Les solutions « Smart Beta » Les solutions « Smart Beta » : les stratégies d’investissement factorielles ont le vent en poupe Au sein de cette catégorie très large et très variée d’approches d’investissement, toutes ont pour point commun : la référence au « bêta », qui permet une exposition passive aux marchés financiers, essentiellement au travers de fonds cotés (les ETF). Parallèlement, la notion de « smart beta » s’accompagne de l’idée qu’une performance de long terme puisse être réalisée. Des analyses rétrospectives (back-testing) ont démontré que la performance ainsi générée était supérieure à celle des principaux indices de référence. AUTEURS : DR. BENEDIKT HENNE ET DR. KLAUS TELOEKEN 18 UPDATE II/2016 LES SOLUTIONS « SMART BETA » 19 Le CAPM a ainsi démontré qu’une partie de la performance relative d’un portefeuille s’expliquait par son exposition à l’ensemble du marché, et pas uniquement par la sélection des titres ou l’alpha. Indépendamment des constatations individuelles, un nombre grandissant de résultats de recherche semble confirmer que la surperformance des stratégies de bêta repose sur des sources connues de longue date, à savoir l’exposition à des facteurs de « value », de « momentum » ou encore de petites capitalisations. Ces facteurs jouent en effet un rôle essentiel dans le succès de tout portefeuille d’actions diversifié. L’idée que des facteurs, tels que le facteur « value » ou petite capitalisation, en complément du facteur de marché, puissent expliquer en grande partie la performance des actions a été proposée par Fama et French dans les années 1990. Rétrospective de l’investissement factoriel Face aux mouvements quasiment aléatoires affichés par certaines valeurs depuis les années 1990, les analystes ont soulevé la question suivante : Quel raisonnement sous-tend ce modèle ? Selon Fama et French, les actions de type « value » ou les petites capitalisations seraient, pour des raisons structurelles, plus risquées que les autres actions et doivent par conséquent offrir une prime de risque aux investisseurs. « Les fluctuations de prix des valeurs individuelles peuvent-elles s’expliquer au moins en partie par des causes communes ? » En conséquence, il convient de tenir compte des caractéristiques « value », le cas échéant, ainsi que de la capitalisation de marché d’une action pour estimer ses perspectives de performance, dans la mesure où ces éléments déterminent la prime de risque qui pourra probablement être capturée. Ces causes communes sont appelées « facteurs » dans le langage technique. D’une certaine manière, l’investissement factoriel a débuté dès les années 1960, lorsque le Capital Asset Pricing Model (modèle d’évaluation des actifs ou CAPM) a vu le jour. Il s’agissait d’un modèle mono-factoriel en vertu duquel la performance anticipée d’une action dépendait exclusivement de sa sensibilité au facteur de marché, c’est-à-dire de son « bêta ». Ce modèle factoriel a par la suite été étendu au facteur dit « momentum ». Le modèle qui résulte des travaux de Fama, French et Carhart constitue actuellement le modèle de référence utilisé par la recherche de marché pour expliquer les performances des actions. Auparavant, la performance relative d’un portefeuille était intégralement attribuée au talent du gérant. Mais, avec l’avènement du CAPM , la performance active d’un portefeuille a pu être décomposée en deux parties pour faire ressortir la partie de la performance reposant sur la sensibilité du portefeuille à la fluctuation du marché (la part dite « bêta »), ainsi qu’une seconde composante ne pouvant s’expliquer par l’exposition aux fluctuations du marché (la part dite « alpha »). Or, même lorsque le modèle a joué un rôle clé dans la finance quantitative, il n’a finalement été que peu utilisé au cours des 15 premières années de son existence. Mais la situation a changé en 2009. 20 UPDATE II/2016 LES SOLUTIONS « SMART BETA » 21 01 D’OÙ PROVIENNENT LE S RENDEMENTS ADDITIONNEL S ? Les primes de risque des styles d’investissement constituent les moteurs de la performance active des actions Les primes de risque au cœur de la performance active des grands portefeuilles. Performance liée aux compétences du gérant Alpha Prime Value Performance active Alpha Alpha Prime Value Prime de petites capitalisations Prime de momentum Prime de petites capitalisations Prime de faible volatilité Coefficient de bêta Coefficient de bêta Coefficient de bêta Années 1980 Années 1990 Années 2000 Sources : Allianz Global Investors, MSCI 22 Performance tirée des primes de risque UPDATE II/2016 LES SOLUTIONS « SMART BETA » Les résultats de la recherche menée sur le fonds souverain norvégien ont eu des retombées majeures et ont nourri un vif intérêt pour l’investissement factoriel en tant que stratégie à part entière. 