ÉCOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT Année 2009 VACCINS ET VACCINATION CHEZ LES OVINS THESE Pour le DOCTORAT VETERINAIRE Présentée et soutenue publiquement devant LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL Le 10 septembre 2009 par Camille, Anne, Marie, Constance LE MOINE Née le 21/08/1983 à Sète (Hérault) JURY Président : M. Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL Membres Directeur : M. Karim ADJOU Maître de conférences à l’ENVA Assesseur : Mme Sophie Le poder Maître de conférences à l’ENVA REMERCIEMENTS A Mr le Professeur……. de la faculté de médecine de Créteil, Qui nous fait l’honneur de présider le jury de cette thèse. Hommage respectueux A Monsieur ADJOU, Maître de conférences en pathologie du bétail à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort Qui nous a fait l’honneur d’accepter la direction de cette thèse. Merci pour ces conseils avisés Qu’il trouve ici l’expression de ma respectueuse reconnaissance A Madame LE PODER, Maître de conférences en Virologie à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort Qui nous a fait l’honneur d’accepter de faire partie du jury de cette thèse Merci pour sa disponibilité et son écoute Qu’elle trouve ici l’expression de mon profond respect A mes parents, Qui sont à l’origine de toutes mes réussites, A mes sœurs, Merci d’être vous A tous mes amis qui se reconnaitront, Merci d’avoir été là dans les bons comme dans les mauvais moments Longue vie à nous ! A tous mes maîtres de stages, Qu’ils me pardonnent mes erreurs et mes hésitations Merci d’avoir guidé mes pas, pas à pas A tous ceux qui ont croisé de près ou de loin mon chemin et qui m’ont permis d’arriver là où je suis. TABLE DES MATIERES LISTE DES TABLEAUX 5 LISTE DES FIGURES 7 LISTE DES ABREVIATIONS 9 INTRODUCTION 11 PREMIERE PARTIE : RAPPELS D’IMMUNOLOGIE FONDAMENTALE 13 I) A) B) 1) 2) 3) C) D) LES ELEMENTS DU SYSTEME IMMUNITAIRE Les organes lymphoïdes Les cellules de l’immunité Les cellules phagocytaires Les cellules présentatrices d’antigènes Les lymphocytes Les cytokines Les anticorps 14 14 14 14 15 15 16 16 II) A) 1) 2) B) 1) 2) PHYSIOLOGIE DE LA REPONSE IMMUNITAIRE Induction de la réponse immune systémique Présentation de l’antigène au système immunitaire Induction de la réponse immunitaire Induction de l’immunité muqueuse Les sites inducteurs d’immunité Les sites effecteurs de l’immunité 18 18 18 19 21 21 21 DEUXIEME PARTIE :VACCINS ET IMMUNITE 23 I) A) B) C) D) HISTORIQUE DE LA VACCINATION Jenner L’ère Pasteurienne Quelques autres découvertes Perspectives 25 25 25 25 26 II) A) B) 1) 2) 3) C) 1) 2) 3) DU CONCEPT AU PRODUIT Du concept au développement Du développement à l’AMM Constitution du dossier AMM Obtention de l’AMM Surveillance après la mise sur le marché La demande d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) Dossier technique exigible dans le cadre de la procédure ATU Procédure pour une demande d’ATU Suivi après délivrance de l’autorisation 26 26 27 27 27 28 28 28 29 29 III) LES DIFFERENTS TYPES DE VACCINS A) Objectifs de la vaccination B) Les vaccins inertes 1 29 29 30 1) 2) 3) C) 1) 2) 3) D) E) Les vaccins inactivés Les vaccins sous unitaires Les vaccins peptidiques Les vaccins vivants Les vaccins atténués Les vaccins vectorisés Vaccin à ADN Résumé des propriétés des vaccins inertes versus vivants Cas particulier des auto-vaccins 30 31 32 32 32 34 35 35 36 IV) AMPLIFICATION/SELECTION DE LA REPONSE IMMUNE : LES ADJUVANTS DANS LES VACCINS VETERINAIRES. A) Mécanisme d’action B) Effets secondaires des adjuvants C) Les différents types d’adjuvants D) Adjuvants et immunité muqueuse 37 37 38 38 39 V) A) 1) 2) 3) B) 1) 2) C) 1) 2) 3) VACCINS ET IMMUNITE La réponse immune post-vaccinale Lors de vaccination avec les vaccins vivants Lors de vaccination avec les vaccins vectorisés Lors de vaccination avec des vaccins inertes Les réponses primaire et secondaire La réponse primaire La réponse secondaire Cas particulier de la vaccination du jeune Statut immunitaire du jeune nouveau né Transfert passif d’immunité Passage de l’immunité colostrale à l’immunité active 39 39 39 40 40 40 40 41 42 42 43 45 VI) A) B) C) 1) 2) 3) D) 1) 2) 3) LES VACCINS SONT DES MEDICAMENTS A prescrire dans le cadre de la cascade Contre-indications des vaccins Effets secondaires de la vaccination Liés au principe actif du vaccin Liés à l’excipient Liés à l’animal vacciné Echec de la vaccination Qu’est ce qu’un échec vaccinal Cause d’échec et guide de bonnes pratique de la vaccination Gestion des échecs vaccinaux 46 46 46 47 47 47 47 47 47 48 50 TROISIEME PARTIE : LES VACCINS CHEZ LES OVINS EN FRANCE EN 2008 53 I) A) 1) 2) 3) 4) B) 1) 2) 3) 55 55 55 55 55 56 57 57 57 57 LES VACCINS CONTRE LES AGENTS D’AVORTEMENTS EN ELEVAGE OVIN Vaccination contre la brucellose ovine. Etiologie Répartition géographique Pourquoi vacciner ? La vaccination Vaccination contre la Chlamydiose Etiologie Répartition géographique Pourquoi vacciner ? 2 4) C) 1) 2) 3) 4) D) 1) 2) 3) 4) La vaccination Vaccination contre la Fièvre Q Etiologie Répartition géographique Pourquoi vacciner ? La vaccination Vaccination contre la toxoplasmose Etiologie Répartition géographique Pourquoi vacciner ? La vaccination 58 62 62 62 62 63 66 66 67 67 68 II) A) B) C) D) 1) 2) 3) 4) E) VACCINATION CONTRE LES PASTEURELLOSES Etiologie et pathogénie Répartition géographique Pourquoi vacciner ? La Vaccination Support de l’immunité Les vaccins disponibles Efficacité des vaccins contre les pasteurelloses Modalités de vaccination Une bonne vaccination n’exclut pas une bonne maîtrise des facteurs de risques 70 70 70 71 71 71 71 73 73 74 III) A) B) C) 1) 2) 3) D) VACCINATION CONTRE LES CLOSTRIDIES Etiopathogénie Pourquoi vacciner ? Les vaccins Support de l’immunité Particularité des vaccins Modalités de vaccination Une bonne vaccination n’exclut pas une bonne maîtrise des facteurs de risque 75 75 77 77 77 78 79 80 IV) A) B) C) D) 1) 2) 3) E) VACCINATION CONTRE LE PIETIN ERREUR ! SIGNET NON DEFINI. Etiopathogénie 83 Répartition géographique 84 Pourquoi vacciner ? 84 Les vaccins 84 Support de l’immunité 84 Efficacité vaccinale avec Footvax® 85 Modalités de vaccination 85 Une bonne vaccination n’exclut pas la maîtrise des facteurs de risques. 86 V) A) B) C) D) 1) 2) 3) E) VACCINATION CONTRE L’ECTHYMA CONTAGIEUX Etiologie Répartition géographique Pourquoi vacciner ? La Vaccination Support de l’immunité Efficacité vaccinale Modalités de vaccination avec Echtybel® Vacciner ne dispense pas de maîtriser les facteurs de risque VI) VACCINATION CONTRE L’ARTHRITE A ROUGET A) Etiologie 3 86 86 86 86 87 87 87 88 89 89 89 B) C) D) 1) 2) Répartition géographique Pourquoi vacciner ? Vaccination contre le rouget Support de l’immunité Efficacité vaccinale 89 89 90 90 90 VII) VACCINATION CONTRE LES COLIBACILLOSES A) Etiopathogénie B) Répartition géographique C) Pourquoi vacciner ? D) La vaccination 1) Support de l’immunité 2) Les vaccins disponibles 3) Efficacité du vaccin Imocolibov® 4) Modalités de vaccination contre les colibacilloses E) Vacciner ne dispense pas de lutter contre les facteurs de risque des colibacilloses 91 91 91 92 93 93 93 93 94 94 VIII) VACCINATION CONTRE LES SALMONELLOSES A) Etiologie B) Répartition géographique C) Pourquoi vacciner ? D) Vacciner contre les salmonelloses 1) Support de l’immunité. 2) Efficacité de la vaccination 95 95 95 95 96 96 96 IX) A) B) C) D) 1) 2) 3) VACCINATION CONTRE LA MALADIE DES FRONTIERES Etiologie Répartition géographique Pourquoi vacciner ? Les vaccins Support de l’immunité Les vaccins disponibles Plan d’assainissement d’un troupeau BD séropositif : Place de la vaccination 97 97 98 98 98 98 99 101 X) A) B) C) D) 1) 2) 3) 4) VACCINATION CONTRE LA FIEVRE CATARRHALE DU MOUTON Etiologie Répartition géographique Pourquoi vacciner ? La vaccination contre la FCO Support de l’immunité Les vaccins disponibles Avantages et inconvénients des vaccins disponibles contre la Blue Tongue Stratégies vaccinales et difficultés sur le terrain 101 101 102 103 104 104 105 108 109 CONCLUSION 113 BIBLIOGRAPHIE 119 ANNEXES 131 4 LISTE DES TABLEAUX TABLEAU 1 : QUELQUES CYTOKINES ET LEURS EFFETS 16 TABLEAU 2: LES DIFFERENTES CLASSES D’ANTICORPS 17 TABLEAU 3 : PROPRIETES DES VACCINS VIVANTS ET INERTES : RESUME. 35 TABLEAU 4 : GERMES AYANT MENE A LA PRODUCTION D’AUTOVACCINS CHEZ LES PETITS RUMINANTS. 37 TABLEAU 5 CONCENTRATIONS MOYENNES EN IMMUNOGLOBULINES (MG/ML) DANS LE SERUM ET LE COLOSTRUM CHEZ LA BREBIS 43 TABLEAU 6 : CAUSES D’ECHEC DE LA VACCINATION ET GUIDE DE BONNES PRATIQUES 49 TABLEAU 7 : PERFORMANCES DE REPRODUCTION APRES VACCINATION CONTRE LA CHLAMYDIOSE 60 TABLEAU 8 : PRESENTATIONS DISPONIBLES POUR LES VACCINS CONTRE LA CHLAMYDIOSE 62 TABLEAU 9 : EVALUATION DE LA PROTECTION VACCINALE APPORTEE PAR DIFFERENTS TYPES DE VACCINS CONTRE LA FIEVRE Q 64 TABLEAU 10 : MODALITE DE VACCINATION CONTRE LA FIEVRE Q 65 TABLEAU 11 :PERFORMANCES DE REPRODUCTION SUITE A LA VACCINATION CONTRE LA TOXOPLASMOSE 68 TABLEAU 12 : PRESENTATIONS DISPONIBLES POUR OVILIS TOXOVAX® 69 TABLEAU 13 : EFFICACITE DES DIFFERENTS VACCINS CONTRE LES PASTEURELLOSES 73 TABLEAU 14 : PROTOCOLES VACCINAUX CONTRE LES PASTEURELLOSES 74 TABLEAU 15 : SOUCHES DE CLOSTRIDIUM PERFRINGENS ET LEURS TOXINES 76 TABLEAU 16 : SIGNES CLINIQUES, REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES DIFFERENTS TOXINOTYPES DE COSTRIDIUM PERFRINGENS RECONNUS COMME PATHOGENES DANS L’ESPECE OVINE. 77 TABLEAU 17 : LES VACCINS DISPONIBLES EN FRANCE CONTRE LES ENTEROTOXEMIES ET LEUR PROTECTION CONTRE LES DIFFERENTES ESPECES OU TOXINES DE CLOSTRIDIES. 78 TABLEAU 18 : MODALITES DE VACCINATION CONTRE LES ENTEROTOXEMIES 81 TABLEAU 18 (SUITE) :MODALITES DE VACCINATION CONTRE LES ENTEROTOXEMIES 82 TABLEAU 19 : PRESENTATION DISPONIBLE POUR LE VACCIN CONTRE LE PIETIN 85 TABLEAU 20 : EFFICACITE DE LA VACCINATION PREVENTIVE VERSUS CURATIVE DANS LA GESTION DE ECTHYMA CONTAGIEUX 88 TABLEAU 21 : PRESENTATION DISPONIBLES POUR LA VACCINATION CONTRE L’ECTHYMA CONTAGIEUX 89 TABLEAU 22 : PRESENTATIONS DISPONIBLES POUR LA VACCINATION CONTRE L’ARTHRITE A ROUGET 91 TABLEAU 23 : AGENTS ISOLES SUR DES AGNEAUX SOUFFRANT DE MALADIES INFECTIEUSES NEONATALES 92 TABLEAU 24 : PRESENTATIONS DISPONIBLES POUR LA VACCINATION CONTRE LES COLIBACILLOSES 94 TABLEAU 25 : MODALITES DE VACCINATION AVEC SALMOPAST 97 TABLEAU 26 : MODALITES DE VACCINATION CONTRE LA BORDERDISEASE 100 TABLEAU 27 : MODALITES DE VACCINATION CONTRE LA FCO AVEC LES VACCINS INACTIVES 106 TABLEAU 28 : AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES VACCINS DISPONIBLES CONTRE LA FCO 108 TABLEAU 29: LES DIFFERENTS DES VACCINS DISPONIBLES CHEZ LES OVINS 115 5 6 LISTE DES FIGURES FIGURE 1: PRESENTATION DE L’ANTIGENE AU SYSTEME IMMUNITAIRE PAR LA VOIE EXOGENE 18 FIGURE 2 PRESENTATION DE L’ANTIGENE AU SYSTEME IMMUNITAIRE PAR LA VOIE ENDOGENE 19 FIGURE 3 : ORIENTATION DE LA REPONSE IMMUNITAIRE PAR LES CYTOKINES : VOIES TH1/TH2 20 FIGURE 4 : LES DIFFERENTS TYPES DE VACCINS 30 FIGURE 5 : PRINCIPE DU VACCIN A SOUS UNITE OBTENU PAR GENIE GENETIQUE 32 FIGURE 6 : PRINCIPE DES VACCINS VECTORISES 34 FIGURE 7: MODE D’ACTION DES ADJUVANTS 38 FIGURE 8 : LA REPONSE PRIMAIRE 41 FIGURE 9 : LA REPONSE SECONDAIRE 42 FIGURE 10: CALENDRIER DE VACCINATION DES MERES EN VUE DE L’IMMUNISATION PASSIVE DES AGNEAUX 43 FIGURE 11 : LA PERIODE CRITIQUE 45 FIGURE 12:CAUSE D’ECHECS DE LA VACCINATION 51 FIGURE 13 : CIRCULATION DE LA CHLAMYDIOSE DANS UN TROUPEAU NON VACCINE 58 FIGURE 14 : STRATEGIES VACCINALES EN VUE DE L’ERADICATION DE LA CHLAMYDIOSE. 61 FIGURE 15 : CYCLE DE TOXOPLASMA GONDII 66 FIGURE 16 : AVORTEMENT ET MOMIFICATION FŒTALE LORS DE TOXOPLASMOSE. 67 FIGURE 17 : ASPECT MACROSCOPIQUE D’UN POUMON D’AGNEAU ATTEINT DE PASTEURELLOSE. 70 FIGURE 18 : AGNEAU ATTEINT DE TETANOS. 76 FIGURE 19 : PATHOGENIE DU PIETIN 83 FIGURE 20 : CHUTE D’UN ONGLON SUITE A UNE LESION DE PIETIN. 84 FIGURE 21 : FORME PAPULO-CROUTEUSE D’ECTHYMA A LOCALISATION LABIALE CHEZ UN AGNEAU. 87 FIGURE 22 : AGNEAU ATTEINT DU SYNDROME DE L’AGNEAU BAVEUR. 92 FIGURE 23 : RETRACTION TENDINEUSES SUR UN AGNEAU ATTEINT DE BORDER DISEASE 98 FIGURE 24 : REPARTITION DES FOYERS DE FCO A SEROTYPE 8 EN FRANCE ,LE 9 OCTOBRE 2008. 102 FIGURE 25 : REPARTITION DES FOYERS DE FCO SEROTYPE 1 ET DE SEROTYPE MIXTE A SEROTYPE 1 ET 8 EN FRANCE LE 9 OCTOBRE 2008. 103 FIGURE 26 : PETECHIES SUR LA MUQUEUSE LABIALE 103 FIGURE 27: CONGESTION DE LA FACE ET OEDEME DE L'AUGE 103 FIGURE 28 : PERTE DE LAINE 104 7 8 LISTE DES ABREVIATIONS CPA : Cellules présentatrices d’antigènes LB : Lymphocyte B LT : Lymphocyte T LTc : Lymphocyte T cytotoxique LTh : Lymphocyte T helper LTs : Lymphocyte T suppressor CMH I : Complexe majeur d’hitocompatibilité de classe 1 CMH II : Complexe majeur d’histocompatibilité de claqsse 2 IL : Interleukine IFN : Interféron AC : Anticorps IgG : Immunoglobuline de classe G IgM : Immunoglobuline de classe M IgA : Immunoglobuline de classe A IgE : Immunoglobuline de classe E RIMH : Réaction immunitaire à médiation humorale RIMC : Réaction immunitaire à médiation cellulaire Cellule NK : Cellules Natural Killer AMM : Autorisation de Mise sur le Marché ATU : Autorisation temporaire d’utilisation RCP : Résumé des caractéristiques du produit AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments ANMV : Agence Nationale du Médicament Vétérinaire CANMV : Commission de l’Agence nationale du Médicament Vétérinaire PV: Primo vaccination OIE : Organisation Internationale des Epizooties SNGTV : Société Nationale des Groupements Techniques vétérinaires DMV : Dictionnaire des médicaments vétérinaires EST : Encéphalopathie Spongiforme Transmissible LMR : Limite Maximale de Résidus BVD-MD : Bovine Virus Diarrhea-Mucosal Disease= Virus de la maladie des muqueuses BD : Border Disease INRA : Institut National de Recherche Agronomique IRP : Iron Regulated Protein Ppm : Parties par millions ETEC : IPI : Infecté Permanent Immunotolérant FCO : Fièvre catarrhale ovine=Blue tongue= Maladie de la langue bleue IM : Intra musculaire SC : Sous cutanée ID : Intra dermique OV : Ovin BV : Bovin ml : Millilitre 9 10 INTRODUCTION Largement utilisée dans la lutte contre les grandes enzooties et plus généralement dans la prévention des maladies infectieuses, la vaccination permet de protéger l’animal en activant, au moyen d’antigènes appropriés, ses mécanismes immunitaires spécifiques de défense contre les infections virales, bactériennes ou parasitaires. La vaccination des animaux de rente a subi une profonde évolution ces dernières années. Cette évolution résulte non seulement des progrès scientifiques et techniques notamment par l’apport de la biologie moléculaire dans la conception et le développement des vaccins, mais également d’une approche différente de la vaccination. Auparavant les vaccins étaient utilisés dans le but de prévenir les signes cliniques qui pouvaient résulter d’une infection. Ce type d’approche est en train d’évoluer au profit d’une approche plus épidémiologique. Les vaccins sont désormais plus utilisés pour lutter contre l’infection et sa dissémination. La vaccination a également élargi ses perspectives ; dans certains cas elle vise d’avantage à protéger la santé publique que la santé animale comme dans le cas de la gestion de la brucellose ou de la chlamydiose par exemple. Enfin d’autres aspects sont actuellement pris en considération comme celui du bien être animal, de la protection du consommateur et de la protection de l’environnement. Le problème de l’antibio-résistance de certaines espèces pourrait éventuellement trouver sa solution par un retour de la vaccination préventive. L’approche préventive par la vaccination chez les petits ruminants apparaît être une solution intéressante. En effet, dans la filière ovine, la politique d’élevage, de par la valeur intrinsèque individuelle faible des animaux (4.5euros/kg de carcasse) [48], a tout intérêt à se baser sur des traitements préventifs à l’échelle du troupeau plutôt que sur du traitement curatif individuel. La vaccination semble alors bénéficier d’une place de choix dans ce genre de filière. Les petits ruminants sont les parents pauvres de la médecine vétérinaire ; aucun ouvrage ne recense notamment les vaccins disponibles chez les ovins. L’objectif de cette thèse est donc de dresser un portrait des vaccins destinés à l’espèce ovine qui se trouvent sur le marché en France en 2009 et de voir dans quel contexte ils peuvent se mettre en place. Un rappel des notions d’immunologie fondamentale essentielles pour comprendre le mode d’action des vaccins sera abordé, puis nous dresserons une liste la plus exhaustive possible des vaccins disponibles en France en 2009. 11 12 PARTIE I : RAPPELS D’IMMUNOLOGIE FONDAMENTALE 13 La découverte de la vaccination est ancienne, puisqu’il est classique d’évoquer cette pratique dans la Chine antique, et que c’est dès la seconde moitié du XVIIIème siècle avec Jenner en Angleterre puis à la fin du XIXème siècle avec Louis Pasteur en France que cette méthode de prévention des maladies infectieuses a été développée. La vaccination n’a donc pas attendu le développement des connaissances en immunologie pour être efficacement utilisée. Ainsi sans connaître intimement les processus immunitaires mis en œuvre lors de la vaccination, des vaccins ont été mis en place avec succès. Cependant la connaissance toujours plus précise du système immunitaire et de son fonctionnement permet de mettre au point de nouvelles générations de vaccins et de fournir une approche raisonnée et non plus empirique de la conception de nouveaux vaccins ainsi que des outils moléculaires utilisables pour accroître leur pouvoir protecteur. I) LES ELEMENTS DU SYSTEME IMMUNITAIRE Le système immunitaire est composé de cellules hautement spécialisées, elles même organisées en tissus et organes, qui synthétisent les molécules support des mécanismes de l’immunité [27, 93]. A) Les organes lymphoïdes Les cellules de l’immunité (lymphocytes, granulocytes, macrophages et cellules dendritiques) ont pour origine des cellules souches non différenciées, situées dans la moelle osseuse. Les cellules souches qui vont donner naissance aux lymphocytes, se spécialisent et acquièrent leurs propriétés fonctionnelles après passage dans les organes lymphoïdes secondaires : le thymus qui fournit les lymphocytes T et les formations lymphoïdes associées au tube digestif telles que les plaques de Peyer chez le mouton qui produisent les lymphocytes B [27]. A la sortie de ces organes, les lymphocytes vont circuler dans l’organisme par voie sanguine et lymphatique et vont se fixer au niveau des organes lymphoïdes secondaires, lieu de la réponse immune. Ces organes lymphoïdes secondaires sont : les ganglions lymphatiques qui drainent un territoire cutané ou un organe, la rate et les formations lymphoïdes nombreuses au niveau du tube digestif, des bronches, de la muqueuse nasale et génitale. C’est au sein de ces organes lymphoïdes secondaires que va avoir lieu la rencontre entre les différents partenaires de la réponse immunitaire, à savoir antigènes, cellules présentatrices d’antigène (CPA), lymphocyte B(LB), lymphocytes T (LT), cytokines… C’est de ces organes que proviendront les effecteurs de la réponse immunitaire, à savoir les anticorps, les lymphocytes tueurs, les cytokines [11, 27]. B) Les cellules de l’immunité Ce sont des cellules très spécialisées qui participent et coopèrent à la mise en place de la réponse immunitaire [27, 93]. 1) Les cellules phagocytaires Ce sont les granulocytes neutrophiles, les macrophages tissulaires, les monocytes sanguins. Ces cellules participent à la réaction immunitaire non spécifique et produisent des 14 protéines, les cytokines, qui vont contribuer à la mise en place de la réponse immunitaire. Ces cellules défendent l’organisme par la phagocytose et jouent ainsi un rôle primordial dans l’élimination des bactéries, virus, parasites, cellules vieillies ou endommagées. 2) Les cellules présentatrices d’antigènes Elles sont essentiellement représentées par les cellules dendritiques et les macrophages. Situées dans la peau et les muqueuses, elles capturent les antigènes et les dégradent en petites séquences peptidiques, puis les présentent aux lymphocytes T sous une forme très immunogène par des molécules présentes à la surface des cellules : les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité de classe II (CMH II). Ces cellules vont ensuite quitter la peau ou les muqueuses pour migrer vers les ganglions lymphatiques drainant, où elles viennent en contact avec les lymphocytes et les activent. Ces cellules sont aussi à l’origine d’une sécrétion de cytokines. 3) Les lymphocytes Les lymphocytes se repartissent en deux grandes catégories : les lymphocytes T et B. 3.1) Les lymphocytes T Ils sont responsables de la réponse immunitaire à médiation cellulaire. Beaucoup de sous populations aux fonctions distinctes sont connues Les Lymphocytes T cytotoxiques. (C.T.L.) ou tueurs ou Killer Cells (TK) ont la capacité de tuer spécifiquement les cellules étrangères ou celles qu’ils reconnaissent comme telles (contaminées par l’antigène par exemple) et devenues des cellules cibles. Les lymphocytes T auxiliaires ou Helpers (TH) contribuent à la mise en place des réponses immunitaires humorales (sécrétion d’anticorps). Ils sont indispensables pour que les cellules B puissent se différencier en cellules productrices d’anticorps. Les lymphocytes T suppresseurs ou Suppressors (TS) préviennent ou arrêtent la réponse immunitaire en bloquant ou en diminuant l’activité des autres cellules du système immunitaire. Les lymphocytes T amplificateurs interviennent dans l’amplification de la fonction des lymphocytes T auxiliaires. Tous les lymphocytes T ne peuvent être activés que par l’antigène présenté par une cellule présentatrice d’antigènes, le plus souvent un macrophage. 3.2) Les lymphocytes B Chaque cellule B porte à sa surface des récepteurs pour un antigène. Quant un récepteur de surface d’un lymphocyte B reconnaît cet antigène, la prolifération de la cellule s’enclenche, induisant la formation de descendants, les plasmocytes, capables de produire d’énormes quantités d’anticorps identiques et spécifiques de l’antigène en cause. 15 C) Les cytokines Ce sont des molécules qui interviennent notamment dans l’induction et la régulation de la réponse immunitaire. Le tableau 1 présente les rôles des principales cytokines. Tableau 1 : Quelques cytokines et leurs effets Nom IL1 IL2 Source des cytokines Macrophage Fibroblastes Cellules épithéliales Lymphocytes T activés Effets sur les autres cellules Induit la prolifération et la différentiation des LB Stimule la croissance fibroblastique Cofacteur des LT Induit la différentiation des LB activés Induit la croissance des LT Induit la production de lymphokines par les LT activés Induit le développement des LT Facteur de croissance pour les pré LB LT Fibroblastes Cellules endothéliales Induit la sécrétion d’Ig1 et d’IgE IL4 LTH2 activé Stimule la différentiation et la prolifération des LB activés Stimule la prolifération des LT activés Augmente la prolifération des LB IL5 LTH2 activé Augmente la production d’IgM, IgG1 par les LB Induit l’expression de récepteur à IL2 sur les LB Augmente la prolifération des LT activés IL6 LT Monocytes Stimule la différenciation des LB activés en plasmocytes Macrophages Fibroblastes stimule la sécrétion des anticorps par les plasmocytes IFN LT Cellules NK mo- Stimule la phagocytose des macrophages nocytes Augmente la sécrétion des IgG2 par les LB Inhibe la multiplication virale IL3 Source : Pastoret et al. , 1997, [91] D) Les anticorps Les anticorps sont des glycoprotéines de la superfamille des immunoglobulines synthétisés par les plasmocytes. Les anticorps se lient avec l’antigène par des domaines spécifiques [93, 109]. 16 1) Domaines constants et variables Les domaines constants ne sont pas impliqués dans la reconnaissance de l'antigène, mais interviennent dans l'activation du système du complément. Les cellules immunitaires possédant les récepteurs adéquats sont capables de lier les anticorps. Un anticorps possède quatre domaines variables situés aux extrémités des deux « bras ». L'association entre un domaine variable porté par une chaîne lourde (VH) et le domaine variable adjacent porté par une chaîne légère (VL) constitue le site de reconnaissance de l'antigène. Ainsi, une molécule d'immunoglobuline possède deux sites identiques de liaison à l'antigène. 2) Les classes d’immunoglobulines Il existe 5 classes d’immunoglobulines. Les immunoglobulines A (IgA), G (IgG), M (IgM), E (IgE), D (IgD). Le tableau 2 précise leur localisation, leur proportion et leurs rôles. Tableau 2: Les différentes classes d’anticorps Localisation IgG Sang Proportion 70- 75% Rôles IgA Muqueuses IgM Sang 15-20% des anticorps sériques Agglutination Neutralisation des toxines bactéries et virus Neutralisation des bactéries, virus LB IgE Basophiles IgD LB Sang 10% Mastocytes <1% <1% Agglutination Allergie Voie classique du complément Neutralisation des parasites Activation des LB Source : Pastoret et al. , 1998, [93] Les IgG, IgM, IgA sont spécifiques d’un antigène ; ils ont la propriété de neutraliser les toxines bactériennes, d’empêcher l’attachement des bactéries aux surface des muqueuses [97], de faciliter la destruction et la phagocytose des bactéries, de neutraliser le pouvoir infectieux des virus, de faciliter la lyse de certains parasites [27]. 3) Les fonctions des différents types d’anticorps Les anticorps neutralisants se lient à l’antigène et le neutralisent; l’empêchant de se fixer sur ces cibles cellulaires. L’immunité contre des bactéries dont le pouvoir pathogène est fondé sur la sécrétion d’une exotoxine (Tétanos et infections à Clostridium) est basée sur ce type d’anticorps [11, 29, 97]. Les anticorps neutralisants entrent en jeu dans la réponse antivirale en inhibant la fixation du virus à la cellule cible [92, 93]. Les anticorps opsonisants favorisent l’ingestion préférentielle des bactéries par les cellules phagocytaires [97]. L’action conjointe des anticorps et du complément parfois associés 17 au lysozyme peut conduire à la lyse bactérienne. C’est le cas des IgA sécrétoires [11, 39, 97]. C’est le mécanisme le plus important de la résistance humorale vis-à-vis des bactéries surtout extracellulaires. De même quand un anticorps se lie à un virus, l’immun complexe formé peut être phagocyté par les macrophages ou les polynucléaires neutrophiles [11, 91, 93]. II) PHYSIOLOGIE DE LA REPONSE IMMUNITAIRE A) Induction de la réponse immune systémique 1) Présentation de l’antigène au système immunitaire 1.1) Voie exogène : antigène extracellulaire Les antigènes présents à l’extérieur de la cellule (bactérie extracellulaire, virus non encore introduit dans la cellule) vont être captés par endocytose ou phagocytose par les cellules présentatrices d’antigènes (macrophage, cellules dendritiques…) et être présentés par le CMH II par voie exogène après être avoir été dégradés en courtes séquences peptidiques immunogènes [11, 93]. La figure 1 illustre cette présentation de l’antigène. Figure 1: Présentation de l’antigène au système immunitaire par la voie exogène Source : Pastoret et al. , 1998, [93] 18 1.2) Voie endogène : antigène intracellulaire Dans le cas de cellules infectées par un virus, les protéines virales sont synthétisées de manière endogène à la cellule. Une partie d’entre elle est dégradée et présentée à la surface des cellules en association avec les antigènes d’histocompatibilité de classe I [11, 93]. La figure 2 l’illustre. Figure 2: Présentation de l’antigène au système immunitaire par la voie endogène Source : Pastoret et al. , 1998, [93] 2) Induction de la réponse immunitaire Les antigènes (bactérie, virus, cellule endommagée, parasite…) peuvent être éliminés par la réponse immunitaire non spécifique, essentiellement assurée par les polynucléaires et les macrophages. On réunit sous le terme d’immunité non spécifique l’ensemble des mécanismes par lesquels les antigènes sont empêchés de pénétrer dans l’organisme ou d’y proliférer et cela sans l’intervention des anticorps ou des cellules T cytotoxiques [97]. Cependant la réaction immunitaire spécifique est plus efficace et permet de faciliter les mécanismes de la réponse non spécifique. 2.1) Rôle central des LT4 Les LT4 reconnaissent les peptides antigéniques portés par le complexe majeur d’histocompatibilité de classe II des cellules présentatrices d’antigènes et exercent sur d’autres lymphocytes (T et B) une fonction auxiliaire. Sans ces lymphocytes LT4 la réaction immune ne se développe pas normalement. Une fois le LT4 activé, grâce aux cytokines produites, il oriente la réponse immunitaire vers la réaction immunitaire à médiation cellulaire 19 (RIMC) ou la réponse immunitaire à médiation humorale (RIMH). La figure 3 présente cette orientation de la réponse immunitaire. Figure 3 : Orientation de la réponse immunitaire par les cytokines : voies TH1/TH2 LT8 Antigène thymodépendant LTH1 IL2 IFN gamma IL2 IL12 LT4 LTc IL4 LTH2 IL4 IL5 IL6 IL10 LB plasmocytes Anticorps Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109] 2.2) Réaction immunitaire à médiaction cellulaire :RIMC La réponse immunitaire à médiation cellulaire fait intervenir les LT8 précédemment activés principalement via la voie endogène, par les cytokines IL2, IL12, IFN [11, 91]. Une fois activé, un ensemble de réactions en chaîne va ensuite provoquer la prolifération des lymphocytes T spécifiques et leur différentiation, via notamment la sécrétion des cytokines qui vont induire la production de LT cytotoxiques et autres cellules cytotoxiques (comme les cellules natural killer, LT suppresseurs), ainsi que les LT mémoires. De plus elles vont activer la lignée monocytaire (macrophage, cellules dendritiques…). La réponse immunitaire à médiation cellulaire permet de détruire les cellules infectées par des virus ou par des bactéries intracellulaires. 2.3) Réaction immunitaire à médiation humorale : RIMH La réaction immunitaire à médiation humorale fait intervenir les lymphocytes B précédemment activés par l’antigène. Après l’activation des LB, une intense multiplication clonale puis une différenciation ont lieu sous l’influence de cytokines. Les LB se transforment en un type cellulaire spécialisé dans la sécrétion en abondance d’immunoglobulines spécifiques (anticorps) : les plasmocytes, il y a aussi production de LB mémoires, mais il faut noter que les LB mémoires ont une demi-vie beaucoup plus faible que les LTc mémoires. Les anticorps produits peuvent permettre la lutte contre les bactéries et les virus selon différents mécanismes sus cités. (Neutralisation, exclusion immune, facilitateur d’opsonisation, cytotoxicité complément dépendante…) 20 B) Induction de l’immunité muqueuse La très grande majorité des agents pathogènes utilisent une porte d’entrée muqueuse (digestive, respiratoire, vénérienne). Au plan immunologique, elles se distinguent par l’existence de 2 types de sites. 