Dépression postpartum 3
À noter que sur le plan clinique, les femmes souffrant de DPP sont habituellement
dépistées durant les 6 à 12 premières semaines après l’accouchement.
Dépistage
Le clinicien doit de façon routinière, profiter de la visite périodique de l’enfant (au moins
jusqu’au sixième mois) pour interroger la mère quant à son bien être psychologique, pour
dépister le plus précocement possible la DPP et pour limiter au maximum les conséquences
pour la mère, l’enfant et la famille.
Étant donné la ressemblance des symptômes dépressifs avec les plaintes physiques
normales en postpartum (insomnie, appétit et libido diminués, fatigue, anxiété), la DPP
est souvent peu reconnue, tant par l’entourage que par les médecins et les autres profes-
sionnels. Près de 50 % des DPP passent inaperçues.
Un des outils privilégié pour favoriser le dépistage est le Edinburgh Postnatal Depression
Scale (2), qui est annexé au présent document. Ce court questionnaire auto-administrable
de dix questions évalue les symptômes dépressifs présents au cours des 7 jours précédents.
› Un score supérieur à 12 est fortement « suggestif » de DPP, surtout si la réponse est
positive à la dernière question. Le diagnostic peut alors être précisé en consultant
la liste des symptômes tirée du DSM-IV énumérée précédemment.
› Les femmes qui ont un score de 5 à 11, sans idée suicidaire ou trouble de fonction-
nement sévère, devraient être réévaluées dans les 2 à 4 semaines suivantes.
Comme méthode alternative, deux questions sont particulièrement importantes pour
aider au dépistage :
1. Durant le dernier mois, avez-vous été affectée par de la tristesse, une humeur dépres-
sive ou du découragement ?
2. Durant le dernier mois, avez-vous noté une perte de plaisir ou une perte d’intérêt ?
Ces deux questions de routine, accompagnées d’un bon suivi, sont recommandées
comme moyen de dépistage lors des visites périodiques par le U.S. Preventive Task Force.
Traitement
Tout clinicien devrait orienter son traitement selon le type et la gravité des symptômes,
ainsi que le degré de dysfonctionnement. Aucune donnée dans la littérature médicale ne
suggère de traiter la DPP différemment de la dépression majeure non puerpérale. Il est
parfois difficile de faire accepter à la mère la nécessité d’un traitement à cause du sen-
timent de culpabilité chez cette dernière. Sans traitement, la durée moyenne de la DPP
est de 7 mois et peut durer plus d’une année. Si les bonnes paroles et une écoute active
peuvent être adéquates face aux « Blues » d’intensité modérée, il en va autrement dans
le cas d’une DPP.
Le traitement non pharmacologique : la psychothérapie
En combinaison avec une médication ou employée seule, elle peut être une solution utile
pour les patientes qui refusent de prendre des médicaments ou pour les cas de dépression
légère. De plus, la participation à un groupe d’entraide et de soutien peut être favorisée.