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Guérit-on du lupus ?
Il n’existe aucun traitement permettant de se débarrasser définitivement de la
maladie : le LED est effectivement une maladie chronique. Elle peut, par contre, être mise en
rémission et rester quiescente avec/ou sans traitement pendant de nombreuses années, voire
ad vitam. Spontanément, le LED peut évoluer de façon fluctuante, alternant poussées de la
maladie et périodes de rémission plus ou moins longues.
Comment assure-t-on le diagnostic et le suivi d’un lupus ?
Dès qu’un diagnostic de lupus est envisagé, des tests sanguins sont utilisés tant pour
la confirmation que pour le suivi de la progression de la maladie. Le test standard de
dépistage, appelé FAN (facteur antinucléaire) nécessite une quantité minime de sang, est peu
coûteux et pratiqué dans chaque hôpital. Si un test revient positif, d’autres tests sanguins plus
spécifiques sont effectués pour indiquer avec plus de précision l’étendue et le type de maladie.
Comment traite-t-on le lupus ?
Le traitement se veut évidemment adapté à la sévérité et l’étendue de la maladie. Les
formes bénignes se traitent le plus souvent par de faibles doses de corticoïdes (doses dites
« physiologiques »), d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et d’antimalariques en
guise de traitement de fond (assez curieusement en effet, les médicaments utilisés contre la
malaria possèdent des propriétés immunomodulatrices efficaces dans les formes cutanées ou
articulaires de la maladie). En cas d’atteinte plus sévère, il sera nécessaire d’administrer au
patient des doses plus importantes de corticoïdes pendant une courte période, en association à
d’autres immunosuppresseurs tels que le cyclophosphamide (Endoxan®) ou l’azathioprine
(Imuran®).
Le régime alimentaire influence-t-il le lupus ?
Non, il n’existe aucun régime influençant en bien ou en mal l’évolution d’un LED.
Ceci vaut d’ailleurs pour tous les rhumatismes systémiques et il est important de prévenir les
patients contre les publicités mensongères.
Puis-je avoir des enfants ?
Pour la plupart des patientes, la réponse est oui. On est donc loin des points de vue
démodés interdisant à toute personne atteinte de LED d’être enceinte. La prudence est
cependant de mise dans certains sous-groupes de patients. Il est évident qu’une maladie
cliniquement active (et en particulier une atteinte rénale évolutive) contre-indique
temporairement une grossesse. Certaines patientes, porteuses d’anticorps particuliers appelés
anticorps antiphospholipides, courent des risques plus élevés de fausses couches ou de
problèmes fœtaux et nécessitent un suivi particulier. Grâce à une collaboration serrée entre
patientes, rhumatologues, néphrologues et obstétriciens, de nombreuses personnes atteintes de
LED ont mené avec succès leur grossesse à terme.
Mes enfants développeront-ils un lupus ?
Pour la plupart des gens, la réponse est non. Le lupus n’a pas une forte hérédité
comme beaucoup d’autres maladies. Néanmoins, il y a certaines familles au sein desquelles
plusieurs membres souffrent de lupus et ce sont ces familles qui fournissent des données
intéressantes pour la recherche.