Ségolène de Bazin ILFM 2009/10 FC2 Histoire 7
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La France d’Henri IV à Louis XIV (1589 à 1715)
I. PRESENTATION GENERALE
Etat de la France en 1589 :
Après trente années de guerre civile, la France était dans un piteux état. Les villes et les villages
avait été brûlés en grand nombre ; les champs n’étaient plus cultivés ; les routes étaient détruites,
partout de pauvres gens étaient en quête d’un abri. L’autorité royale était haïe ; les seigneurs étaient
redevenus maîtres dans leurs domaines et les villes se formaient comme des républiques
indépendantes. L’unité politique, si péniblement acquise, avait disparu. L’indépendance même de la
France était menacée : les protestants avaient appelé des Anglais et des Allemands ; les ligueurs
avaient obtenu le secours de l’Espagne qui ne cherchait qu’à mettre sur le trône de France la fille de
son souverain.
Le règne d’Henri IV (1589-1610) :
En 1589, Henri IV était bien le roi mais il dut faire la conquête de son royaume car les catholiques
et la Ligue refusaient de reconnaître un roi protestant. Il dut donc faire la guerre à des Français et
combattit victorieusement à Arques et Ivry. Cependant face à la résistance des Parisiens, il se rendit
compte qu’il devait se convertir s’il voulait être accepté. Il abjura donc le protestantisme et se fit sacrer
à Chartres. Paris lui ouvrit ses portes et le pays le reconnut. Henri IV acheva la pacification en
accordant l’édit de Nantes en 1598 : les protestants obtenaient la liberté de culte et avaient le droit
d’entretenir des places fortes comme La Rochelle. Désormais les français devaient faire le deuil de
leurs espérances (les protestants ne sont pas parvenus à convertir l’ensemble du royaume à la réforme ;
les ligueurs n’ont pas pu implanter un régime confondant le spirituel et le temporel), mais beaucoup
d’entre eux se retrouvaient dans une aspiration commune à la paix et à l’ordre, que seul Henri IV
pouvait leur apporter. Aidé de son fidèle ministre, Sully, Henri IV travailla à rendre la France prospère
(il voulait que « le paysan puisse mettre la poule au pot le dimanche »). Son ministre restaura
l’agriculture (« labourage et pâturage, voilà les deux mamelles de la France, les vraies mines et trésors
du Pérou »), rétablit les finances, fit réparer les routes et construisit des canaux comme celui de Briare.
L’industrie ne fut pas oubliée puisque des manufactures furent créées (manufacture de soie à Lyon,
manufacture des Gobelins pour les tapisseries). A la fin de ce gne, l’autorité royale était restaurée.
Mais en 1610 Henri IV fut assassiné par Ravaillac.
Le règne de Louis XIII (1610-1643) :
Louis XIII n’avait que neuf ans lorsque son père mourut en 1610. Sa mère Marie de Médicis assura
la régence et s’aida d’un Italien ambitieux et avide, Concini. Cet homme était odieux à tout le monde
et manquait d’autorité. Aussi les nobles et les protestants se révoltèrent (« Le temps des rois est passé,
celui des grands est venu » disait les seigneurs. Duplessis-Mornay, huguenot, ajoutait « Le roi est
mineur, soyons majeurs). Les Etats généraux furent alors réunis à Paris en 1614, mais ils ne
remédièrent pas aux difficultés de la situation. Louis XIII, qui grandissait, se sépara alors de Concini et
appela au conseil le Cardinal de Richelieu (1624). Le roi avait trouvé un grand ministre qui ne
voulait que la grandeur de la France. Pour affermir l’autorité du roi et placer la France au premier rang
des nations il fallait soumettre les grands et lutter contre les protestants : Il n’hésita pas à faire
décapiter certains grands rebelles. Il interdit les duels et réprima les conspirations (Montmorency, Cinq
Mars). Les protestants, eux, étaient prêts à former une sorte de république qui aurait eu la Rochelle
comme capitale. En 1627, Richelieu mit le siège devant la Rochelle mais, comme les assiégés
recevaient par mer des secours des anglais, il dut construire une digue pour bloquer le ravitaillement.
