + β z ) u y =ε 0 ∂E ⇒ ∂t jβ H m jβ H m 1 exp j(ωt + β z )dt uy = E= exp j(ωt + βz )u y ε0 ∫ ε 0 jω βH m exp j(ωt + β z )u y +Cte Donc E = ε 0ω 3) On peut conclure que : • Un champ électrique E variable crée un champ magnétique H variable ; • Un champ magnétique H variable crée un champ électrique E variable ; • E⊥ H . IV. LOI D’OHM LOCALISEE La loi d’Ohm localisée est exprimée par la relation suivante : J =σE où σ conductivité électrique (1 Ωm) σ=1 ρ avec ρ résistivité (Ωm) Exemples : - Cuivre : σ =5,81.107 Ω−1m −1 ; ρ =1,7.10−8 Ωm - Aluminium : σ =3,54.107 Ω−1m −1 ; ρ =2,8.10−9 Ωm - Silicium (semi-conducteur) : σ =1,6..10−5 Ω−1m−1 ; ρ =6,25.103 Ωm - Verre : σ ≈.10−12 Ω−1m−1 ; ρ ≈.1012 Ωm Cours ETL307 4 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 4 –REGIME VARIABLE -Equations de Maxwell- Démonstration : Soit un conducteur cylindrique de section S et de longueur L, soumis à une tension U L La loi d’Ohm généralisée s’écrit comme suit : U =RI (1) R : résistance du conducteur S I Comme U ρ R = ∫ dl , I =∫ J dS , et U = ∫ E dl S nous obtenons en substituant dans l’équation 1 : ρ E Figure 2 ρ ∫ E dl =∫ S dl ∫ J dS ⇒ E = S J Soit J = E ρ Ou bien J =σE Cette égalité est également valable en notation vectorielle : J =σE V. CONDITIONS LIMITES Soient deux milieux diélectriques différents (air et verre par exemple) séparés par une interface –frontière fictive de séparation- située dans le plan YOZ par exemple. Question : Que devient le champ électromagnétique quant il passe d’un milieu à un autre ? Y Milieu 1 (air) (ε1 , µ1) Et1 E1 Et2 ut E2 un En1 Posons E = Et + En Et: composante tangentielle par rapport à la surface de séparation (plan YOZ). En: composante perpendiculaire par rapport à la surface de séparation. Milieu 2 (verre) (ε2 , µ2) En2 O X Figure 3 Z 1. CHAMP ELECTRIQUE a) Composantes tangentielles : La forme intégrale de l’équation de MF est : ∫ E.dl =− ∂∂t ∫ B.dS Le contour fermé considéré est un rectangle ABCD situé de part et d’autre de la frontière. ∫ E.dl = ∫ E.dl = E n1 .DN + E n 2 .NC + Et 2 .CB + En 2 .BM + En1 .MA + Et 1 .AD ABCDA Etant donné qu’on veut étudier le champ à la frontière des deux matériaux, c’est-à-dire les conditions limites du champ électrique, on pose : AM = MB = DN = NC ≈0 , Cours ETL307 5 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 4 –REGIME VARIABLE -Equations de Maxwell- On obtient alors : ∫ E.dl = Et2 .CB+ Et1.AD=CB(Et2 − Et1 ), Y ABCDA Milieu 1 Par ailleurs, vu que : AB≈0 , donc S = ABxBC ≈0 En1 En2 B A M On déduit que : − ∫ ∂B .dS ≈0 ∂t Et1 En outre sachant que : AD=-CB on arrive à ∫ E.dl =CB(Et2 − Et1 )=0 E1 Et2 N D E2 C En2 En1 X O ABCDA Soit donc Milieu 2 Figure 4 Et2 = Et1 Z Conclusion : les composantes tangentielles du champ électrique sont égales. b) Composantes normales : La forme intégrale de l’équation de MG est : q ∫ E.dS = Y ε Milieu 1 Milieu 2 (ε1 , µ1) On considère comme surface fermée un cylindre de longueur L. q ∫ E.dS = ⇒∫ε E.dS =q⇒∫ D.dS =q (ε2 , µ2) D2 L D1 ε ρs Soit ∫ D.dS = ∫ Dn1.dS1 + ∫ Dn2 .dS2 + ∫ Dn3 .dS3 Dn1 dS1 On suppose le cas général où la surface de séparation porte une charge q=ρsS . dS2 Dn2 dS3 X Par ailleurs, vu que l’on étudie les conditions limites, on pose alors L≈0 , soit donc S3 ≈0 . Figure 5 Z D’où : ∫ D.dS =∫ Dn1.dS1 +∫ Dn2.dS2 =−Dn1 S1 + Dn2 S2 Comme S1 = S2 = S : ∫ D.dS =S[Dn2 −Dn1 ]= ρs S Soit donc Dn2 − Dn1 = ρs Si ρs =0 qui est le cas le plus fréquent, on aboutit alors à : Ou bien ε 2 E n 2 = ε 1 E n1 ⇒ E n 2 = E n1 Cours ETL307 Dn2 = Dn1 ε1 ε2 6 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 4 –REGIME VARIABLE -Equations de Maxwell- 2. CHAMP MAGNETIQUE a) Composantes perpendiculaires : La forme intégrale de l’équation de MΦ est : ∫ B.dS =0 Y (ε2 , µ2) (ε1 , µ1) Considérons comme pour le cas précédent une surface cylindrique de longueur L. B2 L B1 L’application de cette équation à cette surface donne : ∫ B.dS = ∫ B n1 .dS1 + ∫ B n 2 .dS 2 + ∫ B n3 .dS 3 = 0 Bn1 dS2 Bn2 dS1 À la frontière entre les deux milieux (conditions limites) on doit poser : L≈0 , soit donc S3 ≈0 . dS3 X O Figure 6 Z On obtient alors : ∫ B.dS = ∫ B n1 .dS1 + ∫ B n 2 .dS 2 = − Bn1 S1 + Bn 2 S 2 = 0 Comme S1=S2 =S : S(Bn2 − Bn1 )=0 Soit Bn2 = Bn1 Ou bien : µ 2 H n 2 = µ 1 H n1 ⇒ H n 2 = H n1 µ1 µ2 Conclusion : les composantes perpendiculaires de l’induction B sont égales. Y b) Composantes tangentielles La forme intégrale de l’équation de MA est : ∫ H.dl =∫ J.dS +∫ε ∂∂Et .dS H2 Hn1 A Choisissons comme contour fermé un cadre ABCD situé de part et d’autre de la frontière entre les deux milieux. Hn2 B M H1 Ht2 Ht1 D H n1 N Hn2 C O X Figure 7 L’application de l’équation de M.A à ce cadre donne : Z ∫ H.dl = ∫ H.dl = H n1 .DN + H n2 .NC + H t2 .CB + H n2 .BM + H n1.MA+ H t1.AD ABCDA A la frontière entre les deux milieux (conditions limites), on doit poser : AM = MB = DN = NC ≈0 . On obtient alors : ∫ H.dl =H t2 .CB+ H t1.AD Par ailleurs, vu que : AD=-CB On peut écrire: Cours ETL307 7 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 4 –REGIME VARIABLE -Equations de Maxwell- ∫ H.dl =CB.