1) Les sites inducteurs d’immunité L’antigène y est identifié, dégradé et présenté au système immunitaire. Dans l’intestin ces formations sont les plaques de Peyer constituées de cellules présentatrices d’antigènes qui présentent et activent les lymphocytes T et B spécifiques de l’antigène. Ceux-ci migrent ensuite dans le ganglion mésentérique, rejoignent la circulation générale et rejoignent les sites effecteurs de l’immunité [39]. 2) Les sites effecteurs de l’immunité Ils sont représentés par la lamina propia des différentes muqueuses où les LB terminent leur différentiation et sécrètent des IgA. Cette réponse IgA est spécifique de l’immunité muqueuse. Le système immunitaire des muqueuses apparaît ainsi unique et semble relativement indépendant de l’immunité générale : l’administration d’un antigène par voie parentérale induit généralement une réponse muqueuse faible voire nulle. A l’inverse, l’administration d’un antigène par voie muqueuse est souvent capable d’induire une réponse générale significative. Parallèlement l’administration orale d’un antigène, en particulier viral est capable d’induire une réponse en lymphocytes cytotoxiques aussi bien dans les sites inducteurs des réponses anticorps (plaque de Peyer), que dans les sites effecteurs et de manière systémique [39]. L’annexe 1 présente une vision globale de la réponse immunitaire. 21 22 DEUXIEME PARTIE VACCINS ET IMMUNITE 23 24 I) HISTORIQUE DE LA VACCINATION La vaccinologie est une science dérivée de l’immunologie dont le concept est relativement récent. Cependant son application la plus évidente : la vaccination est connue empiriquement depuis longtemps. Dans l’antiquité, les Grecs savaient déjà que les personnes qui avaient survécu à une épidémie pouvaient soigner les malades de cette même maladie sans retomber à leur tour malades. L’idée de conférer une immunité artificielle avant la survenue d’une maladie semble remonter à presque aussi loin, mais il a fallu attendre la découverte d’un médecin anglais , Jenner en 1796 pour avoir enfin un vaccin dont les qualités sont encore de nos jours les qualités majeures recherchées pour un vaccin moderne, à savoir : l’innocuité et l’efficacité [63]. A) Jenner Jenner, médecin de la fin du XVIIIème siècle contribua à éradiquer la variole, fléau de l’époque. Avant lui, les médecins pratiquaient la variolisation pour essayer de lutter contre cette maladie. Cela consistait à inoculer une variole bénigne pour éviter une variole grave. La variolisation devient la première technique médicale de masse, non pour empêcher la contagion d'une maladie, mais pour la rendre moins grave. En 1788, Jenner observe que les gens ayant accidentellement contracté la vaccine (maladie semblable à la variole, mais beaucoup moins virulente) étaient réfractaires à la variole humaine. Il partit de cette observation pour développer le vaccin contre la variole humaine qu’il inaugura en 1796 avec succès. Cela consistait à inoculer du pus prélevé sur une pustule de vaccine. Le premier vaccin était né. Son œuvre eut une portée beaucoup plus grande que la simple victoire sur la variole : elle orienta le cours des sciences médicales vers l'immunologie et l'anaphylaxie. De cette nouvelle méthode dériveront toutes les autres mesures d'immunisation passive. B) L’ère Pasteurienne Trois quarts de siècle plus tard, Louis Pasteur prit pour point de départ les travaux de Jenner pour établir le principe des vaccinations préventives, qui doivent d'ailleurs leur nom à la vaccine. On connait surtout Pasteur pour son vaccin contre la rage, mais il est aussi à l’origine de la découverte entre autre du vaccin contre le choléra des volailles et l’anthrax. En 1879, Louis Pasteur s’attela à la mise en place d’un vaccin contre la rage. Après avoir établi que le système nerveux était le siège principal du virus ; Pasteur se dit capable d'obtenir une forme du virus, atténuée à volonté en exposant de la moelle épinière de lapin rabique au contact de l'air gardé sec. Cela permettait de vacciner par une série d'inoculations de plus en plus virulentes. C'est en 1885 qu'il fait ses premiers essais concluants sur l'homme. La vaccination de Pasteur rencontra un vif succès jusqu’au début du XXème siècle où Fermi proposa un vaccin contre la rage avec un virus traité au phénol qui supplanta rapidement le vaccin de Pasteur. C) Quelques autres découvertes Salmon et Smith en 1886 découvrirent l’immunisation avec une bactérie inactivée en la chauffant. Cette méthode de vaccination constituait un espoir énorme pour l’éradication des maladies bactériennes de l’époque : typhoïde, choléra. 25 Au XXème siècle, Calmette et Guérin découvrent le vaccin contre la tuberculose. En 1921 a lieu avec succès la première vaccination sur des humains. Par la suite Calmette démontra que la vaccination réduisait considérablement la mortalité et la vaccination se développe à partir de 1924, notamment dans les dispensaires. En 1922, Gaston Ramon découvre les anatoxines, toxines ayant subi l’action simultanée d’une petite quantité de formol et de la chaleur, qui gardent leur pouvoir vaccinant tout en étant inoffensives. Il développera la vaccination contre la diphtérie et le tétanos En 1925, Gaston Ramon instaure le principe des substances adjuvantes et stimulantes de l’immunité, technique qui permet d’obtenir des sérums plus riches en antitoxines en joignant au vaccin une substance irritante pour les tissus. (Hydroxyde d’aluminium). En 1926 il instaure la méthode des vaccinations associées. Elle consiste à utiliser un vaccin mixte composé d’un vaccin microbien associé à une ou deux anatoxines. On réalise ainsi plusieurs immunisations en une seule injection. Cette technique est à la base de la conception du vaccin diphtérie-tétanos D) Perspectives De nos jours, la vaccination est devenue une science à part entière. Des vaccins recombinants, ou sous forme de pseudo particules virales ont été conçus, permettant d’étendre l’éventail des vaccins disponibles. Les recherches en cours vont ouvrir la voie pour le développement de nouveaux vaccins qui pourront aider au contrôle de maladies difficiles à traiter fautes d’agent anti-infectieux efficaces disponibles. Dans le milieu du vaccin vétérinaire beaucoup d’études sont en cours pour le développement notamment de vaccins antiparasitaires. II) DU CONCEPT AU PRODUIT Cette partie s’attachera à commenter et expliquer la démarche constituée d’étapes successives de plus en plus formalisées de la Recherche et Développement, et à chaque étape, à expliquer les principales contraintes. Cette démarche transformera une idée en formulation expérimentale, et enfin en vaccin, un médicament immunologique faisant l’objet d’une demande AMM [73, 99]. A) Du concept au développement 1) La définition du projet Une étude de marché avant développement est réalisée afin d’apprécier le besoin du marché et le chiffre d’affaires attendu. Le projet ne passe en phase de développement que si l’on peut espérer un retour sur investissement suffisant [73]. 2) Développement chimique et pharmaceutique Des chimistes et des pharmaciens sont impliqués dans les phases initiales du programme de développement. Ils proposent le mode de préparation de l’antigène et du vaccin. Ils vérifient l’efficacité de la formulation et l’innocuité de la formulation. Ils réalisent des études toxicologiques afin d’objectiver les effets généraux lors de surdose [73]. 26 B) Du développement à l’AMM 1) Constitution du dossier AMM Le dossier AMM est constitué de quatre parties [99]. 1.1) Partie I : Résumé du dossier Cette partie doit contenir des renseignements administratifs comprenant la lettre de demande d’AMM signée du responsable de la mise sur le marché donnant des informations sur le médicament et sur le demandeur, l’exploitant et le fabricant. Elle doit aussi présenter le résumé des caractéristiques du produit (RCP) qui présente les caractéristiques pharmaceutiques, pharmacologiques, toxicologiques et thérapeutiques du médicament et comporte des informations devant figurer sur l’étiquetage, la notice technique et la publicité. Elle doit aussi présenter les rapports d’experts jugeant la qualité, la sécurité et l’efficacité du vaccin. 1.2) Partie II : Production et contrôles Elle doit contenir des informations concernant le processus de production. Il s’agit de préciser tous les aspects de la future production industrielle. Toutes les étapes de la production seront examinées, décrites précisément et accompagnées des contrôles effectué (grille de contrôle). 1.3) Partie III : Sécurité Cette partie contient des informations concernant l’innocuité du produit (toxicité, danger pour l’utilisateur, écotoxicité, étude de la diffusion des souches vaccinales, risque de réversion de virulence, risque de recombinaison génomique des souches vaccinales avec des souches sauvages… ainsi qu’une étude sur les résidus. L’étude des résidus est aussi exigée. Pour les vaccins, l’étude des résidus des principes actifs, n’est pas nécessaire. Elle peut néanmoins être justifiée, par exemple pour des vaccins vivants dont on étudiera la persistance dans les tissus des organismes microbiens s’ils présentent une capacité à infecter l’homme. L’étude des résidus de certaines molécules adjuvantes peut être justifiée. 1.4) Partie IV : Efficacité Cette partie présente les essais réalisés au laboratoire, en station expérimentale et sur le terrain. Pour les vaccins la démonstration de l’efficacité clinique doit d’abord être apportée par des essais de laboratoires permettant de préciser les indications du vaccin Des essais de terrain, avec la maladie naturelle, doivent venir compléter les précédents ; ils peuvent éventuellement apporter à eux seuls les preuves de l’efficacité. 2) Obtention de l’AMM La demande d’AMM est adressée au directeur général de l’AFSSA. Elle doit être accompagnée du RCP, d’un dossier scientifique et d’échantillons du produit ainsi que des matières premières pour procéder à des contrôles. Après un examen de recevabilité de la de27 mande d’AMM, il est procédé à l’évaluation du dossier. Celui ci est soumis à l’expertise scientifique des différents spécialistes de l’agence et à un rapporteur désigné par la Commission d’AMM vétérinaire (CAMMV) .Après débat sur le dossier, la CAMMV élit un avis sur la demande qui peut être un avis favorable, une liste de questions ou un projet de refus. Cet « avis » est transmis au directeur général de l’Agence ayant reçu délégation du directeur général de l’AFFSA. L’annexe 2 présente les étapes de la procédure d’AMM nationale [99]. 3) Surveillance après la mise sur le marché La pharmacovigilance a pour objet la surveillance des effets des médicaments vétérinaires, principalement de leurs effets indésirables sur les animaux et les êtres humains, et l’évaluation scientifique des informations recueillies [25]. Le système de pharmacovigilance repose sur [2, 99]: -La déclaration des effets indésirables aux centres de pharmacovigilance par les vétérinaires. Ceux-ci doivent remplir une fiche sur laquelle ils signalent le contexte de l’effet secondaire ainsi que sa manifestation clinique. Les annexes 3 et 4 présentent ces fiches. -Les centres de pharmacovigilance vétérinaire de Lyon et de Nantes qui recueillent et évaluent les informations. -L’AFSSA ANMV qui centralise les déclarations d’effets indésirables transmises par les centres de pharmacovigilance et les exploitants de médicaments vétérinaires. - La commission nationale de pharmacovigilance vétérinaire qui propose des mesures de nature à améliorer la sécurité du médicament sous forme d’avis ou de publication [25]. La pharmacovigilance est particulièrement importante pour les médicaments sous ATU. C) La demande d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) La demande d’ATU doit intervenir dans des situations exceptionnelles [2]. Par conséquent cette procédure ne peut être la réponse aux problèmes de disponibilité de médicaments pour les espèces et indications mineures [25]. De plus la mise à disposition d’un médicament pour une maladie connue depuis plusieurs années et plus ou moins maîtrisées ne devrait pas se faire par le biais de l’ATU [2, 25]. La demande d’ATU doit être déposée par un établissement pharmaceutique [2]. 1) Dossier technique exigible dans le cadre de la procédure ATU La procédure d’instruction de la demande comprend 2 étapes : éligibilité de la demande (justification de la demande comportant des données chiffrées sur l’épizootie ou la situation sanitaire nécessitant le recours à un vaccin non autorisé) et examen d’un dossier technique. Cette partie contient les mêmes informations que pour une demande d’AMM mais les exigences sont moindres et les données moins poussées. Le dossier technique n’est évalué que si le médicament a été jugé éligible pour l’ATU. . 28 2) Procédure pour une demande d’ATU Dans le cadre de la simplification des mesures administratives, l’AFSSA-ANMV a mis en place depuis février 2008 un dispositif allégé permettant aux vétérinaires praticiens d’accéder à certains médicaments vétérinaires ne disposant pas d’AMM [2]. Ceci permet une meilleure fluidité de l’accès à ces médicaments par les vétérinaires, dans des situations nécessitant une réactivité importante. La demande d’autorisation émane uniquement de l’industriel fabricant ou important le médicament vétérinaire non disponible en France. Les règles d’instruction du dossier ne sont pas modifiées. L’autorisation temporaire est uniquement attribuée à l’industriel demandeur. Les vétérinaires praticiens souhaitant utiliser le médicament leur permettant de faire face à une situation sanitaire particulière ou à une épizootie n’ont plus d’autorisation à demander à l’AFSSA ANMV. Ils peuvent contacter directement l’industriel. Celui ci est chargé de contrôler les règles d’accès à ces médicaments et de suivre l’utilisation (pharmacovigilance, vétérinaire utilisateur, quantité…). La demande d’ATU n’est valable qu’un an [2]. . 3) Suivi après délivrance de l’autorisation Un bilan annuel doit être réalisé par l’établissement pharmaceutique titulaire de l’ATU incluant des données sur l’évolution de la maladie, les données de pharmacovigilance, les chiffres de vente et un état d’avancement du développement du médicament pour l’AMM [99]. III) LES DIFFERENTS TYPES DE VACCINS A) Objectifs de la vaccination Le principe de la vaccination consiste à administrer à un être vivant un principe actif capable d'induire une immunité spécifique vis-à-vis d'un agent pathogène, ainsi qu'une mémoire immunitaire susceptible d'amplifier plus rapidement la réponse immune qu'après primo-infection [90]. Les performances, et donc les objectifs de la vaccination des animaux, sont variables en fonction de la nature des maladies visées. Ainsi, la vaccination est la méthode de lutte la plus efficace contre des maladies infectieuses aiguës qui bénéficient d'une réponse immune post-infectieuse stérilisante, dans ces cas, la vaccination permet une baisse de l'incidence et de la prévalence de l'infection. Au contraire, la vaccination est habituellement moins efficace contre les agents pathogènes qui développent des infections persistantes chez l'hôte (herpesvirus, lentivirus, pestivirus, brucelles...). Pour ces infections, la vaccination permet d'obtenir une défense contre les symptômes de la maladie (baisse de la prévalence des cas cliniques) alors que l'efficacité sur la circulation de l'agent pathogène (incidence de l'infection) est habituellement plus limitée. Un vaccin idéal doit [41]: -Induire une réponse anticorps et en LTc élevée et de longue durée contre certaines protéines le plus souvent virales, -Induire une mémoire immunitaire, -Ne pas être dangereux (innocuité), -Etre stable à la conservation. 29 Quel que soit leur mode d’obtention, les vaccins se divisent en deux catégories, que précise la figure 4, qui conditionnent leurs modes d’action et leurs qualités respectives: les vaccins inertes et les vaccins vivants [40, 41]. Figure 4 : Les différents types de vaccins VACCINS VIVANTS OU VACCINS ATTENUES VACCINS INERTES OU VACCINS INACTIVES INACTIVE ATTENUE CONVENTIONEL ATTENUE PAR SELECTION CONTRE LE PRODUIT D’UN GENE SOUS UNITAIRE ATTENUE PAR MUTAGENESE DIRIGEE PEPTIDIQUE VACCIN VECTORISE Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109] B) Les vaccins inertes Les souches vaccinales des vaccins inertes sont au contraire des vaccins vivants incapables de se multiplier chez l’hôte. Il faut donc fournir à l’animal une masse antigénique suffisante pour assurer une réponse immune protectrice. L’obtention d’une réponse immune protectrice nécessite souvent l’emploi d’adjuvants et/ou la répétition de l’intervention. Les vaccins inertes sont de 3 types: les vaccins inactivés, les vaccins sous unitaires et les vaccins peptidiques. 1) Les vaccins inactivés 1.1) Mode d’obtention des souches vaccinales Les principes actifs des vaccins inactivés sont obtenus à partir de souches virales ou bactériennes choisies pour la qualité de leur équipement antigénique et multipliées de telles sortes qu’elles conservent ces propriétés [40]. Dans le cas de vaccins viraux il est nécessaire de disposer d’un substrat cellulaire adapté à la multiplication des particules virales. L’activité 30 métabolique des bactéries et leur indépendance vis à vis des substrats cellulaires simplifient les conditions de leur culture en masse [41]. Les virus, bactéries, toxines sont alors inactivés par l’action d’agents physiques (chaleur, rayon UV…), chimiques (formaldéhyde…) ou par l’action conjuguée de deux ou plusieurs agents [40, 41]. Séparés du milieu de culture par une succession d’étapes de purification et de concentration, les principes actifs portant les antigènes sélectionnés font alors l’objet de l’étape de formulation, au cours de laquelle plusieurs principes actifs (ou valences vaccinales) peuvent être mélangés. Des adjuvants de l’immunité et des agents de stabilisation et de conservation sont généralement ajoutés [41]. 1.2) Des vaccins plus sûrs Ces vaccins sont habituellement très sûrs dans la mesure où les procédures d'inactivation mises en place sont désormais correctement définies, mises en œuvre et contrôlées. Le risque associé à ces vaccins ressort plutôt de réactions locales liées à la présence d'adjuvants [7, 90, 127]. 1.3) Les vaccins inactivés disponibles Parmi le panel de vaccins disponibles en France chez les ovins, les vaccins inactivés sont les plus nombreux. La liste suivante est une liste non exhaustive des vaccins inactivés disponibles chez les ovins [143]. - Chlamydiose+ Fièvre Q (Chlamyvax FQ ®) - Toxi infection à clostridies : Coglavax ®/Miloxan ®/Tasvax®huit - Colibacillose et toxi-infection à clostridies : Séranamix® - Colibacillose: Imocolibov® - Pasteurellose: Lysopast®/Salmopast® - Piétin: Footvax ® - Arthrite à rouget : Ruvax® 2) Les vaccins sous unitaires L’analyse des fonctions des protéines virales ou bactériennes conduit à identifier celles qui sont responsables de l’induction de l’immunité chez l’hôte [7, 40, 90]. Le plus souvent pour les virus, il s’agit des protéines de l’enveloppe virale. La démarche consiste alors à obtenir ces protéines et à les formuler dans une préparation vaccinale. Il existe deux méthodes pour obtenir les protéines immunogènes [40]: - Obtention par purification à partir de l’agent pathogène : Cette approche permet de limiter la part de protéines non nécessaires dans un vaccin et peut limiter le nombre de réactions non désirables. -Obtention par génie génétique : le gène codant pour une protéine immunogène est inséré dans un système d’expression in vitro (bactéries, levures, cellules en culture…) puis la protéine est formulée dans une préparation vaccinale. Ce genre de vaccin nécessite le plus souvent l’utilisation d’adjuvants. La figure 5 précise le mode de fabrication de ce genre de vaccin. 31 Figure 5 : Principe du vaccin à sous unité obtenu par génie génétique Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109] Il n’y a pas de vaccin sous unitaire disponibles pour les petits ruminants. 3) Les vaccins peptidiques La réponse immune de l’hôte n'est pas dirigée contre toute la protéine mais surtout contre de petits fragments appelés épitopes, correspondant à un peptide. Certains épitopes sont synthétisables, par simple synthèse chimique du peptide correspondant [39, 41]. Cette approche n'a pour l'instant pas débouché sur un vaccin commercialisé. Un commentaire général sur les vaccins constitués de protéines produites par génie génétique ou de peptides est leur grande innocuité, puisqu'à aucun moment l'agent pathogène ou un agent infectieux n'est utilisé pour la fabrication du vaccin [40]. C) Les vaccins vivants 1) Les vaccins atténués L’agent infectieux présent dans le vaccin a gardé la capacité de se multiplier chez l’hôte, mais ne présente pas de caractère pathogène dans les conditions habituelles d’utilisation [39]. Les principes actifs des vaccins vivants sont des virus, des bactéries ou des parasites dont le pouvoir pathogène est atténué ou a disparu à la faveur de mutations survenues soit spontanément, soit à l’occasion de passages répétés sur des animaux ou des cellules différents de ceux de l’espèce sensible, soit dans des conditions de culture infra-optimale, soit encore par l’effet d’agents physiques ou chimiques. Ce sont parfois aussi des virus, bactéries, parasites dont le pouvoir pathogène bien que conservé, ne peut s’exprimer par la voie d’administration choisie. Ce sont parfois des virus, des bactéries, des parasites qui sont dépourvus de pouvoir pathogène pour l’espèce cible mais présentent une parenté antigénique suffisante pour induire une protection croisée. 32 Les vaccins vivants se prêtent relativement mal à la préparation de vaccins multivalents sauf dans les cas où ils sont associés à des vaccins inactivés ou sous unitaires [41]. 1.1) Mode d’obtention des souches vaccinales Dans tous les cas, les modes d’obtention s’apparentent dans les étapes initiales de multiplication, de conservation, de concentration et de purification à celui des vaccins inactivés ou sous unitaires. L’étape de stabilisation ou de conservation du pouvoir de multiplication des souches vaccinales est décisive dans la préparation des vaccins vivants. Cette stabilisation peut être obtenue par congélation dans un milieu cryoprotecteur ou plus généralement par lyophilisation en présence d’un stabilisateur appelé substrat de lyophilisation [40]. 1.2) Des vaccins moins sûrs Cependant les vaccins vivants sont moins sûrs que les vaccins inactivés pour différentes raisons : Les vaccins vivants peuvent présenter un risque de pouvoir pathogène résiduel : l’animal vacciné avec un vaccin vivant peut présenter des signes cliniques après vaccination. Dans ce cas, les souches vaccinales sont excrétées et peuvent diffuser à d’autres animaux. De plus ces vaccins présentent un risque potentiel de réversion, de recombinaison ou de réassortiments. 1.3) Les différents types de vaccins atténués 1.3.1) Les souches spontanément avirulentes Certaines souches isolées du terrain sont spontanément avirulentes, en particulier pour une autre espèce cible. Historiquement, Jenner a vacciné contre la variole en utilisant le virus du cowpox des bovins [40, 41]. 1.3.2) La sélection aveugle de variants non pathogènes Le principe de sélection de souches virales atténuées est d'isoler parmi une population virale initiale un clone de virulence atténuée. La sélection de variants non pathogènes est réalisée par différentes techniques (passage multiple en culture cellulaire, passage sur animal différent de l’espèce cible, passage multiples en culture cellulaire à basse température) [41]. Ces procédures se font en aveugle et lorsqu’une souche vaccinale potentielle est obtenue, les modifications génomiques à l'origine de l'atténuation sont le plus souvent inconnues, il est donc impossible de prévoir la stabilité de l'atténuation et les risques de recombinaison avec les souches sauvages. Seule l'utilisation à large échelle d'une souche vivante sur le terrain permet a posteriori de confirmer son innocuité. Malgré ces inconvénients, cette technique a prouvé son efficacité et la quasi-totalité des souches vivantes actuellement utilisées en dérivent. 1.3.3) Vaccins atténués par mutagenèse dirigée Les progrès de la biologie moléculaire des micro-organismes conduisent à identifier des gènes responsables du pouvoir pathogène. La démarche consiste à rendre ces gènes non fonctionnels de manière à obtenir une souche non pathogène utilisable comme souche vaccinale. Ces vaccins ont des propriétés comparables à ceux obtenus par des procédures classiques ; ils sont cependant plus sûrs car la mutation est connue [7, 41]. 33 1.4) Vaccins vivants atténués disponibles Chez les petits ruminants, quelques vaccins vivants sont disponibles en France [143]. Il s’agit des vaccins suivants : -Chlamydiose : Tecvax chlamydia®/Ovilis chlamydia ® -Toxoplasmose : Ovilis® Toxovax -Echtyma contagieux :Ecthybel® -Brucellose : Ovirev® 2) Les vaccins vectorisés L’analyse des fonctions des protéines virales ou bactériennes conduit à identifier celles qui sont responsables de l’induction d’une immunité chez l’hôte. La démarche, illustrée par la figure 6, consiste alors à insérer les gènes correspondants dans des vecteurs (poxvirus, adénovirus, herpesvirus) ou bactéries (salmonelles, BCG…). Les vecteurs ont eux même été modifiés afin de ne plus présenter de pouvoir pathogène. Il existe des vaccins vectorisés réplicatifs et d’autres non réplicatifs. Figure 6 : Principe des vaccins vectorisés Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109] 2.1) Vaccins vectorisés réplicatifs Les vecteurs utilisés sont capables de se répliquer chez l'hôte en dépit de l'insertion du gène étranger dans leur génome. Aujourd’hui, seul le vaccin utilisé pour vacciner les renards contre la rage par voie orale a reçu une autorisation de mise sur le marché. 2.2) Vaccins vectorisé non réplicatifs La construction de virus réplicatifs peut poser des problèmes de biosécurité. En effet, il n'est pas souhaitable que des virus recombinants puissent diffuser d'animal à animal. Il a 34 donc été imaginé d'utiliser des virus qui, naturellement ou par délétion de gènes essentiels, soient incapables de se multiplier chez l'animal. Les virus sont alors utilisés comme des seringues moléculaires [40]. Cette approche est satisfaisante au plan de la biosécurité. 2.3) Vaccins vectorisés disponibles Chez les petits ruminants, en France, des vaccins vectorisés sont à l’étude pour les vaccins contre la fièvre catarrhale. 3) Vaccin à ADN Il a été démontré dans de nombreuses espèces mammifères et aviaires que la simple inoculation intramusculaire du gène (c'est-à-dire de l'ADN nu) permettait d'obtenir de bons résultats, bien qu'avec une efficacité plus faible, nécessitant plusieurs injections [137]. Pour l'instant, seule la voie intramusculaire se révèle efficace dans ces conditions, mais de nouvelles techniques sont à l’étude. De nombreux laboratoires utilisent actuellement cette approche, sans qu'un vaccin soit en voie de commercialisation. D) Résumé des propriétés des vaccins inertes versus vivants Les vaccins selon qu’ils soient vivants ou inertes ont des caractéristiques propres que le tableau 3 répertorie. Tableau 3: Propriétés des vaccins vivants et inertes : Résumé. Vaccins vivants +/- : fragile Stabilité à la conservation +++ Efficacité Multiplication des souches dans l’hôte PV *en 1 injection Immunité très longue (plusieurs années) Protection non spécifique vis à vis d’affection virale autres via l’induction de la synthèse d’interféron Immunité locale et RIMC** +/Possible pouvoir pathogène résiduel Possible mutation des souches vaccinales Immunité induite Innocuité * Primovaccination ** Réaction immunitaire à médiation cellulaire *** Réaction immunitaire à médiation humorale 35 Vaccins inertes +++ + Pas de multiplication des souches dans l’hôte Nécessité de fournir une masse antigénique de départ élevée pour induire une réponse immunitaire correcte : PV en 2 injections Immunité courte : rappel annuel Nécessité d’adjuvants pour stimuler la réponse immunitaire Surtout RIMH *** (anticorps) +++ E) Cas particulier des auto-vaccins 1) Définition Face à certaines pathologies infectieuses, la fabrication d’un auto-vaccin peut permettre la mise en œuvre d’une prophylaxie médicale en l’absence de spécialité commerciale adaptée. Ceci est d’autant plus intéressant que chez les petits ruminants, la médecine de troupeau et la prévention revêtent une importance particulière en raison notamment de la grande taille des effectifs et de la faible valeur individuelle des animaux. La définition d’un auto-vaccin à usage vétérinaire est donnée par le Code de la Santé Publique en son article L5141-2 : « On entend par auto-vaccin à usage vétérinaire tout médicament vétérinaire immunologique fabriqué en vue de provoquer une immunité active à partir d’organisme pathogène provenant d’un animal ou d’animaux d’un même élevage, inactivés et utilisés pour le traitement de cet animal ou des animaux de cet élevage. »Il s’agit donc d’un vaccin tué, dont la composition et la destination sont fixées réglementairement et dont l’utilisation se limite à l’élevage dont sont issus les antigènes qui le composent. En pratique seuls sont autorisés les auto-vaccins bactériens [96]. L’auto-vaccin est soumis en termes d’efficacité et d’innocuité aux mêmes règles de pharmacovigilance que les autres médicaments. Outre la prévention des pathologies, il permet la réduction de l’excrétion et constitue une alternative de choix aux traitements curatifs à base d’antibiotiques, dont les limites sont nombreuses [96]. 2) Mode d’obtention des autovaccins Après isolement et identification des germes par un laboratoire de diagnostic, à partir des prélèvements effectués par le praticien, les laboratoires habilités par l’AFSSA sont en mesure, sur prescription de ce dernier et fourniture de l’ordonnance correspondante de procéder à la fabrication de l’autovaccin qui sera ensuite utilisé dans l’élevage d’origine dans les conditions habituelles d’exercice. Les délais de fabrication sont de l’ordre de 4 à 5 semaines et le coût d’un autovaccin chez les petits ruminants varie de 20 euros à 50 euros en fonction de la nature de la bactérie et du nombre de valences à inclure [96]. 3) Evolution de la réglementation L’arrêté du 2 décembre 2003 stipule que les autovaccins à destination des animaux de production ne sont pour le moment plus autorisés par principe de précaution à l’égard des EST (Encéphalopathie Spongiforme Transmissible) [2, 96]. 4) Principales pathologies et germes en cause ayant mené à la production d’autovaccins pour les ovins Lorsque l’utilisation des auto-vaccins était autorisée, un certain nombre de germes, dont une liste non exhaustive figure dans le tableau 4, étaient combattus grâce aux autovaccins. 