Sensibilité et résistance aux antibiotiques

publicité
Antibiotiques : résistance et
utilisation pratique
Révisions
Elisabeth HODILLE, AHU
Faculté de Médecine Lyon-Sud Charles Mérieux
[email protected]
Quinolones
Sulfamides
Rifampicine
Nitrofuranes
Imidazolés
b-lactamines
Glycopeptides
Fosfomycine
Parois et
membranes
Aminosides
Synthèse protéique
Macrolides
Acide fusidique, tétracyclines
Phénicolés
ADN
Les principales Bêta-lactamines
Famille
Molécule
Indication
Mécanismes de résistance
Pénicillines A
Amoxicilline
Ampicilline
Strep. A, B, E. faecalis
Strep. pneumoniae
Entérobactéries
Listeria
RAS
Modification PLP (PSDP)
Bêta-lactamase (pénicillinase)
RAS
Pénicilline M
Oxacilline
Staph. aureus
Staph. non-aureus
Modification PLP (PLP2A) BMR
Pénicilline A +
inhibiteur de
bêta-lactamase
Amox.+Ac.
clavulanique
Entérobactéries
Bêta-lactamase haut
niveau/spectre étendu BLSE
Modification PLP (PLP2A)
Staphylocoques
Céphalosporine Ceftriaxone
1ère, 2ème, 3ème Céfotaxime
génération
Ceftazidime
Entérobactéries
Carbapénèmes
Pseudomonas aeruginosa
Imipénème
Méropénème
PSDP, méningocoque
Pseudomonas aeruginosa
Entérobactéries C3G-R
Céphalosporinase BMR
déréprimée ou BLSE
RAS
Efflux ou BLSE
Imperméabilité
Efflux
Carbapénémases
BHR
Les principales fluoroquinolones
• Quinolones de 1ère génération : acide nalidixique  quasiment plus
utilisée en thérapeutique
• Ofloxacine / norfloxacine
– FQ efficaces contre les entérobactéries ++
– Utilisées pour le traitement des infections urinaires
• Ciprofloxacine
– FQ anti-pyocyanique +++
• Lévofloxacine / moxifloxacine
– FQ anti-pneumococcique +++
• Mécanisme de résistance acquise : mutation des cibles (ADN
gyrases)
Les principaux aminosides
• Résistance naturelle de bas niveau : Streptocoques
• Gentamicine
– Plutôt utilisé contre les bactéries à Gram positif
• Amikacine
– Plutôt utilisé contre les bactéries à Gram négatif (entérobactéries
et Pseudomonas aeruginosa)
• Tobramycine
– Plutôt utilisé contre les bactéries à Gram négatif (entérobactéries
et Pseudomonas aeruginosa)
• Mécanisme de résistance acquise : inhibition enzymatique
Les principaux glycopeptides
• Résistance naturelle : bactéries à Gram négatif
par imperméabilité
• Vancomycine et Téicoplanine
– Utilisé pour les staphylocoques (plutôt vancomycine)
et entérocoques (plutôt teicoplanine) résistants au βlactamines
• Mécanisme de résistance acquise : mutation de la
cible
Bactéries multi-résistantes et hautement
résistantes émergentes
Résistance acquise
Bactéries multi-résistantes (BMR)
Bactéries hautement résistantes (BHRe)
• Entérobactéries résistantes aux C3G
• Entérobactéries productrices
de carbapénémases (EPC)
– BLSE ou céphalosporinases
déréprimées (HyperCases) 
inhibition enzymatique
• Staphylococcus aureus résistant la
méthicilline (SARM)
– Présence de la PLP2a de faible
affinité pour les β-lactamines 
modification de la cible
• Pseudomonas aeruginosa résistant
au ceftazidime
– BLSE (enzymatique) ou
imperméabilité/efflux
• Acinetobacter baumanii résistant à
l’imipénème (ABRI)
– Imperméabilité + carbapénémases
(inhibition enzymatique)
– Inhibition enzymatique
• Pseudomonas aeruginosa
producteurs de
carbapénémases
– Inhibition enzymatique
• Entérocoques résistants aux
glycopeptides (ERG)
– Acquisition d’un gène vanA ou
vanB qui modifie la cible des
glycopeptides
QUEL ANTIBIOTIQUE POUR QUEL GERME???
