10 - 18 JAN - LE GRAND T - NANTES CRÉATION DES HÉROS MISE EN SCÈNE WAJDI MOUAWAD artiste associé au Grand T, théâtre de Loire-Atlantique Licences spectacles1-142915 2-142916 3-142917 TEXTE WAJDI MOUAWAD D’APRÈS SOPHOCLE ET HOMÈRE ŒDIPE ROI TEXTE SOPHOCLE TRADUCTION ROBERT DAVREU 2013/14 ILLUSTRATION SOPHIE JODOIN AJAX 1 DES HÉROS LE GRAND T DES HÉROS (AJAX ET ŒDIPE ROI) JANVE 1020:30 SA 1119:00 DI 1215:00 JE 16 20:00 VE 1720:30 SA 1819:00 audio-description - AJAX JANMA 1420:00 ŒDIPE ROI JANME 1520:00 DURÉE : 4h10 entracte compris © EMMANUEL CLOLUS PUBLIC : à partir de 15 ans CONTACTS PÔLE PUBLIC ET MÉDIATION SOMMAIRE Générique 3 Présentation chemin 4 Contexte 5 Intention 5 Entretien avec Wadji Mouawad 6 Wajdi Mouawad, auteur et metteur en scène 8 L’équipe artistique 11 Manon Albert [email protected] 02 28 24 28 08 Florence Danveau [email protected] 02 28 24 28 16 LE GRAND T 84, rue du Général Buat BP 30111 44001 NANTES Cedex 1 2 CONCEPTION AJAX texte Wajdi Mouawad d’après Sophocle et Homère ŒDIPE ROI texte Sophocle traduction Robert Davreu Ajax et Œdipe Roi de Sophocle dans la traduction de Robert Davreu sont publiés aux éditions Actes Sud-Papiers hors-collection Mise en scène Wajdi Mouawad Dramaturgie Charlotte Farcet Assistance à la mise en scène Alain Roy Scénographie Emmanuel Clolus Lumières Éric Champoux assisté d’Éric Le Brec’h Musique originale Bernard Falaise Réalisation sonore Michel Maurer assisté d’Olivier Renet Réalisation vidéo Dominique Daviet Costumes Mylène Chabrol assistée d’Emmanuelle Thomas Maquillages et coiffures Angelo Barsetti Regard artistique Pierre Bernard Illustrations Sophie Jodoin INTERPRÉTATION Jean Alibert, Nathalie Bécue, Jérôme Billy, Victor De Oliveira, Bernard Falaise, Jocelyn Lagarrigue, Patrick Le Mauff, Wajdi Mouawad, Igor Quezada TECHNIQUE Direction de production Maryse Beauchesne Direction technique Pierre-Yves Chouin Régie lumière Éric Le Brec’h Régie plateau Éric Morel Régie vidéo Olivier Petitgas Régie son Olivier Renet Régie costumes Emmanuelle Thomas ADMINISTRATION Au Carré de l’Hypoténuse (France) Arnaud Antolinos Abé Carré Cé Carré (Québec) Maryse Beauchesne Adjointe au Québec Mariane Lamarre Secrétariat général Marie Bey Presse Dorothée Duplan DURÉES Ajax : 1h50 environ Œdipe Roi : 1h50 environ Durée du diptyque avec entracte - 4h10 environ REMERCIEMENTS Bruno Green, Bertrand Montandon, Manfred Kovacic, Studio Vega, Bertrand Cantat, Pascal Humbert, Léontine, David Racinoux et M. Riou de l’imprimerie Ouest-France de La Chevrolière PRODUCTION Au Carré de l’Hypoténuse-France, Abé Carré Cé Carré-Québec compagnies de création Coproduction Le Grand T théâtre de Loire-Atlantique, Mons 2015 Capitale européenne de la culture, Théâtre Royal de Namur, Le Manège Mons Maubeuge, La Halle aux grains scène nationale de Blois Résidences de création à la Fabrique Chantenay-Bellevue de L’Olympic, au Studio Saint-Georges et au Grand T Abé Carré Cé Carré bénéficie du soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec Au Carré de l’Hypoténuse est une association loi 1901, conventionnée par le Ministère de la culture et de la communication-Drac des Pays de la Loire, soutenue par la Ville de Nantes. Wajdi Mouawad est artiste associé au Grand T, théâtre de Loire-Atlantique. 3 PRÉSENTATION CHEMIN « J’avais 23 ans lorsqu’un ami m’a conseillé de lire les Grecs. Ce qui m’a frappé chez Sophocle, c’est son obsession de montrer comment le tragique tombe sur celui qui, aveuglé par lui-même, ne voit pas sa démesure. Cela me poussait à m’interroger sur ce que je ne voyais pas de moi, sur ce que notre monde ne voit pas de lui, ce point aveugle qui pourrait, en se révélant, déchirer la trame de ma vie. Révélation du fou que je suis. Que serais-je devenu si j’étais resté au Liban ? Ma famille et moi étions partis avant le massacre de Sabra et Chatila en 1982, commis par des milices chrétiennes auxquelles j’avais rêvé d’appartenir dans mon enfance. Aurais-je été parmi eux ? On ne peut pas présumer de soi. Dialoguer entre le théâtre d’aujourd’hui et celui de cette époque fondatrice étant une chose que je faisais de manière personnelle depuis mes vingt ans, j’ai éprouvé le désir d’élargir et poursuivre ce dialogue avec les équipes artistiques qui m’accompagnent ainsi qu’avec le public à travers les spectacles qui en découleraient. [...] Sophocle, c’est un vertige. un souffle puissant. une matrice de la littérature occidentale. Et je souhaitais le monter dans son entièreté car j’aime les aventures fleuves - partir sans savoir quand on va revenir, comme l’île au trésor - qui charrient avec elles, marécages et beauté, paysages, eau pure et eaux sales, pollution et férocité, émotions et catharsis. En montant les sept tragédies, on est en lien continuel avec la souffrance, où est à la fois question d’aveuglement et de révélation. » Wajdi Mouawad © FRANK BERGLÜND Cette idée, pour ne pas dire cette conviction, depuis, n’a cessé de creuser ses ramifications poétiques et spirituelles en moi, traversant chaque histoire que j’essaie de raconter. Or, c’est sur cette notion que sont fondées les tragédies de Sophocle, comme un écho de ce que son époque a retenu d’une période encore plus lointaine, qui était pour Sophocle et ses contemporains aussi éloignée que peut l’être pour nous le bas Moyen-Âge, et qui s’interrogeait déjà sur la raison de la douleur, de la souffrance et de la violence. La connaissance de soi, non pas comme une invitation à la psychanalyse mais comme un rappel constant de ce qu’est notre juste mesure ni plus ni moins, la communauté politique libérée du totalitarisme et l’expression collective de la douleur, la catharsis, devenant le noyau sur lequel se construira notre civilisation. 