132 Journal of the Oxford Centre for the Study of Law & Public Policy [Vol. 1:2
A la fin du IIIème siècle, Dioclétien a séparé l’Empire en
deux pour des raisons politiques et administratives, et d’après
certains pour contenir le Christianisme2. De toute évidence, si tel
était l’un de ses objectifs, il échoua puisque Constantin gagna la
guerre civile qui avait été la conséquence de cette séparation en 284
et se convertit. L’ambition de Constantin était de construire une
« Nouvelle Rome » sur l’ancienne citée grecque de Byzance,
appelée par la suite Constantinople3. A la fin du IVème siècle,
l’Empire était chrétien mais les deux villes de Rome et
Constantinople étaient prêtes pour la compétition.
La déclaration de la primauté de l’évêque de Rome a
rapidement posé problème. Alors que la liturgie orthodoxe
reconnait la primauté de Saint Pierre, l’évêque de Constantinople la
conteste4. D’après les orthodoxes5, aucun sens « excessif » ne
devrait être donné à cette affirmation ni à la revendication de la
prédominance de Saint-Pierre parmi les apôtres, parce que les cinq
grands patriarcats de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche
et Jérusalem 6, devraient être dans l’unité et aucun ne serait
supérieur aux autres.
Au Concile œcuménique de Constantinople, en 381 après J-
C, les Pères du concile ont déclaré que « l’évêque de
Constantinople supplantera l’évêque de Rome, Constantinople
étant la nouvelle Rome ». Cependant, l’Empereur Théodose, qui a
convoqué ce Concile n’a pas invité l’Evêque de Rome. Plus tard, le
quatrième concile de Chalcédoine reconnaitra la primauté de Rome,
mais le Canon était trop vague pour que le Pape puisse l’accepter.
L’idée qu’un concile œcuménique était maintenant la seule autorité
inspirée pour traiter de la doctrine et de la discipline prenait de
l’importance à Byzance, alors qu’en Occident, le pape était de plus
en plus considéré comme l’autorité suprême. Le Patriarche de
Constantinople, Acacius, a essayé de convenir d’une doctrine avec
l’empereur Zénon mais il a été excommunié par le Pape Simplicius
2Paul Allard, La persécution de Dioclétien et le triomphe de l’Église, Librairie
Victor Leccoffre, vol. 1, p.16. Affirmation basée principalement sur la grande
persécution de 303 à 311 sous le règne de Dioclétien.
3Pierre Maraval, Le Christianisme de Constantin à la conquête arabe, Presses
Universitaires de France, Paris, 1997, p. 9.
4Joseph de Maistre, Œuvres du Comte J. de Maistre, A. Montrouge, Du Pape, 1ère
éd., 1841, p. 278.
5Philothée, Du Pape, Dentu éd., Paris, 1863, p. 213.
6John Meyendorff, The Primacy of Peter: Essays in Ecclesiology and the Early
Church, St. Vladimir’s Seminary Press, U.S., 1980.