Staphylococcus aureus
OXACILLINE
Infection sévère
BITHERAPIE
Méthi-R suspecté ou
confirmé
Infection peu sévère
OXACILLINE +
GENTAMICINE
VANCOMYCINE +
GENTAMICINE
AMOX + Ac. CLAV
BMR
FQ
RIF
FOSFO
A. FUS.
PRISTI
Fluoroquinolone
Rifampicine
Fosfomycine
Acide fusidique
Pristinamycine
Streptococcus pyogenes
AMOX
Infection sévère
BITHERAPIE
Allergie β-lactamines
AMOX +
GENTAMICINE
MACROLIDE /
PRISTINAMYCINE
FQ
RIF
CLIN
Fluoroquinolone
Rifampicine
Clindamycine
Pour tous les streptocoques et entérocoques :
- Résistance naturelle de bas niveau aux aminosides liée à la respiration
anaérobie préférentielle des streptocoques (aminosides ont besoin de la chaîne
respiratoire pour se concentrer dans la bactéries) : restauration de l’activité
bactéricide si association avec des antibiotiques agissant sur la paroi
- Résistance acquise de haut niveau possible par mécanisme enzymatique
 pas de restauration de l’activité bactéricide possible
Streptococcus pneumoniae
AMOX
Alternative / résistance
haut niveau
Méningite
C3G / FQAP
C3G
C3G
FQAP
Cephalosporine 3e gen.
FQ anti-pneumococcique
(Lévofloxacine, moxifloxacine)
Enterococcus spp.
AMOX
Infection urinaire
Inf. abdominale
Endocardite infectieuse
AMOX / FURANES
E. faecalis +++
E. faecium (+rare)
AMOX + GENTA
VANCO + GENTA
Résistance naturelle :
C3G INEFFICACES
Enterococcus faecium : résistance acquise à l’amoxicilline très fréquente (60%) par
hyper-expression de la PLP5 de faible affinité pour les β-lactamines
Enterococcus faecalis : résistance acquise à l’amoxicilline exceptionnelle (<0,5%)
Listeria monocytogenes
AMOX
Infection grave
AMOX + GENTA
AMOX + COTRIMOXAZOLE
Résistance naturelle :
C3G INEFFICACES
Neisseria meningitidis
C3G
En 2e int. après
antibiogramme
Prophylaxie
sujets contacts
AMOX
CIPROFLOXACINE
RIFAMPICINE
Entérobactéries (E. coli ++)
Cystite
FOSFO / FURANES /
FQ
Pyélo non
compliquée
Autre type d’infection
RESISTANCES VARIEES
C3G iv / FQ po
Selon
antibiogramme
Sans
gravité
Gravité +
AMOX/AcClav
BMR
IMIPENEME +
AMIKACINE
C3G + AMIKACINE
Entérobactéries : résistances
naturelles aux β-lactamines
Résistance enzymatique par production de β-lactamases
Groupe Espèces
Résistance naturelle
(β-lactamines)
Mécanisme
0-1
E. Coli, P. mirabilis
Salmonelles, Shigelles
Aucune
Aucun
2
Klebsiella, Citrobacter koseri Amoxicilline
Ticarcilline
Pipéracilline
3
Enterobacter, Citrobacter
freundii, Serratia, Hafnia
alvei,
Pénicillinase de
bas niveau
Amoxicilline
Céphalosporinase
Amoxicilline + ac. clavulanique de bas niveau
C1G
+/- C2G
Résistance enzymatique :
β-lactamases
β-lactamines
β-lactamases
pénicillines
pénicillinases
Quel
groupe ?
0 et 1
pénicillines +
inhibiteur BL
céphalosporines
C1G / C2G
C3G
BMR
pénicillinases haut niveau
0,1,2
BHR carbapénèmes
carbapénémases
Céphalosporinases
- de bas niveau
- de haut niveau (dérépression de 3++ +
Case naturelle)
E.coli
β-lactamases à spectre étendu
(BLSE)  acquisition plasmidique 0,1,2,3
0,1,2,3
Pseudomonas aeruginosa
Résistance naturelle +++ : aux aminopénicillines, aminopénicillines + inhibiteurs de
béta-lactamases, céphalosporine de 1ère, 2ème et certaines 3ème génération
(céfotaxime, ceftriaxone), ertapénème, quinolones.