36 Tableau 4 : Germes ayant mené à la production d’autovaccins chez les petits ruminants. Pathologie Digestive Mammaires Auto-vaccins Escherichia coli Salmonella typhimurium et autres sérovars Staphylococcus aureus Affections pyogènes Microcoque de morel : maladie des abcès des agnelles Corynebacterium pseudotuberculosis : lymphadénite caséeuse Salomella abortus ovis Reproduction Mannheimia haemolytica Respiratoires Pasteurella multocida D’après PETIT, 2006, [96] et PONCELET, 2007, [103] IV) AMPLIFICATION/SELECTION DE LA REPONSE IMMUNE VACCINS VETERINAIRES. : LES ADJUVANTS DANS LES Les vaccins tués procurent un moindre degré de protection que les vaccins atténués. De ces limitations naquirent l’idée de substances adjuvantes qui pourraient stimuler l’immunité .Les adjuvants sont donc des substances chimiques ou protéiques qui stimulent la réponse immunitaire suite à l’administration d’un vaccin. A) Mécanisme d’action Au delà d’une augmentation générale de la réponse immune, certains types d’adjuvants permettent d’amplifier certains compartiments spécifiques de la réponse immune, et permettent une adaptation vis-à-vis de la maladie visée [39]. Par exemple, les vaccins contre les bactéries extracellulaires doivent induire la synthèse d’IgG pour permettre l’opsonisation de la bactérie, pour activer le complément, pour neutraliser les toxines Les adjuvants permettent aussi de diminuer le nombre d’immunisations nécessaires à la mise en place de l’immunité et diminuent aussi la quantité d’antigène contenu dans les vaccins pour une même efficacité [127]. Le mécanisme d’action des adjuvants est de plusieurs types présentés à la figure 7, qui ne sont pas exclusifs les uns des autres, un même adjuvant peut agir par des modalités différentes. 37 Figure 7: Mode d’action des adjuvants Adjuvants particulaires Adjuvants dépôt Rejet lent de l’antigène Adjuvants immunostimulants Présentation antigénique augmentée Réponse immunitaire prolongée Stimulation des récepteurs de LT Augmentation de la production de cytokines par les CPA Réponse cellulaire Th augmentée Augmentation de la réponse cellulaire Augmentation de la production d’anticorps Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109] B) Effets secondaires des adjuvants Les adjuvants peuvent être responsables d’effets secondaires systémiques non spécifiques : fièvre, arthrite, uvéite, anorexie, léthargie, douleur… [127]. Théoriquement, les adjuvants augmentent la probabilité de réactions auto immunes (anémie hémolytique) [58,127]. Mais le plus souvent les adjuvants ne sont responsables que de réactions locales (inflammation, plus rarement granulome, abcès stérile). L’inflammation provoquée peut piéger l’antigène au site d’injection et l’empêcher de stimuler la réponse immunitaire. De plus certains adjuvants provoquent une réaction inflammatoire très importante qui met longtemps à disparaître et expose la viande à des saisies à l’abattoir. Ainsi chez les moutons, certains vaccins induisent la formation de granulomes très volumineux qui mettent jusqu’à plusieurs mois pour disparaître [127]. Certaines théories annoncent que certains adjuvants seraient responsables du développement de sarcomes notamment chez les chats [75]. C) Les différents types d’adjuvants Il existe deux types d’adjuvant : les adjuvants particulaires et les adjuvants non particulaires. Les adjuvants particulaires dont le plus connu et le plus utilisé est l’hydroxyde d’aluminium, mais de nombreux autres adjuvants particulaires sont disponibles. Les adjuvants non particulaires sont disponibles comme par exemple le MDP (Muramyl dipeptide), les cy38 tokines, le lipid A, le Quil A. Ils peuvent être utilisés seul mais le plus souvent en association avec d’autres adjuvants particulaires [39, 127]. Chaque adjuvant a ses caractéristiques propres. Certains vaccins possèdent une combinaison d’adjuvants dont le but est de réussir à obtenir le mélange désiré de réponses immunitaires. Le résultat d’une combinaison d’adjuvants dépend du mécanisme d’action et de la toxicité de chacun des composants. Ainsi l’effet d’une combinaison d’adjuvants peut être meilleur, le même ou pire que l’effet des 2 adjuvants pris séparément [127]. D) Adjuvants et immunité muqueuse Les vaccins « muqueux » ont de nombreux avantages par rapport aux vaccins systémiques. Ils ont moins d’effets secondaires, l’administration est plus simple, et l’immunité est induite au lieu même d’entrée des pathogènes [39]. Le choix d’un adjuvant est un point crucial dans la mise au point de ce type de vaccins. L’adjuvant doit être capable de survivre dans un milieu hostile (notamment dans le tube digestif). Il faut que l’adjuvant protège l’antigène et ne le délivre que dans la muqueuse cible. De plus l’association adjuvant-antigène doit induire en plus d’une immunité muqueuse de type IgA, une immunité systémique. V) VACCINS ET IMMUNITE A) La réponse immune post-vaccinale La réponse immune post-vaccinale varie en fonction du mode de présentation de l'antigène au système immunitaire. 1) Lors de vaccination avec les vaccins vivants Le système le plus simple est représenté par les vaccins vivants composés de souches atténuées. Ils sont les plus susceptibles d'induire une réponse immune proche de celle de l'infection naturelle [7,40]. La multiplication d’une souche virale atténuée chez l’animal a plusieurs conséquences. Tout d’abord, l’ensemble des protéines codées par le génome viral sont exprimées, y compris les protéines non structurales. L’animal peut donc reconnaître la gamme complète des antigènes viraux. Ensuite comme le virus se multiplie dans l’organisme, l’animal pourra utiliser le mode de préparation endogène des antigènes et les présenter au niveau des CMH I. Les cellules à CMH I interagissent avec les LT8 qui assurent la majeure partie de la lymphocytotoxicité à l’égard des cellules infectées. Il peut aussi induire une réponse anticorps systémique. Enfin la multiplication virale induit la production d’interféron non-immun, responsable d’une protection non spécifique à l’égard d’autres infections virales. Tout cela fait que les vaccins vivants sont généralement plus efficaces et garants d’une immunité plus longue que les vaccins inactivés. Il est rare que les vaccins vivants soient administrés par la voie normale d'infection, généralement muqueuse. L'induction d'une immunité muqueuse solide est alors compromise. Pour ces raisons, il est clair que s'il existe pour certaines maladies d'excellents vaccins vivants, bien supérieurs à leurs homologues inertes, cette règle n'est néanmoins pas générale. Le 39 vaccin le plus efficace devrait être une souche atténuée administrée par la voie naturelle d'infection. 2) Lors de vaccination avec les vaccins vectorisés Les vaccins vivants vectorisés représentent a priori un bon compromis. Ils présentent également l'antigène au système immunitaire de manière adéquate et suscitent l'induction d'une immunité à la fois humorale et cytotoxique. Le choix entre vecteurs réplicatifs et non réplicatifs est avant tout fondé sur des considérations de dose nécessaire. Les vecteurs non réplicatifs nécessitent habituellement des doses plus élevées, mais sont moins sûrs (risque de dissémination). La vaccination génétique semble présenter des caractéristiques voisines. On peut reprocher à ces systèmes une approche limitant les antigènes utilisés à un petit nombre, ce qui peut être limitant pour des agents pathogènes complexes (gros virus et bactéries) [7, 40]. 3) Lors de vaccination avec des vaccins inertes Les vaccins inertes (vaccins inactivés, sous-unitaire, produits par purification ou par des techniques de génie génétique ou de synthèse in vitro) possèdent des propriétés communes. A l'état brut (sans adjuvant), ils sont uniquement capables d'induire une réponse en anticorps systémique. De manière générale, ils n'induisent pas de réponse cytotoxique. Enfin, ils sont incapables d'induire une immunité muqueuse significative, même lorsqu'ils sont administrés par une telle voie. Ce sont des vaccins plus couteux à produire que les vaccins vivants. Comparés aux vaccins vivants, les vaccins inertes semblent ne posséder que des désavantages, uniquement compensés par leur innocuité. Pourtant ces vaccins se révèlent aussi efficaces que des vaccins vivants, y compris contre des maladies virales dans lesquelles la composante cytotoxique de l'immunité est importante. Ceci s'explique par le rôle des anticorps dans la neutralisation de virus ou de bactéries extracellulaires. Or nombre de virus et de bactéries sont présents à un moment ou à un autre de leur cycle en position extracellulaire, voire suscitent une virémie ou une bactériémie. De plus, les cellules infectées par des virus peuvent être détruites par des mécanismes en l'absence de réponse cellulaire cytotoxique (ADCC : Antibody Dependance Cell Cytolysis) [40, 90]. B) Les réponses primaire et secondaire 1) La réponse primaire Lors de la première exposition à l’antigène (infection naturelle ou injection d’un vaccin), une réponse primaire apparaît [7, 109]. Ces caractéristiques illustrées par la figure 8, sont : - Temps de latence élevé : il se passe quelques jours pendant lesquels se déroulent les interactions cellulaires entre macrophages et populations lymphocytaires (lymphocytes T et lymphocytes B). Cette longue latence s’explique par le grand nombre d’interactions. -Lente 40 -Faible production d’anticorps : le taux d’anticorps croît en fonction directe du nombre de plasmocytes engendrés par les divisions cellulaires et les différentiations des lymphocytes activés. -Faible affinité -Principalement sécrétion d’IgM -Décroissance rapide (quelques semaines) aboutissant à une phase de repos durant laquelle l’anticorps n’est plus détectable. Toutefois l’organisme n’est cependant pas dans le même état immunitaire qu’avant contact avec l’antigène. Il possède des cellules à mémoire susceptibles d’agir ultérieurement. Figure 8 : La réponse primaire Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109] 2) La réponse secondaire Lors d’une seconde exposition à l’antigène (infection naturelle ou deuxième injection du vaccin), s’amorce la réponse secondaire, illustrée par la figure 9. Elle présente les caractéristiques suivantes [7, 109]. -Temps de latence plus court car les cellules à mémoire, au contact de l’antigène, se transforment en plasmocytes et synthétisent les anticorps. -Plus rapide -Production d’anticorps élevée car les anticorps sont produits d’une part par les cellules à mémoire, d’autre part par de nouveaux plasmocytes induits par une réponse immunitaire normale qui s’est amorcée dés le contact avec l’antigène -Maturation d’affinité -Décroissance plus lente car plus il y a d’anticorps, plus ils mettent de temps à disparaître. 41 Figure 9 : La réponse secondaire Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109] Ces caractéristiques ne font qu’augmenter au cours des réponses immunitaires ultérieures. C’est sur cette chronologie des réponses immunitaires que se base le principe des vaccinations en plusieurs étapes et des rappels de vaccins C) Cas particulier de la vaccination du jeune 1) Statut immunitaire du jeune nouveau né 1.1) Un animal immunocompétent au système immunitaire immature Les ongulés naissent avec un système immunitaire complet et fonctionnel mais immature et non rodé [44, 65,93]. Ainsi la réponse immunitaire du nouveau-né sera trop faible et trop lente pour être réellement efficace contre les infections précoces. Elle parviendra au mieux à modérer la maladie [44]. 1.2) Conséquence d’une placentation spécifique Le placenta des ovins est qualifié de syndesmochorial. Il ne permet aucun passage d’immunoglobuline [65]. Le nouveau-né vient donc au monde avec des taux d’immunoglobulines (essentiellement des IgM [44, 65]) circulantes presque nuls (<0,29 g/ml). Dans les espèces où la placentation ne permet pas le passage d’immunoglobulines de la mère au fœtus, une immunité dite passive est conférée par les buvées colostrales et est garante dans les premières semaines de vie d’une protection systémique et muqueuse [65] 1.3) Protection du jeune assurée par le colostrum maternel 1.3.1) Le colostrum : composition Le colostrum est le produit de la sécrétion de la glande mammaire dans les 12 à 48h suivant le part. La composition du colostrum est très particulière, et se modifie très rapide42 ment après la mise bas. Il est donc difficile d’en donner une composition moyenne [65]. Le colostrum est particulièrement riche en anticorps d’origine maternelle notamment en IgG comme le montre le tableau 5. Tableau 5 Concentrations moyennes en immunoglobulines (mg/ml) dans le sérum et le colostrum chez la brebis Immunoglobuline Taux (mg/ml) IgG1 IgG2 IgM IgA Sérum Col* Sérum Col* Sérum Col* Sérum Col* 16-22 94.1 5-7 2.5 1.5-3 1.3 0.5-1 2.8 *Colostrum D’après GODDEERIS, 2001, [51] 1.3.2) Origine des immunoglobulines et conséquence pour l’immunisation des jeunes via le colostrum maternel. L’origine des anticorps colostraux est double : Les IgG et une partie des IgM et des IgA proviennent de la filtration du sang par la mamelle. L’autre partie des IgM et des IgA est synthétisée par des structures immunitaires spécifiques présentes dans la glande mammaire. [44, 65]. Sur le plan qualitatif, les immunoglobulines du colostrum reflètent donc fidèlement le statut immunitaire de la mère [65, 121]. La brebis commence à concentrer son colostrum 13 jours avant l’agnelage [28]. Ainsi dans le cas d’une vaccination des mères en vue d’apporter des anticorps aux jeunes via le colostrum, la vaccination (ou le rappel), comme le montre la figure 10, doit être réalisé(e) entre 2 à 4 semaines avant l’agnelage (éventuellement 6 semaines). La couverture colostrale des jeunes varie selon l’affection : 24 jours pour les pasteurelles contre 12 à 16 semaines pour la maladie du rein pulpeux. Dans le cas de l’ecthyma la protection colostrale serait inexistante [103]. Figure 10: Calendrier de vaccination des mères en vue de l’immunisation passive des agneaux 2 à 4 semaines 13 jours 2ème injection du vaccin ou rappel Début de concentration des Ig* dans le colostrum Part *Immunoglobulines D’après CHARTIER, 2002, [28] 2) Transfert passif d’immunité 2.1) Absorption des anticorps colostraux La résorption des immunoglobulines se produit exclusivement si elles sont intactes et fonctionnelles [65]. Il est important d’être attentif, lors de distribution au biberon de colos43 trum congelé, de ne pas chauffer trop fort le colostrum au risque de voir les anticorps dénaturés par la chaleur. (Décongelation au bain marie à 37-40°C, le maximum permis étant de 60°C) [14]. Une partie des immunoglobulines colostrales (IgA et IgM) ne sont pas absorbées et jouent un rôle dans la protection locale de la muqueuse digestives, le reste des immunoglobulines rejoignent la circulation générale après avoir été absorbées par les cellules de l’intestin grêle. Dès la 12ème heure, les cellules intestinales subissent une maturation enzymatique qui réduit l’absorption des immunoglobulines. A la 36ème heure, les cellules de l’intestin sont imperméables aux macromolécules et les immunoglobulines ne sont plus absorbées [44]. Ainsi l’absorption des IgM cesse vers la 16ème heure et celle des IgG1 vers la 22ème heure [65]. L’absorption d’IgG diminue lors d’agnelage avant terme. La prise de colostrum doit donc se faire rapidement et en quantité suffisante entre 0 et 24h après la naissance (3 repas par jour et pour chaque repas : 200ml par agneau de plus de 4 kg ; 150ml par agneau de 3 à 4 kg ; 100ml par agneau de moins de 3 kg [14]. Dans la mesure du possible, le colostrum devra être de bonne qualité. Une étude a montré que la concentration en IgG1 dans le sérum des agneaux nourris au biberon avec du colostrum congelé depuis 2 ans était comparable à celle d’agneaux sous la mère [56]. 2.2) Conséquence de la prise colostrale : mise en place d’une immunité passive et stimulation du système immunitaire Le colostrum confère au jeune une immunité locale et systémique via les immunoglobulines absorbées, mais il contribue aussi à la maturation de son système immunitaire, via les leucocytes qu’il contient [44, 65]. 2.2.1) Immunité systémique L’immunité systémique intervient en cas d’échec des défenses locales pour contenir des agents pathogènes. Les IgM seraient responsables de l’agglutination des bactéries, les IgG de leur opsonisation [44]. Les IgM jouent le rôle principal dans cette immunité systémique. Cette protection diminue au fur et à mesure du catabolisme des immunoglobulines maternelles, la demi-vie la plus longue étant celle des IgG : 16 à 32 jours [44, 65]. 2.2.2) Immunité locale La protection contre les affections digestives est corrélée à la concentration en immunoglobulines dans la lumière intestinale, notamment des IgG1 qui y sont présentes environ 5 jours [65]. Au niveau de la muqueuse digestive, les immunoglobulines empêchent la fixation des bactéries sur la bordure en brosse des entérocytes et s’opposent à la pénétration des bactéries dans les entérocytes [44]. Ainsi les IgA et IgM non absorbées ainsi que des immunoglobulines sécrétoires protègent localement l’intestin contre les agressions, le temps de l’apprentissage immunologique du jeune [65,121]. Le temps de protection du jeune est conditionné par la charge initiale en immunoglobulines du sérum et le temps de demi-vie des immunoglobulines [44]. 44 3) Passage de l’immunité colostrale à l’immunité active L’immunité passive s’épuisant progressivement, le jeune va lui substituer une immunité active. Cette période est particulièrement critique dans la vie de l’animal car il va à un moment donné passer par un creux de protection immune appelé « période critique » [91]. Ainsi vers la fin du premier mois de vie, le catabolisme des immunoglobulines maternelles n’est pas encore compensé par la synthèse endogène d’anticorps, et expose le jeune à de nouvelles infections [44, 65]. La période critique intervient entre 3 mois et 4 mois selon la quantité d’anticorps colostraux absorbée par le jeune. Deux phénomènes sont à prendre en compte pour comprendre la notion de période critique [7]. Ils sont schématisés sur la figure 11. -D’une part, le taux d’anticorps d’origine maternelle transmis par le colostrum diminue au cours du temps, et lorsque ce taux est inférieur à un seuil dit de protection l’animal n’est plus protégé. -D’autre part, on observe que la réponse immunitaire à un vaccin est inhibée tant que persiste à un certain niveau des anticorps sériques d’origine maternelles spécifiques de la valence injectée .Ce phénomène a lieu tant que le taux d’anticorps résiduels est supérieur à un seuil dit d’inhibition. Cette immunité passive peut être une source de problèmes lorsqu’il s’agit de vacciner efficacement les jeunes [65]. Le temps que l’animal ait franchi le cap parfois encombrant de l’immunité maternelle [91]. Les anticorps colostraux peuvent parfois être détectés pendant des périodes très longues (6 à 9 mois) [65, 121]. . Figure 11 : La période critique Taux d’anticorps maternels Taux d’anticorps assurant une protection contre la maladie Taux d’anticorps inhibant la vaccination 3 4 PERIODE CRITIQUE Source : ENVA, Polycopié de virologie, 2005, [7] 45 Temps (mois) VI) LES VACCINS SONT DES MEDICAMENTS A) A prescrire dans le cadre de la cascade La cascade est la dénomination courante donnée à la démarche permettant au praticien de prescrire un produit en dehors du cadre stricte de son AMM. Elle est décrite à l’article L5143-4 du Code de la Santé Publique, promulguée par l’ordonnance n° 2001-313 du 11 avril 2001 [96] : « Le vétérinaire doit prescrire en priorité un médicament vétérinaire autorisé pour l’animal de l’espèce considérée et pour l’indication thérapeutique visée (AMM>ATU). Dans le cas où aucun médicament vétérinaire approprié bénéficiant d’une AMM d’une ATU ou d’un enregistrement n’est disponible, le vétérinaire peut prescrire les médicaments suivants 1) Un médicament vétérinaire autorisé pour des animaux d’une autre espèce dans la même indication thérapeutique ou pour des animaux de la même espèce dans une indication thérapeutique différente. 2) si le médicament mentionné au 1 n’existe pas, un médicament vétérinaire autorisé pour des animaux d’une autre espèce dans une indication thérapeutique différente 3) si les médicaments mentionnés au 2 n’existent pas un médicament autorisé pour l’usage humain. 4) A défaut des médicaments mentionnés en 1, 2 3 4 une préparation magistrale vétérinaire. » En ce qui concerne les animaux de rente dont les ovins, ce texte précise que toutes les substances actives prescrites dans ce cadre doivent avoir fait l’objet de l’attribution de LMR (limites maximale de résidus) par la réglementation communautaire. Lors d’utilisation d’un médicament, vaccins compris, hors de son contexte d’AMM, le prescripteur doit alors fixer un temps d’attente forfaitaire de 28 jours pour la viande et de 7 jours pour le lait [99]. B) Contre-indications des vaccins 1) Atteinte de l’état général Si l’animal est en mauvais état général à la suite d’une maladie, d’un état parasitaire, de malnutrition, ainsi que les animaux sous thérapie immunosuppressive il vaut mieux repousser la vaccination. En effet, le système immunitaire se doit d’être pleinement opérationnel pour pouvoir réagir face à l’injection vaccinale et pour mettre en place une immunité correcte. Ainsi on risque une mauvaise réponse immunitaire, mais on risque aussi l’expression du pouvoir pathogène résiduel de certains vaccins vivants [89]. . 2) Gestation Les femelles gestantes sont d’une part immunodéprimées surtout en fin de gestation. On leur évitera donc l’administration de vaccins vivants. De plus certaines souches vaccinales ne présentent pas de danger pour l’adulte mais peuvent infecter le fœtus et engendrer malformations, avortement, maladies néonatales. C’est le cas par exemple des vaccins contre la toxoplasmose chez la brebis chez qui l’administration d’Ovilis toxovax peut induire des avortements s’il est injecté sur des femelles gestantes. On peut cependant vouloir vacciner les femelles en vue de la protection des jeunes via le colostrum. Cela est possible pour certains vaccins, il faut alors se conformer aux indications du DMV. 46 C) Effets secondaires de la vaccination 1) Liés au principe actif du vaccin Lorsque des animaux développent la maladie correspondante, il faut distinguer -le vaccin inactivé dont l’inactivation a été incomplète -le vaccin vivant dont l’atténuation est insuffisante et dont la virulence résiduelle s’est exacerbée par réversion progressive. Tous les vaccins vivants ne sont pas identiquement atténués, certains peuvent entraîner une immunodépression temporaire permettant la prolifération d’autres agents infectieux ubiquistes qui deviennent à leur tour pathogènes. Des réactions d’hypersensibilités à l’antigène vaccinal peuvent survenir. 2) Liés à l’excipient Les excipients sont toutes les substances autres que les antigènes spécifiques : résidus de milieu de culture, stabilisateur de lyophilisation, résidus d’agents d’inactivation, substances adjuvantes de l’immunité. Ils peuvent donner lieu à [127] : - des réactions locales inflammatoires septiques (suite à une faute d’asepsie) - des réactions locales inflammatoires aseptiques provoquées par des substances irritantes contenues dans le vaccin (adjuvant) - une hypersensibilité locale liée à un état de sensibilisation ultérieure - des réactions générales révélant un état d’hypersensibilité soit immédiate (choc anaphylactique éventuellement mortel), soit retardée, apparaissant deux à plusieurs jours après la vaccination (réaction eczématiforme, encéphalites allergiques…) 3) Liés à l’animal vacciné La vaccination est un moment de stress pour les animaux. L’expression clinique du stress est fonction de l’espèce considérée et de son état physiologique. A titre d’exemples - avortement des femelles gestantes - baisse de production laitière - accident cardiaque ou neurologiques chez les individus prédisposés D) Echec de la vaccination L’échec de la vaccination est une notion difficile à appréhender et même à définir tant la notion d’échec change de sens selon celui qui emploie ce mot. Une des premières actions à entreprendre est donc de s’assurer de la réalité de l’échec. Puis il faudra chercher de manière objective et si possible chiffrée les responsabilités respectives du vaccin en cause, de l’animal vacciné ou du vaccinateur [64]. 1) Qu’est ce qu’un échec vaccinal L’agence européenne d’évaluation des médicaments a proposé de standardiser les revendications des vaccins. Comme l’a rapporté Pastoret, un vaccin est destiné à l’immunisation active et passive des espèces cibles pour [89]: -prévenir les mortalités, les signes cliniques et/ ou les lésions de la maladie. 47 -prévenir l’infection -réduire la mortalité, les signes cliniques et/ou les lésions de la maladie -réduire l’infection. On peut ajouter, au moins en élevage d’animaux de rente, la notion d’objectif économique de la vaccination par rapport à la charge de travail supplémentaire due à la maladie ; par rapport aux coûts vétérinaires; par rapport aux pertes et la notion de bien être animal. Il ne faut pas oublier non plus les objectifs d’innocuité [91]. Il va de soit que si les revendications enregistrées du vaccin considéré se rapportent aux 2 premiers alinéas, les éleveurs et les vétérinaires sont en droit d’attendre des performances proches des 100% ! Cependant, tout cela n’est pas aussi simple car parfois les revendications du vaccin sont brouillées par l’effet marketing de celui ci. L’échec vient dans ce cas de la distorsion entre les performances réelles du vaccin et les promesses perçues. De plus il peut aussi y avoir distorsion entre les résultats restreints des essais contrôlés du vaccin pour son autorisation de mise sur le marché et les résultats à plus grande échelle sur le terrain [125]. 2) Cause d’échec et guide de bonnes pratique de la vaccination L’échec procède d’une ou plusieurs faille(s) dans un des maillons de la chaîne suivante : Vaccin Vaccinateur Vacciné. Il peut y avoir un, deux voire les trois maillons défaillants [116]. La figure 12 présente les causes d’échecs de vaccination. Le tableau 6 présente les causes d’échecs de vaccination et les bonnes pratiques associées pour l’éviter. 48 Tableau 6 : Causes d’échec de la vaccination et guide de bonnes pratiques Cause d’échecs Guide de bonnes pratiques Du au vaccin Mauvaise correspondance entre l’agent patho- Bonnes connaissances cliniques des maladies gène rencontré sur le terrain et agent pathogène Au besoin recours au laboratoire pour préciser l’agent pathocible du vaccin gène en cause Toxicité intrinsèque du vaccin : vaccins cho- Fabrication correcte du vaccin quant, allergisant, insuffisamment inactivé, contaminé Du au vaccinateur Mauvais moment d’administration du vaccin Vaccination avant la survenue de la maladie Mauvaise population vaccinée Vaccination en fonction du risque estimé dans un élevage Vaccination de l’ensemble de la population à risque Mauvais protocole : nombre de doses incorrect, mauvaise posologie, mauvaise voie d’administration… Présence d’anticorps colostraux inhibant la réponse à la vaccination Utilisation de plusieurs vaccins différents le même jour Respect du protocole établi par le fabricant éventuellement tempérée par les recommandations d’un auteur Si l’animal est porteur d’anticorps colostraux il doit subir un protocole spécifique : charges antigéniques élevée et/ ou répétition du protocole et/ou stimulation muqueuse Ne pas associer le même jour d’autres vaccins et d’autres médicaments, sans s’être assuré de leur compatibilité Mauvaise conservation, Mauvaise reconstitution Reconstitution correcte du vaccin Respect du délai entre la reconstitution et l’utilisation Bonne conservation au froid avant et après reconstitution Les vaccins vivants sont plus sensibles que les vaccins atténués aux mauvaises conditions de stockage et d’utilisation Non respect des règles d’asepsie * Le matériel d’injection doit être stérile et/ou à usage unique Ne pas mélanger dans la même seringue des vaccins dont la compatibilité a été éprouvé par le fabricant Animal malade ou déjà en incubation Animal parasité Du à l’animal Vacciner des animaux non malades ni en incubation Vacciner des animaux correctement déparasités Animal exposé à une quantité anormale de matière virulente : mauvaises conditions d’ambiance ; absence de quarantaine… L’animal vacciné ne doit pas être exposé à une épreuve virulente de l’agent infectieux telle que ses ressources naturelles renforcées par la vaccination puissent être débordées Variation individuelle : naturellement il existe des animaux bons répondeurs et d’autres moins bons répondeurs à la vaccination Aucune mesure de bonnes pratiques ne permet d’éviter ce problème Colostrum de mauvaise qualité, mauvaise distribution, mauvaise absorption. C’est le déficit immunitaire le plus fréquent. Distribution de colostrum en quantité correcte et au bon moment D’après ROTH, 1991, [116]; PASTORET, 1999, [89] et ELLIS, JONG, 1997, [38] Lors des défauts d’origine vaccinale, le plus souvent il s’agit d’un défaut de conception qui induit un échec vaccinal sur de nombreux animaux répartis dans de nombreuses exploitations. Ainsi les défauts vaccinaux passent rarement longtemps inaperçus. Le plus souvent, les échecs de vaccination serait imputés à une mauvaise utilisation du vaccin. Ainsi une 49 étude sur les pratiques de vaccination aux Etats Unis contre la maladie des muqueuses montre que les vaccins n’étaient utilisés conformément à l’AMM que pour 29% des troupeaux [65, 66]. 3) Gestion des échecs vaccinaux 3.1) Rapport de pharmacovigilance aux autorités vétérinaires de pharmacovigilance définies et au laboratoire pharmaceutique concerné C’est une obligation légale. Cela permet aussi au praticien de s’informer sur l’existence de cas similaires répertoriés pour bien situer le problème. D’où l’importance des déclarations de rapports de pharmacovigilance par les praticiens pour avoir des données les plus exhaustives possibles. 3.2) Qualification de l’échec S’agit-il d’un échec réel ? Le recours au laboratoire est obligatoire pour s’assurer de la correspondance entre les agents pathogènes rencontrés et les valences vaccinales. 3.3) Enquête sur le maillon faible La première cause d’échec vaccinal semble être la mauvaise utilisation du vaccin [140]. C’est donc elle qu’il faut éliminer en premier en questionnant l’éleveur sur ses pratiques de vaccination : comment a-t-il vacciné, qui et quand. Parmi les erreurs fréquentes, on trouve l’aspect tardif des vaccinations [116]; c’est à dire une vaccination a posteriori plutôt que préventive. D’autres erreurs fréquentes reposent sur le matériel d’injection (surtout s’il n’est pas à usage unique) et la quantité injectée. 