Cours GEOMAGNETISME Frédéric Schmidt ([email protected]), Michel Menvielle Géomagnétisme Le magnétisme Géomagnétisme Génération du champ magnétique Advection : évolution du champ magnétique liée au mouvement du milieu. Les lignes de force du champ sont déformées par le mouvement de matière conductrice. Diffusion : décroissance du champ magnétique dans un milieu où il n’y a pas de sources. Géomagnétisme Induction électromagnétique Courants dans lʼenvironnement ionisé Bi Be Dans un milieux planétaire conducteur, les variations magnétiques dʼorigine externe créent des courants électriques induits qui tendent à sʼopposer au champ inducteur. Courants induits La profondeur de pénétration du champ dans la planète conductrice croît avec la période du champ et la résistivité du milieu Possibilité de sondage dans le domaine fréquentiel Géomagnétisme Aimantation des matériaux géologiques Agitation thermique m alignés sur B(θblocage) θblocage m alignés sur B actuel θCurie m distribués au hasard Température Roches ignées Roches sédimentaires Géomagnétisme Les sources du champ géomagnétique Dynamo planétaire Mouvements de convection d’origine thermique et/ou compositionnelle ⇒ champ principal Dynamique du noyau Aimantation des matériaux géologiques ⇒ anomalies statiques Aimantation des matériaux lithosphériques : - structure de la lithosphère - contraintes sur l’histoire et la dynamique de la Terre Courants dans l’environnement terrestre Convection du plasma dans l’ionosphère et la magnétosphère ⇒ Champ transitoire (primaire) Électrodynamique de l’environnement ionisé de la Terre Induction dans la planète conductrice ⇒ champ transitoire (secondaire) Conductivité des matériaux géologiques : - structure de la lithosphère et présence d’eau - contraintes sur la thermodynamique du manteau Géomagnétisme Introduction : outils d’observation harmoniques sphériques Géomagnétisme Magnétomètre Mesure de l intensité du champ : - en X, Y, Z - Intensité totale F, Inclinaison par rapport au plan horizontal I (~pendage), Déclinaison par rapport au Nord D (~direction) Déclinaison Géomagnétisme Le réseau des observatoires magnétiques Les observatoires INTERMAGNET : équipés de magnétomètres numériques, ces observatoires diffusent leurs observations via Internet Géomagnétisme Les enregistrements continus des variations du champ magnétique recueillis aux observatoires constituent une base de données irremplaçable pour décrire l’évolution du champ magnétique terrestre. Les premiers observatoires magnétiques ont été installés au milieu du XIXème siècle. Jusqu’aux premiers satellites magnétiques, lancés dans les années mille neuf cent soixante dix, ils constituent la seule base de données permettant de décrire le champ planétaire et sa variation séculaire ainsi que les variations transitoires de source externe, liées aux dynamos ionosphérique et magnétosphérique. Un observatoire magnétique comporte un laboratoire, un pavillon destiné aux mesures absolues et un pavillon abritant les variomètres. Le réseau Intermagnet Géomagnétisme L’orage magnétique du 29 mai 2003 Géomagnétisme Levés à pieds Ligne Traverse Le magnétomètre est porté par un opérateur qui effectue les mesures en un réseau de points aussi régulier que possible Géomagnétisme Levés aéromagnétiques Ligne Traverse Le magnétomètre est traîné par un avion qui vole à altitude constante selon un plan de vol précis Géomagnétisme Réseaux de stations de répétition Le réseau français : station de répétition Géomagnétisme Le réseau de répétition en Europe Géomagnétisme Le réseau de répétition en Afrique australe Ruacana Sesfontei n Okaukuej o TSU Tsumkw e Maun Orapa Ugab Francistown Ghanzi Windhoe k Swakopmund Gobabis Messina Tom Burke Khutse Tshane Sossusvlei Luderitz Mica Unions End HB K Severn Keetmanshoo p Hertzogvill e Upingto n Alexanderba y