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Présentation
Le général écossais Macbeth croise des voyantes dans la forêt qui lui font la prédiction qu'il sera roi.
Poussé par sa femme, Lady Macbeth, il assassine le vieux roi Duncan et prend sa place. Excité par le
goût du pouvoir, il commence la liquidation physique de tous ses ennemis, mais est ravagé par le
remords, il terminera comme tous les tyrans. Mais après ? That is the question.
Note d’intention
Encore un Shakespeare ! Une nouvelle mise en scène de Macbeth ? Mais quel intérêt ? Tout a été dit.
Pourquoi faire du neuf avec du vieux ?
Nous n'avons pas de complexes, sur 50 mises en scène, L'Unité n'a monté que 5 classiques : 1 Gogol,
1 Tchekhov, 3 Molières.
Et tels les alpinistes qui se doivent d'ajouter des nouvelles cimes à leur palmarès, depuis plus de vingt
ans nous rêvions d'un Shakespeare.
Les grands classiques ont ceci de particulier, c'est qu'ils sont impénétrables et renferment en eux des
mystères, des complexités qui rendent la tâche du metteur en scène exaltante.
Macbeth est une pièce de folie, parce qu'il y a le goût du pouvoir, avec l'idée que tous les moyens
sont bons pour le prendre, et pour le garder, et que peu à peu le goût du sang rend fou.
Il y a le rôle de cette femme très mystérieuse qui pousse Macbeth au crime, et va s'en repentir
jusqu'à se suicider, il y a le Macbeth tyran qui va chuter, il y a le rôle des forces occultes, les sorcières
mais que l'on peut appeler voyantes ou même conseillères politiques.
Et puis il y a aussi un homme sans descendance et sa femme qui l'asticote sans arrêt "vous n'êtes pas
un homme".
La pièce est d'une modernité absolue, c'est un véritable outil de décryptage de la vie politique
actuelle.
Notre choix dramaturgique primordial se résume en deux syllabes : FO-RÊT
Pourquoi la forêt ?
Parce que le théâtre du Globe laissait apparaître le ciel, et que ce demi-plein air est très important
dans les pensées de Shakespeare.
La forêt la nuit ? Parce que c'est le lieu de tous les phantasmes, parce que la sombre forêt fait peur la
nuit. Parce que le son y est excellent et que l'on peut vraiment trouver la magie de l'apparition-
disparition.
Parce que presque toute la pièce se déroule dans des lieux extérieurs. Nous choisissons l'option
rapidité ; parce que les pièces de Shakespeare étaient jouées en 1h30.
Nous avons ôté tous les doublons qui ne servaient qu'à répéter au public qui allait et venait les
ressorts de l'intrigue.
Nous avons coupé les parties écrites par Middleton, qui manquent de muscle.