Hausse du crédit bancaire
aux entreprises au Canada
Aperçu
Des données récemment
publiées, recueillies par
l’Association des banquiers
canadiens (ABC), révèlent
que les banques du Canada
continuent à mettre
davantage de capitaux1 à la
disposition des entreprises
du pays en vue de
contribuer à leur expansion
et à leur croissance
économique. En primeur, le
présent rapport compare le
crédit autorisé et l’en-cours
de crédit afin de fournir une
idée plus claire du soutien
en financement fourni par les banques aux entreprises canadiennes depuis le début de la crise
financière mondiale. En effet, entre 2009 et 2012, le crédit autorisé par les banques aux entreprises
canadiennes a augmenté de 155 milliards de dollars, passant à 860,90 milliards. Parallèlement,
l’en-cours a augmenté de 67,7 milliards et se situe à 349,8 milliards de dollars (figure 1).
Le crédit autorisé représente le montant total de fonds mis par les banques à la disposition des
entreprises clientes. L’en-cours de crédit représente le montant actuel que le client a emprunté de
la somme totale de crédit autorisée par la banque.
La demande de crédit aux entreprises est à la hausse
Tout au long de la crise financière et durant une grande partie de la relance économique, le secteur
des ménages a servi de base pour la croissance économique du pays. Parallèlement, la confiance
des entreprises avait baissé, avant de se rétablir graduellement, au fur et à mesure que l’économie
1 L’ABC définit le crédit aux entreprises comme étant le crédit accordé aux clients commerciaux des banques, qui se trouvent au
Canada. Les statistiques comprennent toutes les facilités de crédit, notamment les prêts directs, les acceptations bancaires, les cartes
de crédit, les prêts hypothécaires commerciaux, les prêts en devises américaines aux clients canadiens, les lettres de crédit et les lettres
de garantie, le crédit-bail, les créances titrisées et les montants impayés à partir de découverts. Les données agrégées ont été recueillies
auprès des banques suivantes : Banque CIBC, Banque canadienne de l’Ouest, Banque HSBC Canada, Banque Laurentienne, Banque
de Montréal, Banque Nationale, Banque Royale, Banque Scotia et Banque TD.
Juillet 2013
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2009 2010 2011 2012
Autorisations En-cours
Prêts bancaires aux entreprises Autorisations et en-cours (Figure 1)
Sources : ABC
Milliards $
1 000
se redressait. Cette réalité est reflétée dans les plus récentes données de la Banque du Canada
sur le crédit aux ménages et aux entreprises. Bien que, durant la récession, la croissance des
crédits aux ménages ait été plus importante que la croissance des crédits aux entreprises, l’inverse
se produit depuis la fin de 2012, avec les crédits aux entreprises affichant un rythme de croissance
plus accéléré. En effet, le taux de croissance des crédits aux entreprises a dépassé sa moyenne de
15 ans, tandis que le taux de croissance des crédits aux ménages est passé sous sa moyenne de
15 ans.
Les banques du Canada jouent un rôle important dans le financement de l’économie, des ménages
et des entreprises au Canada. Les banques bien portantes sont mieux aptes à répondre à cette
demande que des banques qui éprouvent des difficultés. Les banques solides sont en mesure
d’obtenir des capitaux de leurs déposants, des détenteurs de leurs obligations ainsi que de leurs
actionnaires, en vue de les prêter aux ménages et aux entreprises. Les banques canadiennes sont
généralement reconnues comme faisant partie des plus saines et des plus solides au monde.
Durant la crise financière, ces qualités leur ont permis de continuer à pourvoir à la demande de
crédit de leurs clients, contribuant ainsi à limiter les effets de la récession au Canada et à
contribuer à la relance économique du pays.
Avec l’économie canadienne qui reprend son cycle normal et la croissance économique, bien que
modeste, qui s’annonce pour la deuxième moitié de cette année et le début de l’année prochaine,
la confiance générale revient graduellement. Les entreprises canadiennes seront en une meilleure
position pour profiter des réserves de crédit mises à leur disposition par nos banques, et ainsi
élargir leurs activités, embaucher des travailleurs et augmenter leur bénéfice. Une économie plus
forte permettra aux entreprises de contracter des prêts et d’en assurer le remboursement.