Underber g M’Penja ti Fonteintjie Willisto n Cradock Kareebo s HER Piet Retief Dundee Ladybrand Blouvlei Garies Baberto n Gonubie George Humansdor p Géomagnétisme Réseau mondial des stations de répétition Géomagnétisme Satellites dédiés • • • • • • • • • • • • • • • Magsat Lancé en 1979 États - Unis Orbite polaire, 390-450 km Héliosynchrone (6 h. – 18 h.) Cartographie magnétique Premier satellite avec un magnétomètre 3composante Ørsted Lancé en 1999 Danemark Orbite polaire, 500-850 km, Inclinaison élevée, tous temps locaux Cartographie magnétique • • • • • • • CHAMP Lancé en 2000 Allemagne Orbite polaire, 300-450 km, Inclinaison élevée, tous temps locaux Cartographie magnétique et gravimétrique • • • • • • • SAC-C Lancé en 2000 Argentine Orbite circulaire, 702 km, Inclinaison élevée, tous temps locaux Cartographie magnétique Géomagnétisme Couverture de la Terre par satellite La couverture en latitude dépend de l’inclinaison du plan de l’orbite par rapport à l’axe Nord – Sud de la Terre Géomagnétisme Fin du premier cours (1,5 heures) Introduction : outils d’observation harmoniques sphériques Géomagnétisme Potentiels harmoniques Champ de gravité ΔU = 0 à l’extérieur des masses ΔU = -4πγρ(P) où ρ(P) est la densité en P Champ magnétique ΔU = 0 à l’extérieur des sources Géomagnétisme Fonctions harmoniques : cas cartésien Fonctions harmoniques (f1, f2, f3, ...), solution de l’équation : Δf(x,y,z) = 0 {a < x < a+A ; b < y < b+B ; z ∈ R} f1=f1(x,y,z), orthogonal à toutes les autres f2, f3, ... ... solution = f1 * coef1 + f2 * coef2 + f3 * coef3 + f4 * coef4 + f5 * coef5 + f6 * coef6 + ... La solution est entièrement connu si on connait : coef1, coef2, coef3, ... Géomagnétisme Fonctions harmoniques : cas cartésien Δf(x,y,z) = 0 {a < x < a+A ; b < y < b+B ; z ∈ R} Solution à variables séparées : f(x,y,z) = X(x)Y(y)Z(z) [0,A] et [0,B] finis ⇓ m et n entiers Géomagnétisme Fonctions harmoniques sphériques Δf(r,θ,λ) = 0 {0 < θ < π ; 0 < λ < 2π ; r ∈ R+} colatitude; longitude; rayon Solution à variables séparées : f(r,θ,λ) = R(r).Θ(θ).Λ(λ) f périodique en θ et λ ⇔ m et n entiers ; 0 ≤ m ≤ n Géomagnétisme Fonctions de Legendre associées n m 0 1 2 3 0 1 1 cos θ sin θ 2 (3 cos2 θ – 1)/2 3 sin θ cos θ 3 sin2 θ 3 (5 cos3 θ – 3 cos θ)/2 sin θ (15 cos2 θ – 3)/2 15 sin2 θ cos θ 15 sin3 θ 4 (35 cos4 θ – 30 cos2 θ + 3)/8 sin θ (35 cos3 θ – 15 cos θ)/2 sin2 θ (105 cos2 θ – 15)/2 105 sin3 θ cos θ Fonctions de Legendre associées Les fonctions sont orthogonales sur une sphère unité 4 105 sin4 θ (non normalisées) Fonctions orthonormées coefficient de normalisation : Fonction imparfaitement normalisées de Schmidt coefficient de normalisation : Géomagnétisme Exemples de variation avec θ et φ P50 (cos θ) P169 (cos θ) cos 9φ P99 (cos θ) cos 9φ Géomagnétisme Fonctions harmoniques sphériques θ : co-latitude λ : longitude Résolution d'un modèle = π R (planète) / n = 20 000 km / n, pour la Terre degré ≤ n ≤ ∞ 0 ≤ ordre m ≤ degré ≤ n Géomagnétisme Interprétation physique ; U harmonique – sources internes Premiers degrés du développement en harmoniques sphériques de U n = 1 (U ∝ r-2 ; B ∝ r-3) : champ crée par un dipôle centré n = 2 (U ∝ r-3 ; B ∝ r-4) : champ crée par un quadripôle centré n = 3 (U ∝ r-4 ; B ∝ r-5) : champ crée par un octopôle centré En blanc, les zones où les lignes de force du champ pénètrent dans la Terre ; en noir, les zones où elles en sortent Géomagnétisme Dépendance en r → ∞ quand r → 0 : source « interne » → ∞ quand r → ∞ : source « externe » La connaissance des amn,i, amn,e, bmn,i et bmn,e en r = α suffit pour déterminer f (r,θ,λ) pour toutes les valeurs de r dans la région de l’espace autour de r = α où f est harmonique (c’est à dire à l’extérieur des sources) Géomagnétisme Prolongement En dehors des sources V, BN, ou Bθ connus sur une surface fermée dérivée verticale de