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IIème partie : L’économie mondiale : croissance, rupture et
bouleversements (de 1945 au début des années 1990).
La période 45-90 a été caractérisée par des évolutions importantes sur le plan économique et
social. Du point de vue de la conjoncture économique, le début des années 70 a représenté une rupture
importante, caractérisée par la fin des 30 Glorieuses et le début d’une longue période de récession. Au
cours de cette période, 3 modèles ont pu être observés : les modèles capitaliste (occidentaux, Japon),
socialiste et du tiers-monde dont certains pays vont sortir du sous-développement. A partir de 1945,
on a assisté à une reprise de la mondialisation
Section 1 : Economies et sociétés mondiales de 1945 aux années 1970.
Chapitre 1 : Les 30 glorieuses des pays capitalistes.
Les trente glorieuses : une expression due à un économiste Jean Fourastié qui a écrit
en 1979 : Les trente glorieuses ou la révolution invisible. Il y montre les transformations qu’a
connues la France, une longue période de croissance exceptionnelle, durable. Cette croissance
éco a été accompagnée de progrès sociaux et d’une reprise de la mondialisation.
Problématiques : Quels ont été les facteurs et les origines de cette croissance ? Quelle sont
ses caractéristiques ? Tous les pays capitalistes ont-ils connu la même croissance ?
I. Les 30 glorieuses, croissance et mutations économiques et sociales.
Cette période s’inscrit dans une phase ascendante des cycles de Kondratiev :
augmentation de la production, baisse chômage, La moyennisation des sociétés et l’essor
de la société de consommation.
A. Croissance éco et progrès social
1. Une croissance éco exceptionnelle
Exceptionnelle par sa durabilité, pratiquement 25 ans. Croissance forte, taux de
croissance d’en moyenne 5%. Le secteur qui incarne le plus cette croissance est l’industrie :
les industries de la 2e révolution industrielle (chimie). Egalement le début de la 3e révolution
industrielle : inventions et innovations : nucléaire, électronique. Dans cette croissance, les
Etats ont joué un rôle très important (Etats les plus riches qui ont des budgets « recherche et
développement » importants : pourcentage autour de 3% du PIB). Les Etats créent des
organismes de recherche fondamentale (NASA, CNRS, CEA : Fr, atomique et nucléaire). Aux
US se sont créent des technopôles (1er : Silicon valley). Il y a cependant des écarts entre les
pays : budget des US 7à8 fois suprieur à celui des autres pays occidentaux les plus riches.
Croissance éco repose avant tout sur l’industrie et le progrès mais aussi sur
l’agriculture, modernisation extrêmement importante, 2nd révolution agricole : essor des
rendements, de la productivité. « Révolution silencieuse ». On observe aussi un essor
important des services, à mettre en relation avec l’urbanisation et l’élévation du niveau de
vie (notamment les congés).
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Certaines économies peine un petit peu, la croissance du RU n’étant qu’environ de 3%
par rapport aux 5-6% de moyenne.
2. Essor démographique et transformation des sociétés.
a. L’évolution démographique : baby-boom et urbanisation
On a assisté dans tous ces pays un une augmentation des naissances. ISF : indice
synthétique de fécondité augmente, autour de 3 enfants par femme, ce qui est supérieur à
l’indice de remplacement des populations (qui est de 2,1 ; aujourd’hui la France est un des
seuls pays européen à l’atteindre, peut s’expliquer par le développement de la politique
familiale (crèches, …)). Le taux de natalité augmente lui aussi et s’élève au-dessus de 20 pour
1000 (nombre de naissance sur un an pour 1000 personnes).
Le baby-boom qui a permis cette croissance démographique a duré jusqu’au milieu
des années 1960. Le Japon a constitué une exception des pays industrialisés : lors de
l’occupation des US, jusqu’en 1951, ils ont fait voter des lois sur la restriction de la natalité, loi
« Eugéniques » adoptées en 1948 (en grec : « bonne naissance »). Une conséquence de ces
restrictions est le vieillissement des populations.
Baisse de la mortalité et augmentation de l’espérance de vie. Baisse de la mortalité
infantile : FR : 1938, 71%ₒ; 1960, 30%ₒ ; aujourd’hui, 5%ₒ. Le baby-boom a eu un impact positif
sur la croissance éco puisque hausse de la consommation et des besoins en infrastructures
(logements, école, …).
Les trente glorieuses sont également une hausse de la mobilité des personnes.
L’exode rural important (entrainant l’urbanisation). Aussi à l’échelle internationale : essor des
migrations internationales. Après la guerre, ces déplacements ont été très importants :
modification des frontières (Pologne décalée vers l’ouest, ), déplacements idéologiques
(juifs, répressions politiques, …).
b. Transformation des sociétés
- Recul du secteur primaire (agri) au profit du secondaire et du tertiaire (qui va
devenir le plus important.
- Accroissement de la place des femmes dans la population active, la vie active.
- Essor du salariat et du salaire mensuel (face au paiement par heure ou à la
production) : dans de nombreux pays est adopté un salaire minimum (FR 1950, RU,
US, ..)