(H t2 − H t1 ) (1) D’autre part, comme AB ≈0 , ⇒ S = ABxBC ≈0 ⇒ ε ∫ ∂E .dS ≈0 ∂t Calculons maintenant ∫ J.dS . On considérera le cas général où la surface de séparation entre les deux milieux est une nappe de courant, quoi que ce cas est peu probable en pratique. Courant volumique: le courant I circule dans un conducteur volumique de section S (figure 8). La densité de courant dans ce cas est : Js = I S C’est une densité de courant surfacique. Nappe de courant : Le courant I circule dans une nappe (plan) de largeur L (figure 9). La densité de courant dans ce cas est : Jl = I L C’est une densité de courant linéique. I Figure 8 : Courant volumique S L I Figure 9 : Nappe de courant Par conséquent I = Jl L Y Dans le cas donc où un courant surfacique circule dans la surface de séparation, le courant qui passe à travers le cadre ABCD est : Jn A M J B Jn Jt I = J n BC On ne considère que la partie du courant traversant le cadre, c’est-à-dire la composante perpendiculaire au cadre. Cette condition est dictée par le théorème d’Ampère lui même. D Comme J n = J z et que J z =J.uz , on obtient ce qui suit : I = (J.uz )BC = J.(ux ∧ u y )BC = u y .(J ∧ ux )BC = (J ∧ ux ). BCu y soit I = (J ∧ u x ). CB (2). Jt N J = Jn + Jt C X O Figure 10 Z En établissant l’égalité des équations (1) et (2), on obtient : CB. ( H t2 − H t1 ) = CB. (J ∧ ux ) Cours ETL307 8 Dr.Tilmatine Amar Chapitre 4 –REGIME VARIABLE -Equations de Maxwell- Soit H t2 − H t1 = J ∧ u x En posant n12 comme étant le vecteur unitaire dirigé du milieu 1 vers le milieu 2, on arrive à : H t 2 − H t1 = J ∧ n 12 RESUME : E t 2 = E t1 ; ε 2 E n 2 − ε 1 E n1 = ρ s (en général ρs = 0) ; µ 2 H n 2 = µ1 H n1 ; H t 2 − H t1 = J ∧ n 12 (en général J = 0). EXERCICE Soient deux milieux isolants différents. La surface de séparation entre les deux milieux est située dans le plan XOY. On donne B1 = 1,2u x + 0,8u y + 0,4u z . Déterminer l’induction B2 régnant dans le milieu 2. X Solution : B 1 = 1,2u x + 0,8u y + 0,4u z ⇒ Milieu 1 (ε1=ε0 , µ1=15µ0) 1 1,2 0,8 0,4 uy + uz ux + 15 15 µ1 µ 0 15 1 (0,08u x + 0,05u y + 0,03u z ) soit H 1 = H1 = B1 Milieu 2 (ε2=ε0 , µ2=µ0) = Bt1 µ0 B1 Bt2 D’autre part, nous avons H t2 − H t1 = J ∧n12 comme J =0 on pose H t 2 = H t1 B2 Bn2 Bn1 O Z Figure 11 Y Les composantes tangentielles sont : ux et uy . d’où H = H = 1 (0,08ux +0,05u y ) t2 t1 µ0 et donc Bt2 = µ2 H t2 = µ0 H t2 =0,08ux +0,05u y La composante normale étant suivant uz , alors : Bn1=0,4uz vu que Bn 2 = Bn1 , il vient: Bn2 =0,4uz d’où B2 = Bt2 + Bn2 =0,08ux +0,05u y +0,4uz Cours ETL307 9 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique CHAPITRE V PROPAGATION DU CHAMP ELECTROMAGNETIQUE ONDES ELECTROMAGNETIQUES I. DESCRIPTION MATHEMATIQUE DE LA PROPAGATION Considérons une fonction physique ξ = f(x) représentée graphiquement par la courbe en trait plein, qui se propage dans le sens des x positifs. A la distance x = x0, nous obtenons la fonction ξ = f(x-x0), la courbe a été déplacée vers la droite d’une quantité x0. de même ξ = f(x+ x0) correspond à un déplacement vers la gauche. De toute évidence, la forme de la courbe n’a pas été modifiée ; les mêmes valeurs de ξ se retrouvent. Si on pose x = v t, où v représente la vitesse de propagation de la courbe, on obtient une courbe « voyageuse » ; c’est à dire que ξ = f(x-vt) représente une courbe se déplaçant vers la droite et ξ = f(x+ vt) représente une courbe se déplaçant vers la gauche. Nous concluons qu’une expression mathématique de la forme ξ = f(x ± vt) est suffisante pour décrire un phénomène physique qui se propage sans déformation, suivant le sens positif ou négatif de l’axe des x. ξ = f(x+ vt) ξ = f(x) x0 ξ = f(x- vt) x0 O x x0 x0 Figure 1 : Translation sans déformation de la fonction ξ = f(x ± vt) Fonction sinusoïdale : Un cas spécialement intéressant est dans lequel ξ = f(x,t) est une fonction sinusoïdale : ξ = f(x,t)= ξ0 sin β(x – vt). En remplaçant x par (x + 2π / β), on obtient la même valeur, soit : ξ x+ 2π −vt =ξ0 sin β x+ 2π −vt =ξ0 sin[β (x−vt )+ 2π ]=ξ (x−vt ) β β donc λ = 2π β Cours ETL307 1 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique représente la « période dans l’espace », c’est à dire que la courbe se reproduit égale à elle même tous les λ, qui est appelée longueur d’onde. La quantité λ = 2π représente alors le β nombre de longueurs d’onde dans la distance 2π et est appelé nombre d’onde. Par conséquent, on peut écrire : ξ(x,t)=ξ0 sin(βx−ω t ) où ω =βv= 2πv λ est la pulsation de l’onde. Puisque ω = 2π f on a la relation importante : λ f = v. λ λ t = t0 X t = t0 +T/4 X t = t0 +T/2 X t = t0 +3T/4 X t = t0 +T X Figure 2 Cours ETL307 2 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique Nous pouvons remarquer que, tandis que la situation physique se propage vers la droite, elle se reproduit identique à elle même dans l’espace avec une période : la longueur d’onde λ est la distance que progresse l’onde en une période T. On adonc deux périodes : l’une dans le temps T et l’autre dans l’espace λ, liées par la relation λ = v =vT . f EXERCICE Montrer que