RT), la protéïne elle-même peut être détectée par
Western Blot, immunofluorescence, immuno-histo-
chimie avec un des anticorps monoclonaux dispo-
nibles [40, 45]. Le transport trans-membranaire
dépendant de P-gp peut être évalué par mesure de
l ’ e fflux actif de substrats marqués ou radioactifs
(rhodamine 123 ou 14C-doxorubicine) et par
réversion de la chimiorésistance par des chimio-
sensibilisateurs spécifiques.
Chaque méthode a ses difficultés intrinsèques: la
PCR, très sensible peut détecter le MDR 1 des vais-
seaux ou du stroma de la tumeur, les techniques de
blotting peuvent être en défaut pour des petites
populations cellulaires hautement résistantes et les
anticorps monoclonaux ne peuvent affirmer la
signification fonctionnelle de la présence de P-gp,
ou ne pas marquer de cellules positives dans de
grandes tumeurs hétérogènes. De plus, les anticorps
monoclonaux C219 [2], JSB-1 [42] et MRK16 [19]
fréquemment employés ne donnent pas nécessaire-
ment des résultats concordants et des réactions croi-
sées avec la myosine et les produits de MDR1 ont
été décrites [49]. Les tests fonctionnels de chimio-
résistance, qui mettent en évidence le mécanisme et
la modulation de la résistance pour des tumeurs
individuelles, nécessitent l’isolement de tumeur
viable et une quantification de l’efflux des substrats
marqués et de la survie cellulaire. En dépit de ces
d i fficultés, une relation directe entre l’expression
de MDR 1 et la chimio-sensibilité a été montrée
pour les leucémies, les lymphomes, les myélomes
et avec quelques restrictions pour les cancers mam-
maires, les cancers pulmonaires à petites cellules, le
carcinome ovarien [21], œsophagien [39], les sar-
comes de l’enfant [7] et les neuroblastomes [8].
2. Détection de P-gp dans les tissus humains
normaux
L’expression de P-gp dans les tissus normaux a été
étudiée en utilisant des anticorps monoclonaux diri-
gés contre différents épitopes de P-gp sur des tissus
congelés, car la fixation et l’inclusion en paraffine
conduisent à une perte d’antigénicité [10, 47, 51].
P-gp est exprimée dans un grand nombre de cel-
lules d’epitheliums glandulaires, en particulier
intestinales, tubulaires proximales rénales, surréna-
liennes, sudoripares, bronchiques, épithéliales pros-
tatiques, mammaires, endométriales, thyroïdiennes,
et dans des cellules endothéliales, en particulier au
niveau de la barrière hémato-encéphalique [46]. La
localisation de P-gp au niveau apical des cellules
secrétoires bordant la lumière suggère une fonction
sécrétoire de P-gp dans les tissus normaux, bien
que les substrats n’en aient pas encore été identi-
fiés. Des peptides naturels hydrophobes, des com-
posants environnementaux xénobiotiques, des com-
posants biliaires ont été évoqués. L’ a u g m e n t a t i o n
de l’expression de P-gp en réponse à une hépatecto-
mie partielle, un choc thermique, l’exposition à un
carcinogène ou aux métaux lourds concorde avec
un rôle de détoxification. Le P-gp codé par MDR 2,
qui n’intervient pas dans dans la résistance multi-
drogues est localisé aux membranes canaliculaires
des hépatocytes et pourrait être impliqué dans
l ’ e fflux d’anions organiques [4]. L’ i n t e r f é r e n c e
possible avec des mécanismes physiologiques des
tissus normaux doit être envisagée avant toute thé-
rapeutique anti-MDR, en particulier lors de
l’emploi d’anticorps anti P-pg [33], bien que cette
interférence n’ait pas encore joué de rôle dans la
détermination des doses toxiques à ce jour.
3. Détection de P-gp dans les tumeurs humaines
L’ARN messager de MDR 1 est surexprimé dans les
tumeurs dérivant de tissus exprimant normalement P-
gp, tel que le rein, le foie, le colon et la corticosurré-
nale, comme l’ont montré plusieurs études sur des tis-
sus de provenance clinique. Comme il est dit plus
haut, d’autres tumeurs sont P-gp positives: cancers
hématologiques [5, 12, 27, 36, 41], cancer du sein
[38,53], cancer œsophagien [39], ovarien [21], cancer
pulmonaire à petites cellules [21], sarcomes [7] et
neuroblastomes [8]. Les tumeurs épithéliales épider-
moïdes et certaines tumeurs neurectodermales (méla-
nomes, pheochromocytomes, sarcomes d’Ewing)
n’expriment pas P-gp de façon détectable [49]. Des
cellules exprimant P-gp peuvent être détectées dans
des tumeurs issues de tissus n’exprimant pas P-pg à
l’état physiologique telles que tumeurs urothéliales
vésicales, germinales ou certains sarcomes.
L’expression de P-gp varie entre échantillons de
tumeurs du même type et au sein d’une même
tumeur. L’expression de P-gp par le tissu endothé-
lial ou stromal ne peut pas être distinguée de celle
du tissu tumoral dans des extraits tumoraux totaux.
D’un autre coté, des petites sous-populations expri-
mant P-gp peuvent ne pas être détectées si elles
sont "diluées" dans une grande quantité de tissus P-
gp négatif. Plusieurs échantillons de tumeur résis-
tant à la doxorubicine et négatifs pour la recherche
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