3.4) Conclusion L’identification comme point faible du vaccin est suivie le plus souvent par un changement de vaccin, l’implication commerciale du laboratoire producteur ou l’abandon de la vaccination. L’identification comme point faible du vacciné aboutit à un changement de protocole (anticipation et/ou alourdissement), à la hiérarchisation avec l’éleveur des facteurs de risques à maîtriser. L’identification du vaccinateur comme point faible permet de le conseiller sur ces pratiques vaccinales. Les vaccins sont de formidables outils pour augmenter la résistance des animaux à une maladie. La clé de leur réussite repose sur la prescription d’un protocole optimum adapté à chaque situation. Mais un bon vaccin choisi contre la bonne maladie ne corrige pas les fautes d’hygiène ou des erreurs de conduite d’élevage ou de mauvaises pratiques vaccinales. L’utilisation doit donc se raisonner dans le cadre d’une approche sanitaire globale de l’élevage. 50 Figure 12:Cause d’échecs de la vaccination Administration correcte Administration incorrecte Animaux protégés passivement Mauvaise voie d’administration Pas de réponse Mort des vaccins vivants (mauvais stockage…) Immunisation passive antérieure Animal immunodéprimé Réponse Vaccin administré trop tard (animal déjà malade) Utilisation d’une mauvaise souche Utilisation d’antigènes non protecteurs Source : QUINTIN-COLONA, 2007, [109] 51 Variation individuelle Vaccin inadéquat 52 TROISIEME PARTIE LES VACCINS CHEZ LES OVINS EN FRANCE EN 2008 53 54 Les vaccins chez les ovins en France sont nombreux. Nous essayerons de dresser une liste cependant non exhaustive de ceux-ci en commençant par les vaccins majeurs en élevage ovin à savoir les vaccins contre les avortements enzootiques. I) LES VACCINS CONTRE LES AGENTS D’AVORTEMENTS EN ELEVAGE OVIN Les avortements en pathologie ovine sont relativement importants. Ainsi 2% des brebis avortent chaque année, et 30 à 70% des élevages présentent des avortements au cours d’une saison de reproduction. Les avortements prennent souvent une allure épizootique et s’accompagnent d’une mortinatalité élevée. Les pertes peuvent être très importantes. Il apparaît clair dans ce contexte de l’importance de la vaccination contre les agents d’avortements. Il faut noter toutefois que dans près de 25% des cas, les avortements ont une cause inconnue [129]. Il ne faut pas oublier les mesures de prophylaxie sanitaire lors d’avortements qui sont complémentaires de la gestion médicale par la vaccination. Ainsi ramasser les avortons, les placentas, isoler les femelles ayant avorté, sont des règles de bases pour la gestion de telles maladies. A) Vaccination contre la brucellose ovine. 1) Etiologie La brucellose ovine est provoquée par Brucella melitensis (biovars 1, 2, 3) et plus rarement par Brucella abortus. Le biovar 2 n’a pas été isolé en France depuis 20 ans [46]. La brucellose est une maladie réputée contagieuse, elle figure sur la liste B de l’OIE. 2) Répartition géographique Au niveau international, la brucellose suit la répartition de l’élevage ovin. Les pays d’élevage intensif de mouton (Nouvelle Zélande, Australie, République Sud Africaine) sont indemnes. Au sein de l’UE, la maladie sévit à l’état enzootique en Grèce, Italie, Portugal, Espagne et en France [46]. L’incidence varie de 15 à 60% selon les pays [112]. Il était classique, en France de dresser une ligne fictive joignant Bayonne à Annecy [46, 129]: Au sud de cette ligne, la brucellose était implantée en particulier dans les zones de transhumance où le brassage des animaux rendait plus difficile sa maîtrise sanitaire. La situation sanitaire s’est bien améliorée grâce aux mesures de prophylaxie médico-sanitaires (vaccination des troupeaux en zone à risque) ou sanitaires mises en œuvre. Au Nord de cette ligne, la prévalence est très faible, la majorité des départements étaient considérés comme indemnes de brucellose ovine et caprine. 3) Pourquoi vacciner ? 3.1) Importance sanitaire et économique Lorsque la brucellose apparaît dans un troupeau, 50 à 90% des femelles gravides avortent la première année, puis 10% la deuxième. L’agnelage est quasi normal la troisième année, sauf en ce qui concerne les primipares ou les femelles de renouvellement introduites dans le troupeau. Dans les régions d’enzootie l’évolution est cyclique : une flambée d’avortements est suivie d’une phase de rémission. Les avortements ont lieu rarement au cours du deuxième 55 mois de gestation, plus souvent au cours du 3eme et 4eme mois voire quelques jours avant le terme. Ces avortements sont suivis parfois de stérilité et de mammites. Les ovins ont tendance à se débarrasser spontanément des Brucella : 80% des brebis éliminent l’infection dans un délai de un an. Il ne s’agit pas d’une réelle stérilisation mais les récidives sont exceptionnelles [129]. Les conséquences économiques sont dues aux pertes consécutives aux avortements et aux stérilités ainsi que la non commercialisation des produits laitiers lorsque l’infection est identifiée. 3.2) Importance pour la santé publique C’est une zoonose majeure. L’homme se contamine par contact avec des animaux brucelliques (éleveurs ovins exposés) ou par consommation de produits laitiers frais, ou accidentellement lors de la vaccination. Elle peut entraîner un syndrome de fièvre ondulante sudoroalgique, des problèmes ostéo-articulaires, des hépatites, néphrites, endocardites [132]. 4) La vaccination 4.1) Contexte actuel La vaccination est interdite en France depuis 1998. Cependant l’arrête ministériel du 13 octobre 1998, tout en interdisant la vaccination admet toutefois dans les zones à risques (large prévalence de l’infection, mouvements, mélange de troupeaux suite à la transhumance) la possibilité de dérogations subordonnées à une concertation régionale ou inter régionale des autorités administratives, après avis des organismes professionnels concernés et accord de la DGAL. L’organisation de cette politique médico-sanitaire est alors régie par arrêté préfectoral. [46] 4.2) Protection conférée par OVIREV ® voie conjonctivale (Vétoquinol ) Le vaccin le plus efficace et le plus utilisé est un vaccin vivant préparé à partir de la souche Rev1 de Brucella melitensis (souche reverse d’un mutant streptomycine-dépendant de B melintensis biovar 1 en phase S). Le fait que ce soit un vaccin vivant l’expose à un risque de pouvoir pathogène résiduel pour les adultes (risque d’avortement et d’excrétion dans le lait) et pour l’homme. C’est un vaccin qui utilise la voie conjonctivale car la voie sous cutanée entrainait des avortements en nombre conséquent [70]. De plus, le vaccin administré en sous cutané induisait certes une très bonne protection mais la réponse sérologique interférait avec le dépistage sérologique de par la durée de la réponse sérologique par cette voie. Ainsi la vaccination par voie sous conjonctivale a été développé donnant une très bonne protection et permettant de s’affranchir des problèmes d’interférence avec les tests de dépistages sérologiques [43]. 4.3) Modalités de vaccination avec Ovirev® La vaccination des jeunes âgés de 2 et 9 mois assure leur protection durant plusieurs années. Chez les jeunes, la réponse sérologique est limitée et n’empêche pas le dépistage sérologique de l’infection des adultes (pratiquée à partir de 18 mois chez les ovins). (Temps de présence chez les jeunes des anticorps vaccinaux à un seuil détectable par les méthodes de 56 dépistage sérologique : 4mois) [43]. Ainsi toute réponse positive est considérée comme une preuve d’infection. La vaccination des animaux doit être faite avant la mise à la reproduction afin d’éviter les conséquences du pouvoir pathogène résiduel de la souche sur les animaux gestants où le risque d’avortement n’est pas nul [143]. Il faut reconstituer la solution vaccinale et adapter le compte gouttes sur le flacon. Une seule administration d’une goutte par animal par voie conjonctivale est nécessaire [143]. Tout objet ayant été en contact avec la suspension vaccinale doit être désinfecté après utilisation (eau de javel). La souche vaccinale pourrait provoquer par inoculation ou par contact avec les muqueuses une infection brucellique chez le vaccinateur. En cas de contamination accidentelle, il y a lieu de consulter un médecin [132,143]. Ovirev® étant un vaccin réglementé, Il faut s’adresser à la direction des services vétérinaires pour l’obtenir [103]. Le vaccin se conserve 12 mois au réfrigérateur entre +2° et +6°.Il ne faut pas le congeler. Le temps d’attente pour la viande et les abats est nul [143]. B) Vaccination contre la Chlamydiose 1) Etiologie Chlamydophila abortus est une bactérie gram – intracellulaire obligatoire. Elle a une affinité particulière pour l’appareil reproducteur des ovins, des caprins et des bovins [101,113]. 2) Répartition géographique La Chlamydiose est la première cause d’avortements chez les ovins en France [129] et dans de nombreux pays notamment l’Espagne [55], la Grande Bretagne et l’Ecosse [101]. Elle sévit de façon endémique dans certains bassins de production (Sud ouest, Sud est, Massif central) où elle peut représenter jusqu’à 40% des avortements [101,129]. 3) Pourquoi vacciner ? 3.1) Importance pour la santé publique La Chlamydiose est une zoonose responsable d’avortements chez les femmes avec des complications graves nécessitant l’hospitalisation [101,113]. Elle peut induire de la mortinatalité, des lésions oculaires, urogénitales, des arthrites réactionnelles [12, 101]. Les hommes se contaminent par contact direct avec les animaux contaminés [115]. 3.2) Importance sanitaire et économique Les conséquences économiques peuvent être désastreuses car cette maladie est responsable d’avortements en masse. Pendant les 2-3 premières années, on assiste à une flambée d’avortements : 30% des femelles gravides avortent quel que soit l’âge [101,115]. Ce sont des avortements tardifs dans les 2 à 4 semaines précédant le terme sans signe précurseur ni complication [101]. Puis le taux d’avortement diminue pour toucher moins de 10% des gestantes 57 [101,115]. Les agneaux naissent chétifs ; développent des pneumonies, des arthrites, des kératites, des entérites. Ils pérennisent l’infection dans le troupeau [101]. Puis un nouvel épisode abortif se produit sur les primipares et sur les animaux nouvellement introduits car les brebis ayant déjà avorté mettent en place une immunité cellulaire solide [113,129]. Elles n’excrètent plus de chlamydia mais elles restent séropositives pendant longtemps [101].La transmission se fait par voie majoritairement oro-nasale [101,113]. L’excrétion est massive pendant 2 jours dans le placenta et les eaux fœtales lors d’avortement, ce qui induit une contamination massive du milieu extérieur [101, 113]. L’excrétion se fait aussi par voie fécale, urinaire, via le lait à dose plus faible pendant de nombreux jours [101]. La figure 13 présente le mode de circulation de la chlamydiose dans un troupeau non vacciné. Figure 13 : Circulation de la Chlamydiose dans un troupeau non vacciné CONTAMINATION Brebis vide Brebis en fin de gestation Brebis à mi gestation 80% d’avortement excrétion +++ Mise bas normale Avortement à la prochaine gestation Mise bas normale d’une agnelle infectée Excrétion++ Animal ayant déjà avorté Mise bas normale Avortement à la, première gestation de l’agnelle Forte contamination du milieu extérieur Source de contamination pour les animaux sains D’après PONCELET, 2001, [101] ; RODOLAKIS, 2006, [115] ; TAINTURIER, 2002, [129] 4) La vaccination 4.1) Support de l’immunité Une étude a montré que pour induire au maximum une réponse protectrice contre Chlamydophila abortus, il fallait stimuler la réponse immunitaire à médiation cellulaire [42]. 58 4.2) Les vaccins disponibles 4.2.1) Efficacité des vaccins inactivés En France un seul vaccin inactivé est disponible sous AMM pour les ovins. Il s’agit de Chlamyvax FQ®.Ce vaccin peut réduire l’incidence des avortements et l’excrétion de Chlamydophila abortus pendant l’agnelage sans toutefois les stopper complètement. .De plus des échecs sont imputables à des variations antigéniques [28]. C’est en outre un vaccin qui peut être très choquant par l’intermédiaire des adjuvants qu’il contient [28,103]. 4.2.2) L’alternative des vaccins vivants De nombreuses études ont montré que seul un vaccin vivant pouvait à la fois prévenir les avortements et contrôler l’excrétion [42, 47]. Cependant, le potentiel dangereux des vaccins atténués (avortement des femmes enceintes, responsable de maladies chez les immunodéprimés…) en font un vaccin peu attractif. Une approche alternative pour résoudre le problème a été le développement de vaccins atténués thermosensibles disponibles en France. Ovilis Chlamydia® (Intervet) et Cevac Chlamydia ® (CEVA) ont montré leur efficacité sur les avortements dus à Chamydophila abortus [26]. Cependant, la découverte d’une nouvelle souche de Chlamydophila abortus dont les antigènes ne correspondent plus à ceux du vaccin [142] pourrait réduire la protection induite par ce vaccin bien que certains auteurs affirment qu’il est efficace contre toutes les souches testées y compris les souches présentant des variations antigéniques [26,115]. Ils protègeraientt efficacement la brebis pendant au moins 3 gestations [113, 115]. 4.3) Efficacité des vaccins contre la chlamydiose En France deux vaccins vivants disposent d’une AMM pour les ovins. Pour les 2 vaccins, il s’agit de la souche 1B thermosensible qui se multiplie 100 fois moins que la souche sauvage [103].Il s’agit de : -Ovilis Chlamydia® (Intervet) mis au point par l’INRA -Cevac Chlamydia® (Ceva) 4.3.1) Effets des vacins Chez des femelles séronégatives exposées à une épreuve virulente, les 2 vaccins stoppent l’excrétion des chlamydies. Ainsi pour Ovilis chlamydia® sur les 12 brebis vaccinées, aucune n’excrète de chlamydies contre 75% de brebis excrétant la bactérie chez les femelles non vaccinées [26]. Une étude a objectivé les performances de reproduction chez des brebis vaccinées [26]. Les résultats sont présentés dans le tableau 7. 59 Tableau 7 : Performances de reproduction après vaccination contre la chlamydiose LOT A LOT B LOT C Durée de gestation % d’avortement 144 jours +/- 4.47 127,8 +/- 11.4 148.1 +/- 1.73 7.1% ( 2/28) 80% (17/21) 0 (0/9) % d’agneaux viables 95,3% (40/42) 12% (8/37) 100% (9/9) Lot A= 28 brebis pleines vaccinées et éprouvées à J70 après la mise en lutte Lot B= 21 brebis pleines non vaccinées éprouvées à J70 après la mise en lutte Lot C= lot témoin : 9 brebis pleines non vaccinées, non éprouvées après la mise en lutte Source : CHALMERS et al. , 1997, [26] Compte tenu des résultats, le vaccin vivant permettrait de diminuer le taux d’avortement et d’augmenter le nombre d’agneaux viables. 4.3.2) Utilisation de la vaccination en vue de l’éradication de la maladie Lorsqu’on vaccine un troupeau infecté, il peut falloir environ 3 ans pour arrêter totalement les avortements si tout le troupeau est vacciné la 1ère année et les animaux de renouvellement les années suivantes. Il faudra environ 5 ans lorsqu’on vaccine seulement les jeunes chaque année [113, 115]. En effet le vaccin protège efficacement les brebis non infectées mais il ne modifie pas l’évolution de la maladie pour celles qui sont déjà infectées au moment de la vaccination. Celles ci avorteront ou mettront bas des agneaux vivants mais infectés qui pourront avorter à leur tour. Mais en stoppant l’excrétion des chlamydias donc leur transmission, le vaccin diminue à terme le nombre de porteuses saines Tant qu’il subsiste de tels animaux, l’infection persiste dans le troupeau [113]. Comme il n’est pas possible de les identifier on ne sait pas si le troupeau est totalement assaini et si la vaccination peut être arrêtée sans risque [113]. 4.4) Modalités de vaccination avec Ovils Chlamydia® et Ceva Chlamydia® 4.4.1) Stratégies vaccinales Lorsqu’une vague d’avortement à Chlamydia abortus se produit dans un troupeau, les femelles gestantes seront traitées avec de la tétracycline longue action pour limiter les avortements et l’excrétion de la bactérie [115]. Il faut ensuite vacciner tout le troupeau. La vaccination des femelles ayant déjà avorté ou déjà infectées est inutile, car elles sont déjà immunisées et le vaccin ne modifie pas le cours de l’infection des animaux déjà infectés mais il est cependant plus facile de vacciner tout le troupeau que de réaliser des tests pour identifier les femelles infectées latentes. En effet les tests sérologiques ne permettent pas de distinguer les animaux infectés des animaux vaccinés [113, 115] Plusieurs stratégies de vaccination, présentées par la figure 14, sont possibles et plus ou moins couteuses. L’éradication de la maladie sera plus ou moins longue selon la stratégie choisie. La stratégie 1 est la stratégie la plus efficace mais aussi la plus chère. Elle concerne les troupeaux atteints, les troupeaux se mélangeant à d’autres, les troupeaux achetant à l’extérieur ; les troupeaux sains en zone infectée ; les troupeaux de haute valeur génétique. La 60 stratégie 2 est la plus économique. Elle s’applique aux troupeaux « gestionnaires », aux troupeaux sains avec auto renouvellement, aux troupeaux sains achetant dans un cheptel sans Chlamydiose. Figure 14 : Stratégies vaccinales en vue de l’éradication de la Chlamydiose. Stratégie 1 : Protection optimale. GESTATION 1 VACCINER TOUT LE TROUPEAU GESTATIONS SUIVANTES VACCINER LE CHEPTEL DE RENOUVELLEMENT (AGNELLES + ACHATS) Vacciner tout le troupeau tous les 3 ans. Stratégie 2 : Protection économique GESTATION 1 VACCINER LE CHEPTEL DE RENOUVELLEMENT GESTATION SUIVANTES VACCINER LES AGNELLES Source : BAREILLE, 2008, [12] 4.4.2) Protocole vaccinal L’âge minimum requis est de 3 mois. La posologie est de 2ml SC ou IM en une seule injection, un mois minimum avant la mise à la reproduction [143]. Les rappels annuels sont inutiles [115]. Il y a une excellente tolérance locale et générale même à 10 fois la dose. Le temps d’attente lait est nul, le temps d’attente viande est de 7 jours. Il faut conserver le vaccin au frigo entre +2°C et +8°C, à l’abri de la lumière et après reconstitution utiliser le vaccin dans les 2h. La manipulation est interdite aux femmes enceintes (risque d’avortements) [143]. Le vaccin étant constitué d’une souche vivante thermosensible il ne faut pas [115] : -Vacciner les animaux ayant de la fièvre, car le vaccin ne se multiplie pas si la température est trop élevée. 61 -Administrer de traitements antibiotiques actifs contre Chlamydia abortus au moment de la vaccination car ils empêcheraient la multiplication normale du vaccin. -Vacciner les femelles gestantes -Vacciner les animaux avant l’âge de 3 mois. Il faut en effet attendre la disparition des anticorps colostraux qui empêcheraient la multiplication du vaccin. Il faut cependant vacciner les animaux au plus tôt pour éviter leur contamination Le tableau 8 présente les différentes présentations disponibles des vaccins contre la Chlamydiose ainsi que le coût de la vaccination. Tableau 8 : Présentations disponibles pour les vaccins contre la Chlamydiose Présentation Prix du flacon (euros) Prix pour une primovaccination/animal (euros) Chlamyvax FQ® Flacon de 20ml 47,75 9,6 Ovilis Chlamydia® Flacon de 10 doses 41,91 4,2 Flacon de 50doses 199,63 4 Cevac Chlamydia® Flacon de 20 doses 78 ,76 3,9 D’après DMV, 2008, [143] Remarque : Tous les prix des vaccins cités dans la thèse sont issus des prix de vente conseillés par Centravet. C) Vaccination contre la Fièvre Q 1) Etiologie La fièvre Q est due à une bactérie gram – intracellulaire Coxiella burnetti particulièrement résistante dans le milieu extérieur [78, 114]. Elle présente une variation antigénique de type « smooth-rough » : smooth, correspond à un LPS long et rough correspond à un LPS court [79]. La phase I smooth est la phase naturelle. La phase II rough moins virulente et moins contagieuse est obtenue en laboratoire [79, 114, 115]. 2) Répartition géographique La fièvre Q est endémique dans le monde entier sauf en Antarctique et en Nouvelle Zélande [8]. En France, la situation épidémiologique est assez mal connue [37]. La fièvre Q est surtout présente dans le Sud [129]. Vingt à 40% des troupeaux de moutons seraient infectés dans diverses communes du Sud Est [134]. La fièvre Q y serait responsable de 3% des avortements chez les brebis [129]. 3) Pourquoi vacciner ? 3.1) Importance pour la santé publique La fièvre Q est une zoonose. Le principal mode de transmission est l’inhalation d’aérosols infectés provenant de produit de la parturition , de fèces ou d’urine d’animaux contaminés ou des litières contaminées [30, 78, 115]. La bactérie étant très résistante dans le mi62 lieu extérieur elle peut provoquer des infections chez des patients qui n’ont pas de contact direct avec les animaux. L’infection par consommation de lait cru provenant d’animaux infectés est possible mais considérée comme une voie de contamination mineure [115]. L’infection chez l’homme est asymptomatique dans près de 60% des cas, mais quand la maladie s’exprime, c’est une maladie grave : les femmes enceintes souffrent d’avortements à répétition. Les signes diffèrent selon les pays ce qui est sans doute du à une variabilité des souches [8, 78]. En France la forme aiguë est responsable d’hépatite, fièvre, pneumopathie, méningo-encéphalomyélite [78]. La forme chronique est rare mais grave ; elle toucherait les individus immunodéprimés: endocardite, ostéomyélite, avortements à répétition [115]. La mortalité est évaluée à 3% [78]. 3.2) Importance sanitaire et économique Chez de nombreux moutons, la maladie évolue sous une forme inapparente faisant des ovins le réservoir de la maladie [129]. Quand la maladie s’exprime , la fièvre Q est responsable de bronchopneumonies avec toux, souvent compliquées de pasteurellose, accompagnées parfois de kératoconjonctivites et d’avortements (moins de 10% d’avortements [115]. L’avortement survient en général dans les trois semaines précédant la mise bas sans signe précurseur. Il peut y avoir mise bas à terme ou prématurée avec un fort pourcentage de mortalité périnatale induisant un réel manque à gagner. Les brebis n’avorteraient qu’une fois de fièvre Q [115]. Les gestations suivantes se déroulent normalement [114]. Les animaux se contaminent par des piqûres de tiques et par voie orale (aliments, eau souillée par les avortons et leurs enveloppes), et possiblement par voie respiratoire et oculaire (poussières de bergerie infectées par les fèces ou produits de parturition contaminés) ou par les excrétions des animaux atteints [115, 129]. Les publications sur l’excrétion dans le lait chez les brebis sont limitées. Une étude a démontré la présence de Coxiella dans le lait pendant 8 jours après la mise bas [115]. En revanche les excrétions fécale et vaginale sont très importantes et persisteraient plus longtemps que dans le lait [54], ce qui confirmerait le rôle des ovins dans la transmission de la maladie à l’homme par voie respiratoire [115]. 4) La vaccination 4.1) Les vaccins disponibles en France 4.1.1) Chlamyvax FQ® (Mérial) et Coxevac ® (Ceva) Actuellement 2 vaccins sont disponibles : un vaccin divalent (Chlamyvax FQ® Mérial et Coxevac ® Ceva. Ils sont préparés respectivement à partir des souches bactériennes en phase II et en phase I. Le vaccin Coxevac® n’a obtenu en France qu’une ATU (autorisation temporaire d’utilisation [2, 3]. A l’INRA de Tours-Nouzilly, une infection expérimentale de chèvres gestantes a été réalisée pour comparer l’efficacité de ces deux vaccins. Chez les ovins aucune étude de ce type n’a été menée, on pourrait cependant s’attendre aux mêmes types de résultats que pour les chèvres. 63 4.1.2) Comparaison de l’efficacité des 2 vaccins Arricau et al ont comparé l’efficacité de ces deux vaccins [9]. Les chèvres sont sérologiquement négatives. Les animaux sont correctement vaccinés en respectant les protocoles. Le tableau 9 expose les résultats de cette étude. Tableau 9 : Evaluation de la protection vaccinale apportée par différents types de vaccins contre la fièvre Q Nombre de chèvres Durée de gestation (jours) % mise bas pathologiques % placentas positifs (PCR) % fœtus positifs (PCR) Durée moyenne d’excrétion (jours) Fèces Lait Sécrétions vaginales LOT 1 LOT 1 16 LOT 2 15 LOT 3 12 153 +/-3 134+/-15 141+/-8 6 87 75 30 90 100 8 44 62 10 0 1.5 28 14 16 27 17 22 LOT 2 -16 chèvres -15 chèvres -Vaccinées avec le vaccin en -Vaccinées avec le vaccin en phase I phase II -Eprouvées à J84 après la -Eprouvées à J84 après la saillie saillie LOT3 -12 chèvres -Non vaccinées -Eprouvées à J84 après la saillie D’après ARRICAU et al. , 2005, [9] Les résultats du lot 1 sont significativement différents des autres lots. L’utilisation du vaccin en phase I a permis de réduire de façon majeure le nombre de placentas infectés. Les avortements et le portage de Coxiella par les chevreaux sont presque totalement évités. Les résultats du vaccin classique en phase II ne sont pas significativement différents de ceux du lot témoin non vacciné. Ainsi le vaccin classique n’apporterait pas de protection significative. Consernant l’excrétion de la bactérie dans le lait, les fèces et les sécrétions vaginales. Le lot 1 n’a pas montré d’excrétion lactée en post partum et l’excrétion vaginale et fécale a été très fortement inhibée. Le lot 2 ne présente pas de résultats significativement différents du lot non vacciné. D’autres études ont montré que le vaccin en phase 2 limitait les avortements mais pas l’excrétion [28, 101]. En conclusion le vaccin en phase I apporterait une protection satisfaisante contre les avortements ainsi qu’une inhibition de l’excrétion vaginale et fécale post partum et empêcherait totalement l’élimination de la bactérie par le lait. 64 Ce vaccin en phase 1 est utilisé depuis plusieurs années pour la vaccination des bovins en Slovaquie où il a été mis au point et son innocuité y compris dans les troupeaux infectés a pu largement être vérifiée [115]. Ce vaccin a obtenu une ATU en France en mai 2004. Cependant tous ces résultats sont valables pour des animaux sains. 4.2) Les modalités de la vaccination contre la fièvre Q. Le tableau 10 présente les protocoles de vaccination des deux vaccins disponibles chez les ovins contre la fièvre Q ainsi que leur prix respectif. Tableau 10 : Modalité de vaccination contre la fièvre Q Vaccin Posologie Chlamyvax FQ® -2ml SC -2injections à 1 mois d’intervalle -2ème injection : de 15jours avant la saillie à 2mois de gestation -Rappel annuel hors gestation -Fréquente réaction œdémateuse ou d’un abcès stérile au point d’injection (diminuée par un massage de la zone d’injection) -Baisse d’au moins 10% de la production laitière chez la brebis -Ne pas vacciner les animaux cliniquement malades -Ne pas vacciner les femelles gestantes de plus de 2mois -Respect des conditions d’asepsie Effets secondaires Précaution d’emploi Coxevac® -2ml SC -2injection à 3-4 semaines d’intervalle -Le fabricant déconseille son utilisation pendant la gestation, mais selon A Rodolakis la vaccination de femelles gestantes n’a posé aucun problème, cependant elle déconseille de vacciner pendant les derniers mois de gestation. -Rappel annuel conseillé, mais nécessité d’étudier la durée de l’immunité induite pour connaître la pertinence de ce rappel. -Possibilité de vacciner les animaux avant 3 mois - Légère réaction oedémateuse est possible au point d’injection. On peut exceptionnellement observer - Une légère hyperthermie passagère. -Ne pas vacciner les femelles gestantes de plus de 2mois -Respect des conditions d’asepsie A conserver entre +2 et +8°, à l’abri A conserver entre +2 et +8°, à l’abri de la de la lumière. lumière. Conservation Temps d’attente Présentation Prix du flacon (euros) Prix pour une injection pour 1 animal (euros) Prix total d’une PV/animal*(euros) Viande, abats : zéro jour. Flacon de 20ml Prix non disponilbe Flacon de 20ml 47,75 4,8 9,6 *PV : Primovaccination D’après DMV, 2008, [143] et RODOLAKIS, 2006, [115]. 65 D) Vaccination contre la toxoplasmose 1) Etiologie La toxoplasmose est du à un parasite du chat Toxoplasma gondii dont la figure 15 illustre le cycle. Figure 15 : Cycle de Toxoplasma gondii Réservoir de l’infection : rongeurs et oiseaux Contamination des jeunes chats Dissémination par les jeunes chats Contamination des ovins (ookystestachyzoïtes) Excrétion d’ookystes : formes de résistances du parasite Infertilité, Avortements, Mortinatalité Excrétion de tachyzoïtes dans les placentas) Survie des ookystes dans les fourrages, concentrés, pâD’après BAREILLE, 2006, [12]. Les ookystes survivent plus de 2 ans dans le milieu extérieur [4]. Les chats n’excrètent les ookystes que pendant 1 mois après leur première infection, le plus souvent lorsqu’ils sont jeunes, ensuite ils s’immunisent et n’excrètent plus. Ainsi il n’est pas nécessaire de se débarrasser des chats dans une exploitation ovine. Au pic d’excrétion le chat peut excréter jusqu’à 1 million d’ookystes /gramme de fèces or 200 ookystes sont suffisants pour infecter une brebis [12]. Les brebis s’infectent en ingérant des ookystes présent dans l’environnement souillé par des fèces de chat contaminé. Le placenta a quant à lui un pouvoir contaminant très faible. En effet les placentas des animaux contaminés ne contiennent pas d’ookystes mais des tachyzoïtes très fragiles dans le milieu extérieur et très rapidement détruits par le tube digestif des animaux [4]. 66 2) Répartition géographique La toxoplasmose est responsable d’environ 10% des avortements chez la brebis, voire de 17% dans certains pays. C’est la deuxième cause d’avortement en Midi Pyrénées après la Chlamydiose [129]. 3) Pourquoi vacciner ? 3.1) Importance pour la santé publique La toxoplasmose est une zoonose majeure. Environ 50% de la population adulte française est séropositive. Il y a chaque année 200 000 à 300 000 nouvelles infections [12]. L’homme se contamine en consommant des légumes contaminés par des fèces de chat ou en consommant de la viande de mouton mal cuite porteur de kystes à bradyzoïtes. La toxoplasmose est le plus souvent une maladie bénigne chez l’homme mais peut être dans certains cas très grave [4]. -si elle touche une femme enceinte : le fœtus peut être contaminé. L’enfant né sain mais peut développer dans les 5 premières années de vie des lésions nerveuses et oculaires. Si la contamination a lieu à un stade précoce de la grossesse, il peut y avoir avortement. -si elle touche des personnes affaiblies (SIDA, cancer, traitement corticoïdes ou immunosuppresseurs) elle peut entraîner de graves lésions. (Toxoplasmose cérébrale chez les immunodéprimés) 3.2) Importance sanitaire et économique Quand elle touche des animaux non gestants, la toxoplasmose passe inaperçue car elle se traduit uniquement par une poussée de fièvre [12]. En revanche, elle entraîne un réel manque à gagner dès lors qu’elle touche les animaux gestants. Les conséquences dépendent du stade de gestation [101]. Si la femelle s’infecte en milieu de gestation (entre 40 et 100 jours post fécondation). La toxoplasmose est à l’origine d’avortement deux à six semaines avant terme, de momification, de mise bas prématurée (jusqu’à 30%) comme l’illustre la figure 16. Figure 16 : Avortement et momification fœtale lors de toxoplasmose. Source : MIGUEL et al. , 2002, [71] 67 Si la femelle est contaminée en début de gestation l’infection provoque une mortalité embryonnaire qui passe inaperçu cliniquement mais qui est à l’origine d’infertilité. Si la brebis est infectée lors du derniers mois de gestation, il y aura des agneaux morts nés ou des agneaux chétifs. Ces avortements sont surtout observés chez les primipares ou les brebis de renouvellement introduites dans le troupeau, animaux naïfs qui ne sont pas encore immunisés contre le parasite car en effet les brebis qui contractent la toxoplasmose sont immunisées vis à vis d’une réinfection. Le traitement médical est illusoire [101]. Dans ce contexte, l’intérêt de la vaccination est majeur. Les conséquences économiques peuvent être importantes avec un réel manque à gagner à cause des avortements et de la mortinatalité. 