thèse vaccins et vaccination chez les ovins. Camille Le Moine

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ÉCOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT
Année 2009
VACCINS ET VACCINATION CHEZ LES OVINS
THESE
Pour le
DOCTORAT VETERINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
Le 10 septembre 2009
par
Camille, Anne, Marie, Constance LE MOINE
Née le 21/08/1983 à Sète (Hérault)
JURY
Président : M.
Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL
Membres
Directeur : M. Karim ADJOU
Maître de conférences à l’ENVA
Assesseur : Mme Sophie Le poder
Maître de conférences à l’ENVA
REMERCIEMENTS
A Mr le Professeur……. de la faculté de médecine de Créteil,
Qui nous fait l’honneur de présider le jury de cette thèse.
Hommage respectueux
A Monsieur ADJOU,
Maître de conférences en pathologie du bétail à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Qui nous a fait l’honneur d’accepter la direction de cette thèse.
Merci pour ces conseils avisés
Qu’il trouve ici l’expression de ma respectueuse reconnaissance
A Madame LE PODER,
Maître de conférences en Virologie à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Qui nous a fait l’honneur d’accepter de faire partie du jury de cette thèse
Merci pour sa disponibilité et son écoute
Qu’elle trouve ici l’expression de mon profond respect
A mes parents,
Qui sont à l’origine de toutes mes réussites,
A mes sœurs,
Merci d’être vous
A tous mes amis qui se reconnaitront,
Merci d’avoir été là dans les bons comme dans les mauvais moments
Longue vie à nous !
A tous mes maîtres de stages,
Qu’ils me pardonnent mes erreurs et mes hésitations
Merci d’avoir guidé mes pas, pas à pas
A tous ceux qui ont croisé de près ou de loin mon chemin et qui m’ont permis d’arriver là où
je suis.
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
5
LISTE DES FIGURES
7
LISTE DES ABREVIATIONS
9
INTRODUCTION
11
PREMIERE PARTIE : RAPPELS D’IMMUNOLOGIE FONDAMENTALE
13
I)
A)
B)
1)
2)
3)
C)
D)
LES ELEMENTS DU SYSTEME IMMUNITAIRE
Les organes lymphoïdes
Les cellules de l’immunité
Les cellules phagocytaires
Les cellules présentatrices d’antigènes
Les lymphocytes
Les cytokines
Les anticorps
14
14
14
14
15
15
16
16
II)
A)
1)
2)
B)
1)
2)
PHYSIOLOGIE DE LA REPONSE IMMUNITAIRE
Induction de la réponse immune systémique
Présentation de l’antigène au système immunitaire
Induction de la réponse immunitaire
Induction de l’immunité muqueuse
Les sites inducteurs d’immunité
Les sites effecteurs de l’immunité
18
18
18
19
21
21
21
DEUXIEME PARTIE :VACCINS ET IMMUNITE
23
I)
A)
B)
C)
D)
HISTORIQUE DE LA VACCINATION
Jenner
L’ère Pasteurienne
Quelques autres découvertes
Perspectives
25
25
25
25
26
II)
A)
B)
1)
2)
3)
C)
1)
2)
3)
DU CONCEPT AU PRODUIT
Du concept au développement
Du développement à l’AMM
Constitution du dossier AMM
Obtention de l’AMM
Surveillance après la mise sur le marché
La demande d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU)
Dossier technique exigible dans le cadre de la procédure ATU
Procédure pour une demande d’ATU
Suivi après délivrance de l’autorisation
26
26
27
27
27
28
28
28
29
29
III) LES DIFFERENTS TYPES DE VACCINS
A) Objectifs de la vaccination
B) Les vaccins inertes
1
29
29
30
1)
2)
3)
C)
1)
2)
3)
D)
E)
Les vaccins inactivés
Les vaccins sous unitaires
Les vaccins peptidiques
Les vaccins vivants
Les vaccins atténués
Les vaccins vectorisés
Vaccin à ADN
Résumé des propriétés des vaccins inertes versus vivants
Cas particulier des auto-vaccins
30
31
32
32
32
34
35
35
36
IV) AMPLIFICATION/SELECTION DE LA REPONSE IMMUNE : LES ADJUVANTS
DANS LES VACCINS VETERINAIRES.
A) Mécanisme d’action
B) Effets secondaires des adjuvants
C) Les différents types d’adjuvants
D) Adjuvants et immunité muqueuse
37
37
38
38
39
V)
A)
1)
2)
3)
B)
1)
2)
C)
1)
2)
3)
VACCINS ET IMMUNITE
La réponse immune post-vaccinale
Lors de vaccination avec les vaccins vivants
Lors de vaccination avec les vaccins vectorisés
Lors de vaccination avec des vaccins inertes
Les réponses primaire et secondaire
La réponse primaire
La réponse secondaire
Cas particulier de la vaccination du jeune
Statut immunitaire du jeune nouveau né
Transfert passif d’immunité
Passage de l’immunité colostrale à l’immunité active
39
39
39
40
40
40
40
41
42
42
43
45
VI)
A)
B)
C)
1)
2)
3)
D)
1)
2)
3)
LES VACCINS SONT DES MEDICAMENTS
A prescrire dans le cadre de la cascade
Contre-indications des vaccins
Effets secondaires de la vaccination
Liés au principe actif du vaccin
Liés à l’excipient
Liés à l’animal vacciné
Echec de la vaccination
Qu’est ce qu’un échec vaccinal
Cause d’échec et guide de bonnes pratique de la vaccination
Gestion des échecs vaccinaux
46
46
46
47
47
47
47
47
47
48
50
TROISIEME PARTIE : LES VACCINS CHEZ LES OVINS EN FRANCE EN 2008
53
I)
A)
1)
2)
3)
4)
B)
1)
2)
3)
55
55
55
55
55
56
57
57
57
57
LES VACCINS CONTRE LES AGENTS D’AVORTEMENTS EN ELEVAGE OVIN
Vaccination contre la brucellose ovine.
Etiologie
Répartition géographique
Pourquoi vacciner ?
La vaccination
Vaccination contre la Chlamydiose
Etiologie
Répartition géographique
Pourquoi vacciner ?
2
4)
C)
1)
2)
3)
4)
D)
1)
2)
3)
4)
La vaccination
Vaccination contre la Fièvre Q
Etiologie
Répartition géographique
Pourquoi vacciner ?
La vaccination
Vaccination contre la toxoplasmose
Etiologie
Répartition géographique
Pourquoi vacciner ?
La vaccination
58
62
62
62
62
63
66
66
67
67
68
II)
A)
B)
C)
D)
1)
2)
3)
4)
E)
VACCINATION CONTRE LES PASTEURELLOSES
Etiologie et pathogénie
Répartition géographique
Pourquoi vacciner ?
La Vaccination
Support de l’immunité
Les vaccins disponibles
Efficacité des vaccins contre les pasteurelloses
Modalités de vaccination
Une bonne vaccination n’exclut pas une bonne maîtrise des facteurs de risques
70
70
70
71
71
71
71
73
73
74
III)
A)
B)
C)
1)
2)
3)
D)
VACCINATION CONTRE LES CLOSTRIDIES
Etiopathogénie
Pourquoi vacciner ?
Les vaccins
Support de l’immunité
Particularité des vaccins
Modalités de vaccination
Une bonne vaccination n’exclut pas une bonne maîtrise des facteurs de risque
75
75
77
77
77
78
79
80
IV)
A)
B)
C)
D)
1)
2)
3)
E)
VACCINATION CONTRE LE PIETIN
ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
Etiopathogénie
83
Répartition géographique
84
Pourquoi vacciner ?
84
Les vaccins
84
Support de l’immunité
84
Efficacité vaccinale avec Footvax®
85
Modalités de vaccination
85
Une bonne vaccination n’exclut pas la maîtrise des facteurs de risques.
86
V)
A)
B)
C)
D)
1)
2)
3)
E)
VACCINATION CONTRE L’ECTHYMA CONTAGIEUX
Etiologie
Répartition géographique
Pourquoi vacciner ?
La Vaccination
Support de l’immunité
Efficacité vaccinale
Modalités de vaccination avec Echtybel®
Vacciner ne dispense pas de maîtriser les facteurs de risque
VI) VACCINATION CONTRE L’ARTHRITE A ROUGET
A) Etiologie
3
86
86
86
86
87
87
87
88
89
89
89
B)
C)
D)
1)
2)
Répartition géographique
Pourquoi vacciner ?
Vaccination contre le rouget
Support de l’immunité
Efficacité vaccinale
89
89
90
90
90
VII) VACCINATION CONTRE LES COLIBACILLOSES
A) Etiopathogénie
B) Répartition géographique
C) Pourquoi vacciner ?
D) La vaccination
1) Support de l’immunité
2) Les vaccins disponibles
3) Efficacité du vaccin Imocolibov®
4) Modalités de vaccination contre les colibacilloses
E) Vacciner ne dispense pas de lutter contre les facteurs de risque des colibacilloses
91
91
91
92
93
93
93
93
94
94
VIII) VACCINATION CONTRE LES SALMONELLOSES
A) Etiologie
B) Répartition géographique
C) Pourquoi vacciner ?
D) Vacciner contre les salmonelloses
1) Support de l’immunité.
2) Efficacité de la vaccination
95
95
95
95
96
96
96
IX)
A)
B)
C)
D)
1)
2)
3)
VACCINATION CONTRE LA MALADIE DES FRONTIERES
Etiologie
Répartition géographique
Pourquoi vacciner ?
Les vaccins
Support de l’immunité
Les vaccins disponibles
Plan d’assainissement d’un troupeau BD séropositif : Place de la vaccination
97
97
98
98
98
98
99
101
X)
A)
B)
C)
D)
1)
2)
3)
4)
VACCINATION CONTRE LA FIEVRE CATARRHALE DU MOUTON
Etiologie
Répartition géographique
Pourquoi vacciner ?
La vaccination contre la FCO
Support de l’immunité
Les vaccins disponibles
Avantages et inconvénients des vaccins disponibles contre la Blue Tongue
Stratégies vaccinales et difficultés sur le terrain
101
101
102
103
104
104
105
108
109
CONCLUSION
113
BIBLIOGRAPHIE
119
ANNEXES
131
4
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : QUELQUES CYTOKINES ET LEURS EFFETS
16
TABLEAU 2: LES DIFFERENTES CLASSES D’ANTICORPS
17
TABLEAU 3 : PROPRIETES DES VACCINS VIVANTS ET INERTES : RESUME.
35
TABLEAU 4 : GERMES AYANT MENE A LA PRODUCTION D’AUTOVACCINS CHEZ LES PETITS
RUMINANTS.
37
TABLEAU 5 CONCENTRATIONS MOYENNES EN IMMUNOGLOBULINES (MG/ML) DANS LE
SERUM ET LE COLOSTRUM CHEZ LA BREBIS
43
TABLEAU 6 : CAUSES D’ECHEC DE LA VACCINATION ET GUIDE DE BONNES PRATIQUES
49
TABLEAU 7 : PERFORMANCES DE REPRODUCTION APRES VACCINATION CONTRE LA
CHLAMYDIOSE
60
TABLEAU 8 : PRESENTATIONS DISPONIBLES POUR LES VACCINS CONTRE LA CHLAMYDIOSE 62
TABLEAU 9 : EVALUATION DE LA PROTECTION VACCINALE APPORTEE PAR DIFFERENTS
TYPES DE VACCINS CONTRE LA FIEVRE Q
64
TABLEAU 10 : MODALITE DE VACCINATION CONTRE LA FIEVRE Q
65
TABLEAU 11 :PERFORMANCES DE REPRODUCTION SUITE A LA VACCINATION CONTRE LA
TOXOPLASMOSE
68
TABLEAU 12 : PRESENTATIONS DISPONIBLES POUR OVILIS TOXOVAX®
69
TABLEAU 13 : EFFICACITE DES DIFFERENTS VACCINS CONTRE LES PASTEURELLOSES
73
TABLEAU 14 : PROTOCOLES VACCINAUX CONTRE LES PASTEURELLOSES
74
TABLEAU 15 : SOUCHES DE CLOSTRIDIUM PERFRINGENS ET LEURS TOXINES
76
TABLEAU 16 : SIGNES CLINIQUES, REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES DIFFERENTS
TOXINOTYPES DE COSTRIDIUM PERFRINGENS RECONNUS COMME PATHOGENES DANS
L’ESPECE OVINE.
77
TABLEAU 17 : LES VACCINS DISPONIBLES EN FRANCE CONTRE LES ENTEROTOXEMIES ET
LEUR PROTECTION CONTRE LES DIFFERENTES ESPECES OU TOXINES DE CLOSTRIDIES. 78
TABLEAU 18 : MODALITES DE VACCINATION CONTRE LES ENTEROTOXEMIES
81
TABLEAU 18 (SUITE) :MODALITES DE VACCINATION CONTRE LES ENTEROTOXEMIES
82
TABLEAU 19 : PRESENTATION DISPONIBLE POUR LE VACCIN CONTRE LE PIETIN
85
TABLEAU 20 : EFFICACITE DE LA VACCINATION PREVENTIVE VERSUS CURATIVE DANS LA
GESTION DE ECTHYMA CONTAGIEUX
88
TABLEAU 21 : PRESENTATION DISPONIBLES POUR LA VACCINATION CONTRE L’ECTHYMA
CONTAGIEUX
89
TABLEAU 22 : PRESENTATIONS DISPONIBLES POUR LA VACCINATION CONTRE L’ARTHRITE A
ROUGET
91
TABLEAU 23 : AGENTS ISOLES SUR DES AGNEAUX SOUFFRANT DE MALADIES INFECTIEUSES
NEONATALES
92
TABLEAU 24 : PRESENTATIONS DISPONIBLES POUR LA VACCINATION CONTRE LES
COLIBACILLOSES
94
TABLEAU 25 : MODALITES DE VACCINATION AVEC SALMOPAST
97
TABLEAU 26 : MODALITES DE VACCINATION CONTRE LA BORDERDISEASE
100
TABLEAU 27 : MODALITES DE VACCINATION CONTRE LA FCO AVEC LES VACCINS INACTIVES
106
TABLEAU 28 : AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES VACCINS DISPONIBLES CONTRE LA FCO
108
TABLEAU 29: LES DIFFERENTS DES VACCINS DISPONIBLES CHEZ LES OVINS
115
5
6
LISTE DES FIGURES
FIGURE 1: PRESENTATION DE L’ANTIGENE AU SYSTEME IMMUNITAIRE PAR LA VOIE
EXOGENE
18
FIGURE 2 PRESENTATION DE L’ANTIGENE AU SYSTEME IMMUNITAIRE PAR LA VOIE
ENDOGENE
19
FIGURE 3 : ORIENTATION DE LA REPONSE IMMUNITAIRE PAR LES CYTOKINES : VOIES
TH1/TH2
20
FIGURE 4 : LES DIFFERENTS TYPES DE VACCINS
30
FIGURE 5 : PRINCIPE DU VACCIN A SOUS UNITE OBTENU PAR GENIE GENETIQUE
32
FIGURE 6 : PRINCIPE DES VACCINS VECTORISES
34
FIGURE 7: MODE D’ACTION DES ADJUVANTS
38
FIGURE 8 : LA REPONSE PRIMAIRE
41
FIGURE 9 : LA REPONSE SECONDAIRE
42
FIGURE 10: CALENDRIER DE VACCINATION DES MERES EN VUE DE L’IMMUNISATION
PASSIVE DES AGNEAUX
43
FIGURE 11 : LA PERIODE CRITIQUE
45
FIGURE 12:CAUSE D’ECHECS DE LA VACCINATION
51
FIGURE 13 : CIRCULATION DE LA CHLAMYDIOSE DANS UN TROUPEAU NON VACCINE
58
FIGURE 14 : STRATEGIES VACCINALES EN VUE DE L’ERADICATION DE LA CHLAMYDIOSE.
61
FIGURE 15 : CYCLE DE TOXOPLASMA GONDII
66
FIGURE 16 : AVORTEMENT ET MOMIFICATION FŒTALE LORS DE TOXOPLASMOSE.
67
FIGURE 17 : ASPECT MACROSCOPIQUE D’UN POUMON D’AGNEAU ATTEINT DE
PASTEURELLOSE.
70
FIGURE 18 : AGNEAU ATTEINT DE TETANOS.
76
FIGURE 19 : PATHOGENIE DU PIETIN
83
FIGURE 20 : CHUTE D’UN ONGLON SUITE A UNE LESION DE PIETIN.
84
FIGURE 21 : FORME PAPULO-CROUTEUSE D’ECTHYMA A LOCALISATION LABIALE CHEZ
UN AGNEAU.
87
FIGURE 22 : AGNEAU ATTEINT DU SYNDROME DE L’AGNEAU BAVEUR.
92
FIGURE 23 : RETRACTION TENDINEUSES SUR UN AGNEAU ATTEINT DE BORDER DISEASE 98
FIGURE 24 : REPARTITION DES FOYERS DE FCO A SEROTYPE 8 EN FRANCE ,LE 9 OCTOBRE
2008.
102
FIGURE 25 : REPARTITION DES FOYERS DE FCO SEROTYPE 1 ET DE SEROTYPE MIXTE A
SEROTYPE 1 ET 8 EN FRANCE LE 9 OCTOBRE 2008.
103
FIGURE 26 : PETECHIES SUR LA MUQUEUSE LABIALE
103
FIGURE 27: CONGESTION DE LA FACE ET OEDEME DE L'AUGE
103
FIGURE 28 : PERTE DE LAINE
104
7
8
LISTE DES ABREVIATIONS
CPA : Cellules présentatrices d’antigènes
LB : Lymphocyte B
LT : Lymphocyte T
LTc : Lymphocyte T cytotoxique
LTh : Lymphocyte T helper
LTs : Lymphocyte T suppressor
CMH I : Complexe majeur d’hitocompatibilité de classe 1
CMH II : Complexe majeur d’histocompatibilité de claqsse 2
IL : Interleukine
IFN : Interféron
AC : Anticorps
IgG : Immunoglobuline de classe G
IgM : Immunoglobuline de classe M
IgA : Immunoglobuline de classe A
IgE : Immunoglobuline de classe E
RIMH : Réaction immunitaire à médiation humorale
RIMC : Réaction immunitaire à médiation cellulaire
Cellule NK : Cellules Natural Killer
AMM : Autorisation de Mise sur le Marché
ATU : Autorisation temporaire d’utilisation
RCP : Résumé des caractéristiques du produit
AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments
ANMV : Agence Nationale du Médicament Vétérinaire
CANMV : Commission de l’Agence nationale du Médicament Vétérinaire
PV: Primo vaccination
OIE : Organisation Internationale des Epizooties
SNGTV : Société Nationale des Groupements Techniques vétérinaires
DMV : Dictionnaire des médicaments vétérinaires
EST : Encéphalopathie Spongiforme Transmissible
LMR : Limite Maximale de Résidus
BVD-MD : Bovine Virus Diarrhea-Mucosal Disease= Virus de la maladie des muqueuses
BD : Border Disease
INRA : Institut National de Recherche Agronomique
IRP : Iron Regulated Protein
Ppm : Parties par millions
ETEC :
IPI : Infecté Permanent Immunotolérant
FCO : Fièvre catarrhale ovine=Blue tongue= Maladie de la langue bleue
IM : Intra musculaire
SC : Sous cutanée
ID : Intra dermique
OV : Ovin
BV : Bovin
ml : Millilitre
9
10
INTRODUCTION
Largement utilisée dans la lutte contre les grandes enzooties et plus généralement dans
la prévention des maladies infectieuses, la vaccination permet de protéger l’animal en activant, au moyen d’antigènes appropriés, ses mécanismes immunitaires spécifiques de défense
contre les infections virales, bactériennes ou parasitaires.
La vaccination des animaux de rente a subi une profonde évolution ces dernières années. Cette évolution résulte non seulement des progrès scientifiques et techniques notamment
par l’apport de la biologie moléculaire dans la conception et le développement des vaccins,
mais également d’une approche différente de la vaccination. Auparavant les vaccins étaient
utilisés dans le but de prévenir les signes cliniques qui pouvaient résulter d’une infection. Ce
type d’approche est en train d’évoluer au profit d’une approche plus épidémiologique. Les
vaccins sont désormais plus utilisés pour lutter contre l’infection et sa dissémination. La vaccination a également élargi ses perspectives ; dans certains cas elle vise d’avantage à protéger
la santé publique que la santé animale comme dans le cas de la gestion de la brucellose ou de
la chlamydiose par exemple. Enfin d’autres aspects sont actuellement pris en considération
comme celui du bien être animal, de la protection du consommateur et de la protection de
l’environnement. Le problème de l’antibio-résistance de certaines espèces pourrait éventuellement trouver sa solution par un retour de la vaccination préventive.
L’approche préventive par la vaccination chez les petits ruminants apparaît être une
solution intéressante. En effet, dans la filière ovine, la politique d’élevage, de par la valeur
intrinsèque individuelle faible des animaux (4.5euros/kg de carcasse) [48], a tout intérêt à se
baser sur des traitements préventifs à l’échelle du troupeau plutôt que sur du traitement curatif
individuel. La vaccination semble alors bénéficier d’une place de choix dans ce genre de filière. Les petits ruminants sont les parents pauvres de la médecine vétérinaire ; aucun ouvrage
ne recense notamment les vaccins disponibles chez les ovins. L’objectif de cette thèse est
donc de dresser un portrait des vaccins destinés à l’espèce ovine qui se trouvent sur le marché
en France en 2009 et de voir dans quel contexte ils peuvent se mettre en place. Un rappel des
notions d’immunologie fondamentale essentielles pour comprendre le mode d’action des vaccins sera abordé, puis nous dresserons une liste la plus exhaustive possible des vaccins disponibles en France en 2009.
11
12
PARTIE I :
RAPPELS D’IMMUNOLOGIE FONDAMENTALE
13
La découverte de la vaccination est ancienne, puisqu’il est classique d’évoquer cette pratique dans la Chine antique, et que c’est dès la seconde moitié du XVIIIème siècle avec Jenner
en Angleterre puis à la fin du XIXème siècle avec Louis Pasteur en France que cette méthode
de prévention des maladies infectieuses a été développée. La vaccination n’a donc pas attendu
le développement des connaissances en immunologie pour être efficacement utilisée. Ainsi
sans connaître intimement les processus immunitaires mis en œuvre lors de la vaccination, des
vaccins ont été mis en place avec succès. Cependant la connaissance toujours plus précise du
système immunitaire et de son fonctionnement permet de mettre au point de nouvelles générations de vaccins et de fournir une approche raisonnée et non plus empirique de la conception
de nouveaux vaccins ainsi que des outils moléculaires utilisables pour accroître leur pouvoir
protecteur.
I)
LES ELEMENTS DU SYSTEME IMMUNITAIRE
Le système immunitaire est composé de cellules hautement spécialisées, elles même organisées en tissus et organes, qui synthétisent les molécules support des mécanismes de
l’immunité [27, 93].
A) Les organes lymphoïdes
Les cellules de l’immunité (lymphocytes, granulocytes, macrophages et cellules dendritiques) ont pour origine des cellules souches non différenciées, situées dans la moelle osseuse.
Les cellules souches qui vont donner naissance aux lymphocytes, se spécialisent et acquièrent
leurs propriétés fonctionnelles après passage dans les organes lymphoïdes secondaires : le
thymus qui fournit les lymphocytes T et les formations lymphoïdes associées au tube digestif
telles que les plaques de Peyer chez le mouton qui produisent les lymphocytes B [27].
A la sortie de ces organes, les lymphocytes vont circuler dans l’organisme par voie sanguine et lymphatique et vont se fixer au niveau des organes lymphoïdes secondaires, lieu de la
réponse immune. Ces organes lymphoïdes secondaires sont : les ganglions lymphatiques qui
drainent un territoire cutané ou un organe, la rate et les formations lymphoïdes nombreuses au
niveau du tube digestif, des bronches, de la muqueuse nasale et génitale. C’est au sein de ces
organes lymphoïdes secondaires que va avoir lieu la rencontre entre les différents partenaires
de la réponse immunitaire, à savoir antigènes, cellules présentatrices d’antigène (CPA), lymphocyte B(LB), lymphocytes T (LT), cytokines… C’est de ces organes que proviendront les
effecteurs de la réponse immunitaire, à savoir les anticorps, les lymphocytes tueurs, les cytokines [11, 27].
B) Les cellules de l’immunité
Ce sont des cellules très spécialisées qui participent et coopèrent à la mise en place de la
réponse immunitaire [27, 93].
1) Les cellules phagocytaires
Ce sont les granulocytes neutrophiles, les macrophages tissulaires, les monocytes
sanguins. Ces cellules participent à la réaction immunitaire non spécifique et produisent des
14
protéines, les cytokines, qui vont contribuer à la mise en place de la réponse immunitaire. Ces
cellules défendent l’organisme par la phagocytose et jouent ainsi un rôle primordial dans
l’élimination des bactéries, virus, parasites, cellules vieillies ou endommagées.
2) Les cellules présentatrices d’antigènes
Elles sont essentiellement représentées par les cellules dendritiques et les macrophages. Situées dans la peau et les muqueuses, elles capturent les antigènes et les dégradent
en petites séquences peptidiques, puis les présentent aux lymphocytes T sous une forme très
immunogène par des molécules présentes à la surface des cellules : les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité de classe II (CMH II). Ces cellules vont ensuite quitter la
peau ou les muqueuses pour migrer vers les ganglions lymphatiques drainant, où elles viennent en contact avec les lymphocytes et les activent. Ces cellules sont aussi à l’origine d’une
sécrétion de cytokines.
3) Les lymphocytes
Les lymphocytes se repartissent en deux grandes catégories : les lymphocytes T et B.
3.1) Les lymphocytes T
Ils sont responsables de la réponse immunitaire à médiation cellulaire. Beaucoup de sous
populations aux fonctions distinctes sont connues
Les Lymphocytes T cytotoxiques. (C.T.L.) ou tueurs ou Killer Cells (TK) ont la capacité de
tuer spécifiquement les cellules étrangères ou celles qu’ils reconnaissent comme telles (contaminées par l’antigène par exemple) et devenues des cellules cibles.
Les lymphocytes T auxiliaires ou Helpers (TH) contribuent à la mise en place des réponses
immunitaires humorales (sécrétion d’anticorps). Ils sont indispensables pour que les cellules
B puissent se différencier en cellules productrices d’anticorps.
Les lymphocytes T suppresseurs ou Suppressors (TS) préviennent ou arrêtent la réponse immunitaire en bloquant ou en diminuant l’activité des autres cellules du système immunitaire.
Les lymphocytes T amplificateurs interviennent dans l’amplification de la fonction des
lymphocytes T auxiliaires.
Tous les lymphocytes T ne peuvent être activés que par l’antigène présenté par une cellule
présentatrice d’antigènes, le plus souvent un macrophage.
3.2) Les lymphocytes B
Chaque cellule B porte à sa surface des récepteurs pour un antigène. Quant un récepteur de surface d’un lymphocyte B reconnaît cet antigène, la prolifération de la cellule
s’enclenche, induisant la formation de descendants, les plasmocytes, capables de produire
d’énormes quantités d’anticorps identiques et spécifiques de l’antigène en cause.
15
C) Les cytokines
Ce sont des molécules qui interviennent notamment dans l’induction et la régulation de
la réponse immunitaire. Le tableau 1 présente les rôles des principales cytokines.
Tableau 1 : Quelques cytokines et leurs effets
Nom
IL1
IL2
Source des
cytokines
Macrophage
Fibroblastes
Cellules
épithéliales
Lymphocytes
T
activés
Effets sur les autres cellules
Induit la prolifération et la différentiation des LB
Stimule la croissance fibroblastique
Cofacteur des LT
Induit la différentiation des LB activés
Induit la croissance des LT
Induit la production de lymphokines par les LT activés
Induit le développement des LT
Facteur de croissance pour les pré LB
LT
Fibroblastes
Cellules endothéliales
Induit la sécrétion d’Ig1 et d’IgE
IL4 LTH2 activé
Stimule la différentiation et la prolifération des LB activés
Stimule la prolifération des LT activés
Augmente la prolifération des LB
IL5 LTH2 activé
Augmente la production d’IgM, IgG1 par les LB
Induit l’expression de récepteur à IL2 sur les LB
Augmente la prolifération des LT activés
IL6 LT
Monocytes
Stimule la différenciation des LB activés en plasmocytes
Macrophages
Fibroblastes
stimule la sécrétion des anticorps par les plasmocytes
IFN LT
Cellules NK mo- Stimule la phagocytose des macrophages
nocytes
Augmente la sécrétion des IgG2 par les LB
Inhibe la multiplication virale
IL3
Source : Pastoret et al. , 1997, [91]
D) Les anticorps
Les anticorps sont des glycoprotéines de la superfamille des immunoglobulines synthétisés par les plasmocytes. Les anticorps se lient avec l’antigène par des domaines spécifiques
[93, 109].
16
1) Domaines constants et variables
Les domaines constants ne sont pas impliqués dans la reconnaissance de l'antigène,
mais interviennent dans l'activation du système du complément. Les cellules immunitaires
possédant les récepteurs adéquats sont capables de lier les anticorps.
Un anticorps possède quatre domaines variables situés aux extrémités des deux
« bras ». L'association entre un domaine variable porté par une chaîne lourde (VH) et le domaine variable adjacent porté par une chaîne légère (VL) constitue le site de reconnaissance de
l'antigène. Ainsi, une molécule d'immunoglobuline possède deux sites identiques de liaison à
l'antigène.
2) Les classes d’immunoglobulines
Il existe 5 classes d’immunoglobulines. Les immunoglobulines A (IgA), G (IgG), M
(IgM), E (IgE), D (IgD). Le tableau 2 précise leur localisation, leur proportion et leurs rôles.
Tableau 2: Les différentes classes d’anticorps
Localisation
IgG
Sang
Proportion 70- 75%
Rôles
IgA
Muqueuses
IgM
Sang
15-20% des
anticorps
sériques
Agglutination
Neutralisation des
toxines bactéries et virus Neutralisation des bactéries, virus
LB
IgE
Basophiles
IgD
LB
Sang
10%
Mastocytes
<1%
<1%
Agglutination
Allergie
Voie classique du
complément
Neutralisation des parasites
Activation des
LB
Source : Pastoret et al. , 1998, [93]
Les IgG, IgM, IgA sont spécifiques d’un antigène ; ils ont la propriété de neutraliser les
toxines bactériennes, d’empêcher l’attachement des bactéries aux surface des muqueuses [97],
de faciliter la destruction et la phagocytose des bactéries, de neutraliser le pouvoir infectieux
des virus, de faciliter la lyse de certains parasites [27].
3) Les fonctions des différents types d’anticorps
Les anticorps neutralisants se lient à l’antigène et le neutralisent; l’empêchant de se
fixer sur ces cibles cellulaires. L’immunité contre des bactéries dont le pouvoir pathogène est
fondé sur la sécrétion d’une exotoxine (Tétanos et infections à Clostridium) est basée sur ce
type d’anticorps [11, 29, 97]. Les anticorps neutralisants entrent en jeu dans la réponse antivirale en inhibant la fixation du virus à la cellule cible [92, 93].
Les anticorps opsonisants favorisent l’ingestion préférentielle des bactéries par les cellules phagocytaires [97]. L’action conjointe des anticorps et du complément parfois associés
17
au lysozyme peut conduire à la lyse bactérienne. C’est le cas des IgA sécrétoires [11, 39, 97].
C’est le mécanisme le plus important de la résistance humorale vis-à-vis des bactéries surtout
extracellulaires. De même quand un anticorps se lie à un virus, l’immun complexe formé peut
être phagocyté par les macrophages ou les polynucléaires neutrophiles [11, 91, 93].
II)
PHYSIOLOGIE
DE LA REPONSE IMMUNITAIRE
A) Induction de la réponse immune systémique
1) Présentation de l’antigène au système immunitaire
1.1)
Voie exogène : antigène extracellulaire
Les antigènes présents à l’extérieur de la cellule (bactérie extracellulaire, virus non
encore introduit dans la cellule) vont être captés par endocytose ou phagocytose par les cellules présentatrices d’antigènes (macrophage, cellules dendritiques…) et être présentés par le
CMH II par voie exogène après être avoir été dégradés en courtes séquences peptidiques immunogènes [11, 93]. La figure 1 illustre cette présentation de l’antigène.
Figure 1: Présentation de l’antigène au système immunitaire par la voie exogène
Source : Pastoret et al. , 1998, [93]
18
1.2) Voie endogène : antigène intracellulaire
Dans le cas de cellules infectées par un virus, les protéines virales sont synthétisées de
manière endogène à la cellule. Une partie d’entre elle est dégradée et présentée à la surface
des cellules en association avec les antigènes d’histocompatibilité de classe I [11, 93]. La figure 2 l’illustre.
Figure 2: Présentation de l’antigène au système immunitaire par la voie endogène
Source : Pastoret et al. , 1998, [93]
2) Induction de la réponse immunitaire
Les antigènes (bactérie, virus, cellule endommagée, parasite…) peuvent être éliminés
par la réponse immunitaire non spécifique, essentiellement assurée par les polynucléaires et
les macrophages. On réunit sous le terme d’immunité non spécifique l’ensemble des mécanismes par lesquels les antigènes sont empêchés de pénétrer dans l’organisme ou d’y proliférer et cela sans l’intervention des anticorps ou des cellules T cytotoxiques [97]. Cependant la
réaction immunitaire spécifique est plus efficace et permet de faciliter les mécanismes de la
réponse non spécifique.