La ville capitula en 1628. Louis XIII publia l’édit d’Alès : les protestants conservaient la liberté de
culte mais perdaient leurs places de sûreté. Richelieu mourut en 1642, après avoir fondé l’Académie
Française (1635). Quelques mois plus tard, c’était au tour de Louis XIII de s’éteindre (1643), après
avoir consacré la France à la Vierge Marie, en remerciement de la naissance de Louis XIV.
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Le règne de Louis XIV (1643-1715) :
A la mort de Louis XIII, son fils Louis XIV n’avait que 5 ans. La régence fut assurée par sa mère
Anne d’Autriche et son ministre Italien le cardinal de Mazarin, recommandé par Richelieu à Louis
XIII. A force d’habileté, Mazarin sut parvenir à une autorité comparable à celle de son prédécesseur.
Mais, la situation financière de la France était grave (cause : les guerres, cf. la politique extérieure de
la France d’Henri IV à Louis XIV) et Mazarin se montrait très avide de s’enrichir lui-même. Il
établissait constamment de nouveaux impôts. Le peuple murmura et le Parlement refusa d’enregistrer
les édits qui créaient des impôts : c’est ainsi que commença la Fronde, une guerre civile qui dura 5 ans.
Après la fronde, Mazarin resta le maître, jusqu’à sa mort en 1661, mais le pays avait beaucoup
souffert. En 1661, Louis XIV annonça qu’il serait lui-même son premier ministre. C’était un
infatigable travailleur qui avait le sens du gouvernement et l’amour de son métier de roi. Il voulait être
parfaitement renseigné et présidait tous les conseils des ministres. Il choisit des bourgeois instruits
pour l’aider car depuis la Fronde, il se méfiait de l’esprit de rébellion des grands seigneurs : il disgracia
le surintendant des finances Fouquet qui s’était enrichi aux dépens du trésor public. Son plus grand
auxiliaire fut Colbert, un grand serviteur de l’Etat (« ministre honnête et travailleur infatigable ») : il
rendit la prospérité à la France en mettant de l’ordre dans les finances et en développant l’industrie et
le commerce (laine à Sedan et Elbeuf, soie à Lyon, dentelles à Chantilly et Alençon, tapis à Beauvais,
glaces à Saint-Gobain). Il fit construire de belles routes, des canaux et des navires marchands pour
faciliter le commerce. Il protégea l’agriculture. Louvois, ministre de la guerre, dota la France de
bonnes armées de métier et l’armée française devint la première d’Europe. Vauban, ingénieur militaire,
inventa une nouvelle façon de fortifier les villes et de les prendre (« ville assiégée par Vauban, ville
prise- ville défendue par Vauban, ville imprenable »). Louis XIV, mal renseigné et pensant que les
protestants se convertissaient en masse révoqua l’édit de Nantes en 1685 ; cela signifiait la suppression
du culte protestant. En réalité, ils étaient encore nombreux en France, hostiles à l’Eglise. Ils se
réfugièrent à l’étranger, surtout en Prusse et devinrent ennemis de la France. Louis XIV mourut en
1715, laissant sur le trône son arrière petit-fils qui n’avait que 5 ans.
La politique extérieure et construction territoriale de la France d’Henri IV à Louis XIV
(1589-1715) :
Après avoir rendu la prospérité à la France, Henri IV voulut lui donner la suprématie et pour cela
abaisser la maison d’Autriche (présente en Espagne et dans l’Empire). Après lui, Richelieu et Louis
XIV devait reprendre cette politique. C’est ainsi qu’Henri IV s’employa à ruiner la puissance de
l’Espagne et de l’Autriche tout en fortifiant celle de la France. Par le traité de Lyon (1601), il acquit le
Bugey, la Bresse, le Valromey et le pays de Gex du duc de Savoie auquel il abandonnait ses
possessions d’Italie et dont il faisait son allié ; il renouvela l’alliance avec les cantons suisses au traité
de Soleure en 1602 ; il soutint, aux Pays-Bas, les Hollandais révoltés contre l’Espagne, et signa avec
eux le traité d’alliance défensive (1608). En 1609, la cour de Madrid était obligée de reconnaître la
souveraineté de Hollande. Enfin, en 1606, Henri IV essaya de mettre à profit des dissensions qui
régnaient dans la famille des Habsbourg (maison d’Autriche) pour faire contre eux l’union des princes
protestants d’Allemagne. En fait, ceux-ci formèrent l’Union Evangélique (1608), mais ils se défiaient
de la France. En 1609, le duc de Clèves mourut sans enfant. Dans le conflit que souleva cette
succession, Henri IV trouva l’occasion d’intervenir en Allemagne. Mais le 14 mai 1610, avant-veille
du jour il devait partir pour l’armée, il fut assassiné d’un coup de poignard par un fou nom
Ravaillac.
