FINITION ET TERMINANTS DES TAUX D’INTÉRÊT
qTaux court et taux long
Le taux d’inrêt varie en fonction dulai de remboursement consenti à lemprunteur.
En principe, il est dautant plus éle que la durée du prêt sallonge. Il doit donc être plus
coûteux demprunter à vingt ans qu’à un mois, car le risque pris par le créancier est plus
important. Cependant, il arrive que les taux courts soient supérieurs aux taux longs, car le
taux à long terme se déduit du taux à court terme anticipé. Effectivement, il est en principe
indifférent à un créancier de renouveler dix fois par exemple un placement annuel de ses
fonds que de les placer pendant dix ans. De la sorte, si aujourd’hui les agents anticipent
que le taux court restera le même pendant dix ans, le taux long sera le même que le taux
court. Mais si le cancier anticipe une baisse future du taux à court terme, le taux à long
terme (qui intègre les anticipations à la baisse du taux court) pourra devenir inférieur au
taux à court terme. Cest ce qui sest produit dans les années quatre-vingt dans les pays
développés.
Aujourd’hui, la distinction entre les taux longs et les taux courts a moins de sens quau-
paravant dans la mesure où la multiplication des instruments financiers offre la possibilité
aux acteurs de passer dun marc à un autre.
qLes déterminants des taux
Les taux à court terme (moins dun an) sont déterminés sur le marché motaire et
résultent essentiellement de la politique conduite par la Banque centrale. Ces taux repré-
sentent le prix que les banques commerciales doivent payer pour se refinancer, cest-dire
obtenir la monnaie manuelle (billets notamment) dont elles ont besoin.
Cest en vertu des considérations internes (crainte de l’inflation) et de plus en plus
externes que la Banque centrale fixe le niveau de taux « directeurs » sur le marché
interbancaire. Ainsi le désir dattirer des capitaux étrangers pour favoriser une appcia-
tion de la monnaie nationale sur le marché des changes ou l’obligation de suivre le
niveau du taux dintérêt fixé sur les autres marchés monétaires influencent largement le
niveau de ces taux.
Les taux à long terme sont en revanche fonction du marché des capitaux, donc du rap-
port entre lépargne et l’investissement. Si la demande de fonds ptables exde loffre, le
taux d’intérêt à long terme va augmenter. Il en est de même lorsquun épargnant cherche à
se pmunir de l’inflation; il exigera un prix plus éle pour l’épargne quil consent à mettre
à la disposition de lemprunteur afin que le taux d’inrêt réel (résultant de lécart entre le
taux nominal et la hausse des prix) soit suffisamment élevé.
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LES TAUX D’INTÉRÊT
47
Le taux d’intérêt est le rapport entre le revenu qu’un créancier reçoit d’un
emprunteur (pour le prêt d’un capital, consenti à ce dernier pour une période
donnée) et le montant de ce capital. Il mesure le prix du temps, le loyer d’un
bien spécifique : la monnaie.
LE ET EFFETS DES TAUX D’INTÉRÊT
qLes taux replacés dans des perspectives théoriques
Dans une perspective néoclassique, le taux d’intét est le prix résultant de la rencontre
entre loffre et la demande de fonds prêtables. Ce prix permet lajustement entre l’investis-
sement et l’épargne. Celle-ci est d’autant plus élee que le taux d’intérêt lest aussi, car les
agents économiques préfèrent consommer aujourdhui plutôt que dans un avenir incer-
tain. Le taux d’intérêt rémunère donc labstinence en même temps qu’il lectionne les
projets dinvestissement les plus rentables. En effet, la demande de fonds des unités de
production dépend de la productivité marginale du capital, cest-dire du revenu addition-
nel obtenu par l’investissement. Tant que cette productivité est supérieure au taux d’inté-
rêt, la demande de fonds saccroît.
Dans lapproche keynésienne, en revanche, le taux d’intérêt ne permet pas dégaliser
l’épargne et l’investissement, car l’épargne est la partie du revenu non consommé (cest un
résidu). Ainsi l’épargne sera-t-elle dautant plus élee que le revenu le sera. Le taux d’inté-
rêt, termi sur le marc de la monnaie, a alors pour fonction de munérer les agents
économiques renonçant à la liquidité (aux avoirs monétaires immédiats).
qLes influences sur l’épargne, la consommation, l’investissement
et le taux de change
Plus le coût des emprunts est faible et plus grand est le nombre des projets d’investisse-
ment rentables. Une baisse des taux d’intérêt a par conquent tendance à stimuler linves-
tissement au
détriment des pla-
cements finan-
ciers. Des taux
dintérêt faibles
permettent aussi
aux entreprises
demprunter et de
profiter de l’effet
de levier, c’est-à-
dire dune amélio-
ration de leur
rentabilité écono-
mique par lendet-
tement. La fai -
blesse des taux
d’inrêt agit aussi
sur la compétiti-
vité-prix des entre-
prises, car elle dissuade les placements en monnaie nationale et provoque une fuite de
capitaux qui en affaiblit le cours. Cependant, elle rend le crédit plus facile et alimente linfla-
tion. De plus, elle enchérit le ct des importations et décourage lépargne. Or, cette der-
nre finance linvestissement.
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Source : Alternatives Économiques, hors-série, n° 70, Les chiffres de l’économie 2007.
États-Unis
Royaume-Uni
Japon
Allemagne
France
0
2
4
6
8
10
12
14
16
1981-1985
1986-1990
1991-1995
1996-2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
ÉVOLUTION DES TAUX DINTÉRÊT À LONG TERME (EN %)
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