2.1) Rôle central des LT4
Les LT4 reconnaissent les peptides antigéniques portés par le complexe majeur
d’histocompatibilité de classe II des cellules présentatrices d’antigènes et exercent sur
d’autres lymphocytes (T et B) une fonction auxiliaire. Sans ces lymphocytes LT4 la réaction
immune ne se développe pas normalement. Une fois le LT4 activé, grâce aux cytokines produites, il oriente la réponse immunitaire vers la réaction immunitaire à médiation cellulaire
19
(RIMC) ou la réponse immunitaire à médiation humorale (RIMH). La figure 3 présente cette
orientation de la réponse immunitaire.
Figure 3 : Orientation de la réponse immunitaire par les cytokines : voies TH1/TH2
LT8
Antigène thymodépendant
LTH1
IL2
IFN gamma
IL2
IL12
LT4
LTc
IL4
LTH2
IL4
IL5
IL6
IL10
LB
plasmocytes
Anticorps
Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109]
2.2) Réaction immunitaire à médiaction cellulaire :RIMC
La réponse immunitaire à médiation cellulaire fait intervenir les LT8 précédemment
activés principalement via la voie endogène, par les cytokines IL2, IL12, IFN [11, 91]. Une
fois activé, un ensemble de réactions en chaîne va ensuite provoquer la prolifération des lymphocytes T spécifiques et leur différentiation, via notamment la sécrétion des cytokines qui
vont induire la production de LT cytotoxiques et autres cellules cytotoxiques (comme les cellules natural killer, LT suppresseurs), ainsi que les LT mémoires. De plus elles vont activer la
lignée monocytaire (macrophage, cellules dendritiques…). La réponse immunitaire à médiation cellulaire permet de détruire les cellules infectées par des virus ou par des bactéries intracellulaires.
2.3) Réaction immunitaire à médiation humorale : RIMH
La réaction immunitaire à médiation humorale fait intervenir les lymphocytes B précédemment activés par l’antigène. Après l’activation des LB, une intense multiplication clonale puis une différenciation ont lieu sous l’influence de cytokines. Les LB se transforment en
un type cellulaire spécialisé dans la sécrétion en abondance d’immunoglobulines spécifiques
(anticorps) : les plasmocytes, il y a aussi production de LB mémoires, mais il faut noter que
les LB mémoires ont une demi-vie beaucoup plus faible que les LTc mémoires.
Les anticorps produits peuvent permettre la lutte contre les bactéries et les virus selon différents mécanismes sus cités. (Neutralisation, exclusion immune, facilitateur d’opsonisation,
cytotoxicité complément dépendante…)
20
B) Induction de l’immunité muqueuse
La très grande majorité des agents pathogènes utilisent une porte d’entrée muqueuse
(digestive, respiratoire, vénérienne). Au plan immunologique, elles se distinguent par
l’existence de 2 types de sites.
1) Les sites inducteurs d’immunité
L’antigène y est identifié, dégradé et présenté au système immunitaire. Dans l’intestin
ces formations sont les plaques de Peyer constituées de cellules présentatrices d’antigènes qui
présentent et activent les lymphocytes T et B spécifiques de l’antigène. Ceux-ci migrent ensuite dans le ganglion mésentérique, rejoignent la circulation générale et rejoignent les sites
effecteurs de l’immunité [39].
2) Les sites effecteurs de l’immunité
Ils sont représentés par la lamina propia des différentes muqueuses où les LB terminent leur différentiation et sécrètent des IgA. Cette réponse IgA est spécifique de l’immunité
muqueuse. Le système immunitaire des muqueuses apparaît ainsi unique et semble relativement indépendant de l’immunité générale : l’administration d’un antigène par voie parentérale
induit généralement une réponse muqueuse faible voire nulle. A l’inverse, l’administration
d’un antigène par voie muqueuse est souvent capable d’induire une réponse générale significative. Parallèlement l’administration orale d’un antigène, en particulier viral est capable
d’induire une réponse en lymphocytes cytotoxiques aussi bien dans les sites inducteurs des
réponses anticorps (plaque de Peyer), que dans les sites effecteurs et de manière systémique
[39].
L’annexe 1 présente une vision globale de la réponse immunitaire.
21
22
DEUXIEME PARTIE
VACCINS ET IMMUNITE
23
24
I)
HISTORIQUE DE LA VACCINATION
La vaccinologie est une science dérivée de l’immunologie dont le concept est relativement
récent. Cependant son application la plus évidente : la vaccination est connue empiriquement
depuis longtemps. Dans l’antiquité, les Grecs savaient déjà que les personnes qui avaient survécu à une épidémie pouvaient soigner les malades de cette même maladie sans retomber à
leur tour malades. L’idée de conférer une immunité artificielle avant la survenue d’une maladie semble remonter à presque aussi loin, mais il a fallu attendre la découverte d’un médecin
anglais , Jenner en 1796 pour avoir enfin un vaccin dont les qualités sont encore de nos jours
les qualités majeures recherchées pour un vaccin moderne, à savoir : l’innocuité et l’efficacité
[63].
A) Jenner
Jenner, médecin de la fin du XVIIIème siècle contribua à éradiquer la variole, fléau de
l’époque. Avant lui, les médecins pratiquaient la variolisation pour essayer de lutter contre
cette maladie. Cela consistait à inoculer une variole bénigne pour éviter une variole grave. La
variolisation devient la première technique médicale de masse, non pour empêcher la contagion d'une maladie, mais pour la rendre moins grave.
En 1788, Jenner observe que les gens ayant accidentellement contracté la vaccine
(maladie semblable à la variole, mais beaucoup moins virulente) étaient réfractaires à la variole humaine. Il partit de cette observation pour développer le vaccin contre la variole humaine qu’il inaugura en 1796 avec succès. Cela consistait à inoculer du pus prélevé sur une
pustule de vaccine. Le premier vaccin était né. Son œuvre eut une portée beaucoup plus
grande que la simple victoire sur la variole : elle orienta le cours des sciences médicales vers
l'immunologie et l'anaphylaxie. De cette nouvelle méthode dériveront toutes les autres mesures d'immunisation passive.
B) L’ère Pasteurienne
Trois quarts de siècle plus tard, Louis Pasteur prit pour point de départ les travaux de
Jenner pour établir le principe des vaccinations préventives, qui doivent d'ailleurs leur nom à
la vaccine. On connait surtout Pasteur pour son vaccin contre la rage, mais il est aussi à
l’origine de la découverte entre autre du vaccin contre le choléra des volailles et l’anthrax.
En 1879, Louis Pasteur s’attela à la mise en place d’un vaccin contre la rage. Après
avoir établi que le système nerveux était le siège principal du virus ; Pasteur se dit capable
d'obtenir une forme du virus, atténuée à volonté en exposant de la moelle épinière de lapin
rabique au contact de l'air gardé sec. Cela permettait de vacciner par une série d'inoculations
de plus en plus virulentes. C'est en 1885 qu'il fait ses premiers essais concluants sur l'homme.
La vaccination de Pasteur rencontra un vif succès jusqu’au début du XXème siècle où Fermi
proposa un vaccin contre la rage avec un virus traité au phénol qui supplanta rapidement le
vaccin de Pasteur.
C) Quelques autres découvertes
Salmon et Smith en 1886 découvrirent l’immunisation avec une bactérie inactivée en
la chauffant. Cette méthode de vaccination constituait un espoir énorme pour l’éradication des
maladies bactériennes de l’époque : typhoïde, choléra.
25
Au XXème siècle, Calmette et Guérin découvrent le vaccin contre la tuberculose. En
1921 a lieu avec succès la première vaccination sur des humains. Par la suite Calmette démontra que la vaccination réduisait considérablement la mortalité et la vaccination se développe à partir de 1924, notamment dans les dispensaires.
En 1922, Gaston Ramon découvre les anatoxines, toxines ayant subi l’action simultanée d’une petite quantité de formol et de la chaleur, qui gardent leur pouvoir vaccinant tout en
étant inoffensives. Il développera la vaccination contre la diphtérie et le tétanos
En 1925, Gaston Ramon instaure le principe des substances adjuvantes et stimulantes
de l’immunité, technique qui permet d’obtenir des sérums plus riches en antitoxines en joignant au vaccin une substance irritante pour les tissus. (Hydroxyde d’aluminium). En 1926 il
instaure la méthode des vaccinations associées. Elle consiste à utiliser un vaccin mixte composé d’un vaccin microbien associé à une ou deux anatoxines. On réalise ainsi plusieurs immunisations en une seule injection. Cette technique est à la base de la conception du vaccin
diphtérie-tétanos
D) Perspectives
De nos jours, la vaccination est devenue une science à part entière. Des vaccins recombinants, ou sous forme de pseudo particules virales ont été conçus, permettant d’étendre
l’éventail des vaccins disponibles. Les recherches en cours vont ouvrir la voie pour le développement de nouveaux vaccins qui pourront aider au contrôle de maladies difficiles à traiter
fautes d’agent anti-infectieux efficaces disponibles. Dans le milieu du vaccin vétérinaire
beaucoup d’études sont en cours pour le développement notamment de vaccins antiparasitaires.
II)
DU CONCEPT AU PRODUIT
Cette partie s’attachera à commenter et expliquer la démarche constituée d’étapes successives de plus en plus formalisées de la Recherche et Développement, et à chaque étape, à
expliquer les principales contraintes. Cette démarche transformera une idée en formulation
expérimentale, et enfin en vaccin, un médicament immunologique faisant l’objet d’une demande AMM [73, 99].
A) Du concept au développement
1) La définition du projet
Une étude de marché avant développement est réalisée afin d’apprécier le besoin du
marché et le chiffre d’affaires attendu. Le projet ne passe en phase de développement que si
l’on peut espérer un retour sur investissement suffisant [73].
2) Développement chimique et pharmaceutique
Des chimistes et des pharmaciens sont impliqués dans les phases initiales du programme de développement. Ils proposent le mode de préparation de l’antigène et du vaccin.
Ils vérifient l’efficacité de la formulation et l’innocuité de la formulation. Ils réalisent des
études toxicologiques afin d’objectiver les effets généraux lors de surdose [73].
26
B) Du développement à l’AMM
1) Constitution du dossier AMM
Le dossier AMM est constitué de quatre parties [99].
1.1) Partie I : Résumé du dossier
Cette partie doit contenir des renseignements administratifs comprenant la lettre de
demande d’AMM signée du responsable de la mise sur le marché donnant des informations
sur le médicament et sur le demandeur, l’exploitant et le fabricant.
Elle doit aussi présenter le résumé des caractéristiques du produit (RCP) qui présente les caractéristiques pharmaceutiques, pharmacologiques, toxicologiques et thérapeutiques du médicament et comporte des informations devant figurer sur l’étiquetage, la notice technique et la
publicité. Elle doit aussi présenter les rapports d’experts jugeant la qualité, la sécurité et
l’efficacité du vaccin.
1.2) Partie II : Production et contrôles
Elle doit contenir des informations concernant le processus de production. Il s’agit de
préciser tous les aspects de la future production industrielle. Toutes les étapes de la production seront examinées, décrites précisément et accompagnées des contrôles effectué (grille de
contrôle).
1.3) Partie III : Sécurité
Cette partie contient des informations concernant l’innocuité du produit (toxicité, danger pour l’utilisateur, écotoxicité, étude de la diffusion des souches vaccinales, risque de réversion de virulence, risque de recombinaison génomique des souches vaccinales avec des
souches sauvages… ainsi qu’une étude sur les résidus.
L’étude des résidus est aussi exigée. Pour les vaccins, l’étude des résidus des principes
actifs, n’est pas nécessaire. Elle peut néanmoins être justifiée, par exemple pour des vaccins
vivants dont on étudiera la persistance dans les tissus des organismes microbiens s’ils présentent une capacité à infecter l’homme. L’étude des résidus de certaines molécules adjuvantes
peut être justifiée.
1.4) Partie IV : Efficacité
Cette partie présente les essais réalisés au laboratoire, en station expérimentale et sur
le terrain. Pour les vaccins la démonstration de l’efficacité clinique doit d’abord être apportée
par des essais de laboratoires permettant de préciser les indications du vaccin Des essais de
terrain, avec la maladie naturelle, doivent venir compléter les précédents ; ils peuvent éventuellement apporter à eux seuls les preuves de l’efficacité.
2) Obtention de l’AMM
La demande d’AMM est adressée au directeur général de l’AFSSA. Elle doit être accompagnée du RCP, d’un dossier scientifique et d’échantillons du produit ainsi que des matières premières pour procéder à des contrôles. Après un examen de recevabilité de la de27
mande d’AMM, il est procédé à l’évaluation du dossier. Celui ci est soumis à l’expertise
scientifique des différents spécialistes de l’agence et à un rapporteur désigné par la Commission d’AMM vétérinaire (CAMMV) .Après débat sur le dossier, la CAMMV élit un avis sur
la demande qui peut être un avis favorable, une liste de questions ou un projet de refus. Cet
« avis » est transmis au directeur général de l’Agence ayant reçu délégation du directeur général de l’AFFSA. L’annexe 2 présente les étapes de la procédure d’AMM nationale [99].
3) Surveillance après la mise sur le marché
La pharmacovigilance a pour objet la surveillance des effets des médicaments vétérinaires, principalement de leurs effets indésirables sur les animaux et les êtres humains, et
l’évaluation scientifique des informations recueillies [25]. Le système de pharmacovigilance
repose sur [2, 99]:
-La déclaration des effets indésirables aux centres de pharmacovigilance par les vétérinaires. Ceux-ci doivent remplir une fiche sur laquelle ils signalent le contexte de l’effet secondaire ainsi que sa manifestation clinique. Les annexes 3 et 4 présentent ces fiches.
-Les centres de pharmacovigilance vétérinaire de Lyon et de Nantes qui recueillent et
évaluent les informations.
-L’AFSSA ANMV qui centralise les déclarations d’effets indésirables transmises par les
centres de pharmacovigilance et les exploitants de médicaments vétérinaires.
- La commission nationale de pharmacovigilance vétérinaire qui propose des mesures
de nature à améliorer la sécurité du médicament sous forme d’avis ou de publication [25].
La pharmacovigilance est particulièrement importante pour les médicaments sous ATU.
C) La demande d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU)
La demande d’ATU doit intervenir dans des situations exceptionnelles [2]. Par conséquent cette procédure ne peut être la réponse aux problèmes de disponibilité de médicaments
pour les espèces et indications mineures [25]. De plus la mise à disposition d’un médicament
pour une maladie connue depuis plusieurs années et plus ou moins maîtrisées ne devrait pas
se faire par le biais de l’ATU [2, 25]. La demande d’ATU doit être déposée par un établissement pharmaceutique [2].
1) Dossier technique exigible dans le cadre de la procédure ATU
La procédure d’instruction de la demande comprend 2 étapes : éligibilité de la demande (justification de la demande comportant des données chiffrées sur l’épizootie ou la
situation sanitaire nécessitant le recours à un vaccin non autorisé) et examen d’un dossier
technique. Cette partie contient les mêmes informations que pour une demande d’AMM mais
les exigences sont moindres et les données moins poussées. Le dossier technique n’est évalué
que si le médicament a été jugé éligible pour l’ATU.
.
28
2) Procédure pour une demande d’ATU
Dans le cadre de la simplification des mesures administratives, l’AFSSA-ANMV a
mis en place depuis février 2008 un dispositif allégé permettant aux vétérinaires praticiens
d’accéder à certains médicaments vétérinaires ne disposant pas d’AMM [2]. Ceci permet une
meilleure fluidité de l’accès à ces médicaments par les vétérinaires, dans des situations nécessitant une réactivité importante. La demande d’autorisation émane uniquement de l’industriel
fabricant ou important le médicament vétérinaire non disponible en France. Les règles
d’instruction du dossier ne sont pas modifiées. L’autorisation temporaire est uniquement attribuée à l’industriel demandeur. Les vétérinaires praticiens souhaitant utiliser le médicament
leur permettant de faire face à une situation sanitaire particulière ou à une épizootie n’ont plus
d’autorisation à demander à l’AFSSA ANMV. Ils peuvent contacter directement l’industriel.
Celui ci est chargé de contrôler les règles d’accès à ces médicaments et de suivre l’utilisation
(pharmacovigilance, vétérinaire utilisateur, quantité…). La demande d’ATU n’est valable
qu’un an [2].
.
3) Suivi après délivrance de l’autorisation
Un bilan annuel doit être réalisé par l’établissement pharmaceutique titulaire de l’ATU
incluant des données sur l’évolution de la maladie, les données de pharmacovigilance, les
chiffres de vente et un état d’avancement du développement du médicament pour l’AMM
[99].
III)
LES DIFFERENTS TYPES DE VACCINS
A) Objectifs de la vaccination
Le principe de la vaccination consiste à administrer à un être vivant un principe actif
capable d'induire une immunité spécifique vis-à-vis d'un agent pathogène, ainsi qu'une mémoire immunitaire susceptible d'amplifier plus rapidement la réponse immune qu'après primo-infection [90].
Les performances, et donc les objectifs de la vaccination des animaux, sont variables
en fonction de la nature des maladies visées. Ainsi, la vaccination est la méthode de lutte la
plus efficace contre des maladies infectieuses aiguës qui bénéficient d'une réponse immune
post-infectieuse stérilisante, dans ces cas, la vaccination permet une baisse de l'incidence et de
la prévalence de l'infection. Au contraire, la vaccination est habituellement moins efficace
contre les agents pathogènes qui développent des infections persistantes chez l'hôte (herpesvirus, lentivirus, pestivirus, brucelles...). Pour ces infections, la vaccination permet d'obtenir une
défense contre les symptômes de la maladie (baisse de la prévalence des cas cliniques) alors
que l'efficacité sur la circulation de l'agent pathogène (incidence de l'infection) est habituellement plus limitée.
Un vaccin idéal doit [41]:
-Induire une réponse anticorps et en LTc élevée et de longue durée contre certaines protéines
le plus souvent virales,
-Induire une mémoire immunitaire,
-Ne pas être dangereux (innocuité),
-Etre stable à la conservation.
29
Quel que soit leur mode d’obtention, les vaccins se divisent en deux catégories, que
précise la figure 4, qui conditionnent leurs modes d’action et leurs qualités respectives: les
vaccins inertes et les vaccins vivants [40, 41].
Figure 4 : Les différents types de vaccins
VACCINS VIVANTS
OU
VACCINS ATTENUES
VACCINS INERTES
OU
VACCINS INACTIVES
INACTIVE
ATTENUE CONVENTIONEL
ATTENUE PAR SELECTION
CONTRE LE PRODUIT
D’UN GENE
SOUS UNITAIRE
ATTENUE PAR MUTAGENESE
DIRIGEE
PEPTIDIQUE
VACCIN VECTORISE
Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109]
B) Les vaccins inertes
Les souches vaccinales des vaccins inertes sont au contraire des vaccins vivants incapables de se multiplier chez l’hôte. Il faut donc fournir à l’animal une masse antigénique suffisante pour assurer une réponse immune protectrice. L’obtention d’une réponse immune protectrice nécessite souvent l’emploi d’adjuvants et/ou la répétition de l’intervention. Les vaccins inertes sont de 3 types: les vaccins inactivés, les vaccins sous unitaires et les vaccins peptidiques.
1) Les vaccins inactivés
1.1) Mode d’obtention des souches vaccinales
Les principes actifs des vaccins inactivés sont obtenus à partir de souches virales ou
bactériennes choisies pour la qualité de leur équipement antigénique et multipliées de telles
sortes qu’elles conservent ces propriétés [40]. Dans le cas de vaccins viraux il est nécessaire
de disposer d’un substrat cellulaire adapté à la multiplication des particules virales. L’activité
30
métabolique des bactéries et leur indépendance vis à vis des substrats cellulaires simplifient
les conditions de leur culture en masse [41].
Les virus, bactéries, toxines sont alors inactivés par l’action d’agents physiques (chaleur, rayon UV…), chimiques (formaldéhyde…) ou par l’action conjuguée de deux ou plusieurs agents [40, 41]. Séparés du milieu de culture par une succession d’étapes de purification et de concentration, les principes actifs portant les antigènes sélectionnés font alors
l’objet de l’étape de formulation, au cours de laquelle plusieurs principes actifs (ou valences
vaccinales) peuvent être mélangés. Des adjuvants de l’immunité et des agents de stabilisation
et de conservation sont généralement ajoutés [41].
1.2) Des vaccins plus sûrs
Ces vaccins sont habituellement très sûrs dans la mesure où les procédures d'inactivation mises en place sont désormais correctement définies, mises en œuvre et contrôlées. Le
risque associé à ces vaccins ressort plutôt de réactions locales liées à la présence d'adjuvants
[7, 90, 127].
1.3) Les vaccins inactivés disponibles
Parmi le panel de vaccins disponibles en France chez les ovins, les vaccins inactivés
sont les plus nombreux. La liste suivante est une liste non exhaustive des vaccins inactivés
disponibles chez les ovins [143].
- Chlamydiose+ Fièvre Q (Chlamyvax FQ ®)
- Toxi infection à clostridies : Coglavax ®/Miloxan ®/Tasvax®huit
- Colibacillose et toxi-infection à clostridies : Séranamix®
- Colibacillose: Imocolibov®
- Pasteurellose: Lysopast®/Salmopast®
- Piétin: Footvax ®
- Arthrite à rouget : Ruvax®
2) Les vaccins sous unitaires
L’analyse des fonctions des protéines virales ou bactériennes conduit à identifier celles
qui sont responsables de l’induction de l’immunité chez l’hôte [7, 40, 90]. Le plus souvent
pour les virus, il s’agit des protéines de l’enveloppe virale. La démarche consiste alors à obtenir ces protéines et à les formuler dans une préparation vaccinale. Il existe deux méthodes
pour obtenir les protéines immunogènes [40]:
- Obtention par purification à partir de l’agent pathogène : Cette approche permet de limiter la part de protéines non nécessaires dans un vaccin et peut limiter le nombre de réactions non désirables.
-Obtention par génie génétique : le gène codant pour une protéine immunogène est inséré
dans un système d’expression in vitro (bactéries, levures, cellules en culture…) puis la protéine est formulée dans une préparation vaccinale. Ce genre de vaccin nécessite le plus souvent l’utilisation d’adjuvants. La figure 5 précise le mode de fabrication de ce genre de vaccin.
31
Figure 5 : Principe du vaccin à sous unité obtenu par génie génétique
Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109]
Il n’y a pas de vaccin sous unitaire disponibles pour les petits ruminants.
3) Les vaccins peptidiques
La réponse immune de l’hôte n'est pas dirigée contre toute la protéine mais surtout
contre de petits fragments appelés épitopes, correspondant à un peptide. Certains épitopes
sont synthétisables, par simple synthèse chimique du peptide correspondant [39, 41]. Cette
approche n'a pour l'instant pas débouché sur un vaccin commercialisé. Un commentaire général sur les vaccins constitués de protéines produites par génie génétique ou de peptides est leur
grande innocuité, puisqu'à aucun moment l'agent pathogène ou un agent infectieux n'est utilisé
pour la fabrication du vaccin [40].
C) Les vaccins vivants
1) Les vaccins atténués
L’agent infectieux présent dans le vaccin a gardé la capacité de se multiplier chez
l’hôte, mais ne présente pas de caractère pathogène dans les conditions habituelles
d’utilisation [39]. Les principes actifs des vaccins vivants sont des virus, des bactéries ou des
parasites dont le pouvoir pathogène est atténué ou a disparu à la faveur de mutations survenues soit spontanément, soit à l’occasion de passages répétés sur des animaux ou des cellules
différents de ceux de l’espèce sensible, soit dans des conditions de culture infra-optimale, soit
encore par l’effet d’agents physiques ou chimiques.
Ce sont parfois aussi des virus, bactéries, parasites dont le pouvoir pathogène bien que
conservé, ne peut s’exprimer par la voie d’administration choisie. Ce sont parfois des virus,
des bactéries, des parasites qui sont dépourvus de pouvoir pathogène pour l’espèce cible mais
présentent une parenté antigénique suffisante pour induire une protection croisée.
32
Les vaccins vivants se prêtent relativement mal à la préparation de vaccins multivalents sauf dans les cas où ils sont associés à des vaccins inactivés ou sous unitaires [41].
1.1) Mode d’obtention des souches vaccinales
Dans tous les cas, les modes d’obtention s’apparentent dans les étapes initiales de multiplication, de conservation, de concentration et de purification à celui des vaccins inactivés
ou sous unitaires. L’étape de stabilisation ou de conservation du pouvoir de multiplication
des souches vaccinales est décisive dans la préparation des vaccins vivants. Cette stabilisation
peut être obtenue par congélation dans un milieu cryoprotecteur ou plus généralement par
lyophilisation en présence d’un stabilisateur appelé substrat de lyophilisation [40].
1.2) Des vaccins moins sûrs
Cependant les vaccins vivants sont moins sûrs que les vaccins inactivés pour différentes raisons : Les vaccins vivants peuvent présenter un risque de pouvoir pathogène résiduel : l’animal vacciné avec un vaccin vivant peut présenter des signes cliniques après vaccination. Dans ce cas, les souches vaccinales sont excrétées et peuvent diffuser à d’autres animaux. De plus ces vaccins présentent un risque potentiel de réversion, de recombinaison ou
de réassortiments.
1.3) Les différents types de vaccins atténués
1.3.1)
Les souches spontanément avirulentes
Certaines souches isolées du terrain sont spontanément avirulentes, en particulier pour
une autre espèce cible. Historiquement, Jenner a vacciné contre la variole en utilisant le virus
du cowpox des bovins [40, 41].
1.3.2)
La sélection aveugle de variants non pathogènes
Le principe de sélection de souches virales atténuées est d'isoler parmi une population
virale initiale un clone de virulence atténuée. La sélection de variants non pathogènes est réalisée par différentes techniques (passage multiple en culture cellulaire, passage sur animal
différent de l’espèce cible, passage multiples en culture cellulaire à basse température) [41].
Ces procédures se font en aveugle et lorsqu’une souche vaccinale potentielle est obtenue, les
modifications génomiques à l'origine de l'atténuation sont le plus souvent inconnues, il est
donc impossible de prévoir la stabilité de l'atténuation et les risques de recombinaison avec les
souches sauvages. Seule l'utilisation à large échelle d'une souche vivante sur le terrain permet
a posteriori de confirmer son innocuité. Malgré ces inconvénients, cette technique a prouvé
son efficacité et la quasi-totalité des souches vivantes actuellement utilisées en dérivent.
1.3.3)
Vaccins atténués par mutagenèse dirigée
Les progrès de la biologie moléculaire des micro-organismes conduisent à identifier
des gènes responsables du pouvoir pathogène. La démarche consiste à rendre ces gènes non
fonctionnels de manière à obtenir une souche non pathogène utilisable comme souche vaccinale. Ces vaccins ont des propriétés comparables à ceux obtenus par des procédures classiques ; ils sont cependant plus sûrs car la mutation est connue [7, 41].
33
1.4) Vaccins vivants atténués disponibles
Chez les petits ruminants, quelques vaccins vivants sont disponibles en France [143]. Il s’agit
des vaccins suivants :
-Chlamydiose : Tecvax chlamydia®/Ovilis chlamydia ®
-Toxoplasmose : Ovilis® Toxovax
-Echtyma contagieux :Ecthybel®
-Brucellose : Ovirev®
2) Les vaccins vectorisés
L’analyse des fonctions des protéines virales ou bactériennes conduit à identifier celles qui
sont responsables de l’induction d’une immunité chez l’hôte. La démarche, illustrée par la
figure 6, consiste alors à insérer les gènes correspondants dans des vecteurs (poxvirus, adénovirus, herpesvirus) ou bactéries (salmonelles, BCG…). Les vecteurs ont eux même été modifiés afin de ne plus présenter de pouvoir pathogène. Il existe des vaccins vectorisés réplicatifs
et d’autres non réplicatifs.
Figure 6 : Principe des vaccins vectorisés
Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109]
2.1) Vaccins vectorisés réplicatifs
Les vecteurs utilisés sont capables de se répliquer chez l'hôte en dépit de l'insertion du gène
étranger dans leur génome. Aujourd’hui, seul le vaccin utilisé pour vacciner les renards contre
la rage par voie orale a reçu une autorisation de mise sur le marché.
2.2) Vaccins vectorisé non réplicatifs
La construction de virus réplicatifs peut poser des problèmes de biosécurité. En effet,
il n'est pas souhaitable que des virus recombinants puissent diffuser d'animal à animal. Il a
34
donc été imaginé d'utiliser des virus qui, naturellement ou par délétion de gènes essentiels,
soient incapables de se multiplier chez l'animal. Les virus sont alors utilisés comme des seringues moléculaires [40]. Cette approche est satisfaisante au plan de la biosécurité.
2.3) Vaccins vectorisés disponibles
Chez les petits ruminants, en France, des vaccins vectorisés sont à l’étude pour les vaccins
contre la fièvre catarrhale.
3) Vaccin à ADN
Il a été démontré dans de nombreuses espèces mammifères et aviaires que la simple
inoculation intramusculaire du gène (c'est-à-dire de l'ADN nu) permettait d'obtenir de bons
résultats, bien qu'avec une efficacité plus faible, nécessitant plusieurs injections [137]. Pour
l'instant, seule la voie intramusculaire se révèle efficace dans ces conditions, mais de nouvelles techniques sont à l’étude. De nombreux laboratoires utilisent actuellement cette approche, sans qu'un vaccin soit en voie de commercialisation.
D) Résumé des propriétés des vaccins inertes versus vivants
Les vaccins selon qu’ils soient vivants ou inertes ont des caractéristiques propres que le tableau 3 répertorie.
Tableau 3: Propriétés des vaccins vivants et inertes : Résumé.
Vaccins vivants
+/- : fragile
Stabilité à la conservation
+++
Efficacité
Multiplication des souches dans
l’hôte
PV *en 1 injection
Immunité très longue (plusieurs
années)
Protection non spécifique vis à
vis d’affection virale autres via
l’induction
de
la
synthèse
d’interféron
Immunité locale et RIMC**
+/Possible pouvoir pathogène
résiduel
Possible mutation des souches
vaccinales
Immunité induite
Innocuité
* Primovaccination
** Réaction immunitaire à médiation cellulaire
*** Réaction immunitaire à médiation humorale
35
Vaccins inertes
+++
+
Pas de multiplication des souches
dans l’hôte
Nécessité de fournir une masse
antigénique de départ élevée pour
induire une réponse immunitaire
correcte : PV en 2 injections
Immunité courte : rappel annuel
Nécessité d’adjuvants pour
stimuler la réponse immunitaire
Surtout RIMH *** (anticorps)
+++
E) Cas particulier des auto-vaccins
1) Définition
Face à certaines pathologies infectieuses, la fabrication d’un auto-vaccin peut permettre la mise en œuvre d’une prophylaxie médicale en l’absence de spécialité commerciale
adaptée. Ceci est d’autant plus intéressant que chez les petits ruminants, la médecine de troupeau et la prévention revêtent une importance particulière en raison notamment de la grande
taille des effectifs et de la faible valeur individuelle des animaux.
La définition d’un auto-vaccin à usage vétérinaire est donnée par le Code de la Santé
Publique en son article L5141-2 : « On entend par auto-vaccin à usage vétérinaire tout médicament vétérinaire immunologique fabriqué en vue de provoquer une immunité active à partir
d’organisme pathogène provenant d’un animal ou d’animaux d’un même élevage, inactivés et
utilisés pour le traitement de cet animal ou des animaux de cet élevage. »Il s’agit donc d’un
vaccin tué, dont la composition et la destination sont fixées réglementairement et dont
l’utilisation se limite à l’élevage dont sont issus les antigènes qui le composent. En pratique
seuls sont autorisés les auto-vaccins bactériens [96].
L’auto-vaccin est soumis en termes d’efficacité et d’innocuité aux mêmes règles de
pharmacovigilance que les autres médicaments. Outre la prévention des pathologies, il permet
la réduction de l’excrétion et constitue une alternative de choix aux traitements curatifs à base
d’antibiotiques, dont les limites sont nombreuses [96].
2) Mode d’obtention des autovaccins
Après isolement et identification des germes par un laboratoire de diagnostic, à partir
des prélèvements effectués par le praticien, les laboratoires habilités par l’AFSSA sont en
mesure, sur prescription de ce dernier et fourniture de l’ordonnance correspondante de procéder à la fabrication de l’autovaccin qui sera ensuite utilisé dans l’élevage d’origine dans les
conditions habituelles d’exercice. Les délais de fabrication sont de l’ordre de 4 à 5 semaines
et le coût d’un autovaccin chez les petits ruminants varie de 20 euros à 50 euros en fonction
de la nature de la bactérie et du nombre de valences à inclure [96].
3) Evolution de la réglementation
L’arrêté du 2 décembre 2003 stipule que les autovaccins à destination des animaux de
production ne sont pour le moment plus autorisés par principe de précaution à l’égard des
EST (Encéphalopathie Spongiforme Transmissible) [2, 96].