l’expression d’une onde progressive ξ = f(x ± vt) peut s’écrire sous une autre forme ξ = f(t+ x/v). x±vt = v (x±vt)=v x ±t =v t ± x v v v x donc ξ(x±vt) ⇔ξ t ± . v Par conséquent, pour l’onde sinusoïdale, on peut écrire : ξ (x,t )=ξ0 sin β (x±vt )=ξ0 sin βv x ±t v comme βv = ω, ξ0 sin β (x±vt )=ξ0 sinω t ± x =ξ0 sin (ωt ± βx ) v ( )( ) ( ) ( ) ( ) II. EQUATION DE PROPAGATION D’UNE ONDE QUELCONQUE Exemple : Onde de vibration sur une corde. Une vibration créée en "m" progresse vers "p" en gardant la même forme, il s’agit donc d’une onde progressive. m m Si la propagation se fait vers les x > 0, on pose : rp(t )=rm(t −τ ) Propagation vers les x<0, on pose : rp (t )=rm(t +τ ) x Mur Sens de propagation de l’onde avec τ = x v : retard ou temps de propagation ; r Figure 3 où v : vitesse de propagation de l’onde. 1. Equation de propagation On supposera une propagation vers les x > 0, on pose donc : rp(t )=rm(t −τ ) posons rp (t )= f (t ) et ( ) rm(t −τ )= f (t −τ )= f t − x = f (u ) v Cours ETL307 3 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique avec u =t − x v Calculons les dérivées première et seconde de r par rapport au temps t ∂rm(t −τ ) ∂f (u ) ∂f (u ) ∂u = = = f' (u ) ∂t ∂t ∂u ∂t ∂ 2rm(t −τ ) ∂ 2 f (u ) ∂ ∂f (u ) ∂ ∂f' (u ) ∂u = = f' (u )= = = f'' (u ) ∂t 2 ∂t ∂t ∂t ∂t 2 ∂u ∂t soit ∂ 2rm = f'' (u ) (1) ∂t 2 Calculons les dérivées première et seconde de r par rapport à x ∂rm = ∂rm(t −τ )= ∂f (u )= ∂f (u ) ∂u =− 1 f' (u ) ∂x ∂x ∂x ∂u ∂x v ∂ 2rm(t −τ ) ∂ ∂rm(t −τ ) ∂ 1 ∂f' (u ) ∂u 1 = = − f' (u ) =− 1 = f'' (u ) ∂x 2 ∂x ∂x ∂x v v ∂u ∂x v 2 ∂ 2rm(t −τ ) 1 soit = f'' (u ) (2) ∂x 2 v2 ( ) En combinant les équations (1) et (2), on obtient : ∂ 2rm 1 ∂ 2rm = ∂x 2 v 2 ∂t 2 Cette équation représente l’expression mathématique de l’équation de propagation de la grandeur rm suivant l’axe des x. Propagation suivant une direction quelconque ∂ 2rm ∂ 2rm ∂ 2rm 1 ∂ 2rm + + = ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 v2 ∂t 2 ∂ 2rm soit ∇2rm = 12 2 (4) v ∂t Equation différentielle de la propagation ∂ 2ξ 1 ∂ 2ξ = ∂x 2 v 2 ∂t 2 est l’équation différentielle de propagation de la grandeur ζ suivant l’axe des x. La solution de cette équation est de la forme : ξ (x,t )= f1 (x−vt )+ f1 (x+vt ) Cette solution peut alors s’exprimer comme la superposition de deux ondes se propageant en sens opposés. Evidemment, pour une onde se propageant dans un seul sens, seule l’une des deux fonctions de l’équation est nécessaire. Cours ETL307 4 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique Exercice : montrer que l’équation précédente est bien la solution de l’équation de propagation. ξ (x,t )= f1 (x±vt )= f1 (u) avec u = x±vt ∂ξ ∂ξ ∂u dξ ∂ξ ∂ξ ∂u dξ = = ; = = ±v ∂x du ∂x du ∂t du ∂t du Ensuite en calculant les dérivées secondes on obtient : ∂ 2ξ ∂ dξ ∂ ∂u dξ d 2ξ = = = ∂x 2 ∂x dx ∂u ∂x du du 2 ∂ 2ξ ∂ dξ ∂ ∂u dξ ∂ dξ 2 d 2ξ ( ) v v = = = ± ( ± ) =v du du 2 ∂t 2 ∂t dt ∂u ∂t dt ∂u en combinant ces deux équations pour éliminer d2ξ / du2, nous obtenons l’équation de ∂ 2ξ ∂ 2ξ propagation : 2 = 12 2 . ∂x v ∂t Exercice : montrer que l’équation sinusoïdale est bien la solution de l’équation de propagation. ξ =ξ0 sin(ωt − β x ) ∂ 2ξ ∂ξ =−βξ 0 cos(ωt − βx ) ; 2 =−β 2ξ0 sin(ωt − β x ) (1) ∂x ∂x ∂ 2ξ ∂ξ =ωξ0 cos(ωt −β x ) ; 2 =−ω 2ξ0 sin(ωt − β x ) (2) ∂t ∂t par conséquent, en éliminant ξ0 sin(ωt − β x ) entre les équations (1) et (2), on obtient : 2 2 2 2 2 2 1 ∂ ξ = 1 ∂ ξ ⇒ ∂ ξ =β ∂ ξ = 1 ∂ ξ − β 2 ∂x2 −ω 2 ∂t 2 ∂x 2 ω 2 ∂t 2 v2 ∂t 2 III. EQUATION DE PROPAGATION DU CHAMP ELECTROMAGNETIQUE DANS LE VIDE 1. Equation de propagation de E Les équations de Maxwell sont : ρ divE = ; divB =0 ; rotE =− ∂B ; rotH = J +ε ∂E ε ∂t ∂t En posant dans vide que : • J =0 ; ρ =0 (milieu neutre). • ε =ε 0 =8,85.10−12 F/m ; µ =µ0 =4π 10 −7 H/m on obtient rotE =− ∂B =−µ0 ∂H ⇒rot (rotE )=rot − µ0 ∂H =−µ0 ∂ (rotH ) ∂t ∂t ∂t ∂t 2E ∂ d’où rot(rotE )=−µ0 ∂ ε 0 ∂E =−ε 0 µ0 2 (5) ∂t ∂t ∂t ( ( Cours ETL307 ) ) 5 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique d’autre part, nous avons rot (rotE )= grad (divE )−∇ 2 E comme divE = ρ =0 , on a : ε0 rot (rotE )=−∇ 2 E soit donc, en tenant compte de l’équation (5) : ∂2 E ∇2 E =ε 0 µ0 2 (6) ; ∂t ∂ 2rm En comparant celle-ci avec l’équation (4), à savoir ∇2rm = 12 2 , on déduit : v ∂t 1 =ε µ v2 0 0 soit v= 1 = ε 0 µ0 1 ≈3.10 8 m / s 8,85.10 −12.4π.10 −7 Conclusion : Le champ électrique E se propage dans le vide avec une vitesse v=3.10 8 m / s . 