3. des expositions factorielles doivent être intégrées dans l’indice de référence sur la base de l’analyse top-down et des décisions pondérées du risque. En 2009, trois professeurs spécialisés dans le domaine financier se sont vus confier l’analyse des causes des performances décevantes du fonds souverain norvégien durant la crise financière qui a éclaté en 2007. Les résultats de la recherche menée sur le fonds souverain norvégien ont eu des retombées majeures et ont nourri un vif intérêt pour l’investissement factoriel en tant que stratégie à part entière. D’une certaine manière, ces recherches sont à l’origine de l’investissement factoriel moderne. Le comité consultatif est arrivé à la conclusion que la performance du fonds pouvait s’expliquer quasiment intégralement par son exposition à des facteurs de risque. Il s’agissait des facteurs « value », « momentum » et de capitalisation de marché, comme on pouvait s’y attendre pour la poche actions sur la base du modèle de Fama, French et Carhart, ainsi que des spreads de crédit et de la duration pour la poche obligations. Les résultats se sont avérés hautement révélateurs. Les fournisseurs d’indices ont également intégré ces évolutions et ont développé une multitude de nouveaux indices. Ces nouveaux indices présentent une grande variété d’intitulés : indices de « smart beta », indices « styles », indices « facteurs », une diversité d’appellations qui recouvre néanmoins des réalités largement semblables. Dans le passé, les expositions factorielles du fonds n’avaient pas fait l’objet d’une gestion spécifique. Il s’agissait simplement des effets secondaires d’une gestion active globale fondée sur une approche bottom-up. Comment les primes de risque actions sont-elles capturées ? Une approche similaire reviendrait à s’appuyer sur des véhicules de type smart beta ouvertement accessibles, tels que les fonds cotés (ETF ). Les chercheurs ont ainsi démontré que : 1. une exposition du fonds à ces facteurs est pertinente, dans la mesure où ils sont associés à des primes de risque de long terme ; Cependant, il convient de garder à l’esprit que ces ETF reposent généralement sur des indices factoriels qui n’ont été créés que récemment et dont les performances attrayantes ne s’appuient que sur des back-tests. 2. les primes de risque générées par ces facteurs doivent être gérées ; et 23 Est-il possible qu’un back-test s’avère erroné ? En plus de capturer de manière ciblée une prime de risque spécifique, ces indices sont exposés à tous les autres facteurs de risque potentiels, notamment les risques de taux, de cours du pétrole, de secteur et géographique. Cependant, l’exposition à ces autres facteurs de risque n’est pas gérée, ce qui peut potentiellement déclencher une série de difficultés. Par exemple, les investisseurs de style « value » en ont fait l’amère expérience cette année, lorsqu’ils ont essayé de capturer la prime de risque « value ». Sans s’en rendre compte, ils étaient fortement exposés à un rebond des cours du pétrole au moment même où ces cours s’apprêtaient à s’effondrer. Quelle attitude les investisseurs doivent-ils adopter ? L’important est tout d’abord de remarquer que les risques macroéconomiques de ce type sont des risques qui ne récompensent pas ceux qui les prennent, dans la mesure où aucune prime de risque n’y est associée. Bien entendu, il existe des périodes où les risques peuvent être rémunérateurs, et les investisseurs peuvent tenter d’accéder à cette rémunération en jouant sur le timing. Cependant, nous sommes d’avis que ce timing est insaisissable et illusoire lorsqu’il s’agit du cycle des cours du pétrole ou de celui des taux d’intérêt. Ainsi, nous sommes convaincus que les investisseurs ont davantage intérêt à neutraliser les expositions implicites à tous ces risques non-rémunérateurs dans leur recherche de primes de risque. 24 UPDATE II/2016 LES SOLUTIONS « SMART BETA » La pire des choses à faire avec les risques non-rémunérateurs, c’est sans aucun doute de ne pas en assurer la gestion, comme le font les ETF factoriels, car cela peut créer énormément de volatilité à court terme, sans aucune contrepartie. En procédant à des ajustements au niveau des valeurs, les gérants peuvent effectivement exclure ces risques non-rémunérateurs. Graphique n°1 Par exemple, ils peuvent acheter des actions de type « value » et « momentum » pour atteindre l’exposition souhaitée aux facteurs correspondants. De même, ils s’assureront de ne pas sélectionner que des actions très sensibles au prix du pétrole, mais également d’autres qui le sont moins. Cette démarche peut tout aussi bien être appliquée à la sensibilité aux taux d’intérêt, et ainsi de suite. De cette façon, les gérants sont en mesure d’établir une exposition aux facteurs de risque recherchés (« value » et « momentum ») et, en même temps, de s’assurer que l’exposition aux risques non-rémunérateurs est quasiment nulle. Grâce à une solution intégrée de gestion de portefeuille déployée au niveau individuel, cette approche permet de capturer les primes de risque de manière bien plus régulière que les ETF basés sur des indices factoriels. Les solutions Best Styles ont été lancées en 1999 et s’appuient depuis le début sur une approche d’investissement factoriel, cela même avant que les termes d’ « investissement factoriel » ou de « smart beta » n’aient été inventés. 