Malgré le mariage de Louis XIII avec Anne d’Autriche en 1615, qui se voulait un gage de paix
entre les deux nations, Richelieu est de plus en plus conscient du danger que représente la maison
d’Autriche : L’empire de Charles Quint avait été partagé en deux (l’Autriche d’un côté et l’Espagne de
l’autre sont réunies dans une même famille : la Maison d’Autriche). Le chef de la branche autrichienne
était en même temps empereur d’Allemagne. Mais ce pays était divisé en de nombreux petits états. Les
possessions de la maison d’Autriche entouraient notre pays. Richelieu prit donc part à la guerre de
Trente ans (1618-1648) qui opposa les princes protestants allemands à l’empereur d’Allemagne. Il
porta secours aux princes et remporta des succès. Mais Richelieu mourut avant la fin de cette guerre
que Mazarin (ministre de Louis XIV) continua en s’aidant de deux généraux, Turenne et Condé. Les
Espagnols furent battus à Rocroi par Condé. Turenne remporta des victoires en Allemagne.
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L’empereur dut alors signer le traité de Westphalie en 1648. On reçut l’Alsace (sans Strasbourg).
L’Allemagne restait partagée en de nombreux petits états et nous fûmes à l’abri d’invasions
allemandes pendant plusieurs années. Mais l’Espagne n’avait pas signé la paix et restait notre ennemie.
Turenne remporta contre les Espagnols la victoire des Dunes. Le traité des Pyrénées fut signé avec
l’Espagne en 1659 ; Louis XIV épousait la fille du roi d’Espagne, Marie-Thérèse ; elle renonçait à ses
droits sur l’Espagne.
Pour assurer la sécurité de la France, aux frontières du Nord et de l’Est, Louis XIV fit quatre
guerres : La guerre de dévolution : Louis XIV cherchait à éprouver l’Espagne quand le roi d’Espagne,
Charles II, sans enfant, désigna pour seul héritier l’Empereur. Louis XIV demanda la Flandre en
compensation : il y avait droit par dévolution, c'est-à-dire par droit d’héritage (lui et l’empereur avaient
épousé des infantes d’Espagne, sœurs du roi actuel, mais Marie-Thérèse sa femme était l’aînée).
Charles II refusa : Turenne envahit la Flandre, Condé la Franche-Comté. Au traité d’Aix la Chapelle
(1668), Louis XIV reçut quatre villes flamandes (Lille, Douai, Tournai et Cambrai).
La guerre de Hollande : L’Angleterre, la Hollande et la Suède, inquiètes des victoires françaises
avaient formé une coalition. Louis XIV, avec Turenne et Condé, passa le Rhin mais les Hollandais
l’arrêtèrent en inondant leur pays. L’Empereur et l’Espagne entrèrent dans la coalition contre la
France. Mais Louis XIV remporta suffisamment de victoires (grâce à Duquesnes et Jean Bart sur mer)
pour signer la paix de Nimègue en 1678 : La France gagnait la Franche-Comté et quatre autres villes
Flamandes.