2. Equation de propagation de H rotH = J +ε 0 ∂E =ε 0 ∂E ∂t ∂t rot (rotH )=rot ε 0 ∂E =ε 0 ∂ (rotE ) ∂t ∂t ∂2 H rot (rotE )=ε 0 ∂ − µ0 ∂H =−ε 0 µ0 2 (7) ∂t ∂t ∂t ) ( ( ) d’autre part rot(rotH )= grad (divH )−∇2 H comme divB =0 , rot (rotH )=−∇2 H soit donc, en tenant compte de l’équation (7) : ∂2 H ∇2 H =ε 0 µ0 2 (8) ; ∂t ∂ 2rm En comparant celle-ci avec l’équation (4), à savoir ∇2rm = 12 2 , on déduit également que : v ∂t v= 1 =3.10 8 m / s ε 0 µ0 Conclusion : Le champ magnétique H se propage également dans le vide avec une vitesse v=3.10 8 m / s . Cours ETL307 6 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique IV. VERIFICATION EXPERIMENTALE Contrairement à la majorité des découvertes scientifiques qui commencent par des essais expérimentaux avant d’établir des lois théoriques (Loi de Coulomb, loi de Faraday), la démonstration mathématique (théorique) de la propagation du champ électromagnétique était réalisée bien avant que l’expérience ne vienne confirmer la théorie de propagation du champ électromagnétique. Expérience de Hertz Vers la fin du dix-neuvième siècle, le physicien allemand Heirich Hertz (1857 – 1894) a prouvé de manière indiscutable que le champ électromagnétique se propage bien dans le vide. L’accumulation d’informations des ondes électromagnétiques concernant leur production, leur propagation et leur absorption a ouvert la porte au monde merveilleux des communications tel que nous le connaissons aujourd’hui. Avant que Hertz n’ait effectué ses expériences, l’existence des ondes électromagnétiques avait été prédite par Maxwell à la suite d’une analyse détaillée des équations du champ électromagnétique. Y E P1 i P2 X O H S1 S2 Figure 4 Z Le système formé par les deux boules sphériques P1 et P2 alimenté par une tension est un oscillateur, à chaque étincelle (arc) qui apparaît entre les deux sphères circule un courant i brusque et donc variable. Ce courant génère un champ électrique et un champ magnétique. Résultat de l’expérience : Il apparaît une étincelle aux bornes de la spire S1 Interprétation : L’apparition de l’étincelle montre qu’il existe une tension aux bornes de la spire S1 , en fait c’est une f.e.m induite par le champ magnétique H crée par l’oscillateur, et qui s’est propagé jusqu’à S1. La spire S2 étant parallèle au champ H, le flux magnétique est nul et ne peut pas induire une f.e.m. Conclusion : Quand le champ électromagnétique est variable, il devient une onde qui se propage dans l’air. Cours ETL307 7 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique V. ONDE PLANE L’expression ξ = f (ωt – βx) signifie qu’à un instant donné t, la fonction prend la même valeur en tout point ayant une même coordonnée x. Mais x = const représente un plan perpendiculaire à l’axe des x (Figure). Par conséquent, ξ = f (ωt – βx) décrit dans l’espace une onde plane se propageant parallèlement à l’axe des x. Y E Y t=t1, x=x1 t2, x2 t3, x3 H x O P Z ux Vecteur de propagation n r X Figure 6 Figure 5 Z n est un vecteur unitaire dirigé suivant l’axe de propagation, appelé vecteur de propagation. L’onde électromagnétique est plane lorsque E et H forment un plan qui se propage dans une seule direction. Remarque : Les ondes électromagnétiques sont soit des ondes planes soit une combinaison d’ondes planes. Si r est le vecteur position d’un point quelconque P du front d’onde, on a x = n . r et l’on peut donc écrire : ξ = f (ω t −β n.r ) . Cette forme reste valable quelque soit la direction de n : n = nx ux + ny uy + nz uz. Dans le cas d’une onde sinusoïdale se propageant dans une direction n quelconque, on écrit : . ξ =ξ0 sin(ω t −β n.r ) Il est commode de définir un vecteur β = β n. il est habituellement nommé vecteur d’onde. Remarque : si la propagation a lieu dans l’espace à trois dimensions l’équation d’onde doit être modifiée en conséquence. Elle devient alors ∂ 2ξ ∂ 2ξ ∂ 2ξ 1 ∂ 2ξ (1) + + = ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 v2 ∂t 2 Dans ce cas, on pose également : β = βx ux + βy uy + βz uz. Pour une onde sinusoïdale, on obtient : ξ =ξ0 sin(ωt − βnx x− β ny y − β nz z ) (2) et, Cours ETL307 8 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique β 2 =β x2 + β y2 + β z2 = ω2 . v2 Remarque : en plus des ondes planes, il existe des ondes cylindriques, sphériques… • Les ondes planes se propagent dans une seule direction (Figure 7). • Les ondes cylindriques se propagent perpendiculairement à l’axe d’un cylindre (Figure 8). • Les ondes circulaires qui se propagent dans toutes les directions suivant un plan (Figure 9). • Les ondes sphériques se propagent dans toutes les directions (Figure 9). Y n O Z Figure 7 X Figure 8 Figure 9 Remarque : l’onde circulaire qui se propage sur un plan est bi-dimensionnelle qui demande seulement deux coordonnées d’espace. L’équation pour cette onde est donc : ∂ 2ξ ∂ 2ξ 1 ∂ 2ξ . + = ∂x 2 ∂y 2 v2 ∂t 2 EXERCICE Montrer que l’équation (2) vérifie l’équation différentielle de propagation (1). Solution : ξ =ξ0 sin(ωt − β nx x− β ny y −β nz z ) ∂ 2ξ ∂ξ =ωξ0 cos(ωt −β x ) ; 2 =−ω 2ξ0 sin(ωt − β x ) (3) ∂t Cours ETL307 ∂t 9 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique ∂ 2ξ ∂ξ =−β nxξ0 cos(ωt − β nx x− β ny y − βnz z ) ; 2 =−β 2(nx2 )ξ0 sin(ωt − β nx x−β ny y − β nz z ) (3) ∂x ∂x par analogie avec l’équation (3), on obtient : ∂ 2ξ =−β 2(ny2 )ξ0 sin(ωt − β nx x−β ny y − β nz z ) (4) ∂y 2 ∂ 2ξ =−β 2(nz2 )ξ0 sin(ωt − β nx x−β ny y − β nz z ) (5) ∂z 2 En remplaçant les expressions (3), (4) et (5) dans l’équation différentielle de propagation, on obtient : ∂ 2ξ ∂ 2ξ ∂ 2ξ + + =−β 2ξ0 sin(ωt − β nx x− β ny y −β nz z )[(nx2 + ny2 + nz2 )] ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 comme (nx2 +ny2 + nz2 )=1 , ∂ 2ξ ∂ 2ξ ∂ 2ξ + + =−β 2ξ0 sin(ωt − β nx x− β ny y −β nz z ) ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 comme par ailleurs, ∂ξ 2 ∂ξ =ωξ0 cos(ωt − β nx x−β ny y − β nz z ) ; 2 =−ω 2ξ0 sin(ωt − βnx x− βny y − β nz z ) ∂t ∂t on aboutit à : ∂ 2ξ ∂ 2ξ ∂ 2ξ 1 ∂ 2ξ + + = ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 v2 ∂t 2 EXERCICE Soit un champ sinusoïdal E = E0 ucos(ωt ) qui se propage suivant l’axe des x. Réécrire les équations de Maxwell et l’équation de propagation en utilisant la forme exponentielle. Solution : Considérons le champ E = E0 ucos(ωt ) , Ecrit sous forme exponentielle, il devient : E = E0 u exp jωt Calculons les dérivées première et seconde par rapport au temps ∂E = jωE uexp jωt = jωE ; 0 ∂t et ∂2 E 2 =( jω ) E =−ω 2 E ∂t 2 donc on peut remplacer ∂ par jω ∂t et ∂2 par −ω 2 . ∂t 2 Cours ETL307 10 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique En tenant compte de ces remplacements, les équations de Maxwell deviennent : rotH = J +ε 0 ∂E =σE + jε 0ωE ; rotE =−µ0 ∂H =−jµ0ωH ∂t ∂t divB =0 ; divE = ρ ε0 et l’équation de propagation devient : ∂2 E ∂2 E ∇2 E − 12 2 =0⇒∇ 2 E −ε 0 µ0 2 =0⇒∇2 E −ε 0 µ0 (−ω 2 )=0 v ∂t ∂t soit ∇2 E +ε 0 µ0ω 2 E =0 En posant β 2 =ε 0 µ0ω 2 , on obtient : ∇2 E + β 2 E =0 . Remarque Si l’on considère une propagation suivant l’axe des x, l’équation précédente devient : ∂2 E ∂2 E ∇2 E = 2 ⇒ 2 + β 2 E =0 ∂x ∂x C’est une équation différentielle dont la solution est de la forme suivante : E = E0 u1 exp j(ωt − βx )+ E0 u2 exp j(ωt + βϕ ) Où E0 u1 exp j(ωt − β x ) est une onde se déplaçant vers les x > 0 ; Et E0 u2 exp j(ωt + βϕ ) est une onde progressive vers les x < 0. VI. CARACTERISTIQUES DES ONDES PLANES Dans tout ce paragraphe on supposera une propagation des ondes suivant la direction des x positifs. 1. Onde transverse l’équation de MG est : divE = ρ ε En général les milieux où se propagent les ondes sont électriquement neutres, on pose ρ =0 : Alors, divE = ∂Ex + ∂E y + ∂Ez =0 (1) ∂x ∂y ∂z pour simplifier, considérons une propagation suivant un seul axe, celui des x. par conséquent nous avons ∂ = ∂ =0 ∂y ∂z l’équation (1) devient ∂Ex =0 ∂x on obtient par la suite que Ex =Cte donc Ex(x )=Cte Cours ETL307 11 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique D’autre part, l’équation de propagation de E suivant x s’écrit ∂2 E ∂2 E = ε µ ∂x 2 0 0 ∂t 2 posons E = Ex ux + E y u y + Ez uz ∂2 E ∂2 ∂2 (Ex ux + Ey uy + Ez uz ) = ( E u + E u + E u ) = ε 0 µ0 z z x y x y ∂x 2 ∂x 2 ∂t 2 Suivant ux, on obtient : ∂ 2 Ex ∂ 2 Ex (1) 0 µ0 = ε ∂x 2 ∂t 2 Suivant uy, on obtient : ∂2 Ey ∂2 Ey = ε 0 µ0 ∂y 2 ∂t 2 Suivant uz, on obtient : ∂ 2 Ez ∂ 2 Ez 0 µ0 = ε ∂z 2 ∂t 2 on peut écrire Vu que Ex(x )=Cte , l’équation (1) devient : ∂ 2 Ex ∂ 2 Ex = ε =0 0 µ0 ∂x 2 ∂t 2 soit ∂ 2 Ex =0 ∂t 2 La solution de cette équation est Ex(t )= At + B ou bien Ex(t )=Cte La première est une solution mathématiquement juste, mais physiquement impossible, car un champ qui croîtrait de lui même indéfiniment avec le temps sans raison n’existe pas. Par conséquent, vu que Ex(x) = Cte et Ex(t) = Cte, on peut établir que : Ex(x,t) = Cte Ou bien Ex(x,t) =0. Vu que dans la propagation des ondes les grandeurs constantes, donc statiques, sont négligées et posées égales à zéro. Remarque : on peut également démontrer que H x(x,t )=0 Conclusion : La composante du champ électromagnétique suivant la direction de propagation (Ex, Hx) étant nulle, l’onde plane est située dans le plan YOZ et donc perpendiculaire à la direction de propagation OX : l’onde plane est transverse. Cours ETL307 12 Y Onde plane n = ux X E = E y u y + Ez uz H = H y u y + H z uz Z Figure 10 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique 2. Impédance caractéristique Pour simplifier, supposons toujours une propagation suivant l’axe des x > 0, on peut alors poser E = f t− x , H =g t− x v v ∂ = ∂ =0 et ∂y ∂z Ex = 0 ( ) ( ) l’équation de MF est : rotE =−µ0 ∂H ∂t ux u y uz rotE =∂ ∂x 0 0 =−u y ∂Ez + uz ∂E y ∂x ∂x 0 E y Ez ( ) d’autre part − µ0 ∂H =−µ0 ∂H y u y −µ0 ∂H z uz ∂t ∂t ∂t on obtient alors ∂Ez =µ0 ∂H y (a) ∂t ∂x et ∂Ey =−µ0 ∂H z (b) ∂x ∂t Par ailleurs A partir de l’équation de MA rotH =ε 0 ∂E nous obtenons ce qui suit : ∂t ux uy uz rotH =∂ ∂x 0 0 =−u y ∂H z + uz ∂H y ∂x ∂x 0 H yHz ( ) ε 0 ∂E =ε 0 ∂E y uy +ε 0 ∂Ez uz ∂t ∂t ∂t on a alors ∂H z =−ε ∂E y (c) 0 ∂x ∂t et ∂H y =ε ∂Ez (d) ∂x 0 ∂t ( ) Si on pose Ey = f1 t − x , l’équation (c) donne : v ∂E y = ∂f1(u )= ∂f1(u ) ∂u = f ' (u )=− 1 ∂H z ∂t ∂t ∂u ∂t 1 ε 0 ∂x donc Cours ETL307 13 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique H z =∫ −ε 0 f1 ' (u )dx du =− 1⇒dx=−vdu dx v on arrive alors à H z =−ε 0(−v )∫ f1 ' (u )du =ε 0 v f1(u )+Cte=ε 0v f1(u ) soit donc H z =ε 0 vEy et E y = E y = 1 = ε 0 µ0 = µ0 =Z ε0 0 H z ε 0 vE y ε 0 v ε0 d’où Ey =Z Hz 0 ( ) Si on pose Ez = f2 t − x , l’équation (d) donne : v ( ) ( ) ∂Ez = ∂f 2 u = ∂f 2 u ∂u = f ' (u )= 1 ∂Hy ∂t ∂t ∂u ∂t 2 ε 0 ∂x H y = ∫ε 0 f 2 ' (u )dx comme dx = −vdu il vient H y =−ε 0 v∫ f 2 ' (u )du =−ε 0v f 2(u )+Cte=−ε 0vf1(u ) soit H y =−ε 0 vEz et Ez = Ez =− 1 =− ε 0 µ0 =− µ0 =−Z0 ε0 H y −ε 0 vEz ε 0v ε0 E z = −Z 0 Hy Le rapport entre les modules de E et H vaut alors : 2 2 E y2 + Ez2 E = E y + Ez = 2 H 2 H y2 + H z2 − Ez + Ey Z0 Z0 ( E= H ) ( ) E y2 + Ez2 = 1 = Z0 1 (E y2 + Ez2 ) 1 Z0 Z2 0 Soit E = Z0 = µ0 ε 0 H Unité de Z0 [Z 0 ] = [E ] = V / m = V = Ω [H ] A / m A Cours ETL307 14 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique Z0 est appelée "Impédance caractéristique" du milieu dans lequel se déroule la propagation des ondes. Pour le vide, air : Z 0 = 120π 3. E ⊥ H Considérons toujours une propagation suivant l’axe des x positifs, donc on a : - vecteur de propagation n=ux - Ex =0 - E = E y u y + Ez uz ( ) E E.H = E y H y + Ez H z = E y Ez + Ez y =0 − Z0 Z0 Conclusion: les champs électrique E et magnétique H sont perpendiculaires entre eux. 4. Direction de propagation Calculons E ^ H ux u y uz ux u y uz E ∧ H = 0 E y E z = 0 Z 0 H z − Z0 H y 0 H yHz 0 H y Hz soit E ∧ H =ux (Z0 H z2 + Z0 H y2 )=Z0 H 2ux comme ux =n , on peut écrire : E ∧ H = Z0 H 2 n Conclusion : le produit vectoriel de E par H donne la direction de propagation. VII. PROPAGATION DANS UNE DIRECTION QUELCONQUE Quand la propagation se fait suivant l’axe des x, le champ E de l’onde s’exprime par : E = E0 u exp j(ωt − β x ) Suivant OM, le champ E s’écrit : E(M )= E0 u exp j(ωt − β OM ) ; comme il s’agit d’un même plan d’onde, le champ est le même sur tout le plan : E(M )= E(P ) Vu que OM =n.OP =n.r soit donc E(P )= E0 u exp j(ωt −β n.r ) y Sens de propagation P M r Onde plane n x O z Figure 11 On déduit que l’expression du champ se propageant suivant une direction quelconque n est : E(P )= E0 u exp j(ωt −β n.r ) Cours ETL307 15 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique VIII. VITESSE ET LONGUEUR D’ONDE 1. Vitesse de phase Dans une onde plane considérée à un instant t, les modules de E et H ainsi que la phase ϕ sont constants ; On peut donc poser que la phase ϕ est constante : ϕ =ωt − β x=Cte soit d(ωt −β x )=0⇒ωdt − β dx=0 d’où dx =v= ω β dt Vitesse de groupe La vitesse définie auparavant v = ω / β est appelée vitesse de phase. En réalité, l’onde qui possède une longueur d’onde et une fréquence unique n’est pas capable de transmettre un signal, car un signale implique quelque chose qui commence à un instant et qui se termine à un instant ultérieur, qu’on appelle Pulse (Figure). La vitesse à laquelle le signal est transmis est la vitesse avec laquelle se propage la Pulse. vg X Figure 12 Le pulse n’est pas sinusoïdal puisque son amplitude n’est pas constante le long de l’axe des X. nous devons donc faire une analyse de Fourrier et nous devons donc examiner la situation plus soigneusement. 2. Fréquence d’onde ϕ =ωt −β x Phase dans le temps : ϕ(t )=ωt Pour t = T, avec T période dans le temps on écrit : ω T = 2π soit T = 2π (1) ω 3. Longueur d’onde Phase dans l’espace : ϕ(x )=β x Pour x = λ Avec λ période dans l’espace ou longueur d’onde on écrit : Cours ETL307 16 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique βλ =2π soit λ = 2π (2) β En combinant les équations (1) et (2), on obtient : ωT =βλ d’où ω =λ β T comme ω =v et 1 = f , on déduit la relation suivante : β T v=λf EXERCICE On considère dans le vide une onde plane, dont le champ électromagnétique est exprimé par : E = E0 u y cos(ωt −β x) et H = H0 uz cos(ωt − β x) Tracer l’onde aux instants ωt=0 et ωt=π/2. Solution y λ λ E1 E2 E3 x H3 H2 H1 y z λ λ E1 E2 E3 x Cours ETL307 17 H3 H2 H1 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique Y Sens de propagation E X Z H Figure 14 Le champ électrique oscille dans le plan XY et le champ magnétique dans le plan XZ. Ceci correspond à une onde polarisée linéairement, c’est à dire dans un plan. Le plan de polarisation est défini comme le plan dans lequel oscille le champ électrique, en ce cas le plan XY. Remarque : il existe un autre type de polarisation : la polarisation circulaire. Remarque : à côté des ondes planes, les équations de Maxwell admettent également pour solution des ondes électromagnétiques cylindriques ou sphériques. A grande distance de la source, une portion limitée de l’onde cylindrique ou sphérique peut pratiquement être considérée comme plane. IX. PROPAGATION DE L’ENERGIE ELECTROMAGNETIQUE Une onde électromagnétique transporte de l’énergie. Surface d’onde E E H Direction de propagation H X Définition de la direction d’écoulement de l’énergie dans une onde électromagnétique Figure 15 Rappel Tout champ électrique E possède une énergie de densité we = 1 ε 0 E 2 ; 2 et tout champ magnétique H possède une énergie de densité wm = 1 µ0 H 2 . 