Rôle de la résistance multi-drogues dans les tumeurs

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ARTICLE DE R EVUE
Progrès en Urologie (1993), 3, 385-392
Rôle de la résistance multi-drogues dans
les tumeurs génito-urinaires
Gerhard THEYER (1), Gerhard HAMILTON (2)
(1) Service d'Urologie, Wilhelminenspital, Vienna, Autriche
(2) Service de Chirurgie, University School of Medicine, Vienna, Autriche
messager de 4,5 k b et ex primé par une protéïne
transmembranaire de 170 000 Da, la glycoprotéïne
P, qui fonctionne alternativement comme un canal
de tran sp ort d u ch lo re o u co mme u ne p omp e
effluente dépendant de l’ATP [18), active pour de
nombreux substrats. La séquence d’acides aminés a
montré que P-gp est constituée de deux séquences
homologues, composées chacunes de six segments
trans-membranaires et d’un site po ur nucléotide,
disposé en canal trans-membranaire. La plupart des
tumeurs expriment P-gp, au moins en faible quantité dans une so us-p opulation cellulaire, ou proviennen t d e tiss us l’ex primant et su biss an t u ne
sélection pendant la chimiothérapie, responsable de
chimio-résistance. Il faut noter que la résistance
dépendant du MDR est limitée au x petites molécules hydrophobes sus-mentionnées et que la résistance à des agents tels que cis-platine, methotrexate,5 -fl uo rou racile, alk y lant s et aut res dép end
d’autres mécanismes de détoxication.
INTRODUCTION
La résistance à la chimiothérapie est un obstacle
majeur pour le traitement de nombreuses pathologie malignes, dont les leucémies, les sarcomes et la
plupart des carcinomes, en particulier hépatiques,
rénaux, surrénaux et coliques. La tumeur exprime
d'emblée un niveau élévé de resistance à un large
éventail de drogues cytotoxiques, comme dans le
cancer rénal ou prostatique, ou bien des sous-populations de cellules rés istantes sont séléctionnées
pendant les premiers cycles de chimiothérapie pour
des tumeurs initialement répondeuses et les récidi ves sont peu chimio-sensi bles. L’analyse des
mécanismes de chimio-résistance et leur controle
par des agents chimio-sensibilisants devrait permettre un meilleur emploi des drogues de chimiothérapie usuelles [49, 52].
Après emp lo i de mono chimiothérapie, un certain
nombre de tumeurs exprime une résistance primaire
ou aquise à différentes petites molécules d’origine
naturelle telles que doxorubicine, vincristine, colchicin e, etop osid e et d’autres. Cett e résistan ce
multi-drogues (MDR) pour cette large catégorie de
chimiothérapies est associée à une diminution de la
captation intra-cellulaire des drogues et à une augmentation de leur efflux, d ’où une diminutio n de
leur concentration intra-cellulaire, et à l’augmentation de l’expression du produit d’un gène fortement
conservé, le gène MDR, codant pour une protéïne
responsable d’un efflux cellulaire actif et énergiedépendan t appelée g lycop rotéïne P (P-gp)[1 , 19,
49]. Le gène MDR est conservé lors de l’évolution
des espèces, des bactéries aux mammifères, et chez
l’homme cette famille comporte le MDR 1, responsable de la chimiorésistance, et le MDR 2, de rôle
inconnu. Le gène MDR 1 est transcrit en un ARN
DISTRIBUTION ET INHIBITION DE P-gp
1. Détection de P-gp (produit de MDR 1)
Il es t indispens able de dis poser de marqueurs
fiables de résistance dans les biops ies tumorales
pour sélectionner le protocole thérapeutique adapté
ou pour décider de l’emploi de modificateurs de la
résistance. L’expression et l’activité de P-gp peuvent être évaluées de différentes façons. L’ARN
messager codé par MDR 1 peut être détecté par
hybridation avec différentes sondes spécifiques
(Northern Blot, Slot Blot, amplification par PCRManuscrit reçu le 20 décembre 1992
Adresse pour correspondance : Dr. G. Theyer, Urologische
Abteilung, Wilhelminenspital, Vienna, Autriche
Traduction : Dr. Jean-Dominique Doublet
385
RT), la protéïne elle-même peut être détectée par
Western Blot, immunofluorescence, immuno-histochimie avec un des anticorps monoclonaux disponibles [40, 45]. Le transport trans-membranai re
dépendant de P-gp peut être évalué par mesure de
l’efflux actif de substrats marqués ou radioactifs
(rhodami ne 123 ou 14C -doxorubicine) et par
réversion de la chimiorésistance par des chimiosensibilisateurs spécifiques.
