Rapport d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Bretagne
Centre de l’enfance « Henri Fréville » - Exercices 2002 et suivants
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Résumé
Le centre départemental de l’enfance d’Ille-et-Vilaine est devenu un établissement public le 1
er
janvier 1988.
Exerçant les missions d’accueil d’urgence, d’observation, d’évaluation et d’orientation définies par le code de l’action
sociale et des familles en matière d’aide sociale à l’enfance (ASE), il reste très largement dépendant du conseil général
et de ses services, que ce soit sur le plan financier, en termes d’admissions ou dans les grandes orientations socio-
éducatives qui guident son action. La convention-cadre liant le centre et le conseil général mériterait d’être complétée,
réactualisée et davantage formalisée.
Si la notion d’urgence reste difficile à délimiter avec précision, le centre adapte son intervention à l’évolution
des publics concernés et a notamment créé un intéressant dispositif alternatif d’accompagnement personnalisé, plus
souple que l’internat, mais plus encadré que l’aide éducative traditionnelle.
Du point de vue du fonctionnement interne, si le centre a avancé en matière de participation et d’information,
la composition et les règles de fonctionnement du conseil d’administration devraient être revues afin de respecter le
cadre réglementaire. Le centre gagnerait par ailleurs à poursuivre son action en matière d’évaluation et de contrôle
interne, qu’il s’agisse par exemple des questionnaires d’évaluation ou de la ventilation des coûts.
La procédure d’admission apparaît claire et complète, mais le volume des refus semble important, bien qu’il
soit malaisé d’en faire une exacte interprétation. En revanche, les écarts entre données prévisionnelles et réalisées
doivent faire l’objet d’une réflexion de la part de l’ordonnateur.
Majoritairement issus de leur milieu familial naturel, de l’agglomération rennaise et déjà suivis au titre de la
protection de l’enfance, les jeunes admis sont principalement des adolescents et font essentiellement l’objet d’un
placement judiciaire.
Le taux d’occupation du centre est élevé et en augmentation, sous l’effet d’un allongement de la durée des
séjours au centre (dont la moyenne dépasse nettement les 4 mois), lui-même dû aux refus plus nombreux d’accueil dans
les autres établissements et au caractère limité des retours dans la famille (inférieur à un tiers). De ce point de vue, la
mise en place d’un suivi en temps réel des capacités d’accueil de l’ASE contribue à étendre quelque peu la situation.
En matière de fiabilité des comptes, le centre doit mettre en place un inventaire et permettre la mise à jour de
l’état de l’actif et sa mise en cohérence avec les amortissements. Le centre doit également respecter les dispositions
réglementaires en matière de rattachement des charges et des produits et, notamment dans cette optique, mettre en
œuvre une comptabilité d’engagement ; l’absence de restes à réaliser et de charges et produits constatés d’avance est
liée. Des régularisations sont enfin nécessaires sur certains comptes.
Le centre doit se conformer à la procédure d’affectation des résultats, aux imputations exactes et aux règles de
forme correspondantes. De même, le centre gagnerait à compléter les documents qui accompagnent son budget
prévisionnel, afin de respecter les règles et d’améliorer l’information.
Le centre est largement dépendant du financement départemental, pour des dépenses essentiellement liées aux
charges de personnel. En matière d’investissements, une programmation pluriannuelle serait souhaitable.
Le centre doit s’attacher à s’approprier et à appliquer les règles en matière de commande publique, à revoir
l’architecture et la forme de ses régies et des décisions qui les fondent, à respecter les conditions de recours au
personnel contractuel et d’octroi de logement de service. Enfin, un absentéisme non négligeable peut être relevé.