bibliolycée
L’École des femmes
Molière
Livret pédagogique
correspondant au livre élève n°64
établi par Isabelle de LISLE,
agrégée de Lettres modernes, professeur en lycée,
et
Sylvie BEAUTHIER,
agrégée de Lettres classiques, professeur en lycée
Sommaire 2
SOMMAIRE
BILAN DE LECTURE ................................................................................................. 3
RÉPONSES AUX QUESTIONS ........................................................................................ 5!
Scène 1 de l’acte I (p. 16, v. 103, à p. 19, v. 172) ...................................................................................................................................... 5!
Scène 5 de l’acte II (p. 43, v. 459, à p. 51, v. 586) ..................................................................................................................................... 8!
Scène 4 de l’acte III (p. 72, v. 940, à p. 75, v. 976) .................................................................................................................................. 11!
Scène 1 de l’acte IV (p. 81, v. 1008, à p. 82, v. 1038) .............................................................................................................................. 14!
Scène 4 de l’acte V (p. 112, v. 1531, à p. 117, v. 1611) ........................................................................................................................... 17!
SUJETS DÉCRIT .................................................................................................. 22!
Sujet 1 (pp. 156 à 160) ........................................................................................................................................................................... 22!
Sujet 2 (pp. 160 à 164) ........................................................................................................................................................................... 27!
COMPLÉMENTS AUX LECTURES DIMAGES ....................................................................... 37!
BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE ............................................................................. 39!
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Bilan de lecture de L’École des femmes 3
BILAN DE LECTURE
1. Comment Arnolphe tient-il à se faire appeler ?
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2. Comment se nomme le père dHorace ?
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3. Comment se nomme le père dAgnès ? À qui avait-il confié sa fille ? Pourquoi ?
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4. Qui est Enrique par rapport à Chrysalde ?
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5. Quel âge avait Agnès quand Arnolphe la recueillie pour se charger de son éducation ?
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6. Dans quels lieux différents se déroule l’histoire ?
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7. Pour quelle raison Horace emprunte-t-il cent pistoles à Arnolphe ?
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8. Par quel moyen Agnès parvient-elle à adresser une lettre à Horace ?
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9. Quels personnages sont chargés de surveiller Agnès ?
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10. Quel personnage tente de raisonner Arnolphe à plusieurs reprises ?
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11. Quel texte Arnolphe donne-t-il à lire à Agnès ?
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12. Quel personnage Arnolphe fait-il venir pour, finalement, le chasser ?
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13. Comment Arnolphe réagit-il quand il croit Horace mort ?
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14. Quelle est lattitude finale dArnolphe ?
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15. Qui prononce les derniers mots de la pièce ?
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Bilan de lecture de L’École des femmes 4
Corrigé du questionnaire de lecture
1. Arnolphe tient à se faire appeler Monsieur de La Souche.
2. Le père dHorace est Oronte.
3. Le père dAgnès est Enrique. Marié secrètement avec Angélique, la sœur de Chrysalde, il a eu une fille.
Après le décès de sa femme, il a confier sa fille à une paysanne car il était obligé de quitter la
France. Cette paysanne, dans la misère, a confié à son tour la fillette à Arnolphe.
4. Enrique est le beau-frère de Chrysalde.
5. Agnès était âgée de 4 ans quand la paysanne qui sen occupait la confiée à Arnolphe.
6. Au-delà du lieu scénique,
« une place de ville »
, il y a les lieux dont on parle, le hors scène, la maison
d’Agnès (chambre et balcon).
7. Horace a besoin de cent pistoles pour mener à bien sa stratégie amoureuse. On comprend que la
somme va servir à payer lentremetteuse qui viendra servir les intérêts du jeune homme en invitant
Agnès à le recevoir.
8. Agnès attache une lettre à la pierre quArnolphe lui demande de jeter par la fenêtre si Horace vient la
voir.
9. Alain et Georgette sont chargés de surveiller Agnès, et même le savetier du coin de la rue (IV, 5) !
10. Chrysalde, un ami dArnolphe, tente de raisonner le barbon et lui conseille notamment de renoncer à
tout projet de mariage.
11. Arnolphe donne à lire à Agnès les
Maximes du mariage.
12. Arnolphe fait venir le notaire pour établir son contrat de mariage mais, finalement, il le chasse.
13. Au comble du désarroi, Arnolphe, croyant sa responsabilité engagée, craint la réaction du père
d’Horace, Oronte, et sen prend aux deux valets.
14. Devant le triomphe de lamour, Arnolphe, jetant une ombre sur le dénouement de la comédie,
« s’enfuit sans rien dire »
.