4) La vaccination 4.1) Support de l’immunité Les mécanismes induisant la mise en place d’une immunité contre les tachyzoïtes ne sont pas très bien connus. Une immunité spécifique durable reposant essentiellement sur l’immunité cellulaire se met en place [4]. 4.2) Protection conférée avec Ovilis Toxovax ® (Intervet) 4.2.1) Un vaccin vivant mais fortement atténué. La souche vaccinale S48 a été isolée à partir de cotylédons d’une brebis après avortement toxoplasmique. La souche S48 a perdu sa capacité à former des kystes tissulaires, ainsi, la multiplication suivant la vaccination est limitée au stade tachyzoïtes [103]. Ce vaccin peut être utilisé sur un animal destiné à la consommation humaine car son utilisation ne conduira pas à l’infestation de la viande par la souche vaccinale. 4.2.2) Evaluation de la protection conférée par Ovilis Toxovax® Une étude a comparé les résultats de reproduction de brebis vaccinées et éprouvées à ceux de brebis non vaccinées et éprouvées [22]. Le tableau 11 en présente les résultats. Tableau 11 :Performances de reproduction suite à la vaccination contre la toxoplasmose %agneaux viables Durée moyenne de gestation (jours) Poids moyen des agneaux (kg) LOT 1 80.8 (42/52) 144 4.2 LOT 2 17.8 (8/45) 118 3.5 LOT 3 100 (14/14) 145 4.3 LOT 1 LOT 2 LOT3 32 brebis gestantes 30 brebis gestantes 10 brebis gestantes Vaccinées avec à J-77 Non vaccinées Non vaccinées Eprouvées à J90 Eprouvées à J90 Non éprouvées Différence significative du lot 2 par rapport aux autres lots (p<0,01) D’après BUXTON et al. , 1991, [22] 68 Le lot vacciné a une durée de gestation plus longue, plus d’agneaux viables et des agneaux plus lourds que le lot non vacciné. Il n’y a pas de différence significative entre le lot 1 et le lot témoin 3. Ovilis® Toxovax limiterait donc le nombre d’avortements, augmenterait de façon significative le nombre d’agneaux viables ainsi que le poids moyen des agneaux nés. 4.2.3) Mise en place de l’immunité et durée de protection Le taux d’anticorps dirigés contre les toxoplasmes est détectable à partir de la 2ème semaine après la vaccination, il est maximal vers la 3ème semaine post vaccination. Il décroît ensuite progressivement [22]. Ovilis Toxovax® protège les animaux de la toxoplasmose pendant au moins 18 mois (soit 2 saisons d’agnelage [23]. Il est probable qu’ensuite une infestation naturelle aura un effet rappel sur l’immunité des animaux rendant les revaccinations inutiles. 4.3) Modalités de vaccination avec Ovilis Toxovax® Lors de la première vaccination d’un troupeau : vacciner l’ensemble des femelles du troupeau. L’année n+1, la protection durant au moins pendant 2 saisons d’agnelage, seule les agnelles de renouvellement et les brebis nouvellement introduites dans le cheptel seront vaccinées. Il est probable qu’ensuite, une infestation naturelle aura un effet de rappel sur l’immunité des animaux rendant les revaccinations ultérieures inutiles. Cependant s’il s’agit d’un troupeau à haute valeur génétique ou sans historique connu de toxoplasmose, il est recommandé de renouveler la vaccination tous les 2 ans [12, 28,103]. La vaccination se fait entre 4 mois et 3 semaines avant la mise en lutte au moyen d’une injection de 2ml en intramusculaire. L’âge minimal pour la vaccination est de 5 mois. La réaction vaccinale est limitée : une hyperthermie débutant quelques jours après la vaccination peut être observée, avec un retour à la normale dans un délai maximum de 10 jours. Le temps d’attente viande est de 42 jours ce qui est important et rare pour un vaccin. Ne pas administrer d'autres vaccins durant les 14 jours précédant ou suivant la vaccination par ce produit. Il est déconseillé aux personnes à risque (femmes enceintes, immunodéprimés) de pratiquer la vaccination [143]. Le délai de péremption est de quelques jours seulement La vaccination contre la toxoplasmose nécessite un minimum de logistique : la date de la vaccination devra être connue à l’avance car le produit n’est disponible que sur commande (délai de livraison >1 semaine) [12, 28]. L’exposition à des températures >8° ainsi qu’aux rayons solaires sont capables de détruire le vaccin. Ainsi il faut conserver le vaccin au réfrigérateur entre +2° et +8° et surtout pas au congélateur. Une fois reconstitué, le vaccin doit être utilisé dans les 2 heures. Le tableau 12 présente les différentes formulations disponibles ainsi que leur prix respectif [143]. Tableau 12 : Présentations disponibles pour Ovilis Toxovax® Présentation 1 flacon de 20 doses 1 flacon de 50doses 117,50 235,01 Prix du flacon(euros) 5,8 4,7 Prix de la vaccination/animal (euros) D’après DMV, 2008, [143] 69 II) VACCINATION CONTRE LES PASTEURELLOSES Ce sont les agents bactériens les plus fréquemment rencontrés dans les troubles respiratoires des ovins [36]. A) Etiopathogénie 1) Pathologie multifactorielle Une étude relativement récente a étudié les fréquences relatives des agents de pasteurelloses chez les ovins [1]. -Pasteurella haemolytica -Mannheimia haemolytica : 81% -sérotype 2 : 40% -sérotype 1 : <6% -sérotypes 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12 : minoritaires -Pasteurella trehalosi : 19% (spécifique aux petits ruminants) -sérotype 4 : 7-8% -sérotype 3 : 2-3% -sérotypes 10 et 15 : minoritaires -Pasteurella multocida (rôle limité à la différence des bovins) 2) Pathogénie La pathogénie est surtout due à une leucotoxine produite pendant la phase de multiplication de la bactérie. Elle a pour cible les leucocytes et a une action cytotoxique ce qui induit une inflammation et une nécrose pulmonaire [36] comme l’illustre la figure 17. Figure 17 : Aspect macroscopique d’un poumon d’agneau atteint de pasteurellose. Source : MIGUEL et al. , 2002, [71] B) Répartition géographique C’est une maladie cosmopolite retrouvée dans le monde entier. La plupart des élevages sont confrontés à la maladie. 70 C) Pourquoi vacciner ? L’importance sanitaire et économique des pasteurelloses est non négligeable. Les pasteurelloses sont responsables de nombreuses affections aiguës parfois mortelles (affections respiratoires, affections septicémiques). Le taux de mortalité peut atteindre 20% [15]. La morbidité peut elle aussi être élevée et atteindre jusqu’à 50% car c’est une affection très contagieuse .L’affection peut aussi évoluer vers la chronicité [36]. Les pasteurelloses peuvent aussi induire de nombreux retards de croissance. D) La Vaccination 1) Support de l’immunité De nombreuses études furent conduites pour étudier la réponse immunitaire de moutons s’étant rétablis après une pasteurellose. Ces animaux convalescents ont une immunité solide vis-à-vis d’une réinfection supportée par la réaction immunitaire à médiation humorale [34, 24]. D’autres expériences démontrèrent l’existence d’anticorps anti leucotoxine dans le sérum des agneaux convalescents [24]. En ce qui concerne le sérotype 2 de Mannheimia haemolytica, plusieurs études ont montré qu’il est nettement moins immunogène que les autres sérotypes et qu’il entraîne chez le mouton une faible réponse sérologique [49] (or le sérotype 2 représente 40% des souches isolées chez les moutons) [24]. 2) Les vaccins disponibles En France, trois vaccins disposent d’une AMM pour les pasteurelloses ovines. Il s’agit de Lysopast® (Mérial) et Salmopast® (Mérial). La production du Lysopast® va être arrêtée en 2009. Une nouvelle génération de vaccins issus de la technologie IRP (Iron regulated protein) dont nous expliciterons le principe plus tard est disponible sous AMM depuis le 1er janvier 2009 [139]. Il s’agit de Pastovax® (Schering) (anciennement connu sous le nom d’Ovilis Ovipast ®(Intervet). 2.1) Les vaccins inactivés à base de corps bactériens entiers. Les vaccins à base de corps bactériens entiers inactivés (Lysopast® et Salmopast®) (Pasteurella haemolytica, Pasteurella multocida) sont des vaccins adjuvés immunisant les animaux contre Pasteurella multocida groupe A et D (sérotypes non précisés) et Pasteurella haemolytica. Salmopast® induit en outre une protection contre Salmonella dublin et Salmonella Thyphimirium. Ces vaccins possèdent une AMM pour les ovins et les bovins. Ils n’ont cependant qu’une efficacité limitée : ils réduisent la mortalité mais n’empêchent pas l’apparition des signes cliniques [28, 36,103]. 2.2) Les vaccins antileucotoxine (utilisation hors AMM) Des expériences menées chez les bovins ont permis de mettre en évidence la nécessité d’associer à l’antigène majeur qu’est la leucotoxine, des antigènes de surface spécifiques de type (présents dans le surnageant de culture de M. haemolytica). Chez le mouton, il a été possible de développer une réponse protectrice contre une infection à Mannheimia haemolytica sérotype 2 (Mh2) avec un vaccin constitué du surnageant de culture de Mh2. Tecvax® pasteurella à base d’antigènes de surface de MH 1 et 6 et de leu71 cotoxines inactivées de ces 2 sérotypes semble prometteur chez le mouton du moins pour une partie des infections. Cependant, on rappelle que le sérotype 1 correspond à moins de 6% des souches isolées, et que le sérotype 6 est considéré comme minoritaire. Se pose ici la question de l’intérêt de ces vaccins chez les moutons [24, 36]. 2.3) Les vaccins de nouvelles génération: Pastovax® 2.3.1) Composition du vaccin C’est un vaccin de nouvelle génération préparé à partir de surnageant de cultures bactériennes. Le vaccin contient les corps cellulaires de Mannheimia haemolytica (sérotype A1, A2, A6, A7, A9) ainsi que de Pasteurella trehalosi sérotypes T3, T4, T10, T15. Les bactéries sont cultivées sur milieu ferriprive afin de provoquer l’expression membranaire de protéines de fixation du fer, hautement immunogènes (technologie IRP), puis inactivées par le formaldéhyde et adjuvées avec de l’hydroxyde d’aluminium, afin d’obtenir une stimulation prolongée de l’immunité [2]. 2.3.2) Technologie IRP Dans des conditions naturelles d’infection chez l’animal, M. haemolytica croit comme un pathogène dans un environnement où la disponibilité en fer est limitée. Or le fer est un nutriment essentiel pour les bactéries ; pour survivre dans un tel milieu, la bactérie produit de protéines de surface présentant une très grande affinité pour le fer (protéines IRP) [35]. Il se trouve que ces mêmes protéines sont très immunogènes [33, 34]. Traditionnellement, quand des cellules de M haemolytica sont cultivées in vitro pour fabriquer des vaccins, elles ne sont pas confrontées au même type d’environnement limité en fer comme c’est le cas in vivo et donc ces antigènes de surface ne se développent pas. Quand ces bactéries sont utilisées en vaccin, elles n’induisent pas d’immunité contre ces éléments clés que sont ces protéines de surface. En développant des techniques en laboratoire mimant les conditions de croissance rencontrées chez l’animal vivant (technique IRP), on peut produire des vaccins contenant des bactéries exprimant les protéines IRP et ces vaccins sont capables de stimuler de manière beaucoup plus efficace l’immunité [34]. Les souches vaccinales de pasteurelles sont isolées à partir de cas cliniques et cultivées en milieu ferriprive. Cette technique permet de conserver la structure antigénique des souches retrouvées sur le terrain et potentialise les protéines IRP. Les souches vaccinales de Mannheimia et Pasteurella produites sous technologie IRP vont exprimer une quantité très importante de protéines IRP. Ces protéines, communes à toutes les bactéries Mannheimia et Pasteurella, sont immunogènes et vont provoquer une réaction protectrice en favorisant le développement d’anti-corps anti-IRP en grande quantité chez les animaux vaccinés. Lors d’une infection ultérieure, ces anti-corps inhiberont la croissance de Mannheimia haemolytica et de Pasteurella trehalosi à un stade très précoce de l’infection (avant la sécrétion des leucotoxines). Une étude suggère que les IRP d’une souche de biotype A et d’une de biotype T incorporées dans un vaccin pourraient fournir une protection croisée vis-à-vis de l’ensemble des souches typables de P. haemolytica [77]. 72 3) Efficacité des vaccins contre les pasteurelloses 3.1) Efficacité vaccinale Bien que les protéines de la membrane externe régulatrices du fer ne soient pas les seuls antigènes importants pour la protection, il n’y a aucun doute sur le fait que leur inclusion augmente l’efficacité vaccinale. Ceci a été démontré avec des vaccins contenant des protéines IRP de M haemolytica A2 pour immuniser les agneaux ; les résultats de l’étude sont présentés dans le tableau 13 [50]. Tableau 13 : Efficacité des différents vaccins contre les pasteurelloses LOT 1 vaccinés et éprouvés 2 vaccinés et éprouvés 3 non vaccinés et éprouvés Nombre d’animaux 13 agneaux vaccinés à la naissance et éprouvés à 35 jours 8 agneaux vaccinés à la naissance et éprouvés à 35 jours 7 agneaux non vaccinés et éprouvés à 35jous Vaccin Vaccin inactivé (type Lysopast®) Vaccin IRP Nombre de morts 6 (47%) Non vacciné 0 7 (100%) D’après GILMOUR et al. , 1991, [50] Les résultats montrent que le vaccin IRP a conféré une protection très efficace contre la pasteurellose. Les vaccins à corps bactériens entiers diminuent la mortalité mais apparaissent moins efficace que les vaccins IRP. 3.2) Immunité passive Les anticorps transmis par voie passive, via le colostrum des mères vaccinées, préviennent le développement de pasteurellose septicémique jusqu’à 29 jours d’âge minimum [32]. Une autre étude a montré que la réponse à la vaccination de ces agneaux à l’âge de 10 ou 18 jours ne serait pas affectée par les anticorps colostraux [24]. Ces auteurs recommandent de vacciner les brebis en fin de gestation et les agneaux dans les deux premières semaines de vie. La primo vaccination des mères doit avoir lieu avant la mise à la reproduction et il est conseillé de vacciner les agneaux destinés à l’engraissement intensif avant la mise en lot. Cependant la prévention des pneumonies enzootiques ne doit pas reposer uniquement sur la vaccination. En effet il faut aussi maîtriser les facteurs de risque notamment les paramètres d’ambiance et la gestion du stress en élevage [24]. 4) Modalités de vaccination Le tableau 14 présente les protocoles de vaccinations des différents vaccins disponibles contre les pasteurelloses ainsi que les formulations disponibles et leur prix. 73 Tableau 14 : Protocoles vaccinaux contre les pasteurelloses Protocole Effets Secondaires Contre Indication Précautions d’emploi Conservation Lysopast® PV<30 kg: 1 ml. PV>30 kg : 2 ml. SC Adultes : 2 injections à 2-4 semaines d'intervalle. Rappels annuels : Jeunes : Issus de femelles vaccinées : 2 injections à 2-4 semaines d'intervalle à partir de la 3e semaine d'âge. Issus de femelles non vaccinées : 2 injections à 24 semaines d'intervalle dès la fin de la 1re semaine d'âge. Salmopast® <4 mois : 1ml >4mois : 2ml SC Adultes : 2 injections à 4 semaines d'intervalle. Pour les femelles gestantes : 1ere injection à 3 mois de gestation. 2ème injection 2 à 4 semaines avant l’agnelage Jeunes : Issus de femelles vaccinées : 2 injections à 2-4 semaines d'intervalle à partir de la 3e semaine d'âge. Issus de femelles non vaccinées : 2 injections à 2-4 semaines d'intervalle dès la fin de la 1re semaine d'âge. -Réactions d'hypersensibilité -Réactions d'hypersensibilité -Peut provoquer la forma-Peut provoquer la formation tion d'un nodule au point d'un nodule au point d'injection d'injection disparaissant 1 à 2 mois après vaccination. Aucune connue Pastovax® 2ml/animal en SC Adulte : 2 doses de à 4-6 semaines d’intervalle au plus tard 4 semaines avant l’agnelage Jeunes: à partir de l’age de 3 semaines : 2 doses de 2ml en SC à 4-6 semaines d’intervalle. -Œdème transitoire au site d’injection pouvant persister plus de 14 jours. -Réaction d’hypersensibilité (rare) Non-connue -Vacciner des animaux sains +2° à +8° Ne pas congeler Zéro jour Temps d’attente Flacon de 50ml Présentation 11,13 Prix d’un flacon (euros) PV>30 : 0,9 Prix d’une PV PV<30 : 0,45 pour 1 animal (euros) PV> 30 :0,45 Prix du rapPV<30 : 0,23 pel/animal (euros) +2° à +8° Ne pas congeler Zéro jour Flacon de 50ml 31,32 +2° à +8° Ne pas congeler Utiliser dans les 10h après ouverture. Zéro jour ? <4mois : 1,25 >4 mois : 2,5 <4 mois : 0,63 >4mois : 1,25 D’ après AFSSA, 2008, [2] et DMV, 2008, [143] E) Une bonne vaccination n’exclut pas une bonne maîtrise des facteurs de risques La bonne gestion des pasteurelloses implique avant toute vaccination une bonne maitrise des facteurs de risque qui consiste à [36] : - Amélioration des conditions d’ambiance: Amélioration de l’extraction d’air et des vapeurs, mise en place d’entrée et de sortie d’air, limiter les courants d’air, bien protéger et ventiler le coin nurserie, - Diminution de la densité animale, 74 - Limitation du mélange des animaux appartenant à des classes d’âge différentes, - Vide sanitaire, - Limiter l’achat d’animaux à l’extérieur, - Elimination des infectés chroniques. III) VACCINATION CONTRE LES CLOSTRIDIES A) Etiopathogénie 1) Les entérobactéries 1.1) Les bactéries Les études scientifiques récentes montrent que les bactéries responsables de la très grande majorité des cas d’entérotoxémie ovine sont Clostridium perfringens de type A (toxine majeure α cf. tableau 15) responsable de 91% des entérotoxémies ovines) et le toxinotype D (toxines majeures α et ε) responsable de 9% des entérotoxémies ovines [69]. Rôle de Clostridium sordelli dans l’entérotoxémie ovine Chez les ovins, Cl sordelli a été isolé dans certains cas d’entérotoxémies, il y a une vingtaine d’année. Comme d’autres clostridies non pathogènes résidentes, il peut émerger lors d’entérotoxémie. Une étude en France réalisée sur des ovins atteints d’entérotoxémie n’a pas permis d’isoler de Cl sordelli disposant des gènes codant pour la production de toxines. [69]. D’autres auteurs affirment que Cl sordelli produit une toxine létale et une toxine hémorragique. Les souches perdraient leur caractère toxinogène lors de l’isolement [130]. Les Clostridium sont des bactéries ubiquitaires anaérobies, largement répandues dans l’environnement y compris dans le tube digestif de l’homme et des animaux sains. Ces bactéries sécrètent des enzymes lytiques et des toxines qui agissent à distance. Les Clostridium sont dépourvus de facteurs d’adhérence et de pouvoir invasif pour les entérocytes ; ils n’ont donc pas d’avantage sélectif par rapport aux autres bactéries entéropathogènes [105]. Les clostridies sont présents dans le contenu du colon et du caecum des animaux sains mais à faible concentration (< 106 bactéries/g de contenu digestif, généralement 10 à 103). Un état d’équilibre s’instaure avec le reste de la flore intestinale. Cependant, si cet équilibre se dérègle, celles ci peuvent se multiplier de façon excessive et à partir d’une concentration de 106 à 109 bactéries par gramme de contenu intestinal, la production massive de toxines provoque un syndrome entérotoxémique [105,130]. 1.2) Les toxines Les toxines sont responsables de l’ensemble ou la majorité des symptômes et lésions rencontrées au cours des affections à Clostridium, elles passent dans la circulation sanguine et atteignent leurs organes cibles. Les souches de clostridies sont classées en type A, B, C, D, E selon leur aptitude à produire telle ou telle toxine. Le tableau 15 présente le classement des souches de Clostridium selon leurs toxines. Leur prévention repose sur la maîtrise des facteurs de risque et la vaccination qui est ciblée essentiellement sur la production d’anticorps antitoxines [105]. 75 Tableau 15 : Souches de Clostridium perfringens et leurs toxines Cl. per- Type A fringens Toxine α ++ Type B Lamb dysentery Type C α +, β++, ε + α +, β ++ Type D Type E Pulpy kidney disease α +, ε ++ α +, ι ++ D’après TARTERA, 2000, [130] 2) Les facteurs de risque Les entérotoxémies ont lieu à la faveur d’une multiplication de Clostridium résultant d’une perturbation de la flore intestinale. Les facteurs de risques sont donc toutes les circonstances susceptibles de perturber l’écosystème intestinal à savoir : -Les erreurs de rationnement : excès de glucides, excès d’azote à la mise à l’herbe, insuffisante de fibrosité de la ration, absence de transition alimentaire [14, 130]. -Variation de consommation notamment en fonction des variations climatiques [130]. -Parasitisme digestif qui réduit le péristaltisme, et qui facilite l’absorption des toxines en augmentant la perméabilité intestinale. (Coccidiose et entérotoxémie sont souvent associées chez l’agneau) [130]. -Antibio supplémentation [105,130]. -Stress 3) Les affections à Clostridium à localisation cutanée et/ou musculaire Les agents de gangrènes (C.chauvoei, C.oedematiens, C.septicum, C.sordelli) de même que C.tetani pénètrent dans l’organisme à la faveur d’une plaie (nombril, castration caudectomie, bouclage). Les agents de gangrène se multiplient si les conditions d’anaérobiose sont favorables et libèrent des enzymes et des toxines responsables de nécrose tissulaire. Le charbon symptomatique est une forme particulière de gangrène : la contamination n’a pas lieu par l’intermédiaire de plaie mais est d’origine endogène [105]. Dans les zones d’endémie, les spores de C. chauvoei présentes dans l’environnement sont ingérées et transitent par le tube digestif. Lors de contusion ou traumatisme (coups, bousculade) les spores se développent dans les tissus musculaires anoxiques ou nécrosés conduisant aux lésions du charbon symptomatique [105]. L’étiologie du tétanos est identique à celle des gangrènes cependant la toxine tétanique se fixe sur les terminaisons nerveuses et migre aux centres nerveux pour y bloquer la transmission synaptique, ce qui entraine une paralysie spastique comme l’illustre la figure 18. Figure 18 : Agneau atteint de tétanos. . Source : MIGUEL et al. , 2002, [71] 76 B) Pourquoi vacciner ? Les entérotoxémies peuvent engendrer de graves conséquences économiques et sanitaires. En effet, les ovins sont particulièrement sensibles, (beaucoup plus sensibles que les bovins) aux entérotoxémies ainsi qu’au tétanos. Les entérotoxémies se rencontrent sur les animaux les plus gros, les plus beaux, ceux qui ont une croissance la plus rapide ; elles touchent surtout les jeunes sous la mère mais aussi les jeunes à l’engrais et beaucoup plus rarement les adultes. La morbidité peut être élevée et la mortalité atteint souvent 100% comme cela est indiqué dans le tableau 16 [14]. Le manque à gagner est alors évident. Tableau 16 : Signes cliniques, répartition géographique des différents toxinotypes de Costridium perfringens reconnus comme pathogènes dans l’espèce ovine. Cl. per- Type A fringens Signes Animaux Cibles Pays Type B Lamb dysentery Type C Type D Pulpy kidney disease Diarrhée hémorra- Dysenterie, troubles Entérite nécrotique, Mortalité brutale, gique, rein, nerveux mort subite hémorragique chez troubles nerveux, foie, rate conges- Morbidité 20-30% les nouveaux nés, foie et rein pulpeux tifs… (entérotoxémie Mortalité 100% mort subite chez les Morbidité 10% d’automne) plus âgés Mortalité 100% Morbidité 10-30% Morbidité <5% Mortalité 100% Mortalité 100% Agneaux de 10 j à 3 Agneaux de 1 à 4 Jeunes agneaux Agneaux de 3 sesemaines jours maines à 3 mois à < 3 semaines l’engraissement (ramais surtout rement nouveaux nés nouveaux nés et adultes) Cosmopolite Grande-Bretagne, Cosmopolite Cosmopolite Allemagne, Russie, USA Type E Entéro toxémie rare Rare en Europe D’après TARTERA, 2000, [130] C) Les vaccins 1) Support de l’immunité La protection vaccinale est assurée par l’induction d’anticorps circulants antitoxines. Elle est sans effet sur la survie et la croissance des Costridium toxinogènes. Lors de la vaccination, une grande variété d’anticorps contre les différents épitopes de l’antigène sont produits. Certains d’entre eux seulement sont capables de neutraliser les toxines. En général les anticorps neutralisants sont dirigés contre le domaine de la toxine qui est impliquée dans la reconnaissance d’un récepteur à la surface cellulaire. Ils préviennent ainsi la fixation et l’entrée de la toxine dans la cellule [105]. La prévention du charbon symptomatique est plus complexe. La seule immunité antitoxine n’assure pas une protection suffisante. Celle ci est obtenue avec des vaccins contenant les surnageants de culture et les corps bactériens. Il semblerait que les flagelles qui entourent cette bactérie aient un rôle primordial dans l’immunité. Les anticorps anti flagelle ont un rôle opsonisant qui favorisent l’élimination des bactéries par les polynucléaires [105]. 77 2) Particularité des vaccins 2.1) Composition Les vaccins sont généralement constitués de surnageants concentrés de cultures de Clostridium dans lesquels la toxine majeure de chaque espèce de Clostridium est titrée. Les cultures sont optimisées de façon à obtenir le titre maximum de toxines. Ces préparations sont inactivées, le plus souvent avec du formol on obtient donc des anatoxines. La valence antitétanique est préparée à partir de toxine tétanique purifiée. La valence anti charbon symptomatique contient le surnageant de culture et les corps bactériens (anaculture) de C.chauvoei. Ces préparations sont additionnées d’un adjuvant d’immunité huileux ou à base d’hydroxyde d’alumine [105]. Pour des raisons commerciales, qui ne correspondent pas toujours aux données épidémiologiques ces vaccins sont présentés sous forme multivalents associant les valences des Clostridium gangreneux et de ceux impliqués en pathologie digestive [105]. Le tableau 17 dresse la liste des vaccins disponibles ainsi que leurs valences respectives. Tableau 17 : Les vaccins disponibles en France contre les entérotoxémies et leur protection contre les différentes espèces ou toxines de clostridies. Vaccins Espèces cibles BV, OV, CP, LP Covexin 10 ® BV, OV (Schering Plough) BV, Coglamune® OV (Ceva) BV, Miloxan® OV, CP (Mérial) OV, Séranamix® CP, LP (Ceva)* Tasvax Huit® BV, OV, (ScheringCP, LP Plough) Coglavax® (Ceva) Cl. Cl. Cl. perfrin- perfringens perfringens gens Toxine β Toxine α Toxine ε X X X Cl. Novyi Cl. tetani X X X X Cl. sor- Cl. sep- Cl. delli ticum chauvoei X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X D’après TARTERA, 2000, [130] *Séranamix contient en plus une valence E coli K99 (cf vaccination contre les colibacilloses) Les vaccins doivent répondre aux normes de la pharmacopée européenne, c’est à dire donner dans le sérum de l’animal vacciné [14]: 2UI /ml d’antitoxine α 10 UI /ml d’antitoxine β 5 UI/ml d’antitoxine ε 2.2) Protection Tous les vaccins protègent contre la toxine ε. Deux vaccins sur les 6 ne protègent pas contre la toxine α . Des études précisent que les doses permettant d’obtenir chez l’animal de contrôle, au plus 1 à 1.5 UI/ml d’antitoxine α peuvent s’avérer insuffisantes pour assurer une 78 bonne protection [69]. Ainsi Tasvax- Huit ® qui ne permet d’obtenir chez l’animal de contrôle que 1UI/ml d’antitoxine α et Covexin10® qui ne permet d’obtenir chez l’animal de contrôle que 0,5UI/ ml ne seraient pas complètement efficaces [143]? L’immunité n’est obtenue qu’une dizaine de jours après la deuxième injection de rappel [105]. La durée de la protection passive serait de 2 à 3 semaines [14]. Les anticorps colostraux n’interféraient pas avec une immunisation active [29]. L’efficacité de la vaccination est dépendante du suivi correct du protocole de vaccination. Les rappels et les intervalles de vaccination sont essentiels pour assurer une protection correcte de l’animal. La protection conférée par ce type de vaccination est strictement individuelle : Les sujets non vaccinés ne bénéficient pas de la protection acquise par les vaccinés d’un même troupeau [105, 130]. L’efficacité de la vaccination dépend de la quantité et de l’affinité des anticorps neutralisants vis à vis des quantités de toxines présentes dans l’organisme. Si la capacité neutralisante du sérum est supérieure aux quantités de toxines produites au cours d’un épisode d’affection digestive à Clostridium, l’animal est protégé ; dans le cas contraire, la maladie se déclare. C’est un vaccin dit « à seuil » [103]. 3) Modalités de vaccination 3.1) Protocoles de vaccination Les entérotoxémies à Clostridium touchent surtout les jeunes chez qui les toxines produites par Clostridium sont neutralisées d’une part localement par les IgA, d’autre part via les anticorps sériques; or l’injection parentérale d’anatoxines ne génère généralement pas de réponse immunitaire locale ni de réponse cytotoxique vis-à-vis des Clostridium. Dans ce cas, la prévention est assurée par l’ingestion de colostrum de mères vaccinées, riche en IgA et IgG antitoxines. La protection passive par les anticorps antitoxine est assurée à deux niveaux, d’une part dans le tube digestif par les IgA et les IgG non dégradés par les protéases digestives, et d’autre part dans le système circulatoire par les IgG d’origine colostrale [105]. Les mères sont vaccinées selon le protocole classique de vaccination en vue de la protection passive des agneaux via le colostrum c'est-à-dire que la deuxième injection de primovaccination ou l’injection de rappel doit avoir lieu entre 2 et 6 semaines avant l’agnelage. Les jeunes nés de mères vaccinés peuvent être vaccinés dès l’âge de deux mois selon le DMV mais certains auteurs conseillent de vacciner les agneaux à 1 mois [14]. Un protocole de 2 injections à 4 semaines d’intervalle est préconisé par le DMV. Pour les jeunes nés de mères non vaccinées, le DMV conseille de ne vacciner qu’à partir de l’âge de 2 semaines mais selon certains auteurs les anatoxines peuvent être utilisées très précocement (1 semaine) [14]. Quel que soit le protocole, un animal vacciné jeune doit être revacciné à 6 mois, puis tous les ans. Si dans un élevage les facteurs de risques sont non maîtrisables par l’éleveur, il est recommandé de vacciner tous les 6 mois [14]. 3.2) Modalités de vaccinations Les tableaux 18 et 18 suite présentent les protocoles de vaccinations de chaque vaccin contre les entérotoxémies. 