Par ailleurs, le maintien des faibles
taux d’intérêt sera avantageux pour
les entreprises qui désirent
emprunter. À la fin de juin 2013, le
taux d’intérêt effectif pour les
entreprises s'établissait à 3,38 %,
proche de son plus faible niveau
historique (figure 2).
La politique monétaire est certes un
des principaux facteurs qui ramènent
à la baisse les coûts d’emprunt, mais
ce n’est pas le seul. Comme l’a no
la Banque du Canada dans son Rapport sur la politique monétaire (RPM) du mois d’avril, un
secteur bancaire sain joue également un important rôle à cet égard. La bonne santé financière des
banques canadiennes leur permet un accès constant à des fonds, en dollars canadiens comme en
monnaies étrangères, à un coût avantageux sur l’ensemble des échéances2.
2 Rapport sur la politique monétaire, Banque du Canada, avril 2013, p. 21.
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3
Taux d’intérêt effectif pour les entreprises (Figure 2)
%
Source : Banque du Canada
Facilités par les prêts
bancaires, les
investissements des
entreprises demeurent un
moteur essentiel de la
croissance économique dans
son ensemble (figure 3).
Depuis le début de 2007,
l’en-cours de crédit
commercial bancaire a
augmenté de 35 % alors
que le crédit autorisé a
augmenté de 29 %.
Pendant cette même
période, l’économie canadienne n’a progressé que de 22 %3. Il est manifestement vraicomme
l’ont souligné l’Enquête sur les perspectives des entreprises et l'Enquête auprès des responsables
du crédit, menées par la Banque du Canada que les conditions d’emprunt ont globalement peu
varié entre la fin de 2009 et la fin de 2012.
Les crédits bancaires autorisés et en-cours, accordés aux entreprises, surpassent maintenant leur
moyenne de 15 ans, ce qui confirme la récente observation de la Banque du Canada que l’offre et
le coût des crédits demeurent très avantageux au Canada et fournissent un soutien continu
important pour l’expansion économique4. Par exemple, les autorisations annuelles pour l’exercice
terminé en 2012 ont augmenté de 8 %, soit le double de la moyenne historique. À la fin de 2012,
les crédits bancaires autorisés s’élevaient à 860,9 milliards de dollars.
Les en-cours, pour leur part, ont augmenté de près de 10 %, soit de plus du double de la moyenne
de 4,3 % pour la période de 15 ans. Ainsi, à la fin de 2012, les en-cours des crédits bancaires aux
entreprises totalisaient 349,8 milliards de dollars.
Le crédit aux petites et moyennes entreprises
Les banques octroient depuis longtemps des crédits aux petites et moyennes entreprises (PME5)
dans un marché du crédit hautement concurrentiel. En effet divers prêteurs se livrent concurrence
auprès de ces entreprises, ce qui a créé un marché du crédit sain pour les PME. Selon une récente
étude d’Industrie Canada6, les PME considèrent l’accès au financement comme étant l’obstacle
3 Sur une base nominale.
4 Rapport sur la politique monétaire, Banque du Canada, avril 2013, p. 20.
5 L’ABC considère comme petite ou moyenne entreprise (PME) toute entreprise ayant une autorisation de crédit inférieure à cinq millions
de dollars. Le montant de un million de dollars a été révisé à la hausse afin d’aligner la définition de l’ABC avec la définition utilisée par
Statistique Canada dans son Enquête semestrielle auprès des fournisseurs de services de financement aux entreprises
6Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, 2011, Industrie Canada (publiée le 18 février 2013).
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T3 2012
T4 2012
En-cours de crédit
Crédits autorisés
PIB nominal
Croissance des prêts bancaires plus rapide que celle du PIB (Figure 3)
Sources : ABC, Statistique Canada
Indice = 100
externe à la croissance le
moins problématique7. Par
ailleurs, en 2011, près de
90 % des PME ont vu leurs
demandes de crédit
approuvées en totalité ou
en partie, avec moins de
8 % des PME déclarant un
refus de leurs demandes
de crédit8.
Ces observations sont
conformes aux actions du
secteur bancaire. En effet,
que l’économie se porte
bien ou non, et peu
importe le cycle économique, les banques prêtent aux PME solvables, leur offrant une vaste
gamme de produits de crédit, y compris les prêts et les marges de crédit (figure 4). En fait, pour les
banques, le portefeuille de crédit aux PME est plus important que la plupart de leurs portefeuilles
de crédit sectoriels.
