Pourquoi former dans le champ de l’autisme ?
1/un dépistage précoce
Les chercheurs dans le secteur de l’autisme convergent pour signaler l’importance d’établir
un diagnostic le plus tôt possible. Le professeur Nadia Chabane, pédopsychiatre à l’hopital Robert
Debré de Paris, parle d’ailleurs d’un dépistage possible dès l’âge de 2 ans en France, avec les moyens
qui sont les nôtres.
L’obstacle majeur de ce dépistage précoce est la méconnaissance de l’autisme par les
professionnels de la santé. En effet, les pédiatres et les médecins généralistes, rencontrent tous les
enfants pour les visites médicales obligatoires. Ils seraient donc les premiers, sur la listes des
professionnels à devoir être former, afin qu’ils puissent détecter les jeunes enfants atteints de TSA.
Pour mieux comprendre cette méconnaissance, je suis allée à la rencontre de 2 médecins
généralistes et d’un interne. Ils ont tout les trois suivis leurs formations sur Bordeaux. Il en ressort
que pour les médecins généralistes, ayant réalisés leur internat dans les années 1990, aucune
formation ne leur a été dispensée durant leur cursus universitaire. Par conséquent, vers qui dirigent-
ils les familles quand ils rencontrent un enfant présentant des troubles du langage et/ou de la
communication ? La réponse est propre à chacun : l’un dirige les familles vers un CAMPS, préférant
ainsi une approche pluridisciplinaire. Pour le second, il déclare n’avoir jamais rencontré d’enfant
présentant des troubles aussi marqués (évitement du regard, ne pas suivre un objet du regard) mais
qu’en cas de trouble du langage et/ou de la communication il les dirige vers un orthophoniste ou un
ORL. Quand au troisième interviewé, l’interne, il précise que l’autisme apparaît dans une formation
prévue au 3ème semestre de son internat.
Il est important de relever, qu’à part une démarche personnelle, le généraliste n’a aucune
formation institutionnalisée sur l’autisme et les TSA. Malgré des formations obligatoires sur des
sujets tels que l’hypertension ou l’asthme, il n’y a rien sur l’autisme. Ce silence dans la formation est
surprenant, alors que le gouvernement a fait de l’autisme la « grande cause nationale 2012», ceux
qui sont à même de pouvoir dépister au plus tôt les enfants, ne sont pas sensibilisés.
Donc, il est important de former dans le champ de l’autisme afin de réaliser des dépistages
précoces, dans le but d’augmenter les chances de la personne à pouvoir entrer en relation avec les
autres et ainsi s’insérer dans notre société. Mais en plus d’un dépistage précoce, il est nécessaire
d’améliorer l’intervention auprès des personnes autistes ainsi que celle de leur famille.
2/Le droit à l’éducation
On parle soit d’un droit à l’éducation en milieu ordinaire avec l’accompagnement d’un AVS,
soit d’un droit à l’éducation en milieu spécifique. Aujourd’hui les places en milieu ordinaire sont rares,
du fait, encore une fois, de la méconnaissance de l’enseignant et de l’AVS concernant la prise en
charge de l’autisme. Il est très compliqué d’accueillir un enfant autiste sans avoir suivi un minimum
de formation afin de comprendre le fonctionnement de l’enfant.
En milieu spécifique, la France ne dispose pas ou quasiment pas de structures adaptées pour
accompagner les autistes, il est donc très compliqué pour les professionnels d’apporter un
accompagnement efficace au champ si particulier qu’est l’autisme. En effet, les structures présentes
sur le territoire ont chacune un public spécifique (handicapés mentaux, handicapés moteurs,