des héros - Le Grand T

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10 - 18 JAN - LE GRAND T - NANTES
CRÉATION
DES HÉROS
MISE EN SCÈNE WAJDI MOUAWAD
artiste associé au Grand T, théâtre de Loire-Atlantique
Licences spectacles1-142915 2-142916 3-142917
TEXTE WAJDI MOUAWAD D’APRÈS SOPHOCLE ET HOMÈRE
ŒDIPE ROI
TEXTE SOPHOCLE TRADUCTION ROBERT DAVREU
2013/14
ILLUSTRATION SOPHIE JODOIN
AJAX
1
DES HÉROS
LE GRAND T
DES HÉROS
(AJAX ET ŒDIPE ROI)
JANVE 1020:30
SA
1119:00
DI
1215:00
JE
16
20:00
VE
1720:30
SA
1819:00
audio-description
-
AJAX
JANMA 1420:00
ŒDIPE ROI
JANME 1520:00
DURÉE : 4h10 entracte compris
© EMMANUEL CLOLUS
PUBLIC : à partir de 15 ans
CONTACTS PÔLE PUBLIC ET MÉDIATION
SOMMAIRE
Générique 3
Présentation chemin
4
Contexte
5
Intention 5
Entretien avec Wadji Mouawad
6
Wajdi Mouawad, auteur et metteur en scène 8
L’équipe artistique
11
Manon Albert
[email protected]
02 28 24 28 08
Florence Danveau
[email protected]
02 28 24 28 16
LE GRAND T
84, rue du Général Buat
BP 30111
44001 NANTES Cedex 1
2
CONCEPTION
AJAX texte Wajdi Mouawad d’après Sophocle et Homère
ŒDIPE ROI texte Sophocle traduction Robert Davreu
Ajax et Œdipe Roi de Sophocle dans la traduction de Robert Davreu sont publiés aux éditions Actes Sud-Papiers hors-collection
Mise en scène Wajdi Mouawad
Dramaturgie Charlotte Farcet
Assistance à la mise en scène Alain Roy
Scénographie Emmanuel Clolus
Lumières Éric Champoux assisté d’Éric Le Brec’h
Musique originale Bernard Falaise
Réalisation sonore Michel Maurer assisté d’Olivier Renet
Réalisation vidéo Dominique Daviet
Costumes Mylène Chabrol assistée d’Emmanuelle Thomas
Maquillages et coiffures Angelo Barsetti
Regard artistique Pierre Bernard
Illustrations Sophie Jodoin
INTERPRÉTATION
Jean Alibert, Nathalie Bécue, Jérôme Billy, Victor De Oliveira, Bernard Falaise, Jocelyn Lagarrigue, Patrick Le Mauff,
Wajdi Mouawad, Igor Quezada
TECHNIQUE
Direction de production Maryse Beauchesne
Direction technique Pierre-Yves Chouin
Régie lumière Éric Le Brec’h
Régie plateau Éric Morel
Régie vidéo Olivier Petitgas
Régie son Olivier Renet
Régie costumes Emmanuelle Thomas
ADMINISTRATION
Au Carré de l’Hypoténuse (France) Arnaud Antolinos
Abé Carré Cé Carré (Québec) Maryse Beauchesne
Adjointe au Québec Mariane Lamarre
Secrétariat général Marie Bey
Presse Dorothée Duplan
DURÉES
Ajax : 1h50 environ
Œdipe Roi : 1h50 environ
Durée du diptyque avec entracte - 4h10 environ
REMERCIEMENTS
Bruno Green, Bertrand Montandon, Manfred Kovacic, Studio Vega, Bertrand Cantat, Pascal Humbert, Léontine, David Racinoux et M.
Riou de l’imprimerie Ouest-France de La Chevrolière
PRODUCTION
Au Carré de l’Hypoténuse-France, Abé Carré Cé Carré-Québec compagnies de création
Coproduction Le Grand T théâtre de Loire-Atlantique, Mons 2015 Capitale européenne de la culture, Théâtre Royal de Namur, Le
Manège Mons Maubeuge, La Halle aux grains scène nationale de Blois
Résidences de création à la Fabrique Chantenay-Bellevue de L’Olympic, au Studio Saint-Georges et au Grand T
Abé Carré Cé Carré bénéficie du soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec
Au Carré de l’Hypoténuse est une association loi 1901, conventionnée par le Ministère de la culture et de la communication-Drac des
Pays de la Loire, soutenue par la Ville de Nantes.
Wajdi Mouawad est artiste associé au Grand T, théâtre de Loire-Atlantique.
3
PRÉSENTATION CHEMIN
« J’avais 23 ans lorsqu’un ami m’a conseillé de lire les Grecs.
Ce qui m’a frappé chez Sophocle, c’est son obsession de
montrer comment le tragique tombe sur celui qui, aveuglé
par lui-même, ne voit pas sa démesure. Cela me poussait
à m’interroger sur ce que je ne voyais pas de moi, sur
ce que notre monde ne voit pas de lui, ce point aveugle
qui pourrait, en se révélant, déchirer la trame de ma vie.
Révélation du fou que je suis. Que serais-je devenu si
j’étais resté au Liban ? Ma famille et moi étions partis avant
le massacre de Sabra et Chatila en 1982, commis par des
milices chrétiennes auxquelles j’avais rêvé d’appartenir
dans mon enfance. Aurais-je été parmi eux ? On ne peut
pas présumer de soi.
Dialoguer entre le théâtre d’aujourd’hui et celui de cette
époque fondatrice étant une chose que je faisais de
manière personnelle depuis mes vingt ans, j’ai éprouvé le
désir d’élargir et poursuivre ce dialogue avec les équipes
artistiques qui m’accompagnent ainsi qu’avec le public à
travers les spectacles qui en découleraient.
[...] Sophocle, c’est un vertige. un souffle puissant. une
matrice de la littérature occidentale. Et je souhaitais le
monter dans son entièreté car j’aime les aventures fleuves
- partir sans savoir quand on va revenir, comme l’île au
trésor - qui charrient avec elles, marécages et beauté,
paysages, eau pure et eaux sales, pollution et férocité,
émotions et catharsis. En montant les sept tragédies, on
est en lien continuel avec la souffrance, où est à la fois
question d’aveuglement et de révélation. »
Wajdi Mouawad
© FRANK BERGLÜND
Cette idée, pour ne pas dire cette conviction, depuis, n’a
cessé de creuser ses ramifications poétiques et spirituelles
en moi, traversant chaque histoire que j’essaie de raconter.
