français des conjonctures économiques (OFCE). "Il y a une partie des opinions publiques
européennes, notamment en Allemagne et dans les Pays baltes, qui sont hostiles au
compromis."
Ponts coupés avec l'Europe
Dimanche soir, le gouvernement allemand a douché les espoirs de reprise des
pourparlers. Alexis Tsipras a "coupé les derniers ponts" entre son pays et l'Europe, a
estimé le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel, jugeant "difficilement
imaginables" de nouvelles négociations.
Du coup, va-t-on vers une sortie de la Grèce de l'euro? Le ministre des Finances
slovaque Peter Kazimir est le premier membre d'un gouvernement de la monnaie unique
à lâcher la bombe: le Grexit devient un "scénario réaliste".
Athènes, pour renouer les fils, pourrait-il renâcler aux avantages qu'il espérait obtenir?
Le scrutin rend ce scénario peu probable. "Mais il n'est pas impossible malgré tout que
Tsipras cherche un terrain d'entente. Le pays se trouve dans une situation d'urgence",
estime M. Colombier.
La Grèce, depuis mardi, se trouve en effet en défaut de paiement vis-à-vis du FMI. Elle
doit encore honoré plusieurs échéances ce mois-ci, dont 3,5 milliards d'euros à la
Banque centrale européenne (BCE) le 20 juillet.
"Athènes est dans une situation très compliquée. Elle a besoin de financements
extérieurs pour rembourser ses dettes mais aussi pour compléter ses ressources fiscales
afin de payer les fonctionnaires", rappelle Agnès Bénassy-Quéré, de l'École d'économie
de Paris.
L'économie grecque, soumise depuis une semaine à un contrôle des capitaux, est en
léthargie. Seule la BCE assure la survie financière du pays, en maintenant à flot les
banques grecques, via des prêts d'urgence (ELA) dont le montant se trouve gelé.
Les banques grecques fermées depuis lundi, pourront-elles rouvrir mardi comme
initialement prévu?
L'institution de Francfort, au centre de l'attention, doit se réunir lundi. Quelle sera sa
position? Pour Agnès Bénassy-Quéré, le gel des ELA pourrait être maintenu quelques
jours. Mais difficilement au-delà du 20 juillet, date à laquelle les 3,5 milliards d'euros lui
sont dus.
Si les prêts d'urgence étaient suspendus, les réserves d'argent liquide dans les
distributeurs seraient rapidement "épuisées" et le pays serait "dans l'incapacité de
financer des biens d'importation via des décaissements", relève dans une note George
Saravelos, de la Deutsche Bank.
Sortie de l'euro de facto
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