Chaque méthode a ses difficultés intrin sèques: la
PCR, très sensible peut détecter le MDR 1 des vaisseaux ou du stroma de la tumeur, les techniques de
blotting p eu vent être en défaut po ur des petites
populations cellulaires hautement résistantes et les
an ticorp s mon oclon aux n e p eu vent affirm er la
signification fonctionnelle de la présence de P-gp,
ou ne pas marquer de cellules po sitives dans de
grandes tumeurs hétérogènes. De plus, les anticorps
monoclonaux C219 [2], JSB-1 [42] et MRK16 [19]
fréquemment employés ne donnent pas nécessairement des résultats concordants et des réactions croisées avec la myosine et les produits de MDR1 ont
été décrites [49]. Les tests fonctionnels de chimiorésistance, qui mettent en évidence le mécanisme et
la modulation de la résistance pour des tumeurs
individ uelles, nécessitent l’isolemen t d e tumeur
viable et une quantification de l’efflux des substrats
marqués et de la survie cellulaire. En dépit de ces
difficultés, une relation directe entre l’expression
de MDR 1 et la chimio-sensibilité a été montrée
pour les leucémies, les lymphomes, les myélomes
et avec quelques restrictions pour les cancers mammaires, les cancers pulmonaires à petites cellules, le
carcinome ovarien [21], œsophagien [39], les sarcomes de l’enfant [7] et les neuroblastomes [8].
2. Détection de P-gp dans les tissus humains
normaux
L’expression de P-gp dans les tissus normaux a été
étudiée en utilisant des anticorps monoclonaux dirigés contre différents épitopes de P-gp sur des tissus
congelés, car la fixation et l’inclusion en paraffine
conduisent à une perte d’antigénicité [10, 47, 51].
P-gp est exprimée dans un grand nombre de cellules d’epith eliums g landu laires, en particulier
intestinales, tubulaires proximales rénales, surrénaliennes, sudoripares, bronchiques, épithéliales prostatiques, mammaires, endométriales, thyroïdiennes,
et dans des cellules endothéliales, en particulier au
niveau de la barrière hémato-encéphalique [46]. La
localisation de P-gp au niveau apical d es cellules
secrétoires bordant la lumière suggère une fonction
sécrétoire de P-gp dans les tissus normaux, bien
que les substrats n’en aient pas encore été identifiés. Des peptides naturels hydrophobes, des composants environnementaux xénobiotiques, des composants biliaires ont été évoqués. L’augmentation
de l’expression de P-gp en réponse à une hépatectomie partielle, un choc thermique, l’exposition à un
carcinogène ou aux métaux lourds concorde avec
un rôle de détoxification. Le P-gp codé par MDR 2,
qui n’intervient pas dans dans la résistance multidrogues est localisé aux membranes canaliculaires
des hépato cytes et po urrait être impli qué dan s
l ’ e fflux d ’anio ns organiqu es [4]. L’ i n t e r f é r e n c e
possible avec des mécanismes physiologiques des
tissus normaux doit être envisagée avant toute thérape ut iq u e an ti -MDR, e n p arti cu li er lo rs d e
l’emploi d’anticorps anti P-pg [33], bien que cette
interférence n’ait pas encore joué de rôle dan s la
détermination des doses toxiques à ce jour.