V inconnue V(r) indéterminé en l’absence d’hypothèses sur la localisation (interne ou externe) des sources Pour pouvoir déterminer de façon univoque V (et donc le champ B) dans tout l’espace en dehors des sources, il est nécessaire de connaître : • soit V et sa dérivée verticale sur une surface fermée ; • soit V dans un volume. Géomagnétisme Le champ planétaire : champ principal dipôle terrestre pôles magnétiques dynamo planétaire Géomagnétisme La première carte magnétique, établie par Edmund Halley Géomagnétisme L’IGRF : modèle du champ principal Géomagnétisme L’IGRF a : rayon moyen de la Terre (6371.2 km) ; r, θ et φ : les coordonnées sphériques géocentriques (r : distance au centre de la Terre ; φ : longitude Est de Greenwich ; θ : colatitude (90° moins la latitude) ; N = 10 (120 coefficients) ; fonctions de Legendre associées : quasi-normalisation de Schmidt. IGRF (International Geomagnetic Reference Field) coefficients de Gauss décrivant le champ principal à une époque donnée, habituellement tous les 5 ans ; DGRF (Definitive Geomagnetic Reference Field) IGRF actualisé à l’aide de données qui n’étaient pas disponibles lors de l’élaboration de l’IGRF. Géomagnétisme L’IGRF 2000 Champ dipolaire Champ quadripolaire Champ octopolaire Champ 16polaire Question : quelle est le type de champ dominant ? Géomagnétisme L’IGRF Inclinaison Intensité Déclinaison Question : Où se trouve les pôles ? Géomagnétisme Le champ statique Surface de la Terre Champ principal et anomalies de grande longueur d’onde n ≤ 14 : lorsque n augmente, l’énergie décroît à la surface de la Terre, alors qu’elle varie très peu à la surface du noyau. n ≥ 14 : l’énergie varie très peu avec n à la surface de la Terre ⇓ Le champ lié à la dynamo terrestre domine pour n ≤ 13 ; le champ d’anomalies de grande longueur d’onde domine pour n ≥ 15. Surface du noyau Énergie observée pour chaque degré n du développement en harmonique sphérique du champ magnétique terrestre. Géomagnétisme latitude Le champ principal : isogones Isogones : ligne de même déclinaison magnétique longitude DGRF 2000 Géomagnétisme latitude Le champ principal : F longitude Intensité (F) du champ à la surface de la Terre en 1995 (IGRF, n ≤ 10) Géomagnétisme latitude Le champ principal : I longitude Inclinaison (I) à la surface de la Terre en 1995 (IGRF, n ≤ 10) L’équateur magnétique est défini par la courbe I=0 Géomagnétisme Champ magnétique terrestre Inclinaison Intensité totale Méridiens Géomagnétisme Le champ magnétique en France Levé aéromagnétique + stations de répétition D I I F : station de répétition Mandea et al., EOS, 1999 Géomagnétisme Le champ magnétique en Allemagne Stations de répétition 6° 7° 8° 9° 10° 11° 12° 13° 14° 15° 55° 6° 7° 8° 9° 10° 11° 12° 13° 14° 15° 55° 54° 6° 7° 8° 9° 54° 13° 14° 15° 54° 54° WNG 53° NGK 12° 55° WNG 52° 11° 55° WNG 53° 10° 53° 52° 53° NGK 52° NGK 52° 51° 51° 51° 51° 50° 50° 50° 50° 49° 49° 49° 49° FUR 48° 47° 6° 7° 8° 9° 10° 11° Déclinaison 12° FUR 48° 13° 14° 15° 47° 6° 7° 8° 9° 10° 11° 12° FUR 48° 13° Composante horizontale 14° 15° 47° 6° 7° 8° 9° 10° 11° 48° 12° 13° 14° 15° 47° Composante verticale Korte, 2005 Géomagnétisme La variation séculaire Géomagnétisme Variation séculaire Géomagnétisme Sauts de variations séculaires (‘jerks’) D – moyennes mensuelles degré degré moyennes mensuelles années années Géomagnétisme Variations de la déclinaison à Paris Déclinaison 1534: Coignon Dieppe 10°E 1541: Kunstler Bellarmatus Paris 6°30'E 1600: Paris 8°E Marseille 2°40'E Lyon 4°30'E Géomagnétisme Variation de l’inclinaison à Paris Inclinaison 1660: Paris 70° Géomagnétisme Variation du champ principal : 1980 – 2001 Anomalie de l’Atlantique Sud Intensité (F) du champ total Variations de F entre 1980 (MAGSAT) et 2001 (CHAMP) Géomagnétisme Le champ à la surface du noyau latitude nT longitude Intensité (F) du champ à la surface du noyau en 1995 (IGRF, n ≤ 10) Géomagnétisme Le champ à la surface du noyau 1900 1950 F à la surface du noyau (IGRF, n ≤ 10) 1925 1975 Géomagnétisme Le champ planétaire : champ principal dipôle terrestre pôles magnétiques dynamo planétaire Géomagnétisme Champ dipolaire de la Terre Les coefficients de l’IGRF montrent clairement que le champ magnétique terrestre est dominé par un terme dipolaire qui représente plus de 95% de l’énergie magnétique totale à la surface de la Terre. 