4) Principales pathologies et germes en cause ayant mené à la production
d’autovaccins pour les ovins
Lorsque l’utilisation des auto-vaccins était autorisée, un certain nombre de germes,
dont une liste non exhaustive figure dans le tableau 4, étaient combattus grâce aux autovaccins.
36
Tableau 4 : Germes ayant mené à la production d’autovaccins chez les petits ruminants.
Pathologie
Digestive
Mammaires
Auto-vaccins
Escherichia coli
Salmonella typhimurium et autres sérovars
Staphylococcus aureus
Affections pyogènes Microcoque de morel : maladie des abcès des agnelles
Corynebacterium pseudotuberculosis : lymphadénite caséeuse
Salomella abortus ovis
Reproduction
Mannheimia haemolytica
Respiratoires
Pasteurella multocida
D’après PETIT, 2006, [96] et PONCELET, 2007, [103]
IV)
AMPLIFICATION/SELECTION DE LA REPONSE IMMUNE
VACCINS VETERINAIRES.
: LES ADJUVANTS DANS LES
Les vaccins tués procurent un moindre degré de protection que les vaccins atténués. De
ces limitations naquirent l’idée de substances adjuvantes qui pourraient stimuler
l’immunité .Les adjuvants sont donc des substances chimiques ou protéiques qui stimulent la
réponse immunitaire suite à l’administration d’un vaccin.
A) Mécanisme d’action
Au delà d’une augmentation générale de la réponse immune, certains types d’adjuvants
permettent d’amplifier certains compartiments spécifiques de la réponse immune, et permettent une adaptation vis-à-vis de la maladie visée [39]. Par exemple, les vaccins contre les bactéries extracellulaires doivent induire la synthèse d’IgG pour permettre l’opsonisation de la
bactérie, pour activer le complément, pour neutraliser les toxines Les adjuvants permettent
aussi de diminuer le nombre d’immunisations nécessaires à la mise en place de l’immunité et
diminuent aussi la quantité d’antigène contenu dans les vaccins pour une même efficacité
[127].
Le mécanisme d’action des adjuvants est de plusieurs types présentés à la figure 7, qui ne sont
pas exclusifs les uns des autres, un même adjuvant peut agir par des modalités différentes.
37
Figure 7: Mode d’action des adjuvants
Adjuvants
particulaires
Adjuvants
dépôt
Rejet lent de
l’antigène
Adjuvants
immunostimulants
Présentation antigénique
augmentée
Réponse immunitaire
prolongée
Stimulation des
récepteurs de LT
Augmentation de la
production de cytokines
par les CPA
Réponse cellulaire Th augmentée
Augmentation de la
réponse cellulaire
Augmentation de la production
d’anticorps
Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109]
B) Effets secondaires des adjuvants
Les adjuvants peuvent être responsables d’effets secondaires systémiques non spécifiques : fièvre, arthrite, uvéite, anorexie, léthargie, douleur… [127]. Théoriquement, les adjuvants augmentent la probabilité de réactions auto immunes (anémie hémolytique) [58,127].
Mais le plus souvent les adjuvants ne sont responsables que de réactions locales (inflammation, plus rarement granulome, abcès stérile). L’inflammation provoquée peut piéger
l’antigène au site d’injection et l’empêcher de stimuler la réponse immunitaire. De plus certains adjuvants provoquent une réaction inflammatoire très importante qui met longtemps à
disparaître et expose la viande à des saisies à l’abattoir. Ainsi chez les moutons, certains vaccins induisent la formation de granulomes très volumineux qui mettent jusqu’à plusieurs mois
pour disparaître [127]. Certaines théories annoncent que certains adjuvants seraient responsables du développement de sarcomes notamment chez les chats [75].
C) Les différents types d’adjuvants
Il existe deux types d’adjuvant : les adjuvants particulaires et les adjuvants non particulaires. Les adjuvants particulaires dont le plus connu et le plus utilisé est l’hydroxyde
d’aluminium, mais de nombreux autres adjuvants particulaires sont disponibles. Les adjuvants
non particulaires sont disponibles comme par exemple le MDP (Muramyl dipeptide), les cy38
tokines, le lipid A, le Quil A. Ils peuvent être utilisés seul mais le plus souvent en association
avec d’autres adjuvants particulaires [39, 127]. Chaque adjuvant a ses caractéristiques
propres.
Certains vaccins possèdent une combinaison d’adjuvants dont le but est de réussir à
obtenir le mélange désiré de réponses immunitaires. Le résultat d’une combinaison
d’adjuvants dépend du mécanisme d’action et de la toxicité de chacun des composants. Ainsi
l’effet d’une combinaison d’adjuvants peut être meilleur, le même ou pire que l’effet des 2
adjuvants pris séparément [127].
D) Adjuvants et immunité muqueuse
Les vaccins « muqueux » ont de nombreux avantages par rapport aux vaccins systémiques. Ils ont moins d’effets secondaires, l’administration est plus simple, et l’immunité est
induite au lieu même d’entrée des pathogènes [39]. Le choix d’un adjuvant est un point crucial dans la mise au point de ce type de vaccins. L’adjuvant doit être capable de survivre dans
un milieu hostile (notamment dans le tube digestif). Il faut que l’adjuvant protège l’antigène
et ne le délivre que dans la muqueuse cible. De plus l’association adjuvant-antigène doit induire en plus d’une immunité muqueuse de type IgA, une immunité systémique.
V)
VACCINS ET IMMUNITE
A) La réponse immune post-vaccinale
La réponse immune post-vaccinale varie en fonction du mode de présentation de l'antigène au système immunitaire.
1) Lors de vaccination avec les vaccins vivants
Le système le plus simple est représenté par les vaccins vivants composés de souches
atténuées. Ils sont les plus susceptibles d'induire une réponse immune proche de celle de l'infection naturelle [7,40].
La multiplication d’une souche virale atténuée chez l’animal a plusieurs conséquences. Tout d’abord, l’ensemble des protéines codées par le génome viral sont exprimées, y
compris les protéines non structurales. L’animal peut donc reconnaître la gamme complète
des antigènes viraux. Ensuite comme le virus se multiplie dans l’organisme, l’animal pourra
utiliser le mode de préparation endogène des antigènes et les présenter au niveau des CMH I.
Les cellules à CMH I interagissent avec les LT8 qui assurent la majeure partie de la lymphocytotoxicité à l’égard des cellules infectées. Il peut aussi induire une réponse anticorps systémique. Enfin la multiplication virale induit la production d’interféron non-immun, responsable d’une protection non spécifique à l’égard d’autres infections virales. Tout cela fait que
les vaccins vivants sont généralement plus efficaces et garants d’une immunité plus longue
que les vaccins inactivés.
Il est rare que les vaccins vivants soient administrés par la voie normale d'infection,
généralement muqueuse. L'induction d'une immunité muqueuse solide est alors compromise.
Pour ces raisons, il est clair que s'il existe pour certaines maladies d'excellents vaccins vivants, bien supérieurs à leurs homologues inertes, cette règle n'est néanmoins pas générale. Le
39
vaccin le plus efficace devrait être une souche atténuée administrée par la voie naturelle d'infection.
2) Lors de vaccination avec les vaccins vectorisés
Les vaccins vivants vectorisés représentent a priori un bon compromis. Ils présentent
également l'antigène au système immunitaire de manière adéquate et suscitent l'induction
d'une immunité à la fois humorale et cytotoxique.
Le choix entre vecteurs réplicatifs et non réplicatifs est avant tout fondé sur des considérations de dose nécessaire. Les vecteurs non réplicatifs nécessitent habituellement des doses
plus élevées, mais sont moins sûrs (risque de dissémination). La vaccination génétique semble
présenter des caractéristiques voisines. On peut reprocher à ces systèmes une approche limitant les antigènes utilisés à un petit nombre, ce qui peut être limitant pour des agents pathogènes complexes (gros virus et bactéries) [7, 40].
3) Lors de vaccination avec des vaccins inertes
Les vaccins inertes (vaccins inactivés, sous-unitaire, produits par purification ou par
des techniques de génie génétique ou de synthèse in vitro) possèdent des propriétés communes. A l'état brut (sans adjuvant), ils sont uniquement capables d'induire une réponse en
anticorps systémique. De manière générale, ils n'induisent pas de réponse cytotoxique. Enfin,
ils sont incapables d'induire une immunité muqueuse significative, même lorsqu'ils sont administrés par une telle voie. Ce sont des vaccins plus couteux à produire que les vaccins vivants.
Comparés aux vaccins vivants, les vaccins inertes semblent ne posséder que des désavantages, uniquement compensés par leur innocuité. Pourtant ces vaccins se révèlent aussi
efficaces que des vaccins vivants, y compris contre des maladies virales dans lesquelles la
composante cytotoxique de l'immunité est importante. Ceci s'explique par le rôle des anticorps dans la neutralisation de virus ou de bactéries extracellulaires. Or nombre de virus et de
bactéries sont présents à un moment ou à un autre de leur cycle en position extracellulaire,
voire suscitent une virémie ou une bactériémie. De plus, les cellules infectées par des virus
peuvent être détruites par des mécanismes en l'absence de réponse cellulaire cytotoxique
(ADCC : Antibody Dependance Cell Cytolysis) [40, 90].
B) Les réponses primaire et secondaire
1) La réponse primaire
Lors de la première exposition à l’antigène (infection naturelle ou injection d’un
vaccin), une réponse primaire apparaît [7, 109].
Ces caractéristiques illustrées par la figure 8, sont :
- Temps de latence élevé : il se passe quelques jours pendant lesquels se déroulent les
interactions cellulaires entre macrophages et populations lymphocytaires (lymphocytes T et
lymphocytes B). Cette longue latence s’explique par le grand nombre d’interactions.
-Lente
40
-Faible production d’anticorps : le taux d’anticorps croît en fonction directe du
nombre de plasmocytes engendrés par les divisions cellulaires et les différentiations des lymphocytes activés.
-Faible affinité
-Principalement sécrétion d’IgM
-Décroissance rapide (quelques semaines) aboutissant à une phase de repos durant laquelle l’anticorps n’est plus détectable. Toutefois l’organisme n’est cependant pas dans le
même état immunitaire qu’avant contact avec l’antigène. Il possède des cellules à mémoire
susceptibles d’agir ultérieurement.
Figure 8 : La réponse primaire
Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109]
2) La réponse secondaire
Lors d’une seconde exposition à l’antigène (infection naturelle ou deuxième injection du
vaccin), s’amorce la réponse secondaire, illustrée par la figure 9. Elle présente les caractéristiques suivantes [7, 109].
-Temps de latence plus court car les cellules à mémoire, au contact de l’antigène, se transforment en plasmocytes et synthétisent les anticorps.
-Plus rapide
-Production d’anticorps élevée car les anticorps sont produits d’une part par les cellules à
mémoire, d’autre part par de nouveaux plasmocytes induits par une réponse immunitaire
normale qui s’est amorcée dés le contact avec l’antigène
-Maturation d’affinité
-Décroissance plus lente car plus il y a d’anticorps, plus ils mettent de temps à disparaître.
41
Figure 9 : La réponse secondaire
Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109]
Ces caractéristiques ne font qu’augmenter au cours des réponses immunitaires ultérieures.
C’est sur cette chronologie des réponses immunitaires que se base le principe des vaccinations en plusieurs étapes et des rappels de vaccins
C) Cas particulier de la vaccination du jeune
1) Statut immunitaire du jeune nouveau né
1.1) Un animal immunocompétent au système immunitaire immature
Les ongulés naissent avec un système immunitaire complet et fonctionnel mais immature et non rodé [44, 65,93]. Ainsi la réponse immunitaire du nouveau-né sera trop faible et
trop lente pour être réellement efficace contre les infections précoces. Elle parviendra au
mieux à modérer la maladie [44].
1.2) Conséquence d’une placentation spécifique
Le placenta des ovins est qualifié de syndesmochorial. Il ne permet aucun passage
d’immunoglobuline [65]. Le nouveau-né vient donc au monde avec des taux
d’immunoglobulines (essentiellement des IgM [44, 65]) circulantes presque nuls (<0,29
g/ml). Dans les espèces où la placentation ne permet pas le passage d’immunoglobulines de la
mère au fœtus, une immunité dite passive est conférée par les buvées colostrales et est garante
dans les premières semaines de vie d’une protection systémique et muqueuse [65]
1.3) Protection du jeune assurée par le colostrum maternel
1.3.1)
Le colostrum : composition
Le colostrum est le produit de la sécrétion de la glande mammaire dans les 12 à 48h
suivant le part. La composition du colostrum est très particulière, et se modifie très rapide42
ment après la mise bas. Il est donc difficile d’en donner une composition moyenne [65]. Le
colostrum est particulièrement riche en anticorps d’origine maternelle notamment en IgG
comme le montre le tableau 5.
Tableau 5 Concentrations moyennes en immunoglobulines (mg/ml) dans le sérum et le
colostrum chez la brebis
Immunoglobuline
Taux (mg/ml)
IgG1
IgG2
IgM
IgA
Sérum Col* Sérum Col* Sérum Col* Sérum Col*
16-22
94.1 5-7
2.5
1.5-3 1.3 0.5-1 2.8
*Colostrum
D’après GODDEERIS, 2001, [51]
1.3.2)
Origine des immunoglobulines et conséquence pour l’immunisation
des jeunes via le colostrum maternel.
L’origine des anticorps colostraux est double : Les IgG et une partie des IgM et des
IgA proviennent de la filtration du sang par la mamelle. L’autre partie des IgM et des IgA est
synthétisée par des structures immunitaires spécifiques présentes dans la glande mammaire.
[44, 65]. Sur le plan qualitatif, les immunoglobulines du colostrum reflètent donc fidèlement
le statut immunitaire de la mère [65, 121]. La brebis commence à concentrer son colostrum 13
jours avant l’agnelage [28]. Ainsi dans le cas d’une vaccination des mères en vue d’apporter
des anticorps aux jeunes via le colostrum, la vaccination (ou le rappel), comme le montre la
figure 10, doit être réalisé(e) entre 2 à 4 semaines avant l’agnelage (éventuellement 6 semaines). La couverture colostrale des jeunes varie selon l’affection : 24 jours pour les pasteurelles contre 12 à 16 semaines pour la maladie du rein pulpeux. Dans le cas de l’ecthyma la
protection colostrale serait inexistante [103].
Figure 10: Calendrier de vaccination des mères en vue de l’immunisation passive
des agneaux
2 à 4 semaines
13 jours
2ème injection
du vaccin ou rappel
Début de concentration des
Ig* dans le colostrum
Part
*Immunoglobulines
D’après CHARTIER, 2002, [28]
2) Transfert passif d’immunité
2.1) Absorption des anticorps colostraux
La résorption des immunoglobulines se produit exclusivement si elles sont intactes et
fonctionnelles [65]. Il est important d’être attentif, lors de distribution au biberon de colos43
trum congelé, de ne pas chauffer trop fort le colostrum au risque de voir les anticorps dénaturés par la chaleur. (Décongelation au bain marie à 37-40°C, le maximum permis étant de
60°C) [14].
Une partie des immunoglobulines colostrales (IgA et IgM) ne sont pas absorbées et
jouent un rôle dans la protection locale de la muqueuse digestives, le reste des immunoglobulines rejoignent la circulation générale après avoir été absorbées par les cellules de l’intestin
grêle. Dès la 12ème heure, les cellules intestinales subissent une maturation enzymatique qui
réduit l’absorption des immunoglobulines. A la 36ème heure, les cellules de l’intestin sont imperméables aux macromolécules et les immunoglobulines ne sont plus absorbées [44]. Ainsi
l’absorption des IgM cesse vers la 16ème heure et celle des IgG1 vers la 22ème heure [65].
L’absorption d’IgG diminue lors d’agnelage avant terme.
La prise de colostrum doit donc se faire rapidement et en quantité suffisante entre 0 et
24h après la naissance (3 repas par jour et pour chaque repas : 200ml par agneau de plus de 4
kg ; 150ml par agneau de 3 à 4 kg ; 100ml par agneau de moins de 3 kg [14]. Dans la mesure
du possible, le colostrum devra être de bonne qualité. Une étude a montré que la concentration en IgG1 dans le sérum des agneaux nourris au biberon avec du colostrum congelé depuis
2 ans était comparable à celle d’agneaux sous la mère [56].
2.2) Conséquence de la prise colostrale : mise en place d’une immunité passive
et stimulation du système immunitaire
Le colostrum confère au jeune une immunité locale et systémique via les immunoglobulines absorbées, mais il contribue aussi à la maturation de son système immunitaire, via les
leucocytes qu’il contient [44, 65].
2.2.1)
Immunité systémique
L’immunité systémique intervient en cas d’échec des défenses locales pour contenir
des agents pathogènes. Les IgM seraient responsables de l’agglutination des bactéries, les IgG
de leur opsonisation [44]. Les IgM jouent le rôle principal dans cette immunité systémique.
Cette protection diminue au fur et à mesure du catabolisme des immunoglobulines maternelles, la demi-vie la plus longue étant celle des IgG : 16 à 32 jours [44, 65].
2.2.2)
Immunité locale
La protection contre les affections digestives est corrélée à la concentration en immunoglobulines dans la lumière intestinale, notamment des IgG1 qui y sont présentes environ 5
jours [65]. Au niveau de la muqueuse digestive, les immunoglobulines empêchent la fixation
des bactéries sur la bordure en brosse des entérocytes et s’opposent à la pénétration des bactéries dans les entérocytes [44]. Ainsi les IgA et IgM non absorbées ainsi que des immunoglobulines sécrétoires protègent localement l’intestin contre les agressions, le temps de
l’apprentissage immunologique du jeune [65,121]. Le temps de protection du jeune est conditionné par la charge initiale en immunoglobulines du sérum et le temps de demi-vie des immunoglobulines [44].
44
3) Passage de l’immunité colostrale à l’immunité active
L’immunité passive s’épuisant progressivement, le jeune va lui substituer une
immunité active. Cette période est particulièrement critique dans la vie de l’animal car il va à
un moment donné passer par un creux de protection immune appelé « période critique » [91].
Ainsi vers la fin du premier mois de vie, le catabolisme des immunoglobulines maternelles
n’est pas encore compensé par la synthèse endogène d’anticorps, et expose le jeune à de nouvelles infections [44, 65]. La période critique intervient entre 3 mois et 4 mois selon la quantité d’anticorps colostraux absorbée par le jeune.
Deux phénomènes sont à prendre en compte pour comprendre la notion de période critique [7]. Ils sont schématisés sur la figure 11.
-D’une part, le taux d’anticorps d’origine maternelle transmis par le colostrum diminue au
cours du temps, et lorsque ce taux est inférieur à un seuil dit de protection l’animal n’est plus
protégé.
-D’autre part, on observe que la réponse immunitaire à un vaccin est inhibée tant que persiste
à un certain niveau des anticorps sériques d’origine maternelles spécifiques de la valence injectée .Ce phénomène a lieu tant que le taux d’anticorps résiduels est supérieur à un seuil dit
d’inhibition.
Cette immunité passive peut être une source de problèmes lorsqu’il s’agit de vacciner
efficacement les jeunes [65]. Le temps que l’animal ait franchi le cap parfois encombrant de
l’immunité maternelle [91]. Les anticorps colostraux peuvent parfois être détectés pendant des
périodes très longues (6 à 9 mois) [65, 121].
.
Figure 11 : La période critique
Taux d’anticorps maternels
Taux d’anticorps
assurant une
protection contre
la maladie
Taux d’anticorps
inhibant la
vaccination
3
4
PERIODE CRITIQUE
Source : ENVA, Polycopié de virologie, 2005, [7]
45
Temps
(mois)
VI)
LES VACCINS SONT DES MEDICAMENTS
A) A prescrire dans le cadre de la cascade
La cascade est la dénomination courante donnée à la démarche permettant au praticien
de prescrire un produit en dehors du cadre stricte de son AMM. Elle est décrite à l’article
L5143-4 du Code de la Santé Publique, promulguée par l’ordonnance n° 2001-313 du 11 avril
2001 [96] : « Le vétérinaire doit prescrire en priorité un médicament vétérinaire autorisé
pour l’animal de l’espèce considérée et pour l’indication thérapeutique visée (AMM>ATU).
Dans le cas où aucun médicament vétérinaire approprié bénéficiant d’une AMM d’une ATU
ou d’un enregistrement n’est disponible, le vétérinaire peut prescrire les médicaments suivants
1) Un médicament vétérinaire autorisé pour des animaux d’une autre espèce dans la même
indication thérapeutique ou pour des animaux de la même espèce dans une indication thérapeutique différente.
2) si le médicament mentionné au 1 n’existe pas, un médicament vétérinaire autorisé pour des
animaux d’une autre espèce dans une indication thérapeutique différente
3) si les médicaments mentionnés au 2 n’existent pas un médicament autorisé pour l’usage
humain.
4) A défaut des médicaments mentionnés en 1, 2 3 4 une préparation magistrale vétérinaire. »
En ce qui concerne les animaux de rente dont les ovins, ce texte précise que toutes les
substances actives prescrites dans ce cadre doivent avoir fait l’objet de l’attribution de LMR
(limites maximale de résidus) par la réglementation communautaire. Lors d’utilisation d’un
médicament, vaccins compris, hors de son contexte d’AMM, le prescripteur doit alors fixer un
temps d’attente forfaitaire de 28 jours pour la viande et de 7 jours pour le lait [99].
B) Contre-indications des vaccins
1) Atteinte de l’état général
Si l’animal est en mauvais état général à la suite d’une maladie, d’un état parasitaire,
de malnutrition, ainsi que les animaux sous thérapie immunosuppressive il vaut mieux repousser la vaccination. En effet, le système immunitaire se doit d’être pleinement opérationnel pour pouvoir réagir face à l’injection vaccinale et pour mettre en place une immunité correcte. Ainsi on risque une mauvaise réponse immunitaire, mais on risque aussi l’expression du
pouvoir pathogène résiduel de certains vaccins vivants [89].
.
2) Gestation
Les femelles gestantes sont d’une part immunodéprimées surtout en fin de gestation.
On leur évitera donc l’administration de vaccins vivants. De plus certaines souches vaccinales
ne présentent pas de danger pour l’adulte mais peuvent infecter le fœtus et engendrer malformations, avortement, maladies néonatales. C’est le cas par exemple des vaccins contre la
toxoplasmose chez la brebis chez qui l’administration d’Ovilis toxovax peut induire des avortements s’il est injecté sur des femelles gestantes. On peut cependant vouloir vacciner les femelles en vue de la protection des jeunes via le colostrum. Cela est possible pour certains
vaccins, il faut alors se conformer aux indications du DMV.
46
C) Effets secondaires de la vaccination
1) Liés au principe actif du vaccin
Lorsque des animaux développent la maladie correspondante, il faut distinguer
-le vaccin inactivé dont l’inactivation a été incomplète
-le vaccin vivant dont l’atténuation est insuffisante et dont la virulence résiduelle s’est
exacerbée par réversion progressive.
Tous les vaccins vivants ne sont pas identiquement atténués, certains peuvent entraîner
une immunodépression temporaire permettant la prolifération d’autres agents infectieux ubiquistes qui deviennent à leur tour pathogènes. Des réactions d’hypersensibilités à l’antigène
vaccinal peuvent survenir.
2) Liés à l’excipient
Les excipients sont toutes les substances autres que les antigènes spécifiques : résidus
de milieu de culture, stabilisateur de lyophilisation, résidus d’agents d’inactivation, substances adjuvantes de l’immunité. Ils peuvent donner lieu à [127] :
- des réactions locales inflammatoires septiques (suite à une faute d’asepsie)
- des réactions locales inflammatoires aseptiques provoquées par des substances irritantes contenues dans le vaccin (adjuvant)
- une hypersensibilité locale liée à un état de sensibilisation ultérieure
- des réactions générales révélant un état d’hypersensibilité soit immédiate (choc anaphylactique éventuellement mortel), soit retardée, apparaissant deux à plusieurs jours après la
vaccination (réaction eczématiforme, encéphalites allergiques…)
3) Liés à l’animal vacciné
La vaccination est un moment de stress pour les animaux. L’expression clinique du
stress est fonction de l’espèce considérée et de son état physiologique. A titre d’exemples
- avortement des femelles gestantes
- baisse de production laitière
- accident cardiaque ou neurologiques chez les individus prédisposés
D) Echec de la vaccination
L’échec de la vaccination est une notion difficile à appréhender et même à définir tant la
notion d’échec change de sens selon celui qui emploie ce mot. Une des premières actions à
entreprendre est donc de s’assurer de la réalité de l’échec. Puis il faudra chercher de manière
objective et si possible chiffrée les responsabilités respectives du vaccin en cause, de l’animal
vacciné ou du vaccinateur [64].
1) Qu’est ce qu’un échec vaccinal
L’agence européenne d’évaluation des médicaments a proposé de standardiser les revendications des vaccins. Comme l’a rapporté Pastoret, un vaccin est destiné à l’immunisation
active et passive des espèces cibles pour [89]:
-prévenir les mortalités, les signes cliniques et/ ou les lésions de la maladie.
47
-prévenir l’infection
-réduire la mortalité, les signes cliniques et/ou les lésions de la maladie
-réduire l’infection.
On peut ajouter, au moins en élevage d’animaux de rente, la notion d’objectif économique de la vaccination par rapport à la charge de travail supplémentaire due à la maladie ;
par rapport aux coûts vétérinaires; par rapport aux pertes et la notion de bien être animal. Il ne
faut pas oublier non plus les objectifs d’innocuité [91].
Il va de soit que si les revendications enregistrées du vaccin considéré se rapportent
aux 2 premiers alinéas, les éleveurs et les vétérinaires sont en droit d’attendre des performances proches des 100% ! Cependant, tout cela n’est pas aussi simple car parfois les revendications du vaccin sont brouillées par l’effet marketing de celui ci. L’échec vient dans ce cas
de la distorsion entre les performances réelles du vaccin et les promesses perçues. De plus il
peut aussi y avoir distorsion entre les résultats restreints des essais contrôlés du vaccin pour
son autorisation de mise sur le marché et les résultats à plus grande échelle sur le terrain
[125].
2) Cause d’échec et guide de bonnes pratique de la vaccination
L’échec procède d’une ou plusieurs faille(s) dans un des maillons de la chaîne suivante : Vaccin Vaccinateur Vacciné. Il peut y avoir un, deux voire les trois maillons défaillants [116].
La figure 12 présente les causes d’échecs de vaccination.
Le tableau 6 présente les causes d’échecs de vaccination et les bonnes pratiques associées
pour l’éviter.
48
Tableau 6 : Causes d’échec de la vaccination et guide de bonnes pratiques
Cause d’échecs
Guide de bonnes pratiques
Du au vaccin
Mauvaise correspondance entre l’agent patho- Bonnes connaissances cliniques des maladies
gène rencontré sur le terrain et agent pathogène Au besoin recours au laboratoire pour préciser l’agent pathocible du vaccin
gène en cause
Toxicité intrinsèque du vaccin : vaccins cho- Fabrication correcte du vaccin
quant, allergisant, insuffisamment inactivé,
contaminé
Du au vaccinateur
Mauvais moment d’administration du vaccin
Vaccination avant la survenue de la maladie
Mauvaise population vaccinée
Vaccination en fonction du risque estimé dans un élevage
Vaccination de l’ensemble de la population à risque
Mauvais protocole : nombre de doses incorrect,
mauvaise
posologie,
mauvaise
voie
d’administration…
Présence d’anticorps colostraux inhibant la
réponse à la vaccination
Utilisation de plusieurs vaccins différents le
même jour
Respect du protocole établi par le fabricant éventuellement
tempérée par les recommandations d’un auteur
Si l’animal est porteur d’anticorps colostraux il doit subir un
protocole spécifique : charges antigéniques élevée et/ ou répétition du protocole et/ou stimulation muqueuse
Ne pas associer le même jour d’autres vaccins et d’autres
médicaments, sans s’être assuré de leur compatibilité
Mauvaise conservation,
Mauvaise reconstitution
Reconstitution correcte du vaccin
Respect du délai entre la reconstitution et l’utilisation
Bonne conservation au froid avant et après reconstitution
Les vaccins vivants sont plus sensibles que les vaccins atténués aux mauvaises conditions de stockage et d’utilisation
Non respect des règles d’asepsie *
Le matériel d’injection doit être stérile et/ou à usage unique
Ne pas mélanger dans la même seringue des vaccins dont la
compatibilité a été éprouvé par le fabricant
Animal malade ou déjà en incubation
Animal parasité
Du à l’animal
Vacciner des animaux non malades ni en incubation
Vacciner des animaux correctement déparasités
Animal exposé à une quantité anormale de
matière virulente : mauvaises conditions
d’ambiance ; absence de quarantaine…
L’animal vacciné ne doit pas être exposé à une épreuve virulente de l’agent infectieux telle que ses ressources naturelles
renforcées par la vaccination puissent être débordées
Variation individuelle : naturellement il existe
des animaux bons répondeurs et d’autres moins
bons répondeurs à la vaccination
Aucune mesure de bonnes pratiques ne permet d’éviter ce
problème
Colostrum de mauvaise qualité, mauvaise distribution, mauvaise absorption. C’est le déficit
immunitaire le plus fréquent.
Distribution de colostrum en quantité correcte et au bon moment
D’après ROTH, 1991, [116]; PASTORET, 1999, [89] et ELLIS, JONG, 1997, [38]
Lors des défauts d’origine vaccinale, le plus souvent il s’agit d’un défaut de conception qui induit un échec vaccinal sur de nombreux animaux répartis dans de nombreuses exploitations. Ainsi les défauts vaccinaux passent rarement longtemps inaperçus. Le plus souvent, les échecs de vaccination serait imputés à une mauvaise utilisation du vaccin. Ainsi une
49
étude sur les pratiques de vaccination aux Etats Unis contre la maladie des muqueuses montre
que les vaccins n’étaient utilisés conformément à l’AMM que pour 29% des troupeaux [65,
66].
3) Gestion des échecs vaccinaux
3.1) Rapport de pharmacovigilance aux autorités vétérinaires de pharmacovigilance définies et au laboratoire pharmaceutique concerné
C’est une obligation légale. Cela permet aussi au praticien de s’informer sur l’existence de cas
similaires répertoriés pour bien situer le problème. D’où l’importance des déclarations de rapports de pharmacovigilance par les praticiens pour avoir des données les plus exhaustives
possibles.
3.2) Qualification de l’échec
S’agit-il d’un échec réel ? Le recours au laboratoire est obligatoire pour s’assurer de la correspondance entre les agents pathogènes rencontrés et les valences vaccinales.
3.3) Enquête sur le maillon faible
La première cause d’échec vaccinal semble être la mauvaise utilisation du vaccin
[140]. C’est donc elle qu’il faut éliminer en premier en questionnant l’éleveur sur ses pratiques de vaccination : comment a-t-il vacciné, qui et quand. Parmi les erreurs fréquentes, on
trouve l’aspect tardif des vaccinations [116]; c’est à dire une vaccination a posteriori plutôt
que préventive. D’autres erreurs fréquentes reposent sur le matériel d’injection (surtout s’il
n’est pas à usage unique) et la quantité injectée.
3.4) Conclusion
L’identification comme point faible du vaccin est suivie le plus souvent par un
changement de vaccin, l’implication commerciale du laboratoire producteur ou l’abandon de
la vaccination. L’identification comme point faible du vacciné aboutit à un changement de
protocole (anticipation et/ou alourdissement), à la hiérarchisation avec l’éleveur des facteurs
de risques à maîtriser. L’identification du vaccinateur comme point faible permet de le conseiller sur ces pratiques vaccinales.
Les vaccins sont de formidables outils pour augmenter la résistance des animaux à une
maladie. La clé de leur réussite repose sur la prescription d’un protocole optimum adapté à
chaque situation. Mais un bon vaccin choisi contre la bonne maladie ne corrige pas les fautes
d’hygiène ou des erreurs de conduite d’élevage ou de mauvaises pratiques vaccinales.
L’utilisation doit donc se raisonner dans le cadre d’une approche sanitaire globale de
l’élevage.
50
Figure 12:Cause d’échecs de la vaccination
Administration correcte
Administration incorrecte
Animaux protégés
passivement
Mauvaise voie
d’administration
Pas de réponse
Mort des vaccins vivants
(mauvais stockage…)
Immunisation passive
antérieure
Animal immunodéprimé
Réponse
Vaccin administré trop tard (animal déjà malade)
Utilisation d’une mauvaise souche
Utilisation d’antigènes non protecteurs
Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109]
51
Variation individuelle
Vaccin inadéquat
52
TROISIEME PARTIE
LES VACCINS CHEZ LES OVINS EN FRANCE
EN 2008
53
54
Les vaccins chez les ovins en France sont nombreux. Nous essayerons de dresser une
liste cependant non exhaustive de ceux-ci en commençant par les vaccins majeurs en élevage
ovin à savoir les vaccins contre les avortements enzootiques.