3. Détection de P-gp dans les tumeurs humaines
L’ARN messager de MDR 1 est surexprimé dans les
tumeurs dérivant de tissus exprimant normalement Pgp, tel que le rein, le foie, le colon et la corticosurrénale, comme l’ont montré plusieurs études sur des tissus de provenance clinique. Comme il est dit plus
haut, d’autres tumeurs sont P-gp positives: cancers
hématologiques [5, 12, 27, 36, 41], cancer du sein
[38,53], cancer œsophagien [39], ovarien [21], cancer
pulmonaire à petites cellules [21], sarcomes [7] et
neuroblastomes [8]. Les tumeurs épithéliales épidermoïdes et certaines tumeurs neurectodermales (mélanomes, pheo chromocytomes, sarco mes d’E wing)
n’expriment pas P-gp de façon détectable [49]. Des
cellules exprimant P-gp peuvent être détectées dans
des tumeurs issues de tissus n’exprimant pas P-pg à
l’état physiologique telles que tumeurs urothéliales
vésicales, germinales ou certains sarcomes.
L’expression de P-gp varie entre échantillons de
tumeurs du mêm e type et au s ein d’une même
tumeur. L’expression de P-gp par le tissu endothélial ou stromal ne peut pas être distinguée de celle
du tissu tumoral dans des extraits tumoraux totaux.
D’un autre coté, des petites sous-populations exprimant P-gp peuvent ne pas être détectées si elles
sont "diluées" dans une grande quantité de tissus Pgp négatif. Plusieurs échantillons de tumeur résistant à la doxorubicine et négatifs pour la recherche
386
de l’ARN messager MDR 1 se sont révélés positifs
en imm uno-his tochimi e [24]. La dét ect ion de
petites sous-populations P-gp positives est essentielle, dans la mesure ou la PCR a montré que des
expressions de P-gp proches du seuil de détection
des autres méthodes pouvait augmenter considérablement la chimio-résistance [21]. Malgré ces difficultés, l’expression de P-gp est un indicateur de
mauvais pronostic, témoin de mécanismes médiés
par MDR 1 ou associés et indépendants. La liste
de tumeurs exprimant MDR 1 s ’accroit, mais à
l’exception des cancers hématologiques, la contributi on de l a MDR à la chim io-rési st ance de
tumeurs particulières reste à établir [41].
sants et enfin du fait que la résistance due au MDR
n’est qu’une composante de la résistance et pas
nécessairement la plus importante. L’adjonction
d’inhibiteurs d’autres mécanismes de détoxification tels que la bulthionine sulfoximine (BSO)
pour la production de glutathion ou d’autres peuvent contribuer à une sensibilisation optimale [52].
Le développement de meilleurs sensibilisateurs et
de leurs com binaisons est en progrès et devrait
ouvrir la voie à d’importantes améliorations cliniques à l’avenir.
4. Chimio-sensibilisateurs
P-gp n’est pas exprimé par nombre de tumeurs chimio-résistantes, tels que mélanomes, cancers du
rein, cancer du poumon et cancers épidermoïdes,
ce qui implique d’autres mécanismes de chimiorés i s ta nce. De pl us , l ’expre s si on de P- gp
n’i ndique pas nécessairement que MDR soit le
mécanisme principal de résistance dans la tumeur
considérée, mais pourrait être le témoin de l’induction d’autres mécanismes d’inactivation des agents
chim iot hérapiques , de protection des cel lul es
cibles ou autre forme d’aggressivité tumorale [55].
L’augmentaion des niveaux de glutathione-S-transférase isoenzyme, qui détoxifie les xénobiotiques
par gl ut athi o-conj ugais on, ou une bais se des
niveaux de topo-isomérase II, impliquée dans la
réplication de l’ADN et est une cible des anthracyclines, sont deux mécanismes importants de chimiorésistance parmi d’autres influant sur la captation des drogues, leur métabolisme, la modification des cibles et la réparation de l’ADN [28, 52].
