La Reconquête, XIe
siècle
Dans la première moitié du
xie siècle, le califat de
Cordoue (l'émirat ayant été
érigé en un califat
totalement indépendant de
Bagdad) disparaît, laissant
la place à la multitude des
royaumes musulmans des
taifas, qui, souvent en
querelle, dispersent leurs
forces ; ceux de Tolède et
de Badajoz résistent à la
fois contre la chrétienté et
contre le royaume de
Séville.
Les chrétiens du Nord
profitent de cette situation,
interviennent dans les
querelles des chefs
musulmans (à l'exemple du
Cid Campeador, véritable maître du royaume musulman de Valence), et surtout élargissent la reconquête. L'idée de l'union
des chrétiens espagnols contre les « Maures » progresse et inspire des tentatives hégémoniques comme celle du roi
Sanche de Navarre au début du xie siècle, ou celle d'Alphonse VI de Castille, qui se proclame « imperator » de toute
l'Espagne, à la fin du xie siècle
Mais, dans les faits, l'œuvre de reconquête se plie mal à ces volontés d'hégémonie ; dans sa réalité quotidienne, elle est le
fait de coups de main locaux. Tandis que les Catalans atteignent les bouches de l'Èbre, la Castille a le premier rôle :
en 1085, la prise de Tolède, ancienne capitale wisigothique, a un fort retentissement. Tant et si bien que les Almoravides,
venus d'Afrique du Nord, galvanisent l'Espagne musulmane et bloquent l'avancée castillanne.