I)
LES VACCINS CONTRE LES AGENTS D’AVORTEMENTS
EN ELEVAGE OVIN
Les avortements en pathologie ovine sont relativement importants. Ainsi 2% des brebis
avortent chaque année, et 30 à 70% des élevages présentent des avortements au cours d’une
saison de reproduction. Les avortements prennent souvent une allure épizootique et
s’accompagnent d’une mortinatalité élevée. Les pertes peuvent être très importantes. Il apparaît clair dans ce contexte de l’importance de la vaccination contre les agents d’avortements. Il
faut noter toutefois que dans près de 25% des cas, les avortements ont une cause inconnue
[129]. Il ne faut pas oublier les mesures de prophylaxie sanitaire lors d’avortements qui sont
complémentaires de la gestion médicale par la vaccination. Ainsi ramasser les avortons, les
placentas, isoler les femelles ayant avorté, sont des règles de bases pour la gestion de telles
maladies.
A) Vaccination contre la brucellose ovine.
1) Etiologie
La brucellose ovine est provoquée par Brucella melitensis (biovars 1, 2, 3) et plus rarement par Brucella abortus. Le biovar 2 n’a pas été isolé en France depuis 20 ans [46]. La
brucellose est une maladie réputée contagieuse, elle figure sur la liste B de l’OIE.
2) Répartition géographique
Au niveau international, la brucellose suit la répartition de l’élevage ovin. Les pays
d’élevage intensif de mouton (Nouvelle Zélande, Australie, République Sud Africaine) sont
indemnes. Au sein de l’UE, la maladie sévit à l’état enzootique en Grèce, Italie, Portugal, Espagne et en France [46]. L’incidence varie de 15 à 60% selon les pays [112].
Il était classique, en France de dresser une ligne fictive joignant Bayonne à Annecy
[46, 129]: Au sud de cette ligne, la brucellose était implantée en particulier dans les zones de
transhumance où le brassage des animaux rendait plus difficile sa maîtrise sanitaire. La situation sanitaire s’est bien améliorée grâce aux mesures de prophylaxie médico-sanitaires (vaccination des troupeaux en zone à risque) ou sanitaires mises en œuvre. Au Nord de cette ligne,
la prévalence est très faible, la majorité des départements étaient considérés comme indemnes
de brucellose ovine et caprine.
3) Pourquoi vacciner ?
3.1) Importance sanitaire et économique
Lorsque la brucellose apparaît dans un troupeau, 50 à 90% des femelles gravides avortent la première année, puis 10% la deuxième. L’agnelage est quasi normal la troisième année,
sauf en ce qui concerne les primipares ou les femelles de renouvellement introduites dans le
troupeau. Dans les régions d’enzootie l’évolution est cyclique : une flambée d’avortements est
suivie d’une phase de rémission. Les avortements ont lieu rarement au cours du deuxième
55
mois de gestation, plus souvent au cours du 3eme et 4eme mois voire quelques jours avant le
terme. Ces avortements sont suivis parfois de stérilité et de mammites.
Les ovins ont tendance à se débarrasser spontanément des Brucella : 80% des brebis
éliminent l’infection dans un délai de un an. Il ne s’agit pas d’une réelle stérilisation mais les
récidives sont exceptionnelles [129].
Les conséquences économiques sont dues aux pertes consécutives aux avortements et
aux stérilités ainsi que la non commercialisation des produits laitiers lorsque l’infection est
identifiée.
3.2) Importance pour la santé publique
C’est une zoonose majeure. L’homme se contamine par contact avec des animaux brucelliques (éleveurs ovins exposés) ou par consommation de produits laitiers frais, ou accidentellement lors de la vaccination. Elle peut entraîner un syndrome de fièvre ondulante sudoroalgique, des problèmes ostéo-articulaires, des hépatites, néphrites, endocardites [132].
4) La vaccination
4.1) Contexte actuel
La vaccination est interdite en France depuis 1998. Cependant l’arrête ministériel du
13 octobre 1998, tout en interdisant la vaccination admet toutefois dans les zones à risques
(large prévalence de l’infection, mouvements, mélange de troupeaux suite à la transhumance)
la possibilité de dérogations subordonnées à une concertation régionale ou inter régionale des
autorités administratives, après avis des organismes professionnels concernés et accord de la
DGAL. L’organisation de cette politique médico-sanitaire est alors régie par arrêté préfectoral. [46]
4.2) Protection conférée par OVIREV ® voie conjonctivale (Vétoquinol )
Le vaccin le plus efficace et le plus utilisé est un vaccin vivant préparé à partir de la
souche Rev1 de Brucella melitensis (souche reverse d’un mutant streptomycine-dépendant de
B melintensis biovar 1 en phase S). Le fait que ce soit un vaccin vivant l’expose à un risque de
pouvoir pathogène résiduel pour les adultes (risque d’avortement et d’excrétion dans le lait) et
pour l’homme.
C’est un vaccin qui utilise la voie conjonctivale car la voie sous cutanée entrainait des
avortements en nombre conséquent [70]. De plus, le vaccin administré en sous cutané induisait certes une très bonne protection mais la réponse sérologique interférait avec le dépistage
sérologique de par la durée de la réponse sérologique par cette voie. Ainsi la vaccination par
voie sous conjonctivale a été développé donnant une très bonne protection et permettant de
s’affranchir des problèmes d’interférence avec les tests de dépistages sérologiques [43].
4.3) Modalités de vaccination avec Ovirev®
La vaccination des jeunes âgés de 2 et 9 mois assure leur protection durant plusieurs
années. Chez les jeunes, la réponse sérologique est limitée et n’empêche pas le dépistage sérologique de l’infection des adultes (pratiquée à partir de 18 mois chez les ovins). (Temps de
présence chez les jeunes des anticorps vaccinaux à un seuil détectable par les méthodes de
56
dépistage sérologique : 4mois) [43]. Ainsi toute réponse positive est considérée comme une
preuve d’infection.
La vaccination des animaux doit être faite avant la mise à la reproduction afin d’éviter
les conséquences du pouvoir pathogène résiduel de la souche sur les animaux gestants où le
risque d’avortement n’est pas nul [143].
Il faut reconstituer la solution vaccinale et adapter le compte gouttes sur le flacon. Une
seule administration d’une goutte par animal par voie conjonctivale est nécessaire [143]. Tout
objet ayant été en contact avec la suspension vaccinale doit être désinfecté après utilisation
(eau de javel).
La souche vaccinale pourrait provoquer par inoculation ou par contact avec les muqueuses une infection brucellique chez le vaccinateur. En cas de contamination accidentelle, il
y a lieu de consulter un médecin [132,143].
Ovirev® étant un vaccin réglementé, Il faut s’adresser à la direction des services vétérinaires pour l’obtenir [103]. Le vaccin se conserve 12 mois au réfrigérateur entre +2° et
+6°.Il ne faut pas le congeler. Le temps d’attente pour la viande et les abats est nul [143].
B) Vaccination contre la Chlamydiose
1) Etiologie
Chlamydophila abortus est une bactérie gram – intracellulaire obligatoire. Elle a une
affinité particulière pour l’appareil reproducteur des ovins, des caprins et des bovins
[101,113].
2) Répartition géographique
La Chlamydiose est la première cause d’avortements chez les ovins en France [129] et
dans de nombreux pays notamment l’Espagne [55], la Grande Bretagne et l’Ecosse [101]. Elle
sévit de façon endémique dans certains bassins de production (Sud ouest, Sud est, Massif central) où elle peut représenter jusqu’à 40% des avortements [101,129].
3) Pourquoi vacciner ?
3.1) Importance pour la santé publique
La Chlamydiose est une zoonose responsable d’avortements chez les femmes avec des
complications graves nécessitant l’hospitalisation [101,113]. Elle peut induire de la mortinatalité, des lésions oculaires, urogénitales, des arthrites réactionnelles [12, 101]. Les hommes se
contaminent par contact direct avec les animaux contaminés [115].
3.2) Importance sanitaire et économique
Les conséquences économiques peuvent être désastreuses car cette maladie est responsable d’avortements en masse. Pendant les 2-3 premières années, on assiste à une flambée
d’avortements : 30% des femelles gravides avortent quel que soit l’âge [101,115]. Ce sont des
avortements tardifs dans les 2 à 4 semaines précédant le terme sans signe précurseur ni complication [101]. Puis le taux d’avortement diminue pour toucher moins de 10% des gestantes
57
[101,115]. Les agneaux naissent chétifs ; développent des pneumonies, des arthrites, des kératites, des entérites. Ils pérennisent l’infection dans le troupeau [101]. Puis un nouvel épisode
abortif se produit sur les primipares et sur les animaux nouvellement introduits car les brebis
ayant déjà avorté mettent en place une immunité cellulaire solide [113,129]. Elles n’excrètent
plus de chlamydia mais elles restent séropositives pendant longtemps [101].La transmission
se fait par voie majoritairement oro-nasale [101,113]. L’excrétion est massive pendant 2 jours
dans le placenta et les eaux fœtales lors d’avortement, ce qui induit une contamination massive du milieu extérieur [101, 113]. L’excrétion se fait aussi par voie fécale, urinaire, via le
lait à dose plus faible pendant de nombreux jours [101]. La figure 13 présente le mode de circulation de la chlamydiose dans un troupeau non vacciné.
Figure 13 : Circulation de la Chlamydiose dans un troupeau non vacciné
CONTAMINATION
Brebis vide
Brebis en fin
de gestation
Brebis à mi
gestation
80% d’avortement
excrétion +++
Mise bas normale
Avortement à la
prochaine gestation
Mise bas normale d’une
agnelle infectée
Excrétion++
Animal ayant
déjà avorté
Mise bas
normale
Avortement à la,
première gestation
de l’agnelle
Forte contamination du
milieu extérieur
Source de contamination pour les animaux
sains
D’après PONCELET, 2001, [101] ; RODOLAKIS, 2006, [115] ; TAINTURIER, 2002, [129]
4) La vaccination
4.1) Support de l’immunité
Une étude a montré que pour induire au maximum une réponse protectrice contre
Chlamydophila abortus, il fallait stimuler la réponse immunitaire à médiation cellulaire [42].
58
4.2) Les vaccins disponibles
4.2.1)
Efficacité des vaccins inactivés
En France un seul vaccin inactivé est disponible sous AMM pour les ovins. Il s’agit de
Chlamyvax FQ®.Ce vaccin peut réduire l’incidence des avortements et l’excrétion de Chlamydophila abortus pendant l’agnelage sans toutefois les stopper complètement. .De plus des
échecs sont imputables à des variations antigéniques [28]. C’est en outre un vaccin qui peut
être très choquant par l’intermédiaire des adjuvants qu’il contient [28,103].
4.2.2)
L’alternative des vaccins vivants
De nombreuses études ont montré que seul un vaccin vivant pouvait à la fois prévenir
les avortements et contrôler l’excrétion [42, 47]. Cependant, le potentiel dangereux des vaccins atténués (avortement des femmes enceintes, responsable de maladies chez les immunodéprimés…) en font un vaccin peu attractif. Une approche alternative pour résoudre le problème a été le développement de vaccins atténués thermosensibles disponibles en France.
Ovilis Chlamydia® (Intervet) et Cevac Chlamydia ® (CEVA) ont montré leur efficacité sur
les avortements dus à Chamydophila abortus [26]. Cependant, la découverte d’une nouvelle
souche de Chlamydophila abortus dont les antigènes ne correspondent plus à ceux du vaccin
[142] pourrait réduire la protection induite par ce vaccin bien que certains auteurs affirment
qu’il est efficace contre toutes les souches testées y compris les souches présentant des variations antigéniques [26,115]. Ils protègeraientt efficacement la brebis pendant au moins 3 gestations [113, 115].
4.3) Efficacité des vaccins contre la chlamydiose
En France deux vaccins vivants disposent d’une AMM pour les ovins. Pour les 2 vaccins, il s’agit de la souche 1B thermosensible qui se multiplie 100 fois moins que la souche
sauvage [103].Il s’agit de :
-Ovilis Chlamydia® (Intervet) mis au point par l’INRA
-Cevac Chlamydia® (Ceva)
4.3.1)
Effets des vacins
Chez des femelles séronégatives exposées à une épreuve virulente, les 2 vaccins stoppent l’excrétion des chlamydies. Ainsi pour Ovilis chlamydia® sur les 12 brebis vaccinées,
aucune n’excrète de chlamydies contre 75% de brebis excrétant la bactérie chez les femelles
non vaccinées [26].
Une étude a objectivé les performances de reproduction chez des brebis vaccinées
[26]. Les résultats sont présentés dans le tableau 7.
59
Tableau 7 : Performances de reproduction après vaccination contre la chlamydiose
LOT A
LOT B
LOT C
Durée de gestation
% d’avortement
144 jours +/- 4.47
127,8 +/- 11.4
148.1 +/- 1.73
7.1% ( 2/28)
80% (17/21)
0 (0/9)
% d’agneaux
viables
95,3% (40/42)
12% (8/37)
100% (9/9)
Lot A= 28 brebis pleines vaccinées et éprouvées à J70 après la mise en lutte
Lot B= 21 brebis pleines non vaccinées éprouvées à J70 après la mise en lutte
Lot C= lot témoin : 9 brebis pleines non vaccinées, non éprouvées après la mise en
lutte
Source : CHALMERS et al. , 1997, [26]
Compte tenu des résultats, le vaccin vivant permettrait de diminuer le taux
d’avortement et d’augmenter le nombre d’agneaux viables.
4.3.2)
Utilisation de la vaccination en vue de l’éradication de la maladie
Lorsqu’on vaccine un troupeau infecté, il peut falloir environ 3 ans pour arrêter totalement les avortements si tout le troupeau est vacciné la 1ère année et les animaux de renouvellement les années suivantes. Il faudra environ 5 ans lorsqu’on vaccine seulement les jeunes
chaque année [113, 115]. En effet le vaccin protège efficacement les brebis non infectées mais
il ne modifie pas l’évolution de la maladie pour celles qui sont déjà infectées au moment de la
vaccination. Celles ci avorteront ou mettront bas des agneaux vivants mais infectés qui pourront avorter à leur tour. Mais en stoppant l’excrétion des chlamydias donc leur transmission,
le vaccin diminue à terme le nombre de porteuses saines Tant qu’il subsiste de tels animaux,
l’infection persiste dans le troupeau [113]. Comme il n’est pas possible de les identifier on ne
sait pas si le troupeau est totalement assaini et si la vaccination peut être arrêtée sans risque
[113].
4.4) Modalités de vaccination avec Ovils Chlamydia® et Ceva Chlamydia®
4.4.1)
Stratégies vaccinales
Lorsqu’une vague d’avortement à Chlamydia abortus se produit dans un troupeau, les
femelles gestantes seront traitées avec de la tétracycline longue action pour limiter les avortements et l’excrétion de la bactérie [115]. Il faut ensuite vacciner tout le troupeau. La vaccination des femelles ayant déjà avorté ou déjà infectées est inutile, car elles sont déjà immunisées et le vaccin ne modifie pas le cours de l’infection des animaux déjà infectés mais il est
cependant plus facile de vacciner tout le troupeau que de réaliser des tests pour identifier les
femelles infectées latentes. En effet les tests sérologiques ne permettent pas de distinguer les
animaux infectés des animaux vaccinés [113, 115]
Plusieurs stratégies de vaccination, présentées par la figure 14, sont possibles et plus
ou moins couteuses. L’éradication de la maladie sera plus ou moins longue selon la stratégie
choisie. La stratégie 1 est la stratégie la plus efficace mais aussi la plus chère. Elle concerne
les troupeaux atteints, les troupeaux se mélangeant à d’autres, les troupeaux achetant à
l’extérieur ; les troupeaux sains en zone infectée ; les troupeaux de haute valeur génétique. La
60
stratégie 2 est la plus économique. Elle s’applique aux troupeaux « gestionnaires », aux troupeaux sains avec auto renouvellement, aux troupeaux sains achetant dans un cheptel sans
Chlamydiose.
Figure 14 : Stratégies vaccinales en vue de l’éradication de la Chlamydiose.
Stratégie 1 : Protection optimale.
GESTATION
1
VACCINER TOUT LE TROUPEAU
GESTATIONS
SUIVANTES
VACCINER LE CHEPTEL DE RENOUVELLEMENT
(AGNELLES + ACHATS)
Vacciner tout le troupeau tous les 3 ans.
Stratégie 2 : Protection économique
GESTATION
1
VACCINER LE CHEPTEL
DE RENOUVELLEMENT
GESTATION
SUIVANTES
VACCINER LES AGNELLES
Source : BAREILLE, 2008, [12]
4.4.2)
Protocole vaccinal
L’âge minimum requis est de 3 mois. La posologie est de 2ml SC ou IM en une seule
injection, un mois minimum avant la mise à la reproduction [143]. Les rappels annuels sont
inutiles [115]. Il y a une excellente tolérance locale et générale même à 10 fois la dose. Le
temps d’attente lait est nul, le temps d’attente viande est de 7 jours. Il faut conserver le vaccin
au frigo entre +2°C et +8°C, à l’abri de la lumière et après reconstitution utiliser le vaccin
dans les 2h. La manipulation est interdite aux femmes enceintes (risque d’avortements) [143].
Le vaccin étant constitué d’une souche vivante thermosensible il ne faut pas [115] :
-Vacciner les animaux ayant de la fièvre, car le vaccin ne se multiplie pas si la température est
trop élevée.
61
-Administrer de traitements antibiotiques actifs contre Chlamydia abortus au moment de la
vaccination car ils empêcheraient la multiplication normale du vaccin.
-Vacciner les femelles gestantes
-Vacciner les animaux avant l’âge de 3 mois. Il faut en effet attendre la disparition des anticorps colostraux qui empêcheraient la multiplication du vaccin. Il faut cependant vacciner les
animaux au plus tôt pour éviter leur contamination
Le tableau 8 présente les différentes présentations disponibles des vaccins contre la Chlamydiose ainsi que le coût de la vaccination.
Tableau 8 : Présentations disponibles pour les vaccins contre la Chlamydiose
Présentation
Prix du flacon (euros)
Prix pour une primovaccination/animal (euros)
Chlamyvax
FQ®
Flacon de
20ml
47,75
9,6
Ovilis Chlamydia®
Flacon de
10 doses
41,91
4,2
Flacon de
50doses
199,63
4
Cevac
Chlamydia®
Flacon de 20
doses
78 ,76
3,9
D’après DMV, 2008, [143]
Remarque : Tous les prix des vaccins cités dans la thèse sont issus des prix de vente conseillés
par Centravet.
C) Vaccination contre la Fièvre Q
1) Etiologie
La fièvre Q est due à une bactérie gram – intracellulaire Coxiella burnetti particulièrement résistante dans le milieu extérieur [78, 114]. Elle présente une variation antigénique de
type « smooth-rough » : smooth, correspond à un LPS long et rough correspond à un LPS
court [79]. La phase I smooth est la phase naturelle. La phase II rough moins virulente et
moins contagieuse est obtenue en laboratoire [79, 114, 115].
2) Répartition géographique
La fièvre Q est endémique dans le monde entier sauf en Antarctique et en Nouvelle
Zélande [8]. En France, la situation épidémiologique est assez mal connue [37]. La fièvre Q
est surtout présente dans le Sud [129]. Vingt à 40% des troupeaux de moutons seraient infectés dans diverses communes du Sud Est [134]. La fièvre Q y serait responsable de 3% des
avortements chez les brebis [129].
3) Pourquoi vacciner ?
3.1) Importance pour la santé publique
La fièvre Q est une zoonose. Le principal mode de transmission est l’inhalation
d’aérosols infectés provenant de produit de la parturition , de fèces ou d’urine d’animaux contaminés ou des litières contaminées [30, 78, 115]. La bactérie étant très résistante dans le mi62
lieu extérieur elle peut provoquer des infections chez des patients qui n’ont pas de contact
direct avec les animaux. L’infection par consommation de lait cru provenant d’animaux infectés est possible mais considérée comme une voie de contamination mineure [115].
L’infection chez l’homme est asymptomatique dans près de 60% des cas, mais quand
la maladie s’exprime, c’est une maladie grave : les femmes enceintes souffrent d’avortements
à répétition. Les signes diffèrent selon les pays ce qui est sans doute du à une variabilité des
souches [8, 78]. En France la forme aiguë est responsable d’hépatite, fièvre, pneumopathie,
méningo-encéphalomyélite [78]. La forme chronique est rare mais grave ; elle toucherait les
individus immunodéprimés: endocardite, ostéomyélite, avortements à répétition [115]. La
mortalité est évaluée à 3% [78].
3.2) Importance sanitaire et économique
Chez de nombreux moutons, la maladie évolue sous une forme inapparente faisant des
ovins le réservoir de la maladie [129]. Quand la maladie s’exprime , la fièvre Q est responsable de bronchopneumonies avec toux, souvent compliquées de pasteurellose, accompagnées
parfois de kératoconjonctivites et d’avortements (moins de 10% d’avortements [115].
L’avortement survient en général dans les trois semaines précédant la mise bas sans signe
précurseur. Il peut y avoir mise bas à terme ou prématurée avec un fort pourcentage de mortalité périnatale induisant un réel manque à gagner. Les brebis n’avorteraient qu’une fois de
fièvre Q [115]. Les gestations suivantes se déroulent normalement [114].
Les animaux se contaminent par des piqûres de tiques et par voie orale (aliments, eau
souillée par les avortons et leurs enveloppes), et possiblement par voie respiratoire et oculaire
(poussières de bergerie infectées par les fèces ou produits de parturition contaminés) ou par
les excrétions des animaux atteints [115, 129]. Les publications sur l’excrétion dans le lait
chez les brebis sont limitées. Une étude a démontré la présence de Coxiella dans le lait pendant 8 jours après la mise bas [115]. En revanche les excrétions fécale et vaginale sont très
importantes et persisteraient plus longtemps que dans le lait [54], ce qui confirmerait le rôle
des ovins dans la transmission de la maladie à l’homme par voie respiratoire [115].
4) La vaccination
4.1) Les vaccins disponibles en France
4.1.1)
Chlamyvax FQ® (Mérial) et Coxevac ® (Ceva)
Actuellement 2 vaccins sont disponibles : un vaccin divalent (Chlamyvax FQ® Mérial
et Coxevac ® Ceva. Ils sont préparés respectivement à partir des souches bactériennes en
phase II et en phase I. Le vaccin Coxevac® n’a obtenu en France qu’une ATU (autorisation
temporaire d’utilisation [2, 3]. A l’INRA de Tours-Nouzilly, une infection expérimentale de
chèvres gestantes a été réalisée pour comparer l’efficacité de ces deux vaccins. Chez les ovins
aucune étude de ce type n’a été menée, on pourrait cependant s’attendre aux mêmes types de
résultats que pour les chèvres.
63
4.1.2)
Comparaison de l’efficacité des 2 vaccins
Arricau et al ont comparé l’efficacité de ces deux vaccins [9]. Les chèvres sont sérologiquement négatives. Les animaux sont correctement vaccinés en respectant les protocoles. Le
tableau 9 expose les résultats de cette étude.
Tableau 9 : Evaluation de la protection vaccinale apportée par différents types
de vaccins contre la fièvre Q
Nombre de
chèvres
Durée de gestation (jours)
% mise bas
pathologiques
% placentas
positifs (PCR)
% fœtus positifs (PCR)
Durée moyenne
d’excrétion
(jours)
Fèces
Lait
Sécrétions
vaginales
LOT 1
LOT 1
16
LOT 2
15
LOT 3
12
153 +/-3
134+/-15
141+/-8
6
87
75
30
90
100
8
44
62
10
0
1.5
28
14
16
27
17
22
LOT 2
-16 chèvres
-15 chèvres
-Vaccinées avec le vaccin en -Vaccinées avec le vaccin en
phase I
phase II
-Eprouvées à J84 après la -Eprouvées à J84 après la
saillie
saillie
LOT3
-12 chèvres
-Non vaccinées
-Eprouvées à J84 après la
saillie
D’après ARRICAU et al. , 2005, [9]
Les résultats du lot 1 sont significativement différents des autres lots. L’utilisation du
vaccin en phase I a permis de réduire de façon majeure le nombre de placentas infectés. Les
avortements et le portage de Coxiella par les chevreaux sont presque totalement évités. Les
résultats du vaccin classique en phase II ne sont pas significativement différents de ceux du
lot témoin non vacciné. Ainsi le vaccin classique n’apporterait pas de protection significative.
Consernant l’excrétion de la bactérie dans le lait, les fèces et les sécrétions vaginales. Le lot 1
n’a pas montré d’excrétion lactée en post partum et l’excrétion vaginale et fécale a été très
fortement inhibée. Le lot 2 ne présente pas de résultats significativement différents du lot non
vacciné. D’autres études ont montré que le vaccin en phase 2 limitait les avortements mais pas
l’excrétion [28, 101]. En conclusion le vaccin en phase I apporterait une protection satisfaisante contre les avortements ainsi qu’une inhibition de l’excrétion vaginale et fécale
post partum et empêcherait totalement l’élimination de la bactérie par le lait.
64
Ce vaccin en phase 1 est utilisé depuis plusieurs années pour la vaccination des bovins
en Slovaquie où il a été mis au point et son innocuité y compris dans les troupeaux infectés a
pu largement être vérifiée [115]. Ce vaccin a obtenu une ATU en France en mai 2004. Cependant tous ces résultats sont valables pour des animaux sains.
4.2) Les modalités de la vaccination contre la fièvre Q.
Le tableau 10 présente les protocoles de vaccination des deux vaccins disponibles chez les
ovins contre la fièvre Q ainsi que leur prix respectif.
Tableau 10 : Modalité de vaccination contre la fièvre Q
Vaccin
Posologie
Chlamyvax FQ®
-2ml SC
-2injections à 1 mois d’intervalle
-2ème injection : de 15jours avant la
saillie à 2mois de gestation
-Rappel annuel hors gestation
-Fréquente réaction œdémateuse ou
d’un abcès stérile au point
d’injection (diminuée par un massage de la zone d’injection)
-Baisse d’au moins 10% de la production laitière chez la brebis
-Ne pas vacciner les animaux cliniquement malades
-Ne pas vacciner les femelles gestantes de plus de 2mois
-Respect des conditions d’asepsie
Effets secondaires
Précaution d’emploi
Coxevac®
-2ml SC
-2injection à 3-4 semaines d’intervalle
-Le fabricant déconseille son utilisation pendant la gestation, mais selon A Rodolakis la
vaccination de femelles gestantes n’a posé
aucun problème, cependant elle déconseille
de vacciner pendant les derniers mois de
gestation.
-Rappel annuel conseillé, mais nécessité
d’étudier la durée de l’immunité induite pour
connaître la pertinence de ce rappel.
-Possibilité de vacciner les animaux avant 3
mois
- Légère réaction oedémateuse est possible
au point d’injection. On peut exceptionnellement observer
- Une légère hyperthermie passagère.
-Ne pas vacciner les femelles gestantes de
plus de 2mois
-Respect des conditions d’asepsie
A conserver entre +2 et +8°, à l’abri A conserver entre +2 et +8°, à l’abri de la
de la lumière.
lumière.
Conservation
Temps d’attente
Présentation
Prix du flacon (euros)
Prix pour une injection pour 1 animal
(euros)
Prix total d’une
PV/animal*(euros)
Viande, abats : zéro jour.
Flacon de 20ml
Prix non disponilbe
Flacon de 20ml
47,75
4,8
9,6
*PV : Primovaccination
D’après DMV, 2008, [143] et RODOLAKIS, 2006, [115].
65
D) Vaccination contre la toxoplasmose
1) Etiologie
La toxoplasmose est du à un parasite du chat Toxoplasma gondii dont la figure 15 illustre le
cycle.
Figure 15 : Cycle de Toxoplasma gondii
Réservoir de
l’infection :
rongeurs et
oiseaux
Contamination
des jeunes chats
Dissémination par
les jeunes chats
Contamination des ovins
(ookystestachyzoïtes)
Excrétion d’ookystes :
formes de résistances
du parasite
Infertilité,
Avortements,
Mortinatalité
Excrétion de tachyzoïtes
dans les placentas)
Survie des ookystes dans les
fourrages, concentrés, pâD’après BAREILLE, 2006, [12].
Les ookystes survivent plus de 2 ans dans le milieu extérieur [4].
Les chats n’excrètent les ookystes que pendant 1 mois après leur première infection, le
plus souvent lorsqu’ils sont jeunes, ensuite ils s’immunisent et n’excrètent plus. Ainsi il n’est
pas nécessaire de se débarrasser des chats dans une exploitation ovine. Au pic d’excrétion le
chat peut excréter jusqu’à 1 million d’ookystes /gramme de fèces or 200 ookystes sont suffisants pour infecter une brebis [12].
Les brebis s’infectent en ingérant des ookystes présent dans l’environnement souillé
par des fèces de chat contaminé. Le placenta a quant à lui un pouvoir contaminant très faible.
En effet les placentas des animaux contaminés ne contiennent pas d’ookystes mais des tachyzoïtes très fragiles dans le milieu extérieur et très rapidement détruits par le tube digestif des
animaux [4].
66
2) Répartition géographique
La toxoplasmose est responsable d’environ 10% des avortements chez la brebis, voire
de 17% dans certains pays. C’est la deuxième cause d’avortement en Midi Pyrénées après la
Chlamydiose [129].
3) Pourquoi vacciner ?
3.1) Importance pour la santé publique
La toxoplasmose est une zoonose majeure. Environ 50% de la population adulte française est séropositive. Il y a chaque année 200 000 à 300 000 nouvelles infections [12].
L’homme se contamine en consommant des légumes contaminés par des fèces de chat ou en
consommant de la viande de mouton mal cuite porteur de kystes à bradyzoïtes. La toxoplasmose est le plus souvent une maladie bénigne chez l’homme mais peut être dans certains cas
très grave [4].
-si elle touche une femme enceinte : le fœtus peut être contaminé. L’enfant né sain mais peut
développer dans les 5 premières années de vie des lésions nerveuses et oculaires. Si la contamination a lieu à un stade précoce de la grossesse, il peut y avoir avortement.
-si elle touche des personnes affaiblies (SIDA, cancer, traitement corticoïdes ou immunosuppresseurs) elle peut entraîner de graves lésions. (Toxoplasmose cérébrale chez les immunodéprimés)
3.2) Importance sanitaire et économique
Quand elle touche des animaux non gestants, la toxoplasmose passe inaperçue car elle
se traduit uniquement par une poussée de fièvre [12]. En revanche, elle entraîne un réel
manque à gagner dès lors qu’elle touche les animaux gestants. Les conséquences dépendent
du stade de gestation [101].
Si la femelle s’infecte en milieu de gestation (entre 40 et 100 jours post fécondation). La toxoplasmose est à l’origine d’avortement deux à six semaines avant terme, de momification, de
mise bas prématurée (jusqu’à 30%) comme l’illustre la figure 16.
Figure 16 : Avortement et momification fœtale lors de toxoplasmose.
Source : MIGUEL et al. , 2002, [71]
67
Si la femelle est contaminée en début de gestation l’infection provoque une mortalité embryonnaire qui passe inaperçu cliniquement mais qui est à l’origine d’infertilité.
Si la brebis est infectée lors du derniers mois de gestation, il y aura des agneaux morts nés ou
des agneaux chétifs.
Ces avortements sont surtout observés chez les primipares ou les brebis de renouvellement introduites dans le troupeau, animaux naïfs qui ne sont pas encore immunisés contre le
parasite car en effet les brebis qui contractent la toxoplasmose sont immunisées vis à vis
d’une réinfection. Le traitement médical est illusoire [101]. Dans ce contexte, l’intérêt de la
vaccination est majeur. Les conséquences économiques peuvent être importantes avec un réel
manque à gagner à cause des avortements et de la mortinatalité.
4) La vaccination
4.1) Support de l’immunité
Les mécanismes induisant la mise en place d’une immunité contre les tachyzoïtes ne
sont pas très bien connus. Une immunité spécifique durable reposant essentiellement sur
l’immunité cellulaire se met en place [4].
4.2) Protection conférée avec Ovilis Toxovax ® (Intervet)
4.2.1)
Un vaccin vivant mais fortement atténué.
La souche vaccinale S48 a été isolée à partir de cotylédons d’une brebis après avortement toxoplasmique. La souche S48 a perdu sa capacité à former des kystes tissulaires, ainsi,
la multiplication suivant la vaccination est limitée au stade tachyzoïtes [103]. Ce vaccin peut
être utilisé sur un animal destiné à la consommation humaine car son utilisation ne conduira
pas à l’infestation de la viande par la souche vaccinale.
4.2.2)
Evaluation de la protection conférée par Ovilis Toxovax®
Une étude a comparé les résultats de reproduction de brebis vaccinées et éprouvées à ceux de
brebis non vaccinées et éprouvées [22]. Le tableau 11 en présente les résultats.
Tableau 11 :Performances de reproduction suite à la vaccination contre la toxoplasmose
%agneaux viables
Durée moyenne de gestation (jours)
Poids moyen des agneaux (kg)
LOT 1
80.8 (42/52)
144
4.2
LOT 2
17.8 (8/45)
118
3.5
LOT 3
100 (14/14)
145
4.3
LOT 1
LOT 2
LOT3
32 brebis gestantes
30 brebis gestantes
10 brebis gestantes
Vaccinées avec à J-77
Non vaccinées
Non vaccinées
Eprouvées à J90
Eprouvées à J90
Non éprouvées
Différence significative du lot 2 par rapport aux autres lots (p<0,01)
D’après BUXTON et al. , 1991, [22]
68
Le lot vacciné a une durée de gestation plus longue, plus d’agneaux viables et des agneaux
plus lourds que le lot non vacciné. Il n’y a pas de différence significative entre le lot 1 et le lot
témoin 3.