Or, c’est sur cette notion que sont fondées les tragédies de
Sophocle, comme un écho de ce que son époque a retenu
d’une période encore plus lointaine, qui était pour Sophocle
et ses contemporains aussi éloignée que peut l’être pour
nous le bas Moyen-Âge, et qui s’interrogeait déjà sur la
raison de la douleur, de la souffrance et de la violence.
La connaissance de soi, non pas comme une invitation
à la psychanalyse mais comme un rappel constant de ce
qu’est notre juste mesure ni plus ni moins, la communauté
politique libérée du totalitarisme et l’expression collective
de la douleur, la catharsis, devenant le noyau sur lequel se
construira notre civilisation.
4
CONTEXTE
Jusqu’alors intimement nourri par les textes grecs pour
ses propres spectacles, Wajdi Mouawad remonte ici à la
source en choisissant d’aborder cette œuvre en trois volets
thématiques. Ainsi, le cycle Sophocle fédère une équipe
artistique franco-québécoise autour de la création en cinq
années des sept tragédies de Sophocle qui nous sont parvenues dans leur intégralité : Ajax, Antigone, Œdipe Roi,
Électre, Les Trachiniennes, Philoctète, Œdipe à Colone.
Après la trilogie Des Femmes, créée en juin 2011 et composée des Trachiniennes, Antigone et Électre où le destin
de chaque héroïne est scellé par ses choix entre les lois de
la nature et celle des hommes (qu’il s’agisse du désespoir
amoureux de Déjanire, du désir de vengeance d’Électre
ou de la soif de justice d’Antigone) ; c’est aujourd’hui la
trajectoire de deux figures majeures, conscientes de leur
puissance mais aveugles sur leur condition, que traverse
aujourd’hui le diptyque Des Héros avec Ajax et Œdipe Roi.
Viendra ensuite la création de Des Mourants rassemblant
Œdipe à Colone et Philoctète. L’ultime étape du cycle sera
la présentation de l’ensemble des sept pièces à la suite,
dans l’ordre chronologique d’écriture.
AJAX
À la mort du héros Achille, Ajax convoite les armes qui devaient lui revenir en tant qu'ami et le plus valeureux des
combattants. Mais Agamemnon et Ménélas, chefs des armées grecques, remettent les armes du défunt à Ulysse.
Dans une crise de folie, Ajax massacre le bétail de l'armée grecque, les prenant pour les compagnons d'Ulysse.
Revenu à la raison, il ne peut accepter le déshonneur de son crime. Et malgré les tentatives de sa compagne
Tecmesse et son frère Teucros pour le dissuader, Ajax décide de se racheter par son suicide et se transperce de
l'épée cédée par le troyen Hector.
ŒDIPE ROI
Thèbes est ravagée par la peste. Pour y mettre un terme, les oracles annoncent que la ville doit être purifiée par le
châtiment de celui qui la souille et persuadent Œdipe de découvrir et punir l'assassin de Laïos, l'ancien roi dont
il a épousé la veuve, Jocaste. Sur les déclarations du devin Tirésias et de son beau-frère Créon, Œdipe ordonne
une enquête. Celle-ci révèle qu’il est le coupable : il est à la fois l’assassin de son père et l’époux de sa propre
mère. De honte, Œdipe se crève les yeux et maudit sa destinée.
INTENTION
Gardant à l’esprit la trajectoire globale du projet, dans
laquelle les deux spectacles sont des charnières, tout
concourt à être abordé comme une chute et une éclosion
nouvelle.
© IBUC
En effet, le tracé d’Ajax (à Électre) marque la fin des héros
et de l’enchantement. Ajax trouve son axe depuis le point
de vue du héros : sa propre réalité, le bourdonnement de
la rumeur, et le fracas brut et sauvage de leur rencontre.
Outre l’exploration d’un autre rapport à la matière, au plateau et à l’expression, le texte même de cette création est
adapté, mêlant les écrits de Wajdi Mouawad à ceux de Sophocle et Homère, pour souligner cette résonance.
Puis, la ligne partant d’Œdipe Roi (jusqu’à Œdipe à Colone)
exprime l’apparition de l’homme existentiel, préfigurateur
d’Hamlet et d’Ivanov voire de Vladimir et Estragon. Procédant d’un seul mouvement, Œdipe Roi met en exergue le
resserrement lent mais inéluctable d’un étau : celui de la
prise de conscience avec autrui de son « point aveugle »,
de sa propre folie. Dès lors, la place du chœur y est soulignée par une évolution mélodique allant de l’égarement
des hommes jusqu’à la clarté de leur destinée.
5
ENTRETIEN AVEC WADJI MOUAWAD
Le diptyque Des Héros fait suite à la trilogie Des Femmes.
Suivront Des Mourants. D’où vient ce projet de monter l’intégralité des tragédies de Sophocle ?
De mon désir d’être en lien constant avec l’écriture. Ce lien,
s’il s’établit essentiellement grâce aux romans et aux pièces
qui me sont propres, prend un sens particulier dès lors qu’il
se noue à travers les auteurs de théâtre dont je ressens
l’envie de porter les textes à la scène. Or cette envie n’est pas
une envie de metteur en scène, davantage celle d’un auteur
envers un autre auteur. C’est une nuance très importante.
Le fait de n’avoir pas rencontré un metteur en scène à qui
confier les créations des pièces que j’écrivais, m’a conduit à
les mettre en scène moi-même « en attendant ». Ce temps
s’est prolongé de sorte que je me suis retrouvé, par défaut, un
auteur qui se débrouille comme il peut avec le plateau pour
faire entendre les histoires qu’il écrit. Mais après la création
du Sang des promesses, j’ai ressenti la nécessité de faire une
pause sans pour autant interrompre mon lien avec l’écriture
scénique, et me suis tourné vers d’autres dramaturges.
Sophocle était une évidence. Son écriture m’accompagne
depuis toujours. C’est un homme qui a longtemps vécu et
ses pièces qui nous sont parvenues couvrent toute sa vie.
Cela donne à l’exploration de l’ensemble de son œuvre une
saveur d’aventure spéléologique, « julesvernienne », voyage
au centre de l’écriture ou vingt mille lieux sous le théâtre…
D’Ajax écrit à l’âge de 24 ans jusqu’à Œdipe à Colone dans
sa 82e année, un auteur se déploie, commençant sous
l’autorité d’Eschyle pour s’en libérer avec Antigone et se
propulser au plus haut degré de son génie avec Œdipe Roi.