CEFOTAXIME
CEFTRIAXONE
INEFFICACES
OFLOXACINE
FQAP INEFFICACES
Toujours en bi-thérapie
(très peu d’exception)
CEFTAZIDIME
CIPROFLOXACINE
IMIPENEME
AMIKACINE
Anaérobies
METRONIDAZOLE
AMINOSIDES
SEULS
INEFFICACES
AMOX+Ac CLAV
CLINDAMYCINE
Legionella pneumophila
FQ
Antibiotique à
pénétration
intracellulaire
MACROLIDES
(AZITHROMYCINE)
RIFAMPICINE
Résistance naturelle :
BETA-LACTAMINES
INEFFICACES
CRITÈRES POUR BIEN CHOISIR SON
ANTIBIOTHERAPIE
Association ou monothérapie ?
• But des associations d’ATB :
– Sévérité > Bactéricidie accrue (synergie)
– Path. inconnu > Elargissement du spectre
– Eviter la sélection de mutants résistants
Primum non nocere…
Balance bénéfice/risque
BACTERICIDIE
MACROLIDES
-
β-LACTAMINES
+++
FLUOROQUINOLONES +++
GLYCOPEPTIDES
+
AMINOSIDES
++++
TOXICITE
SEVERITE
Diffusion tissulaire
• Certains tissus et organes ne sont pas propices à la
diffusion des antibiotiques :
–
–
–
–
–
LCR et cerveau
Prostate
Œil
Os
Végétations dans l’endocardite infectieuse
• Utiliser des ATB à bonne diffusion : C3G,
fluoroquinolones, fosfomycine, a. fusidique, rifampicine
Chez la femme enceinte
• Non contre-indiqués :
– Beta-lactamines
– Groupe MLS
– Fosfomycine
• Contre-indiqués au premier trimestre :
– Rifampicine
– Métronidazole
• Contre-indiqués sauf indication majeure :
– Glycopeptides
– Aminosides
– Cotrimoxazole
• Contre-indiqués :
– Tétracyclines, FQ
Voie IV ou PO ?
• La voie IV est indiquée devant :
– Infection grave
– Antibiotique non disponible PO (aminoside,
glycopeptide…)
– Troubles digestifs
• La voie PO est indiquée devant :
– Bonne biodisponibilité de l’ATB (FQ +++)
– Bactérie très sensible à l’ATB
– Infection peu sévère
Faut-il faire un prélèvement
bactériologique avant l’antibiothérapie ?
– TOUJOURS dès lors que l’infection est sévère, ou que les
bactéries impliquées peuvent être nombreuses ou de
sensibilité inconstante >> méningite, endocardite…
– SAUF lorsque le diagnostic clinique est facile >> scarlatine,
impétigo, érysipèle, cystite simple…
– SAUF lorsque l’urgence est absolue : purpura fébrile,
méningite sans accès hospitalier < 90 minutes
Quelques exemples…
Erysipèle non compliqué
• Erysipèle : dermo-hypodermite aiguë non nécrosante
• Quels germes ?
– Streptococcus pyogenes
– >> sensible amoxicilline, synergistines…
• Faut-il faire un prélèvement ?
– NON : diagnostic clinique, risque d’échec mineur
• Faut-il mettre une association ?
– NON : bactéries sensibles, diffusion correcte de l’ATB
• Faut-il traiter en IV ?
– NON : infection peu sévère, bonne biodisponibilité de l’amoxicilline,
prise en charge ambulatoire
• Au final : amoxicilline PO
Quelques exemples…
Cystite simple
• Cystite simple = cystite aiguë non récidivante de la femme non
enceinte de moins de 65 ans
• Quels germes ?
– E. coli +++
– >> sensible FQ, fosfomycine…
• Faut-il faire un prélèvement ?
– NON : le risque d’échec est mineur
• Faut-il mettre une association ?
– NON : bactéries sensibles, diffusion urinaire correcte, terrain sain
• Faut-il traiter en IV ?
– NON : infection peu sévère, bonne biodisponibilité des FQ
• Au final : fosfomycine, furanes ou FQ monothérapie
Quelques exemples…
Pyélonéphrite compliquée
• Quels germes ?
– Entérobactéries
– Sensibles aux C3G, aminosides, FQ…
• Faut-il faire un prélèvement ?
– OUI : infection grave >> ECBU, hémocs
• Faut-il mettre une association ?
– OUI : infection grave non documentée
• Faut-il traiter en IV ?
– OUI
• Au final : bithérapie C3G+aminoside ou
FQ+aminoside
Téléchargement