Ovilis® Toxovax limiterait donc le nombre d’avortements, augmenterait de façon significative le nombre d’agneaux viables ainsi que le poids moyen des agneaux nés.
4.2.3)
Mise en place de l’immunité et durée de protection
Le taux d’anticorps dirigés contre les toxoplasmes est détectable à partir de la 2ème
semaine après la vaccination, il est maximal vers la 3ème semaine post vaccination. Il décroît
ensuite progressivement [22].
Ovilis Toxovax® protège les animaux de la toxoplasmose pendant au moins 18 mois
(soit 2 saisons d’agnelage [23]. Il est probable qu’ensuite une infestation naturelle aura un
effet rappel sur l’immunité des animaux rendant les revaccinations inutiles.
4.3) Modalités de vaccination avec Ovilis Toxovax®
Lors de la première vaccination d’un troupeau : vacciner l’ensemble des femelles du
troupeau. L’année n+1, la protection durant au moins pendant 2 saisons d’agnelage, seule les
agnelles de renouvellement et les brebis nouvellement introduites dans le cheptel seront vaccinées. Il est probable qu’ensuite, une infestation naturelle aura un effet de rappel sur
l’immunité des animaux rendant les revaccinations ultérieures inutiles. Cependant s’il s’agit
d’un troupeau à haute valeur génétique ou sans historique connu de toxoplasmose, il est recommandé de renouveler la vaccination tous les 2 ans [12, 28,103].
La vaccination se fait entre 4 mois et 3 semaines avant la mise en lutte au moyen d’une
injection de 2ml en intramusculaire. L’âge minimal pour la vaccination est de 5 mois. La réaction vaccinale est limitée : une hyperthermie débutant quelques jours après la vaccination peut
être observée, avec un retour à la normale dans un délai maximum de 10 jours. Le temps
d’attente viande est de 42 jours ce qui est important et rare pour un vaccin.
Ne pas administrer d'autres vaccins durant les 14 jours précédant ou suivant la vaccination par
ce produit. Il est déconseillé aux personnes à risque (femmes enceintes, immunodéprimés) de
pratiquer la vaccination [143].
Le délai de péremption est de quelques jours seulement La vaccination contre la toxoplasmose nécessite un minimum de logistique : la date de la vaccination devra être connue à
l’avance car le produit n’est disponible que sur commande (délai de livraison >1 semaine)
[12, 28]. L’exposition à des températures >8° ainsi qu’aux rayons solaires sont capables de
détruire le vaccin. Ainsi il faut conserver le vaccin au réfrigérateur entre +2° et +8° et surtout
pas au congélateur. Une fois reconstitué, le vaccin doit être utilisé dans les 2 heures.
Le tableau 12 présente les différentes formulations disponibles ainsi que leur prix respectif
[143].
Tableau 12 : Présentations disponibles pour Ovilis Toxovax®
Présentation
1 flacon de 20 doses 1 flacon de 50doses
117,50
235,01
Prix du flacon(euros)
5,8
4,7
Prix de la vaccination/animal (euros)
D’après DMV, 2008, [143]
69
II)
VACCINATION CONTRE LES PASTEURELLOSES
Ce sont les agents bactériens les plus fréquemment rencontrés dans les troubles respiratoires
des ovins [36].
A) Etiopathogénie
1) Pathologie multifactorielle
Une étude relativement récente a étudié les fréquences relatives des agents de pasteurelloses chez les ovins [1].
-Pasteurella haemolytica -Mannheimia haemolytica : 81%
-sérotype 2 : 40%
-sérotype 1 : <6%
-sérotypes 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12 : minoritaires
-Pasteurella trehalosi : 19% (spécifique aux petits ruminants)
-sérotype 4 : 7-8%
-sérotype 3 : 2-3%
-sérotypes 10 et 15 : minoritaires
-Pasteurella multocida (rôle limité à la différence des bovins)
2) Pathogénie
La pathogénie est surtout due à une leucotoxine produite pendant la phase de multiplication de la bactérie. Elle a pour cible les leucocytes et a une action cytotoxique ce qui induit
une inflammation et une nécrose pulmonaire [36] comme l’illustre la figure 17.
Figure 17 : Aspect macroscopique d’un poumon d’agneau atteint de pasteurellose.
Source : MIGUEL et al. , 2002, [71]
B) Répartition géographique
C’est une maladie cosmopolite retrouvée dans le monde entier. La plupart des élevages
sont confrontés à la maladie.
70
C) Pourquoi vacciner ?
L’importance sanitaire et économique des pasteurelloses est non négligeable. Les pasteurelloses sont responsables de nombreuses affections aiguës parfois mortelles (affections
respiratoires, affections septicémiques). Le taux de mortalité peut atteindre 20% [15]. La
morbidité peut elle aussi être élevée et atteindre jusqu’à 50% car c’est une affection très contagieuse .L’affection peut aussi évoluer vers la chronicité [36]. Les pasteurelloses peuvent
aussi induire de nombreux retards de croissance.
D) La Vaccination
1) Support de l’immunité
De nombreuses études furent conduites pour étudier la réponse immunitaire de moutons s’étant rétablis après une pasteurellose. Ces animaux convalescents ont une immunité
solide vis-à-vis d’une réinfection supportée par la réaction immunitaire à médiation humorale
[34, 24]. D’autres expériences démontrèrent l’existence d’anticorps anti leucotoxine dans le
sérum des agneaux convalescents [24]. En ce qui concerne le sérotype 2 de Mannheimia haemolytica, plusieurs études ont montré qu’il est nettement moins immunogène que les autres
sérotypes et qu’il entraîne chez le mouton une faible réponse sérologique [49] (or le sérotype
2 représente 40% des souches isolées chez les moutons) [24].
2) Les vaccins disponibles
En France, trois vaccins disposent d’une AMM pour les pasteurelloses ovines. Il
s’agit de Lysopast® (Mérial) et Salmopast® (Mérial). La production du Lysopast® va être
arrêtée en 2009. Une nouvelle génération de vaccins issus de la technologie IRP (Iron regulated protein) dont nous expliciterons le principe plus tard est disponible sous AMM depuis le
1er janvier 2009 [139]. Il s’agit de Pastovax® (Schering) (anciennement connu sous le nom
d’Ovilis Ovipast ®(Intervet).
2.1) Les vaccins inactivés à base de corps bactériens entiers.
Les vaccins à base de corps bactériens entiers inactivés (Lysopast® et Salmopast®)
(Pasteurella haemolytica, Pasteurella multocida) sont des vaccins adjuvés immunisant les
animaux contre Pasteurella multocida groupe A et D (sérotypes non précisés) et Pasteurella
haemolytica. Salmopast® induit en outre une protection contre Salmonella dublin et Salmonella Thyphimirium. Ces vaccins possèdent une AMM pour les ovins et les bovins. Ils n’ont
cependant qu’une efficacité limitée : ils réduisent la mortalité mais n’empêchent pas
l’apparition des signes cliniques [28, 36,103].
2.2) Les vaccins antileucotoxine (utilisation hors AMM)
Des expériences menées chez les bovins ont permis de mettre en évidence la nécessité
d’associer à l’antigène majeur qu’est la leucotoxine, des antigènes de surface spécifiques de
type (présents dans le surnageant de culture de M. haemolytica).
Chez le mouton, il a été possible de développer une réponse protectrice contre une infection à Mannheimia haemolytica sérotype 2 (Mh2) avec un vaccin constitué du surnageant
de culture de Mh2. Tecvax® pasteurella à base d’antigènes de surface de MH 1 et 6 et de leu71
cotoxines inactivées de ces 2 sérotypes semble prometteur chez le mouton du moins pour une
partie des infections. Cependant, on rappelle que le sérotype 1 correspond à moins de 6% des
souches isolées, et que le sérotype 6 est considéré comme minoritaire. Se pose ici la question
de l’intérêt de ces vaccins chez les moutons [24, 36].
2.3) Les vaccins de nouvelles génération: Pastovax®
2.3.1)
Composition du vaccin
C’est un vaccin de nouvelle génération préparé à partir de surnageant de cultures bactériennes. Le vaccin contient les corps cellulaires de Mannheimia haemolytica (sérotype A1,
A2, A6, A7, A9) ainsi que de Pasteurella trehalosi sérotypes T3, T4, T10, T15. Les bactéries
sont cultivées sur milieu ferriprive afin de provoquer l’expression membranaire de protéines
de fixation du fer, hautement immunogènes (technologie IRP), puis inactivées par le formaldéhyde et adjuvées avec de l’hydroxyde d’aluminium, afin d’obtenir une stimulation prolongée de l’immunité [2].
2.3.2)
Technologie IRP
Dans des conditions naturelles d’infection chez l’animal, M. haemolytica croit comme
un pathogène dans un environnement où la disponibilité en fer est limitée. Or le fer est un
nutriment essentiel pour les bactéries ; pour survivre dans un tel milieu, la bactérie produit de
protéines de surface présentant une très grande affinité pour le fer (protéines IRP) [35]. Il se
trouve que ces mêmes protéines sont très immunogènes [33, 34]. Traditionnellement, quand
des cellules de M haemolytica sont cultivées in vitro pour fabriquer des vaccins, elles ne sont
pas confrontées au même type d’environnement limité en fer comme c’est le cas in vivo et
donc ces antigènes de surface ne se développent pas. Quand ces bactéries sont utilisées en
vaccin, elles n’induisent pas d’immunité contre ces éléments clés que sont ces protéines de
surface. En développant des techniques en laboratoire mimant les conditions de croissance
rencontrées chez l’animal vivant (technique IRP), on peut produire des vaccins contenant des
bactéries exprimant les protéines IRP et ces vaccins sont capables de stimuler de manière
beaucoup plus efficace l’immunité [34].
Les souches vaccinales de pasteurelles sont isolées à partir de cas cliniques et cultivées
en milieu ferriprive. Cette technique permet de conserver la structure antigénique des souches
retrouvées sur le terrain et potentialise les protéines IRP. Les souches vaccinales de
Mannheimia et Pasteurella produites sous technologie IRP vont exprimer une quantité très
importante de protéines IRP. Ces protéines, communes à toutes les bactéries Mannheimia et
Pasteurella, sont immunogènes et vont provoquer une réaction protectrice en favorisant le
développement d’anti-corps anti-IRP en grande quantité chez les animaux vaccinés. Lors
d’une infection ultérieure, ces anti-corps inhiberont la croissance de Mannheimia haemolytica
et de Pasteurella trehalosi à un stade très précoce de l’infection (avant la sécrétion des leucotoxines). Une étude suggère que les IRP d’une souche de biotype A et d’une de biotype T
incorporées dans un vaccin pourraient fournir une protection croisée vis-à-vis de l’ensemble
des souches typables de P. haemolytica [77].
72
3) Efficacité des vaccins contre les pasteurelloses
3.1) Efficacité vaccinale
Bien que les protéines de la membrane externe régulatrices du fer ne soient pas les
seuls antigènes importants pour la protection, il n’y a aucun doute sur le fait que leur inclusion
augmente l’efficacité vaccinale. Ceci a été démontré avec des vaccins contenant des protéines
IRP de M haemolytica A2 pour immuniser les agneaux ; les résultats de l’étude sont présentés
dans le tableau 13 [50].
Tableau 13 : Efficacité des différents vaccins contre les pasteurelloses
LOT
1
vaccinés et
éprouvés
2
vaccinés et
éprouvés
3
non vaccinés et
éprouvés
Nombre
d’animaux
13 agneaux vaccinés à la naissance
et éprouvés à 35
jours
8 agneaux vaccinés
à la naissance et
éprouvés à 35 jours
7 agneaux non
vaccinés et éprouvés à 35jous
Vaccin
Vaccin
inactivé
(type
Lysopast®)
Vaccin IRP
Nombre
de
morts
6 (47%)
Non
vacciné
0
7 (100%)
D’après GILMOUR et al. , 1991, [50]
Les résultats montrent que le vaccin IRP a conféré une protection très efficace contre
la pasteurellose. Les vaccins à corps bactériens entiers diminuent la mortalité mais apparaissent moins efficace que les vaccins IRP.
3.2) Immunité passive
Les anticorps transmis par voie passive, via le colostrum des mères vaccinées, préviennent le développement de pasteurellose septicémique jusqu’à 29 jours d’âge minimum
[32]. Une autre étude a montré que la réponse à la vaccination de ces agneaux à l’âge de 10 ou
18 jours ne serait pas affectée par les anticorps colostraux [24]. Ces auteurs recommandent de
vacciner les brebis en fin de gestation et les agneaux dans les deux premières semaines de vie.
La primo vaccination des mères doit avoir lieu avant la mise à la reproduction et il est conseillé de vacciner les agneaux destinés à l’engraissement intensif avant la mise en lot. Cependant
la prévention des pneumonies enzootiques ne doit pas reposer uniquement sur la vaccination.
En effet il faut aussi maîtriser les facteurs de risque notamment les paramètres d’ambiance et
la gestion du stress en élevage [24].
4) Modalités de vaccination
Le tableau 14 présente les protocoles de vaccinations des différents vaccins disponibles contre
les pasteurelloses ainsi que les formulations disponibles et leur prix.
73
Tableau 14 : Protocoles vaccinaux contre les pasteurelloses
Protocole
Effets
Secondaires
Contre
Indication
Précautions
d’emploi
Conservation
Lysopast®
PV<30 kg: 1 ml.
PV>30 kg : 2 ml. SC
Adultes :
2 injections à 2-4 semaines
d'intervalle.
Rappels annuels :
Jeunes :
Issus de femelles vaccinées :
2 injections à 2-4 semaines
d'intervalle à partir de la 3e
semaine d'âge.
Issus de femelles non vaccinées : 2 injections à 24 semaines d'intervalle dès
la fin de la 1re semaine
d'âge.
Salmopast®
<4 mois : 1ml
>4mois : 2ml SC
Adultes :
2 injections à 4 semaines d'intervalle.
Pour les femelles gestantes :
1ere injection à 3 mois de gestation. 2ème injection 2 à 4 semaines avant l’agnelage
Jeunes :
Issus de femelles vaccinées : 2
injections à 2-4 semaines d'intervalle à partir de la 3e semaine
d'âge.
Issus de femelles non vaccinées
: 2 injections à 2-4 semaines
d'intervalle dès la fin de la 1re
semaine d'âge.
-Réactions d'hypersensibilité -Réactions d'hypersensibilité
-Peut provoquer la forma-Peut provoquer la formation
tion d'un nodule au point
d'un nodule au point d'injection
d'injection disparaissant 1 à
2 mois après vaccination.
Aucune connue
Pastovax®
2ml/animal en SC
Adulte : 2 doses de à 4-6
semaines d’intervalle au
plus tard 4 semaines
avant l’agnelage
Jeunes: à partir de l’age
de 3 semaines : 2 doses
de 2ml en SC à 4-6 semaines d’intervalle.
-Œdème transitoire au
site d’injection pouvant
persister plus de 14 jours.
-Réaction
d’hypersensibilité (rare)
Non-connue
-Vacciner des animaux
sains
+2° à +8°
Ne pas congeler
Zéro jour
Temps
d’attente
Flacon de 50ml
Présentation
11,13
Prix d’un flacon (euros)
PV>30 : 0,9
Prix d’une PV
PV<30 : 0,45
pour 1 animal
(euros)
PV> 30 :0,45
Prix du rapPV<30 : 0,23
pel/animal
(euros)
+2° à +8°
Ne pas congeler
Zéro jour
Flacon de 50ml
31,32
+2° à +8°
Ne pas congeler
Utiliser dans les 10h
après ouverture.
Zéro jour
?
<4mois : 1,25
>4 mois : 2,5
<4 mois : 0,63
>4mois : 1,25
D’ après AFSSA, 2008, [2] et DMV, 2008, [143]
E) Une bonne vaccination n’exclut pas une bonne maîtrise des facteurs de risques
La bonne gestion des pasteurelloses implique avant toute vaccination une bonne maitrise des
facteurs de risque qui consiste à [36] :
- Amélioration des conditions d’ambiance: Amélioration de l’extraction d’air et des vapeurs,
mise en place d’entrée et de sortie d’air, limiter les courants d’air, bien protéger et ventiler le
coin nurserie,
- Diminution de la densité animale,
74
- Limitation du mélange des animaux appartenant à des classes d’âge différentes,
- Vide sanitaire,
- Limiter l’achat d’animaux à l’extérieur,
- Elimination des infectés chroniques.
III)
VACCINATION CONTRE LES CLOSTRIDIES
A) Etiopathogénie
1) Les entérobactéries
1.1) Les bactéries
Les études scientifiques récentes montrent que les bactéries responsables de la très grande
majorité des cas d’entérotoxémie ovine sont Clostridium perfringens de type A (toxine majeure α cf. tableau 15) responsable de 91% des entérotoxémies ovines) et le toxinotype D
(toxines majeures α et ε) responsable de 9% des entérotoxémies ovines [69].
Rôle de Clostridium sordelli dans l’entérotoxémie ovine
Chez les ovins, Cl sordelli a été isolé dans certains cas d’entérotoxémies, il y a une
vingtaine d’année. Comme d’autres clostridies non pathogènes résidentes, il peut émerger lors
d’entérotoxémie. Une étude en France réalisée sur des ovins atteints d’entérotoxémie n’a pas
permis d’isoler de Cl sordelli disposant des gènes codant pour la production de toxines. [69].
D’autres auteurs affirment que Cl sordelli produit une toxine létale et une toxine hémorragique. Les souches perdraient leur caractère toxinogène lors de l’isolement [130].
Les Clostridium sont des bactéries ubiquitaires anaérobies, largement répandues dans
l’environnement y compris dans le tube digestif de l’homme et des animaux sains. Ces bactéries sécrètent des enzymes lytiques et des toxines qui agissent à distance. Les Clostridium sont
dépourvus de facteurs d’adhérence et de pouvoir invasif pour les entérocytes ; ils n’ont donc
pas d’avantage sélectif par rapport aux autres bactéries entéropathogènes [105]. Les clostridies sont présents dans le contenu du colon et du caecum des animaux sains mais à faible concentration (< 106 bactéries/g de contenu digestif, généralement 10 à 103). Un état d’équilibre
s’instaure avec le reste de la flore intestinale. Cependant, si cet équilibre se dérègle, celles ci
peuvent se multiplier de façon excessive et à partir d’une concentration de 106 à 109 bactéries
par gramme de contenu intestinal, la production massive de toxines provoque un syndrome
entérotoxémique [105,130].
1.2) Les toxines
Les toxines sont responsables de l’ensemble ou la majorité des symptômes et lésions
rencontrées au cours des affections à Clostridium, elles passent dans la circulation sanguine et
atteignent leurs organes cibles. Les souches de clostridies sont classées en type A, B, C, D, E
selon leur aptitude à produire telle ou telle toxine. Le tableau 15 présente le classement des
souches de Clostridium selon leurs toxines. Leur prévention repose sur la maîtrise des facteurs
de risque et la vaccination qui est ciblée essentiellement sur la production d’anticorps antitoxines [105].
75
Tableau 15 : Souches de Clostridium perfringens et leurs toxines
Cl.
per- Type A
fringens
Toxine
α ++
Type B
Lamb dysentery
Type C
α +, β++, ε +
α +, β ++
Type D
Type E
Pulpy
kidney
disease
α +, ε ++
α +, ι ++
D’après TARTERA, 2000, [130]
2) Les facteurs de risque
Les entérotoxémies ont lieu à la faveur d’une multiplication de Clostridium résultant
d’une perturbation de la flore intestinale. Les facteurs de risques sont donc toutes les circonstances susceptibles de perturber l’écosystème intestinal à savoir :
-Les erreurs de rationnement : excès de glucides, excès d’azote à la mise à l’herbe, insuffisante de fibrosité de la ration, absence de transition alimentaire [14, 130].
-Variation de consommation notamment en fonction des variations climatiques [130].
-Parasitisme digestif qui réduit le péristaltisme, et qui facilite l’absorption des toxines en
augmentant la perméabilité intestinale. (Coccidiose et entérotoxémie sont souvent associées
chez l’agneau) [130].
-Antibio supplémentation [105,130].
-Stress
3) Les affections à Clostridium à localisation cutanée et/ou musculaire
Les agents de gangrènes (C.chauvoei, C.oedematiens, C.septicum, C.sordelli) de
même que C.tetani pénètrent dans l’organisme à la faveur d’une plaie (nombril, castration
caudectomie, bouclage). Les agents de gangrène se multiplient si les conditions d’anaérobiose
sont favorables et libèrent des enzymes et des toxines responsables de nécrose tissulaire. Le
charbon symptomatique est une forme particulière de gangrène : la contamination n’a pas lieu
par l’intermédiaire de plaie mais est d’origine endogène [105]. Dans les zones d’endémie, les
spores de C. chauvoei présentes dans l’environnement sont ingérées et transitent par le tube
digestif. Lors de contusion ou traumatisme (coups, bousculade) les spores se développent
dans les tissus musculaires anoxiques ou nécrosés conduisant aux lésions du charbon symptomatique [105]. L’étiologie du tétanos est identique à celle des gangrènes cependant la toxine
tétanique se fixe sur les terminaisons nerveuses et migre aux centres nerveux pour y bloquer
la transmission synaptique, ce qui entraine une paralysie spastique comme l’illustre la figure
18.
Figure 18 : Agneau atteint de tétanos.
.
Source : MIGUEL et al. , 2002, [71]
76
B) Pourquoi vacciner ?
Les entérotoxémies peuvent engendrer de graves conséquences économiques et sanitaires. En effet, les ovins sont particulièrement sensibles, (beaucoup plus sensibles que les
bovins) aux entérotoxémies ainsi qu’au tétanos. Les entérotoxémies se rencontrent sur les
animaux les plus gros, les plus beaux, ceux qui ont une croissance la plus rapide ; elles touchent surtout les jeunes sous la mère mais aussi les jeunes à l’engrais et beaucoup plus rarement les adultes. La morbidité peut être élevée et la mortalité atteint souvent 100% comme
cela est indiqué dans le tableau 16 [14]. Le manque à gagner est alors évident.
Tableau 16 : Signes cliniques, répartition géographique des différents toxinotypes de
Costridium perfringens reconnus comme pathogènes dans l’espèce ovine.
Cl. per- Type A
fringens
Signes
Animaux
Cibles
Pays
Type B
Lamb dysentery
Type C
Type D
Pulpy kidney disease
Diarrhée
hémorra- Dysenterie, troubles Entérite nécrotique, Mortalité
brutale,
gique, rein,
nerveux mort subite hémorragique chez troubles
nerveux,
foie, rate conges- Morbidité 20-30% les nouveaux nés,
foie et rein pulpeux
tifs… (entérotoxémie Mortalité 100%
mort subite chez les Morbidité 10%
d’automne)
plus âgés
Mortalité 100%
Morbidité 10-30%
Morbidité <5%
Mortalité 100%
Mortalité 100%
Agneaux de 10 j à 3 Agneaux de 1 à 4 Jeunes agneaux Agneaux de 3 sesemaines
jours
maines à 3 mois à
< 3 semaines
l’engraissement (ramais surtout
rement nouveaux nés
nouveaux nés
et adultes)
Cosmopolite
Grande-Bretagne,
Cosmopolite
Cosmopolite
Allemagne, Russie,
USA
Type
E
Entéro
toxémie
rare
Rare
en
Europe
D’après TARTERA, 2000, [130]
C) Les vaccins
1) Support de l’immunité
La protection vaccinale est assurée par l’induction d’anticorps circulants antitoxines.
Elle est sans effet sur la survie et la croissance des Costridium toxinogènes. Lors de la vaccination, une grande variété d’anticorps contre les différents épitopes de l’antigène sont produits. Certains d’entre eux seulement sont capables de neutraliser les toxines. En général les
anticorps neutralisants sont dirigés contre le domaine de la toxine qui est impliquée dans la
reconnaissance d’un récepteur à la surface cellulaire. Ils préviennent ainsi la fixation et
l’entrée de la toxine dans la cellule [105].
La prévention du charbon symptomatique est plus complexe. La seule immunité antitoxine n’assure pas une protection suffisante. Celle ci est obtenue avec des vaccins contenant
les surnageants de culture et les corps bactériens. Il semblerait que les flagelles qui entourent
cette bactérie aient un rôle primordial dans l’immunité. Les anticorps anti flagelle ont un rôle
opsonisant qui favorisent l’élimination des bactéries par les polynucléaires [105].
77
2) Particularité des vaccins
2.1) Composition
Les vaccins sont généralement constitués de surnageants concentrés de cultures de
Clostridium dans lesquels la toxine majeure de chaque espèce de Clostridium est titrée. Les
cultures sont optimisées de façon à obtenir le titre maximum de toxines. Ces préparations sont
inactivées, le plus souvent avec du formol on obtient donc des anatoxines. La valence antitétanique est préparée à partir de toxine tétanique purifiée. La valence anti charbon symptomatique contient le surnageant de culture et les corps bactériens (anaculture) de C.chauvoei. Ces
préparations sont additionnées d’un adjuvant d’immunité huileux ou à base d’hydroxyde
d’alumine [105]. Pour des raisons commerciales, qui ne correspondent pas toujours aux données épidémiologiques ces vaccins sont présentés sous forme multivalents associant les valences des Clostridium gangreneux et de ceux impliqués en pathologie digestive [105]. Le
tableau 17 dresse la liste des vaccins disponibles ainsi que leurs valences respectives.
Tableau 17 : Les vaccins disponibles en France contre les entérotoxémies et leur protection contre les différentes espèces ou toxines de clostridies.
Vaccins
Espèces
cibles
BV,
OV,
CP, LP
Covexin 10 ® BV,
OV
(Schering
Plough)
BV,
Coglamune®
OV
(Ceva)
BV,
Miloxan®
OV, CP
(Mérial)
OV,
Séranamix®
CP, LP
(Ceva)*
Tasvax Huit® BV,
OV,
(ScheringCP, LP
Plough)
Coglavax®
(Ceva)
Cl.
Cl.
Cl.
perfrin- perfringens
perfringens
gens
Toxine β
Toxine α
Toxine ε
X
X
X
Cl.
Novyi
Cl.
tetani
X
X
X
X
Cl. sor- Cl. sep- Cl.
delli
ticum
chauvoei
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
D’après TARTERA, 2000, [130]
*Séranamix contient en plus une valence E coli K99 (cf vaccination contre les colibacilloses)
Les vaccins doivent répondre aux normes de la pharmacopée européenne, c’est à dire
donner dans le sérum de l’animal vacciné [14]:
2UI /ml d’antitoxine α
10 UI /ml d’antitoxine β
5 UI/ml d’antitoxine ε
2.2) Protection
Tous les vaccins protègent contre la toxine ε. Deux vaccins sur les 6 ne protègent pas
contre la toxine α . Des études précisent que les doses permettant d’obtenir chez l’animal de
contrôle, au plus 1 à 1.5 UI/ml d’antitoxine α peuvent s’avérer insuffisantes pour assurer une
78
bonne protection [69]. Ainsi Tasvax- Huit ® qui ne permet d’obtenir chez l’animal de contrôle que 1UI/ml d’antitoxine α et Covexin10® qui ne permet d’obtenir chez l’animal de contrôle que 0,5UI/ ml ne seraient pas complètement efficaces [143]? L’immunité n’est obtenue
qu’une dizaine de jours après la deuxième injection de rappel [105]. La durée de la protection
passive serait de 2 à 3 semaines [14]. Les anticorps colostraux n’interféraient pas avec une
immunisation active [29]. L’efficacité de la vaccination est dépendante du suivi correct du
protocole de vaccination. Les rappels et les intervalles de vaccination sont essentiels pour
assurer une protection correcte de l’animal. La protection conférée par ce type de vaccination
est strictement individuelle : Les sujets non vaccinés ne bénéficient pas de la protection acquise par les vaccinés d’un même troupeau [105, 130].
L’efficacité de la vaccination dépend de la quantité et de l’affinité des anticorps neutralisants vis à vis des quantités de toxines présentes dans l’organisme. Si la capacité neutralisante du sérum est supérieure aux quantités de toxines produites au cours d’un épisode
d’affection digestive à Clostridium, l’animal est protégé ; dans le cas contraire, la maladie se
déclare. C’est un vaccin dit « à seuil » [103].
3) Modalités de vaccination
3.1) Protocoles de vaccination
Les entérotoxémies à Clostridium touchent surtout les jeunes chez qui les toxines produites par Clostridium sont neutralisées d’une part localement par les IgA, d’autre part via les
anticorps sériques; or l’injection parentérale d’anatoxines ne génère généralement pas de réponse immunitaire locale ni de réponse cytotoxique vis-à-vis des Clostridium. Dans ce cas, la
prévention est assurée par l’ingestion de colostrum de mères vaccinées, riche en IgA et IgG
antitoxines. La protection passive par les anticorps antitoxine est assurée à deux niveaux,
d’une part dans le tube digestif par les IgA et les IgG non dégradés par les protéases digestives, et d’autre part dans le système circulatoire par les IgG d’origine colostrale [105].
Les mères sont vaccinées selon le protocole classique de vaccination en vue de la protection passive des agneaux via le colostrum c'est-à-dire que la deuxième injection de primovaccination ou l’injection de rappel doit avoir lieu entre 2 et 6 semaines avant l’agnelage. Les
jeunes nés de mères vaccinés peuvent être vaccinés dès l’âge de deux mois selon le DMV
mais certains auteurs conseillent de vacciner les agneaux à 1 mois [14]. Un protocole de 2
injections à 4 semaines d’intervalle est préconisé par le DMV. Pour les jeunes nés de mères
non vaccinées, le DMV conseille de ne vacciner qu’à partir de l’âge de 2 semaines mais selon
certains auteurs les anatoxines peuvent être utilisées très précocement (1 semaine) [14].
Quel que soit le protocole, un animal vacciné jeune doit être revacciné à 6 mois, puis
tous les ans. Si dans un élevage les facteurs de risques sont non maîtrisables par l’éleveur, il
est recommandé de vacciner tous les 6 mois [14].
3.2) Modalités de vaccinations
Les tableaux 18 et 18 suite présentent les protocoles de vaccinations de chaque vaccin contre
les entérotoxémies.
79
D) Une bonne vaccination n’exclut pas une bonne maîtrise des facteurs de risque
.
Au vue de l’importance des facteurs de risque dans l’apparition des entérotoxémies, il
convient même lors de vaccination de les maîtriser pour avoir une protection vaccinale maximale [130].
Qualité des aliments
-Diminuer raisonnablement les compléments riches en protéines et en sucres et les
remplacer par un aliment riche en fibres
-Faire des transitions alimentaires
-Laisser du foin de bonne qualité à disposition des animaux
Pâturage
-Maîtrise de l’apport azoté
-Mise à l’herbage progressive.
Quantité d’aliments
-Quantité adaptée aux besoins réels
Eau à volonté
Diminuer le stress
Maîtriser l’état sanitaire des animaux notamment le parasitisme
80
Tableau 18 : Modalités de vacconation contre les entérotoxémies
Covexin10®
1ml
75% à 100% des animaux ont une réaction à l’injection.
Le plus souvent : gonflement, induration au site d’injection, hyperthermie modérée
Parfois : abcès ou autre réaction des tissus sous jacents.
Les réactions locales n’ont aucune influence sur l’état général, le GMQ
Précautions Ne pas vacciner les animaux malades ou immunodéficients.
En l’absence de donnée spécifiques ; aucune recommandation n’existe pour la vaccinad’emploi
tion lors de la gestation
Ne pas administrer d’autres vaccins 14jours avant ni 14 jours après
Ne pas mélanger à d’autres vaccins
Conservation Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C
Ne pas congeler
Utiliser le vaccin dans les 8h après ouverture
Posologie
Effets secondaires
Temps
d’attente
Présentation
Nul
Flacon 20ml
Flacon 50ml
Flacon 100ml
Prix du flacon (euros)
Prix d’une
PV/ animal
(euros)
Tasvax huit®
2ml
Réaction locale au point
d’injection
Miloxan ®
2ml
Nodule au point d’injection
Réaction d’hypersensibilité chez les animaux
sensibilisés
Bien agiter
avant emploi
Respecter les
règles
d’asepsie
Tenir à
l’obscurité
entre +2°C et
+8°C
Ne pas congeler
Nul
Respecter les règles d’asepsie
Ne vacciner que les animaux en bonne santé
Tout flacon entamé doit être utilisé immédiatement
81
Nul
Flacon Flacon Flacon 50ml
50ml 200ml
17,11 54,28
19,38
1,36
Source : DMV, 2008, [143]
Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C
Ne pas congeler
1,08
1,55
Flacon
250ml
87,47
1,39
25flacons de 4 ml
59,10
2,36
Tableau 18 (suite) : Modalités de vaccination les entérotoxémies
Coglavax®
2ml
Posologie
Effets secondaires Légère réaction au point
d’injection
Précautions
d’emploi
Conservation
Temps d’attente
Présentation
Prix d’un flacon
(euros)
Prix d’une PV
(euros)
Respecter les règles d’asepsie
Tout flacon entamé doit être
utilisé rapidement
Tenir à l’obscurité entre +2°C
et +8°C
Ne pas congeler
Nul
Flacon
100ml
36,56
1,46
Coglamune®
2ml
Séranamix®
5ml
Nodule au point d’injection
Réaction locale au point d’injection
Réaction d’hypersensibilité chez les animaux sensibilisés (il est conseillé de faire un essai préalable sur un nombre limité d’animaux avant)
Respecter les règles d’asepsie
Bien agiter avant emploi
Ne vacciner que les animaux en bonne santé
Ne pas vacciner les brebis gravides dans le
dernier mois avant la mise bas
Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C
Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C
Ne pas congeler
Nul
Flacon 250
ml
77,32
Flacon 50ml
1,24
Source : DMV, 2008, [143]
82
Nul
Flacon 250 ml
Flacon 50 ml
43,60
9,68
1,74
1,94
IV)
VACCINATION CONTRE LE PIETIN
A) Etiopathogénie
Le piétin est causée par l’action synergique de Fusobacterium necrophorum et de Dichelobacter nodosus (ou Bacteroïdes nodosus) [136]. La pathogénie du piétin est précisée
dans la figure 19.
