Actualité Politique en tunisie

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Actualité Politique en tunisie
Publié le mardi 25 septembre 2012 08:33
La violation des ambassades américaines dans les pays arabes
sera-t-elle un électrochoc pour les Américains, qui seront moins
tolérants envers les islamistes et leurs protecteurs dans la région,
les Saoudiens et les Qataris?
Par Rachid Barnat
L’agitation introduite avec violence et rapidité par Rached Ghannouchi
dans la société tunisienne depuis son retour de son exil londonien en
mars 2011, et qui s’est soldée par l’installation au pouvoir de son
parti Ennahdha, a son origine dans une guerre d’influence géopolitique
entre deux tendances diamétralement opposées de l’islam: sunnisme et
chiisme.
Ces deux courants de l’islam se distinguent par les sources utilisées
pour écrire le droit musulman.
Pour les sunnites, la doctrine s’appuie sur 4 sources:
- le Coran ;
- puis, pour les cas non directement évoqués dans le Coran, ils
utilisent la «sunna» (tradition) qui est la conduite du prophète dont
les actes ont valeur de loi. D’où leur appellation de «sunnites». La
«sunna» étant elle-même l’ensemble des «hadiths» du prophète (somme de
ses commentaires) et de sa «sira» (faits et gestes);
- puis «al-ijma’â», le consensus des jurisconsultes musulmans;
- enfin le «qiyas» (déduction juridique) du jurisconsulte, à condition
qu’il ne contredise pas les 3 références précédentes.
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Publié le mardi 25 septembre 2012 08:33
La géographie des Etats sunnites et chiites.
Il existe d’autres sources de référence selon les écoles sunnites ou
«madhhab» (obédience). Les 4 principales écoles étant le malékisme, le
hanafisme, le chafiisme, et le hanbalisme dont une manifestation
récente est le wahhabisme.
Pour les chi’ites, le pouvoir spirituel doit revenir à la famille du
prophète Mohammed. Après l’assassinat de ses petits-fils Al-Hassan et
Al-Hussein, ce pouvoir spirituel serait transmis par Dieu à des
ayatollahs (aya = preuve, dont le nom se traduit par «preuve de Dieu
sur terre»), une sorte de clergé qui a un pouvoir d’essence
quasi-divine.
Ayant rappelé cela, il est clair que les «ayatollahs» et les «fatwas»
ne sont que de pures créations humaines, ce qui choque profondément
les sunnites qu’on puisse accorder à des êtres humains et à leur
jugement une essence divine pour sacraliser le guide spirituel des
chiites mais aussi la «chariâ» (sommes des «fatwas» faisant office de
jurisprudences) sous prétexte qu’elle est le prolongement de la parole
d’Allah, puisqu’elle explicite le Coran selon les salafistes.
Ces deux tendances se considèrent mutuellement comme «impies» par leur
idéologie fondatrice même. D’où les guerres qu’ils se font depuis
toujours au nom d’Allah et qui ne sont, de toute évidence, que des
guerres humaines pour le pouvoir.
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Publié le mardi 25 septembre 2012 08:33
La guégurre chiites-sunnites se poursuit, sous la conduite du guide
Khamenei et du roi Abdallah.
L’aire d’influence de ces deux tendances religieuses se traduit
géographiquement depuis quelques siècles par la répartition suivante :
- les sunnites: au Moyen Orient, en Afrique de l’Est et en Afrique du
Nord jusqu’en Espagne, avant la Reconquista chrétienne;
- les chi’ites: en Iran, une partie de l’actuel Irak et un peu autour
(Bahreïn, Syrie, Liban…).
Les chefs de file de ces deux tendances de l’islam se distinguent par
la richesse de leur pays en hydrocarbures et pétrodollars qu’ils
engrangent: l’Arabie Saoudite et l’Iran.
Grâce à cette manne, ces deux pays n’ont eu de cesse d’étendre leur
hégémonie sur les peuples musulmans qu’ils tentent d’«acheter» par
toutes sortes d’aides, dont l’aide financière, pour les convertir à
leur islam… Ce que tentait de faire encore récemment l’Iran avec la
Mauritanie dans l’idée d’encercler les actuelles zones sunnites pour
mieux les pénétrer et étendre leur chiisme!
Si la doctrine du chiisme n’a guère évolué depuis des siècles, celle
du sunnisme a connu un bouleversement au milieu du 19e siècle en la
personne de l’imam Mohamed Ibn Abdel-Wahhab qui va durcir le
salafisme, en le rigidifiant par une lecture encore plus stricte et
«textuelle» du Coran, de la sunna, mais aussi de la «chariâ» établie
par les 4 premiers califes «Al-Rachidoun» (les sages), considérée
comme le prolongement de la parole d’Allah et donc immuable.
