Les Gracques Sommaire A) Introduction B) Contexte historique C) Une famille illustre D) Les personnalités des deux frères E) Tiberius Sempronius Gracchus F) Caius Sempronius Gracchus G) Les motivations des Gracques H) L'art et les Gracques I) Conclusion J) Sources Introduction Les Gracques sont deux frères issus de la haute noblesse romaine, Tiberius Sempronius Gracchus, l'ainé et Caius Sempronius Gracchus, le cadet, né 9 ans plus tard. L'intelligence et l'éloquence des frères Gracques ont marqué leurs contemporains mais ils sont surtout connus pour avoir courageusement tenté de réformer le système social romain. Contexte historique 201 163 154 149 146 133 121 Naissance Fin de la troisième Fin de la 2ème de Caius guerre punique. guerre punique Mort de Naissance Début de la de Tiberius Mort de Caius 3ème guerre Tiberius punique Le père des Gracques Le père des Gracques, Tiberius Sempronius Gracchus, était le fils d'un consul et il avait été lui-même deux fois consul ainsi que censeur en 169. Il etait très apprécié et il eut une carrière politique et militaire exemplaire. Il épousa Cornelia, la seconde fille de Scipion l'Africain ce qui permit un rapprochement de deux grandes familles romaines habituellement rivales : la gens Sempronia et la gens Cornelia. La mère des Gracques Cornelia, la mère des Gracques, était très cultivée, elle connaissait le Grec et avait eu une éducation stoïcienne. Elle fit un mariage d'amour et à la mort de son mari, elle refusa de se remarier et se consacra seule à l'éducation de ses douze enfants. Elle était une très bonne mère et supportait ses malheurs avec dignité. Seulement trois de ses enfants survécurent. Une famille illustre Tiberius Sempronius Gracchus Lucius Aemilius Paullus Publius Cornelius Scipio Aemilianus Aemilia Paulla Tiberius Sempronius Gracchus Sempronia Gracchus Publius Cornelius Scipio Africanus Cornelia Africana Appius Claudius Pulcher Tiberius Sempronius Gracchus Caïus Sempronius Gracchus la fille de P. Licinius Crassus Claudia Pulcheria Les personnalités des deux frères Caius Tiberius Énergique Conciliant Vigoureux Calme Doux Persuasif Rude Irascible Justes Dévoués Sérieux Courageux Travailleurs Tiberius Sempronius Gracchus Éducation Tiberius comme son frère Caius a reçu une éducation rhétorique et philosophique très sérieuse. Tiberius eu pour maitres le rhéteur Diophane de Mytilène et le philosophe Blossios de Cumes qui l'initia aux débats et devint un fidèle ami. Parcours militaire Lors de la 3ème guerre punique, Tiberius participa à une campagne militaire en Afrique où il fut un exemple de courage et de discipline. Il fut alors nommé questeur de son armée et fut envoyé dans une autre campagne militaire à Numance sous les ordres d'un consul incompétent. Alors que l'armée romaine était dans une situation très difficile face aux Numantins, Tiberius réussit à établir une trêve avec eux et sauva plus de vingt mille soldats. Malgré la reconnaissance des soldats, ce fut la fin de la carrière militaire de Tiberius car le sénat considérait que cette trêve était humiliante. Problème agraire A cette époque, les terres de l'état romain étaient vendues aux citoyens en échange d'une redevance mais en fait seuls les riches romains pouvaient en profiter. Pour tenter de remédier à cette situation, les romains instaurèrent une loi qui interdisait d'avoir plus d'une certaine superficie de terrain mais les riches trouvèrent rapidement des moyens de contourner la loi. Les romains les plus modestes étaient si pauvres qu'ils ne faisaient plus d'enfants et que les hommes venaient à manquer pour aller à la guerre. Les campagnes se remplissaient de prisonniers barbares dont les riches se servaient pour labourer la terre. Un consul romain Caius Lélius essaya de proposer une première réforme agraire mais il fut obligé d'y renoncer face à l'opposition des puissants. Projet agraire de Tiberius En -133, Tiberius fut élu tribun de la plèbe. Il décida de résoudre le problème