La guerre de la ligue d’Augsbourg : En pleine paix, Louis XIV réunit à la France Strasbourg et
Montbéliard. L’Empereur irrité unit une nouvelle coalition, la ligue d’Augsbourg, avec l’Espagne et
les pays protestants (Hollande, Angleterre, princes Allemands) que la révocation de l’édit de Nantes
scandalisa. Pour effrayer l’ennemi, Louvois fit ravager le palatinat ; la guerre se poursuivit aux Pays-
Bas et dans les Alpes ; sur mer, Jean Bart fit la guerre de course. Le traité de Ryswick (1698) qui
termina la guerre laissa Strasbourg à la France.
La guerre de succession d’Espagne : Charles II mourut en 1700 et laissa un testament qui donna
l’héritage à Philippe V, petit fils de Louis XIV. Il manifesta ainsi sa volonté de ne pas démembrer le
royaume espagnol. Une nouvelle guerre éclata, très dure. Les armées françaises mal commandées
furent battues ; La France fut sauvée à Villars par Denain (1712). La guerre se termina par les traités
d’Utrecht (1713) et de Rastadt (1714) qui laissèrent Philippe v sur le trône d’Espagne condition de
renoncer à celui de France) ; mais l’empereur reçut les Pays-Bas et la France dut donner Terre-Neuve
et une partie de Canada à l’Angleterre.
Le pouvoir absolu :
Henri IV se comporta en roi absolu : « Je suis roi, disait-il, je parle en roi et je veux être obéi ».
Mais à l’opposé de Louis XIII, qui fut dur et morose, et de Louis XIV qui s’isola dans sa splendeur, il
fut un roi populaire entre tous, grâce à ses victoires, à ses qualités (éloquence bon enfant), à ses mots
heureux, à sa bonne humeur, à son abord facile, à sa souplesse et à sa familiarité. Par la même habileté,
il fit admettre, par les nobles, ses ordres les plus absolus, sans leur laisser de place au gouvernement. Il
négocia avec eux. Par contre, tout noble qui trahit la France fut puni sans pitié : malgré les services
rendus, le maréchal de Biron, qui avait conspiré avec l’Espagne fut décapité. Quant aux bourgeois et
aux villes qui avaient compromis l’unité du royaume, le roi les fit rentrer dans l’ordre également ; mais
il ne détruisit pas pour autant toutes leurs libertés, comme le firent ses deux successeurs.
Louis XIII aussi lutta contre les nobles et pour son pouvoir absolu : il fit exécuter des nobles tels
que Montmorency-Bouteville, ou encore les conspirateurs (Chalais ou Cinq-Mars). Au Conseil du Roi
les grands disparurent, remplacés par des officiers et magistrats de petite naissance. Richelieu fit
interdire les duels et fit raser plus de 2000 châteaux forts.
Louis XIV, sacré à Reims, se considérait comme "le lieutenant de Dieu sur terre". Il exigeait donc
d'être obéi à l'égal de Dieu : c'était la monarchie de droit divin. Louis XIV s'entoura d'une cour
brillante. Elle lui permit de s'attacher la fidélité des grands par une savante distribution des faveurs.
L'étiquette manifestait constamment la supériorité du roi sur sa noblesse qui ne représentait plus un
danger pour son pouvoir. Se passant de premier ministre, le roi voulait être informé de tout et décider
de tout. Il s'entourait de collaborateurs dévoués et compétents, tous choisis par lui :
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- les conseillers traitaient des affaires importantes avec le roi qui seul décidait ; c’étaient les arrêts
du Conseil.
- Les ministres et leurs bureaux étaient chargés d'exécuter les décisions.
- Ces décisions royales étaient appliquées dans les provinces par les intendants de justice, de police
et des finances.
Ainsi toutes les décisions partaient de Versailles où, en 1682, se fixèrent le roi, son gouvernement et sa
cour. Le pouvoir était donc centralisé. Quelques limites au pouvoir absolu existaient cependant comme
le respect des « lois fondamentales du royaume » (Le roi par exemple ne pouvait pas choisir son
héritier qui ne pouvait être que le plus proche héritier mâle). De multiples coutumes provinciales et des
privilèges réduisaient aussi son pouvoir. De même le système de la vente et de l'hérédité des fonctions
publiques, les offices, empêchait le roi de contrôler toute son administration. Par ailleurs, les grands
nobles de robe constituant les Parlements disposaient du droit d'enregistrement et de remontrance.
