Les multiples approches de la communication environnementale.
La communication environnement doit s’analyser, en dehors même du champ des
sciences de l’information et de la communication, par l’apport de nombreuses autres
disciplines. Les sciences de gestion sont particulièrement concernées en ce qu’elles
interpellent le modèle économique de l’entreprise et les déterminants de
consommation face aux allégations environnementales (Deviney. 2010), à la
réputation environnementale (Swaen. 2013) ou sur des sujets comme ceux des
packagings ou des labels environnementaux (Larceneux. 2009). La sociologie est
une discipline incontournable pour l’étude de la communication environnementale,
Les travaux sur le rôle des ONG environnementales (Lascoumes. 1994), sur la
reprise institutionnelle des préoccupations environnementales et le constat que
« L’environnement est aujourd’hui l’objet non identifié de la sociologie francaise »
(Kalaora 2003) jusqu’aux travaux plus récents portant sur le lien entre inégalités
sociales et environnementales (Deldrève. 2015), les relations entre communautés et
la notion de justice environnementale (Lewis. 2008), ou des réflexions plus
prospectives la relation Environnement société (Martucelli. 2104). Des travaux en
psychologie environnementale comme ceux conduits par Annie Matheu sur les
déterminants du tri des déchets (Matheu 1997) sont fréquemment exploitées. Des
analyses de philosophes (Bourg. 1993 ; Larrère. 1997) ou de géographes
(Emelianoff. 2015) montrent que le sujet environnement, tant dans sa representation
que ses modalités communicationnelles traversent de nombreuses disciplines.
Objet d’études selon de nombreux champs de recherches, la communication
environnementale se prête également à de multiples analyses en sciences de
l’information et de la communication. Celle ci se situe en effet dans l’intégralité des
types de communication selon le statut de l’émetteur qu’il soit privé (l’entreprise et la
communication marchande), public (L’institution publique, les campagnes de
communication du ministère de l’environnement, la communication environnementale
des collectivités territoriales) associatif avec l’analyse de la communication des ONG,
ou politique avec l’étude des discours politiques sur l’environnement. La
communication environnementale peut aussi s’analyser par discipline (corporate,
interne, de recrutement, …), par outils (presse, éditorial, digital) et par champ de
recherche.
Spécificités de la communication environnementale.
Ce domaine multiple possède ses propres spécificités et notamment celles liées à sa
propre acceptabilité. Pour aucun autre thème de la communication organisationnelle,
on ne distingue une telle sensibilité et spécialement au sein du secteur associatif.
Celui ci reproche à la communication environnementale d’etre dans l’exagération. Or,
c’est bien là un des moteurs de la publicité et celle ci l’utilise dans la plupart des
campagnes. Il est donc remarquable que dans ce domaine de la communication
environnementale, l’entreprise devrait se contenter de diffuser des informations
objectives. Il apparaît que le cœur du problème réside ici non pas dans le message
mais bien dans la légitimité de l’organisation à s’emparer du sujet. Si l’entreprise
propage un discours basé sur la relation constante entre l’accroissement des
consommations et le sentiment du bonheur, alors, elle serait illégitime à
communiquer sur l’environnement. Il existe en matière de communication
environnementale un conflit de légitimité, l’entreprise paraissant en ce domaine