consomment ? Pour le moment, les vidéos des marques ne permettent pas aux consommateurs de se
projeter dans l’utilisation des produits après achat. D'autres contenus textes manquent également.
Hormis les publicités à la télévision, les phrases clé sont absentes. De même, concernant le son et
les signatures sonores, il y a de nombreuses opportunités à réaliser.
Henri de Navacelle : Il faut présenter les contenus par rapport aux besoins que l'on cherche mais
non en fonction des formats. Les opérations digitales coûtent beaucoup plus cher que les spots de
télévision. L’écrit est moins cher, ensuite vient l'image, la vidéo et enfin le service.
François-Xavier Préaut : Il faut se poser comme un éditeur et se mettre à la place de l'internaute.
Le visuel par exemple est très important. Derrière, il faut avoir la garantie que toute l'organisation
est engagée vers le contenu.
Thomas Jamet : Aujourd’hui, nous fonctionnons trop en silo. La première étape pour nous, c'est la
compréhension du consommateur et répondre à tous les thèmes. Nous commençons par cette
analyse, aussi appelée le « content audit », un outil qui nous permet d'absorber les datas via certains
outils spécifiques et qui nous permet de faire remonter de manière mécanique les requêtes, les
conversations sur les réseaux sociaux et de les analyser de manière thématique. Cela nous permet
de voir comment créer le bon contenu et la bonne médiatisation dès le début. Pour que cela marche,
il faut penser le message et le média au même moment. C'est notre méthode de « story planning ».
La première étape est d'avoir un planning stratégique, nous avons donc recruté des planificateurs
stratégiques qui viennent du social media et de la data qui sont capables d'analyser de la data de
manière assez scientifique afin de déterminer des insights quantitatifs dès le départ. La deuxième
étape concerne l'approche créative. Nous ne séparons pas, d'un côté, l'éditorial et d'un autre côté, la
publicité. Chaque brief de brand content doit être traité de manière à développer une branche de
programme car c'est ce que les consommateurs attendent. Certaines marques comme Red Bull ou
Facebook, ont une aura conséquente sur les consommateurs. Pour cela, il faut raconter des histoires.
Le « story telling » doit être pensé en même temps que l'approche publicitaire. La publicité n’est
pas l'ennemi du brand content. Enfin, la troisième étape est de savoir comment, en temps réel, il est
possible de piloter la stratégie de contenu car un contenu peut changer en temps réel.
Henri de Navacelle : Mais tout dépend du secteur d'activité. Google a une part prépondérante et
nous avons des contraintes réglementaires très fortes. Tout ce qui est écrit sur notre site doit être
vérifié et cela a un coût.
Thomas Jamet : La question du coût est aussi liée à des objectifs. Il faut mixer les formats, c'est ce
qui est le plus intéressant.
Henri de Navacelle : Il faut également bien déterminer le frontière entre le push et le pull. C'est un
élément indispensable. Une fois atteint ce palier, il s'agit d'abord de cartographier pour ensuite
impulser des choses plus créatives.
Mathieu Parisot : Pour illustrer la problématique de la qualité et du coût, prenons l'exemple d'une
page produit sur Amazon. Ici, il s'agit d'un blender. Comment a-t-on procédé pour enrichir la
page ? Et combien cela nous a-t-il coûté ?
Tout d'abord, il faut un visuel pour présenter le produit. Un shooting photo coûte assez cher (2 500
euros ou plus), il faut ensuite acheter les droits internet, les droits internationaux (pour les autres
pays). La partie « description du produit » est un espace laissé aux marques. Pour la remplir, nous
transformons nos fiches produits en html. Pour cela, Phillips travaille avec une agence (environ 200
euros la fiche). Sur ce produit, nous avons choisi de rajouter deux recettes. Pour l'achat d'une
recette, il faut compter entre 200 et 300 euros, plus les droits internet. Au final, le coût total d'une
page produit de ce type est d'environ 7 500 euros. Et il n'y a pas de vidéo qui augmenterait encore
les frais.