Le pouvoir pathogène de Fusobacterium necrophorum est liée à la production de
toxines (une protéase dermonécrotique et une leucocidine à pouvoir anti leucocytaire). Il est le
principal agent de la macération et de la putréfaction des pieds et l’agent causal initial du piétin en créant une lésion primitive, véritable porte d’entrée pour l’autre germe.
Le pouvoir pathogène de Dichelobacter nodosus est très variable selon les souches et
dépend de la présence des pilis permettant l’adhésion de la bactérie aux cellules épithéliales et
sa progression dans les lésions, de l’aptitude du germe à produire des protéases. Il peut envahir les cellules germinales de la corne des onglons grâce à un pouvoir protéolytique puissant
[120].
Figure 19 : Pathogénie du piétin
- Humidité, température>10°
- Sensibilité raciale (Mérinos)
- Sensibilité individuelle (âge, poids.)
- Mauvaise conformation de l’onglon
- Traumatisme du pied
- Erreurs alimentaires (carence en Zn,
- Surpopulation, hygiène
- Défaut de parage
- Maladies concomitantes
Facteurs favorisants
Fragilisation de la peau et
de l’espace inter digité
F.necrophorum
Colonisation et action dermonécrotique (nécrose et suppuration)
+ leucocidine (inhibition des polynucléaires)
Dermatite interdigitée
Stade I et II
D.nodosus
Adhésion, multiplication
Protéolyse de la corne
Extension
vers l’avant
D’après PIN, 1998, [98] et FRIKHA et al. , 2002, [45]
83
B) Répartition géographique
La maladie sévit dans le monde entier, surtout dans les régions à climat doux et humide.
Dans un pays, la transmission du piétin fait suite à des transactions commerciales, à des mouvements d’animaux, à des changements de pâturages. Dans un élevage indemne, le piétin apparaît souvent à la suite d’une introduction d’un animal atteint ou porteur sain. Dans un élevage contaminé, il apparaît de façon progressive de façon enzootique [45].
C) Pourquoi vacciner ?
Le piétin se présente sous deux formes : une forme bénigne et une forme grave. La
forme bénigne crée une boiterie légère, des lésions modérées de la peau de l’espace inter digité. La forme grave est contagieuse et très douloureuse. Elle crée une boiterie importante, une
nécrose à odeur caractéristique avec un décollement de la corne voire la chute de l’onglon
comme illustré dans la figure 20. Elle induit des signes généraux liés à la douleur (baisse de
production, anorexie, amaigrissement). En conséquence, le piétin entraîne des pertes économiques considérables : diminution des productions en viande et en laine (10%) et en lait
(20%) [19], des frais de traitements, de prévention et de mains-d’œuvre élevés, une impossibilité de transaction commerciale des ovins provenant d’un troupeau infecté [45].
Figure 20 : Chute d’un onglon suite à une lésion de piétin.
Source :MIGUEL et al. , 2002, [71]
D) Les vaccins
1) Support de l’immunité
Le pouvoir immunogène de F. necrophorum est très faible à la différence de Dichelobacter nodosus. Le pouvoir immunogène de Dichelobacter nodosus est dû aux antigènes de
pili On connaît actuellement neuf sérogroupes (de A à I). Les sérogroupes comprennent un ou
plusieurs sous groupes, ce qui donne au total 16 sérotypes. La réponse immunitaire est spécifique du sérogroupe. Il n’existe pas de protection croisée entre ces différents sérogroupes.
Dans un même élevage il peut en coexister plusieurs, ce qui rend la vaccination délicate [45].
84
2) Efficacité vaccinale avec Footvax®
Jusqu’en 2001, un deuxième vaccin était disponible (Piétimam®, CEVA, vaccin inactivé adjuvé contenant les valences ; Fusobacterium necrophorum, Staphylocoque aureus,
Clostridium perfringens A) mais il a été retiré du marché en 2001 [10]. A l’heure actuelle, il
existe en France un seul vaccin : Footvax ®, c’est un vaccin inactivé contenant 10 sérotypes
de Dichelobacter nodosus A,B1,B2,B4,C,D,E,F,G,H) de souches fortement piliées [10, 45].
La vaccination permet de diminuer la fréquence et la gravité de la maladie, mais elle a
ses limites. Son échec est du à l’hétérogénéité des souches de Dichelobacter nodosus responsables de la maladie qui peuvent être différentes de celles du vaccin, et à l’importance des
facteurs favorisants l’apparition du piétin dans l’élevage [45]. La durée de l’immunité est de
courte durée, de l’ordre de 4 mois [28]. Une étude comparant les durées de protection conférée par la vaccination chez différentes races, révèle que la majorité des Romanov sont résistants au Piétin pendant 16 semaines alors que pour les Mérinos avec ce vaccin la résistance
ne dure que 4 à 5 semaines après la vaccination [126].
3) Modalités de vaccination
La primo vaccination est réalisée à l’aide de 2 injections de 1ml entre 4 et 6 semaines
d’intervalle [10, 45]. La vaccination doit donc être effectuée juste avant les périodes à risque.
[28]. Le vaccin a aussi un effet curatif : la vaccination pendant une épidémie est possible. Les
rappels se font tous les 4, 6, 12 mois selon les données épidémiologiques de la maladie dans la
région [45]. Les agneaux peuvent être vaccinés à partir de l’âge de deux semaines. [10, 45].
Eviter de vacciner les brebis dans les 4 semaines qui précèdent l'agnelage et pendant la période de production laitière particulièrement au cours des deux semaines qui suivent la mise
bas. Il n’y pas de temps d’attente ni en lait ni en viande. Le vaccin ne doit pas être congelé et
doit être conservé au frais à l’abri de la lumière [143].
L'adjuvant huileux du vaccin peut être la cause d'une réaction localisée au site d'injection qui disparait en 5 à 6 semaines. Il est rapporté que les Dorset Horn réagissent beaucoup
plus fortement que les autres races au point d’injection du vaccin [128]. L'injection accidentelle de ce vaccin chez l'homme est susceptible d'engendrer des réactions inflammatoires locales intenses, principalement lors d'une injection sous pression au niveau du doigt et/ou des
articulations de la main (la gravité et l'évolution des lésions dépendent principalement du site
de l'injection accidentelle). Le tableau 19 présente la formulation du vaccin disponible en
France ainsi que son prix [143]
Tableau 19 : Présentation disponible pour le vaccin contre le piétin
Vaccin
Footvax
Présentation
Flacon 50ml
Nombre d’animaux vaccinables (1injection de PV)
50
Prix du flacon (euros)
108,33
Prix d’une injection (euros)
2,17
Prix total d’une PV/animal (euros)
4,34
D’après DMV, 2008, [143]
85
E) Une bonne vaccination n’exclut pas la maîtrise des facteurs de risques.
La vaccination ne permet pas à elle seule de contrôler le piétin dans un élevage dont
l’hygiène est médiocre. Des mesures complémentaires préventives sont indispensables et incluent [10, 28]:
-Le tri des animaux (isolement, élimination des animaux atteints)
-Traitement local (parage)
-L’emploi de pédiluve (sulfate de zinc à 20%, sulfate de cuivre à 20%. La conception du
pédiluve doit prévoir en plus un bac de prélavage et une aire de séchage bétonnée permettant
le séjour des animaux pendant 1heure.
V)
VACCINATION CONTRE L’ECTHYMA CONTAGIEUX
A) Etiologie
L'ecthyma contagieux des ovins et des caprins est une maladie infectieuse et contagieuse, due à un virus dermotrope de la famille des Poxviridae. Elle affecte principalement les
petits ruminants mais aussi plusieurs autres espèces d'ongulés ainsi que l'homme [53]. Il est
très résistant dans le milieu extérieur.
B) Répartition géographique
L’ecthyma contagieux est une maladie ubiquitaire qui a été mise en évidence et étudiée
sur tous les continents. En Europe, sa zone de prédilection semble être le bassin méditerranéen. En France, on la rencontre dans les régions d’élevage ovin : Midi, Centre, Est, Vendée,
Nord [59].
C) Pourquoi vacciner ?
1) Importance pour la santé publique
L’ecthyma contagieux est une zoonose mineure. Le virus de l'ecthyma contagieux est
aisément transmissible à l'homme [63, 86]. Certains auteurs estiment que 33% des personnes
en contact avec des moutons ont été contaminés ou le seront durant l'exercice de leur fonction.
La transmission reste néanmoins, apparemment rare. Elle procède d'une effraction cutanée au
cours des soins donnés aux animaux malades [133].
2) Importance sanitaire et économique
L’ecthyma contagieux peut affecter les brebis de tout âge mais le plus souvent ce sont les brebis de moins d’un an qui sont atteintes [59]. L'ecthyma contagieux se manifeste classiquement
par la formation de papules et de vésicopustules sur les lèvres, les muqueuses buccales et la
langue, plus occasionnellement sur les mamelles, les pieds, les organes génitaux. L’affection
est généralement plus grave chez les jeunes [52]. L’importance économique est sensible,
même si la mortalité, sauf pour les formes graves, est relativement faible. La maladie peut se
présenter sous 2 formes :
Forme cutanée papulo-croûteuse : Des vésicules localisées au niveau des lèvres comme
l’illustre la figure 21, de la face, des onglons, des trayons se rompent et provoquent la forma86
tion d'ulcères superficiels qui se sur infectent et engendrent alors de la fièvre, une diminution
des productions et un affaiblissement des défenses immunitaires, d'où l'apparition de pneumonies ou de gastroentérites pouvant entraîner la mort [52].
Figure 21 : Forme papulo-crouteuse d’ecthyma à localisation labiale chez un agneau.
Source : MIGUEL et al. , 2002, [71]
Forme buccale : Cette forme d'ecthyma touche surtout les jeunes et évolue de façon dramatique du fait de sa localisation empêchant les agneaux de se nourrir [52, 100]. Les lésions linguales se présentent sous la forme de taches ulcératives circulaires recouvertes d'un enduit
blanchâtre épais et nécrotique. Ces lésions entraînent de la douleur et une sialorrhée intenses.
D) La Vaccination
1) Support de l’immunité
La protection immunitaire des brebis à l’égard de l’ecthyma contagieux fait intervenir
la réaction immunitaire à médiation cellulaire [21]. Cependant une étude plus récente montre
que la réponse immunitaire à médiation cellulaire ainsi que la réaction immunitaire à médiation humorale sont toutes les deux impliquées [55].
Après guérison des lésions provoquées par le virus, une immunité se met en place. Elle
dure en générale de neuf à douze mois, parfois jusqu’à 28 mois [52]. La localisation des lésions autours de la bouche ou de la mamelle, la récidive de la maladie chez le jeune et chez le
mouton adulte laissait penser que l’immunité dans cette affection devait être d’un type particulier et mettait en jeu l’immunité locale plutôt que l’immunité humorale [59].
2) Efficacité vaccinale
En France, seul un vaccin est disponible pour l’ecthyma contagieux ; il s’agit
d’Echtybel®, vaccin à virus vivant atténué
87
Poncelet a comparé l’efficacité de la vaccination curative versus la vaccination préventive. Le vaccin a été prescrit à titre préventif sur 32 troupeaux (soit 9600 brebis) ayant chaque
année des lésions d’ecthyma sur les brebis et les agneaux. Le vaccin a été prescrit à titre curatif sur 12 troupeaux contaminés (1800 brebis ou agneaux) [100]. Les résultats de cette étude
sont confinés dans le tableau 20.
Tableau 20 : Efficacité de la vaccination préventive versus curative dans la gestion
de l’ecthyma contagieux
Résultats favorables
Echecs
Total
NB : 1 cas= 1 troupeau
Vaccination préventive
25 cas (78%)
7cas (22%)
32cas
Vaccination curative
8 cas (67%)
4cas (33%)
12cas
D’après PONCELET, 2001 [100]
Pour la vaccination préventive 22% d’échec suggère l’hypothèse qu’il existerait plusieurs souches virales différentes ayant des caractéristiques antigéniques différentes du vaccin. Pour la vaccination curative, les résultats sont bons étant donné que chez près de 70% des
troupeaux soignés en curatifs, la vaccination aide à la guérison. Poncelet a aussi comparé
l’efficacité de la voie d’administration du vaccin intradermique versus la voie sous cutanée :
la vaccination intradermique semble plus efficace que la voie sous cutanée [100].
L’immunité colostrale lors de vaccination contre l’ecthyma semble inexistante [21]. La
durée de l’immunité est d’environ 1,5 mois voire 2 mois maximum [100].
3) Modalités de vaccination avec Echtybel®
En règle générale, on préconise de ne vacciner que des animaux en bonne santé. Cependant Echtybel® peut être utilisé efficacement aussi bien en préventif qu’en curatif
[100]. Compte tenu de la durée de l’immunité post vaccinale relativement courte, il faut donc
prévoir la vaccination en fonction de la période à risque. Ainsi il est conseillé de vacciner les
brebis 15 jours à 3 semaines avant le part pour les protéger pendant les 2 premiers mois après
la mise bas (période à risque). En cas de mise bas retardée (retours en chaleurs) ou de lots
mettant bas plus tard (antenaises), il faut vacciner ou revacciner selon le cas. Cette recommandation n’est pas toujours respectée [100]. Le protocole préconisé par le DMV est le suivant : une injection de 0.2ml par voie intradermique (à préférer) ou de 1ml par voie sous cutannée, 3 à 4 semaines avant l’agnelage. Les agneaux non sevrés peuvent sans risque être vacciné par un vaccin vivant. On peut donc sans crainte vacciner les agneaux nés de mères infectées [21]. Les agneaux ne sont pas protégés par leur mère et ils peuvent être vaccinés dès la
naissance en cas d’épidémie [21, 100]; une 2e injection peut être nécessaire s’il n'y a pas régression des symptômes (10 jours après la 1re injection) [143].La vaccination peut être responsable d’une réaction œdémateuse au point d’injection lors de l’utilisation de la voie sous
cutannée. Lors d’injection intradermique, il se développe fréquemment dans les 6 jours, une
pustule caractéristique de l’ecthyma évoluant vers la cicatrisation en une semaine. Les sujets
ne présentant pas de lésion vaccinale doivent être revaccinés 8 à 15 jours après. [143]. Il n’y a
pas de temps d’attente ni en lait ni en viande. Le vaccin doit être conservé au frais et à l’abri
de la lumière avant utilisation et doit être utilisé immédiatement après reconstitution avec le
solvant.
88
Le tableau 21 présente les formulations disponibles du vaccin Echtybel® en France
ainsi que son prix.
Tableau 21 : Présentation disponibles pour la vaccination contre l’ecthyma contagieux
Vaccin
Ecthybel®
Présentation
Flacon 10doses Flacon 25doses
Nombre d’animaux vaccinables (1injection de PV)
10
25
Prix du flacon (euros)
?
24,55
Prix pour une PV ou rappel (euros)
?
0,98
D’après DMV, 2008, [143]
E) Vacciner ne dispense pas de maîtriser les facteurs de risque
Comme pour toutes les maladies, il faut maitriser les facteurs de risque de l’echtyma pour
avoir une efficacité vaccinale maximisée [53] :
•
•
•
Eviter l'introduction du virus dans un élevage indemne,
Respecter la quarantaine pour les animaux nouvellement introduits dans l’exploitation,
L'hygiène et la bonne conduite du troupeau diminuent les risques de maladies intercurrentes immunodépressives,
Eviter de faire paître les animaux sur des pâtures antérieurement contaminées. (désinfection par épandage de la chaux vive).
•
VI)
VACCINATION CONTRE L’ARTHRITE A ROUGET
A) Etiologie
Le rouget est une maladie infectieuse virulente inoculable et peu contagieuse. Il est déterminé par la pullulation d’un bacille Erysipelothrix rhusopathiae identifié en 1982 par Pasteur. Le mouton n’est pas traditionnellement connu pour sa sensibilité vis à vis de ce germe à
la différence du porc. Le pouvoir pathogène du bacille pour les autres espèces que le porc est,
le plus souvent lié à une déficience organique de la victime plutôt qu’à la virulence propre du
bacille [5]. La porte d’entrée est mal connue ; mais les traumatismes cutanés (nombril, plaie
de castration, plaie de caudectomie) pourraient représenter un facteur prédisposant.
B) Répartition géographique
C’est une maladie universellement répandue. ]. En France, le rouget du mouton est beaucoup
moins fréquent que celui du porc et touche surtout des petits élevages familiaux [135].
C) vacciner ?
1) Importance pour la santé publique
C’est une zoonose. Chez l’homme elle revêt une forme cutanée appelée Erysipéloïde
de Baker Rosenbach apparemment bénigne mais en réalité potentiellement grave par ses
complications articulaires et cardiaques (endocardite) [135].
89
2) Importance économique et sanitaire
Dans les pays anglo-saxons, la forme la plus usuellement observée se manifeste sur
des agneaux de deux à quatre semaines, par une septicémie et une polyarthrite aigue, tandis
que sur les animaux plus âgés (un à quelques mois) on observe une polyarthrite progressive
chronique. Au cours des dernières années, on a noté une tendance à la diminution des formes
septicémiques au profit des formes chroniques ou subaigües. Les symptômes apparaissent
alors sur des animaux de deux à six mois, sous la forme de boiteries chroniques. C’est un motif de saisie les plus fréquents en Nouvelle Zélande [60]. En France, il revêt généralement
l’allure d’une polyarthrite subaiguë, chez le jeune agneau et d’évolution parfois enzootique
[124].
L’apparition de ces formes contagieuses dans certaines exploitations pose des problèmes économiques importants. L’agneau malade peut mourir ou être transformé en non valeur économique, dans les cas les plus favorables on assiste à une guérison apparente. La persistance d’arthrites chroniques est à l’origine de saisies partielles à l’abattoir, non négligeables
surtout lorsqu’il s’agit d’un membre postérieur.
D) Vaccination contre le rouget
1) Support de l’immunité
L’importance de l’immunité à médiation cellulaire est mal connue pour le rouget chez
le mouton. Par contre l’immunité humorale semble efficace pour protéger les ovins des infections par voie intradermique. Cependant, on ne connaît pas la nature exacte des anticorps protecteurs ; ni même l’importance respective des composantes cellulaire et humorale de
l’immunité contre le rouget [124].
2) Efficacité vaccinale
En France, un seul vaccin est disponible. Ruvax® est un vaccin inactivé qui contient
des corps bactériens lysés d’Erysipelothrix rhusopathiae sérotype 2.
2.1) Vaccination du jeune
La vaccination du jeune agneau, n’a jamais apporté les résultats escomptés, le nouveau
né ne sachant sans doute pas développer une réponse immunitaire suffisante [5]. L’utilisation
du vaccin chez l’agneau, est réservée au protocole thérapeutique de vaccinationantibiothérapie étudiée par Joubert [61]. Certains auteurs préconisent une vaccination des
agneaux dès la naissance en vaccination d’urgence, cela permettant une atténuation ou un
arrêt de la maladie. [28].
2.2) Efficacité de l’immunité colostrale
L’immunite colostrale vis-a-vis du rouget existe. On peut donc vacciner les mères en vue de
protéger passivement les agneaux ce qui se traduit dans les élevages touches par une extinction de l’enzootie au cours des mise bas suivantes [5]. L’étude ne précise toutefois pas la durée de protection des anticorps colostraux. Cette même étude souligne aussi l’importance des
facteurs colostraux non spécifiques dans la protection des agneaux contre l’arthrite à rouget.
90
3) Modalités de vaccination avec Ruvax ®
Le vaccin peut s’utiliser en préventif ou en curatif. Ainsi en milieu sain : chez les brebis gravides, vacciner 4 à 6 semaines avant la mise bas. Lors de primo vaccination faire 2 injections de 2 ml à 3-4 semaines d’intervalle en sous cutané. En milieu contaminé : chez les
agneaux dès la naissance en vaccination d’urgence. Celle-ci permet souvent une atténuation
ou un arrêt de la maladie [28]. Le temps d’attente autant en lait qu’en viande est nul. La vaccination étant susceptible de déclencher des réactions d'hypersensibilité sur les animaux sensibilisés par l'infection, le DMV conseille de tester la sensibilité de quelques animaux avant
de généraliser la vaccination à l’ensemble du troupeau. Le vaccin peut provoquer la formation
d'un nodule au point d'injection lors d'une administration par voie sous-cutanée. Le vaccin se
conserve au frais et à l’abri de la lumière [143]. Le tableau 22 présente les formulations disponibles en France pour le Ruvax® ainsi que leur prix.
Tableau 22 : Présentations disponibles pour la vaccination contre l’arthrite à rouget
Vaccin
Ruvax®
Flacon de 10
Flacon
ml de 50Flacon
ml
250 ml
Présentation
5
25
125
Nombre d’animaux vaccinables (1 injection)
Prix du flacon (euros)
2,34
9,44
42,78
Prix d’une injection (euros)
0,45
0,37
0,35
Prix total d’une PV/animal (euros)
0,9
0,75
0,7
D’après DMV, 2008, [143]
VII)
VACCINATION CONTRE LES COLIBACILLOSES
A) Etiopathogénie
Les colibacilloses sont causées par des Escherichia coli entéropathogènes, le plus souvent il s’agit de souches entérotoxinogènes (ETEC, sérotype O, K H) [57]. Ces souches colonisent l’intestin dès la naissance grâce à la présence d’adhésines de type fimbriaire (K99, F41)
et sécrètent une entérotoxine thermostable responsable d’une hypersécrétion d’eau et
d’éléctrolytes dans l’intestin [67]. Chez l’agneau, les colibacilloses donnent surtout lieu à des
septicémies mortelles plutôt qu’à un syndrome diarrhéique (contrairement au veau) [14]. Certains autres facteurs bactériens participent indirectement à la colonisation intestinale telles les
capsules (antigène K28, K30, CS31A dont le rôle est encore discuté) et d’autres adhésines de
type fimbriaire (F17=FY, F1). Les facteurs d’attachements isolés chez le veau peuvent être
retrouvés chez les petits ruminants. Les souches les plus importantes chez l’agneau seraient
F5+ et F17 [72].
B) Répartition géographique
La répartition de la colibacillose ovine est mondiale. La maladie est décrite pour la
première fois en 1957 en Australie. La maladie est présente aussi au Royaume Unis, en Nouvelle Zélande, en Afrique du Sud, aux Etats Unis, en Europe [57, 110].
91
C) Pourquoi vacciner ?
Une enquête menée par POPOFF et al a été effectuée auprès d’élevages ovins laitiers du
bassin de Roquefort. Il a isolé les agents infectieux de 39 agneaux d’un mois atteints de malamal
dies infectieuses
ses néonatales que le tableau 23 récapitule [106].
Tableau 23 : Agents isolés sur des agneaux souffrant de maladies infectieuses néonatales
Nombre d’agneaux
3
3
10
23
Diagnostic bactériologique
E coli seul
C perfringens seul
E Coli + C perfringens uniquement
E Coli+ C perfringens+ autres clostridies
D’après POPOFF et al.
al , 1995 [106]
Les résultats soulignent l’importance des colibacilles seuls ou en association avec d’autres
germes dans la pathologie néonatale des ruminants en général et du mouton en particulier.
Lorsqu’elle sévit dans un lot d’agneaux, la colibacillose néonatale prend un aspect très contacont
gieux, plus fréquemment et de façon plus importante
importante que chez les veaux [72].
[72 Les colibacilloses sont responsables de syndromes chez l’agneau menant lez
lez plus souvent à la mort même
lorsqu’un
rsqu’un traitement est instauré [74]. Ainsi, lors de colibacillose la morbidité peut être imporimpo
tante ainsi que la mortalité. Le manque à gagner est alors évident. Les
es colibacilloses représentent la 5ème cause
use de mortalité des agneaux [62].
Colibacillose à colibacilles entérotoxinogènes (E.coli K99 F5) : Elle touche les jeunes
agneaux surtout avant 3 jours [72].
[72
Syndrome des « agneaux baveurs » (« watery mouth disease ») : Il est décrit en France depuis
1985 sur les agneauxx entre 12
1 et 72h après la naissance.. Il serait dû à la libération
d’endotoxines par des colibacilles. La morbidité peut atteindre
atteindre 24% et la létalité 83% [72]. Un
défaut de prise colostrale est souvent incriminé. La sialorrhée,, illustrée par la figure 22,
22 est
due à l’hypoglycémie. L’évolution conduit à une septicémie finale colibacillaire [72,
[72 74].
Figure 22 : Agneau atteint du syndrome de l’agneau baveur.
Source : MIGUEL et al. , 2002, [71]
92
Syndrome de « l’agneau mou ». Il se rapproche de la gastro-entérite paralysante du veau. Le
rôle de colibacilles CS31A et ColV à l’origine d’une acidose métabolique est fortement soupçonné. Il atteint des agneaux de 8-10 jours. L’animal est faible, en décubitus. La diarrhée
jaune claire n’est pas constante [72, 74].
D) La vaccination
1) Support de l’immunité
Lors de colibacillose néonatale, en l’absence de septicémie, l’immunité systémique n’est
pas impliquée dans la protection contre les colibacilloses. Il importerait donc de développer
un protocole immunitaire et la production d’anticorps au niveau de la muqueuse intestinale,
notamment des IgA en stimulant l’immunité muqueuse. Mais l’infection et la colonisation de
l’intestin par les souches ETEC se produisent dans les premières heures de vie. Or toute stimulation efficace du système immunitaire demande un délai d’une semaine pour faire apparaître les anticorps et 2 semaines pour obtenir une réponse complète. Ce délai est trop long.
Ainsi la manière d’apporter in situ des immunoglobulines aussi tôt dans la vie de l’animal est
l’administration de colostrum provenant de brebis préalablement vaccinées contre les souches
ETEC [67].
2) Les vaccins disponibles
Les vaccins contre la colibacillose néonatale à souche ETEC sont basés sur les facteurs
d’adhésion de type fimbriaire de ces souches et sont destinés à une utilisation par voie parentérale chez la brebis gestante de telle sorte que l’immunité soit transférée via le colostrum à
l’agneau nouveau né. La perception générale concernant l’utilisation de ces vaccins est leur
efficacité, essentiellement en ce qui concerne la réduction de la mortalité qui paraît plus spectaculaire que celle de la morbidité [67].
En France, deux vaccins contre la colibacillose néonatale ont une AMM ovine. Il s’agit
Imocolibov ® (Mérial). C’est un vaccin inactivé par le formol, adjuvé par l’hydroxyde
d’aluminium composé de :
-corps bactériens d’E.coli 09-078-0101 portant le facteur K99 :6 milliard
-corps bactériens d’E.coli 015 portant le facteur d’attachement 31A et E coli 0117 portant le
facteur FY : 12 milliards
Le second vaccin est Séranamix® (Ceva) qui en plus des valences entérotoxémies contient
une valence d’E coli K99.
3) Efficacité du vaccin Imocolibov®
Les vaccins anti-colibacillaires sont en général relativement efficaces car les colibacilloses
à ETEC ont lieu dans les premières semaines de vie, là où les titres en anticorps du colostrum
et du lait sont le plus haut [57].
Une thèse a étudié l’efficacité de ce vaccin. Les anticorps dirigés contre l’antigène K99
persisteraient 20 jours et les anticorps dirigés contre l’antigène Y et 31A, 90jours. Etant donné
que la protection sur le terrain semble corrélée aux titre en anticorps, il apparait donc que
l’agneau serait protégé vis à vis des diarrhées néonatales à E.coli K99, Y et 31A des cinq
premiers jours. De plus grâce à la persistance de ces anticorps (90 jours) dans le sérum des
93
agneaux, ceux ci bénéficieraient ainsi d’une protection vis à vis des septicémies colibacillaires
de la 4ème à la 8ème semaine de vie [110]. Certains auteurs affirment que les résultats sont
aléatoires sur le terrain ce qui confirme la nécessité de typer les colibacilles en cause pour
s’assurer de l’adéquation du vaccin [28, 102, 103]. D’autre part, la vaccination devrait être
accompagnée d’une analyse des facteurs de risque et des conseils pour leur maîtrise [102].
4) Modalités de vaccination contre les colibacilloses
L’équipe de Richard et al conseille 1 injection de 1 ml par voie sous cutanée dans les
2 à 6 semaines avant la mise bas sur la brebis avec rappel annuel. Ces recommandations ont
d’ailleurs été reprises par le DMV. Un rappel de primo vaccination est envisageable 6 semaines après sur les animaux n’ayant pas agnelé. En effet d’après la cinétique des anticorps
étudiée par Richard les titres sériques en anticorps chez les brebis vaccinées atteignent un
maximum après 14 jours et se maintiennent à des valeurs correctes pour s’assurer d’un bon
transfert colostral pendant 28 jours [110]. Il faudra que l’éleveur veille tout particulièrement à
la bonne prise colostrale par les agneaux (nursing important pour l’éleveur). Pour le vaccin
Séranamix®, il faut se reporter aux vaccins contre les Clostridies. Les vaccins se conservent
au réfrigérateur à l’obscurité. Le tableau 24 présente les différentes formulations des vaccins
disponibles contre les colibacilloses ainsi que leur prix [143].
Tableau 24 : Présentations disponibles pour la vaccination contre les colibacilloses
Vaccin
Imocolibov®
Présentation
Flacon 5ml 50 flacons de 5 ml Flacon 50ml
Nombre d’animaux vaccinables
5
25
10
Prix du flacon (euros)
?
?
71,19
Prix PV ou rappel /animal (euros)
7,11
D’après DMV, 2008, [143]
E) Vacciner ne dispense pas de lutter contre les facteurs de risque des colibacilloses
Comme toujours, il faut veiller à maitriser les facteurs de risque afin d’obtenir une efficacité
maximale de la vaccination [72]:
- S’assurer de la bonne prise colostrale dans les 6h après la naissance,
- Veiller à la qualité du colostrum,
- Veiller à contrôler l’eau, la qualité de l’aliment d’allaitement artificiel (concentration,
température, hygiène),
- Gestion de la densité animale, de l’humidité, de l’ammoniac,
- Séparation des animaux en fonction de leur âge,
- Isolement des malades,
- Contrôle des introductions.
94
VIII) VACCINATION CONTRE LES SALMONELLOSES
A) Etiologie
1) Forme abortive
La salmonellose abortive ovine est une toxi-infection inoculable et contagieuse. Elle
est le plus souvent enzootique mais parfois sporadique. Due le plus souvent au pouvoir pathogène et toxinogène de Salmonella abortus ovis, elle se traduit cliniquement chez les ovins par
des avortements chez les adultes et des infections septicémiques et pneumo-entéritiques chez
les nouveaux nés. Salmonella abortus ovis est responsable de 98% des avortements salmonelliques [88] mais d’autres sérotypes peuvent être isolés : S.enteritidis, S.typhimurium, S.dublin,
S.derby, S.meleagridis, S.reading, S.agona, S.arizonae [129].
2) Forme digestive
Les sérotypes les plus fréquemment observés sont S.dublin et S.typhimurium, avec une
prédominance de S.typhimurium [72] mais des épisodes cliniques peuvent être causés par
d’autres sérotypes (Montevideo, Oranienburg, Arizonae…) La forme digestive peut être rencontrée simultanément ou successivement chez les brebis et les agneaux [62].
B) Répartition géographique
La salmonellose est rencontrée dans toutes les grandes régions moutonnières du globe.
En Europe, on localise la salmonellose abortive ovine en Angleterre, dans les pays de
l’Europe de l’est, en Allemagne, en Italie, en France notamment dans le centre ouest et le sud
est [87, 129]. La salmonellose est responsable de plus de la moitié des avortements diagnostiqués dans le centre-ouest et le sud est de la France [118].
C) Pourquoi vacciner ?
1) Importance pour la santé publique
Les salmonelloses à S.typhimurium et S.dublin sont des zoonoses. Les hommes se contaminent en consommant des produits contaminés. C’est une des causes de toxi-infection alimentaire. Salmonella abortus ovis est spécifique des ovins, ce n’est pas une zoonose [72].
2) Importance économique et sanitaire
2.1) Forme abortive
Chez les adultes, les symptômes génitaux qui prédominent. La mortalité est très rare et la
morbidité atteint 3 à 40% du cheptel [31]. La principale manifestation clinique réside dans
l’avortement qui peut être précoce rarement suivi de rétention placentaire [12, 129]. Dans un
troupeau anciennement infecté, ce sont essentiellement les agnelles qui avortent (10 à 60%).
