Government of Canada Gouvernement du Canada Interagency Advisory Panel on Research Ethics Groupe consultatif interagences en éthique de la recherche Ottawa, Canada K1A 1H5 Objet : Nature des décisions des CER en l’absence d’un quorum Mots clés : composition des CER, quorum dans un CER, prises de décisions des CER, connaissances en droit ou en éthique, membres appropriés d’un CER 1.3, 1.6, 1.7 Règles de l’EPTC : Date : mai 2006 1. Merci pour votre question concernant la validité des décisions prises par les Conseils d’éthique de la recherche (CER) au sujet de projets où les membres connaissant le droit et/ou l’éthique ne sont pas présents à la réunion du CER. Votre question a été référée au Groupe consultatif interagences en éthique de la recherche (GER) en vue d’obtenir ses conseils 1 fondés sur l’Énoncé de politique des trois Conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains (EPTC). 2. Votre demande soulève des questions de procédure au sujet des exigences relatives aux quorums des CER quant à leur composition et à leur processus décisionnel. Notre réponse se situe dans le contexte des décisions rendues au sujet de projets nécessitant une évaluation complète du CER. Étant donné que les exigences contenues dans l’EPTC en matière de quorums portent sur l’ensemble du CER, notre réponse s’applique uniformément à tous les membres du CER (elle n’est donc pas limitée à la personne qui connaît le droit et/ou l’éthique). Comme nous le précisons cidessous, les décisions concernant la recherche et exigeant un quorum des membres du CER devraient être prises uniquement lorsque le nombre de membres participant au processus d’évaluation éthique atteint la représentation minimale garantissant l’expertise multidisciplinaire nécessaire à la prise d’une décision compétente et efficace du CER au titre de l’EPTC. Ceci laisse entendre que les membres participants sont présents pendant la réunion du CER afin de fournir la gamme complète des suggestions pour tous les examens qui pourraient être nécessaires. Composition du CER, quorum et prises de décisions 3. En vertu de l’EPTC, les CER et les établissements partagent la responsabilité de faire en sorte que « … les CER sont constitués d’équipes multidisciplinaires disposant de toute l’expertise et l’indépendance voulues pour évaluer avec compétence l’éthique des projets qui leur sont soumis 2 . » Les membres du CER apportent différents points de vue et différentes compréhensions dans leurs rôles complémentaires au processus d’évaluation éthique. Voilà la raison pour laquelle la Règle 1.3 précise que : Les CER seront composés de cinq membres au moins, hommes et femmes, et respecteront les exigences suivantes : a) deux personnes au moins auront une connaissance étendue des méthodes ou des disciplines de recherche relevant de la compétence du CER; b) une personne au moins sera versée en éthique; c) en recherche biomédicale, une personne au moins aura une expertise dans le domaine juridique approprié aux projets évalués; cette règle vaut aussi pour d’autres disciplines de recherche même si elle n’est pas obligatoire; d) une personne au moins proviendra de la collectivité servie par l’établissement, mais n’y sera pas affiliée. 1/2 4. Chacune des exigences minimales précédentes apporte les antécédents nécessaires de base, l’expertise et les points de vue permettant au CER d’effectuer une réflexion multidisciplinaire éclairée menant à de bons jugements. Bien que toute recherche doit être adéquatement examinée, les exigences minimales de quorum de l’EPTC devraient être respectées pour une évaluation complète du CER conformément à la méthode proportionnelle d’évaluation éthique 3 . Les établissements doivent donc « … fixer un quorum pour les CER. En cas d’absence d’un ou de plusieurs membres, les décisions exigeant que des projets fassent l’objet d’une procédure d’évaluation complète devraient être adoptées seulement si les membres présents disposent de l’expertise et des connaissances stipulées à la Règle 1.3 4 » [gras ajouté]. Pour cette raison, les décisions prises en l’absence d’un quorum seraient en général incompatibles avec l’EPTC. 5. En plus de respecter les exigences minimales de quorum de l’EPTC, les CER ont la responsabilité fondamentale de déterminer si les membres participants possèdent l’expertise spécifique au contexte pour assurer le bien-fondé et l’intégrité du processus d’examen de l’éthique. « Par exemple, lorsqu’ils évaluent un projet nécessitant la représentation d’un groupe ou de sujets de recherche particuliers, ou encore une expertise précise que leurs membres n’ont pas, les présidents devraient nommer un ou plusieurs membres appropriés pour la durée de l’évaluation du projet. Si le cas devait se reproduire régulièrement, il conviendrait de modifier la composition du CER 5 . » Cette précaution est aussi conforme à l’évaluation éthique fondée sur le contexte décrit dans l’EPTC : « Un bon raisonnement éthique exige une réflexion, une perspicacité et un sens de la situation… 6 » Nous espérons que cette information vous sera utile dans vos débats sur l’éthique de la recherche avec des êtres humains dans le contexte de l’EPTC. Nous vous prions d’agréer l’expression de nos sentiments distingués. Secrétariat de éthique de la recherche au nom du Groupe consultatif interagences en éthique en recherche www.ger.ethique.gc.ca 1. Le GER offre des conseils en matière de questions d’interprétation afin d’aider le milieu de l’éthique de la recherche à appliquer l’EPTC aux enjeux éthiques auxquels le milieu fait face. Bien que ses réponses aux questions d’interprétation de l’EPTC peuvent porter sur des aspects éthiques des questions juridiques reliées à l’éthique de la recherche, le GER ne fournit pas d’avis juridiques; il n’agit pas non plus à titre d’organisme d’appel des décisions des CER et des établissements. 2. Voir le commentaire de la Règle 1.3 à la page 1.3 de l’EPTC 3. Voir la Règle 1.6 de l’EPTC sur la méthode proportionnelle d’évaluation éthique. 4. Voir le commentaire de la Règle 1.7 à la page 1.10 de l’EPTC. 5. Voir le commentaire de la Règle 1.3 à la page 1.4 de l’EPTC. 6. Voir « Contexte du cadre éthique », page i9 : Mise en application des principes directeurs 2/2