iii
PRÉFACE
De nombreux investissements indispensables aux activités de production
agricole requièrent la mobilisation d’importants capitaux et de longues
périodes de gestation. Les sommes investies exigent de longues périodes
d’amortissement. Ces investissements nécessitent d’avoir recours à des
produits de financement à terme comme les prêts à moyen ou long terme,
le crédit-bail ou des produits de financement par le moyen de prise de par-
ticipations. Les acteurs économiques potentiellement intéressés par ce type
de produits financiers sont les exploitants agricoles, les petites entreprises
ou les micro-entreprises rurales qui ont «grandi» en dehors du cadre des
programmes de microfinancement rural, de nombreux clients réguliers
d’anciennes banques agricoles et des exploitants agricoles n’ayant jamais
bénéficié de financement à terme de quel type que ce soit.
Les contraintes générales pesant sur les activités de crédit agricole, relatives
aux risques encourus et aux coûts de transaction et alourdies par l’étale-
ment dans le temps particulièrement long que nécessitent des prestations de
financement à terme, rendent la fourniture de ce type de prestations parti-
culièrement complexe pour les institutions financières rurales. Sans finan-
cement à terme, les exploitants agricoles les plus entreprenants et ayant un
fort potentiel de développement voient leur capacité limitée dans le fait de
pouvoir réaliser des investissements qui pourraient améliorer la productivité
ou dans le fait de pouvoir profiter de nouvelles opportunités de marché. Sur
le plan macroéconomique, le fait de ne pas pouvoir disposer de produits de
financement à terme adéquats a des répercussions économiques, entraînant
un ralentissement de la croissance et une concurrence affaiblie dans le sec-
teur agricole, réduisant d’autant les possibilités de développement rural et
de recul de la pauvreté.