
4Guide d’accompagnement
· Maltraitance des personnes âgées
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) défi nit la maltraitance des personnes âgées comme « un acte isolé
ou répété, ou l’absence d’intervention appropriée, qui se produit dans toute relation de confi ance et cause un
préjudice ou une détresse chez la personne âgée »1. La maltraitance des personnes âgées passe souvent inaperçue
et est rarement signalée. Cette maltraitance peut être intentionnelle ou non intentionnelle et concerne non
seulement les maltraitances physiques mais aussi les abus et négligences psychologiques, émotionnels, sexuels,
fi nanciers et pharmaceutiques. Le déni des droits civiques, la discrimination fondée sur l’âge et les attitudes
âgistes sont également considérés comme des formes de maltraitance. Contrairement aux maltraitances d’ordre
fi nancier ou sexuel, qui sont toujours intentionnelles, les maltraitances non intentionnelles résultent souvent
d’une mauvaise compréhension des besoins et des sentiments de la personne âgée et de la diffi culté qu’éprouve
l’aidant à concilier les besoins et attentes de la personne dont il s’occupe et ses propres obligations privées
et professionnelles.
· Prévention des risques
Bien qu’il existe des diff érences considérables entre les diff érents pays de l’Union européenne dans les soins
prodigués aux personnes âgées, dans la plupart des pays, les personnes âgées dépendantes sont essentiellement
prises en charge par des aidants informels (ex : proches, amis, voisins). Ces aidants sont souvent confrontés à
un risque élevé d’épuisement et d’exclusion sociale en raison des exigences physiques et psychologiques qui
leur sont imposées. Les aidants professionnels sont, eux aussi, mis sous pression et ne disposent pas toujours
des formations et du soutien nécessaires pour eff ectuer leur travail dans de bonnes conditions. Les mesures
destinées à combattre la maltraitance des personnes âgées doivent donc tenir compte des besoins des aidants
(aussi bien formels qu’informels) ainsi que des défi s complexes auxquels ils sont confrontés en consacrant une
part importante de leur vie à la prise en charge de personnes âgées, car ces besoins et défi s constituent des
facteurs de risque importants. Il est du devoir des pouvoirs publics et des prestataires de soins de protéger toutes
les personnes qui sont amenées à dépendre des autres pour leurs besoins quotidiens et de leur permettre de
mener une existence digne jusqu’à la fi n. Ces mesures doivent aller de pair avec des actions visant à protéger et
à soutenir les aidants (formels et informels) en leur off rant des conditions de travail et de vie décentes, de même
qu’en reconnaissant et en valorisant l’énorme contribution qu’ils apportent à la communauté.
· La Charte européenne des droits et des obligations des personnes âgées nécessitant
des soins et une assistance de longue durée
Avec le soutien du Programme européen DAPHNE III, un groupe de partenaires de 10 pays dirigé par AGE a
élaboré une Charte européenne des droits et des obligations des personnes âgées nécessitant des soins de
longue durée2 dans le cadre du projet EUSTaCEA. Par cette Charte, les partenaires EUSTaCEA veulent établir
un cadre de référence commun susceptible d’être utilisé à travers l’Union européenne pour promouvoir
le bien-être et la dignité des personnes âgées dépendantes. Le présent guide d’accompagnement
complète la Charte et s’adresse tout particulièrement aux personnes qui prennent en charge des
personnes âgées, aux prestataires de soins de longue durée, aux services sociaux ainsi qu’aux décideurs
politiques. Il comprend des suggestions et recommandations relatives à la mise en œuvre de la Charte.
1 Cf. le site de l’OMS : http://www.who.int/ageing/projects/elder_abuse/en/index.html.
2 http://www.age-platform.eu/images/stories/22204_AGE_charte_europeenne_EN_v4.pdf
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1 Introduction
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