Oeuvrer pour que les populations
rurales pauvres se libèrent de la
pauvreté au Niger
La pauvreté rurale au Niger
Le Niger, pays enclavé d’une superficie d’environ 1,3 million
de km2, est l’un des pays les moins avancés du monde. Il compte
plus de 16 millions d’habitants, avec un taux de croissance de la
population de 3,3% par an. Cinquante-deux pour cent des
Nigériens ont moins de 15 ans et 84% d’entre eux vivent en
milieu rural. Moins d’un tiers des adultes sont alphabétisés.
En 2013, l’indicateur du développement humain du Programme des Nations Unies
pour le développement a placé le Niger au 186erang, 76% des habitants vivant avec
moins de 2 USD par jour. Même si, au cours des dernières années, le pays a
progressé en termes de PIB par habitant, de mortalité infantile et d’éducation, la
pauvreté et les inégalités sociales n’ont guère diminué. La pauvreté est encore plus
marquée en milieu rural, en particulier dans les régions de Maradi, Dosso et Tillabéry,
où les femmes et les jeunes filles sont les plus touchées par la limitation de l’accès
aux services sociaux de base, au crédit et à l’emploi.
Même si les recettes publiques proviennent largement de l’extraction d’uranium, d’or
et de pétrole, le secteur agricole compte pour près de la moitié du PIB du Niger.
L’agriculture nigérienne repose principalement sur les petites exploitations familiales
qui associent cultures pluviales (céréales et légumineuses essentiellement) et cultures
©Thierry Lassalle
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irriguées, qu’elles soient vivrières ou de rente (oignons, sésame et niébé, notamment).
La culture irriguée représente près de 30% de la production agricole du pays et
90% de ses exportations agricoles.
L’économie du Niger est vulnérable aux chocs extérieurs, en particulier aux chocs
climatiques, et ce en raison de la prédominance constante de l’agriculture pluviale.
Cependant, la situation macroéconomique s’est améliorée au cours des dernières
années, avec une croissance positive portée par le secteur agricole alors même que
la production alimentaire nationale demeure insuffisante par rapport à la demande.
Il existe en outre des possibilités de croissance supplémentaire: en effet, moins d’un
tiers des terres irrigables est exploité. Les rendements pourraient augmenter de façon
significative en améliorant les techniques culturales.
Néanmoins, l’impact du changement climatique dans le Sahel freine le développement
agricole et la réduction de la pauvreté. Les ménages ruraux font face à des sécheresses
récurrentes et à des crises alimentaires qui compromettent leur aptitude à stocker les
céréales ou d’autres actifs d’une année sur l’autre.
Éradiquer la pauvreté rurale au Niger
L’économie du Niger est étroitement liée aux secteurs minier et agropastoral. Dans ce
contexte, le défi majeur consiste à développer des stratégies efficaces et favorables aux
pauvres à l’intention des populations les plus vulnérables au plan économique, telles
que les femmes et les jeunes ruraux.
Le Plan de développement économique et social 2012-2015 du gouvernement vise à
augmenter la croissance du PIB, contenir la dette, investir dans les secteurs sociaux et
améliorer les niveaux de vie. Le Plan s’articule autour des cinq piliers suivants:
• créer les conditions favorables à une croissance durable, équilibrée et sans exclusive
• renforcer la crédibilité et l’efficacité des institutions publiques
• soutenir la sécurité alimentaire et un développement agricole durable
• promouvoir une économie compétitive et diversifiée
• stimuler le développement social.