La coexpression de ces mécanismes a été rapportée dans les leucémies [16], les cancers du poumon
[17], les cancers du rein [31, 54], et les cancers de
vessie [23] entre-autres. Des sondes géniques, des
anticorps et des tests fonctionnels sont disponibles
pour détecter leurs effecteurs [16]. En conséquence, l es s ens i bi l is at eurs di ri gé s s ur l e M DR
devraient être testés pour une tumeur donnée et
utilisés seuls seulement en cas de sensibilisation à
un anti-cancéreux donné.
5. Relation entre express ion de la P-gp et les
autres mécanismes de résistance.
La capacité de certaines drogues à interagir avec
P-gp et à inhiber la résistance en inhibant l’efflux
des agents de chimiothérapie a été testée in vitro .
Un grand nombre de substances modifient la chimiorésistance, et cet effet est commun à de nombreuses substances lipophiles, qui s’insèrent dans
la membrane et bl oquent la fonct ion de P-gp
[14,20]. Trois familles ont réussi à bloquer la chimi orés is ta nc e dé pe nda nt de M DR c he z de s
patients et sont en cours d’essais cliniques: les bloqueurs des canaux calciques, tels que le Verapamil
[47] et, moins toxique, le R-Verapamil, la cyclosporine et ses dérivés [15] tels que le PSC-833,
non immuno-suppresseur, et le tamoxifène, antiœstrogène qui agit indépendamment du statut hormonal de la cellule cible [37]. Le mécanisme n’est
pas clair; il s’agit probablement d’une association
de compétition inhibitrice avec P-gp [57], d’altérations dans la fluidité membranaire, d’effets indirects de la baisse du calcium intra-cellulaire via la
calmoduline ou la protéïne kinase C. De forts taux
de rémission ont été rapportés chez des patients
ayant des tumeurs résistantes et recevant du verapamil ou de la cyclosporine en plus de la chimiothérapie standard pour traitre des lymphomes, des
leucémies ou des myélomes [49]. Les essais cliniques de phase I du premier agent chimio-sensibilisateur développé spécifiquement, le dérivé nonimmunosuppresseur de la cyclosporine PSC-833
ont débuté récemment [49]. D’une manière générale, le résultat clinique a été bien en dessous des
attentes, en raison du fait que la diminution de la
dose de cytotoxique nécessaire pour tuer les cellules résistantes a été moins nette qu’in vitro, en
raison de la toxicité propre des chimio-sensibili-
S I G N I F I C ATI O N DE P-G P DANS CE RTAINES TUMEURS GENITO-URINAIRES
Le traitement des tumeurs uro-génitales repose sur
la chirurgie, l’irradiation, l’hormonothérapie, la
387
chim iothérapie et l’emploi des modificateurs du
comportement biologique [11]. Beaucoup de cancers urogénitaux siont très chimio-rés istants, en
particulier les cancers rénaux, et les intensifications
avec administration de facteurs hématopoïétiques,
l’em ploi de nouvell es drogues et d’inhibiteurs
sélectifs des mécanismes de résistance cellulaire
ont été proposés. L’existence d’une résistance liée
au MDR est discutée ci-dessous.
évaluer. D’autres mécanismes de résistance que le
MDR sont à l’évidence présents, dans la mesure où
des drogues comme le cis-platine; l’hydroxyurée et
les alkylants sont inefficaces dans le traitement du
cancer rénal. Une étude récente a montré qu’un
seul marqueur de chimiorésistance n’était présent
que dans 10% des cas, et que le MDR était associé
à une augmentation d’expression de la glutathioneS-transférase et/ou une diminution d’expression de
la topoisomérase II dans les autres cas [31).