agraire en proposant un nouveau projet de loi nommé Rogatio Sempronia. Cette loi permettait de récupérer des terres qui étaient ensuite redistribuées aux citoyens pauvres. Pour récupérer des terres, la loi limitait le droit de possession de l'ager publicus, territoire qui appartient au peuple Romain. Tiberius prévoyait aussi la création d'un triumvirat agraire à présidence tournante, qui surveillerait les opérations de récupération. L'opposition du Sénat au projet agraire de Tiberius Certains sénateurs s'opposèrent à la loi agraire de Tiberius pour trois raisons : Premièrement, elle nuisait au clientèlisme. Deuxièmement, elle allait faire perdre du pouvoir au Sénat car il n'allait plus être le seul à contrôler l'ager publicus. Troisièmement, cette loi déplaisait à beaucoup de sénateurs car ils allaient devoir accepter la redistribution d'une partie de leurs territoires. Les sénateurs demandèrent alors à un tribun nommé Octavius de s'opposer à Tiberius. Octavius utilisa son droit de véto pour empêcher cette loi. Un dénouement tragique Tiberius demanda deux fois le retrait de ce veto, devant le refus de son adversaire, il demanda au peuple de destituer Octavius ce qui était un acte révolutionnaire. Il réussit ensuite à faire voter une nouvelle version plus radicale de sa loi et à mettre en place un triumvirat formé de lui même, de son jeune frère, Caius et de son beau-père, Appius Claudius. La redistribution des terres commença efficacement et le triumvirat acquis rapidement une influence considérable. Tiberius aurait alors tenté d'avoir encore plus de pouvoir, c'est en tout cas sous ce prétexte que quelques sénateurs déclenchèrent un affrontement durent lequel Tiberius et ses compagnons furent tués. Caius Sempronius Gracchus Caius est né en 154 av. J.-C. Dans sa jeunesse, il n'appréciait pas tellement la politique contrairement à son frère Tiberius. En 126 av. J.-C., il fut questeur en Sardaigne puis 2 ans plus tard, il devint tribun de la plèbe. Caius Gracchus était encore plus éloquent que son frère. Dix ans après, il reprit les projets de Tiberius y compris son projet de loi agraire. Pour se donner plus de chances de réussite, il chercha à se faire apprécier des membres du Sénat (la plèbe et les chevaliers, les plus fortunés et les plus honorables des citoyens) par diverses mesures. Les lois proposées par Caius La Lex Sempronia frumentaria : cette loi prévoyait de distribuer un boisseau de blé par mois à prix réduit à tous les citoyens pauvres. La Lex Calpurnia : cette loi permettait aux chevaliers d'être égaux aux sénateurs devant les tribunaux. Caius augmenta le nombre des jurés de 300 à 600 membres et il introduit 300 chevaliers. De la sorte, les sénateurs n'étaient plus avantagés au niveau judiciaire sur les chevaliers. La lex de provincia Asia : cette loi permettait aux chevaliers de collecter l'impôt de la riche province d'Asie. La réforme agraire de Caius Caius reprit la réforme agraire de son frère en y apportant des modifications : - Il demanda le rétablissement de la juridiction des triumvirs qui avait été supprimé en -129. - Il augmenta le nombres de jugères distribuées aux citoyens pauvres pour leur permettre d'améliorer leur condition sociale (30 jugères à 200 jugères par personnes). - Il décida de créer des colonies afin de soutenir son projet : deux en Italie et une à Carthage. Pour que sa proposition soit acceptée par le Sénat, il permit aux patres et aux sénateurs d'acquérir des terres qu'ils désiraient dans le Latium, autour de Tarente et de Capoue. Toutes ces mesures le rendirent très populaire et lui permirent de se faire réélire tribun de la plèbe en -123. L'opposition au projets de Caius Les opposants de Caius demandent alors au tribun Marcus Livius Drusus de lutter contre son influence. Drusus parvint à devenir plus populaire en proposant la création de 12 colonies de 3000 hommes choisis parmi les citoyens pauvres : les capite censi. Il proposa ensuite de supprimer