Les cures de minéraux
Est-ce bon de faire, même sans faire de bilan sanguin, une cure de fer 2 semaines avant
les compétitions, pour palier la fatigue et éviter l’anémie ?
Non… !
Pour la première raison la plus simple : il faut 1 à 2 mois pour compenser une éventuelle
carence en fer !
D’autre part, si vous ne faîtes pas de bilan sanguin, vous ne pourrez pas prédire ou deviner si
vous êtes ou non en carence de fer… Le fer se dose bien dans le sang : sur votre bilan vous
verrez le taux de la ferritine. La ferritine est la principale forme de stockage du fer dans le
corps. Elle provient de l’association d'une protéine particulière - l'apoferritine - et du Fe3+. La
concentration plasmatique de la ferritine est très intéressante car elle coïncide avec les
réserves en fer de l'organisme.
Aussi, en temps que sportif, les besoins en fer sont extrêment importants, et il serait idéal
d’être plutôt dans le milieu de la norme plutôt que de se dire je suis juste à la limite mais je
reste dans la norme donc c’est bon... En bref, quelque part, il s’agira de se protéger, un peu
comme partir avec une frontale, au cas où la sortie du soir se rallonge… ! L’utilisation du fer
étant tellement importante pour un sportif qu’il est important justement de ne pas être « à la
limite ».
Or, surtout chez les femmes, la carence en fer est malheureusement trop courante. La cause ?
Un manque cruel de viande rouge, d’abats (foie, boudin, gésiers de volaille, tripes…) dans
l’alimentation du sportif. Une des raisons de ce manque peut être volontaire : nombre de
sportifs pensent que, comme la viande rouge est acidifiante, alors elle est mauvaise pour les
muscles, et donc à supprimer… Une autre raison volontaire serait le coût élevée de la viande
rouge (mais qui, rapporté au coût du traitement des carences en fer et troubles qui s’en
suivent, est finalement relativement faible !). Parfois, il s’agit simplement d’un dégoût de la
viande rouge, ou encore le fait que « l’on y pense pas ». Enfin, souvent, on ignore aussi la
teneur intéressante en fer de certains crustacés (qui pourraient palier une carence en fer, à
condition d’en consommer assez régulièrement et…bien entendu, d’aimer ces produits).
D’autre part, certains optent pour l’alimentation végétarienne et calcule leurs apports en fer
avec le taux de fer des légumineuses (flageolets, pois chichcs, haricots rouges, lentilles…),
autres légumes réputés riches en fer (les fameux épinards de Popeye !), ou les oléagineux
(amande, noix, noisette…). Seulement, ils oublient un élément essentiel : le fer alimentaire
existe sous deux formes.
La première, que l’on appelle « le fer héminique » : correctement assimilé, est associé à
l’hémoglobine des globules rouges, et donc uniquement d’origine ANIMALE (mais dans les
viande, les abats et quelques crustacés majoritairement puis la volaille et le poisson mais PAS
dans les œufs ni produits laitiers dont le fer est non héminique, voir ci-après).
La deuxième, que l’on appelle « le fer non héminique » : n’est pas bien assimilé, il est
d’origine VEGETALE (+ les œufs et produits laitiers). Mais c’est également la forme
délivrée par les médicaments ou celle que l’on ajoute à des aliments pour qu’ils soient
« enrichis en fer » (comme les Chocapic du petit-déjeuner…). De plus, son assimilation varie
selon de nombreux facteurs : la caféine, la théine ou encore les tannins diminuent son
assimilation, et d’autres minéraux et oligo-éléments entre en interactions avec le fer.
Seule la vitamine C va en faveur du fer, favorisant son assimilation, cependant, malgré cela,
seul 5% maximum de ce fer non héminique sera absorbé, (contre 25% pour l’autre forme,
mais qui elle, n’est pas modifiée par d’autres facteurs).
Vous comprenez donc l’importance d’une alimentation contenant un minimum d’aliments
d’origine animale pour palier les carences en fer, et sur un équilibre alimentaire de longue
durée pour que l’effet soit avéré.