Enfin l'étendue du royaume et l'insuffisance des communications affaiblissaient, avec la distance,
l'application de la volonté royale.
La vie religieuse au XVIIe siècle :
Les guerres de religion avait été désastreuses et de nombreuses églises étaient en ruine. Il fallait
reconstruire, réinstruire les fidèles et former le clergé. Ce fut l’œuvre de la contre-réforme et des saints
du XVIIe siècle.
Saint Vincent de Paul évangélisa les campagnes et créa une congrégation de prêtres : les
Lazaristes. Il s’occupa des malades, des pauvres et des orphelins en créant avec Sainte Louise de
Marillac les filles de la Charité (ou les filles de Saint Vincent de Paul).
Saint François de Salle, évêque savoyard, ramena de nombreuses contrées au catholicisme et fonda
les Visitandines avec Sainte Jeanne de Chantal. Il est appelé Docteur de l’Amour de Dieu.
Des saints se dévouèrent à l’éducation des enfants. Les Ursulines enseignaient les filles et Saint
Jean-Baptiste de la Salle fonda les frères des écoles chrétiennes pour les garçons. Les Jésuites avaient
de très bons collèges. Les futurs prêtres furent mieux préparés au sacerdoce grâce aux séminaires
(séminaire de Saint-Sulpice).
A Paray-le-Monial, une visitandine, Sainte Marguerite Marie, eut des révélations du Sacré Cœur.
Ainsi Notre Seigneur voulait rappeler aux hommes dont la foi diminuait combien Il nous aime. De
grands missionnaires partirent au Canada. Certains moururent martyrs comme Saint Isaac Jogues et
Saint Jean de Brébeuf. Sainte Marguerite Bourgeois et la bienheureuse Marie de l’Incarnation
fondèrent des écoles au Canada. De grands prédicateurs comme Bossuet, évêque de Meaux,
sermonnaient en chaire de hauts personnages qui ne donnaient pas le bon exemple. Blaise Pascal
essaya d’ébranler les « libertins » ou les incroyants nombreux parmi les riches ou les gens instruits.
Les guerres de religion avaient jetés les bases de la monarchie absolue qui s’épanouit au
siècle suivant. L’autre legs à la France du XVIIe siècle fut un vigoureux élan spirituel qui en
faisait le « siècle des saints ». Dans ce contexte, l’édit de Nantes (1598) fournissait un cadre
fécond, mais il fut progressivement remis en cause, jusqu’à sa révocation par Louis XIV en 1685.
L’idéal traditionnel qui revendiquait « une foi, une loi, un roi » survit ainsi à l’épreuve des
guerres civiles.
II. DEUX EPISODES PRECIS DE LA PERIODE
La Fronde :
La situation financière de la France était grave et Mazarin ne cessait de créer de nouveaux impôts.
Le Parlement refusa d’enregistrer les édits concernant les impôts. Mazarin crut habile de profiter d’une
victoire pour arrêter trois conseillers du Parlement : Broussel, Charton et Blancmesnil. Mais des
barricades s’élevèrent dans les rues, et le Parlement tout entier alla réclamer les prisonniers à la
régente. Anne d’Autriche dut les remettre en liberté et accorder au Parlement tout ce qu’il exigeait
(déclaration de Saint-Germain). Mais, elle s’enfuit de Paris, retira ses concessions.
La guerre civile qui éclata dura 5 ans. Ce fut d’abord la Fronde parlementaire (1648,1649). Le
Parlement s’unit à Conti, au Cardinal de Retz, coadjuteur de l’archevêque de Paris et à Turenne lui-
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même. Mais ce dernier dut fuir dans les Pays-Bas espagnols, et Condé, resté fidèle, battit les Frondeurs
à Charenton. Le Parlement signa la Paix de Rueil et la cour revint à Paris.
