Anne Kayanakis, FC 1
Sujet 2 : La politique extérieure de la France d’Henri IV à Louis XV.
La monarchie française des XVI, XVII et XVIII èmes siècles est au cœur d’une Europe aux découpages
complexes. Si l’Angleterre, insulaire, et la Maison d’Autriche (présente en Espagne et dans l’Empire)
sont des puissances rivales assez stables, on voit aussi apparaître de nouvelles souverainetés comme
les Provinces-Unies au nord ; quant à l’Italie, elle est divisée en plusieurs cités et royaumes
indépendants. Il s’agit donc de voir comment la France, dans ce contexte international complexe, se
positionne quant aux rivalités principalement territoriales et économiques.
I) La rivalité franco-espagnole.
Henri IV face aux Espagnols
Depuis janvier 1594, Henri IV a cru bon d’entrer en conflit ouvert avec l’Espagne. Un tel
engagement, soudain, alors que le royaume revenait à la paix intérieure, a justement pour but de
calmer les inquiétudes de l’opinion protestante, de satisfaire l’Angleterre et les Provinces-Unies
qui ont jusque là aidé le roi financièrement. Elle permet, dans l’esprit du roi, de réunifier le
peuple français autour d’un ennemi commun en essayant de gommer les divisions religieuses. La
guerre tourne vite à l’avantage des Espagnols qui prennent Cambrai, Doullens, Calais et même
Amiens ; si la ville est reprise au terme des efforts exceptionnels des ducs de Mayenne et de
Biron en septembre 1597, le conflit nécessite malgré tout un règlement diplomatique. Un traité
de paix est signé à Vervins le13 mai 1598, qui redonne aux frontières leur tracé accoutumé (les
Espagnols rendent les places françaises et gardent Cambrai).
Quant à la guerre de Savoie (1600), menée contre le duc Charles Emmanuel qui brigue le
marquisat de Saluces en Piémont, elle se termine par la défaite de celui-ci et la cession à la
France de la Bresse, du Bugey et du pays de Gex.
Louis XIII et Richelieu, la lutte contre la maison d’Autriche.
Malgré le mariage de Louis XIII avec l’infante Anne d’Autriche en 1615, qui se voulait un gage de
paix entre les deux nations, Richelieu est de plus en plus conscient du danger que représente la
Maison d’Autriche, dont la puissance est grandissante du fait de ses deux branches, espagnole et
autrichienne. La France intervient donc ouvertement dans la Guerre de Trente Ans à partir de
mai 1635 ; Richelieu se met aux cotés des princes protestants d’Allemagne en guerre contre
l’Empire, et il déclare la guerre à l’Espagne. La France est d’abord envahie, les Espagnols
remportent la victoire de Corbie. Puis, grâce à l’armée réorganisée par Richelieu, les Français font
la conquête de l’Artois, de l’Alsace et du Roussillon. Mais Richelieu et Louis XIII meurent à
quelques mois d’intervalle (décembre 1642, mai 1643) et Louis XIV n’a alors que cinq ans. Cinq
jours après la mort de Louis XIII, le Prince de Condé remporte la victoire de Rocroi ; l’Empereur
préfère arrêter la guerre et le traité de Westphalie est signé, qui met fin à la Guerre de Trente
Ans et accorde à la France l’Alsace, moins Strasbourg et Mulhouse.
Mazarin et la paix avec l’Espagne.