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Introduction
La prématurité est un problème de santé publique, malgré les nombreux efforts
entrepris depuis de nombreuses années, en France et dans le monde, pour la faire reculer.
On parle de prématurité en dessous de 37 semaines d’aménorrhée.
La part de la grande prématurité augmente depuis quelques années. La grande
prématurité correspond aux naissances entre la 28
ème
semaine et la fin de la 32
ème
semaine
d’aménorrhée. Elle correspond à 1,2 % des naissances.
Sur mes différents lieux de stage : CAMSP et libéral, j’ai été amenée à rencontrer de
nombreux anciens prématurés à différents âges de la vie : nourrisson, enfants d’âge scolaire
etc.… Ces enfants présentaient divers troubles, présentés comme conséquences de la
prématurité.
Suite à des recherches j’ai entendu parler du « syndrome de l’ancien prématuré » étudié par
Berges, Lèzine et coll. en 1969. Ce syndrome correspond à un ensemble de manifestations
chez d’anciens prématurés ne présentant ni déficience mentale ni anomalie neurologique
majeure. Ces troubles sont centrés sur les difficultés psychomotrices : maladresse motrice,
attitude raide et bloquée, hypervigilance musculaire, paratonie, et sur des difficultés d’ordre
émotionnel : émotivité avec troubles neurovégétatifs, colère et impulsivité… Ce syndrome
regroupe des perturbations de la sphère cognitive et du comportement.
Je me suis donc demandée quel était le devenir des anciens grands prématurés à l’âge scolaire
indemne d’infirmité motrice cérébrale (IMC).
Les atteintes motrices chez le grand prématuré sont fréquentes, et bien connues,
comme je l’explique dans ma partie théorique (page 22). Mon interrogation, motif de ce
mémoire, porte sur des pathologies moins bien connues, dans leurs étiologies et leurs
sémiologies : « les troubles d’expression tardive » perturbant le devenir psychomoteur de
l’enfant.