4 CONTEXTE Jusqu’alors intimement nourri par les textes grecs pour ses propres spectacles, Wajdi Mouawad remonte ici à la source en choisissant d’aborder cette œuvre en trois volets thématiques. Ainsi, le cycle Sophocle fédère une équipe artistique franco-québécoise autour de la création en cinq années des sept tragédies de Sophocle qui nous sont parvenues dans leur intégralité : Ajax, Antigone, Œdipe Roi, Électre, Les Trachiniennes, Philoctète, Œdipe à Colone. Après la trilogie Des Femmes, créée en juin 2011 et composée des Trachiniennes, Antigone et Électre où le destin de chaque héroïne est scellé par ses choix entre les lois de la nature et celle des hommes (qu’il s’agisse du désespoir amoureux de Déjanire, du désir de vengeance d’Électre ou de la soif de justice d’Antigone) ; c’est aujourd’hui la trajectoire de deux figures majeures, conscientes de leur puissance mais aveugles sur leur condition, que traverse aujourd’hui le diptyque Des Héros avec Ajax et Œdipe Roi. Viendra ensuite la création de Des Mourants rassemblant Œdipe à Colone et Philoctète. L’ultime étape du cycle sera la présentation de l’ensemble des sept pièces à la suite, dans l’ordre chronologique d’écriture. AJAX À la mort du héros Achille, Ajax convoite les armes qui devaient lui revenir en tant qu'ami et le plus valeureux des combattants. Mais Agamemnon et Ménélas, chefs des armées grecques, remettent les armes du défunt à Ulysse. Dans une crise de folie, Ajax massacre le bétail de l'armée grecque, les prenant pour les compagnons d'Ulysse. Revenu à la raison, il ne peut accepter le déshonneur de son crime. Et malgré les tentatives de sa compagne Tecmesse et son frère Teucros pour le dissuader, Ajax décide de se racheter par son suicide et se transperce de l'épée cédée par le troyen Hector. ŒDIPE ROI Thèbes est ravagée par la peste. Pour y mettre un terme, les oracles annoncent que la ville doit être purifiée par le châtiment de celui qui la souille et persuadent Œdipe de découvrir et punir l'assassin de Laïos, l'ancien roi dont il a épousé la veuve, Jocaste. Sur les déclarations du devin Tirésias et de son beau-frère Créon, Œdipe ordonne une enquête. Celle-ci révèle qu’il est le coupable : il est à la fois l’assassin de son père et l’époux de sa propre mère. De honte, Œdipe se crève les yeux et maudit sa destinée. INTENTION Gardant à l’esprit la trajectoire globale du projet, dans laquelle les deux spectacles sont des charnières, tout concourt à être abordé comme une chute et une éclosion nouvelle. © IBUC En effet, le tracé d’Ajax (à Électre) marque la fin des héros et de l’enchantement. Ajax trouve son axe depuis le point de vue du héros : sa propre réalité, le bourdonnement de la rumeur, et le fracas brut et sauvage de leur rencontre. Outre l’exploration d’un autre rapport à la matière, au plateau et à l’expression, le texte même de cette création est adapté, mêlant les écrits de Wajdi Mouawad à ceux de Sophocle et Homère, pour souligner cette résonance. Puis, la ligne partant d’Œdipe Roi (jusqu’à Œdipe à Colone) exprime l’apparition de l’homme existentiel, préfigurateur d’Hamlet et d’Ivanov voire de Vladimir et Estragon. Procédant d’un seul mouvement, Œdipe Roi met en exergue le resserrement lent mais inéluctable d’un étau : celui de la prise de conscience avec autrui de son « point aveugle », de sa propre folie. Dès lors, la place du chœur y est soulignée par une évolution mélodique allant de l’égarement des hommes jusqu’à la clarté de leur destinée. 5 ENTRETIEN AVEC WADJI MOUAWAD Le diptyque Des Héros fait suite à la trilogie Des Femmes. Suivront Des Mourants. D’où vient ce projet de monter l’intégralité des tragédies de Sophocle ? De mon désir d’être en lien constant avec l’écriture. Ce lien, s’il s’établit essentiellement grâce aux romans et aux pièces qui me sont propres, prend un sens particulier dès lors qu’il se noue à travers les auteurs de théâtre dont je ressens l’envie de porter les textes à la scène. Or cette envie n’est pas une envie de metteur en scène, davantage celle d’un auteur envers un autre auteur. C’est une nuance très importante. Le fait de n’avoir pas rencontré un metteur en scène à qui confier les créations des pièces que j’écrivais, m’a conduit à les mettre en scène moi-même « en attendant ». Ce temps s’est prolongé de sorte que je me suis retrouvé, par défaut, un auteur qui se débrouille comme il peut avec le plateau pour faire entendre les histoires qu’il écrit. Mais après la création du Sang des promesses, j’ai ressenti la nécessité de faire une pause sans pour autant interrompre mon lien avec l’écriture scénique, et me suis tourné vers d’autres dramaturges. Sophocle était une évidence. Son écriture m’accompagne depuis toujours. C’est un homme qui a longtemps vécu et ses pièces qui nous sont parvenues couvrent toute sa vie. Cela donne à l’exploration de l’ensemble de son œuvre une saveur d’aventure spéléologique, « julesvernienne », voyage au centre de l’écriture ou vingt mille lieux sous le théâtre… D’Ajax écrit à l’âge de 24 ans jusqu’à Œdipe à Colone dans sa 82e année, un auteur se déploie, commençant sous l’autorité d’Eschyle pour s’en libérer avec Antigone et se propulser au plus haut degré de son génie avec Œdipe Roi. Rentrer dans la chair de cette écriture et de cette démarche, non pas comme metteur en scène mais comme d’auteur à auteur pourrait-on dire, ne pouvait