La stratégie nationale pour parvenir à la sécurité alimentaire et à un développement
agricole durable repose sur l’initiative “les Nigériens nourrissent les Nigériens” –
également connue sous le nom “Initiative 3N”. En effet, la recherche de la souveraineté
alimentaire par le biais de la mise en œuvre de l’Initiative 3N constitue la priorité
absolue du gouvernement, telle qu’énoncée en juin 2011 dans sa Déclaration de
politique générale. L’initiative vise à renforcer les capacités nationales au service
de la production et de l’approvisionnement alimentaires et de la résilience aux
crises alimentaires et aux catastrophes naturelles. À cet effet, l’accent est mis sur les
domaines suivants:
• augmentation et diversification de la production agricole, forestière et animale
(élevage et pêche)
• appui aux marchés urbains et ruraux pour les petits producteurs
• renforcement de la résilience des groupes vulnérables au changement climatique,
aux crises alimentaires et aux catastrophes naturelles
• amélioration du statut nutritionnel des Nigériens
• maintien de la dynamique de réformes en matière de sécurité alimentaire et de
développement agricole durable.
Cet effort national s’inscrit dans le droit fil des politiques sous-régionales de
développement rural et de sécurité alimentaire, notamment le Programme détaillé de
développement de l’agriculture africaine et les politiques agricoles de la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest ainsi que de l’Union économique et
monétaire ouest-africaine.
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Projets: 11
Coût total: 348,2 millions d’USD
Montant du financement approuvé
par le FIDA: 148,8 millions d’USD
Bénéficiaires directs: 733 200 ménages
La stratégie du FIDA au Niger
Depuis 1980, le FIDA a financé 11 opérations au Niger, dont cinq sont en cours
d’exécution. Les interventions du FIDA dans le pays ont permis de renforcer les capacités
et les mécanismes d’adaptation des petits agriculteurs, en accordant la priorité aux
groupes socioéconomiques les plus marginalisés. Sur la base d’un modèle d’agriculture
familiale durable, l’appui apporté par le FIDA vise à assurer la sécurité alimentaire et à
renforcer la résilience des ménages ruraux en intensifiant et en diversifiant les activités
de production, de post-production et de commercialisation.
Le programme d’options stratégiques pour le pays 2013-2018 a pour cible
195 000 ménages ruraux, soit environ 1,4 million de personnes, et ses principaux
objectifs stratégiques sont les suivants:
• augmenter durablement la production des petits producteurs dans les secteurs agricole,
forestier et pastoral
• améliorer les activités de post-production et de commercialisation des petits
agriculteurs
• renforcer le capital social des populations rurales pauvres en rendant les institutions
locales et les activités commerciales plus viables.
Cette approche est fondée sur des interventions participatives couronnées de succès
appuyées, dans le passé, par le FIDA et menées en collaboration avec les petits
agriculteurs et éleveurs du Niger afin de mettre en place des systèmes agraires viables; de
sécuriser l’accès à la terre, à l’eau et à d’autres ressources naturelles; de gérer ces
ressources de façon durable; et de renforcer les capacités des petits agriculteurs, des
partenaires d’exécution et des prestataires de services.
Au fil du temps, le FIDA a également intégré à son programme de pays un éventail de
thèmes complémentaires et transversaux, notamment:
• l’adaptation des petits agriculteurs au changement climatique
• l’autonomisation économique et la promotion sociale des femmes et des jeunes
• le développement de mécanismes de financement sans exclusive
• l’appui à la nutrition et à la prévention des crises alimentaires
• les stratégies de commercialisation permettant aux flux commerciaux des centres de
production d’atteindre les zones de consommation à des prix compétitifs.
©Ado Youssouf
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Géographie, agriculture et économie
Le Niger, pays enclavé de l’Afrique de l’Ouest, est bordé au sud par le Nigéria, à
l’est par le Tchad, au nord-est par l’Algérie et à l’ouest par le Mali. Le pays confine
également, sur de courtes frontières, avec le Burkina Faso et le Bénin au sud-ouest,
et avec la Libye au nord-est.
Vulnérable aux chocs extérieurs, en particulier aux sécheresses répétées à l’origine
de l’insécurité alimentaire chronique, le Niger est l’un des pays les plus pauvres du
monde. L’agriculture, l’élevage, la foresterie et la pêche emploient plus de 80% de
la population active. Les industries extractives représentent une grande partie des
recettes d’exportation du pays.