79 D) Une bonne vaccination n’exclut pas une bonne maîtrise des facteurs de risque . Au vue de l’importance des facteurs de risque dans l’apparition des entérotoxémies, il convient même lors de vaccination de les maîtriser pour avoir une protection vaccinale maximale [130]. Qualité des aliments -Diminuer raisonnablement les compléments riches en protéines et en sucres et les remplacer par un aliment riche en fibres -Faire des transitions alimentaires -Laisser du foin de bonne qualité à disposition des animaux Pâturage -Maîtrise de l’apport azoté -Mise à l’herbage progressive. Quantité d’aliments -Quantité adaptée aux besoins réels Eau à volonté Diminuer le stress Maîtriser l’état sanitaire des animaux notamment le parasitisme 80 Tableau 18 : Modalités de vacconation contre les entérotoxémies Covexin10® 1ml 75% à 100% des animaux ont une réaction à l’injection. Le plus souvent : gonflement, induration au site d’injection, hyperthermie modérée Parfois : abcès ou autre réaction des tissus sous jacents. Les réactions locales n’ont aucune influence sur l’état général, le GMQ Précautions Ne pas vacciner les animaux malades ou immunodéficients. En l’absence de donnée spécifiques ; aucune recommandation n’existe pour la vaccinad’emploi tion lors de la gestation Ne pas administrer d’autres vaccins 14jours avant ni 14 jours après Ne pas mélanger à d’autres vaccins Conservation Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C Ne pas congeler Utiliser le vaccin dans les 8h après ouverture Posologie Effets secondaires Temps d’attente Présentation Nul Flacon 20ml Flacon 50ml Flacon 100ml Prix du flacon (euros) Prix d’une PV/ animal (euros) Tasvax huit® 2ml Réaction locale au point d’injection Miloxan ® 2ml Nodule au point d’injection Réaction d’hypersensibilité chez les animaux sensibilisés Bien agiter avant emploi Respecter les règles d’asepsie Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C Ne pas congeler Nul Respecter les règles d’asepsie Ne vacciner que les animaux en bonne santé Tout flacon entamé doit être utilisé immédiatement 81 Nul Flacon Flacon Flacon 50ml 50ml 200ml 17,11 54,28 19,38 1,36 Source : DMV, 2008, [143] Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C Ne pas congeler 1,08 1,55 Flacon 250ml 87,47 1,39 25flacons de 4 ml 59,10 2,36 Tableau 18 (suite) : Modalités de vaccination les entérotoxémies Coglavax® 2ml Posologie Effets secondaires Légère réaction au point d’injection Précautions d’emploi Conservation Temps d’attente Présentation Prix d’un flacon (euros) Prix d’une PV (euros) Respecter les règles d’asepsie Tout flacon entamé doit être utilisé rapidement Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C Ne pas congeler Nul Flacon 100ml 36,56 1,46 Coglamune® 2ml Séranamix® 5ml Nodule au point d’injection Réaction locale au point d’injection Réaction d’hypersensibilité chez les animaux sensibilisés (il est conseillé de faire un essai préalable sur un nombre limité d’animaux avant) Respecter les règles d’asepsie Bien agiter avant emploi Ne vacciner que les animaux en bonne santé Ne pas vacciner les brebis gravides dans le dernier mois avant la mise bas Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C Tenir à l’obscurité entre +2°C et +8°C Ne pas congeler Nul Flacon 250 ml 77,32 Flacon 50ml 1,24 Source : DMV, 2008, [143] 82 Nul Flacon 250 ml Flacon 50 ml 43,60 9,68 1,74 1,94 IV) VACCINATION CONTRE LE PIETIN A) Etiopathogénie Le piétin est causée par l’action synergique de Fusobacterium necrophorum et de Dichelobacter nodosus (ou Bacteroïdes nodosus) [136]. La pathogénie du piétin est précisée dans la figure 19. Le pouvoir pathogène de Fusobacterium necrophorum est liée à la production de toxines (une protéase dermonécrotique et une leucocidine à pouvoir anti leucocytaire). Il est le principal agent de la macération et de la putréfaction des pieds et l’agent causal initial du piétin en créant une lésion primitive, véritable porte d’entrée pour l’autre germe. Le pouvoir pathogène de Dichelobacter nodosus est très variable selon les souches et dépend de la présence des pilis permettant l’adhésion de la bactérie aux cellules épithéliales et sa progression dans les lésions, de l’aptitude du germe à produire des protéases. Il peut envahir les cellules germinales de la corne des onglons grâce à un pouvoir protéolytique puissant [120]. Figure 19 : Pathogénie du piétin - Humidité, température>10° - Sensibilité raciale (Mérinos) - Sensibilité individuelle (âge, poids.) - Mauvaise conformation de l’onglon - Traumatisme du pied - Erreurs alimentaires (carence en Zn, - Surpopulation, hygiène - Défaut de parage - Maladies concomitantes Facteurs favorisants Fragilisation de la peau et de l’espace inter digité F.necrophorum Colonisation et action dermonécrotique (nécrose et suppuration) + leucocidine (inhibition des polynucléaires) Dermatite interdigitée Stade I et II D.nodosus Adhésion, multiplication Protéolyse de la corne Extension vers l’avant D’après PIN, 1998, [98] et FRIKHA et al. , 2002, [45] 83 B) Répartition géographique La maladie sévit dans le monde entier, surtout dans les régions à climat doux et humide. Dans un pays, la transmission du piétin fait suite à des transactions commerciales, à des mouvements d’animaux, à des changements de pâturages. Dans un élevage indemne, le piétin apparaît souvent à la suite d’une introduction d’un animal atteint ou porteur sain. Dans un élevage contaminé, il apparaît de façon progressive de façon enzootique [45]. C) Pourquoi vacciner ? Le piétin se présente sous deux formes : une forme bénigne et une forme grave. La forme bénigne crée une boiterie légère, des lésions modérées de la peau de l’espace inter digité. La forme grave est contagieuse et très douloureuse. Elle crée une boiterie importante, une nécrose à odeur caractéristique avec un décollement de la corne voire la chute de l’onglon comme illustré dans la figure 20. Elle induit des signes généraux liés à la douleur (baisse de production, anorexie, amaigrissement). En conséquence, le piétin entraîne des pertes économiques considérables : diminution des productions en viande et en laine (10%) et en lait (20%) [19], des frais de traitements, de prévention et de mains-d’œuvre élevés, une impossibilité de transaction commerciale des ovins provenant d’un troupeau infecté [45]. Figure 20 : Chute d’un onglon suite à une lésion de piétin. Source :MIGUEL et al. , 2002, [71] D) Les vaccins 1) Support de l’immunité Le pouvoir immunogène de F. necrophorum est très faible à la différence de Dichelobacter nodosus. Le pouvoir immunogène de Dichelobacter nodosus est dû aux antigènes de pili On connaît actuellement neuf sérogroupes (de A à I). Les sérogroupes comprennent un ou plusieurs sous groupes, ce qui donne au total 16 sérotypes. La réponse immunitaire est spécifique du sérogroupe. Il n’existe pas de protection croisée entre ces différents sérogroupes. Dans un même élevage il peut en coexister plusieurs, ce qui rend la vaccination délicate [45]. 84 2) Efficacité vaccinale avec Footvax® Jusqu’en 2001, un deuxième vaccin était disponible (Piétimam®, CEVA, vaccin inactivé adjuvé contenant les valences ; Fusobacterium necrophorum, Staphylocoque aureus, Clostridium perfringens A) mais il a été retiré du marché en 2001 [10]. A l’heure actuelle, il existe en France un seul vaccin : Footvax ®, c’est un vaccin inactivé contenant 10 sérotypes de Dichelobacter nodosus A,B1,B2,B4,C,D,E,F,G,H) de souches fortement piliées [10, 45]. La vaccination permet de diminuer la fréquence et la gravité de la maladie, mais elle a ses limites. Son échec est du à l’hétérogénéité des souches de Dichelobacter nodosus responsables de la maladie qui peuvent être différentes de celles du vaccin, et à l’importance des facteurs favorisants l’apparition du piétin dans l’élevage [45]. La durée de l’immunité est de courte durée, de l’ordre de 4 mois [28]. Une étude comparant les durées de protection conférée par la vaccination chez différentes races, révèle que la majorité des Romanov sont résistants au Piétin pendant 16 semaines alors que pour les Mérinos avec ce vaccin la résistance ne dure que 4 à 5 semaines après la vaccination [126]. 3) Modalités de vaccination La primo vaccination est réalisée à l’aide de 2 injections de 1ml entre 4 et 6 semaines d’intervalle [10, 45]. La vaccination doit donc être effectuée juste avant les périodes à risque. [28]. Le vaccin a aussi un effet curatif : la vaccination pendant une épidémie est possible. Les rappels se font tous les 4, 6, 12 mois selon les données épidémiologiques de la maladie dans la région [45]. Les agneaux peuvent être vaccinés à partir de l’âge de deux semaines. [10, 45]. Eviter de vacciner les brebis dans les 4 semaines qui précèdent l'agnelage et pendant la période de production laitière particulièrement au cours des deux semaines qui suivent la mise bas. Il n’y pas de temps d’attente ni en lait ni en viande. Le vaccin ne doit pas être congelé et doit être conservé au frais à l’abri de la lumière [143]. L'adjuvant huileux du vaccin peut être la cause d'une réaction localisée au site d'injection qui disparait en 5 à 6 semaines. Il est rapporté que les Dorset Horn réagissent beaucoup plus fortement que les autres races au point d’injection du vaccin [128]. L'injection accidentelle de ce vaccin chez l'homme est susceptible d'engendrer des réactions inflammatoires locales intenses, principalement lors d'une injection sous pression au niveau du doigt et/ou des articulations de la main (la gravité et l'évolution des lésions dépendent principalement du site de l'injection accidentelle). Le tableau 19 présente la formulation du vaccin disponible en France ainsi que son prix [143] Tableau 19 : Présentation disponible pour le vaccin contre le piétin Vaccin Footvax Présentation Flacon 50ml Nombre d’animaux vaccinables (1injection de PV) 50 Prix du flacon (euros) 108,33 Prix d’une injection (euros) 2,17 Prix total d’une PV/animal (euros) 4,34 D’après DMV, 2008, [143] 85 E) Une bonne vaccination n’exclut pas la maîtrise des facteurs de risques. La vaccination ne permet pas à elle seule de contrôler le piétin dans un élevage dont l’hygiène est médiocre. Des mesures complémentaires préventives sont indispensables et incluent [10, 28]: -Le tri des animaux (isolement, élimination des animaux atteints) -Traitement local (parage) -L’emploi de pédiluve (sulfate de zinc à 20%, sulfate de cuivre à 20%. La conception du pédiluve doit prévoir en plus un bac de prélavage et une aire de séchage bétonnée permettant le séjour des animaux pendant 1heure. V) VACCINATION CONTRE L’ECTHYMA CONTAGIEUX A) Etiologie L'ecthyma contagieux des ovins et des caprins est une maladie infectieuse et contagieuse, due à un virus dermotrope de la famille des Poxviridae. Elle affecte principalement les petits ruminants mais aussi plusieurs autres espèces d'ongulés ainsi que l'homme [53]. Il est très résistant dans le milieu extérieur. B) Répartition géographique L’ecthyma contagieux est une maladie ubiquitaire qui a été mise en évidence et étudiée sur tous les continents. En Europe, sa zone de prédilection semble être le bassin méditerranéen. En France, on la rencontre dans les régions d’élevage ovin : Midi, Centre, Est, Vendée, Nord [59]. C) Pourquoi vacciner ? 1) Importance pour la santé publique L’ecthyma contagieux est une zoonose mineure. Le virus de l'ecthyma contagieux est aisément transmissible à l'homme [63, 86]. Certains auteurs estiment que 33% des personnes en contact avec des moutons ont été contaminés ou le seront durant l'exercice de leur fonction. La transmission reste néanmoins, apparemment rare. Elle procède d'une effraction cutanée au cours des soins donnés aux animaux malades [133]. 2) Importance sanitaire et économique L’ecthyma contagieux peut affecter les brebis de tout âge mais le plus souvent ce sont les brebis de moins d’un an qui sont atteintes [59]. L'ecthyma contagieux se manifeste classiquement par la formation de papules et de vésicopustules sur les lèvres, les muqueuses buccales et la langue, plus occasionnellement sur les mamelles, les pieds, les organes génitaux. L’affection est généralement plus grave chez les jeunes [52]. L’importance économique est sensible, même si la mortalité, sauf pour les formes graves, est relativement faible. La maladie peut se présenter sous 2 formes : Forme cutanée papulo-croûteuse : Des vésicules localisées au niveau des lèvres comme l’illustre la figure 21, de la face, des onglons, des trayons se rompent et provoquent la forma86 tion d'ulcères superficiels qui se sur infectent et engendrent alors de la fièvre, une diminution des productions et un affaiblissement des défenses immunitaires, d'où l'apparition de pneumonies ou de gastroentérites pouvant entraîner la mort [52]. Figure 21 : Forme papulo-crouteuse d’ecthyma à localisation labiale chez un agneau. Source : MIGUEL et al. , 2002, [71] Forme buccale : Cette forme d'ecthyma touche surtout les jeunes et évolue de façon dramatique du fait de sa localisation empêchant les agneaux de se nourrir [52, 100]. Les lésions linguales se présentent sous la forme de taches ulcératives circulaires recouvertes d'un enduit blanchâtre épais et nécrotique. Ces lésions entraînent de la douleur et une sialorrhée intenses. D) La Vaccination 1) Support de l’immunité La protection immunitaire des brebis à l’égard de l’ecthyma contagieux fait intervenir la réaction immunitaire à médiation cellulaire [21]. Cependant une étude plus récente montre que la réponse immunitaire à médiation cellulaire ainsi que la réaction immunitaire à médiation humorale sont toutes les deux impliquées [55]. Après guérison des lésions provoquées par le virus, une immunité se met en place. Elle dure en générale de neuf à douze mois, parfois jusqu’à 28 mois [52]. La localisation des lésions autours de la bouche ou de la mamelle, la récidive de la maladie chez le jeune et chez le mouton adulte laissait penser que l’immunité dans cette affection devait être d’un type particulier et mettait en jeu l’immunité locale plutôt que l’immunité humorale [59]. 2) Efficacité vaccinale En France, seul un vaccin est disponible pour l’ecthyma contagieux ; il s’agit d’Echtybel®, vaccin à virus vivant atténué 87 Poncelet a comparé l’efficacité de la vaccination curative versus la vaccination préventive. Le vaccin a été prescrit à titre préventif sur 32 troupeaux (soit 9600 brebis) ayant chaque année des lésions d’ecthyma sur les brebis et les agneaux. Le vaccin a été prescrit à titre curatif sur 12 troupeaux contaminés (1800 brebis ou agneaux) [100]. Les résultats de cette étude sont confinés dans le tableau 20. Tableau 20 : Efficacité de la vaccination préventive versus curative dans la gestion de l’ecthyma contagieux Résultats favorables Echecs Total NB : 1 cas= 1 troupeau Vaccination préventive 25 cas (78%) 7cas (22%) 32cas Vaccination curative 8 cas (67%) 4cas (33%) 12cas D’après PONCELET, 2001 [100] Pour la vaccination préventive 22% d’échec suggère l’hypothèse qu’il existerait plusieurs souches virales différentes ayant des caractéristiques antigéniques différentes du vaccin. Pour la vaccination curative, les résultats sont bons étant donné que chez près de 70% des troupeaux soignés en curatifs, la vaccination aide à la guérison. Poncelet a aussi comparé l’efficacité de la voie d’administration du vaccin intradermique versus la voie sous cutanée : la vaccination intradermique semble plus efficace que la voie sous cutanée [100]. L’immunité colostrale lors de vaccination contre l’ecthyma semble inexistante [21]. La durée de l’immunité est d’environ 1,5 mois voire 2 mois maximum [100]. 3) Modalités de vaccination avec Echtybel® En règle générale, on préconise de ne vacciner que des animaux en bonne santé. Cependant Echtybel® peut être utilisé efficacement aussi bien en préventif qu’en curatif [100]. Compte tenu de la durée de l’immunité post vaccinale relativement courte, il faut donc prévoir la vaccination en fonction de la période à risque. Ainsi il est conseillé de vacciner les brebis 15 jours à 3 semaines avant le part pour les protéger pendant les 2 premiers mois après la mise bas (période à risque). En cas de mise bas retardée (retours en chaleurs) ou de lots mettant bas plus tard (antenaises), il faut vacciner ou revacciner selon le cas. Cette recommandation n’est pas toujours respectée [100]. Le protocole préconisé par le DMV est le suivant : une injection de 0.2ml par voie intradermique (à préférer) ou de 1ml par voie sous cutannée, 3 à 4 semaines avant l’agnelage. Les agneaux non sevrés peuvent sans risque être vacciné par un vaccin vivant. On peut donc sans crainte vacciner les agneaux nés de mères infectées [21]. Les agneaux ne sont pas protégés par leur mère et ils peuvent être vaccinés dès la naissance en cas d’épidémie [21, 100]; une 2e injection peut être nécessaire s’il n'y a pas régression des symptômes (10 jours après la 1re injection) [143].La vaccination peut être responsable d’une réaction œdémateuse au point d’injection lors de l’utilisation de la voie sous cutannée. Lors d’injection intradermique, il se développe fréquemment dans les 6 jours, une pustule caractéristique de l’ecthyma évoluant vers la cicatrisation en une semaine. Les sujets ne présentant pas de lésion vaccinale doivent être revaccinés 8 à 15 jours après. [143]. Il n’y a pas de temps d’attente ni en lait ni en viande. Le vaccin doit être conservé au frais et à l’abri de la lumière avant utilisation et doit être utilisé immédiatement après reconstitution avec le solvant. 88 Le tableau 21 présente les formulations disponibles du vaccin Echtybel® en France ainsi que son prix. Tableau 21 : Présentation disponibles pour la vaccination contre l’ecthyma contagieux Vaccin Ecthybel® Présentation Flacon 10doses Flacon 25doses Nombre d’animaux vaccinables (1injection de PV) 10 25 Prix du flacon (euros) ? 24,55 Prix pour une PV ou rappel (euros) ? 0,98 D’après DMV, 2008, [143] E) Vacciner ne dispense pas de maîtriser les facteurs de risque Comme pour toutes les maladies, il faut maitriser les facteurs de risque de l’echtyma pour avoir une efficacité vaccinale maximisée [53] : • • • Eviter l'introduction du virus dans un élevage indemne, Respecter la quarantaine pour les animaux nouvellement introduits dans l’exploitation, L'hygiène et la bonne conduite du troupeau diminuent les risques de maladies intercurrentes immunodépressives, Eviter de faire paître les animaux sur des pâtures antérieurement contaminées. (désinfection par épandage de la chaux vive). • VI) VACCINATION CONTRE L’ARTHRITE A ROUGET A) Etiologie Le rouget est une maladie infectieuse virulente inoculable et peu contagieuse. Il est déterminé par la pullulation d’un bacille Erysipelothrix rhusopathiae identifié en 1982 par Pasteur. Le mouton n’est pas traditionnellement connu pour sa sensibilité vis à vis de ce germe à la différence du porc. Le pouvoir pathogène du bacille pour les autres espèces que le porc est, le plus souvent lié à une déficience organique de la victime plutôt qu’à la virulence propre du bacille [5]. La porte d’entrée est mal connue ; mais les traumatismes cutanés (nombril, plaie de castration, plaie de caudectomie) pourraient représenter un facteur prédisposant. B) Répartition géographique C’est une maladie universellement répandue. ]. En France, le rouget du mouton est beaucoup moins fréquent que celui du porc et touche surtout des petits élevages familiaux [135]. C) vacciner ? 1) Importance pour la santé publique C’est une zoonose. Chez l’homme elle revêt une forme cutanée appelée Erysipéloïde de Baker Rosenbach apparemment bénigne mais en réalité potentiellement grave par ses complications articulaires et cardiaques (endocardite) [135]. 89 2) Importance économique et sanitaire Dans les pays anglo-saxons, la forme la plus usuellement observée se manifeste sur des agneaux de deux à quatre semaines, par une septicémie et une polyarthrite aigue, tandis que sur les animaux plus âgés (un à quelques mois) on observe une polyarthrite progressive chronique. Au cours des dernières années, on a noté une tendance à la diminution des formes septicémiques au profit des formes chroniques ou subaigües. Les symptômes apparaissent alors sur des animaux de deux à six mois, sous la forme de boiteries chroniques. C’est un motif de saisie les plus fréquents en Nouvelle Zélande [60]. En France, il revêt généralement l’allure d’une polyarthrite subaiguë, chez le jeune agneau et d’évolution parfois enzootique [124]. L’apparition de ces formes contagieuses dans certaines exploitations pose des problèmes économiques importants. L’agneau malade peut mourir ou être transformé en non valeur économique, dans les cas les plus favorables on assiste à une guérison apparente. La persistance d’arthrites chroniques est à l’origine de saisies partielles à l’abattoir, non négligeables surtout lorsqu’il s’agit d’un membre postérieur. D) Vaccination contre le rouget 1) Support de l’immunité L’importance de l’immunité à médiation cellulaire est mal connue pour le rouget chez le mouton. Par contre l’immunité humorale semble efficace pour protéger les ovins des infections par voie intradermique. Cependant, on ne connaît pas la nature exacte des anticorps protecteurs ; ni même l’importance respective des composantes cellulaire et humorale de l’immunité contre le rouget [124]. 2) Efficacité vaccinale En France, un seul vaccin est disponible. Ruvax® est un vaccin inactivé qui contient des corps bactériens lysés d’Erysipelothrix rhusopathiae sérotype 2. 2.1) Vaccination du jeune La vaccination du jeune agneau, n’a jamais apporté les résultats escomptés, le nouveau né ne sachant sans doute pas développer une réponse immunitaire suffisante [5]. L’utilisation du vaccin chez l’agneau, est réservée au protocole thérapeutique de vaccinationantibiothérapie étudiée par Joubert [61]. Certains auteurs préconisent une vaccination des agneaux dès la naissance en vaccination d’urgence, cela permettant une atténuation ou un arrêt de la maladie. [28]. 2.2) Efficacité de l’immunité colostrale L’immunite colostrale vis-a-vis du rouget existe. On peut donc vacciner les mères en vue de protéger passivement les agneaux ce qui se traduit dans les élevages touches par une extinction de l’enzootie au cours des mise bas suivantes [5]. L’étude ne précise toutefois pas la durée de protection des anticorps colostraux. Cette même étude souligne aussi l’importance des facteurs colostraux non spécifiques dans la protection des agneaux contre l’arthrite à rouget. 90 3) Modalités de vaccination avec Ruvax ® Le vaccin peut s’utiliser en préventif ou en curatif. Ainsi en milieu sain : chez les brebis gravides, vacciner 4 à 6 semaines avant la mise bas. Lors de primo vaccination faire 2 injections de 2 ml à 3-4 semaines d’intervalle en sous cutané. En milieu contaminé : chez les agneaux dès la naissance en vaccination d’urgence. Celle-ci permet souvent une atténuation ou un arrêt de la maladie [28]. Le temps d’attente autant en lait qu’en viande est nul. La vaccination étant susceptible de déclencher des réactions d'hypersensibilité sur les animaux sensibilisés par l'infection, le DMV conseille de tester la sensibilité de quelques animaux avant de généraliser la vaccination à l’ensemble du troupeau. Le vaccin peut provoquer la formation d'un nodule au point d'injection lors d'une administration par voie sous-cutanée. Le vaccin se conserve au frais et à l’abri de la lumière [143]. Le tableau 22 présente les formulations disponibles en France pour le Ruvax® ainsi que leur prix. Tableau 22 : Présentations disponibles pour la vaccination contre l’arthrite à rouget Vaccin Ruvax® Flacon de 10 Flacon ml de 50Flacon ml 250 ml Présentation 5 25 125 Nombre d’animaux vaccinables (1 injection) Prix du flacon (euros) 2,34 9,44 42,78 Prix d’une injection (euros) 0,45 0,37 0,35 Prix total d’une PV/animal (euros) 0,9 0,75 0,7 D’après DMV, 2008, [143] VII) VACCINATION CONTRE LES COLIBACILLOSES A) Etiopathogénie Les colibacilloses sont causées par des Escherichia coli entéropathogènes, le plus souvent il s’agit de souches entérotoxinogènes (ETEC, sérotype O, K H) [57]. Ces souches colonisent l’intestin dès la naissance grâce à la présence d’adhésines de type fimbriaire (K99, F41) et sécrètent une entérotoxine thermostable responsable d’une hypersécrétion d’eau et d’éléctrolytes dans l’intestin [67]. Chez l’agneau, les colibacilloses donnent surtout lieu à des septicémies mortelles plutôt qu’à un syndrome diarrhéique (contrairement au veau) [14]. Certains autres facteurs bactériens participent indirectement à la colonisation intestinale telles les capsules (antigène K28, K30, CS31A dont le rôle est encore discuté) et d’autres adhésines de type fimbriaire (F17=FY, F1). Les facteurs d’attachements isolés chez le veau peuvent être retrouvés chez les petits ruminants. Les souches les plus importantes chez l’agneau seraient F5+ et F17 [72]. B) Répartition géographique La répartition de la colibacillose ovine est mondiale. La maladie est décrite pour la première fois en 1957 en Australie. La maladie est présente aussi au Royaume Unis, en Nouvelle Zélande, en Afrique du Sud, aux Etats Unis, en Europe [57, 110]. 91 C) Pourquoi vacciner ? Une enquête menée par POPOFF et al a été effectuée auprès d’élevages ovins laitiers du bassin de Roquefort. Il a isolé les agents infectieux de 39 agneaux d’un mois atteints de malamal dies infectieuses ses néonatales que le tableau 23 récapitule [106]. Tableau 23 : Agents isolés sur des agneaux souffrant de maladies infectieuses néonatales Nombre d’agneaux 3 3 10 23 Diagnostic bactériologique E coli seul C perfringens seul E Coli + C perfringens uniquement E Coli+ C perfringens+ autres clostridies D’après POPOFF et al. al , 1995 [106] Les résultats soulignent l’importance des colibacilles seuls ou en association avec d’autres germes dans la pathologie néonatale des ruminants en général et du mouton en particulier. Lorsqu’elle sévit dans un lot d’agneaux, la colibacillose néonatale prend un aspect très contacont gieux, plus fréquemment et de façon plus importante importante que chez les veaux [72]. [72 Les colibacilloses sont responsables de syndromes chez l’agneau menant lez lez plus souvent à la mort même lorsqu’un rsqu’un traitement est instauré [74]. Ainsi, lors de colibacillose la morbidité peut être imporimpo tante ainsi que la mortalité. Le manque à gagner est alors évident. Les es colibacilloses représentent la 5ème cause use de mortalité des agneaux [62]. Colibacillose à colibacilles entérotoxinogènes (E.coli K99 F5) : Elle touche les jeunes agneaux surtout avant 3 jours [72]. [72 Syndrome des « agneaux baveurs » (« watery mouth disease ») : Il est décrit en France depuis 1985 sur les agneauxx entre 12 1 et 72h après la naissance.. Il serait dû à la libération d’endotoxines par des colibacilles. La morbidité peut atteindre atteindre 24% et la létalité 83% [72]. Un défaut de prise colostrale est souvent incriminé. La sialorrhée,, illustrée par la figure 22, 22 est due à l’hypoglycémie. L’évolution conduit à une septicémie finale colibacillaire [72, [72 74]. Figure 22 : Agneau atteint du syndrome de l’agneau baveur. Source : MIGUEL et al. , 2002, [71] 92 Syndrome de « l’agneau mou ». Il se rapproche de la gastro-entérite paralysante du veau. Le rôle de colibacilles CS31A et ColV à l’origine d’une acidose métabolique est fortement soupçonné. Il atteint des agneaux de 8-10 jours. L’animal est faible, en décubitus. La diarrhée jaune claire n’est pas constante [72, 74]. D) La vaccination 1) Support de l’immunité Lors de colibacillose néonatale, en l’absence de septicémie, l’immunité systémique n’est pas impliquée dans la protection contre les colibacilloses. Il importerait donc de développer un protocole immunitaire et la production d’anticorps au niveau de la muqueuse intestinale, notamment des IgA en stimulant l’immunité muqueuse. Mais l’infection et la colonisation de l’intestin par les souches ETEC se produisent dans les premières heures de vie. Or toute stimulation efficace du système immunitaire demande un délai d’une semaine pour faire apparaître les anticorps et 2 semaines pour obtenir une réponse complète. Ce délai est trop long. Ainsi la manière d’apporter in situ des immunoglobulines aussi tôt dans la vie de l’animal est l’administration de colostrum provenant de brebis préalablement vaccinées contre les souches ETEC [67]. 2) Les vaccins disponibles Les vaccins contre la colibacillose néonatale à souche ETEC sont basés sur les facteurs d’adhésion de type fimbriaire de ces souches et sont destinés à une utilisation par voie parentérale chez la brebis gestante de telle sorte que l’immunité soit transférée via le colostrum à l’agneau nouveau né. La perception générale concernant l’utilisation de ces vaccins est leur efficacité, essentiellement en ce qui concerne la réduction de la mortalité qui paraît plus spectaculaire que celle de la morbidité [67]. En France, deux vaccins contre la colibacillose néonatale ont une AMM ovine. Il s’agit Imocolibov ® (Mérial). C’est un vaccin inactivé par le formol, adjuvé par l’hydroxyde d’aluminium composé de : -corps bactériens d’E.coli 09-078-0101 portant le facteur K99 :6 milliard -corps bactériens d’E.coli 015 portant le facteur d’attachement 31A et E coli 0117 portant le facteur FY : 12 milliards Le second vaccin est Séranamix® (Ceva) qui en plus des valences entérotoxémies contient une valence d’E coli K99. 3) Efficacité du vaccin Imocolibov® Les vaccins anti-colibacillaires sont en général relativement efficaces car les colibacilloses à ETEC ont lieu dans les premières semaines de vie, là où les titres en anticorps du colostrum et du lait sont le plus haut [57]. Une thèse a étudié l’efficacité de ce vaccin. Les anticorps dirigés contre l’antigène K99 persisteraient 20 jours et les anticorps dirigés contre l’antigène Y et 31A, 90jours. Etant donné que la protection sur le terrain semble corrélée aux titre en anticorps, il apparait donc que l’agneau serait protégé vis à vis des diarrhées néonatales à E.coli K99, Y et 31A des cinq premiers jours. De plus grâce à la persistance de ces anticorps (90 jours) dans le sérum des 93 agneaux, ceux ci bénéficieraient ainsi d’une protection vis à vis des septicémies colibacillaires de la 4ème à la 8ème semaine de vie [110]. Certains auteurs affirment que les résultats sont aléatoires sur le terrain ce qui confirme la nécessité de typer les colibacilles en cause pour s’assurer de l’adéquation du vaccin [28, 102, 103]. D’autre part, la vaccination devrait être accompagnée d’une analyse des facteurs de risque et des conseils pour leur maîtrise [102]. 4) Modalités de vaccination contre les colibacilloses L’équipe de Richard et al conseille 1 injection de 1 ml par voie sous cutanée dans les 2 à 6 semaines avant la mise bas sur la brebis avec rappel annuel. Ces recommandations ont d’ailleurs été reprises par le DMV. Un rappel de primo vaccination est envisageable 6 semaines après sur les animaux n’ayant pas agnelé. En effet d’après la cinétique des anticorps étudiée par Richard les titres sériques en anticorps chez les brebis vaccinées atteignent un maximum après 14 jours et se maintiennent à des valeurs correctes pour s’assurer d’un bon transfert colostral pendant 28 jours [110]. Il faudra que l’éleveur veille tout particulièrement à la bonne prise colostrale par les agneaux (nursing important pour l’éleveur). Pour le vaccin Séranamix®, il faut se reporter aux vaccins contre les Clostridies. Les vaccins se conservent au réfrigérateur à l’obscurité. Le tableau 24 présente les différentes formulations des vaccins disponibles contre les colibacilloses ainsi que leur prix [143]. Tableau 24 : Présentations disponibles pour la vaccination contre les colibacilloses Vaccin Imocolibov® Présentation Flacon 5ml 50 flacons de 5 ml Flacon 50ml Nombre d’animaux vaccinables 5 25 10 Prix du flacon (euros) ? ? 