Rentrer dans la chair de cette écriture et de cette démarche,
non pas comme metteur en scène mais comme d’auteur à
auteur pourrait-on dire, ne pouvait se faire qu’en abordant
toute son œuvre, dans le corps des acteurs et leur voix
portée vers le public.
Y a-t-il une « lame de fond » commune à Ajax et Œdipe ?
Y a-t-il des traits communs à ces deux héros, des points
d’opposition ?
Tous deux sont sublimes dans leur démesure. Chacun, à sa
manière, revendique une individualité inenvisageable pour
l’époque de la Grèce ancienne. Une individualité tournée
non pas contre la société des hommes mais contre les dieux.
Tous deux affirmant “ nous n’avons pas besoin des dieux
pour être des hommes ”, leur cri a pourtant ceci d’original
de ne pas être un rejet des dieux. Ajax autant qu’Œdipe
en appellent à une forme de légitimité à faire des humains
autre chose qu’un outil entre les mains des divinités. Une
affirmation pour une métaphysique humaine. Ils préfigurent,
quinze siècles en amont, l’angoisse existentielle d’Hamlet.
Aux regards des dieux, c’est de cela qu’ils sont fautifs et
de cela qu’ils seront punis, Ajax en se donnant la mort et
Œdipe en se jetant dans le royaume des ombres quand il se
crève les yeux. Ce sont deux héros qui ont conscience de
leur puissance. Puissance de la force physique pour Ajax,
puissance du raisonnement pour Œdipe. mais tous deux
aveugles quant à leur condition. Ajax ne voit pas qu’il s’en
prend aux bêtes et à leurs bouviers, Œdipe ne perçoit pas
dans quel lit il couche. C’est là un paradoxe bouleversant
tant il nous ramène aux paradoxes des puissants de notre
monde d’aujourd’hui. Paradoxe entre leur responsabilité
publique et la hauteur de leur démesure. Dans la chute
des carrières politiques qui tapissent les journaux, il y a le
fracas des héros grecs, lesquels, à l’instant où la vérité crue
se révèle à eux dans toute sa splendide brutalité, chutent
avec une violence inouïe. Cette brutalité de la chute que
nous pouvons aussi appeler la brûlure de la révélation,
traverse l’œuvre de Sophocle. Nous la retrouvons autant
chez Créon lorsqu’il comprend qu’il vient de perdre son fils
à cause de son entêtement, que chez Déjanire lorsqu’elle
voit que son refus d’accepter le désamour d’Héraclès la
pousse au meurtre involontaire. Celle-ci d’ailleurs, dans un
instant de profonde détresse, s’exclame : “ Mais qu’est ce
donc que savoir a de si effroyable ? ” Entre Ajax et Œdipe
l’opposition se situe d’avantage dans la dramaturgie des
textes que dans leur caractère, même s’il est vrai que la
première détermine le second : Ajax est un guerrier, ce
qu’Œdipe n’est pas. Ajax est un héros vivant dans un
monde où les dieux sont encore présents et visibles et ne
doute pas de l’enchantement du monde, ce dont Œdipe
n’est plus tout à fait convaincu. Structurellement, il y a de
grandes différences. Trente années séparent l’écriture
d’Ajax de celle d’Œdipe. Dans Ajax, tout comme dans
Les Trachiniennes, le héros meurt au milieu de la pièce,
donnant un sentiment de fin anticipée et celui d’un nouveau
départ tardif avec l’arrivée de nouveaux protagonistes. Il
faudra attendre Antigone pour que l’auteur résolve cette
question grâce à l’interaction de Créon et Antigone, qui
dès le début, se confrontent, de sorte qu’après la mort
d’Antigone, nous restons malgré tout liés à la tragédie à
travers le destin de Créon. Avec Œdipe, le héros est présent
6
© PAUL PASCAL – CONSEIL GÉNÉRAL DE LOIRE-ATLANTIQUE
du début jusqu’à la fin. L’enquête est menée par le meurtrier
lui-même qui s’ignore comme tel alors que le public le sait.
Dans l’impuissance théâtrale où se trouve le spectateur de
ne pouvoir agir en prévenant le personnage de son sort,
nous vivons précisément le sentiment d’impuissance face
au destin implacable. Et la réalité ne pouvant agir sur la
fiction, si un spectateur hurlait à Œdipe : « Attention, tu vas
tout droit à ton malheur », celui-ci resterait sourd forçant
le spectateur à se demander s’il n’est pas, lui-même, un
personnage de fiction. De là toute la tension bien que tout
soit joué d’avance. La situation se déploie en avant, grâce
à l’enquête, et en arrière grâce au récit qui nous ramène
jusqu’au secret entourant la naissance d’Œdipe. Ce double
travelling amplifie d’autant plus la puissance de la pièce
et les questions terrifiantes qu’elles posent que nous nous
sentons impuissants devant la machine infernale qui broie
sous nos yeux le destin de celui qui a tenté de sauver sa
cité.
Ajax sera une adaptation de la pièce originale. Dans cette
adaptation, il s’agira de partir du point de vue du héros
plutôt que de celui des autres protagonistes. Pourquoi ce
choix ?
Les maladresses structurelles que portent la pièce ont
pour avantage de laisser une opportunité de dialogue avec
l’auteur. Un fantasme qui consiste à se demander comment Sophocle aurait retravaillé sa tragédie s’il l’avait pu.
De quoi se serait-il débarrassé et comment aurait-il résolu
les questions dramaturgiques ?
Ces questions ont ouvert un champ de possibilités assez
passionnant pour l’auteur que je suis, me donnant envie de
« coécrire » le spectacle, non pas dans le but de corriger,
mais de jouer avec le texte, le réfléchir par l’écriture même.
Or, très rapidement, j’ai réalisé que cette adaptation ne
pouvait se penser que dans l’implication de mon propre
corps ; comme s’il était l’espace de l’incarnation de la
pensée, de la hantise de l’écriture en commun. Rester à
l’extérieur, ne pas ressentir dans mon propre corps les effets
de cette rencontre, me cantonnerait dans une espèce de
virtualité qui ferait de cette adaptation une sorte de pensée
théorique. Or il y a des questions dont les réponses ne se
trouvent qu’au bout d’un crayon, dans le geste même de
l’écriture. En ces endroits-là, la raison ne peut rien, elle ne
peut pas agir car elle n’a pas accès au corps des mots,
dans leurs surgissements, le corps seul devient puissant
dans l’acte de création.
