Espaces de Sobolev 1 Espace H 1(Ω) Soit Ω un ouvert de Rd . Dénition 1.1. 1 H (Ω) = Remarque 1.2. distributions. du 2 u ∈ L (Ω) telles que ∀i ∈ J1, dK ∈ L (Ω) dxi 2 La dérivée dans la dénition est à comprendre au sens des Exemples : la fonction de Heaviside H(x) n'est pas dans H 1 (] − 1, 1[) tandis que f (x) = |x| l'est. Théorème 1.3. H 1 (Ω) est un espace vectoriel. Muni du produit scalaire d Z X ∂f (x) ∂g(x) = f (x) g(x) dx + dx ∂x ∂x i i Ω Ω i=1 Z (f, g)H 1 c'est un espace de Hilbert. Sa norme est notée k · kH 1 . Remarque 1.4. On voit que kf kL2 ≤ kf kH 1 et k∂i f kL2 ≤ kf kH 1 . Remarque 1.5. Pour tout Ω ouvert de Rd , on a D(Ω) ⊂ H 1 (Ω) ⊂ L2 (Ω) 1 2 Espace H k (Ω) Dénition 2.1. H k (Ω) = u ∈ L2 (Ω) telles que ∀α ∈ Nd , |α| ≤ k, ∂α u ∈ L2 (Ω) Exemples : En 1D, avec Ω =] − 1, 1[ : x 7→ sin x est dans H 1 (Ω) et H (Ω), x 7→ |x| est dans H 1 (Ω) mais pas dans H 2 (Ω). 2 Théorème 2.2. H k (Ω) est un espace vectoriel. Muni du produit scalaire Z (f, g)H k = f (x) g(x) dx + Ω X Z 1≤|α|≤k ∂α f (x)∂α g(x) dx Ω c'est un espace de Hilbert. Sa norme est notée k · kH k . Remarque 2.3. Le produit scalaire de H 2 (Ω) s'écrit d Z X X Z ∂ 2 f (x) ∂ 2 g(x) ∂f (x) ∂g(x) dx+ dx = f (x) g(x) dx+ ∂xi ∂xi Ω ∂xi ∂xj ∂xi ∂xj Ω i,j i=1 Ω Z (f, g)H 2 3 Espace H01(Ω) Théorème 3.1. D(Rd ) est dense dans H 1 (Rd ) pour la norme H 1 : pour tout f ∈ H 1 (Rd ), il existe φn ∈ D(Rd ) telle que limn kf − φn kH 1 (Rd ) = 0. Si Ω ⊂ Rd , Ω 6= Rd , D(Ω) n'est pas dense dans H 1 (Ω). Dénition 3.2. On dénit H01 (Ω) comme la fermeture de D(Ω) dans H 1 (Ω) (pour la norme H 1 (Ω)). Autrement dit, H01 (Ω) = f ∈ H 1 (Ω) ∃φn ∈ D(Ω) tq φn → f dans H 1 (Ω) Remarque 3.3. H01 (Rd ) = H 1 (Rd ) ; si Ω 6= Rd , H01 (Ω) ⊂ H 1 (Ω) avec inclusion stricte. D(Ω) est dense dans H01 (Ω) pour la norme H 1 (Ω). H01 (Ω) est un fermé de H 1 (Ω). 2 Théorème 3.4. H01 (Ω) H . est un espace de Hilbert pour le produit scalaire de 1 Théorème 3.5 (inégalité de Poincaré). Soit Ω un ouvert borné de Rd . Il existe une constante CΩ telle que ∀u ∈ H01 (Ω), kukL2 (Ω) ≤ CΩ k∇ukL2 (Ω) . Remarque 3.6. Attention ! L'inégalité de Poincaré n'est vraie que si l'ouvert est borné. 3.1 Notion de trace Pour une fonction u ∈ C 0 (Ω̄), la trace de u sur ∂Ω est dénie par γ(u) : ∂Ω −→ R x 7→ u(x). En d'autres termes, γ(u) = u|∂Ω . On introduit alors l'application trace γ : C 0 (Ω̄) −→ C 0 (∂Ω) u 7→ γ(u) qui est une application linéaire. A une application dénie sur un ouvert Ω, elle associe la restriction de cette application au bord de l'ouvert. Peut-on étendre la notion de trace à des fonctions moins régulières ? On ne peut pas dénir la trace d'une fonction de L2 (Ω). Cf. par exemple u : x 7→ sin(1/x) dénie sur Ω =]0, 1[. L'ensemble ∂Ω est alors composé des deux points 0 et 1. Il n'y a pas de façon naturelle de dénir la trace de u (la valeur de u) en le point 0. Une fonction qui est dans H 1 (Ω) n'est pas nécessairement continue. On peut cependant dénir la trace sur ∂Ω d'une fonction de H 1 (Ω). Plus précisément, on admet qu'il existe une application linéaire et continue γ : H 1 (Ω) −→ L2 (∂Ω) u 7→ γ(u) vériant ∀u ∈ H 1 (Ω) ∩ C 0 (Ω̄), γ(u) = u|∂Ω . Pour u ∈ H 1 (Ω), la fonction γ(u) est dénie sur ∂Ω, et elle n'est pas forcément continue, mais seulement L2 (∂Ω). 3 Proposition 3.7. H01 (Ω) = u ∈ H 1 (Ω), γ(u) = 0 . Autrement dit, H01 (Ω) est l'ensemble des fonctions de H 1 (Ω) qui s'annulent sur le bord de Ω (quand ce bord est déni). 4