1. Cancer rénal
L’adénocarcinome rénal représente 85% de tous les
cancers du parenchyme rénal et représente 2 à 3 %
des cancers de l’adulte. Les métastases, principalement lymphatiques, pulmonaires et osseuses sont
présentes au moment du diagnostic chez environ 30
% des patients et il n’y a pas de marqueurs spécifiques de cette maladie. La néphrectomie radicale
de tumeurs confinées au rein donnent 50 à 70 % de
survie à 5 ans, mais le pronostic des tumeurs étendues es t mauvauis , principalem ent du fa it de
l’absence de chi miothérapie active. A ce jour,
aucune drogue seule ou en polychimiothérapie n’a
permis d’obtenir un taux de réponse supérieur à 1016%. La vinblastine est l’agent le plus efficace,
mais la réponse est le plus souvent partielle et de
courte durée. L’immunothérapie, basée sur l’interleukine 2, les interférons ou les “lymphokine activated killer” cells sont en cours d’étude, avec un
taux de réponse de 20 à 25% [9]. Le cancer rénal
disséminé exprime un haut niveau de chimiorésistance primaire à une variété de cytotoxiques naturels, incluant ceux caractéristiques de la MDR. En
accord avec ceci, P-gp est fortement exprimée dans
les tubules proximaux du rein [45], localisée aux
microvillosités des cellules épithéliales comme l’a
montré la mi cros copie élect ronique [34]. Les
lignées cellulaires dérivées de cancer rénaux expriment de hauts niveaux d’ARN messagers de MDR
1, un grande résistance MDR dépendante et une
haute résistance non MDR dépendante [22, 34]. Le
cancer rénal humain surexprime MDR 1 dans une
grande majorité de cas [29]. Le Verapamil augmente la chimiosensibilité à la vinblastine in vitro dans
la majorité des cancers chimio-résistants [32] et
des dérivés moins toxiques du Vérapamil, combinés avec la vinblastine ont été efficaces sur un
groupe de cancers du rein [30]. Des essais de phase
I du R-vérapamil ont débuté, mais le degré de sensibilisation du cancer rénal par le vérapamil reste à
388
2. Cancer de vessie
Le cancer urothélial de vessie est le plus souvent
une tumeur superficielle accessible à un traitement
local par résection endoscopique. Les fact eurs
d’échec thérapeutique des tumeurs superficielles
récidivantes sont un stade et un grade avancé, la
multiplicité des tumeurs, un grand volume tumoral
et l’aneuploïdie. Pour les cancers infiltrants ou
métastatiques, la chimiothérapie néo-adjuvante
locale ou générale a permis d’obtenir des taux de
réponse de 50 à 70%, complète dans 30 à 50% des
patients pendant une période d’observation de trois
ans [43]. La plupart des protocoles combinent
méthotrexate et cisplatine dans une tri-chimiothérapie (avec vinblastine - CMV) ou quadri-chimiothérapie (avec doxorubicine - M VAC) Les taux de
réponse de la monochimiothérapie sont de 20 à 30
%. Le MVAC est supérieur au CMV, démontrant
l’efficacité de la doxorubicine dans ces tumeurs. La
résistance médiée par MDR 1, si elle est présente,
est censée réduire la réponse à la vinblastine et à la
doxorubicine et donc rendre les quadri-thérapies
moins efficaces [44].
De ce fait, l’expression de P-gp a été étudiée en
tant que possible paramètre de réponse à la chimiothérapie intra-vésicale ou générale. Une lignée cellulaire résistante à la doxuribicine avec une résistance multi-drogue classique et une surexpression
de MDR 1 a été développée à partir de la lignée
MGH-U1 [13]. Cette lignée, MGH-U1R , doxorubicino-résistante montre une résistance moindre en
présence de vérapamil in vitro [25]. Par contre, les
études de la lignée UM-UC-6Dox expriment une
résistance atypique, non réversible par le vérapamil
et non liée à un efflux de drogues [50].