se faire qu’en abordant toute son œuvre, dans le corps des acteurs et leur voix portée vers le public. Y a-t-il une « lame de fond » commune à Ajax et Œdipe ? Y a-t-il des traits communs à ces deux héros, des points d’opposition ? Tous deux sont sublimes dans leur démesure. Chacun, à sa manière, revendique une individualité inenvisageable pour l’époque de la Grèce ancienne. Une individualité tournée non pas contre la société des hommes mais contre les dieux. Tous deux affirmant “ nous n’avons pas besoin des dieux pour être des hommes ”, leur cri a pourtant ceci d’original de ne pas être un rejet des dieux. Ajax autant qu’Œdipe en appellent à une forme de légitimité à faire des humains autre chose qu’un outil entre les mains des divinités. Une affirmation pour une métaphysique humaine. Ils préfigurent, quinze siècles en amont, l’angoisse existentielle d’Hamlet. Aux regards des dieux, c’est de cela qu’ils sont fautifs et de cela qu’ils seront punis, Ajax en se donnant la mort et Œdipe en se jetant dans le royaume des ombres quand il se crève les yeux. Ce sont deux héros qui ont conscience de leur puissance. Puissance de la force physique pour Ajax, puissance du raisonnement pour Œdipe. mais tous deux aveugles quant à leur condition. Ajax ne voit pas qu’il s’en prend aux bêtes et à leurs bouviers, Œdipe ne perçoit pas dans quel lit il couche. C’est là un paradoxe bouleversant tant il nous ramène aux paradoxes des puissants de notre monde d’aujourd’hui. Paradoxe entre leur responsabilité publique et la hauteur de leur démesure. Dans la chute des carrières politiques qui tapissent les journaux, il y a le fracas des héros grecs, lesquels, à l’instant où la vérité crue se révèle à eux dans toute sa splendide brutalité, chutent avec une violence inouïe. Cette brutalité de la chute que nous pouvons aussi appeler la brûlure de la révélation, traverse l’œuvre de Sophocle. Nous la retrouvons autant chez Créon lorsqu’il comprend qu’il vient de perdre son fils à cause de son entêtement, que chez Déjanire lorsqu’elle voit que son refus d’accepter le désamour d’Héraclès la pousse au meurtre involontaire. Celle-ci d’ailleurs, dans un instant de profonde détresse, s’exclame : “ Mais qu’est ce donc que savoir a de si effroyable ? ” Entre Ajax et Œdipe l’opposition se situe d’avantage dans la dramaturgie des textes que dans leur caractère, même s’il est vrai que la première détermine le second : Ajax est un guerrier, ce qu’Œdipe n’est pas. Ajax est un héros vivant dans un monde où les dieux sont encore présents et visibles et ne doute pas de l’enchantement du monde, ce dont Œdipe n’est plus tout à fait convaincu. Structurellement, il y a de grandes différences. Trente années séparent l’écriture d’Ajax de celle d’Œdipe. Dans Ajax, tout comme dans Les Trachiniennes, le héros meurt au milieu de la pièce, donnant un sentiment de fin anticipée et celui d’un nouveau départ tardif avec l’arrivée de nouveaux protagonistes. Il faudra attendre Antigone pour que l’auteur résolve cette question grâce à l’interaction de Créon et Antigone, qui dès le début, se confrontent, de sorte qu’après la mort d’Antigone, nous restons malgré tout liés à la tragédie à travers le destin de Créon. Avec Œdipe, le héros est présent 6 © PAUL PASCAL – CONSEIL GÉNÉRAL DE LOIRE-ATLANTIQUE du début jusqu’à la fin. L’enquête est menée par le meurtrier lui-même qui s’ignore comme tel alors que le public le sait. Dans l’impuissance théâtrale où se trouve le spectateur de ne pouvoir agir en prévenant le personnage de son sort, nous vivons précisément le sentiment d’impuissance face au destin implacable. Et la réalité ne pouvant agir sur la fiction, si un spectateur hurlait à Œdipe : « Attention, tu vas tout droit à ton malheur », celui-ci resterait sourd forçant le spectateur à se demander s’il n’est pas, lui-même, un personnage de fiction. De là toute la tension bien que tout soit joué d’avance. La situation se déploie en avant, grâce à l’enquête, et en arrière grâce au récit qui nous ramène jusqu’au secret entourant la naissance d’Œdipe. Ce double travelling amplifie d’autant plus la puissance de la pièce et les questions terrifiantes qu’elles posent que nous nous sentons impuissants devant la machine infernale qui broie sous nos yeux le destin de celui qui a tenté de sauver sa cité. Ajax sera une adaptation de la pièce originale. Dans cette adaptation, il s’agira de partir du point de vue du héros plutôt que de celui des autres protagonistes. Pourquoi ce choix ? Les maladresses structurelles que portent la pièce ont pour avantage de laisser une opportunité de dialogue avec l’auteur. Un fantasme qui consiste à se demander comment Sophocle aurait retravaillé sa tragédie s’il l’avait pu. De quoi se serait-il débarrassé et comment aurait-il résolu les questions dramaturgiques ? Ces questions ont ouvert un champ de possibilités assez passionnant pour l’auteur que je suis, me donnant envie de « coécrire » le spectacle, non pas dans le but de corriger, mais de jouer avec le texte, le réfléchir par l’écriture même. Or, très rapidement, j’ai réalisé que cette adaptation ne pouvait se penser que dans l’implication de mon propre corps ; comme s’il était l’espace de l’incarnation de la pensée, de la hantise de l’écriture en commun. Rester à l’extérieur, ne pas ressentir dans mon propre corps les effets de cette rencontre, me cantonnerait dans une espèce de virtualité qui ferait de cette adaptation une sorte de pensée théorique. Or il y a des questions dont les réponses ne se trouvent qu’au bout d’un crayon, dans