Orientations pour une nouvelle politique de financement du secteur des médias
culturels
exposées plus haut aideraient les entreprises du secteur des médias culturels de l'Ontario à développer et
à produire des éléments de propriété intellectuelle et à en conserver les droits. La Société de
développement de l'industrie des médias de l'Ontario (SODIMO) a chargé le Groupe Nordicité Ltée
(Nordicité), en collaboration avec PricewaterhouseCoopers LLP (PwC), d'étudier de nouveaux mécanismes
financiers destinés au secteur des médias culturels de la province.
Dans le cadre de l'élaboration de ces nouveaux mécanismes financiers, Nordicité a mené une étude des
pratiques financières mises en œuvre dans d'autres provinces, territoires ou pays. Nous avons également
consulté les principales parties prenantes de l’ensemble du secteur des médias culturels de l'Ontario et de
la communauté financière de la province. Nordicité a cherché à élaborer des mécanismes financiers dont
l'application pourrait être transverse à tout le secteur. Nous avons également pris en compte le fait que la
transformation et la convergence numériques sont en train de brouiller les lignes entre les six activités
concernées : édition de livres, édition de revues, musique, production cinématographique, production
télévisuelle et produits multimédias interactifs numériques.
La justification d'un soutien financier public
La plupart des secteurs d'activité, si ce ne sont tous, souffrent de difficultés d'accès au financement.
Toutes les entreprises ont besoin d'argent pour lancer leur activité, pour financer leurs opérations
quotidiennes ou pour investir dans de nouvelles opportunités. Bien que tous les secteurs présentent des
risques pour les investisseurs, les différentes activités du secteur des médias culturels possèdent des
caractéristiques propres qui renforcent la perception de risque sur les marchés financiers.
En effet, ce sont pour la plupart des activités à rentabilité aléatoire, car peu de produits de médias
culturels rencontrent un succès commercial. Ces quelques actifs doivent compenser les pertes subies par
les produits victimes d'un échec commercial. On trouve un modèle similaire basé sur des succès aléatoires
dans d'autres secteurs d'activité. Par exemple, dans le secteur pharmaceutique, les laboratoires doivent
souvent compter sur un groupe très restreint de médicaments commercialement viables pour compenser
le coût de la recherche sur d'autres molécules, qui n'ont pas rencontré le même succès.
Cependant, les activités du secteur des médias culturels souffrent pour la plupart d'un handicap
supplémentaire par rapport au secteur pharmaceutique : l'incertitude de la demande. Contrairement au
secteur pharmaceutique et à la plupart des autres secteurs, il n'existe aucune manière de prévoir la
demande pour un produit de média culturel avant le terme, ou le quasi terme, de son cycle de production.
Par exemple, si une molécule présente une valeur thérapeutique importante, elle sera commercialisée
avec des prévisions de vente optimistes. Mais il est impossible de procéder de même pour un livre, un
film, un jeu ou un enregistrement musical, dont le succès est imprévisible. L'incertitude de la demande
dans le secteur des médias culturels est une source de difficultés de financement, car c'est pour les
investisseurs potentiels un pari du type tout ou rien : Ils peuvent perdre la totalité de leur investissement
dans la production si le produit financé ne rencontre pas le succès escompté sur le marché. La production
télévisuelle est également concernée, bien que le budget de production puisse être pris en charge par le
marché (diffuseurs) ou par une subvention publique ; la valeur des droits pouvant donner lieu à un
remboursement de l'investissement initial est souvent nulle, ou quasi nulle.
Le caractère aléatoire du succès et le degré exceptionnel d'incertitude de la demande entraînent un risque
économique très élevé dans le secteur des médias culturels. Les entreprises se protègent contre ce risque
en augmentant leur taille. Elles doivent pour cela disposer de nombreux produits afin de répartir le risque