Dossier le CHU traite également des pathologies

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Dossier
le CHU traite également des pathologies
malignes de l’os. Les plus nombreuses et les
plus courantes sont les tumeurs secondaires de
l’os ou les métastases osseuses. «La majorité des
cancers peuvent être à l’origine de métastases
osseuses, explique le professeur Jean-Marc
Tourani, chef du pôle régional de cancérologie.
Elles sont plus fréquentes dans les cancers du
sein, du rein, de la prostate et du poumon. Ces
métastases sont des cellules cancéreuses qui ont
quitté la tumeur primitive pour aller se loger
dans la substance osseuse en passant par la
circulation sanguine lymphatique. Ce ne sont
donc pas des cancers des os, comme on a trop
tendance à les qualifier.» Mais ces cellules sont
à l’origine de destruction-reconstruction de
l’os avec des facteurs très précis de croissance
Réunion de concertation pluridisciplinaire
pouvant aboutir pour certains cancers, comme
celui de la prostate, à de l’ostéocondensation
(fabrication excessive et anormale de l’os) et
pour d’autres cancers, notamment celui des
seins, à de la destruction osseuse pouvant être
à l’origine de douleurs mais aussi de fractures.
«Toutes les fractures ne sont donc pas des
fractures traumatiques ou ostéoporotiques.
Dans certains cas, il s’agit de lésions osseuses
tumorales malignes, poursuit le professeur Françoise Debiais. Certains patients, adressés en
rhumatologie pour des douleurs ou des fractures
notamment vertébrales, présentent en fait des
métastases osseuses inaugurales pour lesquelles
un bilan est réalisé afin de s’assurer qu’il s’agit
d’une lésion osseuse maligne et de rechercher
le cancer primitif. Une biopsie osseuse ou d’un
autre organe atteint est souvent nécessaire. Elle
est effectuée le plus souvent par les radiologues.» Ces lésions osseuses peuvent nécessiter
un traitement local spécifique (radiologie interventionnelle, chirurgie, radiothérapie…) en plus
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des antalgiques. Puis, le traitement sera celui
du cancer primitif à partir de chimiothérapie ou
d’hormonothérapie. Si le cancer est sensible à
l’un de ces traitements les symptômes disparaîtront alors et l’os pourra ensuite se reconsolider.
En outre, certains cancers sont hormonaux
dépendants. Les traitements peuvent donc avoir
des conséquences sur l’os, notamment entraîner
le développement de l’ostéoporose. Aussi, le
radiothérapeute va travailler de concert avec le
rhumatologue. «Les traitements d’hormonothérapie sont parfois longs, de plusieurs années,
note le professeur Jean-Marc Tourani, il est
important de contrecarrer au maximum la perte
osseuse de façon à préserver la qualité de vie
des patients.» Ces derniers ont donc également
un dépistage d’ostéoporose en rhumatologie.
Même si c’est plus rare, les tumeurs osseuses
peuvent aussi être des tumeurs osseuses malignes primitives comme le myélome multiple.
Il s’agit d’une affection liée à une prolifération
maligne de cellules plasmocytaires qui entraîne
bien souvent des lésions osseuses. Ces lésions
peuvent d’emblée évoquer des lésions malignes
ou se présenter comme des fractures vertébrales
ressemblant à une ostéoporose. «Les patients
de moins de 65 ans sont directement traités par
les hématologues car les malades subissent un
traitement de chimiothérapie avec autogreffe
(on retire au patient ses propres cellules souches
pour les réinjecter plus tard)», précise le professeur Françoise Debiais. Après 65 ans, ceux ayant
des lésions osseuses sont généralement traités en
rhumatologie en collaboration avec les hématologues. Les dossiers des patients ayant des
lésions osseuses seront discutés en réunion de
concertation pluridisciplinaire (RCP) «ostéolyse
maligne» afin de proposer une radiothérapie, ou
un traitement chirurgical, ou encore un geste de
radiologie interventionnelle, si besoin en plus de
la chimiothérapie. Pour diminuer la résorption
osseuse et le risque de complications osseuses,
les praticiens ont aussi recours aux bisphosphonates injectables.
La RCP «ostéolyse maligne» originale
«D’une manière générale, nous avons donc
plusieurs moyens pour traiter les métastases,
poursuit le professeur Jean-Marc Tourani. Outre
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