La Bohème (Giacomo Puccini)

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La Bohème
Puccini
langue: italien
- durée: 2h30
La Bohème, c’est vivre au jour le jour, riche de ses amis et de sa liberté. C’est le frémissement de la jeunesse, avec ses joies, ses
aspirations. L’amour nait, tendre, émouvant, passionné à la flamme d’une pauvre chandelle. L’argent brûle et s’envole en moins
de temps qu’il ne faut pour le chanter. La fête ravageuse et insouciante consume tous les déboires et parvient presque à nous faire
oublier que le feu est ailleurs encore, dans la poitrine de la frêle héroïne et ce brasier là ne brille d’aucune flamme...
Le compositeur Giacomo, deuxième du nom, est né le 22 décembre 1858 à Lucques en Italie. Issu d’une famille
Giacomo Puccini de longue tradition musicale dans laquelle cinq générations de musiciens se sont succédées, il
poursuit à une ou deux exceptions près les mêmes études que ses illustres aïeux.
A la mort de son père, qui survient alors qu’il n’a que cinq ans, il est envoyé auprès de son oncle
Fortunato Magi pour étudier; celui-ci le considère comme un élève peu doué et indiscipliné. Par la
suite, il devient organiste à l’église.
L’inspiration pour l’opéra lui vient seulement lors d’une représentation de l’Aïda de Verdi qu’un de
ses professeurs au conservatoire lui fit découvrir lors de la représentation à Pise le 11 mars 1876.
De 1880 à 1883, il étudie au conservatoire de Milan.
En 1882, Puccini participe à un concours d’écriture pour un opéra en un acte. Bien qu’il ne remporte pas le prix, ce premier opéra sera représenté en 1884 à Milan et contribuera à attirer l’attention de l’éditeur Ricordi qui lui commandera un nouvel ouvrage, Edgar.
Son troisième opéra, Manon Lescaut, fut non seulement un succès, mais également le point de départ d’une collaboration
fructueuse avec les librettistes Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, qui travaillèrent avec lui sur les trois opéras suivants.
En 1896, il compose La Bohème et en 1900, Tosca, qui représente pour Puccini la première approche du vérisme. L’activité
du compositeur ralentit et, en 1903, il est blessé à la suite d’un accident de voiture qui le rendra boiteux.
En 1904, Madame Butterfly fut accueilli avec une grande froideur lors des premières représentations. Cela ne l’empêchera
pas de devenir un des grands succès de Puccini.
Son dernier opéra, Turandot écrit en 1924 reste inachevé ; les deux dernières scènes en seront complétées par Franco
Alfano, très contesté de nos jours car Puccini avait rêvé pour le duo final de quelque chose d’inédit et fantastique. Alfano,
bon compositeur pourtant, n’a pas le génie de son maître.
Puccini meurt à Bruxelles en 1924, des suites cardiaques dues à son cancer de la gorge.
L’oeuvre Création à Turin le 1er février 1896
Opéra en quatre actes / Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après le roman Scènes de la vie de bohème d’Henri Murger
La Bohème est, aujourd’hui, un des ouvrages les plus populaires du répertoire lyrique. La chose ne fut pas si évidente lors
de la création. Tandis que le public accueillait favorablement l’opéra, les critiques étaient plus divisés. Il fallut attendre les
représentations de Palerme pour connaître un premier véritable triomphe, jamais démenti.
La popularité de la partition se fonde sur le génie mélodique de Puccini, capable de créer une abondance de thèmes
facilement mémorables. On a souligné aussi avec raison les extraordinaires inventions descriptives de l’orchestre.
Dans La Bohème, Puccini fait oeuvre de «réalisme poétique», en opposition au mouvement vériste auquel on l’attache à
tort. Dans ce mélange de romantisme et de réalisme, il décrit la vie insouciante, malgré les difficultés matérielles, de
compagnons artistes et de leurs petites amies (avec l’opposition d’un couple « tragique », Rodolfo/Mimi, et d’un couple «
fantaisiste », Marcello/ Musette). D’une exubérance pleine de jeunesse, les Scènes de la vie de bohème de Murger rappelaient
à Puccini un mode d’existence qu’il avait lui-même connu, lors de ses années de conservatoire.
La Bohème est sans doute l’œuvre où se révèle avec le plus de conviction et de spontanéité le génie dramatique de Puccini.
Sans céder aux dictats du genre, il pare les infimes détails du quotidien de passion et d’humanité.
Tel un impressionniste, il juxtapose avec beaucoup de subtilité mille touches tragiques et comiques afin de reproduire le
souffle même de la vie. Le regard nostalgique et d’une tendresse infinie que pose Puccini sur ses personnages illumine
sa musique et touche les spectateurs au cœur. Selon les propres mots du compositeur, la fin de son opéra lui arracha des
larmes et le public depuis, pleure avec lui la mort de Mimi.
Le vérisme est un mouvement artistique italien de la fin du XIXe siècle, héritier du naturalisme français de
Guy de Maupassant, d’Émile Zola ou de leur précurseur Honoré de Balzac
et qui s’est manifesté entre autres dans la littérature et l’opéra.
Ce courant cherche à transcrire une action dramatique de façon réaliste
presque que comme un documentaire.
