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2. La pharmacie clinique et les soins pharmaceutiques
2.1 La pharmacie clinique
Le concept de Pharmacie clinique est né aux Etats-unis il y a maintenant une
quarantaine d’années, et il s’est imposé peu à peu aux pharmaciens hospitaliers américains
et à leurs collègues canadiens avant de séduire les praticiens anglo-saxons (australiens,
britanniques) puis européens. Ce concept a plus de difficultés à s’imposer en France alors
qu’il semble mieux adopté par certains pays méditerranéens. Les raisons profondes de
cette lenteur à modifier nos pratiques sont nombreuses, et à la base plus culturelles ou
sociales que budgétaires même s’il est indéniable que la pratique de la pharmacie clinique
nécessite un investissement en ressources humaines.
Définir la pharmacie clinique est un exercice délicat et je reprendrais une définition parmi
d’autres en insistant sur certains points :
« La pharmacie clinique est l’utilisation optimale du jugement et des connaissances
pharmaceutiques et biomédicales du pharmacien dans le but d’améliorer l’efficacité, la
sécurité, l ‘économie et la précision selon lesquelles les médicaments doivent être utilisés
dans le traitement des patients »
Charles Walton. Université du Kentucky, 1960.
Dans cette définition, largement répandue, il faut relever et pointer certains termes :
jugement, responsabilité, efficacité, sécurité et économie.
Jugement signifie que le pharmacien va exercer personnellement son activité et va être
amené à prendre des décisions en fonction d’éléments qui ne seront peut-être pas toujours
démontrés.
Responsabilité, terme qui va de pair avec le premier pour le légitimer. Mais ceci
traduit une nouvelle pratique d’importance capitale : la responsabilité personnelle du
pharmacien vis à vis du patient.
Efficacité, sécurité et économie : triade bien connue des pharmaciens dont les
définitions se recoupent mais dont le symbole est très fort : efficacité des produits
dispensés qu’il faut garantir, sécurité des thérapeutiques qu’il faut assurer, et économie