le geste même de l’écriture. En ces endroits-là, la raison ne peut rien, elle ne peut pas agir car elle n’a pas accès au corps des mots, dans leurs surgissements, le corps seul devient puissant dans l’acte de création. Entretien mené par Hinde Kaddour, pour la Comédie de Genève 7 WAJDI MOUAWAD, AUTEUR ET METTEUR EN SCÈNE Né en octobre 1968, Wajdi Mouawad passe son enfance au Liban, son adolescence en France avant de s’installer au Québec, où, diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada en 1991, il entreprend une quadruple carrière de comédien, metteur en scène, auteur et directeur artistique. Cofondateur avec la comédienne Isabelle Leblanc de sa première compagnie, le théâtre Ô parleur, puis directeur artistique du Théâtre de Quat’sous à Montréal de 2000 à 2004, il édifie l’année suivante deux compagnies de création, jumelles atlantiques : Au Carré de l’Hypoténuse à Paris et Abé Carré Cé Carré à Montréal. De 2007 à 2012, il rejoint le Centre national des arts en tant que directeur artistique du Théâtre Français. C’est en 2009 qu’artiste associé du Festival d’Avignon, il crée la tétralogie Le Sang des promesses composé de Littoral, Incendies, Forêts et Ciels. Artiste associé au Grand T, théâtre de LoireAtlantique, depuis 2011, il réside aujourd’hui en France. SPECTACLES Comédien de formation, il interprète des rôles dans plusieurs de ses propres spectacles, mais aussi sous la direction d’autres artistes comme Brigitte Haentjens dans Caligula d’Albert Camus 1993, Dominic Champagne dans Cabaret Neiges noires 1992, Daniel Roussel dans Les Chaises d’Eugène Ionesco 1992 ou Stanislas Nordey, jouant Stepan Fedorov dans Les Justes d’Albert Camus 2010. Dans tout son parcours, qu’il s’agisse de ses propres pièces (Partie de cache-cache entre deux Tchécoslovaques au début du siècle 1991, Journée de noces chez les Cromagnons 1994, Willy Protagoras enfermé dans les toilettes 1998, Ce n’est pas la manière qu’on se l’imagine que Claude et Jacqueline se sont rencontrés coécrit avec Estelle Clareton 2000, puis Littoral 1997 dont il réalise une adaptation en long-métrage et crée une nouvelle version scénique en 2009, Rêves 2000, Incendies 2003, qu’il recrée en russe au Théâtre et cetera de Moscou et qui a été adapaté pour le cinéma par Denis Villeneuve, Forêts 2006, son solo Seuls 2008, encore en tournée -, Ciels 2009, Temps 2011 et Alphonse, Assoiffés pour jeunes publics), d’adaptations (telles Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline et Don Quichotte de Cervantes), de mises en scène d’autres univers (Al Malja 1991 et L’Exil 1992 de Naji Mouawad, Macbeth de Shakespeare 1992, Tu ne violeras pas d’Edna Mazia 1995, Trainspotting d’Irvine Welsh 1998, Œdipe Roi de Sophocle 1998, Disco Pigs d’Enda Walsh 1999, Les Troyennes d’Euripide 1999, Lulu le chant souterrain de Frank Wedekind 2000, Reading Hebron de Jason Sherman 2000, Le Mouton et la baleine d’Ahmed Ghazali 2001, Six personnages en quête d’auteur de Pirandello 2001, Manuscrit retrouvé à Saragosse opéra d’Alexis Nouss 2001, Ma Mère Chien de Louise Bombardier 2005, Les Trois Soeurs de Tchekhov 2002, Des Femmes - Les Trachiniennes, Antigone, Électre de Sophocle 2011), de récits pour enfants (Pacamambo 2010), d’entretiens et autres recueils ou de romans (Visage retrouvé 2002, Anima 2012 - Grand Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres, Prix Phénix de la littérature, Prix littéraire du deuxième roman de Laval et Prix Méditerranée), Wajdi Mouawad exprime la conviction que « tel un scarabée, un artiste trouve, dans les excréments mêmes de la société, les aliments nécessaires pour produire les œuvres qui fascinent et bouleversent ses semblables. Et de cette nourriture abjecte, il parvient, parfois, à faire jaillir la beauté. » Il se consacre aujourd’hui à porter au plateau les sept tragédies de Sophocle (en trois opus Des Femmes, Des Héros et Des Mourants - Philoctète et Œdipe à Colone - avant l’intégrale en 2015) ainsi qu’à un nouveau cycle Domestique, qui dans la lignée de Seuls, prolonge sa recherche autour d’univers familiers, avec la création de Soeurs, Frères, eux-mêmes suivis de Père et Mère. RÉCOMPENSES Récompensé par de nombreux honneurs dont le Prix du Gouverneur Général (2000) pour Littoral et le Prix de la Francophonie de la société des auteurs compositeurs dramatiques (2004) pour l’ensemble de son travail, il est nommé Chevalier de l’ordre national des arts et lettres (2002) puis Artiste de la paix (2006), distingué par l’Ordre du Canada (2009), tandis qu’il reçoit un Doctorat honoris causa de l’École normale supérieure des Lettres et Sciences humaines de Lyon et que l’Académie française lui décerne le Grand Prix du Théâtre. Ses pièces et romans ont été traduits dans plus de quinze langues et présentés dans toutes les régions du monde. 