79°N, 96°O 1ère détermination : 31 mai 1831 Le dipôle équivalent est incliné de environ 11° par rapport à l’axe de rotation de la Terre. Son pôle magnétique Nord et dans l’hémisphère Sud 71°S, 152°E 1ère détermination : 16 janvier 1909 Géomagnétisme Champ magnétique : inclinaison 2001 1904 Géomagnétisme Champ magnétique : intensité totale 2001 1904 Géomagnétisme Champ magnétique : méridiens 2001 1904 Géomagnétisme Le champ planétaire : champ principal dipôle terrestre pôles magnétiques dynamo planétaire Géomagnétisme Le pôle magnétique de 1831 à 2001 Hémisphère Nord Géomagnétisme Le pôle magnétique de 1900 à 2003 2003 2000 1990 1995 1985 1980 1975 1970 1965 1960 1955 1950 1945 1940 1935 1930 1925 1915 1920 Hémisphère Sud 1910 1905 1900 Projection stéréographique polaire Géomagnétisme Pôle magnétique : variations quotidiennes Hémisphère Nord Géomagnétisme Le champ planétaire : champ principal dipôle terrestre pôles magnétiques dynamo planétaire Géomagnétisme La dynamo planétaire La convection – d’origine thermique et/ou compositionnelle – des matériaux conducteurs qui constituent le noyau liquide engendre le champ magnétique terrestre Géomagnétisme Advection et diffusion Advection : évolution du champ magnétique liée au mouvement du milieu. Les lignes de force du champ sont déformées par le mouvement de matière conductrice. Diffusion : décroissance du champ magnétique dans un milieu où il n’y a pas de sources. Géomagnétisme Les ‘moteurs’ de la dynamo Différentiation par cristallisation Libération d’éléments légers qui remontent Refroidissement de la planète Transfert convectif de la chaleur Cristallisation d’éléments lourds à la surface de la graine. Géomagnétisme Les ‘annihilateurs’ possibles d’une dynamo manteau inférieur noyau liquide graine Blocage du transfert de chaleur du noyau vers le manteau sous certaines conditions thermodynamiques et minéralogiques Pas assez d’énergie libérée au sommet de la graine pour qu’un transfert convectif au travers du noyau liquide soit nécessaire Breuer and Spohn (2003) Géomagnétisme Convection dans les corps en rotation En rotation rapide, la théorie prédit que l’espace correspondant au noyau liquide se décompose en deux régions dynamiquement distinctes : un cylindre central, parallèle à l’axe de rotation de la Terre, qui englobe la graine. à l’extérieur de ce cylindre, une région où l’écoulement s’organise sous la forme de rouleaux parallèles à l’axe de rotation de la Terre. Vecteur rotation de la Terre. Géomagnétisme Vitesses à la surface du noyau Approximation géostrophique (force de coriolis et de pression) et flux gelé Champ de vitesse à la surface du noyau, déduite de la variation séculaire du champ magnétique terrestre observée. Les courbes sont les lignes de force du champ de vitesse. Géomagnétisme Les anomalies statiques : anomalies crustales anomalies de grande longueur d’onde Géomagnétisme Les sources du champ géomagnétique Dynamo planétaire Mouvements de convection d’origine thermique et/ou compositionnelle ⇒ champ principal Dynamique du noyau Aimantation des matériaux géologiques ⇒ anomalies statiques Aimantation des matériaux lithosphériques : - structure de la lithosphère - contraintes sur l’histoire et la dynamique de la Terre Courants dans l’environnement terrestre Convection du plasma dans l’ionosphère et