L’intention de cet Imam était de ramener l’islam à sa pureté
d’origine. Ses fidèles rejettent toute tradition extérieure au Coran
et à la sunna et refusent le culte des saints. D’ailleurs la plupart
des musulmans se désolidarisent de ce mouvement qu’ils considèrent
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comme sectaire et extrémiste.
Les wahhabites poussent leurs pions
Querelle de députés sunnites et chiites au parlement du Koweït.
Mohamed Ibn Abdel-Wahhab va codifier tout du comportement que doit
avoir un musulman au quotidien en multipliant les interdits «haram»
(illicites): conduite, tenues vestimentaires burqa, niqab, barbes pour
les hommes au henné pour reprendre le critère de la beauté masculine
répandu à la Mecque et adopté par le prophète Mohammed lui même,
jusqu’à s’immiscer dans les rapports intimes du couple pour leur
dicter leur conduite.
Il fera un pacte avec le chef de la tribu guerrière des Ibn Saoud: il
soutiendra le pouvoir temporel du chef des Ibn Saoud et occupera, en
contrepartie, le pouvoir spirituel au royaume. Ainsi décrétera-t-il
que toute atteinte ou contestation de la famille Ibn Saoud est
assimilable à la «fitna» (zizanie)! Et donc sacrilège et punissable
comme tel, assurant à cette monarchie l’intouchabilité et la
stabilité.
Ce qui fut convenu et que la famille royale perpétue encore en
propageant le wahhabisme par tous les moyens, chaînes de TV comprises;
et en le finançant.
En somme, cet imam et le chef de la tribu Ibn Saoud se sont
autoproclamés gardiens de la foi des musulmans: l’un en tant que chef
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spirituel et l’autre en tant que chef temporel; et les deux, gardiens
incontestables, de leur foi! D’où leur désir d’étendre leur pouvoir à
toute la «oumma» (nation) musulmane.
La guerre en Afghanistan va donner l’occasion au salafisme wahhabite
de se propager dans la région grâce à Al-Qaïda (La Base). Il faut
rappeler que Ben Laden, l’ancien chef de ce réseau terroriste, était
saoudien et de culture wahhabite. De retour chez eux, beaucoup de
combattants originaires entre autre d’Afrique du Nord, partis aider
leurs «frères» afghans, vont importer le salafisme dont ils se sont
imprégnés là-bas, aussi bien en Algérie qu’en Tunisie ou en Libye.
Le salafisme se propagera ainsi plus facilement dans les pays
déstabilisés ou en guerre comme dans le Pakistan, l’Afghanistan, le
Soudan, la Somalie, les pays du Balkan jusqu’en Tchétchénie… financé
toujours par les pays du Golfe et d’Arabie.
Mais aussi en Europe dans les quartiers dits «difficiles» parmi les
populations délaissées et plus particulièrement parmi des jeunes en
perte de repère, contents de «recouvrer», pensent-ils, leur identité
arabo musulmane... dans un salafisme complètement étranger au rite de
leurs parents, mais seul «disponible» sur le terrain grâce à un
prosélytisme agressif et au financement de l’Arabie et autres pays du
Golfe. Et depuis l’étranger, ils n’ont cessé de faire du prosélytisme
au salafisme wahhabite parmi les leurs restés dans le pays d’origine
(Tunisie, Algérie…).
La guerre en Irak va donner l’occasion au «chiisme» de se renforcer au
Moyen-Orient mais aussi au Liban et en Palestine (Hezbollah…). Et avec
«le printemps arabe», l’Iran tente d’étendre son hégémonie sur les
pays «arabes» en révolte en y diffusant son chiisme profitant de la
déstabilisation de leurs peuples.
Après la chute du mur de Berlin, signant l’échec du communisme et de
son totalitarisme, les Ibn Saoud pour respecter le deal qui les lie à
la tribu des Ibn Abdelwahhab, tenteront de «promouvoir» leur
wahhabisme parmi ces peuples libérés du joug du communisme. Certains
d’entre eux, qui ont tout «oublié» de leur soufisme traditionnel connu
pour sa tolérance et son ouverture, vont, par manque d’«éducation
religieuse», adopter la forme la plus rétrograde et la plus
intolérante de l’islam qu’est le wahhabisme !
A suivre…
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