L
es personnages
Mimi, cousette - Soprano
Rodolfo, poète - Ténor
Musetta, chanteuse - Soprano
Marcello, peintre - baryton
Colline,philosophe - basse
Schaunard, musicien - baryton
Alcindoro, vieux conseiller d’état- basse
Benoît, propriétaire - basse
Orchestre, choeurs, choeur d’enfants
Argument
Premier tableau : Dans une mansarde
C’est la nuit de Noël. Dans l’atelier qu’ils occupent sous les toits de Paris, le poète Rodolfo et le peintre Marcello
essaient de travailler. Mais il fait froid et ils n’ont plus de bois à brûler. Rodolfo sacrifie sans remords le dernier de ses
manuscrits pour alimenter la cheminée. Entrent Colline, le philosophe, puis Schaunard, le musicien, les deux autres
occupants de l’atelier. Schaunard apporte du bois, des provisions, de l’argent, récompense obtenue pour un service
rendu à un riche anglais. Les jeunes gens se précipitent sur les provisions, mais Schaunard préfère les conserver pour
les jours à venir et aller fêter Noël au restaurant. Ils s’apprêtent à sortir lorsque survient Benoît, le propriétaire, venu
réclamer l’arriéré du loyer. Ils le font asseoir, lui offrent à boire et le poussent à raconter ses aventures galantes. Feignant l’indignation lorsqu’il avoue être marié, ils le mettent à la porte... sans l’avoir payé. Marcello, Colline et Schaunard quittent l’atelier. Rodolfo reste seul un moment afin de terminer un article pour son journal. On frappe à la porte.
C’est Mimi, une jeune voisine, qui vient demander du feu car sa chandelle s’est éteinte. Elle est prise d’une quinte de
toux. Rodolfo lui offre un peu de vin pour la réconforter. Sur le point de repartir, la jeune fille s’aperçoit qu’elle a perdu
sa clé. Un courant d’air souffle sa chandelle et Rodolfo éteint prestement la sienne en cachette. Ils cherchent la clé à
tâtons. Le jeune homme la trouve mais la dissimule. Dans la pénombre, leurs mains se rencontrent et un dialogue
s’engage : ils se content leurs vies, leurs joies simples, leurs rêves et tombent dans les bras l’un de l’autre. Dehors, les
amis de Rodolfo s’impatientent. Le poète invite Mimi à se joindre à eux.
Deuxième tableau : Au Quartier latin
Perdus dans la foule qui déambule au Quartier latin, les quatre amis font des achats. Rodolfo achète un chapeau pour
Mimi. Puis ils se retrouvent comme convenu au Café Momus. Le poète présente sa compagne. Ils s’installent à une
table et commencent à dîner. Musetta, qui fut autrefois la maîtresse de Marcello, fait son entrée au bras de sa nouvelle
conquête, le vieux et riche Alcindoro. La jeune femme cherche à attirer l’attention de son ancien amant, qui feint de
ne pas la voir. Simulant une vive douleur au pied, elle expédie Alcindoro chez le bottier sous le prétexte de réparer sa
chaussure et se jette dans les bras de Marcello. Elle fait mettre l’addition sur le compte de son vieux protecteur et s’en
va avec ses amis retrouvés, tandis que passe une fanfare militaire. Revenu avec la chaussure réparée, Alcindoro se
retrouve seul avec la note à payer.
Troisième tableau : La Barrière d’Enfer
Une aube neigeuse et glaciale de février se lève sur la Barrière d’Enfer, une des portes d’octroi de Paris. Les douaniers
interpellent les paysans et les laitières. Mimi s’approche. Elle cherche Marcello, qui habite à présent avec Musetta dans
une auberge dont il repeint l’enseigne. Le peintre sort de la taverne et reçoit les confidences de la jeune femme: la
jalousie insensée de Rodolfo fait de leur vie commune un enfer. Elle se cache en voyant son amant sortir à son tour de
l’auberge. Lui aussi se confie à Marcello: il justifie son attitude par le comportement de Mimi, trop coquette à son goût,
mais il finit par avouer la vérité. Mimi est atteinte de tuberculose. Cette vie de misère qu’il lui impose la tuera s’ils ne se
séparent pas. C’est pourquoi il cherche à l’éloigner de lui. Une quinte de toux révèle la présence de la jeune femme.
Elle a tout entendu et semble se résigner à la séparation. Ils se disent adieu. Mais le rappel des jours heureux est trop
fort: ils décident de rester ensemble jusqu’au printemps. A l’arrière-plan, éclate une nouvelle brouille entre Marcello et
Musetta, surprise à faire la coquette avec un client de la taverne. Tandis que Mimi et Rodolfo se réconcilient, Marcello et
Musetta se lancent des injures.
Quatrième tableau : Dans la mansarde
C’est le printemps. Marcello et Rodolfo s’efforcent de travailler mais ils sont obsédés par le souvenir de leurs amours.
Schaunard et Colline les rejoignent. Pour tromper la misère et l’ennui, les quatre amis improvisent plaisanteries et pantomime autour d’un bout de pain et d’un hareng saur. La porte s’ouvre : c’est Musetta, accompagnée de Mimi, qui a
voulu revoir Rodolfo une dernière fois. Elle est mourante. Tous cherchent un moyen d’adoucir les derniers moments de
la jeune femme. Musetta va vendre ses boucles d’oreille pour acheter un manchon, Marcello court chercher le médecin,
Colline met en gage son vieux manteau ; Schaunard, qui n’a rien à vendre, s’éloigne afin de laisser Mimi et Rodolfo
seuls. Ils évoquent leur première rencontre, leurs moments de bonheur et se promettent de ne plus se quitter désormais.
Les autres reviennent un à un. Mimi semble reprendre des forces et s’endort tranquillement. Rodolfo veut croire à une
amélioration de son état, mais le silence de ses amis l’oblige à affronter la cruelle vérité. Désespéré, il se jette sur le
corps sans vie de Mimi.
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