8 PIÈCES Ciels Leméac / Actes Sud-Papiers, août 2009 et Babel Littérature, septembre 2012 Forêts Leméac / Actes Sud-Papiers, septembre 2006 - nouvelle édition juillet 2009 et Babel Littérature, mars 2012 Temps Leméac / Actes Sud-Papiers, mars 2012 Les Mains d’Edwige au moment de la naissance Leméac, 1999 et Leméac / Actes Sud-Papiers, septembre 2011 Journée de noces chez les cromagnons Leméac / Actes Sud-Papiers, avril 2011 Incendies Leméac / Actes Sud-Papiers, juillet 2003 - nouvelle édition, avril 2009 et Babel Littérature, août 2010 Littoral Leméac / Actes Sud-Papiers, juillet 1999 - nouvelle édition, avril 2009 et Babel Littérature, août 2010 Le Sang des promesses, puzzle, racines et rhizomes Leméac / Actes Sud-Papiers, juillet 2009 Seuls, chemin, texte et peintures Leméac / Actes Sud-Papiers, novembre 2008 Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face Leméac / Actes Sud-Papiers, mai 2008 Un obus dans le cœur Actes Sud junior, octobre 2007 Pacamambo Leméac / Actes Sud-Papiers“ Heyoka jeunesse ”, 2000 - nouvelle édition février 2007 Assoiffés Leméac / Actes Sud-Papiers, janvier 2007 Willy Protagoras enfermé dans les toilettes Leméac / Actes Sud-Papiers, janvier 2005 Rêves Leméac / Actes Sud-Papiers, mars 2002 Alphonse Leméac, 1996 Le Songe Dramaturges Éditeurs, 1996 ROMANS Anima Leméac / Actes Sud, septembre 2012 Visage retrouvé Leméac / Actes Sud, 2002 ENTRETIENS Architecture d’un marcheur, entretiens avec Wajdi Mouawad de Jean-François Côté, Leméac, 2005 Je suis le méchant ! entretiens avec André Brassard, Leméac, 2004 Silence d’usine : paroles d’ouvriers entretiens avec d’anciens ouvriers de l’usine Philips à Aubusson, non publié, 2004 Les Communistes entretiens avec des compagnons de route du parti communiste à Malakoff, non publié, 2007 RECUEILS COLLECTIFS La Nature imaginaire Marc Rochette, ERPI, 2010 Speilplatz 23 Verlag der Autoren, 2010 Pure Gold, scenes from canadian plays since 1990 sous la direction de Brian Kennedy, Playwrights Canada Press, 2010 Les Tigres de Wajdi Mouawad Les carnets du Grand T n° 14, joca seria, 2009 Voices Of Exile In Contemporary Canadian Francophone Literature F. Elizabeth Dahab, Lexington books, 2009 La Littérature francophone du machrek sous la direction de Katia Haddad, Presse de l’Université Saint-Joseph, 2008 Pour une littérature monde sous la direction de Michel Le Bris et Jean Rouaud, Gallimard 2007 Canadian theatre Ubulibri, 2006 Le Dépit amoureux Anne-Marie Cloutier, Fides 2005 LIVRE D’ART Beyrouth textes Wajdi Mouawad, photographies Gabriele Basilico, éditions Take5, 2009 9 ALBUM MUSICAL Choeurs musique Bertrand Cantat, Bernard Falaise, Pascal Humbert, Alexander Macsween, textes Sophocle, traduction Robert Davreu, adaptation Bertrand Cantat et Wajdi Mouawad - éditions Actes Sud Beaux Arts, 2011 TEXTES NON PUBLIÉS La Sentinelle 2009 Lettre d’amour d’un jeune garçon (qui dans d’autres circonstances aurait été poète, mais qui fut poseur de bombes) à sa mère morte depuis peu 2005 La mort est un cheval 2002 Couteau 1997 John 1997 Partie de cache-cache entre 2 tchécoslovaques au début du siècle 1991 Déluge 1985 TRADUCTIONS ET ADAPTATIONS PAR WAJDI MOUAWAD Un tramway nommé désir de Tennessee Williams, mise en scène Krzysztof Warlikowski 2010 Les Fleuves profonds de et par José Maria Arguedas 2002 Disco Pigs d’Enda Walsh, mise en scène de Wajdi Mouawad 1999 Don Quichotte de Miguel de Cervantes Saavedra, mise en scène de Dominic Champagne 1998 Trainspotting d’Irvine Welsh, adaptation de Harry Gibson, co-traduction de Wajdi Mouawad et Martin Bowman, mise en scène de Wajdi Mouawad 1998 TRADUCTIONS DES TEXTES DE WAJDI MOUAWAD Plusieurs de ses textes ont été traduits, pour être portés à la scène et ou publiés. Incendies anglais Scorched, espagnol Incendios, japonais, allemand Verbrennungen, estonien Poletatud, hollandais Branden, hongrois, finnois, flamand, danois, suédois, norvégien, islandais, roumain Incendii, italien Incendi et prochainement en hébreu et en arabe Littoral anglais, espagnol, géorgien, tchèque, japonais Journée de noces chez les cromagnons anglais, espagnol Willy Protagoras enfermé dans les toilettes espagnol, arabe et prochainement en hébreu Pacamambo espagnol, finnois Alphonse anglais, espagnol mexicain Assoiffés italien, grec Rêves anglais Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face espagnol, allemand Les Mains d’Edwige au moment de la naissance russe Visage retrouvé catalan Forêts allemand Seuls polonais Couteau espagnol 10 L’ÉQUIPE ARTISTIQUE JEAN ALIBERT, JEU JÉRÔME BILLY, CHANT Il a étudié au Conservatoire de Lyon et a suivi une formation de comedia dell’arte au Piccolo teatro, jusqu’à travailler avec Carlo Boso. En France, il participe à l’aventure du théâtre du campagnol : Une des dernières soirées de carnaval de Carlo Goldoni, Le Voyage à Rome de Pierre Grimal, Le Joueur de Regnard. Il est à l’initiative de la venue de Margarita Mladenova et Ivan Dobtchev du Théâtre Sfumato de Sofia pour La Cerisaie de Tchekhov et Pouchkine. Il travaille également avec Paul Desveaux dans Richard II, Guy Delamotte dans Richard III, et plus dernièrement Stuart Seide dans Au bois lacté, Jacques Descorde dans Combat, Thomas Jolly dans Henry VI, Christian Lapointe dans L’Homme Atlantique et la Maladie de la mort de Marguerite Duras. Par ailleurs, il a tourné avec Marcel Bluwal, Nino Monti, Jacques Rouffio, Nadine Trintignant, Laurent Heynemann. Il faisait partie des aventures de Issu du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, il se passionne pour les liens entre théâtre et musique, cotoyant des metteurs en scène tels Laurent Pelly, Yves Beaunesne, Emmanuelle Cordoliani ou Ruth Orthmann. Après avoir abordé les rôles mozartiens avec Cosi fan tutte, Don Giovanni et Zauberflöte, il débute au festival d’Aix-en-Provence en 2009 dans Orphée aux enfers d’Offenbach, à l’opéra de Zürich pour Gesualdo de Marc-André Dalbavie mis en scène par Patrice Caurier et Moshe Leiser. Il enregistre la version française du rôle du Renard dans le film d’animation La Petite Renarde rusée de Janacek, ainsi que Die Hochzeit des Camacho de Mendelssohn avec le Royal Philharmonic de Liverpool. Récemment, il chante dans Katia Kabanova de Janacek mis en scène par André Engel, qui a reçu le Grand Prix du