- Taux de chômage inférieur à 2% : « chômage frictionnel » (≠ « chômage
structurel ») : on est au chômage pendant quelques mois mais on retrouve du
travail vite.
Au cours de cette période, les inégalités sociales se réduisent : progrès de la condition
ouvrière et période les classes moyennes deviennent majoritaires (moyennisation des
sociétés) qui s’explique par l’essor du tertiaire, l’école qui joue le rôle d’ascenseur social.
Entrée des pays capitalistes dans la société de consommation. Exemple représentatif :
automobile. 1948 ½ population US possède une voiture, Europe dans les années 1960. Aussi
télé, électroménager, loisirs (tourisme, …), santé, Progrès de l’alimentation : consommation
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de viande augmente, part des dépenses alimentaire dans les bourses baissent fortement (en
%age) c’est-dire qu’on dépense dans autre chose. Favorisé par le développement de la
publicité, du crédit.
3. La persistance d’inégalités et de déséquilibres.
Dans les sociétés, du point de vu socio-éco, la période des 30 glorieuses fait face à un
certain nombre d’inégalités. Certaines catégories pro ont des difficultés liées à la concurrence
de secteurs plus dynamique (ex : petit commerce face à la grande distribution ; artisanat face
à l’industrie ; agriculture : la PAC favorise les grandes exploitations agricoles, petits
agriculteurs ont des conditions matérielles difficiles). Dans l’industrie, certains domaines
connaissent des difficultés : les mines reçoivent la concurrence du pétrole, le textile reçoit la
concurrence du tiers-monde. Les ouvriers de l’industrie connaissent des conditions difficiles
notamment à cause du Tayloro-Fordisme. En Europe, les travailleurs étrangers ont une
situation difficile.
Pdt les 30 glorieuses, le niveau de l’inflation est relativement élevé. Principalement
causé par la hausse de la demande. Cela présente un risque : la spirale inflationniste : course
à la hausse entre les prix et les salaires, ce qui nuit à a compétitivité d’une économie. Pour
éviter cela, on peut dévaluer sa monnaie.
B. Une nouvelle phase de l’histoire du capitalisme.
La crise des années 30 a favorisé l’émergence d’un nouveau modèle capitaliste, appelé
« néocapitalisme », marqué par l’importance du rôle de l’Etat et par des transformations
affectant les entreprises.
1. L’évolution des entreprises pendant les 30 glorieuses : concentration,
gouvernance et internationalisation des entreprises.
Les grandes entreprises constituent les moteurs de la croissance éco, résultats de
concentrations verticales ou horizontales. Ce qui illustre la concentration financière (les
holdings) ce sont les conglomérats. [Concentration : interne (une entreprise qui implante
quelque part) ou externe (achat d’une autre entreprise : soit dans le même domaine, soit qui
peut être utile pour sa productivité, soit les holdings : sans vrai lien avec la première entreprise
et conserve sa marque)] Le Japon a fait de grandes entreprises à partir de beaucoup de petites
(conglomérats ou zaibatsu) que les US ont démantelées pendant leur occupation du Japon.
Mais ils ont arrêtés et les ont reconstitués pour éviter la pauvreté et le communisme. Elles
s’appellent aujourd’hui les Keiretsu. Cette association d’entreprises (conglomérats) peut
permettre de limiter les risques ou peut risquer de ne rien faire de bien si on en fait trop.
Beaucoup de ces grandes entreprises sont des firmes multinationales ou transnationales et
sont principalement américaines. Elles s’implantent en Europe occidentale, au Canada, au
Mexique (maquiladoras : s’implante pour bénéficier des coûts de production moins
importants), …
On observe un recul du capitalisme familial au profit d’acteurs financiers. Ex : Ford. La
famille possédait jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale la totalité de l’entreprise puis
40% ensuite. Début du capitalisme managérial : théorisé par un économiste américain, John
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Galbraith dans Le nouvel Etat industriel. Dans cet ouvrage il met l’accent sur la place croissante
de la technostructure (= manageurs) dans les entreprises. Les entreprises sont de plus en plus
complexes et nécessitent un encadrement pour les gérer.
Dans les grandes entreprises, au cours de cette période, a été mis en place le
compromis fordiste. Système initié par Ford : payer plus les employés pour les garder. C’est
l’association de la production de masse et de la consommation de masse (travail à la chaîne).
Les profits sont divisés en trois destinations : actionnaires, salariés et investissement (=
innovation).
2. L’Etat devient un acteur majeur de la sphère économique et sociale.
Syndicats aujourd’hui en France : CGT (pas sur : crée en 1995), Force Ouvrière, CFDT
(ex CFTC : confédération française des travailleurs chrétiens).
La crise des années 30 a remis en cause le paradigme libéral de la non-intervention de
l’Etat : passage de l’Etat gendarme à l’Etat providence. Il existe des modèles différents :
l’intervention est différente selon les pays.
a. L’Etat, acteur économique.
Après la seconde guerre mondiale est apparue la notion de « politique économique ».