la magnétosphère ⇒ Champ transitoire (primaire) Électrodynamique de l’environnement ionisé de la Terre Induction dans la planète conductrice ⇒ champ transitoire (secondaire) Conductivité des matériaux géologiques : - structure de la lithosphère et présence d’eau - contraintes sur la thermodynamique du manteau Géomagnétisme Les anomalies statiques : anomalies crustales anomalies de grande longueur d’onde Géomagnétisme Cartographie des variations spatiales d’échelle décakilométrique : structure et dynamique de la croûte Géomagnétisme Assemblage de levés européens Assemblage des levés aéromagnétiques sur le Sud-Ouest de l’Europe : Allemagne (ex RFA), Belgique, Irlande, France, Italie, Portugal, Royaume Uni, Golfe de Gascogne, Méditerranée occidentale Géomagnétisme Le Sud de la France Domaine continental Pourquoi ? Champ incohérent car direction incohérente à l’échelle régionale du à la tectonique Géomagnétisme Le Golfe de Gascogne Domaine océanique Pourquoi ? Pas de mouvement tectonique locaux, enregistrement cohérent Géomagnétisme Les anomalies statiques : anomalies crustales anomalies de grande longueur d’onde Géomagnétisme Longueurs d’ondes intermédiaires : France Mesures satellites Anomalie magnétique du bassin de Paris : origine discutée (suture de l’épisode varisque ?) Les données Géomagnétisme Longueurs d’ondes intermédiaires : Allemagne X : Nord géographique Z : verticale descendante Y : Est géographique E. Thébault Géomagnétisme Profil ballon en Méditerranée occidentale Géomagnétisme Profil ballon : réduction des mesures B mesuré B_IGRF B mesuré – B_IGRF B_CLF Ba = B mesuré – B_IGRF – B_CLF Géomagnétisme Profils magnétiques à différentes altitudes ~400 km MAGSAT ~40 km Ballon (Ba filtré passe-bas) ~4 km levés aéromagnétiques Géomagnétisme Profil ballon : interprétation Les anomalies magnétiques sont la signature de structures tectoniques majeures de la région traversée Géomagnétisme Grande longueur d’onde : Europe E. Thébault et J.-J. Schott Géomagnétisme Grande longueur d’onde : planète Géomagnétisme Reconstruction paléo-géographique PANGÉE B Début du Permien 250 Ma TEUR ÉQUA TÉTHYS Les anomalies magnétiques de grande longueur d’onde observées en Europe, Afrique et Amérique se raccordent si les continents ont la position relative qu’ils occupaient il y a 250 Ma. Géomagnétisme Géomagnétisme et tectonique des plaques : anomalies océaniques paléomagnétisme Géomagnétisme L’expansion du plancher océanique Ride médio-atlantique Le plancher océanique est généré symétriquement à partir de la ride médioocéanique. Le mode de mise en place peut être comparé au fonctionnement d’un tapis roulant Géomagnétisme Aimantation de la lithosphère océanique La lithosphère océanique fossilise le champ magnétique lors de sa création. Les anomalies magnétiques qui en résultent mettent en évidence l’existence d’inversions de polarité du champ magnétique et permettent de les dater. Géomagnétisme Chronologie des inversions Géomagnétisme Age des planchers océaniques Géomagnétisme Ouverture de l’Atlantique Nord Déplacement de l’Europe, de l’Afrique et du Groenland par rapport à l’Amérique du Nord. En noir : positions actuelles Mouvements reconstitués à partir de l’age de la lithosphère océanique déterminé à partir des anomalies magnétique Géomagnétisme Géomagnétisme et tectonique des plaques : anomalies océaniques paléomagnétisme Géomagnétisme Paléomagnétisme (1) Objectif : déduire la position d’une plaque à une époque passée à partir de la direction du champ fossilisé à cette époque Hypothèse fondamentale : à l’échelle de quelques millions d’années, le champ magnétique terrestre moyen est celui d’un dipôle axial centré La paléo-longitude est indéterminée Il existe une relation simple entre l’inclinaison et la latitude Géomagnétisme Paléomagnétisme (2) L’hypothèse fondamentale est