Les brebis ayant déjà avorté avortent rarement une deuxième fois car il se développe un état
d’immunité [87]. Chez les agneaux, le tableau clinique est dominé par de la mortinatalité (15
à 20%) [31, 129].
95
2.2) Forme digestive
Elle peut apparaître de façon brutale dans un élevage, sous forme épizootique, à la fois
sur les adultes et sur les jeunes. Les animaux présentent une hyperthermie, un abattement
marqué, une diarrhée verdâtre parfois hémorragique, parfois une septicémie avec mort rapide.
La morbidité ainsi que la mortalité peuvent être élevées surtout chez les jeunes [72].
D) Vacciner contre les salmonelloses
1) Support de l’immunité.
Les salmonelles infectent l’hôte par les voies oro-orale, transplacentaire ou plus souvent oro-fécale [68]. Après l’ingestion, elles gagnent la circulation sanguine où circulant au
sein des macrophages et des polynucléaires neutrophiles, elles sont à l’abri du système immunitaire humoral. En primo infection, la réponse de l’hôte fait donc intervenir essentiellement
l’immunité à médiation cellulaire [76]. Il est néanmoins démontré qu’une primo infection (ou
une vaccination) induit la formation d’anticorps dirigés contre différents antigènes de surface
des salmonelles mal connus et que le rôle des lymphocytes B et de l’immunité humorale n’est
pas négligeable dans l’établissement d’une réponse complète contre l’infection salmonellique.
Il n’a cependant jamais été possible de prédire la capacité de résistance d’un animal vacciné
sur la base de la présence d’anticorps [68].
2) Efficacité de la vaccination
2.1) Forme abortive
Jusqu’en 2003, un vaccin vivant était disponible pour lutter contre la salmonellose
abortive ovine. Il s’agissait que Salmovis® (Mérial) qui provoquait une réponse sérologique
élevée, durable et protégeait contre l’avortement et l’excrétion des germes [87]. L’arrêt de
production de Salmovis® cause de gros problèmes dans la gestion de la salmonellose
ovine.ints.
2.2) Forme digestive
2.2.1)
Les vaccins disponibles contre S.typhimurium et S.dublin.
Il est bien documenté que les vaccins vivants sont plus efficaces que les vaccins inactivés pour la protection contre Salmonella typhimurium [68, 76]. Cependant en France, seul
un vaccin inactivé est disponible. Salmopast® (Mérial) contient les valences Pasteurella multocida A et D, P. haemolytica, S.dublin et S.typhimurium. Les souches de pasteurelles sont
des souches bovines ainsi la protection contre les pasteurelloses est de mauvaise qualité ; cependant la protection contre les salmonelloses semble correcte [103].
Avant 2007, l’utilisation des auto-vaccins était fréquentes, notamment lorsque les vaccins commerciaux ne fonctionnaient pas ou que les germes en cause étaient autres que
S.typhimurium ou S.dublin [68].
2.2.2)
Modalités de vaccination avec Salmopast®
Le tableau 25 présente le protocole de vaccination conte les salmonelloses digestives.
96
Tableau 25 : Modalités de vaccination avec Salmopast
Protocole
Contre indications
Effets indésirables
Précautions d’emploi
Conservation
Présentation
Prix d’un flacon
(euros)
Prix de la PV/ animal
(euros)
Salmopast® (Mérial)
<4mois : 1ml SC/>4mois : 2ml SC
-Vaccination des adultes
PV : 2 injections à 4semaines d’intervalle
Rappel annuel
-Femelles gestantes
1ère injection de PV au 3ème mois de gestation
2ème injection : 2 à 4 semaines avant la mise bas
rappel annuel
-Vaccination des jeunes
Iissus de femelles vaccinées :2 injections à 2-4 semaines d’intervalle à partir de 3 semaines
Iissus de femelles non vaccinées :2 injections à 2-4 semaines d’intervalle dès la fin de
la première semaine
-Ne pas vacciner plus de trois années consécutives pour éviter les réactions
d’hypersensibilité
-Formation d’un nodule au point d’injection
-Possibles réactions d’hypersensibilité chez les animaux déjà sensibilisés par l’infection
-Ne vacciner que les animaux en bonne santé
-Respect des conditions d’asepsie
-Tout flacon entamé doit être utilisé immédiatement et tout reliquat doit être détruit
-Possibles réactions d’hypersensibilité, tester la sensibilité de quelques animaux avant
de généraliser la vaccination à l’ensemble du troupeau
Tenir entre 2 et 8°C à l’obscurité
Ne pas congeler
Flacon de 50 ml
31,32
<4mois : 1,25
>4mois : 2,5
D’après DMV, 2008, [143]
IX)
VACCINATION CONTRE LA MALADIE DES FRONTIERES
A) Etiologie
Le virus de la Border Disease (virus BD) est le pestivirus de mouton, apparenté au
virus de la maladie des muqueuses des bovins (virus BVD-MD: BVD-I et BVD II) et au virus
de la peste porcine classique. Le virus existe sous de nombreuses souches de biotype non cytopathogène. Exceptionnellement des biotypes cytopathogènes peuvent être isolés dans un
contexte de maladie ressemblant à la maladie des muqueuses chez des moutons infectés de
manière persistante par le virus BD. Ces souches cytopathogènes ne diffusent pas [131].
Le mouton peut être infecté par le pestivirus bovin (BVD-MD) [122, 131]. Ainsi une
étude en Grande Bretagne a montré que les ovins étaient à 60% infectés par le virus vrai BD,
29% étaient infectés par la souche I du virus de la maladie des muqueuses (BVD-I), et 11%
étaient infectés par la souche II du même virus (BVD-II) [141]. Une étude en Italie a montré
que les souches ovines de pestivirus appartenaient aux souches I et II du virus de la maladie
des muqueuses (BVD-I et BVD-II) mais pas au virus BD [108]. En France, la fréquence relative des souches BD et BVD chez les ovins n’est pas connue [131]. La présence du virus du
97
virus BVD-II chez le mouton est inquiétante car ce génotype peu répandu en Europe est associé au syndrome hémorragique du BVD observé chez les bovins en Amérique du Nord [111].
Les moutons peuvent véhiculer ces souches très virulentes et les transmettre aux bovins.
B) Répartition géographique
Décrite en 1959 pour la première fois en Grande Bretagne à la frontière du Pays de
Galle et de l’Angleterre (d’où son nom) [14]. Elle a été décrite par la suite dans le monde entier. Cependant sa répartition est inégale en Europe. En France, le bassin du roquefort a connu
de 1983 à 1986 une forme grave de cette affection qui a été dénommée aveyronite [131].
C) Pourquoi vacciner ?
L’infection pendant la gestation mène à des avortements, des anomalies congénitales
illustrées par la figure 23, et la naissance d’agneaux infectés de manière permanente (IPI).
L’infection post natale est généralement sub-clinique mais peut se traduire par de graves épizooties d’entérite hémorragiques comme lors de l’épisode d’aveyronite dans les années 80
dans le bassin de roquefort [131]. De plus le mouton peut être porteur du virus BVDV-II, génotype très virulent pour les vaches à qui ils peuvent la transmettre [111]. Le manque à gagner
est important, du aux avortements et agneaux présentant des malformations congénitales
[104,131]. La mortalité peut être élevée. La maladie induit une baisse de production laitière
chez la brebis [131].
Figure 23 : Rétraction tendineuses sur un agneau atteint de Border Disease
Source : MIGUEL et al. , 2002, [71]
D) Les vaccins
1) Support de l’immunité
Classiquement lors d’infection par les pestivirus, les anticorps neutralisants jouent un
rôle majeur dans la protection [107]. Cependant il se pourrait que la réponse immunitaire à
médiation cellulaire ne soit pas négligeable [13].
98
2) Les vaccins disponibles
2.1) Particularité des vaccins
La vaccination contre le virus de la Border Disease doit répondre à deux choses directement liées à l’épidémiologie du virus : protection vis à vis d’une transmission horizontale ou
post natale et protection vis-à-vis d’une transmission verticale ou protection fœtale. En effet le
virus peut se transmettre in utero et selon le stade de gestation conduire à des avortements ou
des malformations congénitales ou encore à des agneaux IPI principaux disséminateurs du
virus [131]. Les vaccins doivent en outre contenir au moins une souche représentative des
souches ovines et un virus appartenant à un groupe proche du virus BVD-MD car le mouton
est fréquemment infecté par le pestivirus bovin.
L’intérêt de la vaccination d’urgence doit tenir compte du délai d’apparition de la protection, en particulier après administration d’un vaccin inactivé (4 à 6 semaines après la première injection), du degré présumé de contamination du ou des lots et du ou des stades physiologiques des différents lots du troupeau lors de la prise de décision [122].
2.2) Vaccins disponibles
Actuellement il n’existe en France qu’un seul vaccin commercialisé contenant une
souche de BD isolée des cas d’aveyronite et la souche New York de BVD-MD : Mucobovin®(Mérial). C’est un vaccin inactivé ; il n’a pas d’AMM pour les ovins. Le temps d’attente
est donc de 28 jours.
D’autres vaccins sont utilisés sur le terrain. Ils ne contiennent pas de souche représentative des souches ovines. Ce sont des vaccins ayant dans l’espèce bovine une indication pour
la maladie des muqueuses. Il s’agit de Mucosiffa® (Mérial, vaccin vivant) composé du virus
de la maladie des muqueuses des bovins, et de Bovilis ® BVD (Intervet, vaccin inactivé) Ils
n’ont pas d’AMM ovin non plus [143]. Le temps d’attente est donc de 28 jours.
2.3) Efficacité vaccinale
2.3.1)
Efficacité de la vaccination avec Mucobovin®
Une expérience sur un nombre limité d’animaux a montré que ce vaccin pouvait protéger la brebis de l’infection fœtale. Le protocole utilisé consistait en deux injections sous
cutanée du vaccin à 21 jours d’intervalle, la deuxième injection se pratiquant 5 semaines avant
l’insémination [20]. Certains auteurs affirment qu’il induit une bonne protection sur le terrain.
Cependant aucune recherche n’est faite quant à la séroconversion post vaccinale chez les
ovins [103].
2.3.2)
Efficacité de la vaccination avec Mucosiffa®
C’est un vaccin qui a l’avantage d’être vivant, ne nécessitant qu’un rappel annuel
(moindre contrainte vaccinale et avantage économique) qui induirait une bonne protection sur
le terrain [103]. Cependant un essai d’assainissement d’un troupeau de race Lacaune atteint de
BD a échoué [104]. L’inconvénient des vaccins vivants est qu’il y aura expression de la protéine P80 du virus et production d’anticorps anti P80, interférant avec le dépistage sérologique
par ELISA qui met en évidence les anticorps anti P80 [104].
99
2.3.3)
Efficacité de la vaccination avec Bovilis ® BVD
Ce vaccin inactivé disposant d’un AMM bovin a prouvé une protection croisée de type
I/ type II en BVD [104] et également une protection hétérologue vis-à-vis des souches de BD
[94]. Un essai d’assainissement de la BD dans un troupeau de Lacaunes a été concluant. Le
vaccin permettant l’arrêt de la circulation virale au sein du troupeau ainsi qu’une amélioration
des résultats de fertilité. De plus, il n’y a pas d’interférence avec le dépistage sérologique
ELISA car il n’y a pas expression de la protéine P80 et donc pas de mise en place d’anticorps
anti P80 lors de la vaccination [104].
2.4) Modalités de vaccination contre la Border Disease
Le tableau 26 présente les protocoles vaccinaux des vaccins disponibles pour lutter contre la
Border Disease.
Tableau 26 : Modalités de vaccination contre la BorderDisease
Vaccin
Protocole
Effets secondaires
Précaution
d’emploi
Conservation
Mucobovin®
Brebis: 2ml SC
2 injections à 21jours
d’intervalle
2ème injection : 5semaines
avant la saillie
agneaux nés de mères vaccinées
PV à partir de 6 mois
Agneaux nés de mères non
vaccinées
PV à partir de 15 jours
Réaction locale au point
d’injection
Agiter avant emploi
Le vaccin n’assure pas la
protection des IPI
Chez les femelles gravides,
le vaccin n’empêche pas la
naissance d’IPI
Respecter
les
règles
d’asepsie
Conserver entre +2°c et
+8°C à l’abri de la lumière
Ne pas congeler
Présentation
flacon de 20ml
Prix du flacon
(euros)
Prix du rappel/
animal (euros)
Prix de la PV/
animal (euros)
59,50
Mucosiffa®
Brebis : 1/3 dose bovine=1/3 x 2=0,7ml
Agnelles : ¼ dose bovine
=1/4 x 2=0,5ml
1 injection IM 1 mois
avant la mise en lutte
rappel annuel
Bovilis BVD®
½ dose bovine=1ml IM
PV des femelles
2 injections à 4 semaines
d’intervalle
-rappel annuel 1 mois minimum
avant la mise en lutte [121,132]
-vaccination dès 5 mois d’âge
[132]
-œdème transitoire
-hyperthermie transitoire
Ne pas vacciner pendant Agiter avant emploi
les 2 premiers tiers de Le vaccin peut être utilisé pengestation
dant la gestation
Ne vacciner que les animaux en bonne santé
Respect
des
règles
d’asepsie
Conserver entre +2°c et
+8°C à l’abri de la lumière
Ne pas congeler
Tout vaccin mis en suspension doit être utilisé
immédiatement
Flacon de 1 Flacon de 10
dose
doses
8,19
62,18
Conserver entre +2°c et +8°C à
l’abri de la lumière
Ne pas congeler
A Utiliser dans les 10h suivant
ouverture
20ml
150ml
64,69
153,92
5doses 10ml
5,9
2,73
2,07
3,2
1 ,02
35,84 la
dose
3,6
12
5,46
4,14
6,4
2,04
7,2
D’après BRUN et al. , 1993, [20] ; DMV, 2008, [143] ; PONCELET et al. ,2007, [104]
100
3) Plan d’assainissement d’un troupeau BD séropositif : Place de la vaccination
Lorsque dans un élevage, une circulation du virus BD est attesté ; il serait intéressant
de pouvoir connaître le statut de chaque animal
-soit en procédant à un dépistage sérologique exhaustif dans un premier temps puis à
une recherche ciblée d’IPI dans la population des séronégatifs en vue de leur élimination
-soit en procédant à une recherche directe d’IPI par antigénémie (résultats plus rapides) en raison d’un écart de plus en plus restreint entre les coûts des deux méthodes
La mise en place de la vaccination avec le Bovilis BVD avant la mise en lutte , après
élimination des IPI serait alors positionnée dans les élevages à risque notamment ceux procédant à des mélanges d’animaux d’origines différentes (achat extérieur dans des troupeaux
n’ayant pas de statut séronégatif en BD sans recherche d’IPI, transhumance, prêt de béliers,
cohabitation sous le même bâtiment avec des bovins à statut BVD inconnu). La taille de certains troupeaux ovins peut rendre cependant cette étape difficile en pratique vétérinaire courante. Aussi lorsque des éleveurs concernés sont réticents à suivre cette démarche, les vétérinaires peuvent alors proposer la méthodologie suivante [104]:
-Vaccination des animaux avec Bovilis BVD selon le schéma suivant
-Primovaccination des femelles : 2 injections IM de 1 ml à 4 semaines
d’intervalle, 2ème injection 4à 6 semaines avant la mise à la reproduction
-Rappel annuel : 1ml IM au minimum 1 mois avant la mise à la reproduction
-Mise en place d’un suivi sérologique sur le troupeau sentinelle (agnelle de 8 à 12
mois)
-Contrôle à l’achat lorsque les animaux ne proviennent pas d’un cheptel à statut séronégatif en BD
-Arrêt de la vaccination envisageable lors de la confirmation de l’arrêt de la circulation
virale. Uniquement pour les animaux ne pratiquant pas de mélange d’animaux d’origines différentes
X)
VACCINATION CONTRE LA FIEVRE CATARRHALE DU MOUTON
A) Etiologie
La fièvre catarrhale du mouton (FCO ou « blue tongue », BT) due à un virus de la famille des Réoviridae et qui comprend 24 sérotypes dont 7 en Europe (1, 2, 4, 6, 9, 16, 8) [123]
et 2 en France (1 et 8). Le sérotype 8 serait le plus virulent [6]. Elle atteint les moutons et les
ruminants domestiques ou sauvages [80]. Les moucherons du genre Culicoides transmettent le
virus à des animaux réceptifs après s’être infectés à partir d’animaux virémiques. Le rôle central des insectes dans l’épidémiologie de la BT explique que la maladie ait une évolution saisonnière [80]. Sous nos latitudes la période d’activité de l’insecte débute en avril [6].
Cette maladie à déclaration obligatoire est inscrite sur la liste A de l’Office Internationale des Epizootie (OIE) [145].
101
B) Répartition géographique
La maladie a été décrite pour la première fois en 1881 en Afrique du Sud et s’est étendue à partir de 1940 en Afrique centrale pour atteindre ensuite le bassin méditerranéen et
l’Asie [145]. La maladie ne dépassait initialement pas les latitudes 40-50° N et 35°S [119].
Cependant suite aux phénomènes de réchauffements climatiques, le vecteur de la maladie
s’est exporté plus au Nord.
La chronologie des événements en France est la suivante : En 2000 le sérotype 2 arrive
en Corse [119]. En 2003, le sérotype 4 émerge en Corse. En 2004 la Corse.est touchée par le
sérotype 16. En 2006, le sérotype 8, à la surprise de tous apparaît dans le Nord de l’Europe
(Belgique, Nord-est de la France Allemagne, Luxembourg, Pays Bas). En France, en 2006 le
sérotype 8 touche 16 départements du Nord de la France (15253 cas recensés). Le sérotype 1
apparait quant à lui en 2007 dans le Sud Ouest. La maladie s’est propagée en France et le
nombre de foyers a progressivement augmenté. Ainsi en octobre 2008, les foyers recensés de
blue tongue sérotype 1 et 8 sont présentés dans les figures 24 et 25. Au 09 octobre 2008, 19
050 foyers de FCO-2008 à BTV-8 et 3 011 foyers de FCO-2008 à BTV-1 ont été identifiés en
France. Parmi eux, 41 sont des foyers « mixtes » BTV-1/BTV-8. L’évolution de la blue
tongue est effrayante quand on considère la rapidité d’extension et la variabilité de sérotype,
ce qui peut favoriser l’émergence de nouveaux variants par réassortiments [123].
Figure 24 : Répartition des foyers de FCO à sérotype 8 en France ,le 9 octobre 2008.
Source : WK-VET, 2008, [144]
102
Figure 25 : Répartition des foyers de FCO sérotype 1 et de sérotype mixte à sérotype 1 et
8 en France le 9 Octobre 2008.
Bleu foncé : Foyer à BTV-1 / Jaune : Foyer mixte BTV-1 BTV-8
Source : WK-VET,2008, [144]
C) Pourquoi vacciner ?
1) Importance sanitaire
Les conséquences de l’infection varient de la forme asymptomatique à des formes
mortelles chez un pourcentage variable de moutons, (2 à 20% de mortalité, parfois jusqu’à
50%) [145]. Les signes cliniques provoqués par l’infection, sont une réaction fébrile associée à des manifestations inflammatoires et congestives, de l’oedème de la face et des hémorragies et des ulcérations des muqueuses comme l’illustre les figures 26 et 27. Dans les
formes sévères, la langue peut montrer des lésions importantes de congestion, devient oedémateuse et bleue. La congestion active peut s’étendre à d’autres parties du corps comme
l’aine, la région axillaire et le périnée. Une dégénérescence musculaire sévère est souvent
associée. L’inflammation cutanée peut provoquer une chute de la laine comme le montre
la figure 28. Les moutons se mettent à boiter à cause de l’inflammation des bourrelets coronaires du sabot et d’une myopathie des muscles striés [80, 145].
Figure 26: Congestion de la face et œdème Figure 27: Pétéchies sur la muqueuse labiale
Source: W. Froux
103
Figure 28 : Perte de laine
Source: W. Froux
En France en 2007, la maladie a touché plus durement les brebis et les béliers que les
agneaux. La mortalité est importante ; chez les brebis elle est d’en moyenne 6% pouvant aller
jusqu’à 25% dans certains élevages. Chez les agneaux il est de 3% pouvant aller jusqu’ 17%.
Le taux de morbidité chez les brebis atteint 18% .Dans certains élevages près de 90% des brebis ont présenté des signes cliniques [48]. Près de 32 000 petits ruminants seraient morts depuis le début de l’épizootie sérotype 8 [117].
2) Importance économique
La maladie provoque des pertes de production directe importantes de par la mortalité
engendrée, mais aussi des pertes indirectes très néfastes pour l’économie de l’élevage. Ainsi,
les béliers inaptes à la reproduction sont réformés, le manque à gagner est de 350 euros par
bélier, les agneaux d’engraissement sont donc gardés pour le renouvellement. La production
laitière des mères est faible d’où la nécessité d’investir dans des sacs de poudre de lait pour
assurer l’allaitement artificiel des animaux. La durée d’engraissement est prolongée de deux
mois, le GMQ des agneaux baisse. Le manque à gagner pour les agneaux se situe aux alentours de 50 euros par agneau. Les frais de vétérinaires augmentent, ils sont de 10 euros par
brebis, les frais de désinsectisation s’élèvent en moyenne à 91 euros par élevage. Le temps de
travail est augmenté d’1h et demi par jour du à une surveillance accrue des animaux,
l’allaitement artificiel des agneaux [48]. De plus, la maladie entrave fortement les échanges
commerciaux des animaux en interdisant l’échange d’animaux provenant de zones infectées
vers des zones indemnes [119].
D) La vaccination contre la FCO
1) Support de l’immunité
Des études ont démontré le rôle important de l’immunité à médiation humorale dans le
cadre de la FCO [123]. Après la vaccination, des anticorps sont détectés chez 80 à 90% des
animaux mais la protection n’apparait pas liée de manière directe à la séroconversion [83].
C’est donc que la réaction immunitaire à médiation cellulaire n’est pas négligeable [123].
L’immunité acquise après une infection par la FCO serait de plusieurs années voir durerait
toute la vie de l’animal [15]. Il n’y a pas de protection croisée entre les différents sérotypes de
104
la blue tongue, rendant encore plus complexe la vaccination. Il est nécessaire soit de cibler la
souche vaccinale en fonction de la souche de terrain soit d’utiliser des vaccins polyvalents.
2) Les vaccins disponibles
Les objectifs à atteindre pour les vaccins FCO devraient être les suivants : dans le mesure du possible ils devraient protéger contre plusieurs sérotypes, être sûrs, et ils devraient
permettre de faire la différence entre les animaux vaccinés et les animaux infectés (vaccin
DIVA). Ils devraient protéger contre les signes cliniques et lutter contre la virémie qui permet
d’entretenir le cycle en contaminant les vecteurs [123]. Lors d’infection, certains vaccins
semblent s’opposer à la virémie d’autre moins, sans que soit pointé du doigt un vaccin en particulier [83].
2.1) Les vaccins vivants
Les vaccins vivants spécifiques de sérotypes sont utilisés dans plusieurs pays dans le
monde, notamment en Afrique du Sud où ils sont réputés induire une immunité réelle et
longue [80]. Après l’incursion du virus de la fièvre catarrhale ovine dans le bassin méditerranéen en 1998, les autorités italienne, française (pour la gestion de l’épisode corse), portugaise
et espagnole ont utilisé la vaccination. Quatre différents vaccins atténués monovalents ont été
importés d’Afrique du sud (pour les sérotypes 2, 4, 9 et 16). Plusieurs associations de ces vaccins entre eux ont été utilisées à large échelle chez les bovins et les moutons [119].
2.1.1)
Efficacité vaccinale
Les études expérimentales et les données de terrain ont montré que ces vaccins atténués étaient immunogènes et capables d’induire une immunité solide chez les ruminants vaccinés [80,119]. La souche vaccinale a la capacité de se multiplier dans l’hôte ce qui induit une
forte réponse anticorps chez l’hôte [119]. Les études effectuées sur les vaccins atténués montrent que les anticorps chez les moutons apparaissent moins de 10 jours après vaccination,
atteignent leurs titres maximum 4 semaines plus tard et persistent pendant au moins 1 an.
2.1.2)
Effets secondaires
.
Des effets secondaires ont été mis en évidence chez les ovins. En particulier, des moutons ont présenté de la fièvre, des œdèmes de la face et des boiteries qui apparaissaient en
général dans la seconde semaine suivant la vaccination et disparaissaient 7 à 10 jours après.
Des avortements ont été observés chez moins de 0,5% des animaux vaccinés. Des signes cliniques plus sévères ont été observés chez les moutons vaccinés avec des combinaisons de
vaccins qui contenaient le sérotype 16; en conséquence, l’utilisation du vaccin monovalent 16
a été arrêtée. De plus les souches atténuées sont tératogènes et ne devraient pas être administrées à des brebis gestantes pendant la première moitié de la gestation sous peine
d’avortements ou d’anomalies fœtales [119].
2.1.3)
Des vaccins peu sûrs.
La durée de la virémie chez les moutons qui avaient reçu un vaccin vivant n’a pas dépassé 35 jours, selon certains auteurs, le titre de ces virémies transitoires était suffisant pour
infecter des vecteurs Culicoides avec le risque de transmissions naturelles des souches vaccinales et le risque d’apparition d’une nouvelle souche de blue tongue à virulence modifiée par
105
réassortiment avec le virus sauvage. De plus l’atténuation des virus vivants est difficile à évaluer et une sous atténuation de la souche est toujours possible pouvant conduire à la transmission de la maladie [123].
2.2) Les vaccins inactivés
Un vaccin inactivé contre le sérotype 2 puis un vaccin inactivé contre le sérotype 4
ainsi qu’un vaccin bivalent 2 et 4 et 16 ont été développés et utilisés en Corse, en Espagne, au
Portugal et en Italie [119]. En 2008, en France, pour les ovins, des vaccins contre le sérotype
1 et 8 ont vu le jour. Il s’agit de BTVPUR AISAP 8 (Mérial), Bovilis BTV 8 (Intervet), Zulvac 8 ovis (Fort Dodge Veterinaria SA), Zulvac 1 ovins (Fort Dodge SA).
2.2.1)
Efficacité vaccinale
Deux doses de vaccin inactivé induiraient une immunité de longue durée et protègeraient les ruminants à la fois contre les signes cliniques et la virémie [119,123]. L’expérience
a montré aussi qu’une seule dose protégeait les brebis contre les signes clinques et la virémie
pendant au moins 6 mois [119, 83].
2.2.2)
Effets secondaires
.
Ces vaccins inactivés ont une innocuité satisfaisante même si parfois des réactions
locales aux sites d’inoculation peuvent s’observer chez les ruminants vaccinés.
2.2.3)
Modalités de vaccination contre la FCO avec les vaccins inactivés
Le tableau 27 présente les protocoles vaccinaux conseillés par les RCP.
Tableau 27 : Modalités de vaccination contre la FCO avec les vaccins inactivés
Vaccins
BTVPUR AISAP 8®
Zulvac 8®
Laboratoire
Mérial
FORT
DODGE
BOVILIS BTV8®
SANTE Intervet
ANIMALE
Composition
-Vaccin inactivé adjuvé (hydroxyde d’alumine et saponine)
-Immunisation active pour
prévenir la virémie et réduire
les signes cliniques causés par
le virus de
la Bluetongue sérotype 8
-Vaccin inactivé adjuvé (hydroxyde d’alumine et saponine)
-Immunisation active en vue
de prévenir la virémie du
virus de la fièvre catarrhale
ovine, sérotype 8
-Vaccin inactivé adjuvé
(hydroxyde d’alumine et
saponine)
-Immunisation active pour
réduire l’excrétion virale
du virus de la Blue
Tongue, sérotype 8.
OV, BV
OV
OV, BV
AMM
Mise en place de 31 jours après l’injection chez 25 jours après la deuxième La mise en place de
les ovins
injection chez les ovins
l’immunité est de 3 sel’immunité
maines après la vaccination.
Durée
de Non encore établie
l’immunité
Contre indication Aucune
Non encore établie
Non encore établie
NP
Aucune
106
Vaccins
Zulvac 8®
BOVILIS BTV8®
Effets secondaires Réactions inflammatoires au
site d’injection et/ ou une légère hyperhémie de courte
durée
-3 à 8 jours après la 1ere
dose, 50% des animaux présentent une réaction locale
(de faible intensité dans 25%
des cas, d’intensité modérée
dans 17% des cas, de forte
intensité dans 58% des cas)
-A la deuxième injection,
100% des animaux présentent une réaction locale intense qui régresse chez la
majorité des animaux.
-Odèmes transitoires au
site d’injection. Ces
œdèmes peuvent être
chauds en
comparaison de la zone
qui les entoure pendant 14
jours après la vaccination.
-Réactions
d’hypersensibilité possibles
Non encore étudiée
Innocuité
pendant la gestation
et la lactation
Non encore étudié
Impact de la présence d’anticorps
maternels
Non encore étudié*
Impact sur la
fonction de reproduction chez
les mâles (spermatogénèse)
Non encore étudié
Compatibilité
avec
d’autres
vaccins
-Agiter avant d’utilisation
Protocole
- 1ml en SC
Primovaccination : 1 injection
en SC dès 1 mois d’âge (pour
les jeunes nés de mères non
vaccinées), dès 2,5 mois (pour
les jeunes nés de mères vaccinées)
Rappel annuel 1 mois avant
l’apparition du vecteur
La validité du protocole n’a
pas encore été étudiée
Aucune conséquence
Surdosage
Utilisable
Temps d’attente
Conservation
BTVPUR AISAP 8
Non encore étudié
Non encore étudié
Non encore étudié
Non encore étudié
Non encore étudié
Non encore étudié
-2ml en SC
Primovaccination : 2 injections
à 3 semaines
d’intervalle dès l’âge d’un
mois
Rappel tous les 6 mois : le
schéma n’est pas encore
validé
-Avant utilisation, placer
le vaccin à température
ambiante (15-25°C).
-1 dose unique de 1 ml en
SC.
Rappel à intervalles
inférieurs à 12 mois, et
environ 2 semaines avant
chaque période à risque.
La validité du schéma
vaccinal n’a pas été démontrée
Aucune réaction autre que
celles décrites à la rubrique « effets indésirables
» n’est à prévoir.
0
1an
Après ouverture : le vaccin doit être utilisé immédiatement.
Conserver à une température comprise entre +2°C
et +8°C, à l’abri de la
lumière.
Ne pas congeler
A double dose, réaction locale intense chez la majorité
des animaux disparaissant en
35 jours
0
0
1 an (entre 2°c et 8°C, à 1 an
l’obscurité)
Après ouverture le vaccin
Ne pas congeler
doit être utilisé immédiateUtiliser immédiatement après ment.
ouverture
Conserver et transporter à
une température comprise
entre + 2°C et + 8°C, à l’abri
de la lumière.
*A l’heure actuelle Des tests d’innocuité réalisés chez Mérial sont en cours mais aucune
baisse de fertilité n’a été enregistrée suite à la vaccination des mâles [83].
D’après AFFSA, 2008, [2]
107
2.3) Les vaccins de nouvelle génération
2.3.1)
Les pseudo-particules virales
Elles sont obtenues en cellules d’insectes infectées par un Baculovirus exprimant les 4
protéines majeures du virus de la blue tongue (VP2, VP3, VP7, VP5). Ce type de vaccin est
reconnu comme sûr. Cette technologie (VLP= Virus like particule) pourrait produire des vaccins multivalents. Des études ont montré que ces vaccins étaient efficaces vis-à-vis d’une infection homologue et qu’ils procuraient une protection partielle lors d’infection hétérologue.
Des études complémentaires sont en cours pour évaluer leur stabilité dans le temps, leur coût
de production ainsi que leur efficacité sur le terrain [80,123].
2.3.2)
Les vaccins recombinants
Les vaccins disponibles contre la blue tongue sont spécifiques d’un sérotype donné et
ne protègent pas en cas d’épizooties dues à plusieurs sérotypes. D’où l’intérêt que portent les
chercheurs aux vaccins induisant une protection de longue durée contre un maximum de sérotypes, en une seule injection. Des études, utilisant un pox virus comme vecteur produisant les
protéines structurales VP2 et VP5 ont montré qu’il pouvait induire une protection immunitaire
chez les brebis [95]. Toutefois, à l’heure actuelle, les vaccins recombinants pourraient induire
une immunité protectrice à peine plus efficace que les vaccins inactivés. Ils ont cependant la
capacité de différencier les animaux vaccinés des animaux infectés. D’autres études sont indispensables pour le développement de tels vaccins.
3) Avantages et inconvénients des vaccins disponibles contre la Blue Tongue
Le tableau 28 présente les avantages et les inconvénients des différents types de vaccins
contre la FCO.
Tableau 28 : Avantages et inconvénients des vaccins disponibles contre la FCO
Avantages
Vaccins vivants -Peu chers
-Primovaccination en une seule
injection
-Protège contre les signes cliniques
-Vaccins polyvalents disponibles
Vaccins inactivés
Vaccins recombinants
-Surs
-Innocuité (quelques réactions
locales bénignes régressant en
3 jours)
-Protection contre signes cliniques et virémie
-Vaccins DIVA possibles
-Coût raisonnable
-Vaccins DIVA
-Surs
-Théorique protection croisée
Inconvénients
- Pas de possibilité de différencier les animaux vaccinés de
ceux infectés.