les vectigales, des redevances de l'ager publicus au bénéfice des grands propriétaires et donc pour de nombreux sénateurs. Réactions de Caius Caius répliqua en proposant la création d'une colonie de 6000 hommes sur le site de Carthage et l'attribution de la citoyenneté romaine complète aux Latins et partielle (sine suffragio) aux Italiens afin de s'attirer leurs faveurs. Mais ce projet de colonie à Carthage inquiétait les romains qui redoutaient une guerre punique, de plus ces attributions de citoyenneté n'étaient pas très populaires. Caius perdit ainsi l'appui d'une partie du peuple, il ne fut pas élu quand il présenta son troisième tribunat. Un dénouement violent Il alla en Afrique pour installer sa colonie et pendant ce temps ses opposants furent en mesure de le discréditer ainsi quand Caius revint, le Sénat voulut faire abroger la loi Rubria sur la création de la colonie de Cathage. Caius, pour s'opposer à ce vote, réunit ses amis sur le capitole pour se battre. Le sénat lança alors contre lui sa nouvelle arme légale : le sénatus-consulte, texte ayant valeur de loi et qui demandait aux consuls de faire en sorte qu'aucun dommage n'advienne à la République. Ce qui permit aux consuls, L. Opimius et Q. Fabius Haximus de se battre contre lui. Caius et 3000 de ses partisans furent alors tués légalement. Les motivations des Gracques On se demande souvent pourquoi les frères Gracques se sont lancés dans ces reformes révolutionnaires ? Il est certain que leurs professeurs les ont influencés. On évoque aussi une prise de conscience de Tibérius pendant un voyage : en observant la campagne, il aurait été frappé par le faible le nombre de bergers et de laboureurs et le nombre important d'esclaves importés et de barbares. On pense aussi que les frères Gracques ont été encouragés par leur mère qui voulait être fière d'eux. Tiberius aurait également été incité à faire un coup d'éclat pour surpasser un orateur rival : Spurius Postumius. On considère souvent que la trêve négociée avec les Numantins était un lourd handicap dans le parcours de Tiberius et pour continuer à avoir de l'influence, il fallait qu'il se lance dans un projet révolutionnaire. Le peuple a aussi encouragé les projets de réforme des Gracques, il paraît que les citoyens romains modestes manifestaient leur soutien en faisant des inscriptions sur les murs et les monuments. L'art et les Gracques Les Gracques ont inspiré et intéressé beaucoup d'écrivains et d'historiens tels que Plutarque, Appien, Dion Cassius, Aulus Gellius, Tite-Live, Quintilien, Valère Maxime. “Voici mes plus beaux ornements.” Cornelie, mère des Gracques Artiste : Giuseppe Cades Date : 1776 Matériaux : Peinture à l'huile sur toile “Voici mes plus beaux ornements.” Artiste : Joseph-Benoît Suvée Date : 1795 Matériaux : Peinture à l'huile sur toile Artiste : Pierre-Jules Cavern Date : 1861 Matériaux : Marbre “Voici mes plus beaux ornements.” Cénotaphe des Gracques Artistes : Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume Date : de 1847 à 1853 Mort de Caius Titre : La mort d Caius Gracchus Artiste : AUVRAY Félix Date : 1ère moitié du 19ème siècle Mort de Caius Titre : La mort de Caius Gracchus Artiste : Topino-Lebrun François-Jean-Baptiste Date : 18e siècle Conclusion Quelles que soient leurs motivations, les frères Gracques ont défendu le peuple avec courage. Ils ont payé de leur vie leurs idées révolutionnaires mais même si leurs actions ont entrainé ensuite beaucoup de troubles, elles ont eu des répercussions positives et durables. Sources Gracques – Wikipédia. [en ligne]. Disponible sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gracques Le temps des Gracques. [en ligne]. Disponible sur : http://users.skynet.be/remacle/Gracques/Caius1.htm GRACCHUS. [en ligne]. Disponible sur : http://mythologica.fr/rome/bio/gracques.htm Plutarque, Tibérius et Caius Gracchus. [en ligne]. Disponible sur : http://ugo.bratelli.free.fr/Plutarque/PlutarqueTiberiusCaiusG racchus.htm