Le calcul de la probabilité pour chaque patiente via le nomo-
gramme peut s’avérer long, fastidieux, peu précis et comporter un
risque d’erreur. Il existe deux autres possibilités permettant de calculer
la probabilité. La première est une interface Web. Sa réalisation est
relativement simple eu égard à la simplicité des formules du modèle de
régression logistique ou du modèle de Cox sur lequel il est basé. La
seconde consiste à appliquer la formule mathématique du modèle
permettant ainsi un calcul rapide et exact de la probabilité. Il faut
cependant, pour appliquer cette formule, connaître la valeur des
différents coefficients de régression qui ne sont pas toujours disponibles
dans les différentes publications. Rappelons que l’odds ratio (OR) pour
une variable correspondant a l’exponentielle du coefficient de régres-
sion. Ainsi, lorsque nous disposons des OR, il est aisé d’en déduire les
coefficients de régression.
Les avantages des modèles continus sont leur simplicité, et (pour
autant qu’ils soient validés sur une cohorte indépendante) leur
reproductibilité. Il existe cependant plusieurs défauts à ce type de
modèle. Le principal défaut est son principe même : étant donné que
ce sont les pourcentages qui sont modélisés, le résultat est forcément
une probabilité et non une prédiction oui/non. Les modèles linéaires
ont également les défauts de leurs qualités. Plus précisément, eu égard
à la simplicité du modèle, le prédicteur linéaire, et donc le modèle, ne
peut être très compliqué [1]. Par exemple, on ne peut utiliser ce modèle
avec des données de génomiques qui sont trop importantes en volume.
Par ailleurs, le caractère linéaire du prédicteur est un autre facteur
limitant car cela peut affecter sa sensibilité, c’est-à-dire sa capacité de
discrimination. Enfin, le prédicteur linéaire peut être « écrasé » par un
des facteurs qui est très fortement lié au pourcentage [1]. Par exemple,
pour la prédiction de la survie, l’envahissement ganglionnaire écrase
les autres facteurs qui, bien qu’indépendamment associés au pronostic,
vont avoir en réalité peu d’influence dans le modèle car le coefficient
qui leur est attribué est bien inférieur à celui de l’envahissement
ganglionnaire.
1.2. Les scores
Les scores sont également obtenus après régression linéaire ou
logistique. Les variables significatives sont incluses dans le modèle où
un nombre de points leur est assigné en fonction de leur poids
respectif, c’est-à-dire en fonction de la valeur du coefficient de
régression de chacune d’elle. La somme des points des variables
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COUTANT &COLL.