Entretien mené par Hinde Kaddour,
pour la Comédie de Genève
7
WAJDI MOUAWAD, AUTEUR ET METTEUR EN SCÈNE
Né en octobre 1968, Wajdi Mouawad passe son enfance
au Liban, son adolescence en France avant de s’installer
au Québec, où, diplômé de l’École nationale de théâtre du
Canada en 1991, il entreprend une quadruple carrière de
comédien, metteur en scène, auteur et directeur artistique.
Cofondateur avec la comédienne Isabelle Leblanc de sa
première compagnie, le théâtre Ô parleur, puis directeur
artistique du Théâtre de Quat’sous à Montréal de 2000
à 2004, il édifie l’année suivante deux compagnies de
création, jumelles atlantiques : Au Carré de l’Hypoténuse à
Paris et Abé Carré Cé Carré à Montréal. De 2007 à 2012,
il rejoint le Centre national des arts en tant que directeur
artistique du Théâtre Français. C’est en 2009 qu’artiste
associé du Festival d’Avignon, il crée la tétralogie Le Sang
des promesses composé de Littoral, Incendies, Forêts
et Ciels. Artiste associé au Grand T, théâtre de LoireAtlantique, depuis 2011, il réside aujourd’hui en France.
SPECTACLES
Comédien de formation, il interprète des rôles dans plusieurs
de ses propres spectacles, mais aussi sous la direction
d’autres artistes comme Brigitte Haentjens dans Caligula
d’Albert Camus 1993, Dominic Champagne dans Cabaret
Neiges noires 1992, Daniel Roussel dans Les Chaises
d’Eugène Ionesco 1992 ou Stanislas Nordey, jouant Stepan
Fedorov dans Les Justes d’Albert Camus 2010. Dans tout
son parcours, qu’il s’agisse de ses propres pièces (Partie
de cache-cache entre deux Tchécoslovaques au début du
siècle 1991, Journée de noces chez les Cromagnons 1994,
Willy Protagoras enfermé dans les toilettes 1998, Ce n’est
pas la manière qu’on se l’imagine que Claude et Jacqueline
se sont rencontrés coécrit avec Estelle Clareton 2000, puis
Littoral 1997 dont il réalise une adaptation en long-métrage
et crée une nouvelle version scénique en 2009, Rêves 2000,
Incendies 2003, qu’il recrée en russe au Théâtre et cetera
de Moscou et qui a été adapaté pour le cinéma par Denis
Villeneuve, Forêts 2006, son solo Seuls 2008, encore en
tournée -, Ciels 2009, Temps 2011 et Alphonse, Assoiffés
pour jeunes publics), d’adaptations (telles Voyage au bout
de la nuit de Louis-Ferdinand Céline et Don Quichotte de
Cervantes), de mises en scène d’autres univers (Al Malja 1991
et L’Exil 1992 de Naji Mouawad, Macbeth de Shakespeare
1992, Tu ne violeras pas d’Edna Mazia 1995, Trainspotting
d’Irvine Welsh 1998, Œdipe Roi de Sophocle 1998, Disco
Pigs d’Enda Walsh 1999, Les Troyennes d’Euripide 1999,
Lulu le chant souterrain de Frank Wedekind 2000, Reading
Hebron de Jason Sherman 2000, Le Mouton et la baleine
d’Ahmed Ghazali 2001, Six personnages en quête d’auteur
de Pirandello 2001, Manuscrit retrouvé à Saragosse opéra
d’Alexis Nouss 2001, Ma Mère Chien de Louise Bombardier
2005, Les Trois Soeurs de Tchekhov 2002, Des Femmes
- Les Trachiniennes, Antigone, Électre de Sophocle 2011),
de récits pour enfants (Pacamambo 2010), d’entretiens
et autres recueils ou de romans (Visage retrouvé 2002,
Anima 2012 - Grand Prix Thyde Monnier de la Société des
Gens de Lettres, Prix Phénix de la littérature, Prix littéraire
du deuxième roman de Laval et Prix Méditerranée), Wajdi
Mouawad exprime la conviction que « tel un scarabée, un
artiste trouve, dans les excréments mêmes de la société, les
aliments nécessaires pour produire les œuvres qui fascinent
et bouleversent ses semblables. Et de cette nourriture
abjecte, il parvient, parfois, à faire jaillir la beauté. » Il se
consacre aujourd’hui à porter au plateau les sept tragédies
de Sophocle (en trois opus Des Femmes, Des Héros et Des
Mourants - Philoctète et Œdipe à Colone - avant l’intégrale
en 2015) ainsi qu’à un nouveau cycle Domestique, qui dans
la lignée de Seuls, prolonge sa recherche autour d’univers
familiers, avec la création de Soeurs, Frères, eux-mêmes
suivis de Père et Mère.
RÉCOMPENSES
Récompensé par de nombreux honneurs dont le Prix du
Gouverneur Général (2000) pour Littoral et le Prix de la
Francophonie de la société des auteurs compositeurs dramatiques (2004) pour l’ensemble de son travail, il est nommé Chevalier de l’ordre national des arts et lettres (2002)
puis Artiste de la paix (2006), distingué par l’Ordre du
Canada (2009), tandis qu’il reçoit un Doctorat honoris causa de l’École normale supérieure des Lettres et Sciences
humaines de Lyon et que l’Académie française lui décerne
le Grand Prix du Théâtre. Ses pièces et romans ont été traduits dans plus de quinze langues et présentés dans toutes
les régions du monde.