meilleur spectacle lyrique 2012 décerné par le Syndicat de la critique dramatique et musicale ; joue dans L’Opéra de la lune de Brice Forêts et Littoral de Wajdi Mouawad. NATHALIE BÉCUE, JEU Après le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, dans les classes de Jean-Paul Roussillon et Antoine Vitez, elle reçoit le Prix de la révélation décerné par le Syndicat de la critique dramatique et musicale en 1982 avant d’être engagée à la Comédie-Française comme pensionnaire jusqu’en 1988. Outre ses nombreuses participations à des longs-métrages pour le cinéma et la télévision, sa carrière théâtrale se déploie notamment sous la direction de Christian Benedetti dans La Mouette de Tchekhov, Alain Recoing, Philippe Adrien, Jacques Rosner à la comédie française, Jean-Pierre Vincent dans Le Suicidé de Nikolaï Erdmann, Catherine Hiegel dans Les Femmes savantes de Molière, Jacques Nichet dans Le Magicien prodigieux de Calderón, Patrice Chéreau dans Phèdre de Racine, Stuart Seide, Claude Yersin, lluis Pasqual dans Les Estivants de Gorki ou encore Félix Prader qui dernièrement la met en scène dans le monologue L’Apprentie sage-femme de Karen Cushman, encore en tournée. Elle travaille avec Wajdi Mouawad à l’occasion de Silence d’usine : paroles d’ouvriers, entretiens avec d’anciens ouvriers Philips à Aubusson. Pauset sur un livret de Jacques Prévert ; interprète Ulysse dans Le Retour d’Ulysse dans sa patrie de Monteverdi mis en scène par Christophe Rauck. Il participe prochainement à Eugène Onéguine mis en scène par Jean-François Sivadier et à Carnets d’un disparu de Janacek, commande de l’Opéra de Dijon. VICTOR DE OLIVEIRA, JEU Né au Mozambique, il a été formé au Cours d’acteurs de l’Institut Français de Lisbonne et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris. Il travaille essentiellement en France, mais aussi en Suisse, au Portugal, en Angleterre et au Luxembourg. Il a collaboré, entre autres, avec Antoine Caubet, Michel Cerda, Clotilde Ramondou, Véronique Bellegarde, Gilles Bouillon, Brigitte Foray et Anne Torrès. Il a aussi joué régulièrement sous la direction de Serge Tranvouez dans Hélène et Katerine Barker de Audureau, P’tite souillure de Kofi Kwahulé, Prométhée de Rodrigo Garcia, Gauche-Uppercut de Joël Jouanneau ainsi que celle de Philip Boulay dans La Solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée et Les Caprices de Marianne de Musset, Démons aux anges et Armor d’Elsa Solal. De 2004 à 11 2009, il participe au Festival La Mousson d’été dans des lectures dirigées par Pierre Pradinas, David Lescot, Michel Dydim, Laurent Vacher, Véronique Bellegarde, Xiao Wey, Claude Guerre et Laurent Gutmann. Dernièrement il a joué dans Incendies dans la mise en scène de Stanislas Nordey, ce qui lui a donné l’occasion de rencontrer Wajdi Mouawad. Bruno Boulzaguet dans Misérable miracle, John Arnold dans Un ange en exil et récemment Norma Jean inspiré de Joyce Carol Oates, et crée France/Allemagne encore en tournée puis Le Visage des poings en 2011 qu’il écrit et met en scène. Ayant repris et tourné le rôle de Simon dans Incendies de Wajdi Mouawad, il a participé à l’aventure du Sang des promesses puis à Impacts, projet déambulatoire inédit de l’artiste initié par le Château des Ducs de Bretagne à Nantes. BERNARD FALAISE, COMPOSITION ET GUITARE Guitariste, compositeur et improvisateur, il explore des domaines musicaux variés en utilisant aussi bien l’écriture traditionnelle que la technologie numérique. Il collabore au sein de nombreuses formations dont Klaxon gueule, miriodor, Subtle lip can, Foodsoon et auprès de personnalités comme Jean Derome, Urbain Desbois, Frank Martel, Pierre Labbé, Michel F. Côté et Martin Tétreault. Il écrit des pièces pour divers ensembles musicaux dont le Quatuor Bozzini et Quasar et réalise les disques de Frank Martel, Jorane, Marie-Jo Thério et Les Païens notamment. Sa discographie solo et en collectif compte plus de quarante titres. Récipiendaire du Prix Opus « disque actuel/ électro de l’année » pour le CD Clic en 2007, il signe de nombreuses bandes sonores pour le cinéma, le théâtre, la danse, pour Robert Lepage, David Pressault, Marcelle Hudon, Hélène Langevin, Brigitte Haentjens entre autres. PATRICK LE MAUFF, JEU Après avoir suivi la formation de l’école du Théâtre National de Strasbourg, il mène une carrière de comédien-metteur en scène et dirige le Festival des Francophonies de 2000 à 2006. Ces dernières années, il rejoint la compagnie Blonba à Bamako comme metteur en scène associé pour les spectacles Bougouniéré invite à dîner et Sud-Nord, le kotèba des quartiers et crée en 2010 Vérité de soldat de Jean-Louis Sagot-Duvauroux. Parallèlement, il monte Le Prisonnier, un opéra de Luigi Dallapiccolla sous la direction musicale de Jerôme Kaltenbach. Pour Wajdi Mouawad, il a joué dans Littoral, Forêts ainsi que Des Femmes. IGOR QUEZADA, CHANT JOCELYN LAGARRIGUE, JEU Il se forme au Théâtre du Soleil en parallèle de stages à l’Arta ou au Gitis à Moscou dans la classe de Piotr Fomenko. Outre plusieurs participations télévisuelles ou cinématographiques comme Ni pour ni contre bien au contraire de Cédric Klapisch, Go Fast de Olivier Van Hoffstadt, Les Adoptés de Mélanie Laurent et Medianoche de Shalimar Preuz, il collabore régulièrement au théâtre auprès d’Ariane Mnouchkine dans Les Euménides d’Eschyle, La Ville parjure ou le réveil des Erynies d’Hélène Cixous, Le Tartuffe d’après Molière, Simon Abkarian dans son texte Pénélope Ô Pénélope mais aussi Peines d’amour perdues et Titus Andronicus de Shakespeare, L’Ultime