vérifiée entre –5 Ma et l’actuel I = f(λ) mesurée sur des échantillons récents (< 5 Ma) PGV mesurés sur des échantillons récents (< 5 Ma) Géomagnétisme Pôle géomagnétique virtuel Pôle géographique actuel Pôle géomagnétique virtuel Le PGV est déterminé de façon statistique. Sur une plaque, il y a en général plusieurs sites échantillonnés pour une même période. Pôle géomagnétique virtuel (PGV) : pôle du dipôle axial centré correspondant à la direction du champ fossile mesurée Le PGV permet de déterminer la paléolatitude et la paléo-orientation de la plaque, mais pas sa paléo-longitude. Deux plaques s’éloignant l’une de l’autre par simple rotation autour du pôle Nord géographique ont le même PGV. Géomagnétisme Mouvement des plaques Middle Devonian 375 Ma Late Carboniferous 300 Ma Early Permian PANGAEA A1 Late Triassic ~ -210 Ma PANGAEA A2 Late Permian ~ -250 Ma PANGAEA B Early Permian ~ -280 Ma 250 Ma Early Jurassic 175 Ma Middle Cretaceous 100 Ma Middle Tertiary 25 Ma Évolution possible de Pangée, basée sur l’ajustement des lignes de côtes optimisé en fonction des données paléomagnétiques Mouvement relatif des continents depuis le Dévonien. Paléo-reconstructions déduites des données paléomagnétiques Géomagnétisme Reconstitution paléo géographique Géomagnétisme Reconstitution paléo géographique Géomagnétisme Reconstitution paléo géographique Géomagnétisme Reconstitution paléo géographique Géomagnétisme Reconstitution paléo géographique Géomagnétisme Reconstitution paléo géographique Géomagnétisme Reconstitution paléo géographique Géomagnétisme Reconstitution paléo géographique Géomagnétisme La Terre il y a 18000 ans… Géomagnétisme … et maintenant Géomagnétisme Magnétosphères planétaires Géomagnétisme Les sources du champ géomagnétique Dynamo planétaire Mouvements de convection d’origine thermique et/ou compositionnelle ⇒ champ principal Dynamique du noyau Aimantation des matériaux géologiques ⇒ anomalies statiques Aimantation des matériaux lithosphériques : - structure de la lithosphère - contraintes sur l’histoire et la dynamique de la Terre Courants dans l’environnement terrestre Convection du plasma dans l’ionosphère et la magnétosphère ⇒ Champ transitoire (primaire) Électrodynamique de l’environnement ionisé de la Terre Induction dans la planète conductrice ⇒ champ transitoire (secondaire) Conductivité des matériaux géologiques : - structure de la lithosphère et présence d’eau - contraintes sur la thermodynamique du manteau Géomagnétisme Poussières et particules ionisées Planète conductrice sans atmosphère sans champ magnétique Planète résistante sans atmosphère sans champ magnétique Planète (avec atmosphère) avec champ magnétique Planète avec atmosphère sans champ magnétique L’interaction avec le vent solaire dépend de la présence d’un champ magnétique planétaire ou d’une atmosphère, et de la conductivité de la planète Interaction avec le vent solaire Obstacle : champ magnétique planétaire Astéroïdes AUTRES NEPTUNE URANUS SATURNE JUPITER MARS TERRE et LUNE VENUS MERCURE SOLEIL V E N T S O L A I R E (Courtesy of P. Robert, CETP) Obstacle : champ magnétique planétaire La magnétosphère terrestre La pression magnétique s’écrit : Pmag B2 = 2µ0 (1) Décroissance du champ magnétique d’un dipôle : B(r) ∼ Exercice : Taille de la magnétopause ? 1 r3 (2) Pression cinétique de particule de densité numérique n (en particule / m3 ) pour un gaz parfait : P = nkT (3) Energie cinétique : 1 mv 2 (4) 2 Température et vitesse quadratique sur un gaz évolutant à dimension D (ici D=2 car le vent solaire se déplace dans le plan équatorial) : Ec = D kT = kT (5) 2 Sachant le champ magnétique mesuré sur Terre BT = 50 nT, µ0 = 1.26 × −6 10 T·m/A, n = 5.