8
PIÈCES
Ciels Leméac / Actes Sud-Papiers, août 2009 et Babel Littérature, septembre 2012
Forêts Leméac / Actes Sud-Papiers, septembre 2006 - nouvelle édition juillet 2009 et Babel Littérature, mars 2012
Temps Leméac / Actes Sud-Papiers, mars 2012
Les Mains d’Edwige au moment de la naissance Leméac, 1999 et Leméac / Actes Sud-Papiers, septembre 2011
Journée de noces chez les cromagnons Leméac / Actes Sud-Papiers, avril 2011
Incendies Leméac / Actes Sud-Papiers, juillet 2003 - nouvelle édition, avril 2009 et Babel Littérature, août 2010
Littoral Leméac / Actes Sud-Papiers, juillet 1999 - nouvelle édition, avril 2009 et Babel Littérature, août 2010
Le Sang des promesses, puzzle, racines et rhizomes Leméac / Actes Sud-Papiers, juillet 2009
Seuls, chemin, texte et peintures Leméac / Actes Sud-Papiers, novembre 2008
Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face Leméac / Actes Sud-Papiers, mai 2008
Un obus dans le cœur Actes Sud junior, octobre 2007
Pacamambo Leméac / Actes Sud-Papiers“ Heyoka jeunesse ”, 2000 - nouvelle édition février 2007
Assoiffés Leméac / Actes Sud-Papiers, janvier 2007
Willy Protagoras enfermé dans les toilettes Leméac / Actes Sud-Papiers, janvier 2005
Rêves Leméac / Actes Sud-Papiers, mars 2002
Alphonse Leméac, 1996
Le Songe Dramaturges Éditeurs, 1996
ROMANS
Anima Leméac / Actes Sud, septembre 2012
Visage retrouvé Leméac / Actes Sud, 2002
ENTRETIENS
Architecture d’un marcheur, entretiens avec Wajdi Mouawad de Jean-François Côté, Leméac, 2005
Je suis le méchant ! entretiens avec André Brassard, Leméac, 2004
Silence d’usine : paroles d’ouvriers entretiens avec d’anciens ouvriers de l’usine Philips à Aubusson, non publié, 2004
Les Communistes entretiens avec des compagnons de route du parti communiste à Malakoff, non publié, 2007
RECUEILS COLLECTIFS
La Nature imaginaire Marc Rochette, ERPI, 2010
Speilplatz 23 Verlag der Autoren, 2010
Pure Gold, scenes from canadian plays since 1990 sous la direction de Brian Kennedy, Playwrights Canada Press, 2010
Les Tigres de Wajdi Mouawad Les carnets du Grand T n° 14, joca seria, 2009
Voices Of Exile In Contemporary Canadian Francophone Literature F. Elizabeth Dahab, Lexington books, 2009
La Littérature francophone du machrek sous la direction de Katia Haddad, Presse de l’Université Saint-Joseph, 2008
Pour une littérature monde sous la direction de Michel Le Bris et Jean Rouaud, Gallimard 2007
Canadian theatre Ubulibri, 2006
Le Dépit amoureux Anne-Marie Cloutier, Fides 2005
LIVRE D’ART
Beyrouth textes Wajdi Mouawad, photographies Gabriele Basilico, éditions Take5, 2009
9
ALBUM MUSICAL
Choeurs musique Bertrand Cantat, Bernard Falaise, Pascal Humbert, Alexander Macsween, textes Sophocle, traduction
Robert Davreu, adaptation Bertrand Cantat et Wajdi Mouawad - éditions Actes Sud Beaux Arts, 2011
TEXTES NON PUBLIÉS
La Sentinelle 2009
Lettre d’amour d’un jeune garçon (qui dans d’autres circonstances aurait été poète, mais qui fut poseur de bombes) à sa mère
morte depuis peu 2005
La mort est un cheval 2002
Couteau 1997
John 1997
Partie de cache-cache entre 2 tchécoslovaques au début du siècle 1991
Déluge 1985
TRADUCTIONS ET ADAPTATIONS PAR WAJDI MOUAWAD
Un tramway nommé désir de Tennessee Williams, mise en scène Krzysztof Warlikowski 2010
Les Fleuves profonds de et par José Maria Arguedas 2002
Disco Pigs d’Enda Walsh, mise en scène de Wajdi Mouawad 1999
Don Quichotte de Miguel de Cervantes Saavedra, mise en scène de Dominic Champagne 1998
Trainspotting d’Irvine Welsh, adaptation de Harry Gibson, co-traduction de Wajdi Mouawad et Martin Bowman, mise en scène
de Wajdi Mouawad 1998
TRADUCTIONS DES TEXTES DE WAJDI MOUAWAD
Plusieurs de ses textes ont été traduits, pour être portés à la scène et ou publiés.
Incendies anglais Scorched, espagnol Incendios, japonais, allemand Verbrennungen, estonien Poletatud, hollandais Branden,
hongrois, finnois, flamand, danois, suédois, norvégien, islandais, roumain Incendii, italien Incendi et prochainement en hébreu
et en arabe
Littoral anglais, espagnol, géorgien, tchèque, japonais
Journée de noces chez les cromagnons anglais, espagnol
Willy Protagoras enfermé dans les toilettes espagnol, arabe et prochainement en hébreu
Pacamambo espagnol, finnois
Alphonse anglais, espagnol mexicain
Assoiffés italien, grec
Rêves anglais
Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face espagnol, allemand
Les Mains d’Edwige au moment de la naissance russe
Visage retrouvé catalan
Forêts allemand
Seuls polonais
Couteau espagnol
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L’ÉQUIPE ARTISTIQUE
JEAN ALIBERT, JEU
JÉRÔME BILLY, CHANT
Il a étudié au Conservatoire de Lyon et a suivi une formation
de comedia dell’arte au Piccolo teatro, jusqu’à travailler avec
Carlo Boso. En France, il participe à l’aventure du théâtre
du campagnol : Une des dernières soirées de carnaval
de Carlo Goldoni, Le Voyage à Rome de Pierre Grimal,
Le Joueur de Regnard. Il est à l’initiative de la venue de
Margarita Mladenova et Ivan Dobtchev du Théâtre Sfumato
de Sofia pour La Cerisaie de Tchekhov et Pouchkine. Il
travaille également avec Paul Desveaux dans Richard
II, Guy Delamotte dans Richard III, et plus dernièrement
Stuart Seide dans Au bois lacté, Jacques Descorde dans
Combat, Thomas Jolly dans Henry VI, Christian Lapointe
dans L’Homme Atlantique et la Maladie de la mort de
Marguerite Duras. Par ailleurs, il a tourné avec Marcel
Bluwal, Nino Monti, Jacques Rouffio, Nadine Trintignant,
Laurent Heynemann. Il faisait partie des aventures de
Issu du Conservatoire national supérieur de musique et de
danse de Paris, il se passionne pour les liens entre théâtre
et musique, cotoyant des metteurs en scène tels Laurent
Pelly, Yves Beaunesne, Emmanuelle Cordoliani ou Ruth
Orthmann. Après avoir abordé les rôles mozartiens avec
Cosi fan tutte, Don Giovanni et Zauberflöte, il débute au
festival d’Aix-en-Provence en 2009 dans Orphée aux
enfers d’Offenbach, à l’opéra de Zürich pour Gesualdo de
Marc-André Dalbavie mis en scène par Patrice Caurier et
Moshe Leiser. Il enregistre la version française du rôle du
Renard dans le film d’animation La Petite Renarde rusée de
Janacek, ainsi que Die Hochzeit des Camacho de Mendelssohn avec le Royal Philharmonic de Liverpool. Récemment,
il chante dans Katia Kabanova de Janacek mis en scène par
André Engel, qui a reçu le Grand Prix du meilleur spectacle
lyrique 2012 décerné par le Syndicat de la critique dramatique et musicale ; joue dans L’Opéra de la lune de Brice
Forêts et Littoral de Wajdi Mouawad.
