Théorème de Rolle. Applications. 3
66.2.2 Théorème des accroissements finis (TAF)
Théorème 3 : Soit f: [a, b]→Rcontinue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[. Alors il existe un réel
c∈]a, b[tel que f(b)−f(a) = f′(c)(b−a).
démonstration :Soient Aun réel et la fonction
ϕ: [a, b]−→ R
x7−→ f(x)−f(a)−A(x−a).
ϕest clairement continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[, et vérifie ϕ(a) = 0. Déterminons alors Atel
que ϕ(b) = 0 :
ϕ(b) = 0 ⇔A=f(b)−f(a)
b−a.
Affectons alors cette valeur à A(existe car l’hypothèse générale a < b assure que a−b6= 0), de sorte
que le théorème de Rolle s’applique, donnant l’existence d’un réel c∈]a, b[tel que
ϕ′(c) = 0 ⇔f′(c)−A= 0 ⇔f′(c) = A⇔f(b)−f(a) = f′(c)(b−a).
66.3 Autres applications
66.3.1 Sens de variations d’une fonction
Théorème 4 : Soit f: [a, b]−→ Rune fonction continue sur [a, b]et dérivable sur ]a, b[. Alors
(i) fest croissante sur [a, b]⇔ ∀ x∈]a, b[, f′(x)>0;
(ii) fest décroissante sur [a, b]⇔ ∀ x∈]a, b[, f′(x)60;
(iii) fest constante sur [a, b]⇔ ∀ x∈]a, b[, f′(x) = 0.
démonstration :Nous ne traiterons que le premier cas ici.
"⇒" : Supposons fcroissante sur [a, b], et soit c∈]a, b[. Alors
f′(c) = lim
x→c
f(x)−f(c)
x−c.
Dans ce cas,
−Si x < c, alors f(x)6f(c)
−Si x > c, alors f(x)>f(c)donc lim
x→c
f(x)−f(c)
x−c>0⇒f′(c)>0.
"⇐" : Supposons que f′(c)>0pour tout c∈]a, b[. Onconsidère (x, y)∈[a, b]2tel que x < y
(sinon on échange les rôles de xet y). Alors, grâce au TAF, il existe c1∈]x, y[⊂]a, b[tel que
f(y)−f(x) = f′(c1)(y−x). Puisque f′(c1)>0par hypothèse, il vient que f(y)−f(x)et y−x
ont le même signe, c’est-à-dire que fest croissante sur [a, b].