Chant de Troie, Julie Berès, Christophe Rauck dans Comme il vous plaira et La Nuit des rois de Shakespeare, mais aussi Agathe Alexis dans Mein Kampf. Au sein du Theodoros group, collectif d’acteurs qu’il a cofondé où chacun initie un projet auquel les autres membres participent, il joue sous la direction de Né à Bordeaux durant l’exil politique de ses parents sous la dictature de Pinochet, il grandit dans la musique traditionnelle chilienne. À ses 7 ans, il retourne vivre au Chili où il continue l’apprentissage du folklore auprès de sa mère, chanteuse, et de sa grand-mère, fondatrice d’un groupe de cuecas. Adolescent, il crée plusieurs groupes de fusion latine, épaulé de Pedro Yañez et Francisco Araya. Le rock, puis le rock progressif viendront s’ajouter à son parcours pendant ses études secondaires. En 1998, il revient à Bordeaux pour étudier, à l’université puis aux Beaux-Arts. Puis il rencontre la comédienne Ana Maria Venegas, et l’accompagne sur les planches dans Paquita de los Colores. Chanteur et guitariste du groupe Guaka depuis 2005 avec lequel il réalise trois albums : un premier album éponyme en 2008, Guaktron l’année suivante et Le Jardin des malices en 2012 (www.guaka.fr). Il faisait déjà partie de l’aventure Des Femmes, chantant au sein du chœur. 12 ANGELO BARSETTI, MAQUILLAGES ET COIFFURES Issu des arts plastiques, il se fait connaître dans les milieux de la danse et du théâtre comme maquilleur. Depuis plus de vingt ans, il collabore auprès de metteurs en scène tels André Brassard, René Richard Cyr, Éric Jean, Claude Poissant et développe une grande fidélité avec Denis Marleau, Brigitte Haentjens et Wajdi Mouawad, pour lequel il creé les maquillages de Willy Protagoras enfermé dans les toilettes, Rêves et Le Sang des promesses. Il est aussi très lié aux chorégraphes Catherine Tardif, Sylvain Emard et Louise Bédard. Angelo Barsetti se consacre de plus en plus à la photographie. PIERRE BERNARD, REGARD ARTISTIQUE Regard artistique après une formation à l’École nationale de théâtre à Montréal, il devient adjoint à la direction artistique au Théâtre de Quat’sous, puis migre vers la compagnie Jean-Duceppe où il s’occupe des relations avec les médias. En 1988, il revient au Quat’sous comme directeur artistique pendant douze ans, choisissant lui-même Wajdi Mouawad à sa succession. Sa première mise en scène Traces d’étoiles de Cindy Lou Johnson, nominée comme “ révélation de l’année ” au Prix de la critique en 1992, est suivie notamment de Variations sur un temps de David Ives, L’Enfant problème de George F. Walker pour laquelle il reçoit le Masque Production, Le Désir de Gobi de Suzie Bastien, Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce ainsi que le premier spectacle d’André Sauvé, lauréat de l’Olivier de la mise en scène. À l’issue de son mandat au Quat’sous, il rejoint l’équipe de Juste pour rire à titre de dépisteur de talents et se voit ensuite confier la direction artistique du volet théâtre du festival. Depuis 2002, il œuvre aussi au profit de l’École nationale de théâtre comme conseiller dramaturgique et mise en scène, directeur d’acteurs... En 2007, il joue dans la pièce Nager en surface sous la direction de Serge Denoncourt, ainsi que dans le film L’Âge des ténèbres de Denys Arcand. l’École nationale de théâtre du Canada à Montréal. Elle y multiplie les expériences tant en charge des décors que des costumes ou des accessoires, auprès notamment de Gill Champagne dans Le Bras canadien et autres vanités de Jean-Philippe Lehoux et Kliniken de Lars Norén, Patrice Sauvé dans Les Sorcières de Salem d’Arthur Miller. Dès sa sortie, elle collabore à The Consul pour Oriol Tomas à l’atelier lyrique de l’opéra de Montréal, En quête d’une ville pour Alain Francœur, Faire des enfants et Les Morb(y) des mis en scène par Gaétan Paré, La Famille de Camille Gascon, Attends-moi pour Marie Charlebois, Christian Lapointe dans son dernier spectacle L’Homme atlantique et la Maladie de la mort de Marguerite Duras. Sensible par ailleurs aux arts picturaux et plastiques, elle a réalisé en 2009 une exposition de ses œuvres sous la supervision de François Vincent au Théâtre d’Aujourd’hui à Montréal. Elle travaille aussi à l’occasion en tant que styliste et accessoiriste sur des projets photographiques. ÉRIC CHAMPOUX, LUMIÈRES Issu de l’École nationale de théâtre de Montréal (1997) où il rencontre Wajdi Mouawad, il crée pour lui les éclairages de Willy Protagoras enfermé dans les toilettes, Disco Pigs de Enda Walsh, Les Troyennes d’Euripide, Rêves, Le Mouton et la Baleine de Ahmed Ghazali, Six personnages en quête d’auteur de Pirandello, Les Trois Soeurs de Tchekhov, Incendies, Ma Mère Chien de Louise Bombardier, Forêts, Seuls, Temps, Des Femmes, La Sentinelle... Il travaille également avec Alice Ronfard pour Désordre public et L’Avare de Molière, Yves Desgagnés pour Le Songe d’une nuit d’été et Les Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare, Claude Poissant pour Le Traitement et Tristesse animal noir d’Anja Hilling... Il crée également les lumières pour le Cirque du soleil sous chapiteau d’OVO qui fête sa quatrième année de tournée et collabore très récemment avec l’Opéra de Montréal pour Dead Man Walking de Jake Heggie... comptant ainsi à son actif près de quatrevingts dix créations. Il est également artiste peintre ; dans son travail les médiums se rencontrent et se mélangent. (http://www.ewchampoux.com) MYLÈNE CHABROL, COSTUMES Diplômée des métiers d’arts en cinéma d’animation de l’école supérieure des arts appliqués