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FICHE CSS : LE SUICIDE
LES CHIFFRES :
Le suicide est considéré comme un problème de santé publique. Chaque année, on recense
12 000 décès par suicide (un suicide toutes les 40 minutes). Quant aux tentatives, le nombre de
tentatives est estimé à environ 160 000.
Ce taux de suicide a augmenté depuis les années 70. Entre 1975 et 1985, c’est surtout chez
les hommes jeunes qu’on observe une augmentation de 38 % des cas.
Depuis 1990, on constate également une recrudescence des suicides masculins surtout chez
les personnes âgées de 30 à 49 ans. En fait, vers 30 ans, le suicide est la principale cause de mortalité.
Il représente 20 % des décès masculins et 15 % des décès féminins. C’est aussi la deuxième cause de
décès des adolescents.
On remarque également que les femmes et les jeunes sont plus nombreux à tenter de se
suicider, mais les décès accomplis concernent essentiellement les hommes et les personnes âgées.
Cela peut s’expliquer d’une part par les moyens employés (plus violents pour les hommes) et le
véritable but de la tentative (appel au secours ou volonté radicale d’en finir, particulièrement en fin
de vie)
Tout cela a conduit à un Programme national de prévention du suicide, en février 1998. Ce
programme avait pour but de passer sous la barre des 10 000 morts par an. C’est un échec
puisqu’actuellement le suicide fait encore 12 000 morts par an. (3 fois le nombre de tués sur les
routes.)
LE SUICIDE DE L’ADOLESCENT :
Le suicide est ainsi la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et la première cause
chez les 25-34 ans.
La tentative de suicide est fréquente chez les jeunes : 5 pour 1000 chez les filles et 2 pour
1000 chez les garçons.
La signification de la tentative de suicide chez les plus jeunes renvoie à un malaise important,
à des difficultés psychologiques pouvant être associées à l’échec scolaire, aux conduites addictives
(drogues), à la violence et à la précarité. Il est classiquement interprété comme un appel au secours,
à l’aide.
L’adolescence est en effet une période de trouble, de changement où le jeune veut être
indépendant alors qu’il dépend toujours de ses parents. Des troubles familiaux, sociaux, affectifs et
amoureux sont donc monnaie courante à cet âge. Seulement, lorsque ces troubles atteignent un
certain niveau d’anxiété sans réponse, la volonté de changer de vie pousse l’adolescent à un
comportement suicidaire. Ce n’est donc pas véritablement une envie de mourir qui est recherchée
par le jeune mais la volonté d’autre chose, d’autres perspectives.
Ce comportement est surtout favorisé par une faible estime de soi, un fonctionnement
familal perturbé, des expériences émotionnelles difficiles, l’identification à un défunt, les
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comportements déviants, le placement en famille d’accueil, ou encore des tentatives antérieures de
suicide.
Les messages qui annoncent cette tentative sont des signes précurseurs. Ils peuvent être
verbaux, écrits (lettres d’adieu), ou revêtir l’aspect d’une passion subite (armes à feu, étude des
médicaments…).
Il est à remarquer également qu’une période de dépression marquée par les troubles du sommeil,
une perte de l’appétit, un manque d’énergie, une fatigue ou une agitation externe, du
découragement, un repli sur soi, un manque d’intérêt… sont courants avant la tentative de suicide.
L’absentéisme scolaire, le manque d’attention en classe, le changement d’apparence, la négligence
de soi peuvent aussi être des signes précurseurs. Néanmoins, comme toutes ces manifestations sont
courantes durant l’adolescence, il est difficile de déceler ce qui est un signe ou non. D’où la difficul
de prévenir le suicide.
LE SUICIDE DE LA PERSONNE AGEE :
On compte entre 3000 et 3500 personnes de plus de 65 ans qui se sont suicidées en 2008.
Les moyens radicaux sont le plus souvent employés (défenestration, pendaison, arme à feu,
noyade…) pour des personnes qui sacrifient ce qui leur reste de vie.
Le suicide, dans le cas de la personne âgée, est lié au désarroi, à l’abandon, à la perte de l’estime de
soi et à un enfermement dans une souffrance psychique et physique.
Les signes précurseurs sont surtout la négligence, un état de dépression générale, un changement
brusque de personnalité et un réseau social restreint. L’isolement et le manque d’expression y sont
également liés.
Lorsqu’une personne envisage le suicide, la plus importante chose à faire reste d’en parler
directement sans porter de jugements moraux ou d’accusations. La volonté de briser l’isolement et
de trouver d’autres solutions peuvent parvenir à éviter un passage à l’acte.
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