5èmes Ateliers du Poids et de la Nutrition de Brides
28 septembre 2013
2ème partie : Ateliers
Thermes de Brides-les-Bains – BP 14 – 73571 Brides-les-Bains
Tél. : 04.79.55.23.44 – Fax : 04.79.55.29.73
accord. Dans le cas d’une alimentation très anarchique et sans repères, on peut proposer des systèmes
d’équivalence et même des quantités précises pour aider le jeune et sa famille au quotidien. La consommation
de boissons sucrées (sodas et jus de fruits) sera limitée ; les boissons light seront un bon compromis. Les
produits gras salés (charcuterie, chips, fromages) et gras sucrés (friandises, chocolats, gâteaux) sont des
aliments peu rassasiants qu’il faut apprendre à consommer en petite quantité, lentement pour en apprécier les
arômes. Afin d’adapter leurs quantités consommées les jeunes devront apprendre petit à petit à être attentif à
leurs signaux de faim, de rassasiement et de satisfaction, variables selon les jours. On retrouve les principes de
base : faire attention à soi, à son assiette, aux quantités et à son corps. Ce travail sera principalement basé sur
le repérage des croyances (alimentaires et corporelles) et des idées reçues pour tenter de remplacer un
comportement alimentaire principalement contrôlé par la pensée par un comportement alimentaire contrôlé
par les sensations de faim, de rassasiement et de satisfaction alimentaire . Lors des consultations successives,
le médecin et/ou le diététicien apprendra à l’adolescent à différencier correctement l'envie de manger de la
faim, à pouvoir s'arrêter de manger lorsqu'il est rassasié, etc.
Les grignotages, sans faim et sans fin, le plus souvent conséquence de l’ennui, sont fréquents chez
tous les ados (en surpoids ou non). Par conséquent, ce n’est pas en les interdisant qu’on verra disparaître ces
mauvaises habitudes, mais plutôt en aidant l’adolescent à ne pas s’ennuyer. Il se peut aussi que, même chez
ces ados en surpoids, ces prises alimentaires répondent à l'augmentation de leurs besoins en cette période de
croissance rapide et/ou lors d’une activité physique intense. Dans de tels cas il est nécessaire d’adapter les
apports en fonction des besoins (à chaque âge et en fonction du niveau d'activité physique). Chez ces jeunes
fragilisés par la stigmatisation, les grignotages ne sont pas forcément des comportements compulsifs, mais
peuvent être la conséquence d'une restriction inadaptée exigée par leurs parents ou qu’ils s’infligent eux-
mêmes. Il arrive alors que ces adolescents grignotent « en cachette » si la restriction est trop importante aux
repas ou au goûter. Ces « compulsions » sont alors vécues avec une très grande culpabilité, aggravant une
mauvaise estime de soi et mise en place d’un véritable un cercle vicieux, voire d'un comportement de Binge
Eating Desorder. L'identification de ses émotions permettra de ne plus associer les compulsions (colère,
tristesse, peur, culpabilité, etc.) à l'acte alimentaire et de redonner de la sérénité à l'acte de manger qui
retrouve sa dimension de plaisir. Cette approche, qui apaise le rapport à la nourriture, permettra améliorer
l’estime de soi. Pour ces jeunes, l’enjeu est de d’apprendre à gérer les émotions et à grignoter malin, même si
ce parcours est parfois long et ingrat pour des adolescents impatients d’obtenir un résultat visible. On
cherchera à identifier les situations à risque et à induire progressivement d’autres réponses aux émotions que
de manger.
Les adolescents qui ont été confrontés à des problèmes de poids depuis leur enfance entretiennent
dans leur discours des idées reçues sur la nutrition. Au fil des consultations le médecin ou le diététicien mènera
une réflexion avec le jeune et sa famille sur les thèmes du « manger bien », « manger mal », « manger trop » et
« manger sain » afin de combattre toutes ses pensées erronées. Enfin, il est nécessaire d’amener ces ados à
être des consommateurs avertis afin d’être le plus autonomes possibles. Si les grignotages compulsifs sont
l’expression d’un malaise général, empêcher le jeune de grignoter ne peut que renforcer son repli sur lui-
même, et n’aura aucun effet positif sur son comportement alimentaire. Une aide psychologique conjointe doit
lui être proposée.
Quand l'indication de perdre du poids est posée, il faut éviter de faire n’importe quoi et suivre le
régime de la voisine sous le prétexte qu’il lui a réussi. Les conseils seront personnels : ils dépendent de
l’adolescent, de son niveau d’activité physique et surtout, de ses besoins journaliers. Pour un ado qui bouge et
n’a pas achevé sa croissance, il suffit parfois de manger raisonnablement et à sa faim aux repas, de diminuer les
grignotages qui ne sont pas stimulés par la faim, d'être moins sédentaire et le tour est joué. Beaucoup
d'adolescents régulent leur poids de façon spontanée à la sortie de l'adolescence, car les apports diminuent
parallèlement aux besoins. Les grignotages, fréquents à cet âge, ne sont pas forcement pathologiques. Si ces
envies de manger correspondent à un besoin de réconfort, il vaut mieux s’accorder une petite portion d’un
aliment doudou et la savourer lentement.
Pour d'autres, la perte de poids sera plus difficile et des aménagements plus complexes seront nécessaires. Si le
surpoids est ancien ou important, mieux vaut consulter un spécialiste (nutritionniste, diététicien et/ou
psychothérapeute), surtout si l’ado est désemparé par ses compulsions alimentaires.
L’ado obèse doit être amené progressivement à être responsabilisé (pour les courses, la cuisine, le
choix de ses goûters, etc.) et on l’incitera à se mettre aux fourneaux. Ainsi, sans contrôle direct des parents, et