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RÉGISSANT
ruisseaux DÉTERMINÉ
SUBORDONNÉ
petits DÉTERMINANT
ruisseaux « régit » petits
connexion structurale
s’exerçant « de haut en bas »
et petits « détermine » ruisseaux
connexion sémantique
s’exerçant « de bas en haut » :
Pour le substantif subordonné du verbe, on dit qu’il complète le verbe dont il dépend (plutôt que de
le « déterminer ») ; sémantiquement, le substantif est alors complément du verbe (T. ne propose pas
de terme spécifique pour le verbe complété)4. Ainsi, dans la phrase Bernard frappe Alfred, frappe
régit Bernard et Alfred, et, parallèlement, Bernard et Alfred complètent (le sens de) frappe.
b. Nucléus jumelé ou dissocié5
Parallèlement à la distinction entre connexion structurale et connexion sémantique, T. considère le
nucléus comme assumant à la fois une fonction structurale et une fonction sémantique, cf. Esquisse,
p. 8 (Nucléus jumelé), et Éléments, chapitre 22 (Le nucléus)6 et 23 (Le nucléus dissocié).
Généralement, le nucléus est un seul mot qui est à la fois centre sémantique (contenant l’idée) et
centre structural (assumant la « fonction nodale »7), ainsi pour les formes verbales simples, p. ex.
(ils) chantent. Mais il y a des nucléus où ces fonctions sont dissociées, et qui contiennent donc deux
centres. Ainsi, dans les formes verbales composées (p. ex. ont chanté) l’auxiliaire (ont) constitue le
centre structural, et le participe (chanté), le centre sémantique (cf. IV, Nucléus jumelé, p. 8 ;
comparer avec le chap. X, Translation réversive, p. 21) ; de même, dans la « phrase à verbe être »
(Alfred est jeune), le nucléus est jeune est dissocié en deux centres, l’un (la copule est) structural,
l’autre (l’adjectif attribut jeune) sémantique (cf. IV, Adjectif attribut, p. 8)8.
Dans le stemma, le nucléus est représenté graphiquement par un cercle, ce qui permet d’y inclure
plusieurs mots dans le cas où les fonctions sémantiques et structurales sont dissociées, c’est-à-dire
assumées par des mots distincts. (On fait économie du cercle lorsque les deux fonctions sont
assumées par un seul mot, cf. I, Nucléus, p. 3).
c. Nœud et fonction nodale
La définition du nœud comme « nucléus central nouant ensemble deux connexions » (cf. I, Nucléus,
p. 3) a été abandonnée dans les Éléments ; le nœud (plus précisément, le nœud structural) signifie
désormais « l’ensemble constitué par le régissant et par tous les subordonnés qui, à un degré
quelconque, directement ou indirectement, dépendent de lui » (3, 3 [p. 14]). C’est-à-dire dans
4 À remarquer que déterminant et complément sont ici des termes sémantiques, alors que pour la grammaire
traditionnelle (GREVISSE), ce sont des termes syntaxiques – « déterminant » désignant une classe de mots (comprenant
articles et adjectifs déterminatifs), et « complément », une fonction équivalente à celle de subordonné.
5 Nucléus dissocié est le terme employé dans les Éléments (cf. chap. 23) ; dans l’Esquisse (p. 8), T. parle de nucléus
« jumelé ».
6 En fait, « le nucléus [est] le siège de plusieurs autres fonctions [...] en particulier [de] la fonction translative [...] » (22,
9 [p. 45]).
7 Selon la définition adoptée dans les Éléments (3, 3 [p. 14]), voir ci-après.
8 Pour le traitement du verbe copule comme « translatif », voir plus loin.