×106 particule/m3 , masse de l’hydrogène m = 1.675×10−27 kg, vitesse radiale mesurée v = 200 km/s, calculez la distance au centre de la Terre de l’équilibre de pression du vent solaire et du champ magnétique terrestre (appelé magnétopause) ? Sachant que le champ magnétique à la surface de Mercure est BM = 2×10−8 T, quel est la position de sa magnétopause ? Ec = 1 Pression du vent solaire : 1 nmv 2 (6) 2 Champ magnétique à la distance r, en fonction de la mesure en surface : P = Réponse : RT3 B(r) ∼ BT 3 r Pression du champ magnétique terrestre : (7) BT2 RT6 = 2µ0 r6 (8) 1 BT2 RT6 2 = P ⇒ nmv = 2 2µ0 r6 (9) Pmag A la magnétopause : Pmag Donc : r= � 6 BT2 RT µ0 nmv 2 (10) D’après les calculs, on trouve r = 13RT . Pour Mercure, on trouve r = 1RM En IDL : ((5.*10^(-5.))^2. /( 1.26*10^(-6.) * 5.*10^6. * 1.675*10^(-27.) * (200000.)^2. ))^(1/6.) En IDL : ((5.*10^(-5.)*0.0004)^2. /( 1.26*10^(-6.) * 5.*10^6. * 1.675*10^(27.) * (200000.)^2. ))^(1/6.) Survol de Mariner 10 en 1974 Mercure : une petite magnétosphère Vent solaire Onde de choc du plasma, excité par les interactions entre champs du vent solaire et de la Terre Magnétopause : frontière presque étanche Magnétogaine Magnétosphère Plasmasphère : en co-rotation avec la haute atmosphère La magnétosphère terrestre Effet du vent solaire Pénétration à lʼintérieur de la magnétosphère e- (côté soir) p+ (côté matin) 1. Recombinaison magnétique (champ solaire inversé, possible car le soleil est un multi-pôle magnétique) Découplage des charges àLa cause du gradient de champ magnétosphère terrestre Créé le courant de Chapman-Ferraro Pénétration à lʼintérieur de la magnétosphère e- (côté pôle Sud) magnétique p+ (côté pôle Nord magnétique) 2. Cornets polaires La magnétosphère terrestre Pénétration à lʼintérieur de la magnétosphère 3. Lignes de champ compatible La magnétosphère terrestre Pénétration à lʼintérieur de la magnétosphère p+ (côté matin) e- (côté soir) 4. Feuillet de plasma Découplage des charges à cause du gradient de champ La magnétosphère terrestre Ceinture externe de Van Allen / anneau de courant e- (côté soir) p+ (côté matin) p+ (côté matin) e- (côté soir) 4 à 7 rayon terrestre particule issus du feuillet de plasma majoritairement La magnétosphère terrestre Ceinture interne de Van Allen e- (côté soir) p+ (côté matin) e- (côté soir)p+ (côté matin) 1 rayon terrestre particule issus des collisions de vent très énergétique (bombardement cosmique, orage magnétiques) La magnétosphère terrestre Coquille des Ceintures de Van Allen ovale aurorale enroulement autour des lignes de champ électrons arrivent parfois à atteindre la haute atmosphère La magnétosphère terrestre Aurore, Fairbanks, Alaska Le champ magnétique planétaire peut guider les électrons de la magnétosphère jusquʼà des altitudes suffisamment basses pour quʼils excitent les molécules de lʼatmosphère. Ces molécules se désexcitent en émettant de la lumière, créant ainsi les aurores. Image Geophysical Institute, Université. d’Alaska Les aurores Aurore : région de Rouen, le 11 avril 2001 Photo de Saturne dans lʼultraviolet proche. Les anneaux de matière brillante observés aux pôles de Saturne correspondent à des aurores boréales et australes. Les ʻrideauxʼ auroraux sʼélèvent à plus de 1500 km au dessus du sommet des nuages. Photo : télescope Hubble, NASA Aurores sur Saturne Here is the picture of Saturn taken by the Hubble telescope in ultraviolet light. The glowing, swirling material at Saturn's poles is its auroral "curtains," rising more than a thousand miles above the cloud tops. Saturn's auroral displays are caused by an energetic wind from the Sun that sweeps over the planet, much like Earth's aurora, which is occasionally seen in the nighttime sky. The process that triggers these auroras is similar to the phenomenon that causes fluorescent lamps to glow. Ganymède a un champ magnétique interne faible et donc une magnétosphère Planètes à champs magnétique interne Planète Champ magnétique