Focus : Presse écrite portugaise - Ambassade de France au Portugal

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Focus : Presse écrite portugaise
Semaine du 21 au 28 janvier 2015
SERVICE DE PRESSE
I – Elections en Grèce : réactions au Portugal
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Principaux titres : « Et maintenant, Tsipras ? « (DE, 26.01) ; « La Grèce s’extrémise» (DN, 26.01) ; « La Grèce, entre le
doute et la dette » (Expresso, 24.01) ; « La gauche portugaise valorise les changements » (JDN, 26.01) ; « Le Premier
ministre tente de distinguer le Portugal de la Grèce » (DE, 27.01) ; « Mario Soares : Vive la Grèce ! » (DN, 27.01)
Les élections grecques ont fait l’objet d’une couverture exceptionnelle au Portugal, où les prochaines élections
législatives se tiendront à l’automne 2015. La presse rapporte largement les réactions des partis de gauche, qui
voient la victoire de Syriza comme le possible coup d’envoi d’un virage des politiques européennes (DE, 23.01). Du
côté des extrêmes, le Bloc de gauche (BE) salue la victoire d’un « parti frère » et « le début de la fin de l’austérité »,
escomptant qu’Alexis Tsipras défende les pays d’Europe du Sud aux Conseils européens. La plateforme Candidature
citoyenne Temps d’avancer, autour du nouveau parti ‘Libre’, salue « un motif d’espoir pour tous les Européens »
(DN, 26.01). Un député du Parti communiste (PCP) affirme quant à lui que « le chemin passe nécessairement par (…)
la primauté des intérêts nationaux » (DN, 26). La presse commente que ces partis [ndr : qui pèsent chacun entre 2 et
4% dans les sondages, sauf le PCP qui allié aux Verts recueille traditionnellement 10%] « auraient beaucoup à gagner
d’un appui du Podemos espagnol et du Syriza grec » (DN, 26.01). De son côté le PS, principal parti d’opposition,
entend capitaliser sur ces développements : son leader António Costa, qui n’avait pas manqué de saluer le
« virage » européen que constituait la décision de la BCE sur l’achat de dette publique, évoque la victoire de Syriza
comme « un signe de plus du changement d’orientation politique en cours en Europe, de l’épuisement des politiques
d’austérité ». Le PS avait précédemment appelé le gouvernement à renégocier les conditions des prêts de la troïka,
et certaines voix socialistes jugent que l’heure est à une solution européenne pour les pays surendettés (DE, 27.01).
La presse fait remarquer qu’António Costa ne mentionne pas la défaite du parti socialiste grec (DN, DE, 26.01). Les
partis de gauche ont défié la majorité au Parlement le 28 janvier autour de l’actualité grecque, le PS sur les politiques
d’austérité, le BE sur la restructuration de la dette, et le PCP sur la ‘libération des contraintes’ (Público, 28.01).
Le Premier ministre portugais (PSD, centre-droit), a affirmé le 26 janvier que le programme de Syriza était
difficilement conciliable avec les règles européennes, tout en espérant que le nouveau gouvernement grec puisse
se maintenir dans l’EU et dans la zone euro. Il a aussi tenu à distinguer clairement les cas de la Grèce et du
Portugal. Le DE (27.01) conclut que Pedro Passos Coelho, aligné sur Berlin, ne fera rien en public pour forcer l’Union
européenne à renégocier la dette portugaise. Ce quotidien évoque aussi les regrets du ministre de l’économie
portugais sur le fait que la Grèce ne soit pas parvenue à finaliser son sauvetage, et précise que la ministre des
Finances portugaise n’a pas fait de déclarations à l’Eurogroupe le 26 janvier précisément pour éviter tout amalgame.
Au sein des partis du gouvernement on espère que Syriza opte pour la modération et les compromis, pour éviter que
s’ouvre une période de forte instabilité dans la zone euro qui ait des impacts sur les pays du Sud (DE, 26.01).
Les nombreux commentaires de presse sont d’abord dominés par les interrogations sur les conséquences du brasde-fer Athènes-Bruxelles pour l’Europe. Personne ne voit la sortie de la Grèce de l’euro comme une solution, mais
la spécialiste des questions européennes Teresa de Sousa prévient que « nul ne sait ce que fera la Chancelière
allemande (…) qui craint que les facilité potentiellement concédées à la Grèce finissent par s’étendre à d’autres
pays comme l’Irlande ou le Portugal » (Público, 27.01). Selon le DE (27.01) « les leaders européens, et Mme Merkel la
première, savent qu’il faut maintenant desserrer la ceinture, mais le chemin est étroit » ; la réaction des marchés,
« montrant que le reste de la zone euro peut survivre à la situation grecque », diminue la marge de manœuvre
d’Alexis Tsipras. Le directeur de l’Expresso croit en un compromis, affirmant que peu de choses vont changer. Pour
le reste, la victoire de Syriza est considérée par certains comme un signe rassurant de l’absence de pensée unique
en Europe (DE, 27.01). Beaucoup y voient aussi, après l’annonce du un programme de ‘quantitative easing’ par la
BCE sur l’achat de dette publique, une opportunité d’avancer sur l’architecture européenne : le JDN (26.01)
rappelle les importants changements survenus en Europe ces cinq dernières années pour affirmer que « les pays
européens ont aujourd’hui cet espace politique pour avancer vers un modèle de mutualisation de la dette, même a
minima, qui promeuve une meilleure intégration budgétaire en empêchant de nouveaux processus d’irresponsabilité
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budgétaire ». Selon le directeur d’information de la télévision TVI « il faut à présent convoquer une conférence des
leaders européens sur les dettes » (DN, 26.01). Le directeur du DE (28.01) critique les premières actions de Syriza en
