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Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique
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Certains, comme Le Monde et L'Obs, affichent un message rédigé pour l'un par Jérôme
Fenoglio (directeur du quotidien du soir), pour l'autre par Matthieu Croissandeau (directeur de
l'hebdomadaire) pour expliquer cette démarche aux lecteurs. « Pour permettre à nos 400
journalistes de vous apporter chaque jour une information de qualité, fiable, variée, et pour
pouvoir continuer à vous proposer des services innovants et performants, nous devons pouvoir
compter sur les revenus de la publicité », explique ainsi Fenoglio.
Sur L'Obs, Matthieu Croissandeau souligne que l'utilisation d'un bloqueur « menace gravement
le modèle économique des médias en ligne ». « Les revenus que nous tirons de la publicité
nous permettent en effet de vous apporter chaque jour une information de qualité ; de financer
le travail de nos journalistes ou les envoyer en reportage sur le terrain ; de vous proposer de
nouveaux services, de nouvelles applications, de nouveaux sites », ajoute-t-il.
De son côté, Le Figaro a choisi de flouter le texte de ses articles pour les détenteurs de
bloqueur de pub, en ajoutant un message d'explication. À mesure que votre visite se poursuit
sur le site, si vous n'avez toujours pas désactivé votre logiciel, le texte devient de plus en plus
flou, voire illisible.
Pour faire d'une pierre deux coups, certains médias proposent même des offres découvertes de
leurs différents abonnements. Il revient à chacun des supports de décider si, après l'affichage
de ce message, l'internaute peut poursuivre ou non sa navigation. Sur demande du GESTE, ce
dispositif sera mis en place durant une semaine, mais « certains éditeurs peuvent décider de
maintenir le dispositif plus longtemps », a précisé une porte-parole de l'association.
Si les éditeurs et l'association souhaitent rappeler « que leurs contenus et services ne sont pas
gratuits » et que cette action a pour but de « préserver le contrat de lecture avec l'internaute »,
d'autres voix se font entendre. Sur Numerama, Guillaume Champeau estime que cette
campagne est « contre-productive et se trompe de cible ».
Pour ce dernier, « on peut douter que soit efficace le fait de chercher à faire culpabiliser
l’internaute qui veut juste lire sans être envahi par la publicité, et par les traceurs qui visent à
peaufiner un ciblage marketing ». De plus, cette initiative « aussi brutale que soudaine » aura
surtout pour effet de rappeler aux internautes à quel point « les sites qu’ils aiment et qu’ils
lisent sont blindés de publicités toutes plus imposantes et intrusives les unes que les autres ».
Depuis plusieurs années, un cercle vicieux s'est installé entre les éditeurs et les adblocks : « les
revenus chutent, donc les éditeurs affichent davantage de publicités toujours plus visibles, donc
les lecteurs bloquent davantage, donc les revenus chutent… » Désormais, l'avenir du web est
entre les mains de l'internaute, estime Numerama.
Et de conclure : « Si l’on veut préserver l’idéal d’un internet ouvert à tous, fondé sur le libre
accès à l’information, il faudra accepter de payer pour soutenir les sites internet qui continuent
de proposer leurs contenus gratuitement, via la publicité. Sinon les sites se refermeront
progressivement sur eux-mêmes et l’on verra naître via un paywall un Web discriminatoire, où
seuls les plus aisés pourront s’abonner à la fois au Monde, au Figaro, à l’Équipe, à L’Express,
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