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Vauban, également chargé de la guerre, construit des places fortes et entoure de
fortifications de nombreuses villes de la frontière.
Dans un royaume où la monarchie absolue prend sa forme définitive, le roi essaie de réaliser
l'unité religieuse. En 1682, la Déclaration des Quatre articles proclame une indépendance de l'Église
gallicane par rapport au Pape, dont l'autorité n'est reconnue que comme spirituelle.
Le souci d'unifier l'Église passe aussi par le combat contre le jansénisme et le
protestantisme. Le jansénisme s'était développé dans l'Église catholique du XVIIème siècle en
prenant des allures sectaires que le Pape condamna dès 1653. En France, son principal foyer est
l'abbaye de Port-Royal-des-Champs, autour de laquelle gravitent nombreux intellectuels. Le
jansénisme devenant source de querelles et de divisions est combattu, jusqu'à la destruction de
Port- Royal-des-Champs en 1709.
Sous l'influence de Louvois, et malgré l'opposition de Colbert, le protestantisme est à
nouveau combattu. Il s'agit d'abord, en 1681, des dragonnades, où les soldats essaient de faire
abjurer les protestants pour les ramener au catholicisme. En 1685, par l'Édit de Fontainebleau, Louis
XIV révoque l'Édit de Nantes. Le culte protestant est désormais interdit en France. Cela conduit,
malgré l'interdiction, de nombreux protestants à quitter la France. Cet exode a un poids financier
certain, mais est en partie compensé par l'arrivée, dans le même temps, de catholiques Anglais ou
Hollandais, persécutés dans leurs propres pays.
Le règne de Louis XIV est caractérisé également par le faste dont s'entoure le roi, dans le
souci d'affirmer le prestige de la France par rapport aux Cours européennes. La construction du
château de Versailles est le symbole de ce prestige, tandis que le Soleil devient l'emblème du roi.
Les artistes, qui avaient surtout travaillé pour la noblesse sont désormais au service du seul roi. Les
plus grands architectes, Le Vau, Mansart, Le Nôtre pour les jardins, et les peintres Le Brun et
Le Sueur sont sur le chantier du palais ; dans la galerie des glaces se reflète le savoir-faire des
maîtres-verriers.
Les musiciens comme Lully animent la vie de la Cour. Ils sont répartis en musiciens de la
chambre, autour de la vie du roi et de la Cour, musiciens de la chapelle pour la musique sacrée, et
musiciens des écuries au service de la musique militaire et des fêtes de plein air.
Les Lettres brillent elles aussi. La rigueur des normes du classicisme se fixe, donnant ainsi
au théâtre sa règle des trois unités. Aux tragédies de Corneille succèdent celles de Racine. Les
comédies de Molière, les Fables de La Fontaine, raillent les vices ou les travers du XVIIe siècle,
mais aussi de tous les temps. Bossuet s'affirme comme maître de l'éloquence sacrée dans ses
Sermons, tandis que Madame de Sévigné laisse des lettres qui peignent la vie de la Cour.
Cet épanouissement des lettres et des arts donne un très grand éclat à la partie la plus
brillante du règne de Louis XIV qui a été appelée le grand Siècle.
Au prix de nombreuses guerres, le règne de Louis XIV, puis de Louis XV, donnèrent peu à
peu à la France ses frontières actuelles.
La paix avec l'Espagne, signée au traité des Pyrénées, fut de courte durée. Bientôt de
nouveaux conflits éclatèrent en Europe au sujet de la succession d'Espagne. La guerre de dévolution
se solda par le rattachement d'une partie des Flandres au Royaume. Rivalités économiques et
opposition religieuse sont à l'origine de la guerre de Hollande (1672-1678). Le traité de Nimègue
(1678) apporta à la France la Franche-Comté. Une dernière guerre de Louis XIV, celle de
succession d'Espagne devait priver la France de Terre-Neuve et d'une partie du Canada.
Sous Louis XV, une guerre éclata entre l'empereur et le roi Stanislas de Pologne, beau-père
de Louis XV. Vaincu, Stanislas reçu en compensation la Lorraine, qui revint en héritage à la France
en 1766. Deux ans plus tard, Louis XV acquit la Corse. Cependant, la guerre de sept ans (1756-
1753) entre la France et l'Angleterre, fit perdre les colonies de l'Inde et du Canada. (Traité de Paris,
1763).