P-gp n’est en général pas exprimée par l’urothélium normal ni par les cancers urothéliaux. Elle a
été détectée à des niveaux bas ou moyens dans seu-
lement 30% des patients au moment du diagnostic
et son niveau a été augmenté par la chimiothérapie
dan s plu sieurs cas [3]. Ces constatatio ns ont été
co nfirmées p ar plusieurs étu des, rapportant une
expression faible avant traitement et une augmentation après M-VAC [34,44]. L’expression de MDR1
est donc bien documentée dans une sous-population
de patients, qui pourraient bénéficier de chimiosensibilisateurs. Dans des études expérimentales, la
sur-ex pression in vitro de MDR 1 était associée
avec une résistance à la cytotoxicité “natural-killerlik e”, ce qu i po urrait êt re im po rt ant p ou r d es
patients recevant du BCG [54]. Les cancers superficiels offrent des avantages uniques pour les essais
de chimiosensibilisation dans la mesure où l’agent
sensibilisant peut être confiné à la vessie. Le vérapami l adminis tré en intra-v ésical chez l’animah
était resté confiné à la muqueuse vésicale et était
absent du sang, démontrant la sécurité offerte par
l’administration intra-vésicale [25]. A l’opposé des
la thérapie systémique, cette voie d’administration
n’est pas limitée par les effets cardio-vasculaires
des inhibiteurs des canaux calciques et devrait permet tre d’uti liser d e fortes dos es , actives su r la
modification de la chimiosensibilité; ceci est appliquable aux autres formes de résistances.
re intention, et rechutent après 12 à 18 mois en
moyenne [26]. Les résultats de deux décades de
mono et de poly-chimiothérapie sont décevants et
n’ont pas montré d’amélioration de la survie. La
doxorubicine et mitomycine C sont les drogues les
plus efficaces, cependant la survie n’excèdait pas
28 semaines. De nouveaux produits comme la suramine , et des agents interférant avec les boucles
de stimulation autocrine sont à l’étude. Le faible
taux de réponse des carcinomes prostatiques à différents types de chimiothérapies s’explique par le
faible nombre de cellules en division et par l’existence de mécanis mes de rés istance intrinsèque.
L’ARN messager de MDR 1 a été retrouvé dans
une métastase cérébrale de cancer prostatique [35].
Il n’y pas de rapport sur le rôle du MDR dans le
cancer prostati que, et nous présent ons ici nos
résultats préliminaires in vitro. La sensibilité à la
doxorubicine de la lignée hormonosensible LNCaP
et des lignées hormono-indépendantes PC3 et DU145, issues de métastases de cancer prostatique, a
été étudiée en culture. La lignée LNCaP était sensible à la doxorubicine,alors que les deux autres
lignées nécessitaient des doses léthales DL 50 de 5
à 10 ug/ml, ce qui est impossible à obtenir chez des
patients (maximum: environ 1ng/ml). La présence
de P-gp a été détectée à l’aide de l’anticorps monoclonal C219 dans les lignées PC 3 et DU 145, et
l ’ e fflux de drogue sensibl e au vérapami l a été
démontré (G.Theyer et al. soumis pour publication). Néanmoins, les chimio-sensibilisateurs vérapamil, cycl osporine A et t amoxifène n’ont fait
diminuer la DL 50 que dans de faibles proportions
(facteur 2 à 2,5]. Il est évident que dans ces études
in vitro sur des cultures, les concentrations de
doxorubi ci ne néces saires à la mort d’un grand
nombre de cellules excédait l argement les taux
plasmatiques cliniques et que la réversion de résistance obtenue était insuffis ante. Les mécanismes
non-MDR dépendants sont probablement prépondérants dans la chimio-résistance des cancers prostatiques.
Bien que les cytotoxiques cités plus haut soient des
constituants de polychimiothérapies appliquées au
cancer vésical, les drogues les plus actives semblent
être le méthotrexate et le cisplatine(MVAC=méthotrexate, vinblastine, ad riamy cine, cisplatine), qui
sont limitées dans leur action par des mécanismes
non MDR dépendants [44]. La résistance au cis platine est peut être le résultat de la sur-expression des
metallothion eïnes, en particulier la glu tathio ne ,
diminution de la captation cellulaire ou augmentation de la réparation de l’ADN. Des essais cliniques
avec la buthionine sulfoximide, inhibiteur de la glutathione-S-transférase et l’hydroxyurée et la cytosine
arabinoside afin d’empêcher la réparation de l’ARN
sont en cours.