distance Magnétopause théorique distance Magnétopause observé variation Mercure 0.0004 1.3 1.6 0 Terre 1 10 11 2 Jupiter 20 42 75 25 Saturne 600 19 19 3 Uranus 50 25 18 0 Neptune 25 24 24.5 1.5 Obstacle : atmosphère planétaire Astéroïdes AUTRES NEPTUNE URANUS SATURNE JUPITER MARS TERRE et LUNE VENUS MERCURE SOLEIL Obstacle : atmosphère planétaire Onde de choc du plasma, excité par les interactions entre champs du vent solaire et Vénus Ombre du vent solaire gaz ionisé = ionosphère Ionosphère Obstacle : atmosphère planétaire Vénus Russel et al., 1981 Ionosphère Vénus Lʼatmosphère de Vénus est composée de CO2, lʼeau ayant complètement disparue par érosion dû au vent solaire). Nuages dans l’atmosphère de Vénus New Face of Venus: The image was made by the Galileo spacecraft in February 1990. This view of the night side through a near-infrared "window" (at a wavelength of 2.3 microns) highlights structures in the lower clouds, six to ten miles below the visible cloudtops. The white and red spots are places where the clouds are thinnest. (NASA) Mars Mars Global Surveyor : observations faites durant la phase de cartographie (50% nocturne, 370-430 km) Champ magnétique dû à l’aimantation (probablement acquise lors d’une phase de champ magnétique interne) Désaimantation dû au bombardement météorotique ? Le champ magnétique martien observé Probabilité dʼêtre à lʼintérieur de lʼionosphère martienne à lʼaltitude de MGS (400 km) => ionosphère captive « Planétopause » martienne Un paysage martien typique Galileo Image: Viking, 1976 (NASA) Mars : un désert sec et rocailleux Durant les périodes dʼactivité magnétique, des ions atmosphériques (notamment O+) sont accélérés à haute latitude et sʼéchappent. Ils sont stockés dans la queue de la magnétosphère et, pour la plupart dʼentre eux, ré-injectés dans la plasmasphère par la convection magnétosphérique. Le bilan moyen à long terme est très vraisemblablement équilibré. Le flux continu du vent solaire et la faible gravité de Mars se traduisent par un entraînement horizontal du plasma atmosphérique, qui est ensuite entraîné dans lʼespace interplanétaire. Il sʼéchappe ainsi de lʼenvironnement planétaire. Lʼatmosphère se vide progressivement. Lʼenvironnement planétaire sʼappauvrit en oxygène, et donc en eau. L’érosion atmosphérique Pas d’atmosphère Astéroïdes AUTRES NEPTUNE URANUS SATURNE JUPITER MARS TERRE et LUNE VENUS MERCURE SOLEIL Pas d’atmosphère planétaire - exposition directe au bombardement météoritique Formation d'une couche superficielle de matériaux de dépôts éjectés, brisés, abrasés, recollés entre eux (par les produits de fusion d'impact), le régolithe - en absence de champ magnétique, la surface est directement exposée au rayonnement particulaire du Soleil ⇒ le régolithe est fortement aimanté. Surface de l’astéroïde Eros. Photo prise par la sonde NEAR Shoemaker lors de son atterrissage (altitude : 250 m). 12 mètres Régolithe lunaire (photo prise durant la mission Apollo 11). Le régolithe Isokawa est un astéroïde étrange Sa surface, constituée dʼétendues poussiéreuses avec dʼénormes rochers, semble dépourvue de cratères Longueur Isokawa : ~500 m Astéroïde Itokawa, photographié par la sonde japonaise Hayabusa (2005) Exemple de surface d’astéroïde Surface de lʼastéroïde Eros, photographié par la sonde américaine Near juste avant son atterrissage (2001) Surface de lʼastéroïde Itokawa, photographié par la sonde japonaise Hayabusa lors dʼun passage au ras du sol de lʼastéroïde (2005) Exemple de surface d’astéroïde Références - Sous les feux du Soleil, Jean Lilensten et Jean Bornarel, EDP Science, 551.5 LIL sou - Du Soleil à la Terre Aéronomie et météorologie de l'espace Jean Lilensten et Pierre-Louis Blelly, EDP Sciences, 523.1 LIL sol - Magnétisme terrestre : introduction, Jean-Jacques Delcourt, 551.1 DEL mag Géomagnétisme