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l’autonomie, les agences régionales de santé et les collectivités locales. La Cour des Comptes note que : « la difficulté la
plus notable reste cependant moins celle de la redondance des interventions que la concurrence latente entre ces
directions d’administration centrale ».
Au niveau local, la Cour des Comptes souligne la faible coordination entre les organismes de sécurité sociale et les
départements pour permettre aux personnes en perte d’autonomie de bénéficier de l’Allocation Personnalisée Autonomie
qui permet de couvrir une partie des frais d’aides à domicile, à la charge du dépendant ou de sa famille.
L’Association France Dépendance reçoit chaque jour les témoignages de ces personnes qui attendent deux à trois mois
qu’un personnel du conseil départemental puisse venir évaluer leur degré de perte d’autonomie (dit GIR) dont dépend la
première attribution de l’APA mais aussi l’ouverture à des droits plus élevés si leur état s’aggrave. La difficulté des
services départementaux, humains et financiers, à effectuer cette mission ne peut que s’aggraver.
Enfin, la Cour des Comptes souligne que l’essentiel de la solidarité exprimée en faveur des personnes âgées dépendantes
relève en grande partie de la sphère familiale. La progression des besoins, dans un contexte où les financements publics
atteignent leurs limites, tend à accroitre la charge financière pesant sur la personne ou son entourage. La Cour préconise
de renforcer le soutien aux aidants et de cibler les aides financières sur les plus fragilisés et les plus démunis.
A ce titre, dans un objectif d’économie des finances publiques, la Cour des comptes préconise d’exclure du bénéfice de
l’APA les personnes en GIR4 !!!
Au-delà, la complexité vient aussi du fait qu’une personne en perte d’autonomie n’est pas traitée de la même façon selon
son âge.
A partir de 20 ans et jusqu’à 60 ans, une personne en perte d’autonomie, quelle que soit la cause de son handicap (présent
dès l’enfance ou acquis à l’âge adulte) perd le financement solidaire de l’assurance maladie pour entrer dans l’aide
sociale départementale pour le financement de ses aides.
A partir de 60 ans, une personne dite âgée en perte d’autonomie relèvera d’un régime et donc de droits différents alors
qu’à handicap égal, ses besoins sont très similaires à ceux d’une personne plus jeune.
A ce jour, c’est le coût de la mesure qui a freiné l’uniformisation de la prise en charge et la réticence compréhensible de
certaines associations de handicapés qui craignent une diminution de la prise en charge du handicap. Personne n’a chiffré
les économies de gestion qui résulteraient d’un rapprochement des différents organismes gestionnaires. C’est cependant
le prix à payer pour assurer à nos seniors dépendants et à leurs proches, en particulier les plus démunis, une fin de vie
décente. Il devient donc évident que nous devons mettre en place un régime de prévoyance pour ce cinquième risque.
L’Association France Dépendance fait ses propositions aux candidats à la Présidence de la République.
A court terme, une mesure simple peut être mise en place. L’évaluation du degré de dépendance de la personne,
indispensable pour l’ouverture des droits, doit être confiée au médecin référent ou au gériatre en charge du patient. Ces
médecins sont actuellement consultés dès le début de la pathologie et établissent tous les certificats médicaux pour les
différentes prises en charge. Les services départementaux pourront ainsi concentrer leurs moyens pour effectuer à
posteriori les indispensables contrôles.
A moyen terme, l’Association France Dépendance appelle à une simplification majeure de l’organisation institutionnelle
de la prise en charge de la perte d’autonomie et à la prise en compte de ce cinquième risque dans la politique assurantielle.