NATHALIE BÉCUE, JEU
Après le Conservatoire national supérieur d’art dramatique
de Paris, dans les classes de Jean-Paul Roussillon et Antoine Vitez, elle reçoit le Prix de la révélation décerné par
le Syndicat de la critique dramatique et musicale en 1982
avant d’être engagée à la Comédie-Française comme pensionnaire jusqu’en 1988. Outre ses nombreuses participations à des longs-métrages pour le cinéma et la télévision,
sa carrière théâtrale se déploie notamment sous la direction
de Christian Benedetti dans La Mouette de Tchekhov, Alain
Recoing, Philippe Adrien, Jacques Rosner à la comédie
française, Jean-Pierre Vincent dans Le Suicidé de Nikolaï
Erdmann, Catherine Hiegel dans Les Femmes savantes de
Molière, Jacques Nichet dans Le Magicien prodigieux de
Calderón, Patrice Chéreau dans Phèdre de Racine, Stuart
Seide, Claude Yersin, lluis Pasqual dans Les Estivants de
Gorki ou encore Félix Prader qui dernièrement la met en
scène dans le monologue L’Apprentie sage-femme de Karen Cushman, encore en tournée. Elle travaille avec Wajdi
Mouawad à l’occasion de Silence d’usine : paroles d’ouvriers, entretiens avec d’anciens ouvriers Philips à Aubusson.
Pauset sur un livret de Jacques Prévert ; interprète Ulysse
dans Le Retour d’Ulysse dans sa patrie de Monteverdi mis
en scène par Christophe Rauck. Il participe prochainement
à Eugène Onéguine mis en scène par Jean-François Sivadier et à Carnets d’un disparu de Janacek, commande de
l’Opéra de Dijon.
VICTOR DE OLIVEIRA, JEU
Né au Mozambique, il a été formé au Cours d’acteurs de
l’Institut Français de Lisbonne et au Conservatoire national
supérieur d’art dramatique de Paris. Il travaille essentiellement en France, mais aussi en Suisse, au Portugal, en
Angleterre et au Luxembourg. Il a collaboré, entre autres,
avec Antoine Caubet, Michel Cerda, Clotilde Ramondou,
Véronique Bellegarde, Gilles Bouillon, Brigitte Foray et
Anne Torrès. Il a aussi joué régulièrement sous la direction
de Serge Tranvouez dans Hélène et Katerine Barker de
Audureau, P’tite souillure de Kofi Kwahulé, Prométhée de
Rodrigo Garcia, Gauche-Uppercut de Joël Jouanneau ainsi
que celle de Philip Boulay dans La Solitude des champs
de coton de Bernard-Marie Koltès, Il faut qu’une porte soit
ouverte ou fermée et Les Caprices de Marianne de Musset, Démons aux anges et Armor d’Elsa Solal. De 2004 à
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2009, il participe au Festival La Mousson d’été dans des
lectures dirigées par Pierre Pradinas, David Lescot, Michel
Dydim, Laurent Vacher, Véronique Bellegarde, Xiao Wey,
Claude Guerre et Laurent Gutmann. Dernièrement il a joué
dans Incendies dans la mise en scène de Stanislas Nordey,
ce qui lui a donné l’occasion de rencontrer Wajdi Mouawad.
Bruno Boulzaguet dans Misérable miracle, John Arnold
dans Un ange en exil et récemment Norma Jean inspiré de
Joyce Carol Oates, et crée France/Allemagne encore en
tournée puis Le Visage des poings en 2011 qu’il écrit et
met en scène. Ayant repris et tourné le rôle de Simon dans
Incendies de Wajdi Mouawad, il a participé à l’aventure du
Sang des promesses puis à Impacts, projet déambulatoire
inédit de l’artiste initié par le Château des Ducs de Bretagne
à Nantes.
BERNARD FALAISE, COMPOSITION ET GUITARE
Guitariste, compositeur et improvisateur, il explore
des domaines musicaux variés en utilisant aussi bien
l’écriture traditionnelle que la technologie numérique. Il
collabore au sein de nombreuses formations dont Klaxon
gueule, miriodor, Subtle lip can, Foodsoon et auprès de
personnalités comme Jean Derome, Urbain Desbois, Frank
Martel, Pierre Labbé, Michel F. Côté et Martin Tétreault. Il
écrit des pièces pour divers ensembles musicaux dont le
Quatuor Bozzini et Quasar et réalise les disques de Frank
Martel, Jorane, Marie-Jo Thério et Les Païens notamment.
Sa discographie solo et en collectif compte plus de
quarante titres. Récipiendaire du Prix Opus « disque actuel/
électro de l’année » pour le CD Clic en 2007, il signe de
nombreuses bandes sonores pour le cinéma, le théâtre,
la danse, pour Robert Lepage, David Pressault, Marcelle
Hudon, Hélène Langevin, Brigitte Haentjens entre autres.
PATRICK LE MAUFF, JEU
Après avoir suivi la formation de l’école du Théâtre National
de Strasbourg, il mène une carrière de comédien-metteur
en scène et dirige le Festival des Francophonies de 2000
à 2006. Ces dernières années, il rejoint la compagnie
Blonba à Bamako comme metteur en scène associé pour
les spectacles Bougouniéré invite à dîner et Sud-Nord, le
kotèba des quartiers et crée en 2010 Vérité de soldat de
Jean-Louis Sagot-Duvauroux. Parallèlement, il monte Le
Prisonnier, un opéra de Luigi Dallapiccolla sous la direction
musicale de Jerôme Kaltenbach. Pour Wajdi Mouawad, il a
joué dans Littoral, Forêts ainsi que Des Femmes.