3. Cancer prostatique
CONCLUSION
Le pronostic du cancer prostatique est bon tant que
le cancer est confiné à la glande et peut être enlevé
par prostatectomie radicale, mais il est mauvais
quand la tumeur est disséminée et le traitement
repose alors sur la déprivation androgénique chirurgicale ou médicale [6]. Un fort pourcentage de
patients échappent à l’hormonothérapie de premiè-
La résistance multi-drogues (MDR) par le glycoprotéïne P diminue la sensibilité des cellules tumorales aux anthracyclines, à la mitomycineC, aux
al caloïdes de la Vinca et autres pet ite drogues
hydrophobes par augmentation de l’efflux nécessi-
389
tant de l’énergie. Des corrélations entre expression
de P-gp, réponse à la chimiothérapie et pronostic
ont été décrites pour de nombreuses tumeurs, mais
le rôle de MDR dans les tumeurs urogénitales n’est
pas encore éclairci.
Il a été montré que la résistance MDR dépendante
contribuait significativement à la chimio-résistance primaire de l’adénocarcinome rénal et que des
chimio-sensibilisateurs agissant sur P-gp amélioraient l a réponse à la chimiothérapie dans des
modèles animaux. En combinaison avec d’autres
inhibiteurs de différents mécanismes de résistance, la modulation de MDR devrait améliorer la
réponse clinique de l’adénocarcinome rénal aux
polychimiothérapies. L’expression de P-gp dans le
cancer de vessie est inconstante, faible à modérée
et augmentée en réponse à la chimiothérapie chez
certains patients. Dans la mesure où la tumeur est
partiellement sensible à des drogues cytotoxiques,
dont la doxorubicine, les chimio-sensibilisateurs
mériteraient d’être évalués . Dans les formes localisées, de fortes concentrations de chimio-sensibilisateurs sont utilisables en intra-vésical, ce qui
est impossible dans les maladies disséminées à
cause de leur toxicité. Dans les cancers prostatiques, P-gp peut être détectée dans des lignées
cellulaires d’origine métastatique hormono-résistantes, mais les chimio-sensibilisateurs n’inversent la rés istance à la doxorubicine que dans de
faibles proport ions, montrant par là l’existence
d’autres mécanismes de résistance. Les chimiosensibilisateurs les plus efficaces dans le cancer
prostatique restent à déterminer. A l’exception du
cancer rénal, les études fondamentales concernant
la valeur fonctionnelle de la résis tance par le
MDR et par les autres mécanismes , ainsi que leur
utilisation en pathologie humaine restent à faire.
Le développement et l’utilisation récente de chimio-sensibilisateurs dans les cancers hématologiques fournit des informations pour une modulation optimale dans les cancers génito-urinaires à
l ’ a v e n i r. La résis tance par l e MDR s em ble un
mécanism e primordial dans le cancer du rei n,
mineur dans le cancer de vessie et pourrait ne pas
avoir de rôle dans le cancer prostatique, restreignant les essais futurs de chimio-sensibilisation
dans ces deux dernières tumeurs aux inhibiteurs
de la rés ist ance non MDR, qui s ont à l ’heure
actuelle en tout début d’étude quant à leur efficacité et leur toxicité.