25 02 PRÉ SENTATION DE L A STR ATÉGIE BE ST ST YLE S Une approche de smart beta intégrant une sélection active Un mix de plusieurs styles d’investissement intégrant une importante diversification au sein même des styles permet de générer une surperformance régulière L’alpha est généré par une approche active de la sélection de titres qui repose sur la recherche fondamentale interne Stabilité Forte surperformance Surperformance sur 15 des 17 années depuis sa création en 1999 Surperformance : environ 1,6% par an ; La stratégie Best Styles a surperformé son indice de référence sur l’ensemble des cinq périodes de ces 10 dernières années La surperformance est extrêmement peu corrélée aux cycles économiques et de marché Écart de suivi : 1,7% par an1 Classée dans le premier décile sur trois et cinq ans2 Surperformance nette régulière par rapport aux placements passifs Best Styles Global (pays développés/ tous pays) Best Styles US Best Styles Europe (Europe/zone euro) Best Styles Emerging Markets Encours (en mds EUR) 16,8 6,8 3,4 0,4 0,1 Perf. relative en 2014 3,4 % (3,9 %) 1,5 % 2,7 % (2,8 %) 2,5 % 0,3 % Perf. relative en 2015 1,6 % (1,4 %) – 1,6 % 2,8 % (5,7 %) – 0,5 % – 1,4 % Perf. relative en 2015 1999 2012 2001 2011 2013 Best Styles Pacific Depuis son lancement en 1999, la stratégie Best Styles a généré une surperformance régulière sur 15 des 17 années, avec un alpha de 1,6% par an en moyenne et une surperformance cumulée de plus de 60% 3 1 Allianz Best Styles Global Equity, période de calcul : depuis la création en 1999. 2 Allianz Best Styles Global Equity -W- EUR ; Source : Morningstar. 3 La performance passée ne saurait garantir la performance future. Source : Allianz Global Investors ; données au 31/12/2015, en EUR. 26 UPDATE II/2016 LES SOLUTIONS « SMART BETA » Depuis cette date, 37 milliards EUR d’actifs sous gestion ont été collectés par la stratégie Best Styles. Ces solutions ont été déployées avec succès pour le compte d’une clientèle internationale d’investisseurs institutionnels basés en Europe, en Asie et aux États-Unis. Graphique n°2 Dr. Benedikt Henne est directeur exécutif et co-CIO de l’équipe Systematic Equity, et supervise plus de 33 milliards EUR d’actifs sous gestion. Benedikt Henne a rejoint Allianz Asset Management à Munich (Allemagne) en 1998, en tant que gérant de la gamme « equity enhanced ». Depuis 2001, il dirige l’équipe Systematic Equity d’Allianz Global Investors à Francfort. Cette équipe est chargée du développement et de la gestion de la stratégie Best Styles, ainsi que des stratégies de haut rendement. Le Dr Henne est titulaire d’un Master en mathématiques de l’université Pierre et Marie Curie à Paris, ainsi que d’un Doctorat de l’université de Bonn en Allemagne. Depuis 2001, il est également titulaire du CFA. Conclusion À l’heure actuelle, l’existence sur les marchés d’actions de primes de risque associées aux styles d’investissement (en complément de la prime de marché) est désormais devenue un concept familier. Ce constat s’appuie sur une recherche universitaire abondante et variée, ainsi que sur l’expérience des professionnels. Bien qu’il n’existe pas encore de consensus absolu sur le nombre exact de primes de risque, certaines d’entre elles, persistantes et significatives du point de vue économique, ont été identifiées comme d’importants moteurs de performance. Dr. Klaus Teloeken est directeur exécutif et co-CIO de l’équipe Systematic Equity, et supervise plus de 33 milliards EUR d’actifs sous gestion. Klaus Teloeken a rejoint Allianz Global Investors en 1996, au poste d’analyste quantitatif. Depuis 2001, il dirige l’équipe Systematic Equity d’Allianz Global Investors à Francfort. Cette équipe est chargée du développement et de la gestion de la stratégie Best Styles, ainsi que des stratégies de haut rendement. Klaus Teloeken est diplômé en mathématiques et en informatique de l’Université de Dortmund, en Allemagne, où il a également obtenu un Doctorat. Les investisseurs ne peuvent être que pénalisés par une absence de prise en compte de ces facteurs, dans la mesure où il s’agit de sources fiables de performance ajustée du risque au profit des portefeuilles. La stratégie AllianzGI Best Styles, qui affiche un historique de performance éprouvé, constitue une solution intégrée visant à capturer les primes de risque. Elle permet ainsi de capturer régulièrement les primes de risque actions dans le cadre d’une corrélation très limitée à la performance globale du marché ou à l’environnement macroéconomique.1 1 Le succès de la stratégie n’est en aucun cas garanti et l’investisseur est susceptible de subir des pertes. 27