- Un accroissement de la cohésion nationale, communautaire et familiale
- Une plus grande estime de soi et une plus grande confiance en soi
- Une réduction des comportements anti-sociaux
- Un élargissement des réseaux sociaux par l’augmentation des interactions
- La création d’emplois dans le domaine du sport
- Une possibilité de mobilité sociale
Tout d’abord, qu’est-ce que l’intégration ? Selon Patrick Mignon, c’est ce « processus
continu par lequel une société transcende les différences entre les populations vivant sur son
territoire. Elle désigne les formes de participation à la société globale par l’activité
professionnelle, l’apprentissage des normes de consommation matérielle, l’adoption des
comportements familiaux et culturels »3. Si l’on y ajoute la dimension sportive, il devient
possible d’affirmer que le sport peut gommer certaines différences intra-sociétales.
L’intégration se ferait alors par la participation globale des athlètes en tous genres à leur(s)
discipline(s) sportive(s) de prédilection, contribuant ainsi à lever des barrières propres à leur
communauté d’appartenance. Cette conviction semble assez répandue et ce sentiment prévaut
parmi les responsables politiques, au sein des organisations non-gouvernementales (ONG) et
de la population même. En effet, la relation naturelle entre sport et intégration se banalise, elle
devient un constat rendu presque « nécessaire » pour ses défenseurs dans le cadre de sociétés
métissées ou multiculturelles. Pour ne donner qu’un exemple, la stratégie nationale pour le
sport écossais pour la période 2003-2007 prétend que « la participation sportive peut
améliorer la qualité de vie des individus et des communautés, promouvoir l’inclusion sociale,
améliorer la santé, lutter contre les comportements anti-sociaux, accroître la confiance et
l’estime de soi, et élargir les horizons »4.
Nous ajouterons ici que la pratique du sport, qu’elle soit individuelle ou collective,
favorise la découverte de soi de par le contact avec les coéquipiers ou les adversaires. Il s’agit
aussi d’un apprentissage de la vie collective dans un cadre normé, d’une véritable instance de
socialisation dans laquelle chacun jouit, subit et découvre en même temps la distribution des
rôles sociaux. Le sport initie également aux valeurs de justice et d’égalité, conjuguées à
l’esprit du fair-play. Ce dernier rend possible l’acception de la défaite, le respect de
l’adversaire. Il pousse à la maîtrise de soi. Dans cette optique, le sport joue un rôle sociétal
majeur. Ses vertus permettent une intégration plus facile des populations vivant en retrait de
la société.
Les politiques d’inclusion sociale par le sport
Les gouvernements et les instances supranationales du système politique européen ont
décidé de faire du sport une priorité dans le domaine de l’intégration. Selon eux, il est
nécessaire de préserver les racines culturelles des peuples tout en développant un sentiment
citoyen européen. De ce fait, les questions d’inclusion et de cohésion sociale sont devenues
des priorités à l’agenda des politiques publiques à l’intérieur de l’UE. Elles se basent sur les
concepts de « citoyenneté active » et de « capital social ». La citoyenneté active se définit
comme toute forme de contribution active à la société. Dans ce contexte, la participation d’un
athlète dans un club, une association, une ONG voire une fédération peut être considérée
comme de la citoyenneté active. Il en va de même pour les actions bénévoles ainsi que
l’investissement dans une structure de formation ou de relève sportive. Quant au capital
3 MIGNON Patrick, « Sport, Insertion, Intégration », in Hommes et Migrations, n°1226, Juillet-août 2000, p. 15
4 SPORT 21, The National Strategy for Sport (2003-2007), Mars 2003. Traduction libre