Jusqu’alors, l’intervention de l’Etat était ponctuelle, empirique, pragmatique. Naissance des
politiques économiques : « politiques macroéconomique », mises en place par l’Etat pour agir
sur l’économie. Cette intervention de l’Etat s’inscrit dans la théorie économique de Keynes.
Pendant les 30 glorieuses, le keynésianisme est devenu la théorie officielle. Sur le plan
économique, on peut distinguer deux types de politiques :
- conjoncturelle : = politiques contracycliques ou de gulation (keynésiennes),
destinée à réguler l’évolution économique ; politiques de « stop and go ». Pour
cela, on peut jouer sur la fiscalité, les dépenses de l’Etat (ex : grands travaux), la
monnaie (dévaluation), baisse des taux d’intérêt, pour les banques, on parle de
réserves obligatoires (la mission des banques est de prêter, les réserves
obligatoires obligent les banquent à avoir un fond d’argent pour éviter de prêter
de l’argent qu’elles n’ont pas. Si on les augmente elles ont plus de mal à prêter.))
Tous les pays capitalistes ont mené des politiques conjoncturelles, y compris les
plus libéraux.
- structurelle : politiques plus limitées. Le pays le plus représentatif est la France où
l’Etat est beaucoup intervenu. Dans certains pays, l’Etat est un patron : des
entreprises publiques. (RU, It, Bel, -RFA (souvenir dictat hitlérienne), ++ Fr). En Fr
après-guerre on a fait de nombreuses nationalisations : énergie (électricité, gaz,
charbon, pétrole), transports (RATP, nationalisation sanction : Renaud pour
collaboration, …). L’Etat peut aussi être planificateur : Jap, It, Bel, Fr. Fr :
commissariat au plan dont le commissaire était J. Monnet. Plans de plusieurs
années pour redresser éco. Etat aménageur du territoire : lutter contre les
inégalités spatiales. En 1947, Gravier écrit Paris et le désert français, ce qui montre
les inégalités, les richesses sont concentrées dans la capitale. Les autorités vont
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mener une politique d’aménagement du territoire avec création d’un organisme
pour mettre en œuvre cette politique : DATAR (délégation à l’aménagement du
territoire et à l’action régionale). Développement donc des transports (autoroutes)
et création de nouvelles villes (Marne-la-vallée, Cergy-pontoise). L’Etat a aussi créé
une aide à certains secteurs (secteurs en difficulté, secteurs nouveaux).
L’action de l’Etat ne se limite pas au plan économique.
b. La politique sociale : l’Etat-providence.
En anglais « welfare state ». Son objectif est la réduction des inégalités sociale pour
promouvoir la justice au sein de la société. Cela s’est traduit par le développement de la sécurité
sociale. Par exemple en Allemagne, les premières lois sur la sécurité sociale ont été votées fin 19, en
Fr avec le front populaire, aux US avec le New Deal. Pendant la première guerre mondiale 1942 avait
été écrit le plan Beveridge qui pose les bases de l’Etat providence à la demande du premier ministre
britannique. Il met l’accent sur la nécessité de lutter contre différents maux : maladie, ignorance,
chômage, insécurité du revenu. Il propose une « politique globale de progrès social ». Le RU a été le
premier pays à mettre en place un système complet de sécurité social. En Fr, adoption de la sécurité
sociale en 1945. Ce n’est pas une loi mais des ordonnances (rédigée par le gouvernement). En 1946 :
système d’allocations familiales (Fr).
Il existe deux modèles pour le financement de la sécurité sociale : le modèle Bismarckien
reposant sur les cotisations des employeurs et des salariés et le modèle Beveridgien reposant sur
l’impôt (pour réduire les inégalités : plus on gagne plus on paye d’impôt).
3. La diversité des modèles capitalistes.
Il existe des caractères communs à l’ensemble des pays capitalistes (propriété privée,
recherche du profit, concurrence, …). Mais il existe différents modèles en fonction de la plus ou moins
grande intervention de l’Etat.
- Un modèle américain : caractère libéral relativement marqué. Beaucoup plus
conjoncturelle que structurelle. Pas vraiment d’entreprises publiques mais des agences.
Pas vraiment d’Etat-providence. La structure des entreprise est très concentrée et
l’économie est marqué par le « big business » (très grosses entreprises US (Boeing, …).
Mais les démocrates sont plus interventionnistes que les républicains et l’Etat intervient
quand même sur certains domaines : agriculture (depuis le new deal). L’Etat joue un rôle
dans l’économie à travers des commandes.
- Un modèle européen : cependant des nuances entre les pays. La grande différence avec
les US est l’Etat-providence. Beaucoup plus présent en Europe même si des différences (Fr
le plus interventionniste, All beaucoup (la structure fédérale avec les Länder ;
anciennement divisée en deux et Etat dictatoriale à l’ouest ; coopération entre les
entreprises et syndicat avec l’économie sociale de marché), RU très interventionniste).
- Modèle du Japon : L’Etat intervient fortement sur l’économie (MITI : ministère de
l’industrie et du commerce international => METI « économie » en 2001) mais pas
d’intervention financière de l’Etat et Etat-providence extrêmement peu développé.
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