15. C’est Chrysalde, le porte-parole de Molière, qui souhaite
« rendre grâce au Ciel qui fait tout pour le
mieux »
.
L’École des femmes 5
RÉPONSES AUX QUESTIONS
Scène 1 de lacte I
(p. 16, v . 103, à p. 19, v . 1 72)
UNE EXPOSITION DYNAMIQUE
u La pièce souvre sur lannonce du mariage dArnolphe. Cest Chrysalde qui en parle le premier, donnant
ainsi lillusion de poursuivre une conversation commencée avant le lever du rideau. Le
« oui »
dArnolphe
au vers 2 vient confirmer linformation.
La nouvelle du mariage dArnolphe constitue larrière-plan du passage étudié, comme en témoigne la
récurrence du mot
« femme »
(avec la polysémie « sexe féminin / épouse ») dans le dialogue et plus
particulièrement aux vers 124, 126, 130 (le pronom
« elle »
désigne précisément la jeune fille choisie par
le barbon ; ce pronom est repris sous sa forme sujet comme sous sa forme complément dans la suite de
la scène) et 154 (le mot
« choix »
est un écho du vers 126).
v Le mariage dArnolphe pose problème à plus dun titre :
– s’il est question de lamour dArnolphe pour Agnès (v. 130), cet amour sattache à une enfant de 4 ans et
n’est jamais présenté comme réciproque ;
– l’écart dâge est marqué : Arnolphe a 42 ans (v. 170) et il épouse une jeune fille tout juste sortie dun
« petit couvent »
;
– pourquoi Arnolphe se marie-t-il sil a une si piètre opinion des femmes ?
Le thème du mariage étant posé dès le premier vers de la pièce, nous voilà placés demblée dans lunivers
traditionnel de la comédie. En outre, étant présenté dans une phrase interrogative (v. 1), ce mariage
semble bien au cœur de lintrigue. Le dialogue avec Chrysalde, qui désapprouve le projet de son ami,
montre également que ce mariage est source de conflits.
Habituellement, les pères et les prétendants sont deux emplois distincts, mais, ici, Molière a choisi de
suivre une voie plus originale bien que déjà empruntée par Plaute
(Le Marchand, Casina)
: le barbon
s’intéresse à son propre mariage. On retrouvera cette configuration dans
L’Avare
en 1668.
w Molière écrit sa pièce en alexandrins et a recours aux rimes plates.
Le spectateur est plus habitué à écouter des tragédies en vers que des comédies, et sans doute le
dramaturge a-t-il voulu donner au genre de la comédie ses lettres de noblesse. La pièce comprend cinq
actes, comme les tragédies, et le spectateur est invité à la prendre au sérieux, même sil sagit aussi, bien
entendu, de rire. Ainsi le thème traité celui de la place et de léducation des femmes acquiert-il, grâce
à la versification, une légitimité littéraire.
x On relève, dans cet extrait, de nombreux enjambements : v. 104-105, v. 107-108, v. 109-110, v. 125-126,
v. 127-128Ce procédé assouplit le rythme des vers et rend le dialogue plus prosaïque. Molière apprécie
l’alexandrin mais il en use avec souplesse, de façon à garder à léchange des propos son naturel et sa
spontanéité. L’enjambement préserve le ton léger et enlevé de la comédie.
y Pour toucher son public, Molière compose une exposition dynamique. On pourra étudier :
la modalité interrogative qui rompt la monotonie des phrases déclaratives ; linterrogation rhétorique
renforce la conviction du personnage (v. 107-108) ;
la longueur variée des répliques : Arnolphe coupe la parole à Chrysalde ce qui peut être souligné par
un jeu de scène ;
les alexandrins assouplis par une syntaxe fluide, les enjambements (
cf.
question 3) ;
– l’illusion de réel : Arnolphe évoque des faits antérieurs à la représentation, de la rencontre avec Agnès
quand elle avait 4 ans à son installation dans une de ses maisons. Cette
« autre maison »
(v. 146),
« à
l’écart »
(v. 145), crée également lillusion dun espace plus large que la scène ;
le conflit entre les deux personnages malgré une amitié que lon devine dans les efforts de conciliation
de Chrysalde (v. 155 :
« J’y consens »
) ;
les procédés comiques : comique de caractère (naïveté de la jeune fille aux v. 161-164, obstination
déraisonnable dArnolphe), comique de mots (v. 170-171) ;
– l’attente du spectateur : qui est ce
« elle »
dont Arnolphe parle tant sans jamais la nommer ? est-elle
aussi
« idiote »
que le barbon le dit ?
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