Les deuxième et troisième phases, « phases 1 et 2 » du potentiel d’action correspondent à la
repolarisation initiale de la cellule. L’inactivation sodique fait place aux entrées de calcium dans
la cellule. Au cours de ces phases, la vitesse de repolarisation est diminuée, car les sorties
intracellulaires de potassium cheminent vers l’extérieur de la cellule. Ce courant calcique
influence particulièrement le fonctionnement des fibres à réponse lente localisées au noeud
sinusal et au nœud auriculoventriculaire (Fig. 2). Lors de tachycardies supraventriculaires, les
bloquants calciques sont des indications de choix, puisque ces arythmies naissent au pourtour
de fibres dont le potentiel d’action à caractère calcique influence fortement la fréquence
cardiaque pour le nœud sinusal et la conduction auriculoventriculaire (AV) pour le nœud AV.
Les médicaments capables d’inhiber les entrées de Ca+ dans la cellule constituent la classe 4
des antiarythmiques, les bloquants des canaux calciques (Tableau 1). Les phases 1 et 2 du
potentiel correspondent au segment ST sur l’ÉCG de surface (Fig. 3).
La quatrième phase, « phase 3 » du potentiel d’action correspond à la repolarisation terminale
de la cellule. Cette phase résulte d’un courant sortant de potassium (K+) qui augmente la durée
du potentiel d’action. À ce stade, la fibre retrouve ses charges initiales de repos. Cette phase
correspond à l’onde T sur l’ÉCG de surface (Fig. 3). Certaines conditions nécessitent parfois le
contrôle des sorties de potassium intracellulaire ce qui a pour effet d’augmenter la durée du
potentiel d’action et conséquemment l’intervalle QT sur l’ÉCG de surface (Fig. 3). Les
médicaments qui atténuent les sorties du « K+ » dans la cellule constituent la classe 3 des
antiarythmiques appelés les bloquants potassiques (Tableau 1).
La cinquième phase, « phase 4 » du potentiel d’action représente l’intervalle de temps entre
deux potentiels d’action. À ce stade, la cellule a récupéré son potentiel de repos ou potentiel de
membrane étroitement lié au rôle du sodium et du potassium. Des enzymes concourent à fournir
à la cellule l’énergie nécessaire aux échanges ioniques. Schématiquement un battement
cardiaque peut être superposé à un potentiel d’action. La phase 4 du potentiel d’action
détermine la fréquence cardiaque. Plus la phase 4 d’un potentiel d’action est brève, plus il y
aura de potentiels d’action dans une minute et plus grand sera le nombre de battements
cardiaques par minute. En comparant les potentiels d’action des centres d’automatismes du
cœur (nœud sinusal, faisceau de His et le réseau de Purkinje), la phase 4 du noeud sinusal
étant la plus courte, cela explique la dominance du nœud sinusal, d’où l’expression « rythme
sinusal ». Cette phase 4 correspond à la fin de l’onde T et le début du complexe QRS sur l’ÉCG
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