Nourrir aujourd'hui sept milliards de personnes - dont un milliard
souffre de la faim - et neuf milliards en 2050 est l'un des défis du
siècle.
Mais l'on sait que la question alimentaire ne se pose pas qu'en terme de
capacité de production : le nombre d'obèses suralimentés ne cesse de croître
dans les pays "riches" (la Chine en compterait même plus de cent millions),
et l'on réduit la production agricole en Europe.
Le problème provient surtout de l'instabili des prix des denrées
alimentaires, de la mise en culture insuffisante de terres agricoles au Sud, de
l'absence de formation technique et de moyens financiers chez les petits
paysans de cette partie du monde. Et de l'existence de grands domaines
agro-exportateurs dans de nombreux pays, un phénomène aggra par
l'achat de terres (surtout en Afrique) par des ressortissants étrangers
(chinois mais aussi coréens, saoudiens et qataris...), qui cherchent à
s'assurer des sources d'approvisionnement pour l'avenir, ou à acquérir des
terres à des fins non agricoles (exploitation du sous-sol, construction de
complexes touristiques, développement des agro-carburants).
Selon l'organisation non gouvernementale (ONG) Land Matrix Project, 200
millions d'hectares de terres cultivables seraient ainsi passées sous contrôle
étranger depuis l'an 2000, par vente ou location de très longue durée.
Aujourd'hui, diverses organisations non gouvernementales dénoncent les
achats massifs de terres qui se font au détriment des paysans locaux. En mai
2012, l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO) a émis une directive destinée à encadrer ces opérations, rappelant les
droits des peuples autochtones, la nécessaire formation des populations, et
appelant "les investisseurs privés à respecter des droits de l'homme et de
propriété légitimes".
Or l'essor de la grande propriété foncière provoque la ruine des
petits paysans et débouche, tôt ou tard, sur des crises sociales et/ou
politiques.
Un exemple nous en est donné par la société romaine, il y a plus de
deux millénaires. By Nicolet Claude
Replongeons nous dans cette partie de l’histoire qui démontre que
les politiciens n’ont pas changé, tout pour eux, les miettes pour le
peuple !
Les Gracques ou l’impossible réforme agraire
et révolution à Rome Extraits Julliard, 1967
TERRITOIRES PROPRIÉTÉ DU SÉNAT
Au milieu du IIe siècle avant Jésus-Christ, après sa victoire définitive sur
Carthage (- 146) et ses succès militaires en Grèce et au sud des Gaules,
Rome avait entamé la constitution d'un vaste empire autour de la
Méditerranée.
Mais, outre le butin permis par ces conquêtes et l'accroissement du nombre
d'esclaves fournis par les ennemis vaincus, les victoires militaires
rapportaient à Rome d'immenses territoires qui devenaient propriété du
Sénat (détenteur à l'époque du pouvoir politique), au nom de qui étaient
menées ces opérations.
Rome était devenue une superpuissance méditerranéenne avec laquelle il
fallait désormais compter. me les souverains les plus puissants pliaient
l’échine devant Rome : en effet, les Romains s’étaient emparés des
territoires de la dynastie des Antigonides, en Grèce ; et les souverains
Lagides et Séleucides, en Égypte et en Syrie, déchirés par les querelles
dynastiques, ne représentaient plus une menace.
Conséquences des conquêtes Depuis la fin des guerres puniques, Rome
s’était forgé un véritable Empire, s’emparant de très nombreux territoires,
très rapidement. Le problème, c’est que cet afflux de richesses mit fin à
l’équilibre entre les différentes classes de la société, entraînant une grave
crise à Rome.
Les riches devinrent de plus en plus riches, et les pauvres de plus en
plus pauvres.
En outre, à cette même époque, les Romains changèrent de mentalité,
découvrant la culture des pays qu’ils venaient de vaincre. Le peuple romain,
reconnu pour sa frugalité, découvrit alors le luxe, surtout suite à la conquête
de la Grèce.
Graecia capta ferum victorem cepit, ce qui veut dire « la Grèce vaincue
s’empara de son farouche vainqueur ». A la suite à la conquête de la Grèce,
Rome reprit la religion, la littérature, la philosophie et la culture grecque. En
outre, de nombreux médecins et philosophes grecs vinrent s’installer dans la
capitale.
Les Romains adoptèrent alors de nouvelles mœurs, dénoncés par certains
hommes politiques. Par exemple, Caton l’ancien se moquait de ceux qu’il
appelait jorativement les graeculs « les petits grecs ». : ces Romains qui
reprenaient le mode de vie des Grecs (vêtements, bijoux, etc.).
En outre, 195 avant J.C., Caton s’opposa à l’abrogation de la Lex Oppia : il
s’agissait d’une loi ancienne, qui interdisait le luxe aux femmes romaines
(interdiction de porter des bijoux en or, des robes de couleur, etc.).
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