et du textile à Roubaix, elle suit ensuite la formation en scénographie de 13 EMMANUEL CLOLUS, SCÉNOGRAPHIE Au théâtre et à l’opéra, il crée pour Stanislas Nordey une trentaine de scénographies, dont Incendies de Wajdi Mouawad. Au Festival d’Aix-en-Provence, il a réalisé les décors de la création mondiale Le Balcon de Peter Eötvös. Parallèlement, il a travaillé avec différents metteurs en scène dont Frédéric Fisbach, François de Carpentries, Arnaud Meunier ou Éric Lacascade pour la réalisation des Estivants de Gorki et Tartuffe de Molière. Il vient dernièrement de signer la scénographie de Tristesse Animal Noir de Hanja Hilling au Théâtre de la Colline et de Par les villages de Peter Handke pour la cour au Festival d’Avignon. Depuis Forêts, il signe toutes les scénographies des spectacles de Wajdi Mouawad. DOMINIQUE DAVIET, RÉALISATION VIDÉO Il est régisseur plateau et vidéo permanent au Grand T à Nantes. C’est en y répétant que Wajdi Mouawad, qui faisait ses premiers essais vidéo sur la création de Seuls, fait sa connaissance. Le Grand T le libère donc de ses fonctions, pour lui permettre d’en accompagner la création. Il a aussi signé la réalisation vidéo de Ciels. ROBERT DAVREU, TRADUCTION Professeur agrégé de philosophie, il enseigne la littérature comparée à l’Université Paris VIII de 1990 à 2009. Poète édité chez Gallimard, Seghers, A-M Métailié et Belin, ses deux derniers recueils Au passage de l’heure et Moments perdus sont publiés chez José Corti. Il traduit de nombreux auteurs anglo-saxons dont Keats, Shelley, Les Brontë, Thomas Hardy, Henry James, Arnold Bennett, Philip Larkin, E.E. Cummings, Graham Swift. Du grec, il a traduit l’Érotokritos de Vintzentzos Cornaros (José Corti/AET) et récemment Insenso de Dimitris Dimitriadis (en collaboration avec C. Bobas, Éditions espaces 34). Ancien membre du bureau de lecture de France Culture, il collabore régulièrement à des programmations en matière de fictions et de poésie et appartient, depuis sa fondation, au comité de rédaction de la revue Poésie. Le Prix Baudelaire de la traduction lui a été décerné en 1985 par le British Council et la Société des Gens de Lettres. Pour Wajdi Mouawad, il traduit du grec ancien les pièces de Sophocle, dont cinq sont déjà parues aux éditions Actes Sud : Les Trachiniennes, Antigone, Électre (qui composent Des Femmes), Ajax et Œdipe Roi. CHARLOTTE FARCET, DRAMATURGIE Issue d’une formation littéraire - agrégée de lettres, ancienne élève de l’École normale supérieure - et théâtrale, elle a accompagné Jacques Nichet, Adrien Mondot et Claire Bardainne, Marie-Thérèse Fortin, Yannick Jaulin, Marie-Ève Perron comme dramaturge. Depuis 2008, elle collabore aux créations de Wajdi Mouawad, Seuls, Ciels, Temps. Elle écrit, à la demande de Léméac/Actes Sud, les postfaces des ouvrages du Sang des promesses, réédités chez Babel : Littoral, Incendies, Forêts et Ciels. Elle a également interprété Antigone et Chrysothémis dans Des Femmes de Wajdi Mouawad. SOPHIE JODOIN, ILLUSTRATIONS Artiste montréalaise, sa démarche de création se concentre principalement sur la représentation de la figure humaine, dégageant un sentiment de malaise omniprésent. Ses séries, sobres et minimalistes, se regroupent en installations constituées de dessins, collages, peintures, objets et vidéos ; présentées au Canada, aux États-Unis et en Europe, dans des musées, des centres d’artistes, des galeries publiques et privées, ainsi que dans le cadre de foires internationales. Elle a collaboré avec plusieurs écrivains, poètes, dramaturges de renommée internationale et vient d’obtenir la bourse de résidence à Londres du Conseil des arts et lettres du Québec de janvier à juin 2014. Ses œuvres de la série Régiment et de Small Dramas & Little Nothings ont été choisies pour les affiches et le programme de la saison 2009-2010 du Théâtre français du Centre national des arts dirigé par Wajdi Mouawad, sous le titre « nous sommes en manque ». Elle avait aussi signé les illustrations du précédent volet Des Femmes. (www.sophiejodoin.com) 14 MICHEL MAURER, RÉALISATION SONORE Issu de l’école du TNS, il est cofondateur avec Hervé Pierre et François Chattot du Théâtre du Troc. En parallèle de tournées internationales comme régisseur son avec Jacques Rosner, Élisabeth Maccoco, Maguy Marin, Jean-Pierre Vincent, il conçoit dès 1981 les bandes-sons de nombreux spectacles de Robert Gironès, Gilberte Tsaï, Jean-Paul Farré, Bernard Murat, Jean-Louis Thamin, François Rancillac, mais aussi Pierre Meunier, Bernard Bloch, Dominique Pitoiset, Philippe Berling, Christian Schiaretti, Claire Lasne... Il enseigne à l’École supérieure d’art dramatique du TNS et à l’ENSATT depuis quinze années. Pour Wajdi Mouawad, il a signé la réalisation sonore du Sang des promesses, de Seuls et Des Femmes. ALAIN ROY, ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE © FRANK BERGLÜND À sa sortie de l’École nationale de théâtre du Canada en production en 1984, il exerce différentes facettes de son métier : éclairagiste, directeur de production et technique. C’est à ce titre et celui de régisseur qu’il travaille pendant dix ans au théâtre de Quat’sous à Montréal. C’est là que Claude Poissant lui confie sa première assistance à la mise en scène et qu’il collabore ensuite à ce titre avec Denis Marleau, Denise Filiatrault, Denis Arcand, René Richard Cyr, Lorraine Pintal, Paul Buissonneau, Robert Lepage, Michel Tremblay entre autres, dans plus de quatre-vingt-dix productions théâtrales. Depuis 2001, il pratique son métier aux côtés de Wajdi Mouawad. 15