IGOR QUEZADA, CHANT
JOCELYN LAGARRIGUE, JEU
Il se forme au Théâtre du Soleil en parallèle de stages
à l’Arta ou au Gitis à Moscou dans la classe de Piotr
Fomenko. Outre plusieurs participations télévisuelles
ou cinématographiques comme Ni pour ni contre bien
au contraire de Cédric Klapisch, Go Fast de Olivier Van
Hoffstadt, Les Adoptés de Mélanie Laurent et Medianoche
de Shalimar Preuz, il collabore régulièrement au théâtre
auprès d’Ariane Mnouchkine dans Les Euménides d’Eschyle,
La Ville parjure ou le réveil des Erynies d’Hélène Cixous, Le
Tartuffe d’après Molière, Simon Abkarian dans son texte
Pénélope Ô Pénélope mais aussi Peines d’amour perdues et
Titus Andronicus de Shakespeare, L’Ultime Chant de Troie,
Julie Berès, Christophe Rauck dans Comme il vous plaira et
La Nuit des rois de Shakespeare, mais aussi Agathe Alexis
dans Mein Kampf. Au sein du Theodoros group, collectif
d’acteurs qu’il a cofondé où chacun initie un projet auquel
les autres membres participent, il joue sous la direction de
Né à Bordeaux durant l’exil politique de ses parents
sous la dictature de Pinochet, il grandit dans la musique
traditionnelle chilienne. À ses 7 ans, il retourne vivre au
Chili où il continue l’apprentissage du folklore auprès de
sa mère, chanteuse, et de sa grand-mère, fondatrice d’un
groupe de cuecas. Adolescent, il crée plusieurs groupes de
fusion latine, épaulé de Pedro Yañez et Francisco Araya.
Le rock, puis le rock progressif viendront s’ajouter à son
parcours pendant ses études secondaires. En 1998, il
revient à Bordeaux pour étudier, à l’université puis aux
Beaux-Arts. Puis il rencontre la comédienne Ana Maria
Venegas, et l’accompagne sur les planches dans Paquita
de los Colores. Chanteur et guitariste du groupe Guaka
depuis 2005 avec lequel il réalise trois albums : un premier
album éponyme en 2008, Guaktron l’année suivante et
Le Jardin des malices en 2012 (www.guaka.fr). Il faisait
déjà partie de l’aventure Des Femmes, chantant au sein
du chœur.
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ANGELO BARSETTI, MAQUILLAGES ET COIFFURES
Issu des arts plastiques, il se fait connaître dans les milieux
de la danse et du théâtre comme maquilleur. Depuis plus
de vingt ans, il collabore auprès de metteurs en scène
tels André Brassard, René Richard Cyr, Éric Jean, Claude
Poissant et développe une grande fidélité avec Denis
Marleau, Brigitte Haentjens et Wajdi Mouawad, pour lequel
il creé les maquillages de Willy Protagoras enfermé dans
les toilettes, Rêves et Le Sang des promesses. Il est aussi
très lié aux chorégraphes Catherine Tardif, Sylvain Emard
et Louise Bédard. Angelo Barsetti se consacre de plus en
plus à la photographie.
PIERRE BERNARD, REGARD ARTISTIQUE
Regard artistique après une formation à l’École nationale
de théâtre à Montréal, il devient adjoint à la direction artistique au Théâtre de Quat’sous, puis migre vers la compagnie Jean-Duceppe où il s’occupe des relations avec les
médias. En 1988, il revient au Quat’sous comme directeur
artistique pendant douze ans, choisissant lui-même Wajdi
Mouawad à sa succession. Sa première mise en scène
Traces d’étoiles de Cindy Lou Johnson, nominée comme
“ révélation de l’année ” au Prix de la critique en 1992, est
suivie notamment de Variations sur un temps de David
Ives, L’Enfant problème de George F. Walker pour laquelle
il reçoit le Masque Production, Le Désir de Gobi de Suzie
Bastien, Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce ainsi
que le premier spectacle d’André Sauvé, lauréat de l’Olivier
de la mise en scène. À l’issue de son mandat au Quat’sous,
il rejoint l’équipe de Juste pour rire à titre de dépisteur de
talents et se voit ensuite confier la direction artistique du
volet théâtre du festival. Depuis 2002, il œuvre aussi au
profit de l’École nationale de théâtre comme conseiller
dramaturgique et mise en scène, directeur d’acteurs... En
2007, il joue dans la pièce Nager en surface sous la direction de Serge Denoncourt, ainsi que dans le film L’Âge des
ténèbres de Denys Arcand.
l’École nationale de théâtre du Canada à Montréal. Elle y
multiplie les expériences tant en charge des décors que
des costumes ou des accessoires, auprès notamment de
Gill Champagne dans Le Bras canadien et autres vanités
de Jean-Philippe Lehoux et Kliniken de Lars Norén, Patrice Sauvé dans Les Sorcières de Salem d’Arthur Miller.
Dès sa sortie, elle collabore à The Consul pour Oriol Tomas
à l’atelier lyrique de l’opéra de Montréal, En quête d’une
ville pour Alain Francœur, Faire des enfants et Les Morb(y)
des mis en scène par Gaétan Paré, La Famille de Camille
Gascon, Attends-moi pour Marie Charlebois, Christian Lapointe dans son dernier spectacle L’Homme atlantique et
la Maladie de la mort de Marguerite Duras. Sensible par
ailleurs aux arts picturaux et plastiques, elle a réalisé en
2009 une exposition de ses œuvres sous la supervision de
François Vincent au Théâtre d’Aujourd’hui à Montréal. Elle
travaille aussi à l’occasion en tant que styliste et accessoiriste sur des projets photographiques.
ÉRIC CHAMPOUX, LUMIÈRES
Issu de l’École nationale de théâtre de Montréal (1997) où
il rencontre Wajdi Mouawad, il crée pour lui les éclairages
de Willy Protagoras enfermé dans les toilettes, Disco Pigs
de Enda Walsh, Les Troyennes d’Euripide, Rêves, Le Mouton et la Baleine de Ahmed Ghazali, Six personnages en
quête d’auteur de Pirandello, Les Trois Soeurs de Tchekhov,
Incendies, Ma Mère Chien de Louise Bombardier, Forêts,
Seuls, Temps, Des Femmes, La Sentinelle... Il travaille également avec Alice Ronfard pour Désordre public et L’Avare
de Molière, Yves Desgagnés pour Le Songe d’une nuit
d’été et Les Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare, Claude Poissant pour Le Traitement et Tristesse
animal noir d’Anja Hilling... Il crée également les lumières
pour le Cirque du soleil sous chapiteau d’OVO qui fête
sa quatrième année de tournée et collabore très récemment avec l’Opéra de Montréal pour Dead Man Walking de
Jake Heggie... comptant ainsi à son actif près de quatrevingts dix créations. Il est également artiste peintre ; dans
son travail les médiums se rencontrent et se mélangent.