2 Energie transportée par l’onde Cours ETL307 18 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique E n Volume V H Figure 16 Considérons l’équation de M.A : rotH = J +ε 0 ∂E ; ∂t dans le vide , on pose J =0 : rotH =ε 0 ∂E ⇒ ∂t E rotH =ε 0 E ∂E ∂t comme div(E ∧ H )= H rotE − E rotH vient E rotH = H rotE −div(E ∧ H ) soit E ε 0 ∂E = H −µ0 ∂H −div(E ∧ H ) ∂t ∂t d’où ∂E 2 1 ∂H 2 −div(E ∧ H )= 1 ε 0 + µ 2 ∂t 2 0 ∂t −div(E ∧ H )=ε 0 E ∂E + µ0 H ∂H ∂t ∂t 2 1 ∂E 1 ∂H 2 div dv − ∧ = ( E H ) ∫ ∫ 2 ε0 ∂t + 2 µ0 ∂t dv ( ) ( ) ( ) ( ) on obtient ensuite ∫−(E ∧ H ).ds= ∂∂t ∫ 21ε0 E 2 + 21 µ0 H 2 dv ∫−(E ∧ H ).ds= ∂∂t (We +Wm ) ( ) Comme le terme ∂ (We +Wm ) représente l’augmentation de l’énergie électromagnétique dans le ∂t volume V. ∫−(E ∧ H ).ds représente donc l’énergie électromagnétique transportée par l’onde entrant dans le volume V Remarques • E ∧ H est appelé vecteur de Poynting (Flux d’énergie par unité de surface). • ∫(E ∧ H ).ds représente l’énergie sortant de V. Cours ETL307 19 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique Rayonnement d’un dipôle électrique oscillant : La source des ondes sonores est un certain corps vibrant tel que la membrane d’un tambour ou la corde d’un violon. Dans le cas des ondes électromagnétiques, les sources des ondes sont de toute évidence les mêmes que les sources du champ électromagnétique ; c’est-à-dire, les charges en mouvement. La diffusion contribue à réduire l’intensité de l’onde incidente parce que l’énergie absorbée dans l’onde est réemise dans toutes les directions, ce qui produit une diminution effective de l’énergie du rayonnement. EXERCICE Un conducteur cylindrique de résistivité ρ, de diamètre 2R est parcouru par un courant I réparti uniformément dans la section. Comparer les pertes Joule et le flux du vecteur de Poynting à travers la surface latérale. Solution La puissance dissipée dans le conducteur (Pertes Joule) est P= RI 2 i R avec R= ρ L et S I =∫ J dS = J S = J π R 2 j L 2 soit P = ρ L (I ) = ρ L 2 I 2 πR S Le champ électrique dans le conducteur est celui de la loi locale d’Ohm qui assure le mouvement des électrons : E = J =ρ J M k (S) σ où σ=1 ρ est la conductivité du conducteur donc, le champ est uniforme, et vaut en tout point M de la surface latérale (S) du cylindre E= ρI i π R2 le champ magnétique est calculé par le théorème d’Ampère, en un point de (S) il vaut : B= µ0 I j 2π R le vecteur de Poynting sur la surface est P=E ∧H =E ∧ B µ0 soit P= 2 ρI I j =- ρ I k i ∧ π R 2 2π R 2π 2 R 3 le flux de P entrant dans le cylindre par la paroi latérale est φ = P.(−k)2πRL soit φ =ρ L 2 I 2 πR Ce flux n’est autre que la puissance dissipée par effet Joule dans le volume du cylindre. Cours ETL307 20 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique X. REFLEXION ET TRANSMISSION DES ONDES 1. Réflexion par un conducteur parfait L’onde incidente est totalement réfléchie, il n’y a pas d’onde transmise à travers le conducteur, car le champ électrique dans le conducteur est nul. 2. Réflexion par un diélectrique Vu que le champ électrique pénètre à l’intérieur d’un diélectrique, contrairement à un matériau conducteur, l’onde incidente donne naissance en plus de l’onde réfléchie à une onde transmise. y y Onde incidente Onde incidente Onde réfléchie Onde transmise Onde réfléchie x Réflexion par un plan conducteur parfait x z Réflexion par un diélectrique parfait z Figure 17 XI. ONDES GUIDEES Soient P1 et P2 deux plans métalliques parallèles L’onde qui entre à l’intérieur subit une succession de réflexions multiples puis sort de l’autre côté : on dit que l’onde est guidée. Sortie de l’onde Entrée de l’onde P1 n1 n2 Figure 18 Exemples de guide d’onde • fibre optique : c’est un tube métallique cylindrique P2 Guide cylindrique Figure 19 Cours ETL307 21 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique Ionosphère • Guide d’ondes radio : Les ondes émises par la station radio sont réfléchies d’une part par la surface de la terre et d’autre part par la couche atmosphérique de l’ionosphère. Emetteur Globe Terrestre 80 km • Guide d’ondes TV par satellite : Le satellite réfléchit vers la terre les ondes émises par la station TV. Figure 20 Réflexion et transmission : Les directions des trois vecteurs ui, ur et ut sont liées entre elles par les lois suivantes, vérifiées expérimentalement : 1) les directions d’incidence, de réflexion et de transmission sont contenues dans un même plan normal à la surface de séparation. 2) L’angle d’incidence est égal à l’angle de réflexion, c’est-à-dire : θi = θr 3) sinθi vi = sinθ r vr Supposons qu’une onde incidente soit écrite comme suit : Ei = E0i sin(ω t − β ni .r ) , les ondes réfléchies et transmises sont : Er = E0r sin(ω t − β nr .r ) et Et = E0t sin(ω t − β nt .r ) dans le milieu (1) on trouve les ondes incidente et réfléchie, tandis que dans le milieu (2) n’existe que l’onde transmise. On a alors à la surface de séparation Ei + Er = Et (*) Pour que cette relation soit satisfaite à chaque instant en tout point de la surface de séparation, il faut que les phases soient identiques dans les équations (1), (2) et (3): ωt – βi ni.r = ωt – βr nr.r = ωt – βt nt.r (**) soit, βi ni.r = βr nr.r = βt nt.r (4) Comme l’indique la figure, la surface de séparation coïncide avec le plan XZ. L’égalité (4) ne sera donc vérifiée qu’en posant y = 0. Par conséquent r = x ux + z uz . D’autre part, la direction d’incidence est contenue dans le plan XY, donc : Cours ETL307 22 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique ni = nix ux + niy uy. β1 ni .r = β1 xnix (5) Comme nr = nrx ux + nry uy + nrz uz et nt = ntx ux + nty uy + ntz uz nous obtenons également β1 nr .r = β1 xnrx + β1 z nrz (6) et β 2 nt .r = β 2 xntx + β 2 z ntz (7) en remplaçant les équations 5, 6 et 7 dans l’équation 4, on obtient : β1 nix = β1 nrx = β 2 ntx et β1 nrz =β 2 ntz =0 le second groupe d’équations indique que les vecteurs nr et nt n’ont pas de composante suivant l’axe des Z. les rayons incident, réfléchi et transmis sont donc dans un même plan. C’est la loi (1) énoncée précédemment. Nous voyons ensuite sur la figure que : ni = ux sinθi + ; nr = ux sinθr + ; nt = ux sinθt + le premier groupe d’équations devient alors : β1 sinθi =β1 sinθr = β 2 sinθt et comme par ailleurs : β1 = ω et β2 = ω v1 v2 on obtient après simplification par ω 1 sinθi = 1 sinθr = 1 sinθt v1 v1 v2 on déduit alors : sinθi =sinθr , c’est-à-dire θi =θr et sinθi v1 = sinθt v2 nous retrouvons donc, sous une forme plus analytique, les lois (2) et (3) de la réflexion et la transmission. Si l’équation (**) est satisfaite, l’équation (*) devient : E0i + E0r = E0t Qui est une relation entre les amplitudes des trois ondes. Cours ETL307 23 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique XII. SPECTRE DU RAYONNEMENT ELECTROMAGNETIQUE Spectre du rayonnement électromagnétique La classification usuelle du spectre électromagnétique est la suivante : 1) Ondes radio et TV la fréquence f s’étend de quelques kHz à 109 Hz ; la longueur d’onde λ s’étend de quelques km à 0,3m. Energie des photons est comprise entre 0 et 10-5 eV. Les ondes qui sont utilisées pour les transmissions radio et la télévision sont produites par des dispositifs électroniques, essentiellement des circuits oscillants. 2) Micro-ondes f : de 109 à 3.1011 Hz ; λ : de 0,3 à 10-3 m; -5 -3 W : de 10 à 10 eV. Ces ondes sont utilisées dans les radars et d’autres systèmes de communication, mais aussi dans l’analyse de détails très fins des structures atomiques et moléculaires. Cette région des micro-ondes est également désignée par le sigle UHF (Ultra - HauteFréquence par rapport aux fréquences Radio). 3) Le spectre infrarouge λ : de 10-3 à 7,8.10-7 m ; f : de 3.1011 à 4.1014 Hz ; W : de 10-3 à 1,6 eV. Ces ondes sont produites par les molécules et les corps chauds. Elles ont de nombreuses applications dans l’industrie, la médecine, l’astronomie. 4) Spectre visible (lumière) λ : de 7,8.10-7 à 3,8.10-7 m; f : de 4.1014 à 8.1014 Hz ; W : de 1,6 à 3,2 eV. C’est une bande étroite formée par les longueurs d’onde auxquelles notre rétine est sensible. La lumière est produite par le mouvement des atomes et des molécules par suite des réajustements internes du mouvement des composants, principalement des électrons. En raison des similitudes dans le comportement des régions infrarouge et ultra-violette du spectre, le domaine de l’optique les inclut également en plus du spectre visible. Les différentes couleurs que la lumière produit sur l’œil, dépendent de la fréquence ou de la longueur d’onde du rayonnement : Couleur Violet Bleu Vert Jaune Orange Rouge Cours ETL307 Longueur d’onde λ (m) 3,90 à 4,55. 10-7 4,55 à 4,92. 10-7 4,92 à 5,77. 10-7 5,77 à 5,97. 10-7 5,97 à 6,22. 10-7 6,22 à 7,80. 10-7 24 Fréquence f (Hz) 7,69 à 6,59. 1014 6,59 à 6,10. 1014 6,10 à 5,20. 1014 5,20 à 5,03. 1014 5,03 à 4,82. 1014 4,82 à 3,84. 1014 Dr.Tilmatine Amar Propagation du champ électromagnétique 5) Rayons Ultra-violets λ de 3,8.10-7 à 6.10-10 m ; f : de 8.1014 à 3.1017 Hz ; W : de 3 à 2.103 eV. Ces ondes sont générées par des sources chaudes, mettant en jeu des énergies élevées, telles que le soleil ou les décharges électriques. Vu que certains micro-organismes qui absorbent le rayonnement UV sont détruits, ces ondes sont utilisées dans certaines applications médicales et certains procédés de stérilisation. Le rayonnement ultra-violet du soleil interagit également avec les atomes de la haute atmosphère, produisant ainsi de nombreux ions. Ceci explique pourquoi la haute atmosphère à des altitudes supérieures à 80 km est fortement ionisée, on l’appelle pour cette raison l’ionosphère. 6) Rayons X f : de 3.1017 à 5.1019 Hz ; W : de 1,2.103 à 2,4.105 eV.. λ : de 10-9 à 6 10--12 m ; La méthode la plus commune de production des rayons X consiste à accélérer un faisceau d’électrons par un potentiel de plusieurs kV et qui tombe sur une plaque métallique. Sont dangereux, sont utilisées par exemple en radioscopie, mais pendant une durée très brève. L’absorption relativement plus grande des os par rapport au tissu permet une « photographie » précise. Les rayons X sont utilisés dans le traitement du cancer, dans la mesure où ils semblent avoir tendance à détruire les tissus malades plus rapidement que les tissus sains. 7) Rayons γ f : de 3.1018 à 5.1022 Hz ; λ : de 10-10 à 6 10--14 m ; 4 7 W : de 10 à 10 eV. D’origine nucléaire, produits par les corps radio-actifs et sont présents dans les réacteurs nucléaires ; l’absorption des rayons γ peut donc produire des modifications à l’intérieur du noyau. Cours ETL307 25 Dr.Tilmatine Amar