Le Niger étant essentiellement composé d’étendues désertiques, les terres
cultivables sont pratiquement concentrées au sud, le long d’une bande de 200 km.
La majeure partie de l’activité agricole est réalisée à petite échelle, principalement
sous la forme d’agriculture pluviale. Le mil et le sorgho et, dans une moindre
mesure, le maïs sont les principales cultures vivrières. Dans les régions les plus
arides, l’élevage est la principale activité économique des petits agriculteurs.
Le secteur minier et l’extraction sont axés sur l’exploitation de l’uranium et de
l’or ainsi que sur la prospection pétrolière.
©Ado Youssouf
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Projet de petite irrigation Ruwanmu
Le projet a pour but d’augmenter les revenus et améliorer la sécurité alimentaire de
plus de 455 000 ruraux pauvres vivant dans 30 communes des régions de Maradi,
Tahoua et Zinder. Il vise précisément à favoriser:
• l’augmentation durable de la productivité des surfaces irriguées et le renforcement
des capacités locales de gestion des ressources hydriques
• l’amélioration de l’acheminement et de la commercialisation des produits issus
de la petite irrigation.
Le groupe cible comprend les petits exploitants agropastoraux; les ménages
vulnérables n’ayant ni terres ni accès à des parcelles en vallée; les organisations de
producteurs de base; et les communes rurales qui mettent en œuvre des activités de
développement au niveau local. Le projet prévoit que 30% au moins des bénéficiaires
directs seront des femmes et 30%, des jeunes engagés dans des activités de production
ou des activités connexes (artisanat, transformation ou commercialisation).
Projet d’appui à la sécurité alimentaire et au développement
de la région de Maradi
Ce projet s’attaque à la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des
populations rurales de la région de Maradi, où l’activité agricole est marquée par une
faible productivité et une base de ressources naturelles fragile. La région de Maradi
a été l’épicentre de la crise alimentaire provoquée par les fortes sécheresses en 2005
et en 2010.
Le projet vise à améliorer les conditions d’existence et la résilience des ménages de
petits exploitants de la région par le biais d’un développement économique fondé sur
la commercialisation de céréales et de produits maraîchers et l’élevage. Il est mis en
œuvre dans 18 communes des zones d’exploitation agricole et agropastorale,
bénéficiant à plus de 450 000 personnes, principalement des femmes et des jeunes.
Les objectifs du projet incluent:
• l’augmentation de la productivité des petits agriculteurs et éleveurs grâce à
l’adoption de technologies améliorées
• l’accroissement des revenus des ménages et, partant, un meilleur accès aux
produits agricoles
• l’amélioration de la sécurité nutritionnelle des groupes vulnérables
• la gestion durable des ressources et des terres communales.
Niamey
Projet de promotion de l’initiative locale
pour le développement d’Aguié
Projet d’appui à la sécurité alimentaire et au
développement dans la région de Maradi
Programme d'action communautaire - Phase II
Projet de petite irrigation Ruwamu
Projet d'urgence d'appui à la sécurité
alimentaire et au développement rural
Opérations en cours
Coût total: 31,7 millions d’USD
Montant du prêt approuvé par le FIDA:
22,2 millions d’USD
Cofinanceur: Programme alimentaire
mondial (2,7 millions d’USD)
Durée: 2012-2018
Bénéficiaires directs: 65 000 ménages
Coût total: 25,7 millions d’USD
Montant du prêt approuvé par le FIDA:
1,8 million d’USD
Montant du don approuvé par le FIDA:
1,0 million d’USD
Cofinanceur: Fonds fiduciaire espagnol
(18,8 millions d’USD)
Durée: 2013-2018
Bénéficiaires directs: 65 000 ménages
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