(http://www.ewchampoux.com)
MYLÈNE CHABROL, COSTUMES
Diplômée des métiers d’arts en cinéma d’animation de
l’école supérieure des arts appliqués et du textile à Roubaix, elle suit ensuite la formation en scénographie de
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EMMANUEL CLOLUS, SCÉNOGRAPHIE
Au théâtre et à l’opéra, il crée pour Stanislas Nordey
une trentaine de scénographies, dont Incendies de Wajdi
Mouawad. Au Festival d’Aix-en-Provence, il a réalisé les
décors de la création mondiale Le Balcon de Peter Eötvös.
Parallèlement, il a travaillé avec différents metteurs en
scène dont Frédéric Fisbach, François de Carpentries,
Arnaud Meunier ou Éric Lacascade pour la réalisation
des Estivants de Gorki et Tartuffe de Molière. Il vient
dernièrement de signer la scénographie de Tristesse
Animal Noir de Hanja Hilling au Théâtre de la Colline et de
Par les villages de Peter Handke pour la cour au Festival
d’Avignon. Depuis Forêts, il signe toutes les scénographies
des spectacles de Wajdi Mouawad.
DOMINIQUE DAVIET, RÉALISATION VIDÉO
Il est régisseur plateau et vidéo permanent au Grand T à
Nantes. C’est en y répétant que Wajdi Mouawad, qui faisait
ses premiers essais vidéo sur la création de Seuls, fait sa
connaissance. Le Grand T le libère donc de ses fonctions,
pour lui permettre d’en accompagner la création. Il a aussi
signé la réalisation vidéo de Ciels.
ROBERT DAVREU, TRADUCTION
Professeur agrégé de philosophie, il enseigne la littérature
comparée à l’Université Paris VIII de 1990 à 2009. Poète
édité chez Gallimard, Seghers, A-M Métailié et Belin, ses
deux derniers recueils Au passage de l’heure et Moments
perdus sont publiés chez José Corti. Il traduit de nombreux
auteurs anglo-saxons dont Keats, Shelley, Les Brontë, Thomas Hardy, Henry James, Arnold Bennett, Philip Larkin,
E.E. Cummings, Graham Swift. Du grec, il a traduit l’Érotokritos de Vintzentzos Cornaros (José Corti/AET) et récemment Insenso de Dimitris Dimitriadis (en collaboration avec
C. Bobas, Éditions espaces 34). Ancien membre du bureau
de lecture de France Culture, il collabore régulièrement à
des programmations en matière de fictions et de poésie et
appartient, depuis sa fondation, au comité de rédaction de
la revue Poésie. Le Prix Baudelaire de la traduction lui a été
décerné en 1985 par le British Council et la Société des
Gens de Lettres. Pour Wajdi Mouawad, il traduit du grec
ancien les pièces de Sophocle, dont cinq sont déjà parues
aux éditions Actes Sud : Les Trachiniennes, Antigone,
Électre (qui composent Des Femmes), Ajax et Œdipe Roi.
CHARLOTTE FARCET, DRAMATURGIE
Issue d’une formation littéraire - agrégée de lettres, ancienne élève de l’École normale supérieure - et théâtrale,
elle a accompagné Jacques Nichet, Adrien Mondot et
Claire Bardainne, Marie-Thérèse Fortin, Yannick Jaulin,
Marie-Ève Perron comme dramaturge. Depuis 2008, elle
collabore aux créations de Wajdi Mouawad, Seuls, Ciels,
Temps. Elle écrit, à la demande de Léméac/Actes Sud, les
postfaces des ouvrages du Sang des promesses, réédités chez Babel : Littoral, Incendies, Forêts et Ciels. Elle a
également interprété Antigone et Chrysothémis dans Des
Femmes de Wajdi Mouawad.
SOPHIE JODOIN, ILLUSTRATIONS
Artiste montréalaise, sa démarche de création se
concentre principalement sur la représentation de la figure
humaine, dégageant un sentiment de malaise omniprésent.
Ses séries, sobres et minimalistes, se regroupent en
installations constituées de dessins, collages, peintures,
objets et vidéos ; présentées au Canada, aux États-Unis
et en Europe, dans des musées, des centres d’artistes,
des galeries publiques et privées, ainsi que dans le cadre
de foires internationales. Elle a collaboré avec plusieurs
écrivains, poètes, dramaturges de renommée internationale
et vient d’obtenir la bourse de résidence à Londres du
Conseil des arts et lettres du Québec de janvier à juin 2014.
Ses œuvres de la série Régiment et de Small Dramas
& Little Nothings ont été choisies pour les affiches et le
programme de la saison 2009-2010 du Théâtre français
du Centre national des arts dirigé par Wajdi Mouawad,
sous le titre « nous sommes en manque ». Elle avait aussi
signé les illustrations du précédent volet Des Femmes.
(www.sophiejodoin.com)
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MICHEL MAURER, RÉALISATION SONORE
Issu de l’école du TNS, il est cofondateur avec Hervé
Pierre et François Chattot du Théâtre du Troc. En parallèle de tournées internationales comme régisseur son
avec Jacques Rosner, Élisabeth Maccoco, Maguy Marin,
Jean-Pierre Vincent, il conçoit dès 1981 les bandes-sons
de nombreux spectacles de Robert Gironès, Gilberte Tsaï,
Jean-Paul Farré, Bernard Murat, Jean-Louis Thamin, François Rancillac, mais aussi Pierre Meunier, Bernard Bloch,
Dominique Pitoiset, Philippe Berling, Christian Schiaretti,
Claire Lasne... Il enseigne à l’École supérieure d’art dramatique du TNS et à l’ENSATT depuis quinze années. Pour
Wajdi Mouawad, il a signé la réalisation sonore du Sang
des promesses, de Seuls et Des Femmes.
ALAIN ROY, ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE
© FRANK BERGLÜND
À sa sortie de l’École nationale de théâtre du Canada en
production en 1984, il exerce différentes facettes de son
métier : éclairagiste, directeur de production et technique.
C’est à ce titre et celui de régisseur qu’il travaille pendant
dix ans au théâtre de Quat’sous à Montréal. C’est là que
Claude Poissant lui confie sa première assistance à la mise
en scène et qu’il collabore ensuite à ce titre avec Denis
Marleau, Denise Filiatrault, Denis Arcand, René Richard
Cyr, Lorraine Pintal, Paul Buissonneau, Robert Lepage, Michel Tremblay entre autres, dans plus de quatre-vingt-dix
productions théâtrales. Depuis 2001, il pratique son métier
aux côtés de Wajdi Mouawad.
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