Le crédit auprès des banques
était accessible pour les PME
tout au long de la crise
financière et de la récession
qui a suivi, alors que, en 2008
et au début de 2009,
l’économie canadienne se
contractait de 7,1 %9.
De plus, les banques ont
augmenté de 16,3 % les
crédits autorisés (figure 5) et
les PME ont haussé leurs
emprunts, les en-cours ayant
augmenté de 16,8 % depuis
2007.
7 Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, 2011, Industrie Canada (publiée le 18 février 2013),
tableau 20. « Obtention du financement » s’est classée derrière « Augmentation du coût des intrants » « Instabilité de la demande de
produits et services », « Intensification de la concurrence », « Réglementations gouvernementales », « Pénurie de travailleurs » et
« Autre ». Ces résultats étaient les mêmes, peu importe la taille de la PME.
8 Ibid. (Tableau 3). Près de 85 % des PME ont affirmé que le montant total de leur demande de financement par emprunt a été approuvé
et 5 % ont déclaré qu’un montant partiel de la demande a été accordé. Seulement 7,7 % des PME ont vu leur demande de financement
par emprunt rejetée.
9 Selon les données de Statistique Canada, le PIB nominal a baissé de 7,1 % entre le troisième trimestre de 2008 et le troisième
trimestre de 2009. Durant cette même période, le PIB réel a baissé de 3,8%.
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Autorisations En-cours
Sources : ABC
Prêts bancaires aux PME (Figure 5)
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T4 2007
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T2 2008
T3 2008
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T2 2009
T3 2009
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T3 2012
T4 2012
Crédits autorisés
En-cours de crédit
PIB nominal
Prêts bancaires aux PME plus stables que la croissance économique
(Figure 4)
Sources : ABC, Statistique Canada
Indice = 100
Cette hausse de capitaux disponibles permet aux PME de tirer parti des occasions qui s’offrent à
elles et d’accéder au crédit nécessaire pour financer leur croissance ou leurs activités courantes. Et
il est possible d’accéder à davantage de crédit! La disponibilité des capitaux non utilisésl’écart
entre les crédits autorisés et les en-cours de crédit est importante : les crédits disponibles aux
PME sont passés de 61,1 milliards de dollars en 2007, à 70,7 milliards de dollars en 2012. À la fin
de 2012, les banques avaient autorisé des crédits de 185,5 milliards de dollars aux PME, qui n’en
ont utilisé que 114,8 milliards.
Analyse sectorielle – Soutien aux secteurs d’activité
économique du Canada
L’économie canadienne est bien intégrée et fortement diversifiée au chapitre des biens et des
services. Notre système bancaire national est un rouage clé de cette économie, permettant aux
banques de faire circuler les fonds à l’échelle du pays afin de répondre aux demandes de crédit. En
prenant des décisions de crédit au cas par cas, fournissant ainsi des capitaux aux entreprises
solvables, les banques jouent un important rôle d’intermédiation.
Les en-cours de crédit globaux des banques augmentent et, depuis le début de 2010, les
crédits autorisés augmentent aussi dans tous les secteurs de l’économie.
Industries du savoir
Les industries du savoir
représentent un important
soutien aux secteurs axés sur
l’innovation. Parmi ces
industries du savoir, on compte
les entreprises scientifiques et
technologiques, par exemple
celles qui se spécialisent dans
les produits et les pièces du
secteur de l’aérospatiale, les
services de traitement de
données, les services-conseils
ayant trait à l’environnement, la
pharmacologie et la médecine.
Les crédits accordés par les banques canadiennes à ces catégories d’entreprises ont augmenté
de 30 % depuis 2007 (figure 6). Les crédits disponibles non utilisés pour ces entreprises se sont
établis à 20,7 milliards de dollars, soit une hausse de 26 %, depuis 2007.
Vente de détail et vente en gros
Qu’ils exploitent des magasins ou fassent affaire en ligne, les commerçants de détail, de même que
les grossistes qui leur fournissent les marchandises, ont connu des difficultés temporaires pendant
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Autorisations En-cours
Source: ABC
Prêts bancaires aux industries du savoir (Figure 6)
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