-Virémie transitoire : risque de transmettre la souche vaccinale au vecteur
-Risque de réversion de virulence
-Risque de sous atténuation
-Produit en Afrique du Sud (demande d’importation)
-Risque d’avortements, tératogène, baisse de production
-Pas de protection croisée
-Chers
-Production française sous ATU
-Immunité de courte durée, nécessité d’un rappel,
-Réactions anaphylactiques possibles (< 0,02% des animaux)
-Pas de protection croisée
-Encore à l’étude
D’après SAVINI et al. , 2008, [119] ; SCHAWRTZ et al. , 2008, [123]
108
4) Stratégies vaccinales et difficultés sur le terrain
Les objectifs de la vaccination visent soit l’éradication de la FCO sérotype 8 en Europe (pour
ce faire, une vaccination obligatoire visant l’ensemble des animaux des espèces réceptives et
un approvisionnement suffisant des vaccins sont requis); soit une limitation de la maladie
concernant son extension géographique, son impact économique, son incidence (vaccination
facultative) [117]. Aucun plan de vaccination Européen n’existe car l’organisation des campagnes de vaccination relève de la seule compétence des Etats membres [119]. La vaccination
se pratique sur une base soit obligatoire (Ecosse), soit volontaire (Pays Bas, France été 2008)
[117]. Certains auteurs affirment qu’il faudra vacciner pendant 3 ans de suite pour régler le
problème de la FCO [6]. Nous allons nous intéresser aux stratégies vaccinales mises en place
en France plus précisément à partir de l’été 2008.
4.1) Campagne de vaccination été 2008
4.1.1)
Stratégie vaccinale
La France a opté au printemps 2008 pour une vaccination des espèces sensibles facultative dans les départements où sévissait uniquement le sérotype 8 et obligatoire dans le Sud
Ouest ou sévissait les sérotypes 8 et 1 [117]. Pour obtenir l’éradication de la maladie, il aurait
fallu que 80% des animaux soient vaccinés. Il apparait donc, compte tenu du caractère facultatif de la vaccination en France au printemps 2008 ainsi que des difficultés d’organisation du
travail sur le terrain, que cet objectif n’a pas été atteint [17, 117]. La vaccination a permis de
diminuer les manifestations cliniques et de protéger les intérêts économiques des éleveurs
[17]. Il est clair que la décision d’une vaccination facultative en France a été fortement influencée par les délais de mises à disposition des doses vaccinales [81].
Le ministère de l’agriculture et l’AFSSA étaient en désaccord sur la façon de mener
cette campagne de prophylaxie. Ainsi l’AFSSA préconisait une vaccination obligatoire de
tous les ruminants réceptifs en périphérie de la zone réglementée puis une vaccination centripète vers le cœur de la zone atteinte car le risque d’extension du sérotype 8 était très élevé
dans les départements indemnes et que compte tenu d’une forte immunité naturelle qui s’était
développée dans les zones fortement atteinte , l’incidence et le nombre de nouveaux cas auraient du être plus élevé dans les zones périphériques que dans les zones « historiques ». Le
Ministère de l’Agriculture a eu le dernier mot. Il préconisait une vaccination des 16 départements du Nord et de l’Est touchés depuis 2006 par la maladie, puis vacciner contre le sérotype
8 dans la zone tampon de quatre ou cinq département du Sud Ouest (Gironde, Lot et Garrone,
Aveyron, Tarn et Garone et Lot) [138].
4.1.2)
Difficultés de mise en place de la vaccination sur le terrain
A la mise en place de la vaccination, les conditions de réalisation de la campagne de vaccination n’étaient toujours pas claires. En avril 2008, plusieurs arrêtés et notes de service se
repartissent l’organisation de la campagne vaccinale sans bien en expliciter le cadre. Ainsi les
questions de savoir si la vaccination sera obligatoire ou non, de qui pourra vacciner, des tarifs,
des problèmes de fourniture du vaccin ne sont pas évoqués [18]. Au final il a été décidé une
vaccination facultative du cheptel reproducteur par les vétérinaires. La mobilisation des vétérinaires a été massive : jeunes retraités et étudiants en dernière année ont été mobilisés. Cependant, profitant d’un flou dans les conditions de vaccinations, les éleveurs ont fait pression
pour vacciner eux même argumentant que les vétérinaires ne seraient pas assez nombreux
109
pour une telle charge de travail [16]. L’indemnisation a aussi causé de nombreux désaccords.
Au final, Les vétérinaires ont été directement rémunérés par l’Union Européenne sur la base
d’un euro par bovin et de 15 centimes par mouton. Les coûts supplémentaires liés à cette vaccination ont été directement facturés aux éleveurs par les vétérinaires. Les vaccins ont été
fournis gratuitement par l’Etat [17].
Les conditions de terrain pour la réalisation de la vaccination n’étaient cependant pas optimales. Pour le seul sérotype 8 il fallait vacciner 15 millions de bovins et cela deux fois à 3
semaines d’intervalle et plus de 6 millions d’ovins [16]. Or au printemps les bêtes étaient aux
champs sans moyens de contention, certains lots d’animaux très éloignés de la ferme. Devant
ces difficultés les éleveurs ont rechignés à vacciner. Le fait que la vaccination soit facultative
a rendu plus difficile la prévision des stocks de vaccin. De plus les laboratoires ont eu du mal
à suivre la demande en vaccin, augmentant la difficulté de gestion de la situation par les vétérinaires praticiens. De plus le conditionnement de certains vaccins (flacon de 100 ml, ne se
conservant pas après ouverture) a amplifié la difficulté de la gestion pratique de la vaccination
par les praticiens. Notamment pour les ovins, car dans certaines régions il ne s’agissait que de
quelques élevages familiaux de quelques têtes.
4.1.3)
Efficacité de la campagne de vaccination
La campagne n’a pas été pleinement efficace en raison de son caractère facultatif mais
surtout à cause d’un manque de cohérence entre le calendrier vaccinal et les contraintes liées à
l’élevage sans oublier l’impossibilité de terminer les vaccinations avant la reprise de l’activité
vectorielle . Ainsi aucune stratégie ne semble avoir été efficace l’été 2008 le sérotype 1
s’étend. Le sud est atteint par les 2 sérotypes. Malgré la vaccination : 19006 cas de sérotype 8
(oct 2008) et 2933 cas de sérotype 1 ont été déclaré [82]. Les cas cliniques sont réapparus au
cours de la campagne de vaccination. Certains animaux n’ont pas eu le temps de développer
une immunité avant la reprise de l’activité virale. D’autres sont passé au travers des mailles
du filet, notamment les brebis dites « de compagnie » pour lesquels les propriétaires n’ont pas
à l’esprit que leurs bêtes non vaccinées peuvent induire la progression de la maladie [81]. Cependant les cas cliniques ne sont apparus que sur des animaux non encore vaccinés ou vacciné
depuis trop peu de temps pour que l’immunité soit mise en place et non pas sur des animaux
vaccinés et immunisés.
4.2) Campagne de vaccination pendant l’hiver 2008/2009
Pour l’année 2009, les objectifs à atteindre sont l’éradication de la maladie nécessitant donc
d’une campagne de vaccination obligatoire contre les sérotypes 1 et 8 [82] .Le cheptel français devra être vacciné contre le sérotype 8 et 1 avant le 30 avril, à partir du 15 décembre
2008, réalisé dans le cadre de la prophylaxie annuelle. Les chèvres ne sont pas visées par la
vaccination obligatoire. Des dérogations sont prévues pour les animaux destinés à la boucherie avant l’âge de dix mois ainsi que ceux engraissés dans les bâtiments fermés et à l’abri des
vecteurs [82]. Afssa se penche sur la question de la vaccination des animaux déjà vaccinés
l’été dernier et préconise une injection de rappel, l’âge minimal de la vaccination est de 2
mois et demi, la durée de persistance des anticorps colostraux est par analogie avec les vaccins BVD de 16 à 38 jours). L’ampleur de la tache est encore plus importante que lors de la
campagne de vaccination au printemps 2008. Ainsi il faudra vacciner 20 millions de bovins et
pas moins de 6 millions d’ovins. Comme au printemps précédents, aux problèmes de disponibilité des vaccins (tous sérotype confondus, près de 220 millions de doses seraient nécessaires) s’ajouteront le manque de main d’œuvre, si ce n’est que les étudiants vétérinaires de
110
quatrième année ne seront cette fois ci pas disponibles car rentrés en cours. Les éleveurs demandent déjà de vacciner eux même. L’Europe ne contribuera que pour moitié à l’achat des
vaccins avec un plafond à 30centimes par dose et toujours à hauteur de 50% des coûts de réalisation. L’Etat prendra en charge une partie de l’achat des vaccins. Le tarif par dose vaccinale
qui resterait à la charge de l’éleveur s’élèverait à 10 centimes HT par animal et par sérotype
pour les ovins et de 29 centimes HT (sérotype 1) et 40 centimes HT (sérotype 8) pour les bovins [85]. Les laboratoires qui fourniront les doses sérotype 1sont [84] :
-Fort dodge : Zulvac 1 bovin et Zulvac 1 ovin
-Syva : Syvazul 1 (ovin, distribué par Virbac)
Il faudra attendre la reprise de l’activité vectorielle en avril pour estimer l’efficacité de
cette campagne de vaccination.
111
112
CONCLUSION
Les vaccins dans la filière ovine ont une grande importance de part la faible valeur intrinsèque des animaux. La liste des vaccins disponibles est conséquente : 6 vaccins sous ATU
et 19 vaccins sous AMM sont disponibles pour les ovins (Cf. Tableau 29). Dans les vaccins
disposant d’une AMM chez les ovins, 14 sont des vaccins inactivés et 5 sont des vaccins vivants. La voie d’administration majoritaire des vaccins est la voie sous cutanée. Quatorze
vaccins s’administrent par voie sous cutanée, 1 vaccin s’administre par voie intramusculaire,
2 vaccins peuvent s’administrer par les 2 voies sus citées. D’autres voies d’administration
plus originales sont possibles : 1 vaccin utilise la voie conjonctivale et 1 vaccin la voie intradermique.
La vaccination permet de gérer au mieux les grandes maladies de cette filière. Ainsi
les principaux vaccins utilisables chez les ovins s’adressent aux maladies abortives (fièvre Q,
Chlamydiose, Fièvre Q, Toxoplasmose), aux entérotoxémies, aux colibacilloses néonatales,
aux pasteurelloses, au piétin et à l’ecthyma contagieux. L’émergence de nouvelles maladies
pousse le développement de nouveaux vaccins notamment contre la fièvre catarrhale ovine.
Un exemple de programme de vaccination d’un cheptel ovin viande est présenté en annexe 5.
La vaccination permet d’éviter les signes cliniques, de diminuer l’excrétion, de diminuer morbidité et mortalité au sein d’un élevage. Cependant elle ne représente que l’un des
aspects de la prophylaxie contre les maladies infectieuses. En effet elle s’inscrit dans une démarche sanitaire globale à plus forte raison pour les maladies multifactorielles telles que les
pasteurelloses, les entérotoxémies, les colibacilloses où la vaccination ne peut être un succès
que si elle est associée à la maîtrise des facteurs de risque.
Compte tenu des attentes des consommateurs concernant les résidus médicamenteux,
la vaccination offre une alternative à l’utilisation d’antibiotiques. La mise au point de vaccins
antiparasitaires limiterait également la présence de résidus tout en limitant l’apparition de
résistance. Un seul vaccin antiparasitaire est disponible pour les ovins, il s’agit d’Ovilis
Toxovax®. Les vaccins antiparasitaires, de par les progrès significatifs faits dans la connaissance des mécanismes de l’immunité dans les parasitoses pourraient arriver sur le marché.
Des études encourageantes concernant Fasciola hepatica, Haemonchus contortus et Oestrus
ovis ont été réalisées. De même, l’utilisation hors AMM de Bovilis Ringvac® semblerait donner de bons résultats pour maîtriser la teigne chez les ovins.
113
Tableau 29 : Les différents vaccins disponibles chez les ovins en France en 2008
Nom du vaccin
AMM
Année
d’AMM
Labo
Type de
vaccin
Composition
Effet du vaccin
Protocole
Remarques
VACCINATION CONTRE LES MALADIES ABORTIVES
BRUCELLOSE
Ovirev
AMM
OV, CP
(1993)
Ceva
Vaccin vivant
Brucella melitensis
souche Rev1
- Diminue les avortements
-1 goutte/animal /voie sous conjonctivale
- Vaccination avant la mise à la reproduction
- Vaccination des jeunes entre 2 et 9 mois
- Pouvoir pathogène résiduel
- Vaccin réglementé
- Zoonose
- Prix non disponible
CHLAMYDIOSE
Cevac Chlamydia
AMM
OV
(1996)
Ceva
Ovilis Chlamydia
AMM
OV
(2003)
Intervet
AMM
OV, CP
(1982)
Mérial
Vaccin vivant
Chlamydophila abortus
souche 1B thermosensible
Vaccin vivant
Chlamydophila abortus
souche 1B thermosensible
- Limitent les avortements
- Empêchent l'excrétion fécale
et vaginale
- Protection pendant au moins 3
saisons d'agnelage
-2ml SC ou IM , 1 injection
- Vaccination dès 3 mois d'âge
- Vaccination 1 mois avant la mise à la
reproduction
- Année n: vacciner tout le troupeau
- Année n+1: vacciner les femelles de renouvellement
- Rappel tous les 3 ans
- Entre 3 et 5 ans pour stopper complètements les avortements
- Manipulation interdite aux femmes enceintes
- TA viande=7 jours
- Utiliser le vaccin dans les 2h après ouvert
ture
- Zoonose
- Prix: environ 4 euros pour la PV
CHLAMYDIOSE ET FIEVRE Q
Chlamyvax FQ
Vaccin inactivé
adjuvé
Coxiella burnetti phase II
et Chlamydophila abortus
- Limite les avortements
- Pas d'effet sur l'excrétion des
germes
-2injections de 2ml SC à 1 mois d'intervalle-2ème injection 15j avant le début de la
gestation
- Rappel annuel hors gestation
- Peut être très choquant
- Echecs de vaccination fréquents
- Prix: environ 9,5 euros la PV
Coxiella burnetti phase I
- Limite les avortements
- Réduit l'excrétion
- Empêche l'élimination dans le
lait
-2ml SC, 2 injection à 3-4 semaines d'intervalle
- Ne pas vacciner pendant le dernier tiers de
gestation
- Rappel annuel conseillé
- Vaccination avant 3 mois possible
- Zoonose
- Prix non disponible
Souche S48 de Toxoplasma gondii.
- Limite les avortements
- Augmente les poids des
agneaux
- Augmente le nombre
d'agneaux viables
- Protection pendant au moins 2
saisons d'agnelage
- Pas de rappel ou un tous les 2
ans selon la valeur génétique
du troupeau
FIEVRE Q
Coxevac
ATU
OV,
BV, CP
Ceva
Vaccin inactivé
TOXOPLASMOSE
Ovilis Toxovax
AMM
OV
(1997)
Intervet
Vaccin vivant
SALMONELLOSE ABORTIVE
OVINE
Salmovis Arrêt de commercialisation en 2003
114
-2ml/animal IM, 1 injection
- Année n: vacciner toutes les femelles
- Année n+1: vacciner les femelles de renouvellement
- Vaccination des 5 mois d'âge
- Prévoir la vaccination (1semaine pour la
livraison)
- Zoonose
- TA viande= 42 jours
- Ne pas faire manipuler le vaccin par des
personnes à risque (femmes enceintes)
- Prix: entre 4 et 5 euros la PV
Nom du vaccin
AMM
Année
d’AMM
Labo
Type de vaccin
Composition
Effets du vaccin
Protocole
Remarques
VACCINATION CONTRE LES PASTEURELLOSES
Lysopast
Pastovax
AMM
OV, BV
(1976)
AMM
(2009)
Mérial
Schering
Vaccin inactivé
A base de corps bactériens
entiers de P multocida A et
D et de P haemolytica
- Réduit la mortalité mais n'empêche pas l'apparition des signes
cliniques
- 1 à 2 ml selon le poids (30kg), 2 injections à 4
semaines
- Rappel annuel
- Vaccination des jeunes issus de mères vaccinées: 3semaines
- Jeunes issus de mères non vaccinées: fin de la
1ere semaine
Vaccin inactivé
technologue IRP
- Corps bactériens inactivés de Manheimia haemolytica (A1,A2,A6,A7,A9)
- Corps bactériens inactivés de Pasteurella trehalosi (T3,T4,T10,T15)
-Réduit la mortalité et les signes
cliniques
- 2ml/animal SC, 2 injections à 4-6semaines
d'intervalle / rappel annuel
- 2ème injection au plus tard 4 semaines avant
l'agnelage
- Vaccination des jeunes dès 3 semaines
- Utiliser le vaccin dans les 10h après ouverture
flacon rigide
- Associer des mesures de maitrise de facteurs
de risque
- Prix non disponible
-Réduit la mortalité et les signes
cliniques
- 1 à 2 ml selon le poids
- 2 injections à 4 semaines d'intervalle
- 2ème injection 2 à 4 semaines avant l'agnelage,
- Rappel annuel
- Vaccination dès jeunes dès la fin de la première
semaine si issus de mères non vaccinées
- Vaccin des jeunes issus de mères vaccinées:
dès 3 semaines
- Souches bovines pour la Pasteurellose: efficacité limitée
- Très efficace contre les salmonelloses
- Prix: entre 1,25 et 2,5 euros selon l'âge pour la
PV
- Souches bovines: efficacité limitée
- Protection colostrale des jeunes pendant 24
jours
- Associer des mesures de maitrise de facteurs
de risque
- Arrêt de production en 2008
VACCIN CONTRE LES SALMONELLOSES ET LES PASTEURELLOSES
Salmopast
AMM
OV, BV
(1981)
Mérial
Vaccin inactivé
A base de corps bactériens
entiers de P multocida A et
D et P haemolytica
et de Salomella thyphimurium ,et S dublin
VACCINS CONTRE LES CLOSTRIDIOSES +/- TETANOS
Coglavax
AMM
OV, BV
(1982)
Miloxan
AMM
OV, BV
(1985)
Ceva
Mérial
Vaccin inactivé
Cl perfringens α ,β, ,ε, Cl
novyi,C tetani,Cl septicum,
Cl chauvoei
Vaccin inactivé
Cl perfringens β, ε Cl
novyi,Cl tetani, Cl septicum, Cl chauvoei, Cl
sordelli
Cl perfringens α, β, ε, Cl
novyi,C tetani,Cl septicum,
Cl chauvoei, Cl haemoliticum
Covexin 10
AMM
OV, BV
(2004)
Coglammune
AMM
OV, BV
(2001)
Ceva
Vaccin inactivé
Cl perfringens α , β,,ε
Tasvax huit
AMM
OV, BV
(1983)
Schering
Plough
Vaccin inactivé
Cl perfringens α, β, ,ε, Cl
novyi,C tetani,Cl septicum,
Cl chauvoei
Schering
Plough
Vaccin inactivé
- 2ml SC, en 2 injections
- 2 injections à 4-6 semaines d'intervalle
- 2ème injection 6 à 2 semaines avant l'agnelage
- Rappel annuel
-Réduit la mortalité
-Vaccins à seuil
- Vaccination des jeunes issus de mères vaccinées: dès 2mois
- Jeunes issus de mères non vaccinées: des 2semaines
115
- Risque d'échec si protocole non respecté
si toxines > taux d'anticorps induit
- Associer des mesures de maitrise des facteurs
de risque
- Prix : entre 1 et 3 euros
Nom du vaccin
AMM
Année
d’AMM
Labo
Type de vaccin
Composition
Effets du vaccin
Protocole
Remarques
VACCIN CONTRE LES CLOSTRIDIOSES ET LES COLIBACILLOSES ET LE TETANOS
Séranamix
AMM
OV, BV
(1986)
Ceva
Vaccin inactivé
- Antitoxine β,,ε de Cl
perfringens type C et D,
antitoxine de Cl novyi , de
Cl septicum de Cl tetani,
anaculture d'E coli B41
K99
- Réduit la mortalité
- Vaccin à seuil
- Milieu sain: 2 inj 5ml, à 21 jours d'intervalle
- Milieu contaminé: 2inj 5ml à 48h d'intervalle
- Rappel milieu sain: annuel / milieu contaminé:
tous les 6 mois
- Associer des mesures de maitrises de facteurs
de risque
- Idem vaccins contre les costridioses +:- tétanos
Vaccin inactivé
- E coli 08 ( Y et 31A); E
coli 09- 078- 0101 (K99)
- E coli 015 ( 31A)E coli
0117 (Y
- Protection contre diarrhée à E
coli K99 dès 5 premiers jours
pendant 20jours
- Protection contre diarrhée E coli
CS31et Y des semaines 4 et 8
pendant 90 jours
- Vaccination des jeunes dès la naissance en
milieu contaminé
- 1ml SC, 6 à 2 semaines avant la mise bas, 1
injection
- Rappel annuel
- Associer des mesures de maitrise des facteurs
de risque
-Typer les colibacilles en cause dans l'élevage
avant de proposer le vaccin
- Prix: environ 7 euros pour la PV
- Diminue les cas clinique
- Diminue la sévérité des symptômes
-1ml SC en 2 injections à 4-6 semaines d'intervalle
- Ne pas vacciner pendant le dernier mois de
gestation ni les 2premiers mois de lactation
- Vacciner avant les période à risque
- Rappel tous les 4,6,12 mois selon données
épidémiologiques
- Agneaux dès 2semaines
- Durée courte de l'immunité :4mois (Mérinos
1mois)
- Vaccination curative efficace
- Possibles échecs vaccinaux du à l'hétérogénéité des souches
- Associer des maitrises des facteurs de risque
- Prix: environ 4,4 euros pour la PV
- Voie intradermique:0,2ml / SC:1ml: vaccination
ID plus efficace
- PV en 1 injection
- Vacciner les mères 2-3 semaines avant agnelage (= période à risque)
- Vaccination des jeunes: après apparition des
signes; dès la naissance si épidémie
- Efficacité dans 70% des cas (variabilité des
souches)
- Pas d'immunité colostrale
- Immunité de courte durée:1,5 mois à 2 mois
- Vaccination curative possible
- Utiliser le vaccin immédiatement après reconstitution
- Associer une maitrise des facteurs de risque
- Prix: environ 1 euros la PV
VACCINS CONTRE LES COLIBACILLOSES
Imocolibov
AMM
OV, BV
(1981)
Mérial
VACCIN CONTRE LE PIETIN
Footvax
AMM
OV
(1985)
Schering
Plough
Vaccin inactivé
- Anaculture de 10 sérotpyes de Dichelobacter
inactivés (A,B1, B2, B4, C,
D, E, F, G, H)
VACCIN CONTRE L'ECTHYMA CONTAGIEUX
- Action préventive et /ou curative
Echtybel
AMM
OV, CP
(1984)
Mérial
Vaccin vivant
Virus de l'ecthyma vivant
- Diminution des cas clinques
- Diminution de la sévérité des
symptômes
VACCIN CONTRE L'ARTHRITE A ROUGET
Ruvax
AMM
PC, OV,
VL
(1985)
Mérial
Vaccin inactivé
Corps bactériens lysés
d’Erysipelothrix rhusopathiae sérotype 2
- Empêche la bactériémie chez
l'agneau
- En curatif: arrêt ou atténuation de
la maladie
- 2ml SC, 2 injections à 3-4 semaines d'intervalle
-Vaccination des mères:4-6 semaines avant la
mise bas en milieu sain
- Protection colostrale
- Vaccination curative et/ou préventive
- Prix : moins de 1 euros la PV
Mérial
Vaccin inactivé
Bacillus anthracis 5. 10^ 6
spores
- Réduit la morbidité
- 1ml SC, 1 injection
- Rappel annuel
- Zoonose
- Prix non disponible
VACCIN CONTRE LE CHARBON
Carbovac
ATU
BV, OV
116
Nom du vaccin
AMM
Année
d’AMM
Labo
Type de vaccin
Composition
Effets du vaccin
Protocole
Remarques
VACCINS CONTRE LA BORDER DISEASE
Mucobovin
Mucosiffa
Bovilis BVD
AMM
BV
AMM
BV
AMM
BV
Mérial
Mérial
Intervet
Vaccin inactivé
- Pestivirus souche aveyronite et souche new york
Vaccin vivant
- Virus de la maladie des
muqueuses
Vaccin inactivé
- Protège la brebis de l'infection
fœtale
- N'assure pas la protection des IPI
- N'empêche pas la naissance
d'IPI si mères vaccinées pendant
la gestation
- 2ml SC, 2 injections à 21 jours d'intervalle
- 2ème injection 5 semaines avant la saillie
- Agneaux nés de mères vaccinées: dès 6 mois
- Agneaux nés de mères non vaccinées: dès15
jours
- 0,7ml IM (brebis) / 0,5ml (agnelles) IM,
- Bonne protection sur le terrain
- 1 injection 1 mois la mise à la reproduction
- Associé à une élimination des IPI
- Prix: environ 12 euros la PV
- Vaccin entamé doit être consommé immédiatement
- Interfère avec dépistage sérologique
- Associé à une élimination des IPI
- Prix: entre 4 et 6 euros la PV
- Arrêt de la circulation virale
- Amélioration de la fertilité
- Protection contre infection placentaire
- Protection croisée BVD/BD
- 1ml IM en 2 injections à 4 semaines d'intervalle
- 2ème injection 1mois minimum avant la mise à
la reproduction
- Rappel annuel
- N'interfère pas avec dépistage sérologique
- Associé à une élimination des IPI
- Prix: entre 2 et 7 euros la PV
- Protection contre les signes
cliniques et la virémie
- 1ml SC en 1 injection
- Rappel annuel 1 mois avant l'apparition du
vecteur (à valider)
- Vaccination des jeunes issus de mères vaccinées dès 2,5mois
- Vaccination des jeunes issus de mères non
vaccinées dès 1mois
- Pas de protection croisée
- Utiliser immédiatement après ouverture
- Innocuité pendant la gestation, la lactation non
encore étudiée
- Innocuité pour la fonction male reproductrice
non encore étudiée
- Prix non disponible
- Très choquants
- Utiliser immédiatement après ouverture
- Innocuité pour la fonction male reproductrice
non encore étudiée
- Impact de la présence d'anticorps maternel non
encore étudié
- Prix non disponible
VACCINS CONTRE LA FIEVRE CATHARRALE DU MOUTON
BTVPUR AlSAP 8
ATU
OV,
BV
Mérial
Zulvac 8
ATU
OV
Bovilis BTV 8
Zulvac 1
ATU
OV,BV
ATU
OV
Vaccin inactivé
- Virus blue tongue inactivé
sérotype 8
Fort
Dodge S.A
Vaccin inactivé
- Virus blue tongue inactivé
sérotype 8
- Protection contre la virémie
- 2ml SC
- 2 injections à 3 semaines d'intervalle
- Dès l'âge d'un mois
- Rappel tous les 6 mois (à valider)
Intervet
Vaccin inactivé
- Virus blue tongue inactivé
sérotype 8
- Réduction de l'excrétion virale
- 1ml SC , 1 injection
- Rappel 2 semaines avant période à risque
Fort
Dodge SA
Vaccin inactivé
- Virus blue tongue inactivé
sérotype 1
- Prévention de la virémie
réduction des signes cliniques
117
- 2ml SC à 3 semaines d'intervalle
- Dès l'âge d'un mois
- Rappel tous les 6 mois (à valider)
- Vaccination pendant la gestation possible
- L’impact de la présence des anticorps maternels non encore étudié.
- L’impact sur les fonctions reproductrices du
mâle non encore étudié
- Réactions locales fréquentes
- Prix non disponible
118
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129
130
ANNEXES
131
132
Annexe 1 : Schéma général de la réponse immunitaire
Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109]
133
134
Annexe 2 : Etapes de la procédure d’AMM nationale
Demande
+ droit
+dossier
+échantillon
ANMV
Conformité
Expertise
Evaluateurs
CAMMV
Rapport d’évaluation
CAMNV
Examen en commission
Favorable
Avis
projet de refus
Liste de questions
Examen des réponse par CAMMV
favorable
Avis
défavorable
décisions
directeur de l’ANMV
(par délégation du DG de l’AFSSA)
Octroi d’AMM nationale
Refus d’AMM
Source : PINAULT, 2004, [99]
135
136
Annexe 3 : Feuille de pharmacovigilance lors d’effet indésirables sur
l’animal
137
Source : Site de l AFSSA, consulté en 2008, [2]
138
Annexe 5 : Feuille de pharmacovigilance lors d’effet indésirables chez
l’homme
139
Source : Site de l’AFSSA, consulté en 2008, [2]
140
Annexe 5 : Exemple de programme de vaccination d’un cheptel ovin viande
VACCINATION DES BREBIS
2 mois
3 semaines
15 jours
3-4 semaines
LUTTE
MISE BAS
Entérotoxémie + tétanos
Pasteurellose
Fièvre Q
Toxoplasmose
Année n : tous les animaux
Année n+1 : les agnelles
Chlamydiose
En milieu sain : tous les animaux
En milieu contaminé : les agnelles
VACCINATION DES AGNEAUX
Agneaux de plein air
BERGERIE (FINITION)
3 semaines
MISE A L’HERBE
Entérotoxémie
+/- Pasteurellose : à la rentrée
Agneaux de bergerie
SEVRAGE
MISE BAS
3 semaines
Pasteurellose
Entérotoxémie : au sevrage
D’après CHARTIER, 2002, [28]
141
VACCINS ET VACCINATION CHEZ LES OVINS
NOM et Prénom : LE MOINE Camille
RESUME
La vaccination chez les ovins, de par les contraintes inhérentes à la filière devrait tenir
un rôle essentiel dans la politique d’élevage en favorisant la médecine préventive. Cette thèse
s’efforce de dresser une liste des vaccins les plus utilisés en France chez les ovins.
Un rappel d’immunologie fondamentale permet de cerner les bases de la réaction immunitaire post vaccinale chez l’adulte et les contraintes de la vaccination chez le jeune. Après
avoir replacé la vaccination dans son contexte historique, cette thèse se penchera sur les caractéristiques des vaccins vivants et des vaccins inactivés. Nous insisterons sur le fait que les
vaccins sont des médicaments avec une AMM, des contre-indications; ils sont susceptibles
d’induire des effets secondaires et des échecs de vaccination.
Les vaccins les plus couramment utilisés en élevage ovins seront ensuite détaillés.
Ainsi les vaccins contre les avortements enzootiques, pathologie majeure et agents de zoonose
tiennent une place prépondérante. Comme dans la filière bovine, les vaccins peuvent aider à
prévenir les pasteurelloses, les entérotoxémies, la colibacillose. Les maladies spécifiques à
l’élevage ovin (ecthyma, piétin, rouget, border disease) peuvent elles aussi trouver une réponse dans la vaccination. Les vaccins contre la FCO, sujet d’actualité, seront plus longuement abordés.
MOTS CLES
VACCIN, VACCINATION, IMMUNITE, AVORTEMENT ENZOOTIQUE, ENTEROTOXEMIE, COLIBACILLOSE, SALMONELLOSE, ROUGET, PIETIN, ECTHYMA
CONTAGIEUX, BORDER DISEASE, FIEVRE CATARRHALE OVINE (FCO), OVIN
JURY
Président :
Directeur : Dr. Karim ADJOU
Assesseur : Dr. Sophie LE PODER
ADRESSE DE L’AUTEUR
39 rue Jacquemars Giélée
59000 LILLE
VACCINES AND VACCINATION IN SHEEP
PRODUCTION
NAME : LE MOINE Camille
SUMMARY :
. The vaccination of ovine races, due to the constraints inherent to the sector, should
play an essential role in breeding policy by facilitating the preventive medicine. This thesis
draws up a list of the vaccines mostly used in France for ovine races.
A reminder of fundamental immunology allows first to understand the basics of adult
post vaccinal immune reaction and the constraints of vaccination on young animals. After
repositioning the vaccination in its historic context, this thesis will examine the characteristics
of alive and inactived vaccines. It will emphasize the fact that vaccines are medicines, requiring a market launch authorization, and presenting contra-indications; they may lead to side
effects and failures.
Afterwards, the most frequently used vaccines for ovine breeding will be detailed. For
instance, vaccines against ovine abortions, major pathology and zoonotic agents hold a dominating place. As in the bovine sector, vaccines can help in preventing pasteurellosis, salmonellosis, enterotoxemia, colibacillosis. Similarly, ovine-related diseases (Orf, Erysipelas arthritis, Ovine contagious footrot, border disease) can be fully treated with proper vaccination as
well. Vaccines against Blue Tongue, a topic currently in the news, will be examined in detail.
KEYWORDS:
VACCINE, VACCINATION, IMMUNITY, ENZOOTIC ABORTION, ENTEROTOXEMIA, COLIBACILLOSIS, SALMONELLOSIS, OVINE CONTAGIOUS FOOTROT,
ERYSIPELAS ARTHRITIS, ORF, BORDER DISEASE, BLUE TONGUE, SHEEP
JURY:
President: Pr.
Director: Dr. Karim ADJOU
Assessor: Dr. Sophie LE PODER
AUTHOR’S ADDRESS:
39 rue Jacquemars Giélée
59000 LILLE
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