71,19 Prix PV ou rappel /animal (euros) 7,11 D’après DMV, 2008, [143] E) Vacciner ne dispense pas de lutter contre les facteurs de risque des colibacilloses Comme toujours, il faut veiller à maitriser les facteurs de risque afin d’obtenir une efficacité maximale de la vaccination [72]: - S’assurer de la bonne prise colostrale dans les 6h après la naissance, - Veiller à la qualité du colostrum, - Veiller à contrôler l’eau, la qualité de l’aliment d’allaitement artificiel (concentration, température, hygiène), - Gestion de la densité animale, de l’humidité, de l’ammoniac, - Séparation des animaux en fonction de leur âge, - Isolement des malades, - Contrôle des introductions. 94 VIII) VACCINATION CONTRE LES SALMONELLOSES A) Etiologie 1) Forme abortive La salmonellose abortive ovine est une toxi-infection inoculable et contagieuse. Elle est le plus souvent enzootique mais parfois sporadique. Due le plus souvent au pouvoir pathogène et toxinogène de Salmonella abortus ovis, elle se traduit cliniquement chez les ovins par des avortements chez les adultes et des infections septicémiques et pneumo-entéritiques chez les nouveaux nés. Salmonella abortus ovis est responsable de 98% des avortements salmonelliques [88] mais d’autres sérotypes peuvent être isolés : S.enteritidis, S.typhimurium, S.dublin, S.derby, S.meleagridis, S.reading, S.agona, S.arizonae [129]. 2) Forme digestive Les sérotypes les plus fréquemment observés sont S.dublin et S.typhimurium, avec une prédominance de S.typhimurium [72] mais des épisodes cliniques peuvent être causés par d’autres sérotypes (Montevideo, Oranienburg, Arizonae…) La forme digestive peut être rencontrée simultanément ou successivement chez les brebis et les agneaux [62]. B) Répartition géographique La salmonellose est rencontrée dans toutes les grandes régions moutonnières du globe. En Europe, on localise la salmonellose abortive ovine en Angleterre, dans les pays de l’Europe de l’est, en Allemagne, en Italie, en France notamment dans le centre ouest et le sud est [87, 129]. La salmonellose est responsable de plus de la moitié des avortements diagnostiqués dans le centre-ouest et le sud est de la France [118]. C) Pourquoi vacciner ? 1) Importance pour la santé publique Les salmonelloses à S.typhimurium et S.dublin sont des zoonoses. Les hommes se contaminent en consommant des produits contaminés. C’est une des causes de toxi-infection alimentaire. Salmonella abortus ovis est spécifique des ovins, ce n’est pas une zoonose [72]. 2) Importance économique et sanitaire 2.1) Forme abortive Chez les adultes, les symptômes génitaux qui prédominent. La mortalité est très rare et la morbidité atteint 3 à 40% du cheptel [31]. La principale manifestation clinique réside dans l’avortement qui peut être précoce rarement suivi de rétention placentaire [12, 129]. Dans un troupeau anciennement infecté, ce sont essentiellement les agnelles qui avortent (10 à 60%). Les brebis ayant déjà avorté avortent rarement une deuxième fois car il se développe un état d’immunité [87]. Chez les agneaux, le tableau clinique est dominé par de la mortinatalité (15 à 20%) [31, 129]. 95 2.2) Forme digestive Elle peut apparaître de façon brutale dans un élevage, sous forme épizootique, à la fois sur les adultes et sur les jeunes. Les animaux présentent une hyperthermie, un abattement marqué, une diarrhée verdâtre parfois hémorragique, parfois une septicémie avec mort rapide. La morbidité ainsi que la mortalité peuvent être élevées surtout chez les jeunes [72]. D) Vacciner contre les salmonelloses 1) Support de l’immunité. Les salmonelles infectent l’hôte par les voies oro-orale, transplacentaire ou plus souvent oro-fécale [68]. Après l’ingestion, elles gagnent la circulation sanguine où circulant au sein des macrophages et des polynucléaires neutrophiles, elles sont à l’abri du système immunitaire humoral. En primo infection, la réponse de l’hôte fait donc intervenir essentiellement l’immunité à médiation cellulaire [76]. Il est néanmoins démontré qu’une primo infection (ou une vaccination) induit la formation d’anticorps dirigés contre différents antigènes de surface des salmonelles mal connus et que le rôle des lymphocytes B et de l’immunité humorale n’est pas négligeable dans l’établissement d’une réponse complète contre l’infection salmonellique. Il n’a cependant jamais été possible de prédire la capacité de résistance d’un animal vacciné sur la base de la présence d’anticorps [68]. 2) Efficacité de la vaccination 2.1) Forme abortive Jusqu’en 2003, un vaccin vivant était disponible pour lutter contre la salmonellose abortive ovine. Il s’agissait que Salmovis® (Mérial) qui provoquait une réponse sérologique élevée, durable et protégeait contre l’avortement et l’excrétion des germes [87]. L’arrêt de production de Salmovis® cause de gros problèmes dans la gestion de la salmonellose ovine.ints. 2.2) Forme digestive 2.2.1) Les vaccins disponibles contre S.typhimurium et S.dublin. Il est bien documenté que les vaccins vivants sont plus efficaces que les vaccins inactivés pour la protection contre Salmonella typhimurium [68, 76]. Cependant en France, seul un vaccin inactivé est disponible. Salmopast® (Mérial) contient les valences Pasteurella multocida A et D, P. haemolytica, S.dublin et S.typhimurium. Les souches de pasteurelles sont des souches bovines ainsi la protection contre les pasteurelloses est de mauvaise qualité ; cependant la protection contre les salmonelloses semble correcte [103]. Avant 2007, l’utilisation des auto-vaccins était fréquentes, notamment lorsque les vaccins commerciaux ne fonctionnaient pas ou que les germes en cause étaient autres que S.typhimurium ou S.dublin [68]. 2.2.2) Modalités de vaccination avec Salmopast® Le tableau 25 présente le protocole de vaccination conte les salmonelloses digestives. 96 Tableau 25 : Modalités de vaccination avec Salmopast Protocole Contre indications Effets indésirables Précautions d’emploi Conservation Présentation Prix d’un flacon (euros) Prix de la PV/ animal (euros) Salmopast® (Mérial) <4mois : 1ml SC/>4mois : 2ml SC -Vaccination des adultes PV : 2 injections à 4semaines d’intervalle Rappel annuel -Femelles gestantes 1ère injection de PV au 3ème mois de gestation 2ème injection : 2 à 4 semaines avant la mise bas rappel annuel -Vaccination des jeunes Iissus de femelles vaccinées :2 injections à 2-4 semaines d’intervalle à partir de 3 semaines Iissus de femelles non vaccinées :2 injections à 2-4 semaines d’intervalle dès la fin de la première semaine -Ne pas vacciner plus de trois années consécutives pour éviter les réactions d’hypersensibilité -Formation d’un nodule au point d’injection -Possibles réactions d’hypersensibilité chez les animaux déjà sensibilisés par l’infection -Ne vacciner que les animaux en bonne santé -Respect des conditions d’asepsie -Tout flacon entamé doit être utilisé immédiatement et tout reliquat doit être détruit -Possibles réactions d’hypersensibilité, tester la sensibilité de quelques animaux avant de généraliser la vaccination à l’ensemble du troupeau Tenir entre 2 et 8°C à l’obscurité Ne pas congeler Flacon de 50 ml 31,32 <4mois : 1,25 >4mois : 2,5 D’après DMV, 2008, [143] IX) VACCINATION CONTRE LA MALADIE DES FRONTIERES A) Etiologie Le virus de la Border Disease (virus BD) est le pestivirus de mouton, apparenté au virus de la maladie des muqueuses des bovins (virus BVD-MD: BVD-I et BVD II) et au virus de la peste porcine classique. Le virus existe sous de nombreuses souches de biotype non cytopathogène. Exceptionnellement des biotypes cytopathogènes peuvent être isolés dans un contexte de maladie ressemblant à la maladie des muqueuses chez des moutons infectés de manière persistante par le virus BD. Ces souches cytopathogènes ne diffusent pas [131]. Le mouton peut être infecté par le pestivirus bovin (BVD-MD) [122, 131]. Ainsi une étude en Grande Bretagne a montré que les ovins étaient à 60% infectés par le virus vrai BD, 29% étaient infectés par la souche I du virus de la maladie des muqueuses (BVD-I), et 11% étaient infectés par la souche II du même virus (BVD-II) [141]. Une étude en Italie a montré que les souches ovines de pestivirus appartenaient aux souches I et II du virus de la maladie des muqueuses (BVD-I et BVD-II) mais pas au virus BD [108]. En France, la fréquence relative des souches BD et BVD chez les ovins n’est pas connue [131]. La présence du virus du 97 virus BVD-II chez le mouton est inquiétante car ce génotype peu répandu en Europe est associé au syndrome hémorragique du BVD observé chez les bovins en Amérique du Nord [111]. Les moutons peuvent véhiculer ces souches très virulentes et les transmettre aux bovins. B) Répartition géographique Décrite en 1959 pour la première fois en Grande Bretagne à la frontière du Pays de Galle et de l’Angleterre (d’où son nom) [14]. Elle a été décrite par la suite dans le monde entier. Cependant sa répartition est inégale en Europe. En France, le bassin du roquefort a connu de 1983 à 1986 une forme grave de cette affection qui a été dénommée aveyronite [131]. C) Pourquoi vacciner ? L’infection pendant la gestation mène à des avortements, des anomalies congénitales illustrées par la figure 23, et la naissance d’agneaux infectés de manière permanente (IPI). L’infection post natale est généralement sub-clinique mais peut se traduire par de graves épizooties d’entérite hémorragiques comme lors de l’épisode d’aveyronite dans les années 80 dans le bassin de roquefort [131]. De plus le mouton peut être porteur du virus BVDV-II, génotype très virulent pour les vaches à qui ils peuvent la transmettre [111]. Le manque à gagner est important, du aux avortements et agneaux présentant des malformations congénitales [104,131]. La mortalité peut être élevée. La maladie induit une baisse de production laitière chez la brebis [131]. Figure 23 : Rétraction tendineuses sur un agneau atteint de Border Disease Source : MIGUEL et al. , 2002, [71] D) Les vaccins 1) Support de l’immunité Classiquement lors d’infection par les pestivirus, les anticorps neutralisants jouent un rôle majeur dans la protection [107]. Cependant il se pourrait que la réponse immunitaire à médiation cellulaire ne soit pas négligeable [13]. 98 2) Les vaccins disponibles 2.1) Particularité des vaccins La vaccination contre le virus de la Border Disease doit répondre à deux choses directement liées à l’épidémiologie du virus : protection vis à vis d’une transmission horizontale ou post natale et protection vis-à-vis d’une transmission verticale ou protection fœtale. En effet le virus peut se transmettre in utero et selon le stade de gestation conduire à des avortements ou des malformations congénitales ou encore à des agneaux IPI principaux disséminateurs du virus [131]. Les vaccins doivent en outre contenir au moins une souche représentative des souches ovines et un virus appartenant à un groupe proche du virus BVD-MD car le mouton est fréquemment infecté par le pestivirus bovin. L’intérêt de la vaccination d’urgence doit tenir compte du délai d’apparition de la protection, en particulier après administration d’un vaccin inactivé (4 à 6 semaines après la première injection), du degré présumé de contamination du ou des lots et du ou des stades physiologiques des différents lots du troupeau lors de la prise de décision [122]. 2.2) Vaccins disponibles Actuellement il n’existe en France qu’un seul vaccin commercialisé contenant une souche de BD isolée des cas d’aveyronite et la souche New York de BVD-MD : Mucobovin®(Mérial). C’est un vaccin inactivé ; il n’a pas d’AMM pour les ovins. Le temps d’attente est donc de 28 jours. D’autres vaccins sont utilisés sur le terrain. Ils ne contiennent pas de souche représentative des souches ovines. Ce sont des vaccins ayant dans l’espèce bovine une indication pour la maladie des muqueuses. Il s’agit de Mucosiffa® (Mérial, vaccin vivant) composé du virus de la maladie des muqueuses des bovins, et de Bovilis ® BVD (Intervet, vaccin inactivé) Ils n’ont pas d’AMM ovin non plus [143]. Le temps d’attente est donc de 28 jours. 2.3) Efficacité vaccinale 2.3.1) Efficacité de la vaccination avec Mucobovin® Une expérience sur un nombre limité d’animaux a montré que ce vaccin pouvait protéger la brebis de l’infection fœtale. Le protocole utilisé consistait en deux injections sous cutanée du vaccin à 21 jours d’intervalle, la deuxième injection se pratiquant 5 semaines avant l’insémination [20]. Certains auteurs affirment qu’il induit une bonne protection sur le terrain. Cependant aucune recherche n’est faite quant à la séroconversion post vaccinale chez les ovins [103]. 2.3.2) Efficacité de la vaccination avec Mucosiffa® C’est un vaccin qui a l’avantage d’être vivant, ne nécessitant qu’un rappel annuel (moindre contrainte vaccinale et avantage économique) qui induirait une bonne protection sur le terrain [103]. Cependant un essai d’assainissement d’un troupeau de race Lacaune atteint de BD a échoué [104]. L’inconvénient des vaccins vivants est qu’il y aura expression de la protéine P80 du virus et production d’anticorps anti P80, interférant avec le dépistage sérologique par ELISA qui met en évidence les anticorps anti P80 [104]. 99 2.3.3) Efficacité de la vaccination avec Bovilis ® BVD Ce vaccin inactivé disposant d’un AMM bovin a prouvé une protection croisée de type I/ type II en BVD [104] et également une protection hétérologue vis-à-vis des souches de BD [94]. Un essai d’assainissement de la BD dans un troupeau de Lacaunes a été concluant. Le vaccin permettant l’arrêt de la circulation virale au sein du troupeau ainsi qu’une amélioration des résultats de fertilité. De plus, il n’y a pas d’interférence avec le dépistage sérologique ELISA car il n’y a pas expression de la protéine P80 et donc pas de mise en place d’anticorps anti P80 lors de la vaccination [104]. 2.4) Modalités de vaccination contre la Border Disease Le tableau 26 présente les protocoles vaccinaux des vaccins disponibles pour lutter contre la Border Disease. Tableau 26 : Modalités de vaccination contre la BorderDisease Vaccin Protocole Effets secondaires Précaution d’emploi Conservation Mucobovin® Brebis: 2ml SC 2 injections à 21jours d’intervalle 2ème injection : 5semaines avant la saillie agneaux nés de mères vaccinées PV à partir de 6 mois Agneaux nés de mères non vaccinées PV à partir de 15 jours Réaction locale au point d’injection Agiter avant emploi Le vaccin n’assure pas la protection des IPI Chez les femelles gravides, le vaccin n’empêche pas la naissance d’IPI Respecter les règles d’asepsie Conserver entre +2°c et +8°C à l’abri de la lumière Ne pas congeler Présentation flacon de 20ml Prix du flacon (euros) Prix du rappel/ animal (euros) Prix de la PV/ animal (euros) 59,50 Mucosiffa® Brebis : 1/3 dose bovine=1/3 x 2=0,7ml Agnelles : ¼ dose bovine =1/4 x 2=0,5ml 1 injection IM 1 mois avant la mise en lutte rappel annuel Bovilis BVD® ½ dose bovine=1ml IM PV des femelles 2 injections à 4 semaines d’intervalle -rappel annuel 1 mois minimum avant la mise en lutte [121,132] -vaccination dès 5 mois d’âge [132] -œdème transitoire -hyperthermie transitoire Ne pas vacciner pendant Agiter avant emploi les 2 premiers tiers de Le vaccin peut être utilisé pengestation dant la gestation Ne vacciner que les animaux en bonne santé Respect des règles d’asepsie Conserver entre +2°c et +8°C à l’abri de la lumière Ne pas congeler Tout vaccin mis en suspension doit être utilisé immédiatement Flacon de 1 Flacon de 10 dose doses 8,19 62,18 Conserver entre +2°c et +8°C à l’abri de la lumière Ne pas congeler A Utiliser dans les 10h suivant ouverture 20ml 150ml 64,69 153,92 5doses 10ml 5,9 2,73 2,07 3,2 1 ,02 35,84 la dose 3,6 12 5,46 4,14 6,4 2,04 7,2 D’après BRUN et al. , 1993, [20] ; DMV, 2008, [143] ; PONCELET et al. ,2007, [104] 100 3) Plan d’assainissement d’un troupeau BD séropositif : Place de la vaccination Lorsque dans un élevage, une circulation du virus BD est attesté ; il serait intéressant de pouvoir connaître le statut de chaque animal -soit en procédant à un dépistage sérologique exhaustif dans un premier temps puis à une recherche ciblée d’IPI dans la population des séronégatifs en vue de leur élimination -soit en procédant à une recherche directe d’IPI par antigénémie (résultats plus rapides) en raison d’un écart de plus en plus restreint entre les coûts des deux méthodes La mise en place de la vaccination avec le Bovilis BVD avant la mise en lutte , après élimination des IPI serait alors positionnée dans les élevages à risque notamment ceux procédant à des mélanges d’animaux d’origines différentes (achat extérieur dans des troupeaux n’ayant pas de statut séronégatif en BD sans recherche d’IPI, transhumance, prêt de béliers, cohabitation sous le même bâtiment avec des bovins à statut BVD inconnu). La taille de certains troupeaux ovins peut rendre cependant cette étape difficile en pratique vétérinaire courante. Aussi lorsque des éleveurs concernés sont réticents à suivre cette démarche, les vétérinaires peuvent alors proposer la méthodologie suivante [104]: -Vaccination des animaux avec Bovilis BVD selon le schéma suivant -Primovaccination des femelles : 2 injections IM de 1 ml à 4 semaines d’intervalle, 2ème injection 4à 6 semaines avant la mise à la reproduction -Rappel annuel : 1ml IM au minimum 1 mois avant la mise à la reproduction -Mise en place d’un suivi sérologique sur le troupeau sentinelle (agnelle de 8 à 12 mois) -Contrôle à l’achat lorsque les animaux ne proviennent pas d’un cheptel à statut séronégatif en BD -Arrêt de la vaccination envisageable lors de la confirmation de l’arrêt de la circulation virale. Uniquement pour les animaux ne pratiquant pas de mélange d’animaux d’origines différentes X) VACCINATION CONTRE LA FIEVRE CATARRHALE DU MOUTON A) Etiologie La fièvre catarrhale du mouton (FCO ou « blue tongue », BT) due à un virus de la famille des Réoviridae et qui comprend 24 sérotypes dont 7 en Europe (1, 2, 4, 6, 9, 16, 8) [123] et 2 en France (1 et 8). Le sérotype 8 serait le plus virulent [6]. Elle atteint les moutons et les ruminants domestiques ou sauvages [80]. Les moucherons du genre Culicoides transmettent le virus à des animaux réceptifs après s’être infectés à partir d’animaux virémiques. Le rôle central des insectes dans l’épidémiologie de la BT explique que la maladie ait une évolution saisonnière [80]. Sous nos latitudes la période d’activité de l’insecte débute en avril [6]. Cette maladie à déclaration obligatoire est inscrite sur la liste A de l’Office Internationale des Epizootie (OIE) [145]. 101 B) Répartition géographique La maladie a été décrite pour la première fois en 1881 en Afrique du Sud et s’est étendue à partir de 1940 en Afrique centrale pour atteindre ensuite le bassin méditerranéen et l’Asie [145]. La maladie ne dépassait initialement pas les latitudes 40-50° N et 35°S [119]. Cependant suite aux phénomènes de réchauffements climatiques, le vecteur de la maladie s’est exporté plus au Nord. La chronologie des événements en France est la suivante : En 2000 le sérotype 2 arrive en Corse [119]. En 2003, le sérotype 4 émerge en Corse. En 2004 la Corse.est touchée par le sérotype 16. En 2006, le sérotype 8, à la surprise de tous apparaît dans le Nord de l’Europe (Belgique, Nord-est de la France Allemagne, Luxembourg, Pays Bas). En France, en 2006 le sérotype 8 touche 16 départements du Nord de la France (15253 cas recensés). Le sérotype 1 apparait quant à lui en 2007 dans le Sud Ouest. La maladie s’est propagée en France et le nombre de foyers a progressivement augmenté. Ainsi en octobre 2008, les foyers recensés de blue tongue sérotype 1 et 8 sont présentés dans les figures 24 et 25. Au 09 octobre 2008, 19 050 foyers de FCO-2008 à BTV-8 et 3 011 foyers de FCO-2008 à BTV-1 ont été identifiés en France. Parmi eux, 41 sont des foyers « mixtes » BTV-1/BTV-8. L’évolution de la blue tongue est effrayante quand on considère la rapidité d’extension et la variabilité de sérotype, ce qui peut favoriser l’émergence de nouveaux variants par réassortiments [123]. Figure 24 : Répartition des foyers de FCO à sérotype 8 en France ,le 9 octobre 2008. Source : WK-VET, 2008, [144] 102 Figure 25 : Répartition des foyers de FCO sérotype 1 et de sérotype mixte à sérotype 1 et 8 en France le 9 Octobre 2008. Bleu foncé : Foyer à BTV-1 / Jaune : Foyer mixte BTV-1 BTV-8 Source : WK-VET,2008, [144] C) Pourquoi vacciner ? 1) Importance sanitaire Les conséquences de l’infection varient de la forme asymptomatique à des formes mortelles chez un pourcentage variable de moutons, (2 à 20% de mortalité, parfois jusqu’à 50%) [145]. Les signes cliniques provoqués par l’infection, sont une réaction fébrile associée à des manifestations inflammatoires et congestives, de l’oedème de la face et des hémorragies et des ulcérations des muqueuses comme l’illustre les figures 26 et 27. Dans les formes sévères, la langue peut montrer des lésions importantes de congestion, devient oedémateuse et bleue. La congestion active peut s’étendre à d’autres parties du corps comme l’aine, la région axillaire et le périnée. Une dégénérescence musculaire sévère est souvent associée. L’inflammation cutanée peut provoquer une chute de la laine comme le montre la figure 28. Les moutons se mettent à boiter à cause de l’inflammation des bourrelets coronaires du sabot et d’une myopathie des muscles striés [80, 145]. Figure 26: Congestion de la face et œdème Figure 27: Pétéchies sur la muqueuse labiale Source: W. Froux 103 Figure 28 : Perte de laine Source: W. Froux En France en 2007, la maladie a touché plus durement les brebis et les béliers que les agneaux. La mortalité est importante ; chez les brebis elle est d’en moyenne 6% pouvant aller jusqu’à 25% dans certains élevages. Chez les agneaux il est de 3% pouvant aller jusqu’ 17%. Le taux de morbidité chez les brebis atteint 18% .Dans certains élevages près de 90% des brebis ont présenté des signes cliniques [48]. Près de 32 000 petits ruminants seraient morts depuis le début de l’épizootie sérotype 8 [117]. 2) Importance économique La maladie provoque des pertes de production directe importantes de par la mortalité engendrée, mais aussi des pertes indirectes très néfastes pour l’économie de l’élevage. Ainsi, les béliers inaptes à la reproduction sont réformés, le manque à gagner est de 350 euros par bélier, les agneaux d’engraissement sont donc gardés pour le renouvellement. La production laitière des mères est faible d’où la nécessité d’investir dans des sacs de poudre de lait pour assurer l’allaitement artificiel des animaux. La durée d’engraissement est prolongée de deux mois, le GMQ des agneaux baisse. Le manque à gagner pour les agneaux se situe aux alentours de 50 euros par agneau. Les frais de vétérinaires augmentent, ils sont de 10 euros par brebis, les frais de désinsectisation s’élèvent en moyenne à 91 euros par élevage. Le temps de travail est augmenté d’1h et demi par jour du à une surveillance accrue des animaux, l’allaitement artificiel des agneaux [48]. De plus, la maladie entrave fortement les échanges commerciaux des animaux en interdisant l’échange d’animaux provenant de zones infectées vers des zones indemnes [119]. D) La vaccination contre la FCO 1) Support de l’immunité Des études ont démontré le rôle important de l’immunité à médiation humorale dans le cadre de la FCO [123]. Après la vaccination, des anticorps sont détectés chez 80 à 90% des animaux mais la protection n’apparait pas liée de manière directe à la séroconversion [83]. C’est donc que la réaction immunitaire à médiation cellulaire n’est pas négligeable [123]. L’immunité acquise après une infection par la FCO serait de plusieurs années voir durerait toute la vie de l’animal [15]. Il n’y a pas de protection croisée entre les différents sérotypes de 104 la blue tongue, rendant encore plus complexe la vaccination. Il est nécessaire soit de cibler la souche vaccinale en fonction de la souche de terrain soit d’utiliser des vaccins polyvalents. 2) Les vaccins disponibles Les objectifs à atteindre pour les vaccins FCO devraient être les suivants : dans le mesure du possible ils devraient protéger contre plusieurs sérotypes, être sûrs, et ils devraient permettre de faire la différence entre les animaux vaccinés et les animaux infectés (vaccin DIVA). Ils devraient protéger contre les signes cliniques et lutter contre la virémie qui permet d’entretenir le cycle en contaminant les vecteurs [123]. Lors d’infection, certains vaccins semblent s’opposer à la virémie d’autre moins, sans que soit pointé du doigt un vaccin en particulier [83]. 2.1) Les vaccins vivants Les vaccins vivants spécifiques de sérotypes sont utilisés dans plusieurs pays dans le monde, notamment en Afrique du Sud où ils sont réputés induire une immunité réelle et longue [80]. Après l’incursion du virus de la fièvre catarrhale ovine dans le bassin méditerranéen en 1998, les autorités italienne, française (pour la gestion de l’épisode corse), portugaise et espagnole ont utilisé la vaccination. Quatre différents vaccins atténués monovalents ont été importés d’Afrique du sud (pour les sérotypes 2, 4, 9 et 16). Plusieurs associations de ces vaccins entre eux ont été utilisées à large échelle chez les bovins et les moutons [119]. 2.1.1) Efficacité vaccinale Les études expérimentales et les données de terrain ont montré que ces vaccins atténués étaient immunogènes et capables d’induire une immunité solide chez les ruminants vaccinés [80,119]. La souche vaccinale a la capacité de se multiplier dans l’hôte ce qui induit une forte réponse anticorps chez l’hôte [119]. Les études effectuées sur les vaccins atténués montrent que les anticorps chez les moutons apparaissent moins de 10 jours après vaccination, atteignent leurs titres maximum 4 semaines plus tard et persistent pendant au moins 1 an. 2.1.2) Effets secondaires . Des effets secondaires ont été mis en évidence chez les ovins. En particulier, des moutons ont présenté de la fièvre, des œdèmes de la face et des boiteries qui apparaissaient en général dans la seconde semaine suivant la vaccination et disparaissaient 7 à 10 jours après. Des avortements ont été observés chez moins de 0,5% des animaux vaccinés. Des signes cliniques plus sévères ont été observés chez les moutons vaccinés avec des combinaisons de vaccins qui contenaient le sérotype 16; en conséquence, l’utilisation du vaccin monovalent 16 a été arrêtée. De plus les souches atténuées sont tératogènes et ne devraient pas être administrées à des brebis gestantes pendant la première moitié de la gestation sous peine d’avortements ou d’anomalies fœtales [119]. 2.1.3) Des vaccins peu sûrs. La durée de la virémie chez les moutons qui avaient reçu un vaccin vivant n’a pas dépassé 35 jours, selon certains auteurs, le titre de ces virémies transitoires était suffisant pour infecter des vecteurs Culicoides avec le risque de transmissions naturelles des souches vaccinales et le risque d’apparition d’une nouvelle souche de blue tongue à virulence modifiée par 105 réassortiment avec le virus sauvage. De plus l’atténuation des virus vivants est difficile à évaluer et une sous atténuation de la souche est toujours possible pouvant conduire à la transmission de la maladie [123]. 2.2) Les vaccins inactivés Un vaccin inactivé contre le sérotype 2 puis un vaccin inactivé contre le sérotype 4 ainsi qu’un vaccin bivalent 2 et 4 et 16 ont été développés et utilisés en Corse, en Espagne, au Portugal et en Italie [119]. En 2008, en France, pour les ovins, des vaccins contre le sérotype 1 et 8 ont vu le jour. Il s’agit de BTVPUR AISAP 8 (Mérial), Bovilis BTV 8 (Intervet), Zulvac 8 ovis (Fort Dodge Veterinaria SA), Zulvac 1 ovins (Fort Dodge SA). 2.2.1) Efficacité vaccinale Deux doses de vaccin inactivé induiraient une immunité de longue durée et protègeraient les ruminants à la fois contre les signes cliniques et la virémie [119,123]. L’expérience a montré aussi qu’une seule dose protégeait les brebis contre les signes clinques et la virémie pendant au moins 6 mois [119, 83]. 2.2.2) Effets secondaires . Ces vaccins inactivés ont une innocuité satisfaisante même si parfois des réactions locales aux sites d’inoculation peuvent s’observer chez les ruminants vaccinés. 2.2.3) Modalités de vaccination contre la FCO avec les vaccins inactivés Le tableau 27 présente les protocoles vaccinaux conseillés par les RCP. Tableau 27 : Modalités de vaccination contre la FCO avec les vaccins inactivés Vaccins BTVPUR AISAP 8® Zulvac 8® Laboratoire Mérial FORT DODGE BOVILIS BTV8® SANTE Intervet ANIMALE Composition -Vaccin inactivé adjuvé (hydroxyde d’alumine et saponine) -Immunisation active pour prévenir la virémie et réduire les signes cliniques causés par le virus de la Bluetongue sérotype 8 -Vaccin inactivé adjuvé (hydroxyde d’alumine et saponine) -Immunisation active en vue de prévenir la virémie du virus de la fièvre catarrhale ovine, sérotype 8 -Vaccin inactivé adjuvé (hydroxyde d’alumine et saponine) -Immunisation active pour réduire l’excrétion virale du virus de la Blue Tongue, sérotype 8. OV, BV OV OV, BV AMM Mise en place de 31 jours après l’injection chez 25 jours après la deuxième La mise en place de les ovins injection chez les ovins l’immunité est de 3 sel’immunité maines après la vaccination. Durée de Non encore établie l’immunité Contre indication Aucune Non encore établie Non encore établie NP Aucune 106 Vaccins Zulvac 8® BOVILIS BTV8® Effets secondaires Réactions inflammatoires au site d’injection et/ ou une légère hyperhémie de courte durée -3 à 8 jours après la 1ere dose, 50% des animaux présentent une réaction locale (de faible intensité dans 25% des cas, d’intensité modérée dans 17% des cas, de forte intensité dans 58% des cas) -A la deuxième injection, 100% des animaux présentent une réaction locale intense qui régresse chez la majorité des animaux. -Odèmes transitoires au site d’injection. Ces œdèmes peuvent être chauds en comparaison de la zone qui les entoure pendant 14 jours après la vaccination. -Réactions d’hypersensibilité possibles Non encore étudiée Innocuité pendant la gestation et la lactation Non encore étudié Impact de la présence d’anticorps maternels Non encore étudié* Impact sur la fonction de reproduction chez les mâles (spermatogénèse) Non encore étudié Compatibilité avec d’autres vaccins -Agiter avant d’utilisation Protocole - 1ml en SC Primovaccination : 1 injection en SC dès 1 mois d’âge (pour les jeunes nés de mères non vaccinées), dès 2,5 mois (pour les jeunes nés de mères vaccinées) Rappel annuel 1 mois avant l’apparition du vecteur La validité du protocole n’a pas encore été étudiée Aucune conséquence Surdosage Utilisable Temps d’attente Conservation BTVPUR AISAP 8 Non encore étudié Non encore étudié Non encore étudié Non encore étudié Non encore étudié Non encore étudié -2ml en SC Primovaccination : 2 injections à 3 semaines d’intervalle dès l’âge d’un mois Rappel tous les 6 mois : le schéma n’est pas encore validé -Avant utilisation, placer le vaccin à température ambiante (15-25°C). -1 dose unique de 1 ml en SC. Rappel à intervalles inférieurs à 12 mois, et environ 2 semaines avant chaque période à risque. La validité du schéma vaccinal n’a pas été démontrée Aucune réaction autre que celles décrites à la rubrique « effets indésirables » n’est à prévoir. 