Les princes devinrent alors d’une arrogance extrême, Condé surtout, qui appelait Mazarin « le
seigneur faquin ». Il fut mis en prison. Ses amis, tentèrent de soulever les provinces ; Turenne rentra en
France avec les Espagnols. C’était la fronde des princes qui commençait (1650). Turenne fut battu à
Rethel. Bientôt le Parlement fit cause commune avec les princes. Ce fut l’union des deux Frondes
(1651-1652). Mazarin eut une heureuse inspiration : il délivra Condé qui rentra à Paris et lui-même
quitta Paris. Tout semblait terminé. Mais Condé était insupportable et dut fuir en province il leva
une armée. Heureusement le Parlement resta fidèle et Turenne se rapprocha de la régente. Il talonna
l’armée du prince à Bléneau et la suivit jusqu’à Paris il l’aurait détruite si Melle de Montpensier
n’avait fait tirer, sur les troupes du roi, le canon de la Bastille. Condé rentré à Paris, odieux à tout le
monde, dut s’enfuir de nouveau et se réfugier cette fois chez les Espagnols. Le roi revint à Paris et
dicta ses volontés au Parlement ; puis il rappela Mazarin (février 1653).
Les forteresses de Vauban :
Un fort à la Vauban est un ouvrage suivant des caractéristiques
géométriques tracées à la gle et au compas, et pondant à
certaines techniques. Au début, l’espace à protéger est entouré par
un polygone régulier. Les coins de cette figure sont appelés soit des
sommets, soit des points saillants. On prend alors le milieu de la
ligne entre deux sommets et sur la perpendiculaire, on mesure 55
mètres à l’intérieur. On joint le point obtenu aux saillants par des
lignes droites et on mesure sur celles-ci deux septièmes de leur
longueur. Ceci donne les contreforts du bastion. On répète cette procédure sur tout le polygone pour
obtenir la fortification de base. On creuse en bas des remparts, on fait des fossés et des douves tout
autour de la ville. La mise d’eau stagnante dans les fossés sera assez néfaste pour la santé des
habitants, aussi on déroute souvent une rivière pour alimenter celles-ci dans les cas où cela est
possible. Vauban était tout à fait clair sur son point de vue. Avec
assez de temps, un assiégeant déterminé gagnerait toujours. Ceci est
probablement la cause de ce que les défenseurs eurent presque
toujours des propositions de reddition. Le problème des forteresses
est uniquement une question de sursis, sursis jusqu’à l’arrivée de
l’hiver ou jusqu’à l’arrivée d’une colonne de secours qui livrera
bataille. De toute façon, quel que soit le sursis, les assiégés finiront
toujours par capituler. En pratique, chaque siège de l’époque suivit
les descriptions de Vauban.
III. PRINCIPAUX PERSONNAGES DE L’EPOQUE
Sully : Homme d’Etat français en 1559, Sully est issu d’une famille protestante peu fortunée.
Ayant d’excellentes capacités intellectuelles, il est attaché dès douze ans au service d’Henri de
Navarre. Il réussi à s’échapper au massacre de la Saint-Barthélemy en se réfugiant dans le collège de
Bourgogne, il poursuivait ses études. Toujours au service d’Henri de Navarre, il continue ses
tentatives de négociation. En 1589 Henri III est assassiné, Henri de Navarre devient roi de France sous
le nom d’Henri IV. Sully prend part aux victoires des protestants d’Arques en 1589 et d’Ivry en 1590.
En 1593 il conseille au roi de se convertir au catholicisme, afin de pacifier le royaume, mais refuse lui-
même d’abjurer. Conseiller le plus écouté du roi, il devient successivement conseiller aux Finances en
1596, surintendant des Finances en 1598, grand maître de l’artillerie en 1599, surintendant des
Bâtiments et des Fortifications et grand voyer de France 1599. En 1602 il achète le château de Sully-
sur-Loire, Henri IV le fera duc de Sully et pair de France en 1606. Après l’assassinat d’Henri IV,
nommé membre du Conseil de régence Sully prépare le budget de 1611. En complet désaccord avec
Marie de Médicis, il démissionne en 1611 de sa charge de surintendant des Finances. En 1616, il
abandonne la majeure partie de ces fonctions. Il va vivre désormais loin de la cour et se consacrer à la
rédaction de ses mémoires. Sully meurt en 1641.
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