comparaison de la situation portugaise : «l’augmentation du salaire minimum augure du pire (…), piétinant les
efforts grecs des cinq dernières années (…). La vie des Grecs va s’empirer car aucune entreprise ne résiste à une
augmentation des coûts (…) Oui, en Grèce le salaire minimum est déjà supérieur à celui du Portugal (…).Le
politiquement correct nous oblige-t-il à nous aligner sur le discours officiel que les Grecs ont droit à leur souveraineté
et en plus à l’imposer aux Européens y compris aux Portugais ?». La presse rappelle au passage que le Portugal est
exposé à la dette grecque à hauteur de 1,5% de PIB soit environ 2,6 Mds d’euros (Público, 25.01). La pertinence de la
cure d’austérité imposée à la Grèce est un autre élément du débat : Teresa de Sousa regrette que « personne à
Bruxelles n’ait pensé aux conséquences politiques d’une austérité punitive » (Público, 26.01) ; le directeur du DE juge
quant à lui « important que la zone euro comprenne que les électorats font partie des équations » - en référence aux
défis que posent l’UKIP (Royaume Uni), le FN (France), le Podemos (Espagne) -, affirmant que «les Grecs sont hélas
les cobayes de l’Europe -», mais aussi qu’il faudrait insister en Grèce sur la reprise économique et non pas sur un
ajustement brutal. A cet égard le politologue António Costa Pinto juge que la victoire de Syriza donne une certaine
légitimité politique aux acteurs cherchant des alternatives à l’austérité dans l’espace européen (DE, 27.01) - dont
notamment François Hollande, souligne Teresa de Sousa (Público, 27.01). Certains relèvent l’intérêt technique de ce
qu’ils qualifient de « laboratoire/ballon d’essai grec » - soulagés qu’il n’ait pas été portugais (DE, 27.01).
II – Programme d’achat de dette de la BCE
Principaux titres : «La BCE va plus loin qu’attendu dans son plan d’urgence pour l’euro » (Público, 23.01) ; « Que
gagnons-nous avec cela ? » (DN, 23.01) ; « Le plan de la BCE implique de maintenir les réformes structurelles » (DE,
26.01) ; «Les effets du programme Draghi pour le Portugal sont entre les mains des banquiers » (DE, 26.01)
La presse portugaise a abondamment relayé la décision – « historique » - prise le 22 janvier par la Banque centrale
européenne (BCE) de lancer un programme de « quantitative easing » pour la zone euro, qui vient compléter les
deux autres mesures d’incitation à la croissance et à l’investissement récemment mises en œuvre, que sont le plan
Juncker et les flexibilités des règles de politique budgétaire. Un éditorial du directeur du DE (23/01) exprime
l’opinion partagée par grand nombre d’experts, selon laquelle l’initiative consistant à mutualiser les risques de 20 %
des titres achetés est un « petit pas dans la mutualisation de la dette, mais un grand pas dans le domaine politique ».
Le JDN (23.01) et le Publico (23.01), relèvent les propos très élogieux du ministre portugais de l’Economie, en marge
du sommet de Davos, sur la décision de la BCE d’un assouplissement monétaire. Ils notent l’appel appuyé du
ministre à la poursuite des réformes structurelles, l’action de la BCE étant une condition nécessaire mais non
suffisante pour «relancer la croissance durablement et significativement». Dans ce même ordre d’idée, ces
quotidiens font état de la préoccupation d’experts qui craignent que, dans un contexte de coûts de financement très
bas, les Etats ne soient tentés de remettre à plus tard des réformes néanmoins indispensables à la croissance.
Le Publico (23.01) tente d’analyser l’impact de ce programme sur le Portugal, en notant que la Banque du Portugal,
qui a un quota de 2,5 % dans le capital de la BCE, peut bénéficier d’achats à hauteur de 28,5 milliards d’euros. Il
ajoute néanmoins que ce montant est en réalité moindre, la BCE détenant déjà entre 10 et 12 milliards d’euros
d’obligations souveraines qui seront décomptés de la valeur globale du programme. La Banque du Portugal pourrait
ainsi avoir des difficultés à effectuer des achats, compte tenu du faible montant d’obligations du trésor portugais.
Le DE (23.01) et le Publico (24.01) expliquent que les banques vont jouer un rôle crucial dans la mise en œuvre du
programme de la BCE, le problème au Portugal n’étant pas l’absence de liquidités pour financer l’économie, mais le
fait que les institutions financières se montrent réticentes à faire passer cet argent dans l’économie réelle, face à une
faible demande, et à des entreprises, essentiellement des PME, surendettées et de mauvaise qualité. Le DN (24.01)
estime que seulement 1/3 des 400.000 entreprises portugaises pourront bénéficier du crédit bon marché de la BCE.
L’agence Lusa (23.01) fait état d’une polémique entre le Premier ministre et le secrétaire général du parti socialiste
(PS) au sujet des propos tenus par Pedro Passos Coelho sur l’initiative de la BCE. Antonio Costa reproche au Premier
ministre l’incohérence de sa réaction, celui-ci s’étant, dans un premier temps, déclaré contre, puis, dans un second
temps, pour le programme de la BCE, qu’il a qualifié de « bienvenu ».
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive mais une sélection ponctuelle, sous forme de résumés
synthétiques et limitée à deux pages, de quelques sujets saillants de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle)
développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise [quotidiens : Público, Diário de Notícias (DN), i, Diário
Económico (DE), Jornal de Negócios (JDN), Correio da Manhã (CM) ; hebdomadaires : Expresso, Visão, Sábado].
Le contenu du Focus presse n’engage pas la responsabilité de l’ambassade.
Pour toute utilisation du texte, même partielle,
2 merci de vous adresser au service de presse.
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