0 1an Après ouverture : le vaccin doit être utilisé immédiatement. Conserver à une température comprise entre +2°C et +8°C, à l’abri de la lumière. Ne pas congeler A double dose, réaction locale intense chez la majorité des animaux disparaissant en 35 jours 0 0 1 an (entre 2°c et 8°C, à 1 an l’obscurité) Après ouverture le vaccin Ne pas congeler doit être utilisé immédiateUtiliser immédiatement après ment. ouverture Conserver et transporter à une température comprise entre + 2°C et + 8°C, à l’abri de la lumière. *A l’heure actuelle Des tests d’innocuité réalisés chez Mérial sont en cours mais aucune baisse de fertilité n’a été enregistrée suite à la vaccination des mâles [83]. D’après AFFSA, 2008, [2] 107 2.3) Les vaccins de nouvelle génération 2.3.1) Les pseudo-particules virales Elles sont obtenues en cellules d’insectes infectées par un Baculovirus exprimant les 4 protéines majeures du virus de la blue tongue (VP2, VP3, VP7, VP5). Ce type de vaccin est reconnu comme sûr. Cette technologie (VLP= Virus like particule) pourrait produire des vaccins multivalents. Des études ont montré que ces vaccins étaient efficaces vis-à-vis d’une infection homologue et qu’ils procuraient une protection partielle lors d’infection hétérologue. Des études complémentaires sont en cours pour évaluer leur stabilité dans le temps, leur coût de production ainsi que leur efficacité sur le terrain [80,123]. 2.3.2) Les vaccins recombinants Les vaccins disponibles contre la blue tongue sont spécifiques d’un sérotype donné et ne protègent pas en cas d’épizooties dues à plusieurs sérotypes. D’où l’intérêt que portent les chercheurs aux vaccins induisant une protection de longue durée contre un maximum de sérotypes, en une seule injection. Des études, utilisant un pox virus comme vecteur produisant les protéines structurales VP2 et VP5 ont montré qu’il pouvait induire une protection immunitaire chez les brebis [95]. Toutefois, à l’heure actuelle, les vaccins recombinants pourraient induire une immunité protectrice à peine plus efficace que les vaccins inactivés. Ils ont cependant la capacité de différencier les animaux vaccinés des animaux infectés. D’autres études sont indispensables pour le développement de tels vaccins. 3) Avantages et inconvénients des vaccins disponibles contre la Blue Tongue Le tableau 28 présente les avantages et les inconvénients des différents types de vaccins contre la FCO. Tableau 28 : Avantages et inconvénients des vaccins disponibles contre la FCO Avantages Vaccins vivants -Peu chers -Primovaccination en une seule injection -Protège contre les signes cliniques -Vaccins polyvalents disponibles Vaccins inactivés Vaccins recombinants -Surs -Innocuité (quelques réactions locales bénignes régressant en 3 jours) -Protection contre signes cliniques et virémie -Vaccins DIVA possibles -Coût raisonnable -Vaccins DIVA -Surs -Théorique protection croisée Inconvénients - Pas de possibilité de différencier les animaux vaccinés de ceux infectés. -Virémie transitoire : risque de transmettre la souche vaccinale au vecteur -Risque de réversion de virulence -Risque de sous atténuation -Produit en Afrique du Sud (demande d’importation) -Risque d’avortements, tératogène, baisse de production -Pas de protection croisée -Chers -Production française sous ATU -Immunité de courte durée, nécessité d’un rappel, -Réactions anaphylactiques possibles (< 0,02% des animaux) -Pas de protection croisée -Encore à l’étude D’après SAVINI et al. , 2008, [119] ; SCHAWRTZ et al. , 2008, [123] 108 4) Stratégies vaccinales et difficultés sur le terrain Les objectifs de la vaccination visent soit l’éradication de la FCO sérotype 8 en Europe (pour ce faire, une vaccination obligatoire visant l’ensemble des animaux des espèces réceptives et un approvisionnement suffisant des vaccins sont requis); soit une limitation de la maladie concernant son extension géographique, son impact économique, son incidence (vaccination facultative) [117]. Aucun plan de vaccination Européen n’existe car l’organisation des campagnes de vaccination relève de la seule compétence des Etats membres [119]. La vaccination se pratique sur une base soit obligatoire (Ecosse), soit volontaire (Pays Bas, France été 2008) [117]. Certains auteurs affirment qu’il faudra vacciner pendant 3 ans de suite pour régler le problème de la FCO [6]. Nous allons nous intéresser aux stratégies vaccinales mises en place en France plus précisément à partir de l’été 2008. 4.1) Campagne de vaccination été 2008 4.1.1) Stratégie vaccinale La France a opté au printemps 2008 pour une vaccination des espèces sensibles facultative dans les départements où sévissait uniquement le sérotype 8 et obligatoire dans le Sud Ouest ou sévissait les sérotypes 8 et 1 [117]. Pour obtenir l’éradication de la maladie, il aurait fallu que 80% des animaux soient vaccinés. Il apparait donc, compte tenu du caractère facultatif de la vaccination en France au printemps 2008 ainsi que des difficultés d’organisation du travail sur le terrain, que cet objectif n’a pas été atteint [17, 117]. La vaccination a permis de diminuer les manifestations cliniques et de protéger les intérêts économiques des éleveurs [17]. Il est clair que la décision d’une vaccination facultative en France a été fortement influencée par les délais de mises à disposition des doses vaccinales [81]. Le ministère de l’agriculture et l’AFSSA étaient en désaccord sur la façon de mener cette campagne de prophylaxie. Ainsi l’AFSSA préconisait une vaccination obligatoire de tous les ruminants réceptifs en périphérie de la zone réglementée puis une vaccination centripète vers le cœur de la zone atteinte car le risque d’extension du sérotype 8 était très élevé dans les départements indemnes et que compte tenu d’une forte immunité naturelle qui s’était développée dans les zones fortement atteinte , l’incidence et le nombre de nouveaux cas auraient du être plus élevé dans les zones périphériques que dans les zones « historiques ». Le Ministère de l’Agriculture a eu le dernier mot. Il préconisait une vaccination des 16 départements du Nord et de l’Est touchés depuis 2006 par la maladie, puis vacciner contre le sérotype 8 dans la zone tampon de quatre ou cinq département du Sud Ouest (Gironde, Lot et Garrone, Aveyron, Tarn et Garone et Lot) [138]. 4.1.2) Difficultés de mise en place de la vaccination sur le terrain A la mise en place de la vaccination, les conditions de réalisation de la campagne de vaccination n’étaient toujours pas claires. En avril 2008, plusieurs arrêtés et notes de service se repartissent l’organisation de la campagne vaccinale sans bien en expliciter le cadre. Ainsi les questions de savoir si la vaccination sera obligatoire ou non, de qui pourra vacciner, des tarifs, des problèmes de fourniture du vaccin ne sont pas évoqués [18]. Au final il a été décidé une vaccination facultative du cheptel reproducteur par les vétérinaires. La mobilisation des vétérinaires a été massive : jeunes retraités et étudiants en dernière année ont été mobilisés. Cependant, profitant d’un flou dans les conditions de vaccinations, les éleveurs ont fait pression pour vacciner eux même argumentant que les vétérinaires ne seraient pas assez nombreux 109 pour une telle charge de travail [16]. L’indemnisation a aussi causé de nombreux désaccords. Au final, Les vétérinaires ont été directement rémunérés par l’Union Européenne sur la base d’un euro par bovin et de 15 centimes par mouton. Les coûts supplémentaires liés à cette vaccination ont été directement facturés aux éleveurs par les vétérinaires. Les vaccins ont été fournis gratuitement par l’Etat [17]. Les conditions de terrain pour la réalisation de la vaccination n’étaient cependant pas optimales. Pour le seul sérotype 8 il fallait vacciner 15 millions de bovins et cela deux fois à 3 semaines d’intervalle et plus de 6 millions d’ovins [16]. Or au printemps les bêtes étaient aux champs sans moyens de contention, certains lots d’animaux très éloignés de la ferme. Devant ces difficultés les éleveurs ont rechignés à vacciner. Le fait que la vaccination soit facultative a rendu plus difficile la prévision des stocks de vaccin. De plus les laboratoires ont eu du mal à suivre la demande en vaccin, augmentant la difficulté de gestion de la situation par les vétérinaires praticiens. De plus le conditionnement de certains vaccins (flacon de 100 ml, ne se conservant pas après ouverture) a amplifié la difficulté de la gestion pratique de la vaccination par les praticiens. Notamment pour les ovins, car dans certaines régions il ne s’agissait que de quelques élevages familiaux de quelques têtes. 4.1.3) Efficacité de la campagne de vaccination La campagne n’a pas été pleinement efficace en raison de son caractère facultatif mais surtout à cause d’un manque de cohérence entre le calendrier vaccinal et les contraintes liées à l’élevage sans oublier l’impossibilité de terminer les vaccinations avant la reprise de l’activité vectorielle . Ainsi aucune stratégie ne semble avoir été efficace l’été 2008 le sérotype 1 s’étend. Le sud est atteint par les 2 sérotypes. Malgré la vaccination : 19006 cas de sérotype 8 (oct 2008) et 2933 cas de sérotype 1 ont été déclaré [82]. Les cas cliniques sont réapparus au cours de la campagne de vaccination. Certains animaux n’ont pas eu le temps de développer une immunité avant la reprise de l’activité virale. D’autres sont passé au travers des mailles du filet, notamment les brebis dites « de compagnie » pour lesquels les propriétaires n’ont pas à l’esprit que leurs bêtes non vaccinées peuvent induire la progression de la maladie [81]. Cependant les cas cliniques ne sont apparus que sur des animaux non encore vaccinés ou vacciné depuis trop peu de temps pour que l’immunité soit mise en place et non pas sur des animaux vaccinés et immunisés. 4.2) Campagne de vaccination pendant l’hiver 2008/2009 Pour l’année 2009, les objectifs à atteindre sont l’éradication de la maladie nécessitant donc d’une campagne de vaccination obligatoire contre les sérotypes 1 et 8 [82] .Le cheptel français devra être vacciné contre le sérotype 8 et 1 avant le 30 avril, à partir du 15 décembre 2008, réalisé dans le cadre de la prophylaxie annuelle. Les chèvres ne sont pas visées par la vaccination obligatoire. Des dérogations sont prévues pour les animaux destinés à la boucherie avant l’âge de dix mois ainsi que ceux engraissés dans les bâtiments fermés et à l’abri des vecteurs [82]. Afssa se penche sur la question de la vaccination des animaux déjà vaccinés l’été dernier et préconise une injection de rappel, l’âge minimal de la vaccination est de 2 mois et demi, la durée de persistance des anticorps colostraux est par analogie avec les vaccins BVD de 16 à 38 jours). L’ampleur de la tache est encore plus importante que lors de la campagne de vaccination au printemps 2008. Ainsi il faudra vacciner 20 millions de bovins et pas moins de 6 millions d’ovins. Comme au printemps précédents, aux problèmes de disponibilité des vaccins (tous sérotype confondus, près de 220 millions de doses seraient nécessaires) s’ajouteront le manque de main d’œuvre, si ce n’est que les étudiants vétérinaires de 110 quatrième année ne seront cette fois ci pas disponibles car rentrés en cours. Les éleveurs demandent déjà de vacciner eux même. L’Europe ne contribuera que pour moitié à l’achat des vaccins avec un plafond à 30centimes par dose et toujours à hauteur de 50% des coûts de réalisation. L’Etat prendra en charge une partie de l’achat des vaccins. Le tarif par dose vaccinale qui resterait à la charge de l’éleveur s’élèverait à 10 centimes HT par animal et par sérotype pour les ovins et de 29 centimes HT (sérotype 1) et 40 centimes HT (sérotype 8) pour les bovins [85]. Les laboratoires qui fourniront les doses sérotype 1sont [84] : -Fort dodge : Zulvac 1 bovin et Zulvac 1 ovin -Syva : Syvazul 1 (ovin, distribué par Virbac) Il faudra attendre la reprise de l’activité vectorielle en avril pour estimer l’efficacité de cette campagne de vaccination. 111 112 CONCLUSION Les vaccins dans la filière ovine ont une grande importance de part la faible valeur intrinsèque des animaux. La liste des vaccins disponibles est conséquente : 6 vaccins sous ATU et 19 vaccins sous AMM sont disponibles pour les ovins (Cf. Tableau 29). Dans les vaccins disposant d’une AMM chez les ovins, 14 sont des vaccins inactivés et 5 sont des vaccins vivants. La voie d’administration majoritaire des vaccins est la voie sous cutanée. Quatorze vaccins s’administrent par voie sous cutanée, 1 vaccin s’administre par voie intramusculaire, 2 vaccins peuvent s’administrer par les 2 voies sus citées. D’autres voies d’administration plus originales sont possibles : 1 vaccin utilise la voie conjonctivale et 1 vaccin la voie intradermique. La vaccination permet de gérer au mieux les grandes maladies de cette filière. Ainsi les principaux vaccins utilisables chez les ovins s’adressent aux maladies abortives (fièvre Q, Chlamydiose, Fièvre Q, Toxoplasmose), aux entérotoxémies, aux colibacilloses néonatales, aux pasteurelloses, au piétin et à l’ecthyma contagieux. L’émergence de nouvelles maladies pousse le développement de nouveaux vaccins notamment contre la fièvre catarrhale ovine. Un exemple de programme de vaccination d’un cheptel ovin viande est présenté en annexe 5. La vaccination permet d’éviter les signes cliniques, de diminuer l’excrétion, de diminuer morbidité et mortalité au sein d’un élevage. Cependant elle ne représente que l’un des aspects de la prophylaxie contre les maladies infectieuses. En effet elle s’inscrit dans une démarche sanitaire globale à plus forte raison pour les maladies multifactorielles telles que les pasteurelloses, les entérotoxémies, les colibacilloses où la vaccination ne peut être un succès que si elle est associée à la maîtrise des facteurs de risque. Compte tenu des attentes des consommateurs concernant les résidus médicamenteux, la vaccination offre une alternative à l’utilisation d’antibiotiques. La mise au point de vaccins antiparasitaires limiterait également la présence de résidus tout en limitant l’apparition de résistance. Un seul vaccin antiparasitaire est disponible pour les ovins, il s’agit d’Ovilis Toxovax®. Les vaccins antiparasitaires, de par les progrès significatifs faits dans la connaissance des mécanismes de l’immunité dans les parasitoses pourraient arriver sur le marché. Des études encourageantes concernant Fasciola hepatica, Haemonchus contortus et Oestrus ovis ont été réalisées. De même, l’utilisation hors AMM de Bovilis Ringvac® semblerait donner de bons résultats pour maîtriser la teigne chez les ovins. 113 Tableau 29 : Les différents vaccins disponibles chez les ovins en France en 2008 Nom du vaccin AMM Année d’AMM Labo Type de vaccin Composition Effet du vaccin Protocole Remarques VACCINATION CONTRE LES MALADIES ABORTIVES BRUCELLOSE Ovirev AMM OV, CP (1993) Ceva Vaccin vivant Brucella melitensis souche Rev1 - Diminue les avortements -1 goutte/animal /voie sous conjonctivale - Vaccination avant la mise à la reproduction - Vaccination des jeunes entre 2 et 9 mois - Pouvoir pathogène résiduel - Vaccin réglementé - Zoonose - Prix non disponible CHLAMYDIOSE Cevac Chlamydia AMM OV (1996) Ceva Ovilis Chlamydia AMM OV (2003) Intervet AMM OV, CP (1982) Mérial Vaccin vivant Chlamydophila abortus souche 1B thermosensible Vaccin vivant Chlamydophila abortus souche 1B thermosensible - Limitent les avortements - Empêchent l'excrétion fécale et vaginale - Protection pendant au moins 3 saisons d'agnelage -2ml SC ou IM , 1 injection - Vaccination dès 3 mois d'âge - Vaccination 1 mois avant la mise à la reproduction - Année n: vacciner tout le troupeau - Année n+1: vacciner les femelles de renouvellement - Rappel tous les 3 ans - Entre 3 et 5 ans pour stopper complètements les avortements - Manipulation interdite aux femmes enceintes - TA viande=7 jours - Utiliser le vaccin dans les 2h après ouvert ture - Zoonose - Prix: environ 4 euros pour la PV CHLAMYDIOSE ET FIEVRE Q Chlamyvax FQ Vaccin inactivé adjuvé Coxiella burnetti phase II et Chlamydophila abortus - Limite les avortements - Pas d'effet sur l'excrétion des germes -2injections de 2ml SC à 1 mois d'intervalle-2ème injection 15j avant le début de la gestation - Rappel annuel hors gestation - Peut être très choquant - Echecs de vaccination fréquents - Prix: environ 9,5 euros la PV Coxiella burnetti phase I - Limite les avortements - Réduit l'excrétion - Empêche l'élimination dans le lait -2ml SC, 2 injection à 3-4 semaines d'intervalle - Ne pas vacciner pendant le dernier tiers de gestation - Rappel annuel conseillé - Vaccination avant 3 mois possible - Zoonose - Prix non disponible Souche S48 de Toxoplasma gondii. - Limite les avortements - Augmente les poids des agneaux - Augmente le nombre d'agneaux viables - Protection pendant au moins 2 saisons d'agnelage - Pas de rappel ou un tous les 2 ans selon la valeur génétique du troupeau FIEVRE Q Coxevac ATU OV, BV, CP Ceva Vaccin inactivé TOXOPLASMOSE Ovilis Toxovax AMM OV (1997) Intervet Vaccin vivant SALMONELLOSE ABORTIVE OVINE Salmovis Arrêt de commercialisation en 2003 114 -2ml/animal IM, 1 injection - Année n: vacciner toutes les femelles - Année n+1: vacciner les femelles de renouvellement - Vaccination des 5 mois d'âge - Prévoir la vaccination (1semaine pour la livraison) - Zoonose - TA viande= 42 jours - Ne pas faire manipuler le vaccin par des personnes à risque (femmes enceintes) - Prix: entre 4 et 5 euros la PV Nom du vaccin AMM Année d’AMM Labo Type de vaccin Composition Effets du vaccin Protocole Remarques VACCINATION CONTRE LES PASTEURELLOSES Lysopast Pastovax AMM OV, BV (1976) AMM (2009) Mérial Schering Vaccin inactivé A base de corps bactériens entiers de P multocida A et D et de P haemolytica - Réduit la mortalité mais n'empêche pas l'apparition des signes cliniques - 1 à 2 ml selon le poids (30kg), 2 injections à 4 semaines - Rappel annuel - Vaccination des jeunes issus de mères vaccinées: 3semaines - Jeunes issus de mères non vaccinées: fin de la 1ere semaine Vaccin inactivé technologue IRP - Corps bactériens inactivés de Manheimia haemolytica (A1,A2,A6,A7,A9) - Corps bactériens inactivés de Pasteurella trehalosi (T3,T4,T10,T15) -Réduit la mortalité et les signes cliniques - 2ml/animal SC, 2 injections à 4-6semaines d'intervalle / rappel annuel - 2ème injection au plus tard 4 semaines avant l'agnelage - Vaccination des jeunes dès 3 semaines - Utiliser le vaccin dans les 10h après ouverture flacon rigide - Associer des mesures de maitrise de facteurs de risque - Prix non disponible -Réduit la mortalité et les signes cliniques - 1 à 2 ml selon le poids - 2 injections à 4 semaines d'intervalle - 2ème injection 2 à 4 semaines avant l'agnelage, - Rappel annuel - Vaccination dès jeunes dès la fin de la première semaine si issus de mères non vaccinées - Vaccin des jeunes issus de mères vaccinées: dès 3 semaines - Souches bovines pour la Pasteurellose: efficacité limitée - Très efficace contre les salmonelloses - Prix: entre 1,25 et 2,5 euros selon l'âge pour la PV - Souches bovines: efficacité limitée - Protection colostrale des jeunes pendant 24 jours - Associer des mesures de maitrise de facteurs de risque - Arrêt de production en 2008 VACCIN CONTRE LES SALMONELLOSES ET LES PASTEURELLOSES Salmopast AMM OV, BV (1981) Mérial Vaccin inactivé A base de corps bactériens entiers de P multocida A et D et P haemolytica et de Salomella thyphimurium ,et S dublin VACCINS CONTRE LES CLOSTRIDIOSES +/- TETANOS Coglavax AMM OV, BV (1982) Miloxan AMM OV, BV (1985) Ceva Mérial Vaccin inactivé Cl perfringens α ,β, ,ε, Cl novyi,C tetani,Cl septicum, Cl chauvoei Vaccin inactivé Cl perfringens β, ε Cl novyi,Cl tetani, Cl septicum, Cl chauvoei, Cl sordelli Cl perfringens α, β, ε, Cl novyi,C tetani,Cl septicum, Cl chauvoei, Cl haemoliticum Covexin 10 AMM OV, BV (2004) Coglammune AMM OV, BV (2001) Ceva Vaccin inactivé Cl perfringens α , β,,ε Tasvax huit AMM OV, BV (1983) Schering Plough Vaccin inactivé Cl perfringens α, β, ,ε, Cl novyi,C tetani,Cl septicum, Cl chauvoei Schering Plough Vaccin inactivé - 2ml SC, en 2 injections - 2 injections à 4-6 semaines d'intervalle - 2ème injection 6 à 2 semaines avant l'agnelage - Rappel annuel -Réduit la mortalité -Vaccins à seuil - Vaccination des jeunes issus de mères vaccinées: dès 2mois - Jeunes issus de mères non vaccinées: des 2semaines 115 - Risque d'échec si protocole non respecté si toxines > taux d'anticorps induit - Associer des mesures de maitrise des facteurs de risque - Prix : entre 1 et 3 euros Nom du vaccin AMM Année d’AMM Labo Type de vaccin Composition Effets du vaccin Protocole Remarques VACCIN CONTRE LES CLOSTRIDIOSES ET LES COLIBACILLOSES ET LE TETANOS Séranamix AMM OV, BV (1986) Ceva Vaccin inactivé - Antitoxine β,,ε de Cl perfringens type C et D, antitoxine de Cl novyi , de Cl septicum de Cl tetani, anaculture d'E coli B41 K99 - Réduit la mortalité - Vaccin à seuil - Milieu sain: 2 inj 5ml, à 21 jours d'intervalle - Milieu contaminé: 2inj 5ml à 48h d'intervalle - Rappel milieu sain: annuel / milieu contaminé: tous les 6 mois - Associer des mesures de maitrises de facteurs de risque - Idem vaccins contre les costridioses +:- tétanos Vaccin inactivé - E coli 08 ( Y et 31A); E coli 09- 078- 0101 (K99) - E coli 015 ( 31A)E coli 0117 (Y - Protection contre diarrhée à E coli K99 dès 5 premiers jours pendant 20jours - Protection contre diarrhée E coli CS31et Y des semaines 4 et 8 pendant 90 jours - Vaccination des jeunes dès la naissance en milieu contaminé - 1ml SC, 6 à 2 semaines avant la mise bas, 1 injection - Rappel annuel - Associer des mesures de maitrise des facteurs de risque -Typer les colibacilles en cause dans l'élevage avant de proposer le vaccin - Prix: environ 7 euros pour la PV - Diminue les cas clinique - Diminue la sévérité des symptômes -1ml SC en 2 injections à 4-6 semaines d'intervalle - Ne pas vacciner pendant le dernier mois de gestation ni les 2premiers mois de lactation - Vacciner avant les période à risque - Rappel tous les 4,6,12 mois selon données épidémiologiques - Agneaux dès 2semaines - Durée courte de l'immunité :4mois (Mérinos 1mois) - Vaccination curative efficace - Possibles échecs vaccinaux du à l'hétérogénéité des souches - Associer des maitrises des facteurs de risque - Prix: environ 4,4 euros pour la PV - Voie intradermique:0,2ml / SC:1ml: vaccination ID plus efficace - PV en 1 injection - Vacciner les mères 2-3 semaines avant agnelage (= période à risque) - Vaccination des jeunes: après apparition des signes; dès la naissance si épidémie - Efficacité dans 70% des cas (variabilité des souches) - Pas d'immunité colostrale - Immunité de courte durée:1,5 mois à 2 mois - Vaccination curative possible - Utiliser le vaccin immédiatement après reconstitution - Associer une maitrise des facteurs de risque - Prix: environ 1 euros la PV VACCINS CONTRE LES COLIBACILLOSES Imocolibov AMM OV, BV (1981) Mérial VACCIN CONTRE LE PIETIN Footvax AMM OV (1985) Schering Plough Vaccin inactivé - Anaculture de 10 sérotpyes de Dichelobacter inactivés (A,B1, B2, B4, C, D, E, F, G, H) VACCIN CONTRE L'ECTHYMA CONTAGIEUX - Action préventive et /ou curative Echtybel AMM OV, CP (1984) Mérial Vaccin vivant Virus de l'ecthyma vivant - Diminution des cas clinques - Diminution de la sévérité des symptômes VACCIN CONTRE L'ARTHRITE A ROUGET Ruvax AMM PC, OV, VL (1985) Mérial Vaccin inactivé Corps bactériens lysés d’Erysipelothrix rhusopathiae sérotype 2 - Empêche la bactériémie chez l'agneau - En curatif: arrêt ou atténuation de la maladie - 2ml SC, 2 injections à 3-4 semaines d'intervalle -Vaccination des mères:4-6 semaines avant la mise bas en milieu sain - Protection colostrale - Vaccination curative et/ou préventive - Prix : moins de 1 euros la PV Mérial Vaccin inactivé Bacillus anthracis 5. 10^ 6 spores - Réduit la morbidité - 1ml SC, 1 injection - Rappel annuel - Zoonose - Prix non disponible VACCIN CONTRE LE CHARBON Carbovac ATU BV, OV 116 Nom du vaccin AMM Année d’AMM Labo Type de vaccin Composition Effets du vaccin Protocole Remarques VACCINS CONTRE LA BORDER DISEASE Mucobovin Mucosiffa Bovilis BVD AMM BV AMM BV AMM BV Mérial Mérial Intervet Vaccin inactivé - Pestivirus souche aveyronite et souche new york Vaccin vivant - Virus de la maladie des muqueuses Vaccin inactivé - Protège la brebis de l'infection fœtale - N'assure pas la protection des IPI - N'empêche pas la naissance d'IPI si mères vaccinées pendant la gestation - 2ml SC, 2 injections à 21 jours d'intervalle - 2ème injection 5 semaines avant la saillie - Agneaux nés de mères vaccinées: dès 6 mois - Agneaux nés de mères non vaccinées: dès15 jours - 0,7ml IM (brebis) / 0,5ml (agnelles) IM, - Bonne protection sur le terrain - 1 injection 1 mois la mise à la reproduction - Associé à une élimination des IPI - Prix: environ 12 euros la PV - Vaccin entamé doit être consommé immédiatement - Interfère avec dépistage sérologique - Associé à une élimination des IPI - Prix: entre 4 et 6 euros la PV - Arrêt de la circulation virale - Amélioration de la fertilité - Protection contre infection placentaire - Protection croisée BVD/BD - 1ml IM en 2 injections à 4 semaines d'intervalle - 2ème injection 1mois minimum avant la mise à la reproduction - Rappel annuel - N'interfère pas avec dépistage sérologique - Associé à une élimination des IPI - Prix: entre 2 et 7 euros la PV - Protection contre les signes cliniques et la virémie - 1ml SC en 1 injection - Rappel annuel 1 mois avant l'apparition du vecteur (à valider) - Vaccination des jeunes issus de mères vaccinées dès 2,5mois - Vaccination des jeunes issus de mères non vaccinées dès 1mois - Pas de protection croisée - Utiliser immédiatement après ouverture - Innocuité pendant la gestation, la lactation non encore étudiée - Innocuité pour la fonction male reproductrice non encore étudiée - Prix non disponible - Très choquants - Utiliser immédiatement après ouverture - Innocuité pour la fonction male reproductrice non encore étudiée - Impact de la présence d'anticorps maternel non encore étudié - Prix non disponible VACCINS CONTRE LA FIEVRE CATHARRALE DU MOUTON BTVPUR AlSAP 8 ATU OV, BV Mérial Zulvac 8 ATU OV Bovilis BTV 8 Zulvac 1 ATU OV,BV ATU OV Vaccin inactivé - Virus blue tongue inactivé sérotype 8 Fort Dodge S.A Vaccin inactivé - Virus blue tongue inactivé sérotype 8 - Protection contre la virémie - 2ml SC - 2 injections à 3 semaines d'intervalle - Dès l'âge d'un mois - Rappel tous les 6 mois (à valider) Intervet Vaccin inactivé - Virus blue tongue inactivé sérotype 8 - Réduction de l'excrétion virale - 1ml SC , 1 injection - Rappel 2 semaines avant période à risque Fort Dodge SA Vaccin inactivé - Virus blue tongue inactivé sérotype 1 - Prévention de la virémie réduction des signes cliniques 117 - 2ml SC à 3 semaines d'intervalle - Dès l'âge d'un mois - Rappel tous les 6 mois (à valider) - Vaccination pendant la gestation possible - L’impact de la présence des anticorps maternels non encore étudié. - L’impact sur les fonctions reproductrices du mâle non encore étudié - Réactions locales fréquentes - Prix non disponible 118 BIBLIOGRAPHIE [1] ABADIE G, THIERY R. 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Cette thèse s’efforce de dresser une liste des vaccins les plus utilisés en France chez les ovins. Un rappel d’immunologie fondamentale permet de cerner les bases de la réaction immunitaire post vaccinale chez l’adulte et les contraintes de la vaccination chez le jeune. Après avoir replacé la vaccination dans son contexte historique, cette thèse se penchera sur les caractéristiques des vaccins vivants et des vaccins inactivés. Nous insisterons sur le fait que les vaccins sont des médicaments avec une AMM, des contre-indications; ils sont susceptibles d’induire des effets secondaires et des échecs de vaccination. Les vaccins les plus couramment utilisés en élevage ovins seront ensuite détaillés. Ainsi les vaccins contre les avortements enzootiques, pathologie majeure et agents de zoonose tiennent une place prépondérante. Comme dans la filière bovine, les vaccins peuvent aider à prévenir les pasteurelloses, les entérotoxémies, la colibacillose. Les maladies spécifiques à l’élevage ovin (ecthyma, piétin, rouget, border disease) peuvent elles aussi trouver une réponse dans la vaccination. Les vaccins contre la FCO, sujet d’actualité, seront plus longuement abordés. MOTS CLES VACCIN, VACCINATION, IMMUNITE, AVORTEMENT ENZOOTIQUE, ENTEROTOXEMIE, COLIBACILLOSE, SALMONELLOSE, ROUGET, PIETIN, ECTHYMA CONTAGIEUX, BORDER DISEASE, FIEVRE CATARRHALE OVINE (FCO), OVIN JURY Président : Directeur : Dr. Karim ADJOU Assesseur : Dr. Sophie LE PODER ADRESSE DE L’AUTEUR 39 rue Jacquemars Giélée 59000 LILLE VACCINES AND VACCINATION IN SHEEP PRODUCTION NAME : LE MOINE Camille SUMMARY : . The vaccination of ovine races, due to the constraints inherent to the sector, should play an essential role in breeding policy by facilitating the preventive medicine. This thesis draws up a list of the vaccines mostly used in France for ovine races. A reminder of fundamental immunology allows first to understand the basics of adult post vaccinal immune reaction and the constraints of vaccination on young animals. After repositioning the vaccination in its historic context, this thesis will examine the characteristics of alive and inactived vaccines. It will emphasize the fact that vaccines are medicines, requiring a market launch authorization, and presenting contra-indications; they may lead to side effects and failures. Afterwards, the most frequently used vaccines for ovine breeding will be detailed. For instance, vaccines against ovine abortions, major pathology and zoonotic agents hold a dominating place. As in the bovine sector, vaccines can help in preventing pasteurellosis, salmonellosis, enterotoxemia, colibacillosis. Similarly, ovine-related diseases (Orf, Erysipelas arthritis, Ovine contagious footrot, border disease) can be fully treated with proper vaccination as well. Vaccines against Blue Tongue, a topic currently in the news, will be examined in detail. KEYWORDS: VACCINE, VACCINATION, IMMUNITY, ENZOOTIC ABORTION, ENTEROTOXEMIA, COLIBACILLOSIS, SALMONELLOSIS, OVINE CONTAGIOUS FOOTROT, ERYSIPELAS ARTHRITIS, ORF, BORDER DISEASE, BLUE TONGUE, SHEEP JURY: President: Pr. Director: Dr. Karim ADJOU Assessor: Dr. Sophie LE PODER AUTHOR’S ADDRESS: 39 rue Jacquemars Giélée 59000 LILLE