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Commentaire
La découverte de nouvelle s dr ogue s cytostatiques ainsi
que la mise en place de protocoles de traitements ra tionalisés a pe rmis dura nt les année s 1960-1980 un e ssor
im portant de la c himiothé rapie antica nc éreuse. Dans
certains c as, r ares il est vra i, c es progrès ont per mis la
cura bilité de c erta ins cancers, dans de nombre ux autres
cas, ils ont per mis l'obtention de r émissions de durée et
de qualité va r iable s. De puis une diza ine d'a nnée s
cepe ndant, les progrès dans la chimiothérapie anticancéreuse des tumeurs solides m arquent le pas. Ce phénom è ne ne p our r a ê tr e c i rc o nve nu q ue p ar une
approche se développant selon différents axes. D'autre
pa rt, par la rec he rche de nouve lle s moléc ule s et de
nouveaux mécanismes d'action cytotoxiques, ainsi que
par une me illeur e com préhe nsion de s m éc anisme s
d'action de s drogues anti-tumorales actuellement utilisé es, ce qui devra it pe rme ttre d'en am élior er et d'en
rationaliser l'utilisation. D'autre part, par l'identification et la compréhension des méca nism es molé culaires
de la résistance cellulaire aux antica ncér eux. En effet,
si la résista nc e à la chim iothérapie d'une tumeur est
pour le c linic ien une c onsta tation globale , ce lle- ci
tr ouve son origine da ns des m éca nisme s ce llulair es
mutiples et com plexes. Ceux-ci peuvent exister pré alableme nt à tout contact de la tumeur avec le mé dicament, soit se développer pe ndant et malgr é le tr aitement. L'échec des protoc oles utilisés jusqu'à mainte-
392
nant pour circonvenir la résistance tumorale aux c ytosta tiques renforc e l'idé e que le développement d'une
tum eur e st liée princ ipalem ent au développem ent de
cellules résistantes au sein d'une population tumorale.
Ces c ellules présentent un phénotype particulier leur
permettant de résister à l'effet d'une ou plusieurs drogues
anti-tumor ale s, ce phénotype étant relié à une ou des
propriétés intrinsèque s de ces cellules. Ces propriétés
sont transmises à leur descenda nc e puisqu'en r apport
avec des modifications ou de s modalités d'expression
différentes du génome initial.
D'un point de vue phénoménologique différents méca nismes ont été identifiés à ce jour :
• Défaut de disponibilité du médicament dans la cellule
cancéreuse, que ce soit par diminution de l'entrée ou
par augmentation de l'efflux;
• Réduction de l'activation du médicament lorsqu'un métabolisme activateur est requis pour l'activité de celui-ci;
• Augmentation de la toxication du médicament par des
mécanismes spécifiques ou aspécifiques;
• Quantité de cible augmentée ou modification qualitative de celle-ci rendant l'action du médicament inefficace;
• Suractivation des mécanismes de réparation des lésions
ce llulaire s (ADN nota mme nt) occ asionnée s par le
médicament.
A l'heure ac tue lle seuls ce rtains d'entre eux ont é té
identif iés au niveau moléc ulaire. Ces études au niveau
molé culaire suscitent actuelleme nt des travaux considé ra bles, a insi que l'e spoir d'utilisa tion f uture de
modulateurs pharmac ologiques de ces méc anismes de
r é s i s t a n c e . Ce pe nda nt, dan s un a ve nir pr oc he, il
semble illusoire de pouvoir diagnostique r et circonvenir "la" ré sista nce a ux antic ancé re ux de toutes les
tumeurs puisqu'à chaque médicament corr espondent
de nombreux mécanismes, souve nt coexista nt à l'intérieur d'une même c ellule , e t qu'un même mécanisme
peut concer ner simultané ment plusieurs mé dicame nts
de familles différentes. De plus, le rôle et la modulation éventuelle de ce s mé canismes e n clinique r este
totalement à éva luer.
Néa nmoins, il semble actuellement justifié de soulever
ce problèm e dans la pr ise e n charge thérapeutique de
certaines tumeurs humaines où un mécanisme cellulaire
de résistance aux cytostatiques semble largement prédominant. Il en est ainsi du phénomène dit de résistanc e
multiple aux drogues (MDR) dans l'adénocarcinome du
rein inopérable.
L'exce lle nte re vue proposée pa r G. TH E Y E R dans c e
393
numéro sur les méc anisme s de résistance aux cytostatiques des tumeurs du tractus uro-génital chez l'homme
soulève ce problème d'actualité.
Rog e r L ac av e , S e r vic e d' H ist o log ie - B io log ie
Tumorale, Hôpital Tenon, Paris
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